Pendant qu’un groupe de garçons s’amusaient ensemble, l’un d’entre eux dit au groupe: «Ohé ! Pourquoi ne jouons-nous pas au football?». Aucun des garçons ne fit attention aux propos de leur camarade. Mais un autre intima l’ordre: «Georges, va chercher ces bâtonnets ! Nous allons jouer aux soldats.» Georges apporta les bâtonnets et les garçons se mettaient à jouer aux soldats dans l’immédiat.
► Qu’est-ce qu’un leader? Pourquoi dit-on que le leadership n’est pas toujours synonyme de position d’autorité?
Une définition du leadership
Toujours est-il que, dans certains cas, la personne qui occupe une position d’autorité n’est pas nécessairement celle qui commande. Parfois, le vrai dépositaire du pouvoir ne possède aucun grade officiel.
Le leader est celui qui se sait se faire suivre.
Le leadership est de l’influence.
« Dès que l’on essaie d’influencer la pensée et l’action des autres pour qu’ils atteignent un objectif, soit dans leur vie privée ou leur vie professionnelle, on s’engage en effet dans une dynamique de leadership. »[1]
Scénarios courants
Le PDG d’une entreprise annonce l’adoption de nouvelles mesures de fonctionnement. Á son départ, l’un des employés se chargent d’expliquer aux autres comment ils vont procéder pour s’adapter à ces mesures.
Un bus remplit de passagers en voyage tombe en panne. L’un des passagers descend du bus en vue de trouver une alternative pour le groupe.
Un pasteur expose à un groupe de fidèles ses opinions sur les devoirs des membres à l’endroit du ministère. Les fidèles l’écoutent sans réagir, mais ils attendent l’avis de ce membre absent de la réunion afin de se décider.
Un patron qui ne cesse de se plaindre du fait que ses employés ne respectent pas ses consignes en son absence.
Jusqu’ici, on ne fait que définir le concept ‘leadership’. La définition d’un vrai leader ou d’un leader efficace sera considérée plus loin.
Une personne qui accomplit des actes décisifs et qui entraine les autres à la suivre est en fait le leader du moment. Ses actes peuvent faire du bien ainsi que du mal ; les résultats peuvent être positifs ou négatifs.
Il est indéniable que le leadership est parfois situationnel. Tel individu disposant telles compétences spécifiques sera juste capable de résoudre certains types de problèmes mais pas d’autres. Il est aussi possible de rencontrer un individu dont la personnalité s’impose et exerce un grand pouvoir d’attraction sur les gens sans que cet individu soit capable de combler les attentes de ces gens. On est donc en présence d’une personne capable d’attirer des partisans mais incapable de les retenir pour les mobiliser.
S’il est permis de croire que le leadership est de l’influence, l’on admettra volontiers que Jésus était le plus grand leader de tous les temps. Des millions d’hommes et de femmes pratiquent son enseignement et il existe de par le monde de nombreuses institutions dont la raison d’être est uniquement l’obéissance à ses commandements.
Par contre, l’une des stratégies privilégiées du Christ consistait à imprimer son caractère dans une poignée d’hommes. Pour le Christ, le leadership est synonyme de service (Matthieu 20: 25-28). Cette vision particulière du leadership souligne la grandeur inégalée de celui de Jésus qui a accompli le plus grand service pour l’humanité en pourvoyant à son salut.
[1] Ken Blanchard and Phil Hodges, The Servant Leader, 10.
Le leadership est plus qu'un poste
Une position officielle permet l’exercice d’une forme d’autorité, mais elle ne fait pas de son détenteur un leader pour autant.
Il ne faut pas se prendre pour un leader juste en s’appuyant sur le poste que l’on occupe ; c’est d’autant plus nécessaire si cette position n’a pas été obtenue de ceux que l’on prétend diriger. Un poste n’est qu’une porte menant au leadership. C’est une opportunité permettant d’accéder au statut de leader.
