Lesson 16: L’art de parler en public

Le moniteur collectera les devoirs des étudiants pour les activités de la leçon précédente. Il pourra aussi sélectionner quelques paragraphes de l’activité A pour en discuter avec la classe.

Les étudiants doivent écrire de mémoire et en quelques minutes les cinq phrases de synthèse. Puis la classe conduira une brève discussion sur ces énoncés en vue de stimuler la compréhension de tous.

« Comme des pommes d’or sur des ciselures d’argent, ainsi est une parole dite à propos » (Proverbes 25:11). En d’autres termes, une déclaration bien articulée à point nommé relève du domaine de l’art. Bien communiquer est une compétence que tout le monde peut donc développer.

L’intelligence, la confiance et les capacités d’un individu impressionnent les autres par la capacité de cet individu à communiquer.

L’efficacité dans le ministère dépend aussi de la capacité à influencer les autres par la communication. Car la plupart des ministères sont étroitement liés à la communication. La prédication, l’enseignement, la cure d’âme et l’encouragement ne peuvent s’accomplir en dehors de la communication.

La plupart des ministres de l’évangile sont de bons orateurs. Il est rare de rencontrer un leader efficace qui ne soit pas un bon orateur.

► Selon un vieil adage: « La plume est plus puissante que l’épée. » Qu’en pensez-vous de cette déclaration?

Aucune force physique ne peut contrecarrer la puissance d’une idée communiquée efficacement. L’arme fait plier les volontés, mais une idée conquit les cœurs et les esprits. C’est pourquoi certains gouvernements s’opposent à la liberté de la presse.

► Qu’un étudiant lise Jacques 3: 1-8 pour la classe. Puis discutez de l’enseignement de ce passage sur le pouvoir de la communication.

Ce passage de l’Écriture souligne le potentiel de la langue pour le mal. Mais le pouvoir de la communication peut être utilisé tant qu’en faveur du bien qu’en faveur du mal.

Dieu a choisi la communication humaine habilitée par le Saint-Esprit comme moyen de diffuser Son plan de salut. Et en raison de la puissance de la communication, le chrétien doit toujours l’utiliser avec prudence. Le ministre de Dieu qui est son porte-parole doit constamment suivre l’éthique chrétienne. Il doit être toujours du côté de la vérité. Il ne doit jamais promouvoir une fausse doctrine. Il ne doit jamais essayer de manipuler les gens avec des demi-vérités, ou par la rétention de précieuses informations.

Le mode de communication adopté affecte les relations interpersonnelles. Le leader doit développer une relation soignée avec les autres. Car ceux qui le suivent tiennent à savoir qu’il les respecte et les apprécie. Une telle appréciation ne peut être démontrée que par ses bonnes manières.

Le leader doit interagir avec les gens d’une manière qui leur soit agréable. Bien des gens n’aiment pas avoir une attitude contraire à leur personnalité, mais le leader a le devoir d’afficher constamment un comportement amical.

Le comportement du leader doit afficher de façon claire de la convivialité et son respect à l’égard des autres. Dans le cas contraire, le comportement du leader est incompatible aux sentiments de son cœur.

Si vous avez l’air distrait ou les regards ailleurs en saluant ou en serrant la main à quelqu’un, les gens déduiront que vous ne les appréciez pas. Et étant un leader, les gens se sentent privilégiés de vous parler. Inspirez-leur donc un sentiment de valeur en prêtant attention à leurs aspirations. Vous pouvez croire incapable de trouver du temps pour tout le monde certes, mais quelques secondes d’attention à une personne suffisent et en valent la peine.

À moins que ce soit différent dans votre culture, serrez-vous les mains avec fermeté en regardant la personne dans les yeux. Souriez et parlez-lui gentiment. Un homme assis devrait se mettre debout lorsque quelqu’un s’approche de lui pour le saluer. N’hésitez pas à faire pratiquer ces choses.

L’une des phobies les plus répandues est le parler en public.

► Pourquoi la peur de prendre la parole en public est-elle si répandue?

