Les douze derniers livres de l'Ancien Testament se nomment les prophètes mineurs. Dans le canon juif, ces livres forment un rouleau appelé «Le livre des douze».
Vu que ces livres sont moins volumineux que ceux des prophètes majeurs, certains lecteurs sous-estiment leur importance. Cependant, le message ou l’influence de ces prophètes n'était nullement «mineurs». Ce terme leur est attribué en raison du volume des livres et non en fonction du message. Le message de ces prophètes eut une influence majeure sur l’Israël antique ainsi que Juda, et il est toujours pertinent pour l'Église aujourd'hui.
Dates approximatives des prophètes mineurs
8ème siècle
Jonas, Amos, Osée, Michée
7ème siècle
Nahum, Sophonie, Habacuc
6ème siècle
Abdias, Aggée, Zacharie
5ème siècle
Malachie, Joël (probable)
Osée: L’affliction de Dieu pour son peuple
Coup d’œil sur Osée
Auteur
Osée
Destinataire
Le royaume du Nord
Date
Vers la moitié de 8ème siècle
Thème
L’affliction de Dieu
But
Exposer au peuple son adultère spirituel
L’Évangile dans le livre de Osée
Le contre coup à l’adultère spirituel d’Israël serait un retour à Dieu et au roi davidique (Osée 3: 5). Cela se produira au temps du Messie lorsque le Roi éternel, Jésus, réunira tous les fidèles sous son règne.
Contexte historique d'Osée
Osée et Amos étaient des prophètes du royaume du Nord au 8ème siècle.[1] Ils étaient contemporains d'Ésaïe qui exerçait son ministère en Juda.
Au début du 8ème siècle avant notre ère, Jéroboam II était roi du royaume du Nord. Ce fut une période très prospère pour Israël. La menace d’une éventuelle invasion assyrienne fut temporairement écartée en raison des conflits internes que l’Assyrie devait réprimer. Israël en profita pour agrandir son territoire et faire des échanges commerciaux avec ses voisins. Israël et Juda occupaient durant cette période tous les territoires qui étaient sous le contrôle d’Israël du temps du roi David.
Malheureusement, la prospérité économique de la nation ne provoqua pas le progrès spirituel. Spirituellement, Israël s’était apostasié, il se mettait à adorer simultanément l'Éternel et Baal.[2]
Le ministère d’Osée débuta sans doute vers la fin du règne de Jéroboam II. À ce moment, l’Assyrie était en train de regagner du terrain et serait sous peu un empire mondial sous Tiglath-Piléser III. Dans quelques années, il conquerrait Samarie et détruirait le royaume du nord.
But du livre d'Osée
Osée prêcha contre l'adultère spirituel d'Israël et avertit le peuple que le culte de Baal attirerait certainement le jugement de Dieu. Il expose également l’amertume de Dieu pour son peuple à cause de l'infidélité d'Israël.
► La Bible utilise fréquemment la métaphore du mariage pour décrire la relation de Dieu avec son peuple. Si le mariage humain est modelé sur la relation de Dieu avec son peuple, quel enseignement peut-on en tirer propos du mariage?
Les thèmes majeurs du livre d’Osée
L’adultère spirituel
Le mariage symbolise dans toute la Bible la relation de Dieu avec son peuple, car c’est un engagement à vie entre un homme et une femme. De fait, l’alliance que Dieu avait conclue avec Israël était éternelle. Il appert que le mariage et l'alliance avec Dieu sont des relations exclusives. De même qu’un époux ou une épouse ne doit jamais être infidèle envers son conjoint, le peuple de Dieu ne peut s’arroger le droit d’être infidèle envers Dieu. Le livre d’Osée montre qu'Israël était coupable d'adultère spirituel avec d'autres dieux, autant que l’était une femme mariée qui se tournait vers d'autres hommes.
