Lisez Proverbes, Ecclésiaste et Cantique des Cantiques
Mémorisez Proverbes 1: 7; Ecclésiaste 12: 13-14
Lecture de la sagesse hébraïque
Job, Proverbes, Ecclésiaste et diverses parties du livre des Psaumes sont connus sous l’appellation de livres Poétiques et de littérature sapientielle. La littérature sapientielle enseigne au lecteur la voie pour atteindre la véritable sagesse divine. Les proverbes enseignent que la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse; les Psaumes enseignent que nous pouvons avoir un cœur de sagesse en sachant comment «compter nos jours» afin de faire un usage correcte du temps.[1] Acquérir la sagesse est un élément important pour chaque personne. La véritable sagesse est acquise par l'instruction, l'observation et l'expérience.[2]
Le théologien Jean Calvin du 16ème siècle a écrit que la véritable sagesse est constituée de deux éléments: la connaissance de Dieu et la connaissance de soi. Les livres de sagesse révèlent les deux dimensions de la sagesse. Job a obtenu une nouvelle connaissance de Dieu. Les Proverbes enseignent à un jeune homme de se connaître et de marcher dans crainte de Dieu. L'Ecclésiaste se termine par le message suivant: «Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme.»[3]
Ces livres montrent que la sagesse contient une dimension verticale («la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse») et une dimension horizontale (les Proverbes traitent du mariage, des enfants et des relations avec la communauté). En étudiant ces livres, nous acquérons une connaissance plus profonde de Dieu et de soit.
Le message d’un proverbe est différent d'une ordonnance. Dans le cas où la loi dit: «Tu ne feras pas…», un proverbe transmet un principe général de la vie. Un proverbe est une déclaration d’une vérité mémorable et courte. La compréhension de la nature d'un proverbe aide grandement à interpréter le livre des Proverbes. Un proverbe a les caractéristiques suivantes:
Il énonce un principe général pouvant être appliqué dans diverses situations.
Il se base sur l'expérience de la vie et résume souvent une vérité vécue à travers une expérience.
Il n’est pas une promesse, mais une observation générale sur la vie. En revanche, des lecteurs ont pris des versets comme Proverbe 22 : 6 comme promesse absolue, mais le reste des Proverbes montre qu'un enfant bien éduqué peut choisir la voie d'un insensé.
Un proverbe n'est pas une injonction formelle. Le livre des Proverbes n'est pas un ensemble de règles à suivre, mais des principes qui orientent une personne vers la sagesse véritable.
Lors des discutions des rabbins sur le canon, ils discutaient de la contradiction apparente trouvée dans Proverbes 26: 4-5. «Ne réponds pas à l'insensé selon sa folie, de peur que tu ne lui ressembles toi-même. Réponds à l'insensé selon sa folie, afin qu'il ne se regarde pas comme sage. » Le verset 4 conseille au lecteur de ne pas répondre à un insensé selon sa folie; le verset 5 lui conseille de répondre à l'insensé selon sa folie.
Les rabbins ont reconnu qu'une personne sage doit connaître la nature de l'insensé. Un «simple» insensé peut être enseigné et doit recevoir une réponse qui l’empêche de devenir «sage à ses propres yeux». Cependant, un insensé «moqueur» devrait être évité, car il rejette l’instruction. Une personne qui tente de répondre à cet insensé sera traitée comme un insensé. Les rabbins ont réalisé que ces deux versets ne sont pas des vérités absolues à suivre; au contraire, ils fournissent un principe qui orientera un sage face à ceux qui ne le sont pas.
Proverbes 25:11 est un verset clé du livre: «Comme des pommes d'or sur des ciselures d'argent, ainsi est une parole dite à propos.» Une parole dite à propos et prononcée au moment convenable est aussi splendide que des pommes d'or sur des ciselures d'argent. La sagesse permet de trouver le mot convenable à une situation.
► Discutez d'un problème qui représente un défi dans votre ministère et cherchez les vérités dans le livre des Proverbes qui traitent de ce problème. Discutez des principes qui s'appliquent à votre situation.
Le message des proverbes
Le livre des Proverbes comprend cinq collections principales. Chaque collection se concentre sur un aspect différent de la sagesse.
Collection 1: Discours sur la sagesse (1-9)
Après une introduction qui résume le but des Proverbes,[1]le premier recueil établie la différence entre la sagesse et la folie. Une grande partie de cette collection de proverbes se présente sous la forme de «discours», sorte de longs paragraphes portant sur la nature de la sagesse.
