Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste et Cantique des Cantiques sont des livres de poésie de l'Ancien Testament. La poésie est présente dans de nombreux livres de l'Ancien Testament, mais ces livres précités sont essentiellement poétiques.
Contrairement à la poésie française, la poésie hébraïque n'est pas basée sur les rimes. Une compréhension des caractéristiques de la poésie hébraïque peut vous aider à mieux apprécier la beauté des livres poétiques.
Le parallélisme
Le parallélisme est la pièce centrale de la poésie hébraïque. Elle se forme de deux propositions qui expriment la même idée par le biais de mots différents. Le poète hébreu émet une affirmation puis la répète sous un angle légèrement différent. Les trois principaux types de parallélisme sont:
Le parallélisme synonymique: la deuxième affirmation renforce la première avec des mots identiques.
« La vie est dans le sentier de la justice, la mort n'est pas dans le chemin qu'elle trace. »[2]
Le parallélisme antithétique: la première affirmation contraste avec la deuxième. Cette forme est privilégiée dans les Proverbes pour différencier la voie du sage de celle de l’insensé.
« Un fils sage fait la joie d'un père, et un fils insensé le chagrin de sa mère. »[3]
« La mémoire du juste est en bénédiction, mais le nom des méchants tombe en pourriture. »[4]
Le parallélisme synthétique: la deuxième affirmation renforce la pensée de la première.
«L'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien.[5]
«Garde ton cœur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie. »[6]
Les figures de style
Bien que tous les livres bibliques contiennent des figures de style, ces images sont particulièrement importantes dans les livres poétiques. Parmi les figures de styles trouvées dans la poésie hébraïque on trouve:
Une métaphore compare deux choses qui sont identiques. « L’Eternel est mon berger»[7] est beaucoup plus mémorable et expressif que «Dieu s’occupe très bien de moi».
L’hyperbole utilise délibérément une exagération pour souligner une idée. Dans un psaume de lamentation, David exprime son tristesse en ces termes :«Chaque nuit ma couche est baignée de mes larmes.»[8]
La personnification attribue des caractéristiques humaines à quelque chose d’inanimé. «Les montagnes sautèrent comme des béliers, Les collines comme des agneaux. »[9]
L’anthropomorphisme fait usage des caractéristiques humaines pour transmettre une vérité sur la nature de Dieu. «Ses yeux regardent, ses paupières sondent les fils de l'homme.»[10]
La poésie alphabétique ou sous forme acrostiche
Dans la poésie alphabétique, chaque strophe commence par une lettre de l'alphabet. Cette forme exprime la plénitude (« de A à Z… ») Deux des plus célèbres acrostiches hébreux sont le Psaume 119, portant sur la loi de Dieu, et Proverbes 31, parlant de la femme vertueuse. Chaque strophe du Psaume 119 comprend 8 versets commençant par une lettre de l'alphabet hébreu. Dans Proverbes 31, chaque verset commence par une lettre de l'alphabet hébreu et ainsi de suite.
► Discutez de votre «théologie de la souffrance», et des interrogations théologiques telles que « Pourquoi Dieu a-t-il permis aux innocents de souffrir?», ainsi que cette question pastorale «comment pouvons-nous aider un innocent à faire face à ses souffrances ? »
Date de rédaction et auteur de Job
Le livre de Job ne fournit pas de date de rédaction, par contre les scènes rapportées se rapprochent de la vie patriarcal: un père qui offre des sacrifices pour sa famille; la richesse est évaluée en tête de bétail; la longévité de Job. Tous ces faits sous-entendent un contexte similaire à l’époque des patriarches.
Le livre ne fournit aucune indication concernant la date de rédaction ni de l’auteur. Parmi les auteurs proposés pour le livre de Job, on a : Job, Élihu, Moïse, Salomon ou un contemporain d'Ésaïe.
Thème de Job
Apparemment, la souffrance semble être le thème de Job. L'événement majeur du livre est la disparition des biens, de la famille et de la santé de Job. Et le dialogue s’articule autour de la question de la souffrance de Job. En outre, il y a d’autres œuvres anciennes du Proche-Orient semblables à Job qui examinent la question de la souffrance.[1]
Cependant, la souffrance n’est pas le thème suggéré par Job lui-même. Il ne rechercha pas la cause de ses souffrances et Dieu ne mentionna même pas la souffrance de Son serviteur dans Sa réponse. Si le livre était nécessairement un traité sur la souffrance, Dieu y apporterait sans doute une réponse à la signification de la souffrance. Pourtant, Dieu ne parle jamais de la souffrance de Job.
