Dans les versions françaises de la Bible, les livres partant de Josué à Esther sont connus sous l’appellation de «livres historiques». Ils racontent l'histoire d'Israël de la conquête de Canaan à la destruction de Jérusalem en 586 av. J.-C et du retour d’exil en 536 av. J.-C.
Dans la Bible hébraïque, la plupart de ces livres (Josué, Juges, Samuel et Rois) sont appelés «anciens prophètes». Un «prophète» transmet le message de Dieu au peuple. Les livres historiques sont bien plus que des histoires passionnantes de la vie nationale d’Israël; ils sont en effet une proclamation du message de Dieu à son peuple.
Dans Josué et Juges, Dieu montre qu'il récompense la fidélité de ses enfants et juge sans ménagement les infidèles. Dans les deux Rois, il révèle que l'exil était la conséquence directe de la désobéissance d'Israël, et dans Esdras et Néhémie, il rassure Israël qu'il n’a pas oublié Son peuple. Les livres historiques dépeignent à grands traits la fidélité de Dieu ainsi que sa «perpétuelle miséricorde» envers son peuple Israël.
Ces livres sont «une histoire intentionnelle». Ils montrent que Dieu est à l'œuvre dans l'histoire de l'alliance avec Israël. Pour cela, ces livres sont pertinents pour les lecteurs chrétiens actuels, car ils révèlent la façon dont Dieu s’active dans l'histoire humaine pour accomplir Ses desseins.
Les trois premiers livres historiques relatent le début de l'histoire d'Israël sous le régime théocratique (gouvernement dirigé par Dieu). Avec Moïse et Josué comme représentants de Dieu, lequel gouvernement a eu du succès. Toutefois, l’infidélité d’Israël à l’époque des juges a provoqué de graves problèmes sociaux. Une monarchie (état gouverné par un roi) était donc devenue nécessaire pour assurer l’unification de la nation.
Josué
Thème: La conquête de Canaan
La rédemption Israël de la servitude était la première étape du plan de Dieu pour son peuple, tandis que la possession de Canaan était la prochaine phase dans l'accomplissement de la promesse de Dieu à Abraham. Dans le livre de Josué, le guerrier divin amène Son peuple dans le repos promis. Le livre de Josué poursuit avec l'histoire amorcée dans l’Exode qui a été retardée par la désobéissance d'Israël dans le livre des Nombres.
Le livre de Josué montre que la fidélité de Dieu accompagnait Israël lorsque ce dernier marchait dans l’obéissance. L'obéissance à Dieu entraine inévitablement la bénédiction divine, principe enseigné dans le Deutéronome. L’évidence d’un tel principe se matérialisa lors de la prise de Jéricho ou de la bataille contre la coalition des rois dans Josué 10. La désobéissance à Dieu attire Son jugement, laquelle situation se manifesta à Aï. De cette façon, le livre de Josué est en quelque sorte une préfiguration de l'histoire ultérieure d'Israël.
Auteur et date
Les événements du livre de Josué se sont déroulés en 1405-1380 av. J.-C. Au cours de cette période, Canaan était sous une apparente domination égyptienne, car l'Égypte n’y exerçait pas un contrôle direct. De fait, les Cananéens se trouvaient dans l’incapacité de présenter une force unifiée contre l'attaque d'Israël.
Le livre de Josué a probablement été écrit peu de temps après les événements qui y sont relatés. Josué 24:26 soutient que Josué en est le principal auteur. Mais comme pour le Deutéronome, des ajouts postérieurs ont été faits en vue de raconter l’histoire de la mort de l'auteur.[1]
Vu d’ensemble de Josué
La conquête de Canaan: Josué 1-12
Préparation de la conquête (Josué 1-5)
Le livre de Josué s’amorce avec l'apparition de Dieu à Josué après la mort de Moïse. Dieu promit d'être avec Josué comme il l'avait été avec Moïse.
