Lesson 19: L’Église orthodoxe

Les étudiants qui ont pu présenter le message de l’évangile à un adepte du groupe religieux étudié dans le chapitre précédent doivent brièvement rapporter leur expérience à la classe.

Le moniteur aura à poser les questions de révision aux étudiants qui lui soumettront ensuite leur réponse.

Pour entamer l’étude de la présente leçon, qu’un membre de la classe lise la section intitulée « Première rencontre.»

L’admiration de Jonathan à l’endroit de l’Église orthodoxe grandissait de plus en plus, au fur et à mesure qu’il se familiarisait avec les membres de cette église qui faisaient preuve d’une grande endurance face aux persécutions des musulmans et des communistes dans de nombreux pays. Les héros de cette église ne sont ni des pasteurs de grandes églises ni des talentueux chanteurs de musique évangélique, mais des hommes et des femmes martyrisés. Pour Jonathan, si la persécution s’intensifie et s’étend sur toute la terre, ce sont les croyants orthodoxes orientaux qui l’emporteront.

Que la classe lise à haute voix 1 Thessaloniciens 1. Cette lecture peut être faite de façon alternée par les étudiants. Puis, le professeur leur accordera quelques minutes pour rédiger et présenter le travail suivant. Résumez en un paragraphe ce texte biblique. Qu’est-ce qui se produisit après la conversion des chrétiens de Thessalonique? Présentez la réponse sous la forme d’une liste de déclarations.

Introduction à l’Église orthodoxe

Le mot orthodoxe vient du grec et signifie «la vraie doctrine». Le christianisme orthodoxe professe être la véritable église dépositaire des doctrines et des pratiques nécessaires pour un culte agréable à Dieu.

L’Église orthodoxe se sépara du catholicisme romain officiellement en 1054 ap. J.-C. Chacune de ces branches du christianisme prétend être l'Église originelle fondée par Jésus et les apôtres, l’Église de Dieu sur la terre qui garde la vraie doctrine basée sur la tradition des premiers chrétiens. Ces deux confessions ont beaucoup de croyances en commun. Un observateur peu avisé pourrait ne pas pouvoir différencier un culte catholique d’un culte de l’Église orthodoxe.

L’Église orthodoxe comprend quinze églises autocéphales reparties selon leurs positions géographiques respectives. Dans certaines nations, les orthodoxes utilisent le nom du pays hôte pour former le nom de l’église, comme l’Église orthodoxe russe ou l’Église orthodoxe serbe. Parmi les quinze autres églises se comptent l’Église orthodoxe grecque d'Antioche, l’Église orthodoxe roumaine et l’Église de Chypre.

Chaque église autocéphale est dirigée par un patriarche ou un archevêque. Le patriarche de Constantinople –l’Istanbul de la Turquie actuelle- jouit d’une primauté d’honneur parmi les quinze dirigeants de l’Église orthodoxe, mais il ne détient pas de pouvoir de décisions sur les autres Églises.

Les estimations du nombre de croyants orthodoxes dans le monde varient de 225 millions à 300 millions, ce qui fait de l’Église orthodoxe la deuxième dénomination du christianisme après le catholicisme romain.

Dans de nombreux pays d'Europe orientale, la majorité de la population se réclame de l’Église orthodoxe qui compte également de nombreux membres dans plusieurs pays du Moyen-Orient.

► Quelles sont les églises orthodoxes que vous connaissez?

Croyances de l’Église orthodoxe

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L’Église orthodoxe professent un certains nombres de doctrines fondamentales du christianisme dont la Trinité et la divinité du Christ.

Toutefois, l’Église orthodoxe s'appuie principalement sur la tradition. Elle se réfère aux écrits des anciens dirigeants de l’église autant qu’à la Bible pour justifier ou confirmer une doctrine. Les multiples pratiques religieuses et la théologie de l’église dépendent largement de la tradition. L’Église orthodoxe prétend détenir l’autorité d’enseigner les doctrines essentielles au salut, même si certaines de ces doctrines ne sont pas toujours soutenues par la Bible.

