Les trois derniers livres historiques datent des années qui ont suivi le décret de Cyrus autorisant les Juifs à retourner à Jérusalem.[1] Ils retracent le retour des exilés à Jérusalem, la reconstruction du temple et des murailles de Jérusalem, ainsi que les difficultés rencontrées par les exilés pour la reconstruction de la ville. Ces livres sont importants dans l'histoire des alliances pour deux raisons.
Esdras et Néhémie présentent les défis auxquels le peuple de Dieu faisait face pour maintenir son identité spirituelle et nationale. La reconstruction du temple et le réveil d’Esdras ont restauré l'identité spirituelle d'Israël. La reconstruction des murs sous le leadership de Néhémie a été une autre étape importante dans la restauration de l'identité nationale d'Israël.
Ces livres montrent que Dieu avait pourvu aux besoins de son peuple dans les années qui suivirent l'exil. Esdras et Néhémie mettent en évidence la providence divine en faveur des rapatriés et Esther témoigne de cette même providence manifestée à l’égard de ceux qui se trouvaient encore en Perse.
Chronologie
La date
L'événement
538 a. J.C.
Premier retour sous la direction de Zorobabel (Esd. 1-4)
516 a. J.C.
Le temple est achevé (Esd 5-6)
483-473 a. J.C.
Dieu épargna les juifs qui vivaient en Perse (Esther)
458 a. J.C.
Second retour sous la direction d'Esdras (Esd 7-12)
444 a. J.C.
Néhémie reconstruit les murailles de Jérusalem
Unité d'Esdras-Néhémie
Dans la Bible hébraïque, Esdras et Néhémie sont réunis en un seul volume, et ce n’est qu’au quatrième siècle que cette division dans les bibles chrétiennes a été effective. Ces deux livres ont entre eux de nombreux points communs:
Leurs contextes historiques sont similaires.
Les deux relatent des retours à Jérusalem sous Artaxerxès Ier.
Les deux renferment des généalogies du peuple juif.
Néhémie 7-12 résume les réformes d'Esdras et de Néhémie.
Le livre d'Esdras relate un double retour. Il parle de la reconstruction du temple ainsi que des défis auxquels étaient confrontés les rapatriés.
La tradition désigne Esdras comme l'auteur des livres d'Esdras et de Néhémie, ainsi que celui de 1 & 2 Chroniques. La mention du décret de Cyrus à la fin de 2 Chroniques et au début du livre d'Esdras confirme de toute façon l'unité de ces livres.
Esdras était un descendant d'Aaron, de la tribu de Lévi.[1] Il exerça son ministère auprès de ses compatriotes Juifs en captivité, et il fut le leader principal du premier groupe d’exilé qui rentra à Jérusalem en 458 av. J.-C. Il travailla comme leader spirituel lors du retour de Néhémie en 444 av. J.-C. D’un commun accord, ces deux leaders amorcèrent un réveil spirituel, éthique et moral. Le ministère d’Esdras était particulièrement important pour ramener le peuple à la Parole de Dieu.
Structure d'Esdras
Retour de Zorobabel (1-6)
Le retour (1-2)
Après la captivité babylonienne, Cyrus autorisa les Juifs à retourner à Jérusalem. D’un point de vue historique, cette mesure correspond à la politique des dirigeants persans. Généralement, les autorités de la Perse autorisèrent les nations vaincues à rester dans leur pays. Dieu utilisa un roi païen pour accomplir son souverain dessein pour son peuple. On trouve un exemple pareil dans le Nouveau Testament, lorsque Dieu utilisa César Auguste pour faire monter Joseph et Marie à Bethléem pour la naissance du Messie dans la ville de David.
Politique des empires à l'égard des nations conquises
Assyrie
Détruisit l'identité nationale des peuples conquis en associant des captifs de différents pays
Détruisit le royaume du nord d'Israël
Babylone
Amena les nations conquises à Babylone, tout en leur permettant de maintenir leur identité en exil
Conquit Juda
Perse
Autorisa les nations conquises à rester dans leur pays
Permit à Juda de retourner à Jérusalem
Le livre d'Esdras commence avec le récit du retour avec Zorobabel accompagné de 49 697 rapatriés recensés. Zorobabel, membre de la lignée de David, a été placé dans une position de leadership par les Perses et a été un symbole d'espoir pour les rapatriés.