En prévision de la conquête, Josué envoya deux espions en vue d’explorer le pays, précisément Jéricho. Les espions furent protégés par une prostituée de la ville nommée Rahab. Elle demanda aux espions d’assurer sa protection quand Israël aurait conquis la ville. Par cet acte, Elle témoigna de sa foi au Dieu d'Israël. Cette prostituée païenne qui hérita des promesses faites à Israël et, par delà, fut un ancêtre du Messie, est un exemple frappant de quelqu’un ayant obtenu le salut par la grâce et par le moyen de la foi dans l'Ancien Testament.[2]
Loin de permettre à Israël de pénétrer Canaan par le sud (la voie la plus directe), Dieu demanda à Josué de traverser le Jourdain avec les tribus. Ce miracle imitant la traversée de la mer Rouge avec Moïse, confirmait que Josué était le leader élu de Dieu pour son peuple.[3]
Après la traversée du Jourdain, Josué réinstitua deux symboles commémoratifs de l'alliance. Il procéda d’abord à la circoncision de tous les males, car Israël avait négligé cette pratique pendant les années d'errance dans le désert. Secondement, il célébra la Pâque pour la première fois dans la Terre promise.
La conquête du pays (Josué 6-12)
La conquête de Canaan montre que la fidélité d’Israël envers Dieu était primordiale dans l’obtention de la victoire sur les ennemis. En obéissant aux injonctions divines de faire le tour de Jéricho, Israël remporta une éclatante victoire. En revanche, à cause du péché d'Acan, Israël subit une défaite spectaculaire devant Aï, une ville bien inférieure à Jéricho. Mais après qu'Acan eut été puni, Dieu donna la victoire à Israël sur Aï puis sur Bethel.
L'histoire des gabaonites sert d'avertissement aux dirigeants. Le plan de Dieu prévoyait l’anéantissement total de tous les cananéens. Mais les dirigeants de Gabaon, une ville de Canaan, eurent recours à la tromperie et prétendirent de venir de très loin. Sans chercher la direction de Dieu, Josué conclut une alliance avec les Gabaonites.[4] Les conséquences de cette mauvaise décision causèrent des souffrances à Israël des centaines d’années plus tard sous le règne de David.[5]
La conséquence immédiate de ce traité fut l’attaque des rois cananéens du sud des Gabaonites. A cause du traité, Israël est venu à la rescousse de Gabaon. Dieu s'est battu pour le compte d'Israël et le jour où le «soleil s'est arrêté», Dieu fit pleuvoir des pierres de grêle sur les ennemis d'Israël. Le thème puissance de Dieu au nom de son peuple est repris tout au long de Josué 10:
«L’Eternel les mit en déroute»;
«l'Éternel fit tomber du ciel sur eux de grosses pierres»;
«l'Éternel livra les Amoréens»;
«car l'Éternel, le Dieu d'Israël, combattait pour Israël», etc.
Israël obtint la victoire sur les Cananéens non par leur propre force, mais par la puissance de l’Éternel.
Josué 11 raconte l’histoire de la victoire d’Israël sur le nord de Canaan. À la fin de Josué 12, Israël contrôle la majeure partie du pays de Canaan après sept ans de conquête.
La colonisation de Canaan: Josué 13-24
Partage du territoire (Josué 13-21)
Alors qu'Israël exerçait maintenant un contrôle effectif sur le territoire, il y avait des groupes de résistance de la part des peuples autochtones. Les tribus avaient la responsabilité de poursuivre et de parfaire la conquête sur le territoire qui leur était échu en héritage. Pourtant, selon le livre des juges, ils ont failli à cette mission.
Josué 14-19 raconte l’histoire de la division du pays entre les tribus. L’attribution de six «villes de refuge» et de quarante-huit villes aux Lévites a été d’une importance particulière pour l’histoire d’Israël. Les villes de refuge fournissaient une protection à une personne qui avait commis accidentellement un meurtre.[6]Une personne qui fuyait dans une ville de refuge était protégée de la vengeance injuste de la famille de sa victime. Par ailleurs, le fait que le meurtrier ait dû rester dans la ville de refuge jusqu'à la mort du souverain sacrificateur, souligne l’importance de la vie humaine dans la loi mosaïque qui ne minimisait point même un meurtre involontaire.