L’intégrité dans la souffrance constitue une partie du message de Job. Ce dernier fit preuve d’une étonnante intégrité.[2]Dieu même en témoigna devant Satan.[3]Le livre se repose particulièrement sur l'intégrité de Job.
Le thème principal du livre de Job est «la recherche de Dieu». Job ne sollicita pas la restauration de ses biens ni sa guérison; sa demande est: «Oh! Si je savais où le trouver, Si je pouvais arriver jusqu'à son trône»[4] Job avait eu une relation intime avec Dieu, et puis à un moment donné, il se sentit séparé de Dieu. Il était en quête d’une révélation de Dieu, non une explication de la souffrance.
La réponse de Job après qu’il eut reçu la révélation de Dieu, confirme ce thème. «Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t'a vu »[5]Une fois qu’il a vu Dieu, il était donc comblé. La réponse auquel Job s’attendait n’était pas une explication de la souffrance, mais une révélation personnelle de Dieu.
[1] Deux anciens dialogues sur la souffrance au Proche-Orient datent de 1300-1000 av. J.-C. «Je louerai le Seigneur de la sagesse» est un monologue mésopotamien dans lequel un noble babylonien subit une grande adversité et est ensuite restauré par le dieu Marduk. La Théodicée babylonienne est un dialogue entre un patient et son ami qui tente d'expliquer la souffrance.
Le livre de Job est divisé en trois grandes sections:
Prologue (Job 1–2)
Dialogue poétique (Job 3-42: 6)
Épilogue (Job 42: 7-17)
Le prologue (Job 1–2)
Dans le prologue, Job est présenté comme l’homme parfait. Il est «intègre et droit». Les souffrances de Job ne découlent pas d’un péché quelconque qu’il aurait commis. C’est un homme intègre à qui Dieu put s’adresser en tant que modèle de foi. En dépit de la perte de ses biens et de sa famille, de ses souffrances physiques et même des conseils démoralisant de sa femme, « Job ne pécha point par ses lèvres ».
Le prologue nous apprend les limites de la puissance de Satan. Dans ses attaques sur Job, Satan ne pouvait pas aller au-delà de la volonté permissive de Dieu. Contrairement à des croyances populaires, Satan, l’ennemi de Dieu ne lui est pas égal en puissance. Il ne peut pas franchir des limites établies par Dieu.
Le prologue enseigne également l’existence d’une relation entre le monde physique, visible et le monde spirituel invisible. Bien que Job ignore la conversation entre Dieu et Satan, ce conflit spirituel se cache derrière les épreuves de Job.
Dialogue entre Job et ses trois amis (Job 3–27)
La fin du prologue nous introduit trois amis de Job qui vinrent lui réconforter. Partageant le deuil de Job, ils restèrent assis silencieusement pendant une semaine. À la fin de la semaine, Job rompu le silence avec une plainte dans laquelle il maudit le jour de sa naissance et demanda à être soulagé par la mort. En conséquence, ses amis tentèrent d'expliquer la manière dont Dieu agit dans le monde.[1]
Le dialogue entre Job et ses amis se déroule sous une forme poétique. À cause de ce style, ce dialogue peut être difficile à comprendre. De plus, les répétitions y sont nombreuses et les discours très longs. Pourtant le dialogue est simple au début: les amis insistent sur le fait que la souffrance de Job est causée par son péché, tandis que Job est convaincu de son innocence.
Bien que chacun des amis de Job abordent la souffrance de Job d’une manière différente, voici leur argument de base:
La souffrance est une punition ou une correction du péché.
L’Eternel est un Dieu juste.
Par conséquent, Job fut coupable d'un péché pour lequel Dieu le châtia.
Les trois amis de Job adoptent le même discours mais l’argumentent différemment. Eliphaz était l’orateur le plus prudent. Il encouragea Job à accepter la correction de Dieu, et il était sûr que Dieu rétablira le patriarche dans la mesure où il se repent. Bildad souligne l'orthodoxie traditionnelle selon laquelle un Dieu juste doit châtier le péché; par conséquent, Job dut être coupable d'un péché. Tsophar est le moins sympathique des amis, disant que Job prononça des propos «vains».[2] En effet, insiste-t-il pour dire que Dieu avait manifesté sa miséricorde envers Job, et que ce dernier mérite une peine encore plus sévère que celle qu'il avait reçue.