La liturgie de l’Église orthodoxe est très formelle. Cette religion dispose dans le monde entier de nombreuses cathédrales connues pour leur architecture qui sont richement décorées avec des images et des statues de saints du passé. Les prêtres orthodoxes portent des vêtements spéciaux et prennent en charge l’organisation du culte, laissant peu de place à la participation des fidèles de la congrégation.

Il va de soi que de nombreux chrétiens orthodoxes dans beaucoup de cultures conservent les pratiques religieuses de leur religion antérieure. Ils ont même changé le nom des idoles pour les nommer comme les saints de l’église. Dans ces cultures, les rituels de l’Église orthodoxe sont imités par les adeptes des religions animistes et même des magiciens.

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a pluparts des croyants orthodoxes considèrent Dieu et même Jésus comme trop éloignés et peu soucieux de l’humanité. C’est pourquoi ils se tournent vers les saints. Tous les temples orthodoxes contiennent des images et des statues de saints qui sont l’objet de dévotion des fidèles.[1]

Chaque église orthodoxe conserve un objet qui appartenait à un saint en vue de l’honorer. Parfois, ces objets sont des restes cadavériques tels que des dents ou des os de la personne, et des fidèles viennent s'agenouiller et prier ces os qui représentent le saint.[2]

► Qu’est-ce que l'idolâtrie? Peut-on parler d’idolâtrie dans le cas de l’Église orthodoxe?

Marie est l’objet d’une dévotion spéciale. Les chrétiens orthodoxes la prient beaucoup plus que Dieu. Ils croient que son influence sur Jésus est déterminante et qu’il est plus enclin à écouter les supplications de sa mère.[3] Ainsi Marie serait-elle la médiatrice entre le croyant et Jésus-Christ. Mais contrairement au catholicisme, l’Église orthodoxe ne professe pas la doctrine de l’immaculée conception et la vie sans péché de Marie.

Le catholicisme et l’Église orthodoxe enseignent que le pain et le vin de la sainte Cène sont transformés littéralement en corps et en sang de Jésus, assurant ainsi le salut des croyants.[4]

Contrairement au catholicisme, l’Église orthodoxe ne croit pas au purgatoire. Elle ne reconnait pas la suprématie du pape, le vicaire de Christ, sur l'Église universelle. Non seulement elle rejette l’autorité du pape catholique romain, elle se démarque aussi de tout système clérical hiérarchisé comme le système catholique.

Les prêtres orthodoxes peuvent se marier, mais seul un prêtre célibataire peut devenir évêque.

L’Église orthodoxe enseigne une doctrine connue sous le nom de «théosis». Cette doctrine stipule que la grâce de Dieu et l’oeuvre du Saint-Esprit transforment progressivement le chrétien pour qu’il devienne Dieu, car le salut permet à l’homme de participer à la nature divine (2 Pierre 1:3-4). Même si la théosis suppose une certaine déification de l’homme, elle n’ose affirmer que l’homme acquiert les attributs infinis de Dieu; cette déification concerne essentiellement la nature sainte et parfaite de Dieu. La théosis est un long processus. Elle dure toute la vie du croyant et ne s’achève qu’après la mort. Il est indéniable que Christ a vaincu le péché, mais chaque chrétien doit recevoir la puissance du Saint-Esprit pour remporter ses victoires personnelles sur le péché et l'impureté. Une telle théologie se révèle correcte, sauf qu’elle ne tient pas compte d’une doctrine essentielle à la sanctification intégrale: Dieu est capable de purifier le cœur du croyant instantanément par une intervention du Saint-Esprit.

L’Église orthodoxe croit que la justification du chrétien s’opère en Christ, ce qui implique que le croyant obtient la rémission de ses péchés et qu'il pratique désormais la justice dans sa vie. Il n’est pas question dans ce cas que la justification du croyant est maintenue s’il retourne au péché et se met à pratiquer ses anciennes œuvres. Le croyant dépend de la puissance du Saint-Esprit pour mener une vie de justice au quotidien. Cette théologie est également correcte puisque le chrétien jouit de la faveur de Dieu non à cause de ses œuvres mais en vertu de l’œuvre de Jésus.