Les Lévites ne reçurent pas reçu d'héritage foncier. Au contraire, la tribu de Lévi fut dispersée dans tout le pays, afin de vivre parmi tout le peuple et de fournir une orientation spirituelle à tout Israël.
Le service de Dieu dans la terre promise (Josué 22-24)
Cette section est introduite avec une histoire illustrant l'unité de la nation. Israël n'était pas une confédération de tribus indépendantes. Les douze tribus d’Israël formaient une seule nation servant un Dieu unique. Josué 23-24 constitue le dernier défi de Josué pour le peuple. Dans des scènes qui rappellent les derniers discours de Moïse dans le Deutéronome, Josué appelle le peuple d'Israël à réaffirmer son engagement envers Dieu lors d'une cérémonie de renouvellement de l'alliance. Le livre se termine avec le récit de la mort de Josué à l'âge de 110 ans.
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À la fin du livre de Deutéronome, Moïse désigna Josué comme le futur leader de la nation et lui transféra son titrede capitaine. La fin du livre de Josué ne contient pas un transfert de leadership clair de Josué à un autre. Au contraire, dans une énoncée relative aux problèmes à venir chez les juges, l’auteur déclare qu’«Israël servit l'Éternel pendant toute la vie de Josué, et pendant toute la vie des anciens qui survécurent à Josué et qui connaissaient tout ce que l'Éternel avait fait en faveur d'Israël.»[7] L’introduction du livre des Juges montre que les valeurs de Josué n'ont pas été transmises à la prochaine génération.
Deutéronome
Josué
Se termine avec le renouvellement de l’alliance (29-32)
Se termine par un renouvellement de l’alliance (23-24)
Se termine avec la mort d'un grand chef, Moïse
Se termine par la mort d'un grand chef, Josué
Dispositions pour le transfert de leadership
Aucune disposition pour le transfert de leadership
La guerre de Yahvé ou guerre sainte, est régie par Deutéronome 20. Ce chapitre donne des directives sur la façon dont Israël doit se comporter dans la guerre.
Ces dernières années, deux facteurs ont conduit à de nouvelles discussions sur l’ordre de Dieu relatif à l’extermination des Cananéens. Premièrement, les incrédules invoquent cet ordre dans le but de montrer que l’Eternel est une divinité impitoyable qui devrait être condamnée et non vénérée. Deuxièmement, la montée du djihad islamique, l’holocauste et les génocides survenues dans des pays comme le Rwanda et la Bosnie ont poussé certains chrétiens à se demander: «Le djihad n’est-il pas similaire à la guerre sainte commandée à Josué? L'Ancien Testament était-il coupable des mêmes atrocités commises actuellement au nom d'Allah?
Bien que cette question surpasse le cadre d'une courte enquête, quelques principes doivent être pris en compte lors de l'étude de Josué.[1]
1. La guerre de Yahvé reflète la justice de Dieu. Les Cananéens (comme tout le monde d’ailleurs) étaient des pécheurs passibles du jugement impartial de Dieu. On peut dire que la surprise n’est pas la destruction des Cananéens par Dieu, mais la préservation de la race humaine.[2] Tous les humains en général méritent de subir le jugement de Dieu.
Le témoignage de Rahab aux espions israélites montre que les cananéens avaient entendu parler de la puissance de Dieu.[3] Par contre, à l'exception de Rahab, aucun cananéen ne s'est repenti ni s'est tourné vers Dieu. La volonté de Dieu d'épargner Rahab (et Ninive dans une génération ultérieure) montre que la repentance des cananéens aurait pu déboucher sur la miséricorde de Dieu.