La peur de parler en public est fort répandue pour les raisons suivantes :

1. L’ignorance partielle ou totale du sujet du discours.
2. L’incapacité à bien organiser et à présenter ses idées.
3. L’incertitude quant au niveau d’appréciation de l’auditoire concernant sa performance.

La première cause de la peur disparait avec la passion. L’orateur doit avoir un message qu’il veut communiquer. Si on vous invite à prêcher ou à enseigner, vous devez prier et chercher l’inspiration de Dieu jusqu’à ce que vous ayez quelque chose d’important à communiquer.

La deuxième cause se dissipe avec la préparation. Il faut prendre le temps d’organiser ses idées en identifiant les points ou les principes à débattre et de décider de l’ordre de la présentation. Il faut aussi préparer minutieusement la conclusion du discours. Les dernières phrases doivent mettre l’emphase sur l’idée principale et provoquer les réactions voulues.

La troisième cause disparait avec l’expérience du succès. Les compliments suite à une prestation affermissent davantage la confiance de l’orateur.

Quelques familles missionnaires assistaient à une convention. L’organisateur demanda à deux missionnaires de préparer l’un de leurs fils pour parler à la foule pendant quelques minutes au sujet de la vie missionnaire. Le premier missionnaire prépara son fils de 10 ans en lui faisant réfléchir à des choses intéressantes concernant la vie missionnaire. Ils pratiquèrent le discours ensemble et écrivirent quelques phrases en support à sa mémoire sur une petite carte. Au moment de sa présentation, ce garçon parlait avec confiance et la foule appréciait son discours. Mais l’autre père n’avait pas pris le temps d’en faire autant avec son fils qui fut envahit par la peur sur l’estrade. Il était incapable de trouver ses mots et très nerveux.

Le thème doit être compatible à l’occasion de la réunion. Il faut pouvoir répondre à la question: «À quoi l’auditoire s’attend-il?»

Il faut que le discours soit pertinent. Demandez-vous : « Pourquoi l’auditoire a-t-il besoin de l’entendre? En quoi ce discours les sera-t-il profitable?»

L’orateur a le devoir de maitriser convenablement le sujet. Demandez-vous : « Pourquoi c’est moi qui dois intervenir sur ce sujet? » Si vous êtes obligé de traiter un sujet qui vous soit peu familier, vous allez devoir vous documenter sur ce sujet. Le fait d’en parler à un expert est une forme de documentation sur un sujet.

Le sujet doit prendre en compte les intérêts et les expériences de l’auditoire. Demandez-vous : « Qu’est-ce qui intéressera l’auditoire? Comment rendre le discours plus compréhensible? »

La présentation des sujets controversés attire l’attention, mais ces genres de sujets peuvent soulever une partie de l’auditoire contre l’orateur. Les sujets controversés doivent être traités au moment convenable suivant les convictions de l’orateur, qui doit toutefois éviter d’en faire usage juste pour attirer l’attention.

L’orateur doit être aussi prudent avec un sujet controversé qu’il maitrise à peine. Généralement, ce n’est qu’après de longues années de pratiques oratoires des orateurs parviennent à traiter adéquatement ces genres de sujets.

L’expérience personnelle et les leçons apprises par l’orateur peuvent être dignes d’intérêt, mais l’orateur doit éviter de trop parler de lui-même pour ne pas donner l’impression d’avoir préparé discours autobiographique.

Dans le cas d’une prise de parole subite où l’orateur n’a pas le temps de se préparer, il doit donc faire appel à ses expériences et à ses connaissances. Un conférencier étudie constamment pour avoir un socle de savoir en appui à ses discours.

Il faut attirer régulièrement l’attention de son auditoire tout au long de son discours, et ne jamais prétendre que les gens écoutent attentivement.

Les signes d’une écoute attentive sont: des yeux rivés sur le conférencier ; des traits faciaux traduisant une expression de réflexion ; des hochements de tête ou des courtes répliques vocales; des bustes légèrement penchés en avant ; une indifférence des distractions  et une réceptivité aigüe de la tonalité du discours. La présence de ces signes annonce un auditoire à l’écoute.