Le travail: La reconstruction du Temple (3-6)
Après leur arrivée à Jérusalem, les habitants entamèrent la construction du temple (536 av. J.-C.; Esd. 3). Ils rétablirent le culte et posèrent les fondations du temple. Par contre, les Samaritains qui se trouvèrent près de Jérusalem s’opposèrent à la reconstruction et purent arrêter le travail (Esdras 4).[2]
Entre Esdras 4 et 5, il y a un écart d'environ 15 ans. Les événements d’Esdras 4 eurent lieu vers 534 av. J.-C. lorsque l'opposition des Samaritains interrompit les travaux du temple. Esdras 5 débute avec la reprise des travaux en 520 av. J.-C. sous l'exhortation des «prophètes du temple», Aggée et Zacharie. Le temple fut achevé en 516 av. J.-C. Esdras 6 rapporte la célébration lors de l'inauguration du temple.
Retour d’Esdras à Jérusalem (7-10)
Le retour (7-8)
Quatre-vingts ans après le retour de Zorobabel, Esdras ramena 1 758 personnes à Jérusalem. « Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier et à mettre en pratique la loi de l'Éternel, et à enseigner au milieu d'Israël les lois et les ordonnances. »[3] Il dirigea un réveil spirituel parmi le peuple de Dieu.
Son œuvre: Les réformes sociales (9-10)
Le défi du premier groupe de rapatriés était la construction du temple. Esdras faisait face à un autre défi: les mariages mixtes entre Juifs et les nations voisines. Il ne s’agissait pas d’une question de mariage interracial, mais d’un problème religieux. Le livre des Juges et la vie de Salomon révèlent que le mariage avec des incroyants a promptement conduit Israël à l'apostasie religieuse. Pour deux raisons, il s’agissait d’un problème particulier pour la restauration de la communauté:
Les voisins de Jérusalem étaient des incroyants. Par conséquent, l'idolâtrie était une tentation permanente.
La Perse était un empire syncrétiste.[4]La philosophie qui permit facilement à Cyrus d’autoriser les juifs à retourner chez eux, a été également celle qui l'a rendu naturellement à accepter diverses confessions religieuses. Les Perses n'étaient pas attachés à un système religieux particulier. Au contraire, ils ont fusionné les diverses croyances de l’empire. Dans cet environnement, les Juifs pourraient facilement abandonner leur identité de peuple de Dieu.
De ce fait, Esdras s'est immédiatement confronté à la question des mariages mixtes. Sa prière de confession montre la dimension de cette affaire, et laquelle prière incitait les gens à faire face au problème. La conclusion du livre Esdras, chapitre 10, présente le plan d'Esdras pour la dissolution de ces mariages mixtes.
[2] Esdras ne retrace pas tout son récit dans l'ordre chronologique. Esdras 4: 6-23 se déroule de l'époque de Cyrus à l'opposition des Samaritains cinquante ans plus tard sous Assuérus. Le thème du chapitre entier est l'opposition samaritaine à la reconstruction. Cela montre que cette opposition était plus qu'un conflit temporaire. La structure d’Esdras 4 est:
A. Esdras 4: 1-5 - opposition à la reconstruction du temple sous Cyrus (536 av. J.-C.)
B. Esdras 4: 6-23 - opposition à la reconstruction ultérieure des murs (peut-être après le retour d'Esdras en 458 av. J.-C.)
A. Esdras 4:24 - opposition à la reconstruction du temple sous Cyrus (536 av. J.-C.)
[4] Le syncrétisme est la fusion de différentes croyances religieuses dans un même système.
Néhémie
Thème: Reconstruction de la muraille
Date: 445 - c.432 av. J-C
À l’instar de Daniel, Néhémie était un exilé juif qui occupa une haute fonction dans l'empire Perse. L’échanson était une position de confiance. En raison des menaces qui pesaient sur le roi, l’échanson était responsable de la protection de la vie du roi contre le poison. Par ailleurs, à cause de son accès permanent auprès du roi, l’échanson pouvait grandement influencer les décisions politiques.