Proverbes 1: 7 contraste deux voies: la sagesse et la folie. Le reste de la collection conseille à un jeune homme de suivre la voie de la sagesse et d'éviter celle de la folie. La première collection présente ces deux voies au lecteur.
Collection 2: Proverbes de Salomon (10: 1 - 22:16)
Proverbes 10: 1 introduit ce recueil avec le titre «Proverbes de Salomon». Ce recueil consiste principalement en des proverbes de deux propositions conseillant le lecteur sur les aspects pratiques de la sagesse.[2] La majorité de ces proverbes sont des parallélismes antithétiques; ils opposent la voie du sage à celle de l’insensé.
Les sujets abordés dans cette collection incluent de nombreux aspects pratiques de la vie: l'argent, la parole, la discipline et le travail. La structure apparemment aléatoire de cette section reflète la manière dont nous affrontons les problèmes de la vie réelle. La sagesse permet à une personne de faire face à diverses situations.
Collection 3: « Les paroles des sages » (22:17 - 24:34)
Cette collection commence par une déclaration pertinente: «N'ai-je pas déjà pour toi mis par écrit des conseils et des réflexions, pour t'enseigner des choses sûres, des paroles vraies, afin que tu répondes par des paroles vraies à celui qui t'envoie?»[3] Cette déclaration montre la relation existante entre cette collection et celle de la sagesse égyptienne appelée Instruction d’Amenemhat. Cette relation met en évidence un élément important des Proverbes: la sagesse peut être acquise par de nombreuses sources. Lorsqu’un Juif découvre la sagesse dans des sources égyptiennes, il la lit dans une perspective de vérité divine et l’applique à la vie quotidienne. Il accepte que «toute vérité est vérité de Dieu».
La sagesse égyptienne contenait des éléments similaires à celle des Proverbes. Cependant, la sagesse biblique se distinguait par un aspect crucial de toute la sagesse du monde, puisqu’elle se base sur la crainte de Dieu. Une simple comparaison démontre cette différence.
« Ne reculez pas la borne de délimitation des terres cultivées, ne déplace pas non plus la borne de la veuve de peur qu'une chose redoutable ne vous emporte » (Instruction d'Amenemope).[4]
« Ne déplace pas la borne ancienne, et n'entre pas dans le champ des orphelins ; Car leur vengeur est puissant: défendra leur cause contre toi» (Proverbes 23:10, 11).
Les deux textes lancent une mise en garde contre la spoliation. Mais la différence se situe dans la motivation pour l'obéissance. Dans Proverbes, ce principe ne repose pas sur une « crainte » floue, mais sur la nature de Dieu. Le rédempteur des pauvre «est puissant», il plaidera la cause du faible. Ceci est parallèle à l'enseignement de Lévitique 19. Le peuple de Dieu doit vivre de manière à refléter la nature de Dieu: « Soyez saints; car je suis saint, moi, l'Éternel, votre Dieu. »[5]
Collection 4: Plus de Proverbes de Salomon (25-29)
Cette collection contient «des Proverbes de Salomon, recueillis par les gens d'Ézéchias, roi de Juda.».[6] Cette section fournit des directives de leadership basées sur l'expérience pratique.
Collection 5: Les paroles d’Agur (30) et de Lemuel (31)
Les derniers chapitres des Proverbes comprennent une série de «dictons», des proverbes qui partent du connu vers l'inconnu et qui reflètent la nature de la vraie sagesse; cela nous permet de faire face à l'inconnu en utilisant la sagesse acquise par l'expérience de la vie.
► Lisez Proverbes 30: 24-28. Trouvez un principe qui réunit les quatre exemples donnés par Agur. Discutez sur la façon dont ce principe devrait orienter notre usage de la sagesse.
Le livre des Proverbes se termine par un poème en acrostiche sur les bénédictions d'une femme vertueuse. Tout au long du livre des Proverbes, l’auteur met en garde contre les relations avec des femmes insensées. Le livre se termine en montrant à quel point un jeune homme sera béni lorsqu'il trouvera une femme vertueuse.
[1] Puisque le livre des Proverbes est écrit dans un style différent de celui des autres livres de l'Ancien Testament, vous devriez l'étudier d'une manière différente de celle du Pentateuque ou des Prophètes. Dans le cade de la lecture d'un proverbe, des questions suivantes sont à poser :
« Ce proverbe s’oriente-t-il vers la sagesse ou vers la folie? » Le livre des Proverbes oppose ces deux voies.