[1]

Durant la présentation, il faut de temps en temps attirer l’attention au moyen de diverses tactiques. Quelques tactiques utiles: des statistiques courantes, l’humour, une illustration biographique ou historique, une citation intéressante, une question rhétorique, un problème de la vie quotidienne, une situation hypothétique, la répétition dramatique d’une phrase ou d’un slogan, un événement actuel, une situation nationale ou expérience personnelle.

Exercice facultatif: Demandez à un étudiant de décrire un discours ou un sermon qu’il avait présenté. Il doit décrire l’une des tactiques dans le paragraphe ci-dessus qu’il a utilisé. Le groupe doit discuter de la façon dont d’autres tactiques auraient pu être utilisées dans le discours. Si le temps le permet, plusieurs discours ou sermons peuvent être examinés de cette façon pour enseigner aux étudiants comment utiliser ces tactiques.

Avant d’introduire une idée importante, il faut s’assurer que l’auditoire est à l’écoute. Utiliser au moins un procédé pour obtenir leur attention.

Il est recommandé de ne pas aborder une nouvelle idée au moment d’une distraction temporaire. Lors d’une perturbation de quelques secondes, il est préférable de passer en revue le dernier point abordé jusqu’à la cessation complète de la perturbation. Puis, il faut capter l’attention de nouveau.

Alors qu’Oliver prêchait, un enfant traversa par devant la chaire en appelant sa maman. La plupart des fidèles se mettaient à observer l’enfant. Oliver répéta quelques-unes des paroles qu’il avait déjà dites jusqu’à ce que l’enfant eût retrouvé ses parents, puis il éleva la voix pendant quelques secondes pour attirer l’attention de la foule.

[1] L’homme qui néglige l’éducation sera boiteux jusqu’à la fin de ses jours.
- Platon

Il faut…

1. Écrire toutes les dernières phrases.
2. Résumer succinctement les idées à retenir par l’auditoire.
3. Préparer une très courte conclusion.
4. Éviter les excuses concernant les failles probables du discours.
5. Terminer le discours avec un défi ou un appel émouvant.

L’orateur doit s’assurer qu’il reste en contact direct avec le plus grand nombre de personnes possible, en évitant de fixer une seule partie de l’auditoire.

Les notes doivent être écrites de façon qu’elles soient faciles à lire pour éviter de se perdre dans la lecture. Il faut aussi se familiariser avec ses notes pour que de simples coups d’œil suffisent à les lire.

• Exprimez-vous clairement et avec précision.
• Priorisez la conversation quand c’est nécessaire.
• Variez la vitesse, l’intensité, l’intonation et la hauteur. (Donnez quelques exemples.)

Évitez les attitudes langagières qui affectent négativement la qualité de la voix comme le fait de parler trop lent ou trop rapide, le marmonnement, la monotonie dans l’intensité de la voix ou un accent artificiel.

Un discours est une interaction avec un public, même lorsque les réactions du public restent invisibles. Car les sentiments et les opinions du public sur le sujet peuvent changer pendant le discours.

Par ailleurs, une plateforme élevée ou un grand podium rehausse la dignité de l’orateur, mais l’éloigne de la foule et rend l’interaction plus difficile. Avec une foule est peu nombreuse, l’orateur devrait occuper podium moins imposant situé au même plan que l’auditoire.

L’orateur doit adopter une posture décente pour mieux s’imposer au public. Par exemple, si vous vous tenez sur un bureau pour délivrer un discours, les gens peuvent vous écouter, mais cette action inhabituelle les empêchera de prendre le message au sérieux. Il ne faut jamais négliger les comportements et les accoutrements nécessaires pour une occasion. En se démarquant du cadre traditionnel, l’auditoire pas vous considérer comme un orateur légitime.

Essayez de comprendre les préjugés de votre auditoire et ne les offensez pas sans un but précis. Si vous les irritez en dehors du cadre de votre but, vous l’avez fait en vain.

Ne cherchez pas à corriger tous leurs problèmes et leurs confusions dans un seul exposé.