Le langage symbolique d'Osée convient parfaitement aux pratiques idolâtres auxquelles s’adonnait Israël. Baal était la divinité de la moisson de Syrie et de la Palestine. Il était censé contrôler les précipitations, l'agriculture et la fertilité. Par conséquent, les adorateurs de Baal pratiquaient dans les sanctuaires païens une sorte de prostitution sacrée. Ils croyaient que leur comportement sexuel inciterait Baal à exaucer leurs prières avec des semences fertiles et de la pluie. L'acte symbolique d’Osée montre que le péché d'Israël avec ces prostituées sacrées résultait de prime abord de leur prostitution spirituelle.
Dieu ordonna à Osée d'épouser Gomer, une « femme qui se livre à la prostitution».[3] Certains commentateurs pensent que Gomer était déjà une prostituée avant ce mariage. Mais ceux qui ont du mal à accepter que Dieu serait à l’origine d’une telle union, croient que Dieu aurait ordonné à Osée d'épouser une femme qui devint infidèle par la suite. Une dernière catégorie de commentateurs croit que Gomer était un idolâtre qui représentait l'adultère spirituel de la nation. Quelle que soit l'interprétation attribuée à l'expression, l’infidélité de Gomer envers Osée symbolise l’infidélité d'Israël envers l'Éternel.
Même les noms des enfants d'Osée étaient prophétiques. Jizréel fut nommé d'après la vallée où l'Assyrie remporterait bientôt une victoire décisive sur Israël. Lo-Ruchama voulait dire «sans pitié», car Dieu n’aurait aucune pitié pour la nation rebelle, et Lo-Ammi voulait dire «pas mon peuple», car Dieu rejetterait la nation qui se tournait vers d'autres dieux.
La famille d’Osée
Gomer
image de l’adultère spirituel d’Israël
Jizréel
la vallée où Assyrie l’emportera sur Israël
Lo-Ruhamah
sans pitié
Lo-Ammi
pas mon peuple
Après que Gomer fut tombée en disgrâce et devint une esclave à cause de son infidélité, Dieu ordonna à Osée de la racheter. Cet acte symbolisait la restauration et le retour du peuple après que ses faux dieux l’auraient livré à la désolation.
Le procès de Dieu contre Israël
Dans la leçon 10, nous avons examiné le procès prophétique dans lequel Dieu avait accusé Israël d'être infidèle envers l'alliance. Ce genre de procès est utilisé dans Osée 4-5 qui rapporte les accusations de Dieu contre Israël.
Osée avertit qu'Israël ne connaît plus vraiment Dieu. En hébreu, la «connaissance» est plus qu'une conscience intellectuelle; c'est un terme de relation. Connaître quelqu'un signifie donc avoir une relation intime avec lui. Israël ne connaissait plus Dieu, car il rejetait la loi de Dieu et ses prophètes. Par conséquent, il se «détruit parce qu’il lui manque la connaissance».[4] Il échangea la connaissance de l’Éternel en faveur de celle de Baal.
L'espoir de restauration
Osée termine son message comme bien d’autres prophètes, avec la promesse de la restauration d’Israël dans le cas d’un éventuel abandon de son adultère spirituel et d’un retour à Jéhovah. L’amour de Dieu pour Israël fit sortir ce dernier en Egypte, mais à présent, il cherchait à le restaurer pleinement.
Osée 14 comprend un appel à la repentance et la promesse de la guérison. Bien qu'Israël espère que l'Assyrie deviendra son alliée, mais cette nation sera son pire ennemi. Cependant, si Israël se repente, Dieu lui fit dont cette promesse: « Je réparerai leur infidélité, J'aurai pour eux un amour sincère.»[5] Dieu doit juger Israël pour son péché, mais il a également offert l'espoir d'une restauration.
Osée dans le Nouveau Testament
Osée est cité à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament. Matthieu a montré que le retour de Jésus d'Égypte était un accomplissement d'une prophétie d’Osée.[6]Se servant des paroles d'Osée, Jésus rappela à ses ennemis que la miséricorde est plus importante que le sacrifice.[7] Paul se référait à Osée lorsqu’il disait que Dieu se forme un peuple comprenant à la fois des Juifs et des Gentils.[8] La connaissance de Dieu (le savoir qu'Israël avait négligé) allait bientôt être accessible aux Gentils.