2. La guerre de Yahvé révèle par ailleurs la souveraineté de Dieu sur la terre. La Terre Promise (comme toute la Terre) appartient à Dieu. Dieu ne « spoliait» pas le pays des cananéens; la terre appartenait déjà à Dieu qui pouvait donc la confier à quiconque selon son bon plaisir. Dans l'ancien Proche-Orient, tout conflit était vu comme une guerre sainte, un combat entre les dieux.[4] Ainsi, avec les plaies d’Égypte, l’Éternel montra que sa puissance surpasse celle des dieux de l'Égypte. En détruisant les villes cananéennes, l’Eternel s'est révélé supérieur aux dieux des cananéens. La guerre d'Israël contre les cananéens était une guerre contre les dieux de Canaan. En conséquence, la victoire d'Israël fit valoir la souveraineté de Dieu sur le monde entier.
3. La guerre de Yahvé reflète également la sainteté de Dieu qui voulait protéger son peuple de la corruption de l'idolâtrie cananéenne. La gravité d’une telle réalité est visible dans le livre des Juges; Israël fut bientôt attiré par les dieux des cananéens rescapés. L’anéantissement des cananéens était l’unique moyen qui permettrait de protéger Israël de l'apostasie. La guerre sainte de Josué enseigna à Israël et aux nations la sainteté de Dieu.
4. La guerre de Yahvé reflète l'amour de Dieu. De Genèse 3:15 au reste de l'Ancien Testament, le but de Dieu s’inscrivait dans son plan d'envoyer le Messie à travers la postérité d'Abraham qui fut l’objet d’une bénédiction spéciale pour toutes les nations. Pour atteindre ce but, Dieu doit protéger la nation d'Israël de la corruption de l'idolâtrie cananéenne. Aussi difficile que cela puisse paraître, la destruction des cananéens reflète le dessein d'amour de Dieu pour tous.
La guerre de Yahvé s’est déroulée à un moment précis de l'histoire, mais elle ne peut être en rien constituée un modèle pour les chrétiens actuels, ni tenue comme un argument en faveur les multiples atrocités commises actuellement au nom de la religion. La loi mosaïque établissait nettement une ligne de démarcation entre les guerres menées à l'extérieur de la Terre promise et celles menées à l'intérieur du pays. Personne n'est aujourd'hui à la place d'Israël au moment de la conquête de Canaan.[5] Comme il a été examiné dans «La loi à a loupe», il faut lire Josué dans la perspective de la venue du Christ.
En fin de compte, en réponse aux incrédules, il convient de noter que cette guerre ne relevait de l’ordre d’une purification ethnique. C’était plutôt une guerre religieuse menée contre l'idolâtrie. Il n’y a pas de «neutralité» vis-à-vis de Dieu; soit on se tourne vers Dieu avec foi ou on le rejette en rébellion. Mais tous ceux qui rejettent Dieu (et dans l'Ancien Testament et dans le Nouveau Testament) subissent inévitablement le jugement divin.
Au fil du temps, Israël embrassa l'idolâtrie. En conséquence, Dieu déclara la guerre à son propre peuple.[6] La guerre contre les ananéens fut très violente, sans être pour autant un génocide. Aussi inconfortable que cela puisse nous rendre, la guerre de Josué reflétait l’image d'un Dieu saint, juste et d’amour qui n'excuse pas le péché.
[1] Pour plus d'informations sur cette question, lisez:
Stanley Gundry, Show Them No Mercy: Four Views on God and Canaanite Genocide, Zondervan, 2003.
Paul Copan, Is God a Moral Monster?: Making Sense of the Old Testament God, Baker Books, 2011.
[2] Daniel Gard in Stanley Gundry, Show Them No Mercy: Four Views on God and Canaanite Genocide, Zondervan, 2003, p. 140.
[4] Des œuvres d’art datant de la période antique trouvées en Assyrie dépeignent à la fois le roi et le dieu assyrien Ashur tirant un arc pour combattre les ennemis de l'Assyrie. Une victoire du roi assyrien était considérée comme une victoire d’Ashur. Voir aussi 1 Sam. 5: 2 où les Philistins interprètent leur victoire sur Israël comme celle de Dagon sur Jéhovah.