« Qu'est-ce que la seconde moitié du proverbe ajoute-t-elle à la première? »
« Dans ce proverbe, quelle est la source de la sagesse?» La vérité découle-t-elle de la révélation biblique, d'une expérience personnelle, d'une ancienne tradition, de l'observation du monde ou d'une combinaison de celles-ci?
« Comment ce proverbe s'applique-t-il à ma situation?» Un proverbe n'est pas une promesse qui s'applique dans toutes les circonstances.
« Existe-t-il d'autres versets dans le livre de Proverbes qui traitent le sujet que j'étudie?». Recherchez plusieurs proverbes qui s'appliquent à la situation.
« Est-ce que d'autres livres de la Bible traitent le sujet que j'étudie? »
« Y a-t-il un personnage biblique qui illustre le proverbe que j'étudie? »
Interprétation des proverbes: un exemple
« Quand vient l'orgueil, vient aussi l'ignominie; mais la sagesse est avec les humbles.» (Proverbes 11: 2).
Prov. 11: 2 . Les points vont dans deux directions: l'orgueil conduit à l'ignominie; l'humilité mène à la sagesse.
La première moitié du proverbe montre le fruit de l'orgueil: l'ignominie. La seconde moitié montre le fruit de l'humilité: la sagesse.
Cette vérité est constatée dans l'enseignement de la parole de Dieu, dans l'ancienne tradition, et se manifeste également dans la vie des orgueilleux. Il est dur d’apprendre cette leçon par expérience.
Bien que leur honte ne soit pas visible immédiatement, ce proverbe sera accompli tôt ou tard dans la vie des orgueilleux.
L’orgueil est un thème récurrent des Proverbes. Les autres proverbes qui parlent de l’orgueil sont 13:10; 16: 5,18; 18:12; et 29:23.
L’orgueil est abordée dans plusieurs autres versets, y compris Ps. 10: 4 et 138: 6; Est. 2:11; 1 Cor. 13: 4; et Jacques 4: 6.
La chute du roi Saül fournit une sérieuse illustration de la vérité trouvée dans Proverbes 11: 2. La bénédiction de Dieu sur le roi David démontre la dernière partie de ce verset.
[1] Adapté de Tremper Longman III, How to Read Proverbs. InterVarsity Press, 2002.
L’enseignement actuel des Proverbes
Est-il possible pour un chrétien d'être juste en l'absence de sagesse? La Bible montre que c'est possible. Lot était juste, pourtant il n'était pas sage.[1] Bien que Lot ait pu atteindre le ciel, sa folie a coûté la vie de sa famille, détruit son influence sur les autres et lui a valu une vie de tristesse.
Le témoignage de nombreux chrétiens a été détruit parce que ces derniers n’avaient pas fait preuve de sagesse. Des églises ont été divisées ; des mariages brisés; des jeunes ont abandonné la foi à cause des abus commis par des dirigeants d'église. Sur le plan personnel, les problèmes familiaux, financiers et interpersonnels sont aggravés par le manque de sagesse.
Le livre des Proverbes peut orienter les chrétiens à mener une vie de sagesse. Les Proverbes montrent la relation existante entre la bonté intérieure et le monde extérieur.[2]Les proverbes nous aident à vivre d’une telle manière pour que le monde soit béni par la vie du chrétien.
[2] GR français. «Les proverbes sont basés sur l’interface entre la divinité intérieure et le monde qui nous entoure. »
Examinons de plus près « l’insensé »
Dans le livre des Proverbes, le mot « insensé » correspond à quatre termes hébreux différents. Chaque terme fait la description d’une catégorie de folie différente. Pour cela, l’attitude à adopter à l’égard de chaque catégorie devrait être différente.
Le simple
Dans Proverbes, les jeunes sont souvent appelés «simples».[1]Les simples sont grossiers et naïfs. Ils font des bêtises et se mettent parfois du côté des fous. Ils sont irresponsables et immatures. Puisqu'ils sont incapables de percevoir le danger de leurs décisions,[2]ils s'égarent facilement.[3]
La différence entre le simple et le fou se résume en un mot: l'instruction. « Les insensés méprisent la sagesse et l'instruction »[4] Mais les simples vont se mettre à l’écoute. Un des buts du livre des Proverbes est d’orienter les simples vers la sagesse.
