Lire Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc et Sophonie
Mémorisez Michée 6: 8; Nahum 1: 7-8; Habacuc 3: 2
Introduction
Contrairement aux fausses divinités de l’antiquité, Jéhovah n'était pas un dieu local. Il est de toute éternité le Souverain de toute la terre. Le message des prophètes mineurs aux nations non juifs en est l’irréfutable preuve. Les livres étudiés dans ce chapitre montrent que Dieu, par le biais de ses prophètes, a parlé à Edom, Ninive, Israël et Juda ; tandis que le message de Sophonie concernait tous les peuples. Ce présent chapitre met en lumière l’exercice de la souveraineté de Dieu même sur des personnes qui ne reconnaissent pas son autorité. Dieu est indiscutablement le Souverain de toute la terre.
Abdias: un message à Edom
Coup d’œil sur Abdias
Auteur
Abdias
Destinataire
Edom
Date
587-553 av. J.-C.
Thème
La destruction d’Edom
But
Prophétiser la destruction d’Edom à cause des cruautés perpétrées contre Juda lors du siège de Babylone.
L’Évangile dans le livre de Abdias
Juda sera restauré après l’exil, et sera le véhicule de l’Évangile pour les nations.
Contexte historique d'Abdias
Le livre d'Abdias doit être lu dans le contexte du conflit de longue date entre Edom, descendant d'Ésaü, et Israël, la postérité de Jacob. Après la sortie d’Égypte, Edom refusa d’accorder à Israël un passage sur son territoire.[1] Le siège et la destruction de Jérusalem étaient une bonne nouvelle pour les Edomites. Leur cruauté envers Juda en 587 av. J.-C. fut à la base des imprécations du Psaume 137: 7-9 et de la prophétie d'Abdias.
On ignore pratiquement tous à propos de la vie de ce prophète, à part son nom qui signifie «serviteur de Yahvé» et qui fut très répandu dans l'Israël antique.[2]
Message d'Abdias
La prophétie d’Abdias est à la fois un message de jugement sur Edom et un message de consolation pour Juda. Premièrement, Abdias apporte un message de jugement contre les édomites. Edom se croyait arrogamment à l’abri des assauts de ses ennemis du fait que Sela, la capitale du pays, se situait sur un massif rocheux très défensif.[3] Cependant, Dieu le détruira à cause de sa violence contre Juda. Un Dieu juste ne laissera pas le péché d'Edom impuni. La prophétie d’Abdias s'est accomplie en 553 av. J.-C., l’année de la capitulation d’Edom.
Abdias apporte également un message de consolation. Il rappelle à Juda l'alliance d’amour que Dieu avait conclu avec son peuple, et la promesse de restauration de Jérusalem. Le verset clé d’Abdias (1:15) prophétise aussi l’imminence du jour de l’Éternel pour toutes les nations.
Démontrer que le désire de Dieu est le salut de tous, et ce, même les ennemis d’Israël.
L’Évangile dans le livre de Jonas
Jésus identifia Jonas comme un signe de sa propre résurrection.
A travers le ministère des apôtres et de l’église primitive, l’Évangile a été prêché à toutes les nations.
Contexte historique de Jonas
Ce fut pendant une période de déclin de l'Empire assyrien que Jonas y exerça son ministère prophétique. Il fut celui qui prophétisa l'expansion du royaume du nord à l'époque de Jéroboam II.[1]
L’un des empires les plus violents de l’histoire, l’Assyrie constituait la principale menace pour la souveraineté nationale d'Israël. Des œuvres d'art datant de la période montrent que les Assyriens se complaisaient à faire souffrir cruellement leurs ennemis.[2] Nul besoin de s’enquérir du motif qui poussa Jonas à s’enfuir à Tarsis lorsqu’il a reçu l'appel de Dieu d’aller prêcher à Ninive.
Il ne voulait pas prêcher un message qui pourrait amener Ninive à une éventuelle repentance. Il savait que Dieu épargnerait la ville au cas où elle se repentirait.[3] Du point de vue de Jonas, un authentique Israélite, la destruction de Ninive serait une bénédiction pour Israël.
But du livre de Jonas
Jonas souligne la miséricorde de divine même envers les ennemis de Dieu. Il montre que la compassion de Dieu n’est pas quelque chose d’exclusif à «nous» autres (Israël); mais elle est aussi pour eux (Ninive).
Mais contrairement à son Dieu, le prophète Jonas ne manifeste aucune compassion à l’égard de Ninive. La lecture de ce livre doit nécessairement aboutir à une auto-analyse: « Suis-je comme Jonas ou comme Dieu?»