[1] Osée fait référence au royaume d'Ephraïm au nord du royaume d'Israël trente-cinq fois.
[2] Le terme pour associer le culte de Jéhovah et d'autres dieux est «syncrétisme». C'était un problème récurrent pour Israël, comme le culte du veau d'or dans Exode 32 et lorsque Salomon se mit à vénérer les dieux de ses femmes étrangères.
[3] Os 1: 2 BDS. Dans le reste de l'Ancien Testament, cette phrase indique l'infidélité présente ou passée; il ne pointe jamais l'infidélité future. Cela fournit un certain soutien à la première interprétation du commandement de Dieu.
Prédire le jour du Seigneur et le temps de la restauration
L’Évangile dans le livre de Joël
La promesse de l’effusion de l’Esprit a été accomplie à la Pentecôte.
Contexte historique du livre de Joël
Joël exerça son ministère peu de temps après une terrible invasion de sauterelles. Dans la prophétie de Joël, cette catastrophe naturelle représente métaphoriquement le «jour du Seigneur » qui est un jour de jugement à venir.
On sait peu de choses sur le prophète Joël si ce n'est que son nom (qui signifie «Jéhovah est Dieu») et celui de son père (Pethuel).
Même la date du livre est incertaine; il n'y a aucun événement historique qui corrobore une date précise. Toutefois, puisque Joël ne mentionne ni le royaume du nord ni le nom d’un roi de Juda, il est probable que Joël ait prêché après le retour de l'exil. Cependant, ce sujet ne fait pas l’unanimité parmi les érudits bibliques.
But de Joël
Le message de Joël interpela Juda à revenir à Dieu en évoquant l’invasion de sauterelles qui symbolisa le jugement à venir sur les rebelles. Cependant, Joël prophétisa également un jour de restauration pour les fidèles.
Thèmes du livre de Joël
Une plaie de sauterelles et le jour du Seigneur (Joël 1: 1–2: 17)
Joël 1: 2–2: 17 est une plainte au sujet d'une invasion de sauterelles. Cette peste était pire que tout ce qu’on avait vu jusque-là. C'était comme une armée qui détruisit le pays.
La plaie de sauterelle était un signe avant coureur de quelque chose de pire. Au lieu d'être un temps de restauration, le jour du Seigneur serait un temps de jugement sur le peuple de Dieu s'il ne se repentait pas. Il ne suffisait pas de « déchirer vos vêtements» en signes extérieurs, la vraie repentance doit venir du cœur. Si le peuple se tournait vers Dieu, il trouverait qu'«il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et il se repent des maux qu’il envoie».[1]
Un message prophétique pour l'avenir (Joël 2: 18-3: 21)
La promesse de restauration de Dieu suit immédiatement celui du jugement. Dieu restaurera d’abord le pays et «les années qu’ont dévorées la sauterelle».[2] Ensuite, il les restaurera spirituellement.
De même que le fléau des sauterelles symbolisait le désastre spirituel qui rongeait la nation, la restauration physique de cette dernière était le symbole d'un réveil spirituel imminent, car Dieu allait répandre son Esprit toute chair.
Entre temps, toute la terre sera témoin de la souveraineté de Dieu. Les ennemis du peuple de Dieu seront punis tandis que Juda sera l’objet de la bénédiction divine.
Joël dans le Nouveau Testament
Joël promit que Dieu répandrait son Esprit sur toute chair. Cette effusion de l’Esprit de Dieu était plus que les réveils périodiques qu’a connus Israël. Il est évident que ces réveils retardèrent la chute finale d'Israël du plan de Dieu, mais ils se sont avérés être temporaires. En outre, c’étaient des réveils limités à la nation d’Israël.
Le prophète Joël attendait impatiemment ce jour où l'Esprit de Dieu serait répandu sur «toute chair». À la Pentecôte, Pierre a déclaré que la prophétie de Joël était en train de s'accomplir.[3] Après l'effusion du Saint-Esprit dans la chambre haute, les apôtres apportèrent l'Évangile à Jérusalem, à Judée, à Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre.