Dans sa réponse à ses amis, Job insista sur son innocence. Job crut que son châtiment était injuste; toutefois il crut aussi que s'il pouvait se défendre devant Dieu, il l'écouterait et le défendrait.
Cette conversation s’étendit sur trois cycles de dialogue entre Job et ses amis. Les amis devinrent de plus en plus en colère contre le refus de Job d'admettre son tort. Mais Job continua d'insister sur son innocence.
Discours de Job (Job 28–31)
Le livre change de style au chapitre 28. Job 28–31 comprend quatre discours de Job.
Job 28 est un poème sur la sagesse. Job célèbre l’importance de la sagesse, montrant que les tentatives de l'homme pour acquérir la sagesse sont vaines et il affirme que Dieu est le seul à pouvoir accéder à la sagesse véritable. C'est une étape importante dans sa recherche d’une réponse divine.
Job chapitre 29 est le portrait de la vie passée de Job, sa vie avant les événements du prologue. Il était béni à tous égards et respecté dans sa communauté.
Job chapitre 30 présente le portrait des souffrances actuelles de Job. Ceux qui l'ont respecté dans le passé se moquent de lui maintenant.
Job 31 est le témoignage de son intégrité. En réponse aux accusations de ses amis, Job insiste sur le fait qu'il était innocent de tout péché. Il conclut son discours par la signature d’une déclaration de son innocence: «Oh! Qui me fera trouver quelqu'un qui m'écoute? Voilà ma défense toute signée: que le Tout Puissant me réponde!»[3] En lisant Job 31, nous devrions nous rappeler que Dieu lui-même témoigne de l'innocence de Job dans Job 1: 8. Job ne parla pas comme un insensé; il vivait réellement dans la piété et la foi.
Le discours d'Élihu (Job 32–37)
Élihu était un jeune homme qui suivait de près les discours des autres personnages. Il était en colère contre Job parce que ce dernier avait essayé de se justifier. Il était en colère contre ses amis, car ils n’avaient pas convaincu Job de sa culpabilité.
Élihu soutient que Dieu parle à travers la souffrance et la douleur; Job devrait accepter humblement la correction de Dieu. Élihu insiste sur le fait que Dieu est juste et que Job n’a pas raison de le questionner. Dans son dernier discours, Élihu affirme que Dieu est tellement au-dessus de l'humanité qu'il n'est pas affecté par les événements terrestres. Notre rôle devrait être une humble soumission.
Bien que certains aspects du discours d'Élihu soient parallèles à la réponse de Dieu (en particulier son conception de la souveraineté de Dieu sur la nature), les affirmations d’Élihu n’ont rien de nouveau. Job savait déjà que Dieu est souverain et que Dieu parle à travers la souffrance; le discours de Job sur la sagesse a déjà montré que Dieu est la seule source de la sagesse véritable. Même si Élihu souligne certains aspects de la vérité, il ne parvint pas, à l’instar des trois amis de Job, de saisir la dimension de l’affliction de Job qui estima qu'il est puni pour un péché dont il n'est pas coupable.
Dieu parle (Job 38–42)
Si nous considérons le livre de Job principalement comme un traité sur la souffrance, la réponse de Dieu n’a aucun sens. Dieu ne mentionna pas la souffrance de Job. Il ne répondit même pas aux interrogations de Job. Au contraire, Dieu posa une série de questions qui lui révèlent à Job. Ces questions rappelleront à Job que ses connaissances sont limitées. Par ailleurs, ces interrogations orientèrent le regard de Job vers la puissance et la sagesse de Dieu avec lesquelles il contrôle l'univers. Elles montrent que Job pouvait faire confiance à Dieu même s'il ne comprenait pas ses voies. En conséquence, Job exprima sa satisfaction: «Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t'a vu.»[4] Job se repentit de ses accusations contre Dieu et fut réconforté en raison de sa nouvelle expérience avec Dieu.
L'épilogue(Job 42: 7-17)
Dans l'épilogue, Dieu réprimanda les amis de Job pour leurs arguments erronés et restaura la fortune de Job. Satan n'est pas mentionné dans l'épilogue; son cas a été réfuté. Il y avait en effet une personne qui servait Dieu uniquement par amour.