En 445 av. J.-C., Néhémie retourna à Jérusalem et y passa vingt ans. Si Esdras le lévite fut le leader d’un réveil spirituel, de sa part, Néhémie fut un leader politique qui dirigea la reconstruction de la muraille de la ville. Tous deux étaient dévoués à l'appel de Dieu et au service du peuple de Dieu. Le ministère prophétique de Malachie coïncida sans doute aux années de la présence de Néhémie à Jérusalem, puisque le livre de Malachie aborde les mêmes problèmes que ceux évoqués dans la dernière partie de Néhémie.
► Lisez les prières de Néhémie dans 1: 4-11; 4: 4-5; et 13h29. Discutez de l'importance de la prière dans son ministère et dans le vôtre. La prière est-elle importante dans votre ministère comme dans celui de Néhémie?
Structure du livre de Néhémie
Reconstruction des murailles (1-6)
Le livre d’Esdras parle de la reconstruction du temple ; lequel projet acheva en 516 av. J.-C. Pourtant, les murailles ne furent pas achevées à cause de l'opposition mentionnée dans Esdras 4. Ainsi, la ville était constamment menacée par des ennemis.
Néhémie fit un projet de reconstruction qui incita les gens à travailler, à confronter l'opposition, et lequel projet fut achevé au bout de cinquante-deux jours. Le livre de Néhémie enseigne d’importantes vérités sur le leadership biblique.
La prière occupait une place de choix dans le ministère de Néhémie. À maintes reprises, le livre fait mention de Néhémie en prière en période de crise. Néhémie s'assit et pleura lorsqu’il apprit la nouvelle de la situation de Jérusalem. Il pleura pendant plusieurs jours, jeûna et pria devant le Dieu des cieux.[1] Néhémie «pria le Dieu des cieux»[2] avant de présenter sa requête au roi. Dans une prière, Néhémie chercha la protection de Dieu lors de l’opposition de Sanballat et de ses associés à la reconstruction de la muraille.[3]Néhémie eut recours à la prière à plusieurs reprises en période de crise.
La revitalisation le peuple (7-13)
La seconde moitié du livre de Néhémie se concentre sur les réformes spirituelles menées par Esdras et Néhémie. La liste des exilés rapatriés est parallèle au recensement d'Esdras 2. À l’instar des généalogies des Chroniques, les listes d'exilés d'Esdras et de Néhémie montrent que Dieu avait protégé son peuple.
La dernière partie de Néhémie traite des réformes spirituelles. Néhémie 1-6 parle de la reconstruction d'une muraille physique autour de la ville de Dieu, tandis que Néhémie 7-13 se porte sur la reconstruction d'une muraille spirituelle autour du peuple de Dieu. L'histoire de Jérusalem révèle qu'une muraille physique n'est pas une défense sûre si le peuple de Dieu est infidèle à sa loi.
Néhémie 8-10 examine le ministère d'Esdras. Comme Moïse l'avait ordonné, la loi était lue pour le peuple lors d'une cérémonie de renouvellement de l'alliance.[4]Le peuple avoua sa culpabilité nationale et promit sa fidélité à l'alliance. Néhémie 11 et 12 présente un autre recensement suivi d'un rapport sur la dédicace de la muraille.
À un moment donné, Néhémie revint à Suse pour y passer une période de temps. À son retour à Jérusalem, il s'aperçut que les gens profanaient le sabbat, un problème déjà abordé par Malachie. En outre, certaines personnes épousaient des femmes étrangères (non croyantes), problème soulevé par Esdras deux décennies auparavant. Le chapitre 13 rapporte comment Néhémie traita ces problèmes.
De nombreux livres sur le leadership spirituel sont basés sur les principes enseignés dans Néhémie.[1]Du nombre des leçons du leadership tirées de Néhémie, on peut mentionner:
(1) Les leaders spirituels doivent être des gens de vision.
Néhémie avait la capacité d’identifier un but ainsi que les étapes nécessaires à suivre pour l’atteindre. Après avoir procéder à une inspection nocturne de la muraille de Jérusalem, il dit aux autorités: «Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem. »[2] Là où d'autres n'ont vu que des décombres, Néhémie a vu un mur.
Un leader spirituel cherche la vision de Dieu. L'accent que Néhémie mit sur la prière est important, car il montre qu'il cherchait à connaitre le plan de Dieu. S’il ne comptait pas constamment sur Dieu, Néhémie aurait pu adopter sa propre vision. Un leader spirituel doit connaitre la vision de Dieu pour l'organisation qu'il est appelé à diriger.