Le livre des Juges commence avec la participation des tribus à la conquête de Canaan et se termine avec les tribus qui se sont engagées dans une guerre civile, suite à un terrible crime commis par des membres de la tribu de Benjamin. Le livre des Juges s’introduit avec l’histoire du peuple qui était au service de Dieu et conclut sur un récit mettant en évidence l'apostasie religieuse et la crise sociale.
La cause du déclin d'Israël est résumée dans Juges 2:6-11. Après les grandes victoires enregistrées dans le livre de Josué et à la suite du renouvellement de l'alliance à la fin dudit livre, les juges montrent avec quelle rapidité Israël est tombé dans l'apostasie. À sept reprises, «Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Éternel».[1]
Quelle était la cause de ce grand déclin? Le livre des Juges répond à cette question par deux affirmations.[2] En premier lieu, «il n'y avait point de roi en Israël». Le livre des Juges a probablement été écrit au début de la monarchie, montrant la nécessité d'unifier la nation sous l’obédience d’un roi. En second lieu, «chacun faisait ce qui lui semblait bon». Il est préférable qu’une nation soit unie dans une sincère obéissance à Dieu, au lieu que chacun suit sa propre voie.
Le but du livre des Juges est de montrer les conséquences de la désobéissance d'Israël. À maintes reprises, les Juges affirment que Dieu a «vendu» Israël à ses ennemis à cause du péché de la nation péché. Les malédictions de Deutéronome 27-28 sont accomplies dans le livre des Juges.
Auteur et date
Les événements du livre des Juges couvrent probablement les années 1380-1050 av. J.-C. Le livre ne révèle pas son auteur, bien que la tradition juive soutienne qu’il fut rédigé par Samuel. Ce livre fut probablement écrit au début de la monarchie, avant que David ne s'empare de Jérusalem de la main Jébuséens.[3]
Qu'est-ce qu'un juge?
Un «juge» n’était nullement une autorité investie d’une certaine légitimité comme on l’aurait imaginé de nos jours. Il n'était pas non plus une autorité politique au même titre qu’un roi ou un leader religieux, comme un prêtre. Les juges étaient des chefs militaires investis de la puissance de Dieu pour délivrer le peuple de l'oppression. Généralement, leur influence se limitait à quelques tribus, et ne s’étendait pas sur la nation entière. La période des juges s'est probablement marquée par une simultanéité de direction de la part de juges. Tel juge se trouvait à la tête d’une tribu ou d’un groupe de tribus, tandis qu'un autre juge dominait pendant la même période sur une autre tribu ou un groupe de tribus.
Vue d'ensemble du livre des Juges
Les origines de la désobéissance d'Israël (Juges 1: 1 - 3: 6)
Au temps des juges, le territoire montagneux de Canaan était sous le contrôle des tribus israéliennes, alors que les régions côtières étaient sous la domination des cananéens. Israël ne réussit pas à achever la conquête amorcée sous Josué. Les Juges fournissent deux raisons qui expliquent l’inachèvement de la conquête. Juges 1:19 présente une raison purement humaine, «Juda ne put chasser les habitants de la plaine, parce qu'ils avaient des chars de fer». D'un point de vue humain, les cananéens étaient plus puissants que Juda.
En revanche, on pourrait se demander: «Dieu n'est-il pas plus puissant que les chars des cananéens?» Juges 2 présente une autre raison bien plus profonde qui explique le caractère inachevé de la conquête. Même au temps de la conquête, Israël ne marchait pas dans l’obéissance totale à Dieu. En conséquence, Dieu jugea la désobéissance d’Israël en laissant dans le pays certains habitants qui, «seront à vos côtés» pour l’éprouver.[4]
Cycles de désobéissance et de libération (Juges 3: 7 - 16:31)
Ces chapitres décrivent six cycles de désobéissance et de libération. Le modèle est introduit dans Juges 2 puis illustré dans la vie des juges. Six fois:
«Les enfants d'Israël firent ce qui déplaît à l'Éternel ».