L’histoire de Jonas est-elle authentique?
Certains auteurs ont fait valoir que l'histoire de Jonas n'est pas authentique, mais une parabole destinée à enseigner une leçon sur l'échec d'Israël à remplir la mission de Dieu envers les nations. Cependant, aucune argumentation interne au livre ne suggère qu'il s'agisse d'une parabole. L'histoire est présentée comme un fait réel et fourmille de détails historiques et géographiques qui évidemment caractérisent tous récits authentiques.
Il est à souligner que l’un des thèmes majeurs du livre est la souveraineté de Dieu. Dans cette histoire, Dieu «fit souffler un vent impétueux», «fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas», «fit croitre un ricin» pour abriter Jonas et «fit venir un ver qui piqua le ricin». Par conséquent, le message de la souveraineté de Dieu sur sa création serait pure fantaisie si l'histoire était fausse en soi.
Jésus n’avait aucun doute à propos de l’authenticité de l'histoire de Jonas. Il a même averti que «les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu'ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas.»[4]
Tous ces éléments confirment la véracité des faits rapportés dans le livre.
Le message de Jonas
Première partie: Une leçon d'obéissance (Jonas 1-2)
Les deux premiers chapitres enseignent une leçon d'obéissance. Lorsque Dieu appelle Jonas à Ninive, la première réaction du prophète est de courir dans la direction opposée. « Et Jonas se leva pour s'enfuir à Tarsis.» Il monte à bord d'un navire pour fuir « loin de la face de l’Éternel». [5] Voilà un prophète du Seigneur qui croit pouvoir échapper à la présence du Dieu Tout-puissant. Cependant, le Dieu souverain, «fit souffler un vent impétueux» qui menaça de détruire le navire.
Après avoir tiré au sort pour découvrir la cause de la tempête, les marins constatent que c’est Jonas le coupable. Et contrairement à Jonas (qui se moque du sort de Ninive), les marins se soucient suffisamment de leurs compatriotes et tentent de sauver la vie de Jonas. Les marins païens font preuve de plus de compassion que le prophète de Dieu. Lorsque les marins jettent finalement Jonas à la mer, la tempête se calme immédiatement, et Dieu épargna la vie du prophète parce que «l’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas».
Cette première section se termine par la prière d'action de grâce de Jonas pour la miséricorde de Dieu. Jonas promet d’«accomplir les vœux qu’il a fait.» Le prophète a bien appris la leçon d'obéissance.
Deuxième partie: Une leçon de compassion (Jonas 3-4)
De même que le chapitre premier, Jonas 3 débute avec l'appel de Dieu adressé au prophète. Cette fois, Jonas obéit. «Et Jonas se leva et alla à Ninive». Jonas vient d’apprendre une leçon d'obéissance; Dieu va maintenant lui enseigner une leçon de compassion.
Jonas prêche un message de jugement à Ninive. Comme il a été démontré au premier chapitre, les païens sont plus sensibles à la compassion de Dieu que Jonas. Au chapitre premier, les marins païens ont essayé de sauver la vie de Jonas. Au chapitre trois, c'est le roi païen de Ninive qui suggère que Dieu pourrait avoir pitié de la ville. « Qui sait si Dieu ne reviendra pas et ne se repentira pas, et s'il ne renoncera pas à son ardente colère, en sorte que nous ne périssions point? » Le prophète de Dieu ne prêche que le jugement, mais un roi païen proclame la miséricorde de Dieu.
Comme le chapitre 2, Jonas 4 contient une prière. Mais si la prière de Jonas 2 est une prière d'action de grâce réclamant la miséricorde de Dieu sur Jonas; celle du chapitre quatre est une protestation contre la miséricorde de Dieu sur Ninive. Jonas se plaint parce que Dieu épargne la ville de Ninive. Le chapitre se termine par la leçon de Dieu à Jonas, une leçon de miséricorde à l’endroit des perdus.
Jonas dans le Nouveau Testament
Le livre de Jonas a au moins deux rebondissements dans le Nouveau Testament. En premier lieu, Jésus a fait valoir que la délivrance miraculeuse de Jonas du ventre du poisson est un type de sa propre résurrection des morts.[6]
Deuxièmement, Jonas est une illustration frappante de l'échec d'Israël à remplir sa mission auprès des nations. D'après la promesse abrahamique de Genèse 12: 2-3, il est évident que la nation d’Israël devait être un véhicule de bénédiction pour les autres. Le livre de Jonas souligner l'échec d'Israël à remplir une telle mission. Mais avec la venue du Christ, cette mission a été renouvelée et confiée aux disciples avec la grande commission : «Allez et faites de toutes les nations des disciples».[7]
Jonas au 21ème siècle
Il est facile de se moquer de Jonas, le prophète réticent qui ne voulait pas voir Dieu épargner Ninive. Mais à vrai dire ce livre impose au lecteur l’obligation de regarder les autres à travers les yeux de Dieu et de considérer une réponse à ces questions:
Qu’est-ce qui me réjouit : la destruction ou la repentance de mon ennemi?
