Lesson 5: Méthodes pour un bon enseignement

Au début d’un programme de formation, l’enthousiasme et les attentes sont forts. Les étudiants ne savent pas exactement à quoi s’attendre, mais ils espèrent que le groupe les aidera.

Le premier cours pourra être différent des autres, du fait du besoin de présentations et d’explications, mais il n’en déterminera pas moins la forme des futurs cours. Si, par exemple, quelqu’un ne prend pas la parole pendant le premier cours, il s’attendra à rester silencieux à l’avenir, tandis que si quelqu’un domine la discussion, le groupe s’attendra à ce que cela continue. De même, si le cours se déroule dans le désordre ou si les étudiants participent peu, ils s’attendront à ce qu’il en soit de même par la suite.

Certains étudiants abandonneront après quelques séances, parce que le cours ne correspondra pas à leurs attentes. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais il faut faire en sorte de satisfaire les étudiants avides d’apprendre. Il est important de bien diriger le cours, pour que les étudiants qui s’attendaient à cela ne soient pas déçus.

Le résultat final de notre formation doit être l’émergence de ministères efficaces et de vies chrétiennes cohérentes. Le meilleur fruit auquel notre programme aspire est d’avoir des pasteurs, enseignants, évangélistes et missionnaires efficaces.

Les enseignants devront viser des résultats immédiats observables, afin de déterminer l’efficacité de leurs cours. Ils doivent savoir si leurs cours sont efficaces, sans attendre pour voir si les étudiants s’en sortiront bien dans leur ministère.

Le premier résultat escompté pour nos enseignants est une classe attentive. Pour cela, ils doivent maintenir l’ordre, afin de capter l’attention des étudiants. Les enseignants ne peuvent pas s’en prendre qu’aux étudiants en cas de problèmes d’inattention : ils doivent rendre leurs cours intéressants.

Il existe d’autres indicateurs d’un cours réussi, notamment la participation des étudiants aux discussions, de bonnes questions, une bonne assiduité et réalisation des exercices, ainsi que des étudiants enthousiastes par rapport à ce qu’ils apprennent. En l’absence de tels indicateurs, l’enseignant devra trouver des manières d’améliorer la forme de ses cours.

1. Le temps est précieux. Commencez et terminez les réunions à temps. N’attendez pas que tout le monde soit arrivé. En commençant en retard, vous faites perdre du temps à ceux qui sont arrivés à l’heure, et en terminant en retard, vous interférez avec les autres obligations des étudiants. Dans certaines cultures, ce n’est pas facile de faire attention au temps, mais les personnes issues de ces cultures savent tout de même respecter un emploi du temps d’emploi ou de voyage. Ils doivent accorder la même importance au cours.
2. Faites asseoir les étudiants en demi-cercle. Parce que les discussions sont importantes, les étudiants devront être assis de manière à ce qu’ils puissent se voir.
3. Écoutez quand les étudiants parlent. Le contact visuel, une expression faciale concentrée, le fait d’ignorer les distractions et la réactivité aux traits d’humour et aux autres émotions sont des signes d’une bonne écoute.
4. Assurez-vous qu’aucun étudiant ne reste toujours silencieux. Adressez une question directement à un étudiant qui ne parle pas beaucoup (« Qu’est-ce que tu en penses, Charles ? »)
5. Posez des questions auxquelles les étudiants pourront répondre, afin de développer leur confiance. Si quelqu’un donne une mauvaise réponse, cherchez à valoriser un élément positif de la réponse avant de la critiquer.
6. Cherchez à valoriser un élément de chaque contribution avant de la critiquer. Les étudiants gagneront en confiance si leur participation est valorisée.
7. Ne laissez pas un étudiant monopoliser la parole et répondre à toutes les questions. Vous pouvez adresser vos questions directement à certains étudiants, ou encore demander : « Qu’est-ce que les autres en pensent ? » Dans le cadre d’une discussion, vous pouvez dire : « Nous allons écouter quelqu’un qui n’a pas encore parlé de ce sujet. »
   Si certains membres parlent toujours trop, le responsable pourra leur parler en dehors de la réunion, en disant, par exemple : « Charles, tu réfléchis vite et tu peux répondre rapidement dans les discussions, mais je m’inquiète que certains autres ne participeront pas si nous répondons trop rapidement à chaque fois. Est-ce que tu peux m’aider à impliquer tout le monde ? »
8. Ne laissez pas deux ou trois étudiants continuer à se disputer tout en ignorant le groupe. Si quelqu’un persiste trop longtemps à défendre son point de vue, dites-lui que vous terminerez cette discussion plus tard.
9. Ne laissez personne interrompre les autres. Levez la main, arrêtez clairement le perturbateur et laissez la personne qui parlait avant lui terminer. Autrement, la discussion sera toujours dominée par les participants les moins courtois, si bien que les autres, qui ont moins tendance à s’affirmer, seront frustrés de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout de leur idée.
10. Écoutez les plaintes. Toute plainte peut révéler un problème à corriger. N’ignorez pas les signes d’insatisfaction. Si quelqu’un n’est pas satisfait du cours, il est possible qu’il n’en comprenne pas l’objectif ou que sa plainte soit légitime.
11. Corrigez les perturbateurs. Si certains étudiants persistent dans une attitude hostile, perturbatrice, conflictuelle ou ennuyée, il est possible qu’ils n’acceptent pas l’objectif du cours. Le cours n’est peut-être pas ce à quoi ils s’attendaient. Parlez-leur en privé pour les aider à comprendre.
12. Ne prétendez pas avoir la réponse si vous ne savez pas. L’enseignant ne doit pas tout savoir. Il est légitime de dire aux étudiants que vous allez chercher la réponse.
13. Ne laissez pas les discussions devenir subversives. Ne laissez pas le groupe devenir un forum pour critiquer l’église locale et ses responsables. Beaucoup de pasteurs s’inquiètent de voir leurs membres rejoindre un cours.
14. Connaissez vos étudiants. Vous enseignerez plus efficacement si vous connaissez leur situation familiale, leur expérience ministérielle, leur arrière-plan académique, leur position ministérielle actuelle et leurs objectifs pour l’avenir. Cherchez à découvrir ces éléments par des conversations personnelles.

Vous trouverez d’autres conseils pour un bon enseignement, avec les caractéristiques des apprenants adultes, au chapitre 6.