Il est possible pour un membre de l’Église orthodoxe de croire en l'Évangile et d’expérimenter la grâce de Dieu au sein de cette confession. Cependant, l'Église orthodoxe ne prêche pas clairement le message de l'Évangile selon lequel un pécheur doit se repentir de ses péchés et mettre sa foi en Christ pour recevoir immédiatement l'assurance du salut. Ainsi des milliers de chrétiens orthodoxes mènent-ils une vie de péché tout en pratiquant leur religion. La plupart d'entre eux ignorent comment être sauvés.

► Quels sont les éléments positifs de la théologie de l’Église orthodoxe?

Que la classe survole rapidement ce chapitre pour identifier les passages marqués du signe. Ces notes de bas de pages sont des informations et des références bibliques. Que les étudiants consultent et lisent à tour de rôle ces références pour la classe.

[1] Le Saint-Esprit nous aide à prier selon la volonté Dieu (Romains 8: 26-27). Nous devrions avoir confiance que Dieu entend et exauce nos prières. Celui qui prie sans avoir la confiance que Dieu exauce les prières, n’a pas la foi et ne peut plaire à Dieu (Hébreux 11: 6).

[2] Image by Freddy Torres from Pixabay, retrieved from https://pixabay.com/photos/architecture-church-kiev-religion-2166264/.

[3] La prière adressée à Jésus est une marque distinctive des chrétiens du monde entier (1 Corinthiens 1: 2). Les chrétiens prient également Dieu le Père (1 Pierre 1:17). La Bible parle également de la communication du Saint-Esprit (2 Corinthiens 13:14), mais elle ne dit jamais que nous devrions prier Marie ou une autre personne.

[4] Lorsque Jésus institua la sainte Cène en présence des disciples, il était en chair et en os avec eux (1 Corinthiens 11: 23-25). Ainsi quand dit-il : «Ceci est mon corps», il voulut dire que le pain symbolisait son corps. Les chrétiens ne doivent pas attribuer à la Cène une signification contraire aux intentions de Jésus.

[5] L’expiation couvre toutes sortes de péchés: péché originel ou péché actuel, péché véniel ou péché mortel, dès à présent et pour toujours.
- Thomas Oden, The Word of Life, 389

[6] « Puisque l’Église de Jésus-Christ est fondée sur le fondement des apôtres et des prophètes, avec Jésus-Christ pour pierre angulaire, les doctrines de cette Église chrétienne doivent découler uniquement des saintes Écritures»
- Adam Clarke, Christian Theology, 250

L’Église orthodoxe professe des doctrines fondamentales du christianisme telles que la Trinité et la divinité du Christ et du Saint-Esprit.

Il y a des croyants orthodoxes qui acceptent Christ par la foi pour le salut, mais le message de l'Évangile n'est pas totalement clair. Car la plupart de ces croyants n'ont pas fait l’expérience de la repentance, du pardon, de  l'assurance du salut et de la réconciliation avec Dieu. Il est donc important pour un chrétien de partager l'évangile. L'essentiel de l'évangile négligé par cette confession peut être prouvé à l'aide des sections suivantes du manuel.

#9 Le salut de l’homme est assuré par l’œuvre expiatoire de Christ seule.

# 10 Seul Dieu est digne d’adoration.

#11 Nous recevons le salut par la foi.

#12 Nous pouvons avoir personnellement l’assurance du salut.

On peut réfuter la croyance orthodoxe selon laquelle l’Église a besoin de la tradition pour la doctrine en se servant des textes bibliques de la section du manuel intitulée «La Bible est suffisante pour la doctrine».

Qu’un membre de la classe lise le témoignage suivant pour le groupe.