Illustration: si vous versez dans une bouteille du lait se trouvant dans un seau, vous devez versez une petite quantité lentement et soigneusement. Dans le cas contraire, la majeure partie du lait se répandra sur le sol. De même, si vous essayez de changer radicalement votre auditoire tout à coup, les gens ne se plieront pas.

• N’ironisez pas l’audience.
• N’incitez pas le public à vous prendre en pitié. Ils vous respecteront probablement moins s’ils éprouvent de la compassion pour vous.
• Évitez de défendre personnellement vos actions ou votre caractère à moins que ce soit le but principal du discours. Dans ce cas, faites plutôt l’exposer des principes qui sont plus importants que votre propre cause.
• Évitez de vous vanter de vos réalisations.

• Pour mieux persuader ou raviver les émotions, visez la majorité de la foule. (2) Conduisez-les à travers les étapes d’une prise de décision.
• Pour qu’ils changent leurs opinions, ils doivent réfléchir à nouveau. Les étapes pour une prise de décision sont les suivantes:
  • A. Être conscient du problème
  • B. Définir le problème spécifique
  • C. Tenir compte des solutions possibles et des objections rencontrées.
  • D. Décrire la meilleure solution
  • E. Préparer un plan de travail pouvant aboutir à la solution
• Anticipez les soucis et calmez-les.
• Construisez votre argument sur la raison avant de motiver les émotions.

Le but de la communication est la compréhension. N’utilisez pas des vocables destinés à impressionner certains membres du public tout en laissant d’autres membres à l’ombre de l’ignorance. Certains des points ci-dessous ne s’appliquent pas à un sermon du style narratif.

• Assurez-vous que chaque phrase est immédiatement comprise.
• Formulez votre thème en une seule phrase bien concise.
• Ecartez tout matériel qui ne contribue pas à l’objectif.
• Reliez chaque idée à la précédente ou au thème.
• Choisissez le meilleur ordre pour les points.
• Affirmez chaque point clairement avant de le développer.
• Planifiez une transition en douceur entre les points.

[1]

Un orateur doit s’adonner à la rédaction des discours et des articles. Cet exercice lui permettra de développer sa capacité à communiquer clairement. L’habitude de réfléchir pour choisir les mots convenables au cours de ses rédactions, l’aidera à trouver les mots justes lors de ses prises de parole.

La rédaction permet l’orateur de mieux expliquer ses idées. Si vous commencez à rédiger une idée et vous avez du mal à l’écrire, vous devez réaliser que vous n’êtes pas encore prêt pour en parler. Vous devez prendre du temps pour examiner comment vous pouvez expliquer quelque chose par écrit.

Le processus de rédaction incite également à chercher les informations lorsqu’on en a besoin. Si l’orateur n’est pas sûr de l’exactitude d’une déclaration, il peut s’en enquérir. Rappelez-vous toujours que vos déclarations peuvent être citées, et ce, qu’elles soient orales ou écrites. Si vos propos sont inexacts, les gens estimeront qu’ils ne peuvent pas les accorder du crédit.

Permettez à certains étudiants de partager avec la classe ce qu’ils vont faire pour changer leurs objectifs ou leurs actions en raison de cette leçon.

[1]Si vous ne pouvez pas l’expliquer clairement, vous ne le comprenez pas assez bien.
- Albert Einstein

(1) Votre intelligence, votre confiance et vos capacités impressionnent les gens par votre habilité à communiquer.

(2)Votre comportement doit montrer votre convivialité et votre respect à l’égard des autres, d’une manière qu’ils peuvent reconnaître.

(3) Un orateur doit attirer l’attention du public fréquemment tout au long du discours.

(4) Pour mieux persuader, conduisez les gens à travers les étapes d’une prise de décision.

(5) La rédaction permet l’orateur de mieux expliquer ses idées.

Activité A : En un paragraphe résumez un concept vital étudié dans cette leçon. Expliquez l’importance de ce concept. Quels sont les avantages ? Quels sont aussi les désavantages qui en découlent si on l’ignore ?

Activité B : Expliquez comment vous allez pratiquer les principes étudiés dans votre vie. Comment cette leçon modifie-t-elle votre objectif ? Qu’allez- vous faire pour modifier vos actions en conséquence ?