[1] Théodicée est une tentative de justifier les voies de Dieu dans le monde. Le livre de Job est la plus grande théodicée de la Bible. Habacuc aborde également cette question dans le dialogue entre le prophète et Dieu.
Job est un modèle de persévérance dans le Nouveau Testament.[1]Les questions soulevées dans Job continuent de semer la confusion dans l'esprit du peuple du Nouveau Testament. Les disciples ont demandé si l’homme né aveugle était en train de subir un châtiment pour son péché.[2] Paul se battait avec une « écharde dans la chair » que Dieu n’avait pas voulu enlever.[3]Les héros de la foi en Hébreux 11 meurent sans avoir reçu la promesse.
La souffrance est un problème permanent pour les croyants. Cependant, Romains 8: 28-29 nous assure que Dieu fera concourir au bien de ses enfants toutes choses. Le but ultime Dieu est que nous soyons semblables à l'image de son Fils. Ceci est réalisé dans la vie tous ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein.
Les lecteurs du livre de Job se concentrent souvent sur la question «Pourquoi les justes souffrent-ils?» Job ne répond pas à cette interrogation. La question la plus importante est: « Pourquoi les justes servent-ils Dieu?» Pour Satan, la réponse était: «Job vous sert à cause des bénédictions qu'il reçoit. Dispensez-le de ces bénédictions et il vous reniera.» Pour servir Dieu, la motivation, est d'éviter des ennuis selon ses amis. Ils supposaient que l'obéissance complète à Dieu empêchera la souffrance.
La réponse est très différente d’après Job. Il servait Dieu uniquement par amour. Bien qu'il n’ait compris pas ce qui s'est passé, Job a refusé d'abandonner sa foi. Le livre de Job fournit un véritable modèle d’amour pour Dieu. Les amis de Daniel ont déclaré: «Notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente… Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux.»[1] Même si Dieu ne nous délivre pas, nous ne le renierons jamais.
Hébreux 11 parle des héros de la foi qui ont vu la puissance de Dieu manifestée dans leurs vies : Enoch, Abraham, Moïse et Rahab. Il raconte également l’histoire des «autres» dont le verdict n’était pas en leur faveur. «D'autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l'épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités. » Ces personnes étaient aussi des hommes et des femmes de foi, mais elles « n'ont pas obtenu ce qui leur était promis».[2]
Ces textes bibliques nous poussent à demander: «Pourquoi je sers Dieu?» Est-ce que je le sers à cause des bénédictions? Est-ce que je le sers pour éviter la souffrance? Ou, est-ce que je le sers par amour uniquement? Job, les amis de Daniel et les «autres» mentionnés dans Hébreux 11 sont des exemples d’hommes et de femmes qui ont servi Dieu uniquement par amour. Actuellement, comme à leur époque, Dieu cherche des personnes qui le servent d’un amour désintéressé, des gens qui aiment Dieu de tout leur cœur.
Le mot «psaume» vient d'un mot grec signifiant «chanson». Le titre hébreu de ce livre signifie «louanges», un titre qui montre le but du livre. Même les Psaumes de lamentation se terminent par des louanges. Le livre des Psaumes fournit des expressions que le peuple de Dieu peut utiliser pour exprimer sa louange à Dieu.
Les titres dans Psaumes
Plus de 100 psaumes possèdent un titre informant la nature du psaume. Ces titres contiennent des détails sur l'auteur, le contexte historique et des instructions musicales. Bien que l’on ignore si ces titres ont été mentionnés dans les manuscrits originaux, on les trouve toutefois dans les copies très anciennes.
Beaucoup de psaumes mentionnent le nom d'un auteur. Soixante-treize sont intitulés «Psaume de David». Les Psaumes 50 et 73–83 sont attribués à Asaph, le «musicien en chef» qui était honoré par David. Il semble que les «fils de Koré», titre de dix psaumes, étaient un groupe de chanteurs du temple. Deux psaumes sont attribués à Salomon. Enfin, le Psaume 90 est une « prière de Moïse ».
D'autres titres fournissent des informations sur le contexte historique du psaume. Le Psaume 3 fut rédigé lorsque David fuyait devant son fils Absalon. Pendant que certains soutenaient la révolte, David se souvint: «Mais toi, ô Éternel! Tu es mon bouclier, Tu es ma gloire, et tu relèves ma tête. »[1]David écrivit, durant les années qu’il fuyait loin de Saül, les Psaumes 52, 54, 56, 57 et 59.[2]Le plus célèbre des Psaumes de David est sa fameuse prière de confession (Psaume 51) après sa confrontation avec Nathan au sujet de son adultère avec Bath Schéba.