Tout au long du livre, Néhémie montre sa capacité à communiquer sa vision aux autres. Pendant la seconde Guerre mondiale, Winston Churchill entra dans son cabinet et lança: «Messieurs, je trouve que cette situation est très motivante.» Churchill savait comment communiquer une vision à ses disciples et les inciter à aller de l'avant. Les grands leaders savent présenter un défi à leurs fidèles et résister dans les difficultés.
(2) Les leaders spirituels doivent planifier avec soin.
Un leader visionnaire qui omet de planifier avec soin réalisera rarement sa vision. Néhémie était un maître en planification. Lorsque le roi lui interrogea à propos de ses besoins, Néhémie formula des sollicitations spécifiques: congé des fonctions du palais, matériaux pour la construction des murailles, lettres de voyage pour les gouverneurs.[3]Néhémie n’affirma pas simplement que « ceci est l'œuvre de Dieu, alors Dieu se chargera des détails ».
Néhémie planifia soigneusement chaque étape du projet en répartissant les tâches entre les personnes. Pour mieux motiver les ouvriers, Néhémie leur assigna les tâches de reconstruction de la partie de la muraille qui leur était plus significative.[4] Les leaders spirituels cherchent non seulement la vision de Dieu, mais également ses conseils dans la planification des projets.
(3) Les leaders spirituels doivent être des personnes courageuses.
Alors qu'Israël démarra la construction, une opposition se présenta, Sanballat et Tobiya se moquèrent du projet et ensuite menacèrent Néhémie. Ils complotèrent pour inviter Néhémie à une réunion où ils pourraient lui faire du tort. La réponse de Néhémie est un excellent exemple de la capacité d'un dirigeant à se concentrer sur la vision face à l'opposition: «J'ai un grand ouvrage à exécuter, et je ne puis descendre; le travail serait interrompu pendant que je quitterais pour aller vers vous.[5]Néhémie refusa d'être dissuadé du travail. Même si sa vie était en danger, il poursuivit la vision que Dieu lui avait donnée. Un leader spirituel doit être une personne courageuse.
(4) Les leaders spirituels ont un esprit de service, et non un esprit revendicatif.
À une époque où les dirigeants se servent souvent de leur position au profit de leurs intérêts personnels, l'exemple de Néhémie est à considérer. Certains leaders à Jérusalem utilisèrent leur position à des fins personnelles. Néhémie précisa: «Je n'ai point agi de la sorte, par crainte de Dieu. Bien plus, j'ai travaillé à la réparation de cette muraille, et nous n'avons acheté aucun champ. »[6] Un leader spirituel utilise sa position au profit des gens qu’il sert et non pour son épanouissement personnel.
Robert Morrison, un grand missionnaire qui œuvra en Chine affirma que: «La plus grande faiblesse de nos missions est que personne n'aime pas être le second. »[7]Les leaders spirituels ne sont pas à la recherche des avantages personnels, mais des opportunités de servir. Ils utilisent leur position au profit des personnes qu'ils dirigent.
(5) Les leaders spirituels connaissent l'importance de la prière.
La prière occupa une place importante dans le leadership de Néhémie. Il ne prenait aucune décision importante sans prier. Dans le livre de Josué, nous avons vu la conséquence de l’alliance que Josué avait conclue avec le peuple de Gabaon sans avoir consulté l’Éternel.[8]Néhémie n’a pas commis de telles méprises. Il priait avant de prendre toute décision importante.
L’Évangile de Luc illustre parfaitement l’importance de la prière pour les leaders spirituels. «En ce temps-là, Jésus se rendit sur la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples, et il en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres »[9] Avant de choisir les douze, Jésus passa toute une nuit en prière. Si le Fils de Dieu avait comprit l’importance de la prière avant de prendre une grande décision, à combien plus forte raison devrions-nous prier avant de prendre les décisions du leadership?
(6) Les leaders spirituels doivent s'adapter aux besoins de chaque situation.
Un grand guerrier peut être un chef de file détestable en temps de paix. Le pasteur qui dirige une jeune église peut avoir du mal à commander une église plus mature. Les organisations ont besoin de divers types de leadership à différentes étapes de leur développement.