Est-ce que je prêche la miséricorde de Dieu avec autant de passion que je prêche son jugement?
Suis-je réticent à aller vers les ennemis du peuple de Dieu?
Ai-je le caractère de Jonas ou les traits d’amour de Dieu?
Montrer que Dieu jugera Juda pour avoir brisé son alliance.
L’Évangile dans le livre de Michée
Michée présageait le message de Jésus concernant la religion selon le cœur. La vraie religion n’est pas un simple rituel. Michée 6:8 résume la nature de celle-là: «Ce que l’Éternel attend de toi : c’est que tu te conduises avec droiture, que tu prennes plaisir à la bonté et que tu vives dans l’humilité avec ton Dieu. »
Contexte historique de Michée
Peu de temps avant la chute du royaume du Nord, Michée, prophète originaire de Morés-cheth, exerça son ministère prophétique en Juda. Son message déboucha sur un puissant réveil spirituel pendant le règne d'Ézéchias.
But du livre de Michée
Michée, dans un procès contre Juda, montra que la nation était infidèle à l'alliance.[1] Il prêcha le jugement contre ceux qui violaient l'alliance divine et la consolation à tous ceux qui se repentaient. Ce prophète insista que la vraie justice va plus loin que l'observation des rituels. Car « ce que l’Éternel attend de toi : c’est que tu te conduises avec droiture, que tu prennes plaisir à la bonté et que tu vives dans l’humilité avec ton Dieu».[2]
Le message de Michée
Le message de Michée est une série de trois prophéties. Chacune d’elle est introduite avec l’expression «écoutez donc», et comprend un message de jugement et une promesse de restauration.
Première prophétie (Michée 1-2)
Le premier oracle de Michée prophétise le jugement sur Samarie et Jérusalem, les capitales respectives d'Israël et de Juda. Dieu fera de Samarie un tas de ruines et il détruira ses idoles ; tandis que Jérusalem sera couvert de honte à cause de sa calvitie lorsque Juda sera emmené en captivité.
Dans Michée 1: 10-15, le prophète liste les villes se trouvant sur le chemin du roi Sennachérib lorsqu'il se dirigera sur Jérusalem en 701 av. J.-C. Dans son assaut sur Juda, Sennachérib conquit les villes de Gath, Beth Leaphra, Schaphir, Tsaanan, Beth Haëtsel, Maroth, Lakisch, Moréschet Gath et Aczib. La prophétie de Michée se révèle donc très précise dans la prédiction du jugement de Dieu.
Cet oracle de jugement se termine par une promesse de restauration pour le reste des fidèles et la présence du Seigneur à la tête du combat pour son peuple.
Deuxième prophétie (Michée 3-5)
Le deuxième message de Michée commence par une dénonciation des dirigeants corrompus de Juda. Les leaders civils y sont présentés comme des cannibales qui dévorent leurs partisans (3: 1-4). Les prophètes de leur part «enseignent pour un salaire», ils prophétisent des bénédictions sur ceux qui les donnent quelque chose à mordre et maudissent ceux qui ne peuvent rien payer (3: 5-8). Les dirigeants, les prêtres et les prophètes sont tous condamnés.
Cette prophétie, comme la première, se termine sous une note d’espoir. Le jour viendra où «la montagne de la maison de l’Éternel sera fondée sur le sommet des montagnes»; des peuples y viendront pour apprendre à connaitre les voies du Tout-puissant. Dieu sauvera le reste des fidèles et régnera sur eux. Il rachètera Sion de Babylone et dirigera son troupeau.
La rédemption ultime pour Juda viendra quand sortira de Bethléem Éphrata «Celui qui dominera sur Israël, et dont l’origine remonte aux temps anciens». L'Évangile de Matthieu indique ce passage est une prophétie de la naissance de Jésus-Christ.[3]
Troisième prophétie (Michée 6-7)
Les accusations de Dieu contre Juda (Michée 6:1-8)
6:1-2
Sommation des témoins (les montagnes et les collines sont les témoins de l’infidélité de Juda)
6:3
Une opportunité accordée à Juda pour plaider sa cause
6:4-5
Un rappel des bienfaits divins en faveur de Juda dans le passé
6:6-7
La réponse sarcastique
6:8
La réponse de Dieu– un résumé des exigences de loi: Justice, miséricorde et humilité.