Le fou
Il y a deux mots hébreux qui sont traduits par «insensé». Le premier mot concerne une personne têtue, impatiente et peu disposée à rechercher la sagesse. Ils « haïront la science »[5] et reviennent à la folie.[6] Puisqu'il ne valorise pas la sagesse, le fou ne s'appliquera jamais à l’acquérir.[7]
Le deuxième décrit un insensé encore plus stupide. Cet insensé est moralement corrompu; il rejette la crainte de l’Eternel.[8]Il se fait un jeu du péché.[9]
La racine de la folie est morale, pourtant elle n’est pas intellectuelle. Dans les dialogues populaires, un insensé est défini comme étant quelqu’un dépourvu d’intelligence. Dans la Bible, un insensé est celui qui rejette la crainte de l’Eternel.
Le moqueur
La catégorie la plus grave des insensés dans le livre des Proverbes est le railleur ou moqueur. Ce terme est utilisé sept fois dans l’introduction du livre. Le moqueur rejette non seulement la sagesse, mais il aime conduire les autres à la folie. Il haïsse ceux qui le corrigent[10]et provoque des querelles partout et ailleurs.[11]Le jugement de moquer est sévère, car il a rejeté la sagesse, laquelle le rejette aussi.[12]
Le remède contre la folie
Pour trouver le remède contre la folie, nous devons en comprendre la cause: le fou a choisi de se méfier de Dieu et de faire confiance à sa propre sagesse.[13]Dans un passage clé, ces deux choix sont présentés côte à côte. Nous pouvons faire confiance à Dieu de tout notre cœur ou nous appuyer sur notre propre sagesse; nous ne pouvons pas faire les deux.[14]La confiance en Dieu mène à la sagesse; avoir confiance en soi conduit à la folie.
Le remède contre le fou est donc la crainte de l’Eternel. La cause de la folie est spirituelle; le remède contre la folie est aussi spirituel. Le problème du fou est un cœur tourné contre Dieu. Pour aider le fou, un parent, un enseignant ou un pasteur doit traiter le problème du cœur. Nous ne pouvons pas réformer le fou, au contraire, c’est son cœur qui doit être transformé par Dieu.
Bien que livre Ecclésiaste n’affirme pas directement que Salomon en est l’auteur, la phrase introductive renvoie à Salomon: «Paroles de l'Ecclésiaste, fils de David, roi de Jérusalem». La description de la richesse ainsi que les réalisations de l'auteur correspond à ce que l’on sait sur Salomon. Il se peut que le livre d'Ecclésiaste ait été rédigé au soir de la vie de Salomon après qu’il eut de son apostasie. Cela situe la rédaction du livre vers l’année 935 avant Jésus-Christ.
Enseignement de la sagesse
Avant d'essayer de trouver le thème du livre d’Ecclésiaste, il est important de comprendre la nature de l'enseignement de la sagesse hébraïque. Actuellement, nous attendons d'un enseignant qu'il fasse des conférences qui apportent des réponses claires aux interrogations des étudiants. Les enseignants de l’Israël antique utilisaient un type d'enseignement différent. Ils posaient des questions et décrivaient des situations dans lesquelles l'étudiant devait découvrir eux-mêmes les réponses. Dans les dictons de Proverbes 30, une série de descriptions exige à l'étudiant de découvrir un principe commun. La responsabilité de l'enseignant consiste à orienter l’étudiant dans la recherche de la réponse, mais non de la lui fournir.[1]
Dans sa réponse à Job, Dieu a utilisé ce type d'enseignement. Dieu n’a pas dit à Job: «Voici un résumé en trois points de ma nature.» Au contraire, Dieu a posé une série de questions qui révèlent sa nature à Job. Les questions étaient des indications qui ont conduit Job à la vérité.
Ecclésiaste utilise ce même type d'enseignement. Il révèle les tensions de la vie auxquelles doit faire face un sage. Au lieu de fournir des réponses, Ecclésiaste pose des questions et des problèmes. Il invite ensuite le lecteur à trouver des réponses aux difficultés de la vie. À l'instar des questions de Dieu à Job, les difficultés rencontrées dans le livre d’Ecclésiaste ont pour but de conduire le lecteur à la sagesse.
[1] Pour étudier ce sujet, lisez Curtis, Edward M. and John J. Brugaletta. Discovering the Way of Wisdom. MI: Kregel Academic, 2004.