Ce réveil n'était pas donc temporaire. Au contraire, la promesse est toujours en train de s’accomplir par le biais du ministère de l'Église. Lorsque nous évangélisons et faisons des disciples, nous agissons avec l'assurance que l'Esprit de Dieu œuvre à travers nous en vue d’accomplir le dessein de Dieu pour l'humanité. L’Esprit de notre Seigneur est toujours répandu sur toute chair à travers son de l'Église.
Prophétiser le jugement de Dieu sur Israël à cause de ses iniquités – et envers Dieu et envers son prochain
L’Évangile dans le livre de Amos
À l’instar d’Amos, Jésus a démontré que l’amour pour Dieu (le premier grand commandement) doit se manifester dans l’amour du prochain (le second commandement). De son côté, l’épître de Jacques reprend de nombreux thèmes d’Amos.
Contexte historique d'Amos
Amos était un berger de Tékoa, une petite ville située au sud de Jérusalem. En été, les bergers emmenaient habituellement leurs troupeaux dans les plaines de la région. Pendant cette période de l’année, Amos cultivait également des sycomores.
Dieu chargea Amos de se rendre dans le royaume du Nord. Amos n'avait pas l’étoffe d'un prophète, car il était berger. Le pire, il n’inspirait pas confiance au peuple du Nord en tant qu’un prophète originaire de Juda.[1]
Le ministère d’Amos fut l’objet d’une opposition croissante du fait que le prophète prêcha un message de jugement à une époque où le royaume du Nord connaissait un succès économique et politique sans précédent. D’ailleurs, de nombreux Israélites croyaient que la prospérité matérielle était certainement la preuve de la bénédiction de Dieu. À leurs yeux, le message de jugement d'Amos était invalide à la lumière de la réussite évidente de la nation. Mais Amos restait fidèle à l'appel divin en leur délivrant le message de jugement de Dieu.
But du livre d'Amos
Amos a prophétisé le jugement contre une nation qui pataugeait dans l’opulence. Israël était sur le point d’affronter le jour du jugement en guise de connaitre un autre jour glorieux. Et un tel jugement de la part de Dieu serait le résultat du refus de la nation d'Israël de pratiquer la justice envers les couches inférieures de la société. La prédication d’Amos insiste que la justice est plus que le fait d’accomplir des rituels dans un temple; elle impose en fait à tous et chacun l’obligation de prodiguer des traitements équitables à son prochain.
Thèmes majeurs du livre d’Amos
Jugement (Amos 1: 1–9: 10)
La majeure partie du livre d'Amos est un message de jugement articulé autour des réponses de trois questions fondamentales:
De qui vient le jugement? Le prophète ne mentionne même pas l’Assyrie dans le livre. Il y montre que le jugement à venir est de Dieu. Ceci est visible dans la répétition de certains messages: «L’Éternel rugit … Ainsi parle l’Éternel … Je ne révoque pas arrêt … J’enverrai le feu… Je briserai les verrous de Damas ».[2]
Comment va venir le jugement? La famine, la sécheresse et la peste seront des instruments du jugement de Dieu.[3] L’Assyrie envahira le pays et le détruira aussi complètement lorsqu’un lion dévore un mouton, ne laissant qu’une jambe ou un bout d’oreille.[4] Les chefs de la nation seront emmenés captifs,[5] et le pays occupé.[6]
Pourquoi Dieu envoie-t-il ce jugement? Le jugement de Dieu est la conséquence du péché d'Israël. De toutes les nations, seuls Israël et Juda étaient connus de Dieu. La nation d’Israël jouissait donc tous les privilèges de l'alliance, mais elle négligeait les responsabilités qui en dépendaient. Dès lors, le Dieu qui la connaissait, allait la punir sévèrement.[7] Car toute alliance comporte à la fois des privilèges et des responsabilités.