Le dernier message de Michée prend la forme d'une poursuite judiciaire. Dieu charge son peuple d'infidélité d'alliance. Plutôt que d’avouer son tort, le peuple lui répond par une série de questions sarcastiques:
Me présenterai-je avec des holocaustes, Avec des veaux d'un an?
L'Éternel agréera-t-il des milliers de béliers, Des myriades de torrents d'huile?
Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né?
En réponse, l’Éternel leur rappelle les exigences immuables de la loi que sont la justice, la miséricorde et une vie d’humilité devant Dieu.
À la suite de ces accusations, Dieu annonce le jugement de Jérusalem (6: 9–7: 7). Puisque Juda a suivi l'apostasie d'Achab, Dieu fera de la nation une désolation.
Puis le message de Michée passe du jugement à la consolation. Après avoir recherché en vain des hommes pieux dans le pays (7: 1-7), Michée conclut avec une prière adressée au Dieu qui « paît sont peuple avec sa houlette» et le restaure à la vue des nations. Il termine sa prière avec l’assurance que Dieu ne garde pas sa colère à toujours, car il prend plaisir à la miséricorde.
Le message de Michée au 21ème siècle
Selon Jérémie 26: 17-19, le message de Michée produisit un réveil extraordinaire dans le pays. En conséquence, le jugement de Dieu a été suspendu pendant plus de 100 ans en faveur de Juda. Cela devrait être une source d’encouragement pour tous ceux apportent le message de Dieu à l’heure actuelle. Même si la majorité rejettera la Parole de Dieu, il y aura toujours un faible reste qui l’acceptera. Car la Parole de Dieu produit toujours de l’effet. Cela devrait nous encourager à persévérer dans la proclamation fidèle du message de Dieu.
[1] Pour en savoir plus sur la structure du procès relatif à une alliance, voir la leçon 10 de ce cours.
Prophétiser le jugement de Dieu sur la ville cruelle de Ninive et sur l’Empire assyrien.
L’Évangile dans le livre de Nahum
Nahum 1:15 convie le peuple de Juda à la fidélité avec une bonne nouvelle de paix : le Messie viendra!
Contexte historique de Nahum
Nahum a prêché le sermon que Jonas voulait prêcher: la destruction de Ninive. Le livre de Jonas montre la miséricorde de Dieu en réponse au repentir de Ninive; celui de Nahum souligne le jugement de Dieu en réponse à la rébellion de cette ville.
Le réveil inspiré par la visite de Jonas à Ninive fut de courte durée. Jonas prêcha durant la période de 793 à 753 avant J.-C. Mais vers 745 de notre ère, Tiglath- Piléser III s’empara du pouvoir et fit de l'Empire assyrien l'un des plus cruels de l'histoire humaine. En 722 avant JC, l'Assyrie détruisit complètement le royaume du Nord.
Sennachérib, qui dirigea l'empire assyrien de 704 à 681 av. J.-C., en fit de Ninive la capitale. Il conquit une grande partie de Juda, mais Dieu épargna Jérusalem de son contrôle et libéra plus tard tout Juda de son emprise. Quelque temps après 663 av. J.-C., Nahum prophétisa le jugement de Dieu sur Ninive et sur l'empire assyrien.[1] Cette prophétie fut accomplie en 612 av. J.-C., lors de la destruction de Ninive. En 609 av. J.-C., les derniers vestiges de l'empire assyrien ont été conquis et cet empire a disparu de l'histoire. Les jugements de Dieu sont certains.
But du livre de Nahum
De même qu’Abdias avait prophétisé la destruction systématique et inévitable d'Edom, Nahum a prophétisé celle de Ninive. Cette fois, le sort d’Assyrie était scellé, car «il n'y a point de remède à ta blessure.»[2] Le livre de Nahum annonce la destruction de Ninive et prêche l'espoir aux habitants de Juda, leur assurant que Dieu jugera leur ennemi.
Le message de Nahum
L’ensemble du livre de Nahum concerne le jugement de Dieu sur Ninive. Le premier chapitre présente Dieu en tant que le guerrier divin qui défend la cause de son peuple. L’Éternel est un juste juge qui « se venge de ses adversaires, il garde rancune à ses ennemis.»[3]
Bien que la miséricorde divine ait épargné la Ninive repentante, le Tout-puissant ne la laissera pas impuni, et la vengeance de Dieu frappera la ville dès qu’elle rejettera Dieu.