Pour les lecteurs modernes, les titres les plus obscurs sont ceux qui évoquent des instructions musicales et liturgiques. Des titres comme «sur instruments à cordes»,[3] «sur Alamoth»[4]et «sur Meurs pour le fils»[5] étaient des instructions musicales. Certains titres se portent sur le type d’instruments à utiliser. D'autres titres font référence à la mélodie sur laquelle le psaume devait être chanté, comme: «Guit-thith»[6], «Ne détruis pas»[7]et «Biche de l'aurore».[8]
La structure du livre des Psaumes
À bien des égards, le livre des Psaumes est semblable à un recueil de cantiques moderne. C'était un recueil de chants et de prières utilisés à la fois pour le culte collectif au temple et pour le culte personnel des Israélites.
Le livre des Psaumes est divisé en cinq sections. Chaque section se termine par une doxologie.
Le premier livre (Psaumes 1–41) se termine par: «Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, d'éternité en éternité! Amen! Amen! ».
Le deuxième livre (42–72) se termine par: «Béni soit l'Éternel Dieu, le Dieu d'Israël, qui seul fait des prodiges! Béni soit à jamais son nom glorieux! Que toute la terre soit remplie de sa gloire! Amen! Amen! »
Le troisième livre (73–89) se termine ainsi: «Béni soit à jamais l'Éternel! Amen! Amen! »
Le quatrième livre (90-106) se termine ainsi: «Béni soit l'Éternel, le Dieu d'Israël, d'éternité en éternité! Et que tout le peuple dise: Amen! Louez l'Éternel! »
Le cinquième livre 5 (107–150) se termine avec le psaume 150, une doxologie qui conclut le psautier avec la louange.
Il semble que chacune de ces cinq collections ait été réunie en différent moment de l'histoire d'Israël. Certaines collections (première et deuxième livres) sont composées principalement de psaumes de David et de psaumes très anciens. Le cinquième livre fait référence à l'exil et a probablement été compilé beaucoup plus tard.[9] Ces collections nous permettent, comme l’Israël antique, de louer Dieu, de l’implorer dans les moments difficiles et de l’adorer en tant que notre Créateur et Rédempteur.
[10]Il est aisé de saisir la raison pour laquelle le livre des Psaumes est très apprécié parmi les Saints. Car chacun peut y trouver le psaume qui soit compatible à sa situation et ses besoins, tout en ayant l’impression qu’il a été écrit justement pour lui.
- Martin Luther, Preface to the Psalms
Types de Psaumes
Le livre des Psaumes contient plusieurs types (ou genres) de cantiques. Bien que le thème général des Psaumes soit la louange, tous les psaumes ne sont pas des chants de louange. Il existe une grande variété de styles dans les psaumes. Le recueil des Psaumes comprend :
Des psaumes de louanges corporatifs (Ps. 136)
Des lamentations individuelles (Ps. 56)
Des psaumes de sagesse (Ps. 1 et 119)
Des psaumes royaux (Ps. 72)
Des psaumes de noces royales (Ps. 45)
Des psaumes de pèlerinages à Jérusalem (Ps. 120-134)
Dans ce coup d’œil sur le psautier, nous allons examiner quelques des principales catégories de psaumes.
Cantiques de louange
Certains des hymnes ont été rédigés pour la louange individuelle et d’autres pour les louanges corporatives. Les deux exemples ci-dessous montrent comment les psalmistes louaient Dieu.
Exemple 1
Le Psaume 19 est une chanson individuelle de louange. L'hymne s’articule autour de trois strophes.
Premier strophe (1-6): Dieu se révèle dans la création
La création témoigne de la puissance et de la majesté du Créateur. De leur part, les cieux témoignent de la gloire de Dieu. Dans ces versets, David utilise le nom «Dieu» (Elohim en hébreu) pour parler de la grandeur et de la majesté de Dieu.
Deuxième strophe (7-10): Dieu se révèle dans sa loi
Dans sa parole, on voit que Dieu se révèle d’une manière plus personnelle. Dieu se révèle par la «loi», le «témoignage», les «statuts», le «commandement», la «crainte» et les «jugements» de Dieu. Dans cette section, David utilise le nom «Seigneur» (Yahvé en hébreu). Yahvé est le nom personnel d'alliance par lequel Dieu s'est révélé à Israël dans Exode 3:14. La loi de Dieu n'est pas un fardeau pour le croyant. Elle est plus douce que le miel et plus précieuse que l'or.