► Expliquez cette affirmation: un poste est une porte menant au leadership.
Tout leader qui harangue sans cesse ses subalternes avec un «c’est moi le chef», «c’est moi le pasteur», « c’est moi le propriétaire », «c’est moi le directeur », «c’est moi le père »- ou toute autre parole similaire- tient de tels propos parce qu’il est incapable de se faire obéir correctement. Il occupe le poste certes, mais on ne le suit pas. Pour cela, il cherche à imposer l’autorité liée au poste, étant donné que son influence est pratiquement nulle.
► Que signifie cette affirmation? ― Vous n’avez pas besoin de rappeler aux gens que vous êtes le leader.
Samuel assurait la fonction de prêtre, de prophète et de juge en Israël avant l’établissement de la royauté. Mais ses propres fils ne suivaient pas la voie de justice qu’il avait tracée. Lorsqu’il devint vieux, le peuple vint à lui et lui demanda de leur donner un roi (1 Sa. 8 :5).
Le fait que le peuple était convaincu que seul le prophète Samuel pouvait les donner un roi souligne la qualité de l’influence du prophète. Le peuple n’avait même pas essayé de nommer un roi par lui-même. Et lorsque Samuel présenta au peuple Saül, le futur roi, personne n’était assez influent pour en proposer un autre malgré le désaccord de quelque uns.
L’influence de Samuel reposait sur sa sagesse et la force de son caractère. Ce qui n’empêcha pas le peuple de rejeter l’autorité de ses fils qui n’avaient pas son caractère. Même avec des compétences en quantité il est impossible d’être influent sans un caractère fort.
Le manager vs le leader
Le manager est un perfectionniste qui consacre beaucoup d’effort à son ouvrage, mais le leader définit les objectifs et inspire les autres à les atteindre ensemble. Si le manager se croit responsable uniquement de son travail, le leader s’intéresse aux obligations de ceux qu’il dirige. Le manager fait de son mieux pour accomplir une tâche ; le leader conjugue son effort et celui des autres pour aboutir un projet. Le manager aime innover ; le leader, en accord avec une équipe, préfère multiplier sa gratification.
Les managers sont d’une extrêmement utilité pour les entreprises. Mais le leader qui priorise en sa personne les attributs d’un manager ne pourra pas remplir sa mission première qui est de diriger. Le rôle du leader n’est pas de faire du bon travail, mais plutôt celui d’inspirer les autres à faire ce travail.
Si vous accomplissez personnellement la majeure partie des attributions de votre institution, vous ne dirigez pas comme il faut. Si vous êtes constamment absorbés par le travail de votre organisation, vous devez réviser votre méthode de gouvernance.
► Que les questions suivantes soient débattues par les étudiants. Examinez vos objectifs et les activités qui en découlent. Quels sont les caractéristiques d’un manager que vous possédez ? Quels sont les caractéristiques d’un leader que vous possédez ?
D’aucuns n’arrivent pas à comprendre l’emploi du temps des leaders, notamment les chefs des grandes entreprises, car ces derniers en général semblent s’occuper de quelques tâches de peu d’importance.
Considérez la situation d’un chef d’entreprise. Il va de soi que le patron ne s’occupe pas personnellement du recrutement des employés, puisqu’une telle responsabilité est assumée par quelqu’un d’autre. Il ne manipule pas lui-même les machines de l’entreprise, ni restaure le bâtiment, ni supervise la vente des produits. Sur ce, plus d’un seraient d’avis que les attributions du directeur général se résument aux voyages d’affaires, aux conversations téléphoniques et aux réunions. Dans ce cas, son absence ne peut donc nuire au bon fonctionnement de l’entreprise.
Cependant, le directeur général est celui qui agence l’articulation des différents départements. Il assigne aux directeurs de départements leurs responsabilités et s’assure qu’ils fassent bien leur travail. Il définit la priorité de l’entreprise et contrôle sa productivité globale par la mise en place d’un système de production efficace. Il définit aussi la philosophie de l’entreprise. Si l’on élimine le directeur général sans le remplacer, l’entreprise disparaitra.