L’antinomie la plus marquante du livre se lit dans Nahum 1: 7-8. Pour les justes, « L'Éternel est bon, Il est un refuge au jour de la détresse », mais pour les méchants, il les détruira définitivement « avec des flots qui débordent ».
Le chapitre 2 décrit la destruction de Ninive avec des images poignantes de guerres sanglantes prenant place dans les rues de la ville et avec la métaphore d'un lion déchirant sa proie en morceaux.
Au chapitre 3, Nahum conclut son message par un «oracle de malheur» dans lequel il annonce la culpabilité de «la ville sanguinaire» qui est «pleine de mensonges et de violence». Le prophète énumère les crimes de Ninive et annonce le jugement final de Dieu: «Je montrerai ta nudité aux nations, et ta honte aux royaumes. Je jetterai sur toi des impuretés, je t'avilirai, et je te donnerai en spectacle.»[4] Le monde entier se réjouira de l'annonce de la chute de l'Assyrie. «Tous ceux qui entendront parler de toi battront des mains sur toi; car quel est celui que ta méchanceté n'a pas atteint?[5]
Nahum enseigne qu'un Dieu saint ne laissera pas le péché impuni. Bien que Dieu ait utilisé l'Assyrie pour juger Israël et Juda pour leur péché, il n'a pas ignoré les péchés d'Assyrie. En fin de compte, il a préservé le reste fidèle de Juda et a vaincu ses ennemis. La fidélité de Dieu à son peuple n'a pas changé.
[1] Nahum 3: 8 fait référence à la destruction de Thèbes en Égypte (KJV utilise le nom plus ancien «Non» pour la ville). Cela s'est produit en 663 av. J.-C. Nahum prêcha entre la chute de Thèbes (663 av. J.-C.) et la chute de Ninevah (612 av. J.-C.).
Hab. 2:4 est cité trois fois dans le Nouveau Testament. « Le juste vivra par la foi » est le plan de Dieu pour son peuple à travers les âges.
Contexte historique du livre de Habacuc
Habacuc revêt un caractère unique parmi les livres prophétiques dû au fait qu’il ne s'adresse à aucun public spécifique. Le livre consiste plutôt en un dialogue entre Dieu et le prophète.
Habacuc a exercé son ministère dans les années qui ont précédé la chute de Jérusalem. La plupart des érudits pensent que le dialogue de Habacuc a eu lieu peu de temps avant l'arrivée de Nébucadnetsar au pouvoir, en 605 av. J.-C
But de Habacuc
Le livre de Habacuc révèle les intentions de Dieu au prophète. Les réponses de Dieu aux questions du prophète lui apprennent à se confier à la souveraineté de Dieu.
Le message de Habacuc
Première question: Pourquoi Juda prospère-t-il dans sa méchanceté? (Hab. 1: 1-11)
Alors que Habacuc observait le déclin spirituel et moral de Juda, il était troublé par l’apparente absence d’une réponse de la part de Dieu. Habacuc a demandé: « Pourquoi me fais-tu voir l'iniquité, et contemples-tu l'injustice?»[1] Pour Habacuc, la justice est sans doute pervertie.
La réponse de Dieu désempare le prophète. Dieu dit à Habacuc qu'il va susciter les Chaldéens pour assurer le jugement de Juda.[2] Leurs chevaux sont plus vite que les léopards; ils seront comme des aigles avides de conquêtes.
Deuxième question: Comment se fait-il que Babylone sera l’instrument de jugement de Juda? (Hab. 1:12 - 2:20)
Si la première réponse fait valoir que Dieu n'ignorait pas le mal, elle soulève toutefois une question encore plus déroutante. Comment Dieu pourrait-il juger la nation de Juda à travers une nation bien pire qu’elle? Il est vrai que Juda méritait d'être jugé, mais Babylone l’était encore plus par sa méchanceté. C’est pourquoi Habacuc demanda à Dieu: « Comment te tairais-tu, quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui.»[3]
En réponse, Dieu ordonne à Habacuc d'écrire une vision concernant un jugement à venir selon la promesse de l’Éternel. Habacuc avait donc deux choix: répondre avec arrogance ou céder avec foi aux intentions de Dieu.
Ce message est suivi d'une révélation du plan de Dieu pour juger Babylone. Dans une série de cinq oracles sinistres, Habacuc montre que Babylone sera forcée de boire la coupe de la colère de l’Éternel. Elle s'appuie sur les idoles, mais sa foi sera révélée vaine. Car contrairement aux idoles sans valeur, «L’Éternel est dans son saint temple» et que toute la terre fasse silence devant sa souveraineté.