La proclamation du jugement est donnée à travers une série de messages prophétiques et chaque section du livre présente le même message, mais sous une forme différente. Le message d'Amos comprend:
Des oracles de jugement contre les nations d’alentour (Amos 1–2)
Le discours de jugement d’Amos concerne d’abord des nations étrangères: Damas, Philistie et Tyr. Puis le prophète tourne son regard vers des nations qui étaient liés par le sang à Israël comme: Edom, Ammon et Moab. Ces nations avaient commis des crimes violents contre Israël. Enfin Amos expose les péchés spirituels de Juda qui abandonnait la loi de l’Éternel pour suivre des faux dieux.
Après avoir dénoncé les nations qui entouraient Israël, Amos s'attaque aux péchés du royaume du Nord. Jusqu’à présent, les auditeurs d'Amos auraient été d'accord avec son message. Cependant, avec ce détour inattendu, Amos proclame que le jour du Seigneur sera également un jour de jugement sur Israël. Ce dernier sera jugé à cause de ses péchés: l’oppression des faibles (ils vendent « le pauvre pour une paire de chaussures »[8]), les péchés sexuels et les célébrations païennes.
Des prophéties contre Israël (Amos 3–6)
Cette section est introduite par une série de questions du prophète pour illustrer le caractère équitable du jugement de Dieu sur Israël.[9] Le prophète compare ensuite l’iniquité d'Israël avec celle des Philistins et des Égyptiens,[10] puis il expose les péchés de groupes spécifiques au sein du peuple tels que: les femmes indulgentes de Samarie qui aiment faire des sacrifices tout en vivant dans le péché et les chefs arrogants qui se complaisent dans la richesse et une fausse sécurité.[11]
Au chapitre cinq, Amos se lamente sur Israël en chantant une élégie funèbre pour en pleurer les morts.[12] Malgré tous les avertissements, la nation d’Israël refusait de se repentir. Elle s'attendait à ce que Dieu juge les autres nations, mais n'a pas réalisé qu’elle sera également punie à cause de son péché.
Des visions de jugement (Amos 7: 1 - 9:10)
Dieu adonna à Amos cinq visions décrivant le jugement à venir. Amos vit:
Une invasion de sauterelles qui menaçait de détruire le pays. Le jugement de Dieu sur Israël était inévitable. Mais Amos intercéda en faveur d’Israël et Dieu renonça à ses intentions.
Une fournaise si ardente qu'elle assèche la mer Méditerranée. Une fois encore, Amos intercéda pour Israël et Dieu suspendit son jugement à nouveau.
Un fil à plomb servant à vérifier si un mur est parfaitement vertical. Mais une fois mesurée avec la norme de la justice divine, la nation d’Israël a été trouvée corrompue. A cause de cela, Dieu devait abattre le mur.
Un panier de fruits mûrs. Ce dernier illustrait la condition d'Israël. Le peuple était mûr pour un jugement immédiat. Les gens observaient le sabbat, mais le lendemain, ils trompaient leurs prochains. La vraie justice exige une vie d’honnêteté; les rituels religieux à eux seuls ne suffisent pas.
Dieu, se tenant à côté de l'autel, annonça le caractère irrévocable du jugement. Il n'y avait pas d'échappatoire. Le Seigneur reformula une promesse d’accompagnement de son peuple en une sentence mortelle quand il a dit: «Je dirigerai contre eux mes regards pour faire du mal et non du bien.»[13]
Une prophétie de restauration (Amos 9: 11-15)
À l’instar du livre d’Osée, le dernier message d'Amos est une note d’espoir pour Israël. Dieu n'oubliera jamais son peuple. Le livre se termine par un message d’une restauration future.
L’étonnant revirement
Jugement (1: 1-9: 10)
Restauration (9:11-15)
Chute: Elle est tombée, elle ne se relèvera plus, la vierge d'Israël (5: 2).
Le rétablissement : En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison de David (9:11).
Destruction de la muraille: Vous sortirez par les brèches, chacune devant soi (4: 3).
Réparation de la muraille: J'en redresserai les ruines (9:11).