Dans une organisation de taille modeste, le leader peut bien vouloir tout accomplir ; il doit au contraire chercher le soutien des volontaires entrainables et responsables.
À mesure qu’une institution évolue, le leader doit s’impliquer dans les différentes activités de chaque département (de service) afin de s’assurer que les employés comprennent les changements en cours et maitrisent les nouvelles valeurs de l’institution. Il doit aussi former d’autres têtes pour diriger ces départements en son absence.
Dans le cas d’un pasteur, celui-ci doit être prêt à servir son assemblée. Il ne doit développer aucun complexe de supériorité vis-à-vis d’une tâche particulière. Toutefois, il est de son devoir d’inciter les membres à prendre des responsabilités et à s’impliquer dans la direction des programmes de l’église. Dans le cas contraire, les charges du ministère surpasseront les capacités personnelles du pasteur.
► En quel sens un leader peut-il être trop occupé pour diriger?
[1]Le meilleur leader n’est pas nécessairement celui qui fait des exploits, mais celui qui mobilise les autres à en faire.
- Ronald Reagan
Caractéristiques d'un leader
Nous avons défini le leadership comme une influence et le leader comme celui qui se fait suivre. Toutefois, celui qui exerce une forme de leadership sur un groupe social ou une institution devrait au moins posséder ces quatre caractéristiques.
(1) Le leader est une autorité.
L’autorité est la capacité de se faire obéir volontairement ou involontairement. Le leader qui se fait suivre sans avoir recours à la force détient bien plus de pouvoir, car l’obéissance forcée accomplit le strict minimum et pousse l’individu s’investir sans réserve pour le triomphe d’une cause.
(2) Le leader doit être une personne responsable.
Car les personnes qu’il dirige s’attendent à ce qu’il possède le savoir, le pouvoir et les formules nécessaires à la réussite du groupe. Tout échec de l’organisation est celui du dirigeant qui ne peut ni s’excuser ni en rejeter la faute sur les autres. Il ne doit point laisser aux autres décider à sa place afin de pouvoir échapper aux critiques.
Ponce Pilate était gouverneur sur toute la Judée, une province romaine. Il fut nommé à ce poste principalement pour mater les révoltes. Ayant commit pas mal d’erreurs et avec une administration qui connut des revers, Pilate avait peur de perdre l’approbation de Rome. C’est alors qu’on lui amena Jésus, accusé de sédition. Pilate était convaincu de l’innocence de Jésus. Mais les Juifs lui firent comprendre qu’ils l’accuseraient de lâcheté s’il refusait d’éliminer un fauteur de trouble (Jean 19 :12).
Sachant qu’une telle accusation signerait sa condamnation, Pilate laissa périr un innocent et feignit de nier sa responsabilité en se lavant les mains en présence des leaders Juifs pour signifier son innocence dans la condamnation de Jésus.
En fait, le leader ne doit jamais responsabiliser les autres à sa place. Le fait de permettre aux autres de décider à sa place ne rendit pas ce gouverneur romain moins coupable pour autant.
Un leader peut toujours déléguer certaines responsabilités aux autres, mais ne jamais déléguer l’ultime responsabilité : la réussite de l’institution. Il ne peut blâmer les autres si l’organisation échoue. Même si l’échec concerne un seul département au sein de l’institution, il doit en assumer la responsabilité.
On reprochait incessamment un pasteur pour le genre de musique qui se jouait dans son église. En réponse, il disait à chaque fois que c’était le directeur de chant et non lui le responsable de la musique. Il avait tort de nier sa responsabilité, car son travail à lui était de diriger le directeur de chant.
(3) Le leader est redevable envers ceux qu’il dirige.