Prière de soumission de Habacuc (Hab. 3)
En réponse à la révélation de Dieu, Habacuc se soumet aux intentions de Dieu. Il prie pour que Dieu fasse preuve de miséricorde lors du jugement. Il y décrit la puissance et la souveraineté de Dieu. Il confesse sa soumission aux desseins de Dieu. Le prophète conclut avec une déclaration de foi, disant: « L'Éternel, le Seigneur, est ma force; Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, Et il me fait marcher sur mes lieux élevés. »
Habacuc dans le Nouveau Testament
La déclaration de Habacuc «le juste vivra par la foi» est citée trois fois dans le Nouveau Testament. Dans Romains 1:17, Paul cite Habacuc pour montrer que c'est par la foi que nous avons été réconciliés avec Dieu. Dans Galates 3:11, cette phrase s’affiche en opposition complète aux tentatives des judaïsants voulant se justifier par des œuvres de la loi. À la place d’une justice acquise par l'obéissance à la loi, Paul enseigne que « le juste vivra par la foi ». Dans Hébreux 10:38, cette phrase met l'accent sur le caractère persévérantde la foi. Au lieu de «se retirer», le juste s’efforcera à «vivre par la foi». Dans le Nouveau Testament, comme dans l'Ancien, c'est la foi et la confiance en les desseins de Dieu qui nous permettent de lui plaire.
Avertir Juda et les autres nations de la venue du Jour de Seigneur
L’Évangile dans le livre de Sophonie
Sophonie prophétise qu’un jour arrivera où toute les nations adorerons le Dieu d’Israël. Cette prophétie s’est réalisée dans l’Église constitué de Juifs et de Gentils. (Eph. 3:1-6).
Contexte historique de Sophonie
Le nom de Sophonie qui signifie «l’Éternel a caché», montre en quelque sorte que ses parents étaient probablement fidèles à Dieu même aux jours de l'apostasie de Juda sous le roi Achaz. Sophonie prophétisa pendant le règne de Josias, le dernier bon roi de Juda. Il était contemporain de Habacuc et de Jérémie. Puisque Sophonie fait référence à la chute de Ninive comme un événement futur, son ministère a sans doute pris fin avant 612 av. J.-C.[1]
Au début du livre, il est fait mention des origines du prophète sur quatre générations jusqu’au roi Ezéchias.[2] Il faisait partie de la famille royale et était probablement un parent du roi Josias.
But de Sophonie
Sophonie proclame le jour du Seigneur plus que tout autre prophète. Six fois dans ce petit livre, le prophète se réfère au jour du Seigneur. Comme Joël, Ézéchiel et Amos, Sophonie montre que ce jour sera à la fois une période de jugement pour les impies et une bénédiction pour les fidèles. Il montre que le jour du Seigneur affectera tout le monde, pas seulement Juda et le peuple de l'alliance.
Le message de Sophonie
Sophonie parle en premier du jugement de Dieu sur Juda. Du fait que la nation s'était tourné vers le culte de Baal, «l'armée du ciel» et d'autres dieux, l’Eternel la punira sévèrement. Les maisons de Jérusalem deviendront désolées. Le jour du Seigneur sera révélé comme «un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour où retentiront la trompette et les cris de guerre contre les villes fortes et les tours élevées.[3]
Sophonie prophétise ensuite sur d’autres nations. Les Philistins seront jugés. Moab et Ammon abimés, l’Ethiopie (Cush) tuée, et l'Assyrie détruite. Le jour du Seigneur sera un jour de jugement pour tous ces peuples.
De telle prophétie de condamnation des ennemies d’Israël pourraient réjouir les juifs. Mais Sophonie revient une fois de plus sur le jugement de Juda. Malheur à la ville rebelle et souillée, à la ville pleine d'oppresseurs.[4] Malheureusement, cette ville rebelle et souillée était Jérusalem. Ses dirigeants politiques, juges, prophètes et prêtres sont tous condamnés parce qu'ils refusent d'accepter la correction de Dieu. En conséquence, le jugement destiné aux «nations» s’applique aussi à Juda.
Le jour du Seigneur est un jour de jugement. Mais si le peuple se repent, ce sera pour lui un jour de restauration. Dieu promet qu'il restera en Juda un faible reste qui « trouvera son refuge dans le nom de l'Éternel». Ils « ne commettront point d'iniquité, ils ne diront point de mensonges.[5] À ce groupe, Dieu promet une protection contre les ennemis.
Les derniers versets de Sophonie promettent la restauration finale de Jérusalem. Dieu restaurera son peuple et en fera «un sujet de gloire et de louange parmi tous les peuples de la terre».