Destruction: Je renverserai les maisons d'hiver et les maisons d'été; Les palais d'ivoire périront, les maisons des grands disparaîtront (3:15).
Reconstruction: Et je la rebâtirai comme elle était autrefois (9:11).
Famine: Vous avez planté d'excellentes vignes, mais vous n'en boirez pas le vin (5:11).
Nourriture en abondance: Ils planteront des vignes et en boiront le vin, ils établiront des jardins et en mangeront les fruits (9:14).
Exil: Et je vous emmènerai captifs au delà de Damas (5:27).
Retour: Je les planterai dans leur pays, et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné (9:15).
Amos dans le Nouveau Testament
Le message de Jésus dans le sermon sur la montagne est identique à celui d’Amos: la justice doit être perçue dans nos actions envers notre prochain. Ce même message retentit dans le livre de Jacques qui soutient que les professions de foi ne suffisent pas à elles seules; cette foi doit être vécue dans la vie quotidienne.
► L’Église a la fâcheuse tendance d’ignorer les péchés sociaux tout en poursuivant sa mission d’évangélisation. D'autres fois, elle néglige le message de l'Évangile au profit des maux sociaux.[14] Comment l’église de votre milieu peut-elle dénoncer efficacement les péchés sociaux sans négliger le mandat biblique d’évangélisation?
[14] Ce courant est souvent appelé l’« évangile social ».
Examinons le thème de la «justice» dans les prophètes
L'un des versets clés d'Amos est le verset 5:24: «Mais que la droiture soit comme un courant d'eau, Et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit». Ce verset a été le thème de nombreux mouvements de justice sociale, dont certains ont même relégué l'Évangile à l’arrière plan dans le cadre de leur lutte sociale.
Cependant, le message d'Amos est loin d'être un «évangile social» qui substitut une action sociale au message libérateur de Jésus-Christ. À l’opposé, Amos montre que la vraie justice est basée sur le caractère même de Dieu. Aux yeux de Dieu, la vraie justice se traduit par une conduite gracieuse envers l’autre. Ce message se répète incessamment à travers les Écritures:
Dieu dit: «Soyez saints, car je suis saint, moi, l'Éternel, votre Dieu.» Puis il donna au peuple une série de commandements portant sur la manière de traiter les pauvres, les employés, les handicapés et d’autres Israélites.[1]
Job a déclaré son innocence devant Dieu. Pour sa défense, il a fait mention du genre de traitement qu’il administrait à son prochain[2].
Les pharisiens reprochaient à Jésus de s’attabler avec des pécheurs. En réponse, Jésus a cité Osée 6: 6: «Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.»[3]
Jacques blâmait les chrétiens qui faisaient preuve de partialité envers les riches, qui évitaient de nourrir les affamés et de vêtir les indigents, et qui étaient coupables de mauvais propos. Jacques résuma le vrai sens de la «religion pure», en disant qu’elle: «consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se préserver des souillures du monde».[4]
La justice est un trait du caractère de Dieu. Par conséquent, le fait de traiter notre prochain avec droiture nous fait refléter ce caractère. En tant que chrétiens du 21ème siècle, il est de notre devoir de faire briller le caractère de Dieu à un monde incrédule. Une bonne relation avec Dieu influera sur notre relation avec l’autre. Voilà ce que c'était la justice pour Amos. Et elle n’en est pas moindre pour le siècle présent.
Peu de chrétiens avaient réussi à harmoniser leur engagement à l’égard de la diffusion de l’Évangile et l’application de la justice sociale selon le Christ comme l’a fait William Wilberforce, un politicien anglais qui a vécu de 1759 à 1833.
Wilberforce fut élu à la Chambre des communes à l'âge de 21 ans. Quatre ans plus tard, il se convertit au Christianisme. Cette conversion transforma toute la vie de ce jeune aristocrate. Ce n'était pas simplement une «profession de foi» privée. Sa vision de la politique, son style de vie égocentrique et l’utilisation de sa fortune furent tous influencés par sa conversion.