Le message du livre d’Ecclésiaste
Le message du livre d’Ecclésiaste a été débattu longtemps. En raison de son terme récurrent «vanité», de nombreux interprètes voient le texte comme un livre très pessimiste, presque sans espoir. Des lecteurs ont demandé: «Pourquoi un livre aussi triste est inclus dans la Bible?». La compréhension du type d’enseignement d’Israël antique nous aide à considérer le livre d'Ecclésiaste comme une quête de sagesse guidée. Deux thèmes font partie de cette quête de sagesse.
Thème 1: La vanité
La vanité de la vie est un thème récurrent du livre d’Ecclésiaste. Le livre commence par la triste affirmation suivante: «Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. »[1] Le terme vanité est mentionné tout au long du livre.
La vanité désigne une chose temporaire. Psaumes 144: 4 montre que la vie passe vite. «L'homme est semblable à un souffle, ses jours sont comme l'ombre qui passe.» Le livre d’Ecclésiaste montre que le plaisir, la richesse et même la vie sont temporaires.
La vanité fait parfois référence à l’absurdité ou à l’injustice. «Il est une vanité qui a lieu sur la terre: c'est qu'il y a des justes auxquels il arrive selon l'œuvre des méchants, et des méchants auxquels il arrive selon l'œuvre des justes. Je dis que c'est encore là une vanité. ».[2]
La vanité implique parfois un manque de sens. L’auteur de l’Ecclésiaste s’est efforcé de découvrir le sens du plaisir et l’a trouvé vain, sans aucune signification durable. [3]
La littérature hébraïque utilise la forme « x de x » pour exprimer le superlatif. Le « Saint des saints » est le lieu très saint; le « Cantique des Cantiques » est la chanson la plus sublime. « Vanité des vanités » suggère la réalité la plus vide, la plus absurde. Et quelle est cette chose qui soit totalement dépourvue de sens? « Tout est vanité ». La vie elle-même est vanité. Cela montre le désespoir total exprimé par ce thème.
Thème 2: La joie
La «vanité» n'est pas l’unique message du livre d'Ecclésiaste. Bien que les réalisations de l'homme soient une vanité, le livre d’Ecclésiaste contient également des images positives de la vie. Cela est visible comme une deuxième intention qui apparaît tout au long du livre d’Ecclésiaste, c’est le motif de la «joie».
Après le tableau de la vanité dépeint dans les deux premiers chapitres, l'auteur conclut ainsi: «Il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, et à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu.»[4]Le message qui soutient que la vie est un don de Dieu revient tout au long du livre. Et le message relatif à la question de la joie est fondamental dans le livre d’Ecclésiaste.[5]
Le thème du livre d’Ecclésiaste: une recherche du sens de la vie
Les deux thèmes, vanité et joie, peuvent paraître contradictoires. En revanche, il y a encore deux énoncées récurrentes dans le livre. Ecclésiaste se réfère vingt-neuf fois à «la vie sous le soleil». «La vie sous le soleil» est la vie perçue seulement dans une perspective terrestre. À plusieurs reprises, la «vie sous le soleil» est associée à la «vanité».
Cinq fois, Ecclésiaste fait référence au «don de Dieu» ou à la vie donnée «de la main de Dieu». Cela est souvent associé à «la joie» ou «la jouissance».
Conjointement, ces expressions renvoient à un thème qui unifie le livre. À l’instar des Proverbes, le livre d’Ecclésiaste propose deux voies. Dans Proverbes on peut choisir la sagesse ou la folie. Dans Ecclésiaste on peut choisir la vanité (vie sous le soleil) ou la joie (la vie comme don de Dieu). La vie est perçue seulement à partir d'une perspective terrestre, elle n'a pas de sens et elle est vaine. La vie vécue dans la crainte de Dieu est une vie de joie.
La sagesse du livre d’Ecclésiaste est la suivante: Dieu « a mis dans leur cœur la pensée de l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir l'œuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin ».[6]Dieu a donné à l'homme une conscience de l'éternité et de la vraie joie. Toutefois, nous ne trouverons jamais cette joie par nos propres efforts. La vraie joie ne se trouve que dans la relation avec Dieu, dans la crainte de Dieu.
Ces deux voies sont résumées dans l’introduction («Vanité des vanités») et la conclusion («Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme»). L'Ecclésiaste n'est pas un livre de désespoir, mais plutôt un livre de sagesse qui oriente le lecteur vers la vraie joie.