Troisième strophe (11-14): Réaction de l'adorateur au Rédempteur
En réaction à la révélation de Dieu, David sollicite la purification et la délivrance du péché. Il prie pour que ses paroles et ses pensées soient acceptables devant «son rocher et son libérateur! »
Exemple 2
Le psaume 136 est un hymne de louange corporatif. On le chantait comme un cantique d’adoration. Le leader entonnait la première moitié de chaque verset; le peuple répondait: « Car sa miséricorde dure à toujours.» Dieu a révélé sa miséricorde immuable à Israël par la création (1-9) et sa bonté (10-26)
Psaumes de reconnaissance
Les psaumes d'action de grâce présentent des exemples précis de la délivrance de Dieu. Dans les psaumes de reconnaissance, le psalmiste présente une crise qui s’est déroulée dans le passé, et ensuite, il remercie Dieu pour la délivrance de la crise. Lisez le Psaume 18 dans lequel David se réjouit de la protection de Dieu lorsque Saül le poursuivait David, c’est un exemple de psaume de reconnaissance.
Psaumes de lamentation
Une cinquantaine de psaumes sont des psaumes de lamentation. Les lamentations contiennent généralement quatre éléments, même s'ils ne sont pas toujours classés dans le même ordre:
Description de la plainte. Beaucoup de lamentations mentionnent un ennemi; d'autres dépeignent un problème rencontré par le psalmiste. L’auteur du Psaume 13 se plaint du fait que Dieu semble avoir caché son visage pendant que les ennemis de David sont complimentés.
Requête à Dieu. Ici, le psalmiste sollicite la délivrance. Il y a souvent une demande spécifique. Dans le Psaume 13, David demande à Dieu de l’écouter et de le donner la clarté à ses yeux.
Déclaration de confiance en Dieu. Dans le Psaume 13, après avoir demandé l'aide de Dieu, David dit: «j'ai confiance en ta bonté.» Dans cette phrase, le psaume passe d'une situation désespérée à une déclaration de foi.
Louange à Dieu. La plupart des lamentations se terminent par expressions de louange à Dieu. Le psaume 13 se termine ainsi: «Je chante à l'Éternel, car il m'a fait du bien.» L’expression de louange à la conclusion est un élément important dans les lamentations bibliques et elle constitue un modèle pour adresser nos cris à Dieu.
Nous ne devons pas résister aux desseins de Dieu lorsque nous exprimons nos plaintes et nos besoins. La confession de foi en Dieu et l’expression de louange à la fin d’une prière montrent que nous restons attacher à la souveraineté de Dieu. Dans le Psaume 13, principalement les versets 4 et 5 montrent qu’il n’y a aucun changement dans la vie de David. Ses situations externes demeurent telles qu’elles étaient dans les versets 1 et 2. Mais un changement s’est produit à l’intérieur; David est déterminé à faire confiance à la miséricorde de Dieu et à faire déverser sa louange. Ce modèle devrait guider nos prières par une sincérité totale pour exprimer notre besoin et par une soumission complète aux buts ultimes de Dieu dans notre vie.
Dans leur lamentation, les psalmistes croient dans l’existence du bien et du mal dans le monde et qu’ils se mettent au côté du bien, et ils soutiennent que l’on peut faire confiance à Dieu pour défendre le bien. C’est la raison pour laquelle le psalmiste croit que Dieu interviendra en sa faveur.
Les psaumes de repentance sont liés à ceux de lamentation. Par contre, dans ces psaumes, le psalmiste recherche le pardon de Dieu pour le péché. Le psaume de repentance le plus célèbre est le Psaume 51 dans lequel David rechercha la miséricorde de Dieu suite à son péché avec Bath Schéba. Les Psaumes 6, 32, 38 et 130 sont d’autres psaumes de repentance.
Regard sur les psaumes d’imprécation
Une prière d'imprécation en contraste avec le commandement de Jésus
Fille de Babylone, la dévastée, Heureux qui te rend la pareille, Le mal que tu nous as fait! Heureux qui saisit tes enfants, Et les écrase sur le roc! (Ps. 137:8-9).
Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, (Matt. 5:44).