L’Eternel « les vendit entre les mains de leurs ennemis. »
Ils «furent très affligés» et crièrent à l’Éternel.
L’Eternel suscita un juge, «afin qu'ils les délivrassent de la main de ceux qui les pillaient».[5]
Le livre des Juges fait état d’une diminution constante de la qualité des juges. Rien de négatif n’est dit à propos du premier juge Othniel: «L'esprit de l'Éternel fut sur lui» et il fut utilisé par Dieu pour délivrer Israël.[6] Par contre, les juges qui le succédèrent ne parvinrent pas à se conformer au modèle d'Othniel. Ehud remporta la victoire par la ruse.[7] Débora était de toute évidence une dirigeante fidèle, mais son chant de victoire révèle que la nation était divisée en factions rivales.[8]
Il prit du temps à Gédéon pour croire dans la mission de Dieu. De plus, il sollicita à trois reprises un miracle de confirmation de la vocation. Par la suite, il fit tomber Israël dans l’idolâtrie.[9]
Contrairement aux juges précédents, il n'y a aucune information soutenant que Jephté fut suscité par l’Éternel. Mais il fut choisit pour être chef par le peuple de Galaad. Jephté considère Dieu comme une divinité avec laquelle il peut conclure un marché et fait un vœu insensé en vue de gagner sa faveur.[10]
Samson, le dernier des juges, n’est qu’une pâle image de l'idéal de Dieu pour un dirigeant. Il rompit ses vœux de nazaréens et se rendit coupable d'union immorale avec des femmes cananéennes. En fin de compte, Samson eut plus de succès dans sa mort que durant toute sa vie entière.[11]
Dieu utilisa les juges pour délivrer son peuple. Mais, une étude du livre des Juges révèle que la nation déclinait progressivement dans l’apostasie spirituelle, l’immoralité et dans une crise sociale.
L'effondrement de la société israélienne (Juges 17-21)
Le livre des Juges se termine avec deux histoires qui montrent l'effondrement de la société israélienne. L'histoire de la tribu de Dan qui prenait les idoles domestiques de Michée et de son prêtre montre l'effondrement de la vie spirituelle du peuple.[12] Israël est maintenant coupable d’idolâtrie, le même péché qui a provoqué le jugement de Dieu sur les Cananéens. Qu’est ce qui était à la base de ce déclin spirituel? « En ce temps-là, il n'y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon.»[13]
L'histoire horrible du viol et du meurtre de la concubine du lévite rappelle l'histoire de Sodome et de Gomorrhe. Israël est coupable des mêmes péchés sexuels et de la même violence que les Cananéens. En réaction au crime de la tribu de Benjamin une guerre civile éclata en Israël. Mais qu’est ce qui était à la base de ce déclin moral et social? « En ce temps-là, il n'y avait point de roi en Israël. Chacun faisait ce qui lui semblait bon »[14]
L'importance du livre de Ruth dans l'histoire de l'Ancien Testament est doublement exprimée dans l’Écriture. De prime abord, l'histoire de Ruth eut lieu «du temps des juges».[1]Cette histoire laisse comprendre qu’il y avait une jeune femme qui marchait fidèlement avec Dieu dans une période d'apostasie religieuse. Pourtant, ce modèle de vertu était une Moabite. Tandis que le peuple d'Israël plongeait dans le chaos qu’on vient de voir à la fin des Juges, une Moabite marchait fidèlement avec Dieu.
En second lieu, Boaz et Ruth eurent un fils, et « les voisines l'appelèrent Obed. Ce fut le père d'Isaï père de David. » [2]En tant qu'arrière-grand-mère de David, Ruth occupe une place de choix dans l'histoire nationale d'Israël.
Ruth: un drame en quatre actes
Acte 1: Naomi et Ruth retournent à Bethléem (Ruth 1)
Le récit de Ruth est raconté sous la forme d'une brève histoire dans laquelle les personnages et le contexte sont brièvement présentés. La période est « du temps des juges. » Les régions sont Bethléem et Moab. Les personnages principaux sont des Israélites ordinaires et des Moabites.