[5] Le message relatif à la joie ne constitue pas une seule exception au thème de vanité. Les exhortations à la réjouissance se trouvent dans Ecclésiaste 2: 24-26; 3:12, 22; 5:18; 8h15; 9: 7 à 9; et 11: 9-10.
Le message du livre d’Ecclésiaste est cité dans le Nouveau Testament. La futilité de la vie en dehors de Dieu est visible dans les avertissements de Jésus contre la quête des richesses.[1]En même temps, Jésus a promis que tout ce qui est nécessaire à la vie sera fourni à ceux qui recherchent d’abord son royaume.[2]La vie vécue pour les choses terrestres est vaine, mais celle vécue comme un don de Dieu procure la vie vraie joie.
Ce livre s’appelle Cantique des Cantiques: « Cantique des cantiques, de Salomon».[1] Le titre «Cantique des cantiques» signifie que cette chanson est la meilleure des chansons. Le titre «Cantique de Salomon» lie ce livre au roi Salomon.
Interprétation du Cantique des cantiques
La principale question liée au Cantique des cantiques est la suivante: «Comment interpréter ce livre?». Deux approches principales ont été adoptées pour lire ce livre: approche allégorique et poétique.
Interprétation allégorique
Des lecteurs ont souvent demandé pourquoi un livre consacré à l'amour romantique est inclus dans la Bible. Pour cela, il existe une longue tradition d’interprétation allégorique du Cantique des cantiques. Des commentateurs depuis Origène au troisième siècle jusqu’à Hudson Taylor au vingtième siècle ont rédigé des commentaires allégoriques sur Cantique des cantiques.
Une approche allégorique du Cantique des cantiques considère le poème comme une image de l'amour de Dieu pour son peuple. Les lecteurs juifs ont vu dans le livre une image de l'amour de Dieu pour Israël, tandis que les interprètes chrétiens y voient une image de l'amour de Dieu pour l'Église.
Ceux qui rejettent l’approche allégorique avancent deux arguments. Premièrement, le Cantique des cantiques lui-même ne suggère pas une interprétation allégorique. Deuxièmement, une approche allégorique est souvent moins claire en termes de sens. En lisant les commentaires effectués sur le Cantique des cantiques, c’est une évidence que chaque commentateur interprète de manière différente les images poétiques. L'interprétation allégorique peut donner à chaque lecteur sa propre autorité sur la Parole de Dieu.
Interprétation poétique
Une approche poétique du Cantique des cantiques voit ce livre comme une image de l'amour humain.[2]Qu'il s'agisse d'un drame dont le point culminant est le mariage du couple ou d'un recueil de poèmes d'amour sans aucune structure narrative, cette approche considère le livre comme un recueil de poèmes romantiques.
Pour une grande partie de l'histoire de l'Église, l’approche poétique était moins populaire que l’approche allégorique. Ce n’est qu’au vingtième siècle que l'interprétation littérale de ce livre est devenue plus courante.[3]
Selon cette approche, le Cantique des cantiques est considéré comme une image poétique de l’amour romantique. En utilisant des scènes de la vie rustique, le Cantique des Cantiques présente l’amour de l’amant et de son bien-aimée; c'est une image d'amour entre un homme et une femme. Certains auteurs ont vu Cantique des cantiques comme un parallèle avec Proverbes 31. Proverbes 31 montrent le côté pratique du mariage; Cantique des cantiques souligne l’aspect romantique du mariage.
Comme il n’y a aucune information dans le texte qui indique que le livre est une allégorie, ceux qui soutiennent l'interprétation poétique croient que le livre doit être interprété littéralement. Ceux qui s'opposent à l'interprétation poétique mettent en doute la présence de la poésie romantique dans les Ecritures. Ils soutiennent que le livre est plus approprié en tant qu'allégorie de l'amour de Dieu pour son peuple.
[2] Cela peut aussi être appelé interprétation «littérale». Par contre, même une approche littérale reconnaît que la poésie utilise des métaphores qui ne doivent pas être interprétées littéralement. Pour cela, l'interprétation «poétique» est un préférable comme terme.
[3] Certains des premiers commentateurs ont encouragé une lecture poétique de Cantique des cantiques. Parmi lesquels, Josèphe au 1 er siècle et Théodore de Mopsueste au 4 e siècle. Mais Adam Clarke et Jean Calvin ont tous deux priorisé l’interprétation poétique, bien que tous les deux aient présenté des aspects allégoriques du texte.