Néhémie fournit un modèle aux dirigeants qui ont confronté à ce défi. Les leaders spirituels doivent avoir le discernement pour s'adapter aux besoins de chaque situation. «Un leader efficace est celui qui dirige en fonction de la situation. Tel mode de leadership qui convient à une situation particulière ne le sera pas nécessairement dans un autre contexte. »[10]
En tant qu’échanson, Néhémie se trouvait dans une position d'influence ; dans laquelle position, son influence se basa sur sa capacité à écouter et à conseiller le roi. Si le roi adopta les suggestions de Néhémie, il n'aurait pas toutefois se plier à ces ordres.
Lors de la reconstruction des murailles de Jérusalem, Néhémie devait adopter une autre approche. Ici, son leadership reposait sur sa capacité d'organisation et d'inspiration. Il ne pouvait pas faire de suggestions discrètes; il devait diriger et encourager le peuple démoralisé de Jérusalem.
Par la suite, Néhémie devint gouverneur (Néh. 7-13). Le peuple avait rompu l'alliance et Néhémie devait diriger sur la base d’autorité et de conviction. Nous faisons ce constat dans Néhémie 13; «J'ai ordonné»; «Je fis des réprimandes aux magistrats»; Je les ai «mis à leur place». Ce style de leadership était différent de celui d'un échanson ou d'un constructeur. Les leaders spirituels doivent faire preuve de discernement pour savoir quel mode de leadership à adopter dans la direction d’une organisation en fonction des circonstances.
En tant que responsable d'église ou de ministère, une étude attentive de Néhémie et de son approche du leadership vous est nécessaire. Néhémie est un véritable modèle en leadership spirituel.
[1] Pour une étude plus approfondie de Néhémie et du leadership, les ouvrages suivants sont utiles :
Gene Getz. Nehemiah: Becoming a Disciplined Leader. J.I. Packer. A Passion for Faithfulness: Wisdom from the Book of Nehemiah.
David McKenna. Becoming Nehemiah: Leading with Significance. J. Oswald Sanders. Spiritual Leadership.
[4] Par exemple, les prêtres travaillaient à la porte des moutons, la porte la plus proche du temple (3: 1). Jedaiah fit des réparations près de chez lui (3:10). Néhémie a confié des tâches importantes aux ouvriers; cela leur a donné la propriété de leur travail
► Le livre d'Esther montre la « providence» de Dieu dans la préservation de son peuple. Pouvez-vous citer un exemple de la providence de Dieu dans votre vie ou dans la vie de votre église?
Les événements racontés dans le livre d’Esther ont eu lieu dans la même période que ceux d’Esdras 6 et 7. Par contre, Dieu assurait la protection de son peuple à Jérusalem, ainsi que celui qui se trouvait toujours en Perse. Ainsi, Dieu était au contrôle à Jérusalem ou en Perse.
L'auteur du livre d’Esther est inconnu. Certains l’identifient à Mardochée, pourtant le livre d'Esther ne fournit aucune information permettant d’identifier son rédacteur.
Les événements racontés dans ce livre se déroulèrent à Suse, la capitale Perse, probablement entre 483-473 av. J.-C sous le règne d’Assuérus.[1]
À l’instar du livre de Ruth, Esther est un récit qui relate l’histoire d’une jeune femme qui fit preuve de fidélité face à l'adversité. Ruth était une Moabite qui manifesta sa fidélité envers Dieu tandis qu’elle vivait en Israël. Esther, une juive, restait fidèle envers Dieu alors qu'elle vivait en Perse. La fidélité de Ruth lui permis d’avoir une place dans la lignée du Messie, et celle d'Esther sauva le peuple de Dieu de la destruction.