Une bonne gouvernance ne peut se passer du soutien des dirigés. Le leader dont le mode de leadership ne donne pas de bons résultats perdra son influence. Même s’il garde sa position, les gens peuvent bien être en train de suivre quelqu’un d’autre.
► Qu’en est-il d’un leader autoritaire qui n’est ni responsable ni redevable ?
(4) Le leader est un visionnaire.
Il ne se laisse pas distraire par des victoires ou des défaites dérisoires. Les frustrations ne lui découragent pas non plus. Il est en mesure de faire des sacrifices. S’il se laisse emporter par l’orgueil ou s’il devient trop héroïque, il ne pourra en aucun cas accomplir des exploits dignes d’un leader.
Une certaine nation était en guerre contre des envahisseurs. Le souverain de cette nation dont le règne fut très long, était fort aimé par son peuple qui se confiait en lui. Le général ennemi fit dire au roi dans un message qu’il voulait avec trois de ses soldats affronter le roi et ses trois fils dans un combat. Le général ajouta que si le roi ne relevait pas le défi il considérerait désormais comme le premier des lâches.
Le roi croyait qu’il serait humilié en déclinant l’invitation. Afin de prouver sa bravoure, il alla affronter ses adversaires de combat sur un pont en compagnie de ses fils. Malheureusement, le roi et ses trois fils périrent au cours de l’affrontement. Son royaume, laissé sans dirigeant, fut conquis par l’ennemi.
Un poète de cette nation vaincue en rapporta l’histoire et pleura la mort de son roi et la perte de sa liberté. Il mit en évidence le caractère absurde de la décision du roi qui s’était laissé guider par son orgueil. Il n’avait pas le droit de sacrifier la nation entière pour sa propre gloire. Sa mission était de diriger le peuple, mission qu’il abandonna en allant se battre.
Invitez quelques étudiants à partager avec la classe comment ils vont s’y prendre pour changer leurs objectifs et leurs actions après l’étude de cette leçon. La classe entière n’est pas obligée d’y participer. Ne forcez personne non plus à répondre à des questions trop personnelles. L’activité B les permettra de réfléchir davantage quand ils auront à écrire leurs idées.
Synthèses des idées
Un leader est celui qui sait se faire suivre.
Le leadership est de l’influence.
Un poste est une porte menant au leadership.
Un leader n’est pas un simple manager.
Le leadership requiert de l’autorité, d’une attitude responsable, de la redevabilité et de grandes visions.
Devoirs
Au début de la session suivante, les étudiants doivent être en mesure d’écrire de mémoire les cinq phrases de synthèse. Le moniteur les accordera quelques minutes pour cette activité. Par la suite, le groupe discutera de ces énoncés afin de s’assurer que la classe les maitrise parfaitement.
Activité A : En un paragraphe résumez un concept vital étudié dans cette leçon. Expliquez l’importance de ce concept. Quels sont ses avantages ? Quels sont aussi ses désavantages si on l’ignore ?
Activité B : Expliquez comment vous allez pratiquer les principes étudiés dans votre vie. Comment cette leçon modifie-t-elle votre objectif ? Qu’allez- vous faire pour modifier vos actions en conséquence ?
Activité C : Avant la session suivante, lisez 1 Timothée 3 : 1-13 ; Tite 1 : 5-11 ; Actes 6 :16. Ecrivez vos observations concernant les qualifications du leadership ministériel.
SGC exists to equip rising Christian leaders around the world by providing free, high-quality theological resources. We gladly grant permission for you to print and distribute our courses under these simple guidelines:
No Changes – Course content must not be altered in any way.
No Profit Sales – Printed copies may not be sold for profit.
Free Use for Ministry – Churches, schools, and other training ministries may freely print and distribute copies—even if they charge tuition.
No Unauthorized Translations – Please contact us before translating any course into another language.
All materials remain the copyrighted property of Shepherds Global Classroom. We simply ask that you honor the integrity of the content and mission.