Le message de Cantique des cantiques
De nombreux lecteurs ont demandé: «Pourquoi ce livre est-il dans la Bible?» Au moins, l’une des raisons pourrait être de montrer l’importance de l'humanité. Le livre d’Ecclésiaste montre que les bénédictions de la vie sont le don de Dieu destiné à être apprécié par ceux qui le craignent; par ailleurs, Cantique des cantiques montre que l'amour humain est un don de Dieu à évaluer.
Dieu s'intéresse à la personne entière. Certains des premiers philosophes grecs, comme Platon, voyaient l'esprit comme bonet la chair comme mauvaise. Parfois, certains chrétiens adoptent un point de vue similaire. Cette vision soutient que le corps est mauvais et l'esprit est bon. Cependant, le livre de Genèse enseigne qu'après avoir créé l'homme, «Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon».[1] Bien que la chute ait entaché la création, Dieu valorise toujours le monde qu'il a créé. Paul a répondu aux gens de l'église primitive qui ont interdit le mariage : «Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces. »[2] Le Cantique des cantiques est un témoignage biblique sur l’importance de l'amour humain. Dans les limites du mariage, l'amour physique doit être apprécié comme un don de Dieu.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Dietrich Bonhoeffer, pasteur allemand à la tête de l'opposition chrétienne contre Adolf Hitler, était fiancé à Maria Von Wedemeyer. D’autres collègues ont questionné sa décision de se marier à une époque de grande agitation nationale. Ils ont soutenu que Bonhoeffer devrait plutôt se concentrer sur «des préoccupations spirituelles». Mais Bonhoeffer a insisté sur le fait que le mariage était juste, particulièrement lors d’une période d'agitation. Il croyait selon l’enseignement de Genèse, Ecclésiaste et Cantique des cantiques, qu’il était nécessaire de célébrer la création parfaite de Dieu. Bonhoeffer ne considérait pas les joies découlant de Dieu comme étant «non spirituelles». Bonhoeffer a déclaré que notre «oui à Dieu» était un «oui» à toutes les bonnes choses du monde que Dieu avait créées.[1]
Actuellement, le mariage est attaqué de nombreuses manières. Dans le monde laïc, le mariage est traité comme une institution désuète. Le divorce généralisé, le mariage homosexuel et le concubinage sapent tous le caractère sacré du mariage. Dans beaucoup de foyers chrétiens, le mariage survit – pourtant ce n'est pas un mariage heureux, rempli de romance. Cantique des Cantiques montre que l'amour romantique est un cadeau de Dieu que les enfants de Dieu pourront apprécier. Les mariages chrétiens devraient modeler cette joie pour notre monde. Bien qu'aucun mariage ne soit exempt de défis, les chrétiens devraient montrer qu'un mariage vécu selon les principes bibliques peut être une source de joie pour les deux conjoints. Un mariage chrétien rempli d'amour est un témoignage puissant pour notre monde. Cela fait partie de l'héritage du Cantique des cantiques.
Stimulez votre compréhension avec les devoirs ci-dessous:
(1) Choisissez l’une des tâches suivantes:
Option 1: Devoir de groupe
Attribuez un sujet à chaque membre de votre groupe (argent, discours, mariage, etc.). En lisant les proverbes, dressez une liste de tous les versets liés au sujet que vous avez choisi. À la fin, faites une brève présentation au groupe concernant «l’enseignement des proverbes sur….»
Option 2: Devoir individuel
Choisissez un sujet comme l'argent, la parole, le mariage, etc. Tout en lisant Proverbes, dressez une liste de tous les versets liés au sujet que vous avez choisi. Rédigez un essai d’une page intitulé «L’enseignement des proverbes sur…».
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 8 Questions du test
1. Selon Jean Calvin, la vraie sagesse consiste de deux choses, lesquelles?
2. Citez deux des quatre caractéristiques d’un proverbe donné dans cette leçon.
3. Quel est le type de proverbe le plus courant dans la première collection (Proverbes 1-9)?
4. Citez quatre des sept questions données dans cette leçon pour interpréter les Proverbes.
5. Quelle est la principale différence entre le «simple» et le «fou» dans Proverbes?
6. Quel est le thème principal de l'Ecclésiaste?
7. Quels sont les deux thèmes présentés par le livre Ecclésiaste?
8. Quelles sont les deux manières d’interprétation de Cantiques des cantiques ?
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