► Les prophètes mineurs ont délivré le message de Dieu à toutes les nations. Même si le message est souvent très particulier au public du prophète, 2 Tim. 3:16 affirme que l’utilité de toute l’Écriture est universelle. Comment le message des prophètes mineurs s'adresse-t-il à l’époque actuelle?
Regard sur l'interprétation des prophéties de l'Ancien Testament
Pour de nombreux lecteurs, les livres prophétiques de l'Ancien Testament sont parmi les livres les plus incompréhensibles de la Bible. Ce qui amène certains lecteurs à supposer que ces livres prophétiques anciens n'ont aucun message pertinent pour aujourd'hui. Et on a d’autres interprètes qui cherchent à y découvrir des messages cachés. Ces deux approches se démarquent pour autant des vérités fondamentales des livres prophétiques de l'Ancien Testament.
Comment peut-on vraiment faire parler la prophétie de l'Ancien Testament aux chrétiens d’aujourd'hui? Scott Duvall et Daniel Hays proposent le modèle suivant pour interpréter et appliquer la Bible dans le monde contemporain.[1] C'est un modèle qui fonctionne à merveille en matière d’interprétation des livres prophétiques. Ce modèle pose cinq questions sur le texte biblique.[2]
(1) Le village: Quel était le sens originel du message du prophète?
Cette question cherche à découvrir la signification première du message prophétique pour les destinataires originaux. Elle se fait naturellement suivre d’une autre question : quel était le sens du message de tel prophète pour son époque? Répondre correctement à ces questions permet d’avoir une interprétation qui soit compatible au message originel. Il est dangereux de «lire» dans les Écritures un message que les premiers destinataires n'auraient pas reconnu.[3]
Nahum a prêché par exemple un message de condamnation sur Ninive. Ses auditeurs ont entendu que Ninive serait détruite à cause de sa cruauté, de ses immoralités sexuelles et de son idolâtrie. C'était le message original du prophète.
(2) Le fleuve: Qu'est-ce qui nous différencie des premiers destinataires?
Cette question étudie la manière dont la culture, la langue, le temps et la modernité se diffèrent du contexte biblique. Elle examine également la différence entre les anciennes alliances et la nouvelle.
Nahum s'adresse à une ville particulière ayant existé dans le temps. Le lecteur de Nahum doit savoir pertinemment que la ville de Ninive n’existe plus, et que la plupart des gens ne vivent pas dans un pays qui piétine impitoyablement le reste du monde. Par ailleurs, la nouvelle alliance en vigueur ne permet pas de prédire avec autant de précision l’imminence du jugement de Dieu sur les nations comme ce fut le cas dans l'ancienne alliance.
(3) Le pont: Quel est le principe du message originel du prophète?
Cette question invite le lecteur à explorer au-delà du contexte immédiat du prophète afin de découvrir le principe qui sous-tend son enseignement. Ce principe devrait être à la fois universel et intemporel. C’est-à-dire que le principe ne se limite pas au premier destinataire du message prophétique.
Bien qu'il existe de nombreuses différences entre l’époque actuelle et celle de Nahum, le principe de la justice de Dieu est universel. Un Dieu saint et juste ne pouvait nullement ignorer les péchés de l’Assyrie. Cette justice divine est omniprésente dans les Écritures et dans l'histoire de l'humanité. Par conséquent, le message de la justice de Dieu ne se limitait pas au Ninive antique.
(4) La carte: Comment le reste de l’Écriture trait-t-il ce principe?
Cette question considère le passage étudié à la lumière de toute la révélation biblique. Elle empêche le lecteur de commettre l’erreur d’arracher un verset de son contexte biblique et d’y «trouver» un principe contredisant le reste des Écritures. Pour les textes de l'Ancien Testament, durant cette étape, il convient d’accorder une attention particulière à ce que la venue de Jésus-Christ révèle sur le principe en question.
Si nous examinons le principe de la justice de Dieu dans le reste des Écritures, nous voyons que la prophétie de Nahum s’accorde avec d'autres enseignements bibliques sur la nature de Dieu. Le Pentateuque enseigne que Dieu doit punir le péché. Les livres historiques montrent sa justice en action - même contre son propre peuple d'Israël. Les prophètes témoignent à plusieurs reprises de la justice de Dieu. Dans le Nouveau Testament, Jésus parle de la miséricorde bienveillante de Dieu, mais il parle également du jugement de Dieu.[4] Paul nous rappelle que l’«on ne se moque pas de Dieu. Car ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi».[5]
(5) Notre ville: comment appliquer ce principe à l’heure actuelle?