William Wilberforce croyait que les chrétiens devaient se préoccuper à la fois de l’évangélisation des perdus et des besoins physiques des personnes en difficulté. En conséquence, il a travaillé avec de nombreuses organisations pour aider les pauvres et répandre l'Évangile. Il a parrainé des missionnaires en Inde et en Afrique. Il a lutté pour la mise en place des hôpitaux, des asiles, des écoles et des prisons plus humains. Il a soutenu des écoles du dimanche, des réfugiés, des mères célibataires et des ouvriers pauvres. Il avait consacré le quart de son revenu aux pauvres.
Mais, la contribution la plus durable de Wilberforce en tant que dirigeant politique a été sa lutte contre l'esclavage. Convaincu que l'esclavage était incompatible avec l’ordre du Christ d’aimer son prochain, Wilberforce a consacré une grande partie de sa carrière à lutter contre ce fléau. Au début, peu de gens pensaient qu'il avait une chance de le remporter contre le puissant lobby qui protégeait l'esclavage. Les commerçants anglais transportaient annuellement près de 50 000 esclaves arrachés du continent africain vers l’Amérique. Ce commerce inhumain était protégé par les politiciens comme un «droit» britannique, défendu par les hommes d’affaires comme une nécessité économique, et accepté par de nombreux chrétiens comme un mal tristement nécessaire.
Mais Wilberforce ne pouvait personnellement accepter ce mal. Il avait été placé par Dieu dans une position d'influence. Il a vu cette position comme une opportunité de servir Dieu. Il était déterminé à faire de la droiture «un courant d'eau, et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit». S’étant informé des horreurs de l'esclavage, Wilberforce s'est engagé de manière résolu dans l'abolition de ce crime odieux. Il a écrit: «Advienne que pourra ! Désormais, je suis résolu de ne me point donner du repos tant que je n’aurais pas aboli cette pratique».
À partir de 1789, Wilberforce présenta chaque année des projets de loi contre le commerce des esclaves. Douze projets de loi contre l'esclavage ont été rejetés entre 1789 et 1805. Mais en 1807, le Parlement a aboli le commerce des esclaves dans l'empire britannique.
Wilberforce entama une nouvelle lutte en faveur de l’abolition de l'esclavage même (pas seulement contre le commerce des esclaves) dans tout l'empire. Wilberforce allait lutter durant les vingt-cinq prochaines années pour l’abolition de l'esclavage. Trois jours avant sa mort, la Chambre des communes adopta une loi accordant pleine liberté à tous les esclaves de l'empire britannique.
Devoirs
Stimulez votre compréhension avec les devoirs suivants:
(1) Choisissez l’une des tâches ci-après:
Option 1: Devoir de groupe
Discutez d'un domaine d'injustice dans votre société que l'église devrait dénoncer. En utilisant le modèle d'Amos, montrez ce qu’elle peut accomplir en vue d’une éventuelle amélioration de la situation. Résumez en une page les résultats de la discussion.
Option 2: Devoir individuel
Préparez un plan détaillé d'un sermon sur «Le jugement et l'amour de Dieu pour une nation infidèle». Montrez-y comment le message d'Osée parle à notre monde présent.
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 12 Questions du test
1. Comment appelle-t-on les prophètes mineurs dans la Bible hébraïque?
2. Quelle est la différence entre les prophètes majeurs et les prophètes mineurs?
3. Présenter la situation économique et spirituelle du royaume du Nord au 8ème siècle avant notre ère.
4. Quel est le but principal d'Osée?
5. Quel est le sens prophétique des noms des trois enfants d'Osée pour Israël?
6. Quelle est la signification du mot « connaitre» dans l'Ancien Testament ?
7. Quel est le thème principal de Joël ?
8. Dans Joël, quelle catastrophe naturelle symbolise d'un jugement à venir?
9. Selon le Nouveau Testament, à quel moment la prophétie de Joël concernant un réveil spirituel à venir a-t-elle été accomplie?
10. Quel est le but du livre d'Amos?
11. Répertorier les cinq visions du jugement dans Amos et préciser leur sens.
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