Contenu du livre d’Esther
Certains écrivains mettent en question l’importance du livre d'Esther. Ils y voient un livre séculier lié à une fête juive laïque : le Pourim.[2] L’auteur du livre d’Esther n’y fait jamais mention de Dieu, de la prière ou de l'alliance. Ce livre n’est jamais cité dans le Nouveau Testament, ni aucune copie du livre n’a été retrouvé parmi les manuscrits de la mer Morte. En revanche, le livre d’Esther est un grand outil d’encouragement et un message d'espoir pour peuple de Dieu. Il enseigne:
La souveraineté de Dieu
Même si le live d’Esther ne fait jamais mention du nom de Dieu, il est toutefois le «personnage central» du récit. Ce que certaines personnes pourraient appeler hasard ou coïncidence est en réalité le fruit de la «providence» et de la puissance de Dieu à l'œuvre. Voici quelques-unes des «coïncidences» de cette histoire:
Esther, une juive, de toutes les filles du royaume «parvint» à être élue reine.[3]
Mardochée «se trouva» au bon endroit à un moment favorable pour entendre un complot visant à exécuter le roi Assuérus. Il en informa Esther, qui le notifia au roi.[4]
Assuérus « ne pouvait» s’endormir la nuit qui précédait le jour où Esther avait prévu d’informer le roi du complot de Haman.[5]
De toutes les archives qui auraient pu être lues pour aider Assuérus à s'endormir, ce fut celle portant sur le service rendu au roi par Mardochée qui a été lue.[6]
Haman « entra » dans la chambre au l’instant même où le roi Assuérus pensa au moyen de récompenser Mardochée.[7]
Tout comme le Dieu souverain amena Ruth sur le champ de Boaz, ce même Dieu protégea son peuple en Perse. Mardochée vit la main de Dieu à l'œuvre: « Et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté?»[8]
L'importance de la fidélité
La fidélité des serviteurs de Dieu est soulignée tout au long du livre d'Esther. L'histoire d'Esther contient de nombreux parallèles à celle de Joseph. Les deux présentent un jeune marchant fidèlement avec Dieu dans un pays étranger. Les deux personnages sont élevés à des postes d'influence au sein de l’Etat. Dieu utilisa ces deux personnages pour préserver son peuple dans une période de détresse.
La fidélité d'Esther envers Dieu est visible tout au long de l'histoire. Sa déclaration, «Si je dois périr, je périrai»,[9] est un engagement de persévérance de rester fidèle dans ses responsabilités, peu importe les conséquences.
Le livre d'Esther souligne également la fidélité de Mardochée. À l’instar de Joseph et de Daniel, Mardochée est élevé dans une position d'influence ; laquelle position lui a permis de réaliser les desseins de Dieu.[10]
La vanité de la méchanceté
De nos jours, lors de la célébration de la fête de Pourim, on reproduit l’histoire d’Esther par des pièces de théâtre. Et à chaque fois que le nom de Haman est mentionné, le public se moque de cet ennemi du peuple de Dieu. Bien que la fête soit de plus en plus laïque et que ceux qui la célèbrent ne tiennent pas compte de la souveraineté de Dieu dans l'histoire, la célébration reflète en partie le message central du livre - la folie ou l'absurdité de la méchanceté.
Le roi Assuérus ainsi que Haman incarnent les bouffons de cette histoire. Assuérus, un souverain puissant sur 127 provinces, organisa un festin de 180 jours pour faire valoir sa richesse et son pouvoir, mais il ne pouvait pas diriger sa femme.
Haman réalisa que ses complots se retournèrent contre lui. Lui qui croyait qu’il allait être honoré, le voici désigné pour rendre hommage à son ennemi Mardochée.[11] Haman tenta d’exterminer les Juifs, mais il ne faisait que se détruire avec sa famille.[12] Comme les Proverbes le disent, « Dieu se moque des moqueurs. »[13]
[1] Assuérus est généralement connu sous son nom grec Xerxès Ier. Il dirigea la Perse de 486 à 465 av.J. C
[2] Pourim est une fête célébrée actuellement au mois de mars. Ce concept vient du mot pur ou «lots». Haman a choisi le jour de la destruction des Juifs en tirant au sort. À Pourim, les Juifs ont pour mission de célébrer leur délivrance de la main de leurs ennemis.
Esdras, Néhémie et Esther dans le Nouveau Testament
Le livre de 2 Rois se termine sur les récits de l’exil des Juifs, l’achèvement de la construction du temple, l’absence d’un roi sur le trône et aucun signe d'un Messie. La promesse faite à Abraham semblait absurde. Mais les livres d’Esdras et de Néhémie montrent le renouvellement de cette promesse. Et bien qu'il n’ait pas de roi, Israël retourna dans son pays et le terrain était prêt pour la venue du Messie. Le récit d’Esther est important, car comme l’histoire de Joseph du livre de Genèse, il révèle la façon dont Dieu a préservé la lignée messianique. Ces livres sont essentiels à la naissance du Messie même s’ils n’ont aucun écho dans le Nouveau Testament. A travers Esdras (un prêtre), Néhémie (un échanson) et Esther (la reine d'un pays païen), Dieu a préparé la voie pour la naissance de son Fils.