Le problème
Le livre des Psaumes comprend au moins trente-cinq prières d'imprécation, lesquelles demandent à Dieu de juger les ennemis du psalmiste. Les chrétiens éprouvent des difficultés avec ces prières. Comment ces prières correspondent-elles au commandement de Jésus ordonnant d'aimer vos ennemis?
Certains commentateurs soutiennent que cela constitue une différence entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Pourtant, même l'Ancien Testament nous enseigne à aimer nos ennemis.[1] Par ailleurs le Nouveau Testament contient également des exemples d’imprécation, comme le cas du forgeron impie.[2] En tant que chrétiens, comment devons-nous lire les psaumes d’imprécation?
Principes pour la lecture des psaumes d'imprécation
Ils sont basés sur le principe de la semence et de la moissonLes livres de Deutéronome, des Proverbes et de Galates enseignent que «Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi.».[3] Ce principe est illustré dans les livres historiques et conseillé dans les livres prophétiques. Les psaumes d'imprécation sollicitent la manifestation de la justice. Les exilés de retour demandent à Dieu de « donner » à Babylone le salaire qu’elle mérite.[4]
Les ennemis d'Israël sont devenus ennemis de Dieu. En tant que roi, David est le représentant et l’oint de Dieu. Ses ennemis sont opposés aux desseins de Dieu pour Israël. Les prières d'imprécation cherchent la confirmation de la justice de Dieu.
Les psalmistes ne prennent pas les choses en main. David demanda à Dieu de se venger de ses ennemis, mais il avait refusé de se venger personnellement de Saül. Il demanda à Dieu de se charger lui-même de ses ennemis.
Peut-on utiliser les psaumes d’imprécation dans nos prières?
Même si nous reconnaissons que les psaumes d'imprécation sont conformes à la justice divine, nous devons toujours nous demander comment nous pouvons utiliser ces psaumes dans le culte actuel. Il existe deux attitudes opposées aux psaumes d’imprécation:
Certains chrétiens croient que l'enseignement de Jésus dans le sermon sur la montagne interdit au croyant du Nouveau Testament d’effectuer des prières d’imprécations.
Certains chrétiens utilisent fréquemment des prières d'imprécation, car c’est un élément du combat spirituel.
Les deux points de vue montrent un aspect de la vérité. Ces psaumes reflètent la vérité biblique, mais Jésus nous a appris à aimer nos ennemis. Quiconque cherche à réciter des psaumes d’imprécation doit poser trois questions en vue déterminer la motivation de laquelle imprécation.
Suis-je motivé par la justice de Dieu ou par la colère? Les psalmistes étaient inquiets pour Dieu et son royaume. Paul a écrit: « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point. »[5]La juste colère réagit au péché contre Dieu, mais la colère égoïste réagit aux affronts personnels. Les choses qui devraient inspirer ma colère sont des péchés contre le royaume de Dieu et non des affronts contre mon propre «royaume».
Est-ce que je cherche la justice de Dieu ou la vengeance personnelle? Les prières d'imprécation biblique cherchaient à promouvoir la justice[6], à montrer la souveraineté de Dieu[7] et à exhorter les méchants à chercher Dieu.[8]Les imprécations actuelles sont parfois motivées par un désir de vengeance.
Qu’est-ce qui me donnera plus de joie, la repentance de mon ennemi ou son jugement? Jonas attendait le jugement sans laisser place à la repentance et à la miséri corde de Dieu. Mais l'imprécation biblique laisse l'ennemi à la souveraineté de Dieu. À cause de cela, nous pouvons nous réjouir si notre ennemi se repent et reçoit le pardon de Dieu.
Bien que ces directives laissent un peu de place aux psaumes d'imprécations, elles limitent grandement l'utilisation de ces prières dans nos propres vies. Quant on nous fait du tort, la Bible (dans les psaumes d'imprécation, dans l'enseignement de Jésus et dans l’exemple personnel d’un homme comme David) nous enseigne à présenter la situation à Dieu qui fait tout pour le bien de ses enfants.[9]
Les psaumes de sagesse ressemblent aux Proverbes, car ils fournissent des conseils pratiques pour la vie quotidienne. Ils enseignent au lecteur comment vivre d'une manière qui plaise à Dieu. Comme dans les Proverbes, le livre des Psaumes enseigne: «La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse».[1]
Les psaumes de sagesse contrastent souvent deux voies, celle des méchants et celle des justes. Le Psaume 1er en est un exemple.