C’est le moment où le lecteur passe de l’interprétation à l’application. Cette étape demande comment nous devrions vivre le principe de manière pratique aujourd'hui.
En lisant Nahum, il serait convenable de se demander: «Comment la justice de Dieu est-t-elle perçue à l’heure actuelle?» Et «Comment doit-on vivre à la lumière de cette justice?». La justice de Dieu peut ne pas se manifester de manière aussi immédiate et dramatique que dans l'Ancien Testament. Cependant, elle est toujours la même et le jugement divin est inexorable. Alors que nous apportons la Parole de Dieu dans notre monde, nous devons prêcher non seulement sa miséricorde, mais aussi son jugement. Bien que ce message ne soit pas plus populaire aujourd'hui qu'au temps des prophètes de l'Ancien Testament, il s'agit d'une vérité centrale qui doit être prêchée par tous ceux qui sont fidèles à la Parole de Dieu.
[1] Image: "Interpreting the Bible" drawing by Anna Boggs, available from https://www.flickr.com/photos/sgc-library/52377290578, licensed under CC BY 2.0. Concept from J. Scott Duvall and J. Daniel Hays, Grasping God's Word: A Hands-On Approach to Reading, Interpreting, and Applying the Bible (Grand Rapids: Zondervan, 2012)
[2] J.Scott Duvall et John Daniel Hays. Grasping God’s Word, 3rd ed. Zondervan, 2012.
[3] Le terme technique désignant l’interprétation des Écritures est exégèse - interpréter ou «faire sortir» la du texte signification. Le contraire de l’exégèse est l'eisegesis. Eisegesis est le fait de lire ses propres idées et préjugés dans le texte. En tant qu'étudiants de la Bible, nous devrions partir du sens original, pas de nos propres idées.
[4] Matt. 11: 20-24 est l'un des nombreux exemples des messages de Jésus sur le jugement à venir.
(1) Lisez un livre complètement en une seule séance pour avoir un aperçu du message du prophète.
(2) Étudiez la vie de l'auteur. D'après les informations contenues dans l'introduction du livre prophétique, répondez à autant de questions que possible sur le prophète:
D'où venait-il?
Que savons-nous de ses parents?
Quelle était son occupation?
Que savons-nous de sa famille?
Quand et combien de temps a-t-il exercé son ministère?
(3) Étudiez le contexte historique du livre en trouvant ces informations:
À qui a-t-il prophétisé?
Quels rois ont gouverné pendant son ministère?
Quelles étaient les conditions spirituelles et sociales de son temps?
Qui étaient ses contemporains parmi les autres prophètes?
(4) Lisez le livre une seconde fois et écrivez pour chaque chapitre un titre qui en résume le contenu. Pendant la lecture, soulignez ou surlignez les mots récurrents. Une fois terminé, déterminez les thèmes importants du livre.
(5) Listez les principaux péchés trouvés dans le livre.
(6) Citez les principales prédictions mentionnées dans le livre.
(7) Résumé le livre en une page en vous basant sur les réponses des questions ci-dessus.
[1] Danny McCain, Notes on Old Testament Introduction. Africa Christian Textbooks, 2002. 347-348.
Devoirs
Stimulez votre compréhension avec les devoirs suivants:
(1) Effectuez l'une des tâches suivantes.
Option 1: Devoir de groupe
Analysez l'un des prophètes mineurs à l'aide du modèle suggéré dans «Regard sur l’interprétation des prophéties de l'Ancien Testament». Discutez du message originel du prophète, des différences entre l’époque du prophète et l’époque actuelle, ainsi que du principe enseigné par le prophète. Identifiez 2 ou 3 façons d'application du message du prophète dans le monde d'aujourd'hui.
Option 2: Devoir individuel
Analysez l’un des prophètes mineurs à l’aide du «Guide d’auto-apprentissage des prophètes mineurs».
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 13 Questions
1. Quel est le but du livre d'Abdias?
2. Quel est le thème du livre de Jonas?
3. Citez deux manières par lesquelles le livre de Jonas montre la souveraineté de Dieu.
4. Quelles sont les deux leçons que Dieu a enseignées à Jonas?
5. Selon Michée, quelles sont les trois caractéristiques qui résument les exigences de la loi?
6. Quelle prophétie relative à la naissance de Jésus est donnée dans Michée?
7. Qui était le public du message du livre de Nahum?
8. Préciser les deux questions d'Habacuc et les réponses de Dieu.
9. Quel est le thème principal de Sophonie?
10. Quelles sont les cinq étapes suggérées pour interpréter les prophéties de l'Ancien Testament?
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