L’enseignement actuel des livres historiques
Au chapitre 4, nous avons vu que la Bible hébraïque utilise le titre «Anciens prophètes» pour désigner les livres historiques. Ce fait révèle que leur objectif était de transmettre le message de Dieu à son peuple. Chaque livre historique contient un message pour le monde actuel.
Les Juges, Samuel et les Rois démontrent le principe de la semence et de la moisson. Lorsque le peuple de Dieu restait fidèle à l'alliance, il expérimentait la bénédiction de Dieu. Mais il subit le jugement divin lorsqu’il la rejetait. Ce principe est parfois très mal appliqué dans l'église. Nous devons faire attention lorsque nous appliquons l'histoire de la nation d'Israël à un autre contexte. Certains interprètes ont utilisé ces livres pour enseigner qu’un chrétien qui obéit fidèlement à Dieu se voit garantir la prospérité financière et la santé physique. Pourtant, le livre de Job et les Psaumes de lamentations montrent que les hommes pieux peuvent souffrir. Toutefois, le principe de base reste vrai; l'approbation et la bénédiction de Dieu reposent sur ceux qui lui sont fidèles.
Les livres de Josué, de Ruth, de Néhémie et d’Esther montrent l’importance de la fidélité à Dieu. Dieu est souverain, par contre il agit à travers des instruments humains. Les deux vérités doivent être acceptées telle quelle si nous voulons rester fidèles à l'enseignement de la Parole de Dieu. Mardochée exprima cette vérité lorsqu'il dit à Esther: «car, si tu te tais maintenant, le secours et la délivrance surgiront d'autre part pour les Juifs, et toi et la maison de ton père vous périrez. Et qui sait si ce n'est pas pour un temps comme celui-ci que tu es parvenue à la royauté? »[1]Mardochée sut que Dieu est souverain; d’une certaine manière Dieu allait délivrer son peuple. Toutefois, Mardochée reconnut également qu’Esther eut une responsabilité de rester fidèle. Une citation attribuée à Ignace soutient que vous devriez «prier comme si tout dépendait de Dieu et travailler comme si tout dépendait de vous».
En quoi cela nous concerne actuellement? À l’instar de Josué, Ruth, Néhémie et Esther, nous devrions nous engager complètement au service de Dieu sans réserve. À l’instar de ces saints, nous devrions nous résigner à sa volonté, et garder un esprit d'abandon aux desseins de Dieu similaire à celui d’Esther. «Si je dois périr, je périrai.»
Enfin, les livres historiques transmettent un message d'espoir. Les livres d’Esdras, de Néhémie et des Chroniques montrent que même dans l'exil, Dieu n’abandonna jamais son peuple. Aujourd'hui, nous pouvons être convaincus que Dieu accomplira toujours ses desseins. Les livres historiques nous rappellent que la souveraineté de Dieu aboutira à l'accomplissement de sa volonté. Nous pouvons affronter l'avenir avec confiance. Dieu est au contrôle.
Stimulez votre compréhension avec les devoirs suivants:
(1) Choisissez l’une des tâches ci-dessous:
Option 1: Devoir de groupe
Lisez le livre de Néhémie et dressez une liste des principes de leadership. Vous pouvez commencer par les principes présentés dans ce chapitre, toutefois il y en a beaucoup plus dans le livre de Néhémie. Discutez des principes que vous trouvez en groupe. Montrez comment vous appliquerez ces principes dans votre ministère.
Option 2: Devoir individuel.
Choisissez-en un.
Rédigez un essai de deux pages maximum sur le «réveil» à partir d’Esdras et son réveil à Jérusalem.
Rédigez un essai de deux pages maximum sur le «leadership spirituel» à partir du modèle de Néhémie. Mentionnez-y au moins trois principes de leadership qui n’étaient pas présentés dans ce chapitre. Montrez comment vous allez appliquer ces principes dans votre ministère.
Rédigez un essai de deux pages maximum sur «La providence de Dieu» à partir du livre d’Esther.
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 6 Questions du test
1. Préciser les dates des principaux événements de la période de restauration.
Premier retour sous la direction de Zorobabel: __________________
Achèvement du temple: __________________
Les événements d'Esther: __________________
Deuxième retour dirigé par Esdras: __________________
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