Elimélec et sa famille se rendent à Moab dans le but d’échapper à une famine en Juda. Ils y habitent pendant dix ans, période au cours de laquelle les deux fils d'Elimélec épousent des moabites. Les trois hommes meurent à Moab, et Naomi se prépare à rentrer seule à Bethléem.
Orpa, l'une des veuves, reste à Moab. Ruth, la seconde veuve, insiste pour revenir à Bethléem avec sa belle-mère. Dans une déclaration d'intention intemporelle, Ruth promet de vivre et de mourir avec Naomi et de servir le Dieu d'Israël.
Les deux femmes rentrent à Bethléem, mais Naomi avait tellement souffert qu'elle demande aux habitants de la ville de l'appeler Mara («Amère») au lieu de Naomi («Agréable»).
Acte 2: La rencontre entre Ruth et Boaz (Ruth 2)
A cause de la loi du glanage[3], Ruth pouvait collecter de la nourriture pour Naomi et pour elle-même. Il« arrive » qu’elle se trouve par hasard dans le champ de Boaz, un parent riche d'Elimélec, le beau-père de Ruth.
Lorsque Boaz voit Ruth travailler dans son champ, il prend des dispositions pour la protéger, et il lui fournit de l'orge supplémentaire. Bien qu'il puisse sembler que la rencontre entre Boaz et Ruth était un hasard, Naomi y reconnaît la main de Dieu.[4] Elle demande à Ruth de rester dans le champ de Boaz pendant les récoltes d'orge et de blé.
Acte 3: Ruth propose le mariage à Boaz (Ruth 3)
En tant que proche parent d'Elimélec, Boaz se trouve dans la position du «parent rédempteur», ainsi, accomplissant la tradition de mariage lévirat de l'Ancien Testament.[5]En Israël, tout terrain devait rester la propriété de la famille à laquelle il avait été attribué après la conquête. Si une famille était forcée de vendre une propriété pendant des périodes difficiles, le parent-rédempteur était responsable de la racheter et de la restituer à la famille d'origine. Dans l’espoir que Boaz assumerait cette responsabilité, Naomi élabora un plan selon lequel Ruth se proposerait en mariage à Boaz.
À travers un geste symbolique dans l'aire de battage de Boaz, Ruth se propose en mariage à Boaz. Ce dernier accepte volontiers la demande de Ruth, bien qu'il admette le fait qu'il existe un autre parent qui était plus proche que lui. Ce membre de la famille devrait être proposé la possibilité de racheter l'héritage de Naomi.
Acte 4: Boaz joue le rôle du parent-Rédempteur pour Ruth (Ruth 4)
Le lendemain matin, Boaz se rend à la porte de la ville où les affaires se déroulent habituellement. Lorsque le proche parent se présente, Boaz lui propose d’acheter le terrain qui avait appartenu à Elimélec. Ce parent anonyme voulait bien racheter la propriété, mais lorsque Boaz lui dit qu'il doit épouser Ruth dans le cadre de la rédemption, le parent ne veut pas «gâcher» son propre héritage. S'il épouse Ruth, les enfants de cette union porteront le nom et l'héritage de l’ex mari de Ruth. Cela pourrait détruire son propre patrimoine et affecter l'héritage de ses enfants. Pour protéger sa succession, le parent refuse cette opportunité.
Cela permet à Boaz et à Ruth de se marier. Dieu leur donne un fils, et Naomi devient le personnage central à la fin du livre. Elle avait perdu ses deux fils. Maintenant elle tient dans ses bras le fils de Ruth et de Boaz.
Comme Esther, l’histoire de Ruth met en scène une femme fidèle dans une situation difficile. Le livre de Ruth montre la souveraineté de Dieu dans ce qui semble être un hasard. Ruth devient l'arrière-grand-mère de David, et enfin, un ancêtre de Jésus-Christ.