Comme Ecclésiaste et Job, les rédacteurs des psaumes de sagesse s’insurgent contre la prospérité des méchants et la souffrance des justes. Dans le Psaume 73, Asaph a presque perdu la foi à cause de la prospérité des méchants. Pour Asaph, la réponse est la façon dont Job avait vu Dieu. Alors qu'Asaph se tenait dans le sanctuaire, il a réalisé que la fin des méchants était la destruction et la ruine. Il termine le psaume par une déclaration de foi: «Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien: Je place mon refuge dans le Seigneur, l'Éternel, afin de raconter toutes tes œuvres..»[2]
Les psaumes royaux
Les psaumes royaux présentent le roi d'Israël comme le souverain oint de Dieu. Le souverain d'Israël n'était pas comme les rois des nations avoisinantes; il était un serviteur de Dieu, un représentant de la justice de Dieu.[3]
Le Psaume deuxième a peut-être été un psaume utilisé lors du couronnement d’un nouveau roi. Les rois de la terre se sont dressés contre Dieu «et contre son oint», mais «C'est moi qui ai oint mon roi Sur Sion, ma montagne sainte!». Dieu établira le roi, il traitera le roi comme son fils; et il lui donnera la victoire sur les ennemis d'Israël. Dieu est celui qui habilite les rois pieux d'Israël.
Les psaumes messianiques
Dans de nombreux cas, les psaumes royaux présentent un principe universel qui n'a jamais été respectée dans l'histoire d'Israël. Aucun des rois d'Israël ne possédait «les extrémité de la terre pour possession».[4]
Les psaumes messianiques prophétisent la venue d'un roi qui accomplira parfaitement la règle qui a été partiellement respectée par les rois terrestres d'Israël. Le roi d'Israël était le «oint» qui régnait sur Israël; Jésus est venu en tant que l’«Oint» (Messie) qui a complètement accompli cette promesse.
Le Psaume 22 est un exemple de psaume prophétique qui s’accompli dans la vie de Jésus. Pourtant ce fut le désespoir de David qui lui motiva à rédiger ce psaume. Dans son agonie à la croix, Jésus accomplit ces paroles prophétiques.[5]
Les Psaumes fournissent un modèle pour le culte chrétien actuel. En réponse aux questions relatives au culte qui divisent les chrétiens, les Psaumes font un équilibre.
Les psaumes montrent que notre adoration devrait être constituée à la fois de la louange à Dieu (psaumes de louange) et de l’instruction du peuple de Dieu (psaumes de sagesse). Notre culte d’adoration devrait avoir à la fois une dimension individuelle et une dimension collective. Il doit être fait à la fois d’actions de grâce pour les œuvres de Dieu dans notre vie personnelle et de louanges pour ce que Dieu représente pour nous.
Les psaumes font un équilibre entre la lamentation et la louange. Ils montrent que dans notre culte d’adoration, nous pouvons librement adresser nos plaintes et nos difficultés à Dieu et que nous devons soumettre ces plaintes à la souveraineté de Dieu. Les psaumes de lamentation se terminent par des louanges. Dieu appelle son peuple à l'honnêteté complète et à l'abandon total à ses desseins.
Devoirs
Stimulez votre compréhension avec les devoirs suivants:
(1) Choisissez l’une des tâches ci-dessous:
Option 1: Devoir de groupe
Attribuez à chaque membre de votre groupe l’un des amis de Job (Eliphaz, Bildad, Tsophar et Élihu). Lisez les discours de votre personnage et discutez des forces et des faiblesses de l'argument de ce personnage.
Option 2: Devoir individuel
En lisant les Psaumes, dressez une liste des attributs de Dieu que l’on y trouve. Pour chaque attribut, énumérez 8 à 10 versets qui le soutiennent.
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 7 Questions du test
1. Définissez les trois types de parallélisme de la poésie hébraïque.
2. Définissez poésie alphabétique ou acrostiche.
3. Quel est le thème principal du livre de Job?
4. Quels sont les trois principaux points de l'argumentation des amis de Job?
5. Quels sont les sujets abordés dans les discours de Job dans Job 28-31?
6. Quels sont les trois types d'informations trouvées dans les titres des psaumes individuels?
7. Quels sont les quatre éléments contenus dans la plupart des psaumes de lamentation?
8. Citez trois principes pour comprendre les psaumes d’imprécation.
9. Quelle est la relation existante entre les psaumes royaux et les psaumes messianiques?
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