John grandit dans une famille orthodoxe en Roumanie. Ses grands-parents étaient des dirigeants au sein de l'église qui le baptisa et célébra la cérémonie de son mariage. Mais John n’allait pas souvent à l’église ni ne possédait une Bible, et le prêtre ne lui avait jamais parlé de ses péchés ni de la nécessité de lire la Parole de Dieu. 

Puis, John devint membre du parti communiste de son pays. Il fut commissionné par les communistes pour assister aux cultes d’adoration des églises baptistes. Il devait s’enquérir sur la raison pour laquelle ces gens préféraient la confession baptiste à l’Église orthodoxe. Mais en assistant aux services, John se rendit compte qu'il ne s'était jamais repenti de ses péchés. Il prit la décision de se repentir et de devenir un véritable disciple de Jésus. Sa famille et le parti communiste s’efforcèrent de le contraindre à renoncer à sa nouvelle foi, mais il se réfugia dans la lecture de la Bible. La transformation survenue dans la vie de John incita beaucoup de membres de sa famille à devenir chrétiens. John témoigna que la plus grande différence entre l’Église orthodoxe et le christianisme évangélique se traduit par l’insistance des évangéliques sur la nouvelle naissance.

Que les étudiants lisent de nouveau 1 Thessaloniciens 1 et rédigent un paragraphe expliquant le message de ce texte à un croyant orthodoxe.

Il faut rappeler aux étudiants qu’ils ont le devoir de présenter le message de l’évangile à un croyant orthodoxe. Ils doivent préparer un rapport sur cette conversation pour la classe.

L’Église orthodoxe orientale

Les Églises orthodoxes orientales se distinguent de l’Église orthodoxe.

Les Églises orthodoxes orientales se divisent en six organisations religieuses: l’Église copte, assyrienne, éthiopienne, érythréenne, malankare syrienne, syriaque et arménienne apostolique. Ces organisations religieuses sont dirigées par un patriarche, indépendamment des autres organisations. Le patriarche de l’Église Copte joue le rôle de pape pour les Églises orthodoxes orientales, mais il n’exerce aucune autorité sur les autres églises, sauf lorsqu’il assure la direction des réunions avec les représentants des six organisations.  

En Arménie, Éthiopie et Érythrée, les chrétiens orthodoxes orientaux constituent le groupe religieux le plus nombreux. Dans certains pays musulmans tels que l'Égypte, le Soudan, la Syrie et le Liban, où les chrétiens représentent un faible pourcentage de la population, ils sont les plus nombreux  au sein de la communauté chrétienne. Ils ont été l’objet de sévères persécutions pendant des siècles dans les pays musulmans.

Les Églises orthodoxes orientales se séparèrent des autres églises en 451 ap. J.-C. en raison d’un désaccord doctrinal.

Cette séparation survint après une controverse théologique sur la nature du Christ. À cette époque, l’Église formait une seule et unique entité religieuse, car le schisme entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe n’avait pas encore eu lieu. Il y avait donc très peu d'églises dissidentes.

Le concile de Chalcédoine qui se voulait être un concile œcuménique réaffirma la doctrine de la double nature de Christ. Certaines églises rejetèrent cette décision, qui, apparemment insinuait que Jésus était deux personnes distinctes. Pour ces églises, la nature indivisible de Christ résultait d’une synthèse de l’humanité et de la divinité du Fils de Dieu en une seule substance. Ces églises estimaient que leur position théologique était conforme aux enseignements originaux de l’Église. Ce concile délibérait également sur d’autres  sujets, lesquels touchaient même à la politique, mais le plus crucial concernait particulièrement cette controverse théologique.

Quelques années après le concile, les évêques qui s’opposaient à la décision du concile furent expulsés de l'église. Cet évènement marque la fondation des églises orthodoxes orientales.

Il faut rappeler aux étudiants qu’ils ont le devoir de présenter le message de l’évangile à un adepte du groupe religieux étudié dans ce chapitre. Ils devront préparer un rapport sur leur entretien pour la classe.