[5] Le mariage de lévirat était un mariage entre un proche parent et la veuve d'un homme décédé dans le but maintenir le nom et l'héritage du premier mari. Le parent anonyme de Ruth 4: 6 ne veut pas épouser Ruth, car cela nuirait à ses droits en matière d'héritage.
Conclusion
Josué - Ruth dans le Nouveau Testament
Jésus est l’appellation grecque du Nouveau Testament du nom hébreu Josué. Tandis que Josué dirigeait le peuple de Dieu d'Égypte à Canaan, Jésus conduisait le peuple de Dieu hors de l'esclavage et lui accorde un repos sabbatique.[1]
En dépit du déclin de la société israélienne, il y a des juges qui sont désignés comme des héros de foi en Hébreux 11. Gédéon, Barak, Jephté et même Samson sont honorés à cause de leur foi en Dieu. Bien que ces hommes n'aient pas toujours été à la hauteur de leurs responsabilités, Dieu a œuvré à travers eux pour atteindre ses objectifs.
Ruth est l'une des quatre femmes mentionnées dans la généalogie de Jésus.[2] La fidélité de cette veuve Moabite lui a valu une place dans la lignée du Messie. Il existe plusieurs similitudes entre les histoires de Ruth et de Marie. Les deux impliquent une naissance à Bethléem. Les deux sont des femmes n’ayant pas un grand prestige (une Moabites et une jeune fille non mariée qui tombe enceinte) qui mettaient toute leur foi en Dieu. Ces deux femmes montrent que Dieu bénit ceux qui lui sont fidèles.
Ces livres démontrent les principes de la loi de la semence et de la moisson introduits dans le Deutéronome. Josué et Ruth montrent que Dieu bénisse ceux qui sont fidèles à lui. Les Juges prouvent que Dieu juge sévèrement les désobéissants.
L’enseignement de Josué - Ruth aujourd'hui
Dans les pays touchés par des conflits entre l'Islam et le Christianisme, la question de la guerre sainte continue de hanter l'Église. Les chrétiens de ces pays devraient étudier attentivement les principes énoncés dans «Un regard sur la guerre sainte» à la lumière des conflits actuels.
À une plus grande échelle, les chrétiens actuels font face aux problématiques de fidélité et d’infidélité auxquels ont été confrontés Josué, Ruth et le peuple de l’époque des Juges. Actuellement, nous ne sommes plus sous la théocratie. La réponse de Dieu n’est pas toujours évidente ni visible comme elle l’était du temps de l’Ancien Testament. Toutefois, ceci ne signifie pas que l’infidélité n’est pas jugée ou que la fidélité n’est pas récompensée. Les modèles retrouvés dans la personne de Josué et de Ruth, ainsi que le mauvais exemple de Samson, rappellent que Dieu est toujours à la recherche d’un peuple qui lui soit fidèle.
Stimulez votre compréhension avec les exercices suivants:
(1) Choisissez l’une des tâches ci-dessous:
Option 1: Devoir de groupe
Choisissez un membre du groupe pour étudier chacun des juges suivants: Gédéon, Deborah, Jephté et Samson. Discutez des forces et des faiblesses de chacun de ces juges.
Option 2: Devoir individuel
Rédigez un sermon sur la vie d'un des juges. Montrez comment Dieu a agi par l'intermédiaire de ce juge pour atteindre Ses objectifs.
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 4 Questions du test
1. Quel est le nom des livres historiques de la Bible hébraïque?
2. Définissez « théocratie ».
3. Énoncez le thème de chaque livre de la Bible hébraïque:
4. Quelles sont les deux sections principales de Josué ?
5. Quel est le but ultime du livre de Josué?
6. Quel était le but des villes de refuge?
7. Citez quatre éléments à prendre en compte dans le cadre d’une étude de la guerre de Yahvé dans le livre de Josué.
8. Quel est le but principal du livre des Juges?
9. Quelles sont les quatre étapes du cycle d'apostasie et de délivrance dans le livre des Juges?
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