Les livres d’Ezéchiel et Daniel partagent beaucoup de choses en commun avec celui de Jérémie, car ces trois livres ont pour toile de fond la chute de Jérusalem. Daniel et Ezéchiel se trouvent à Babylone tandis que Jérémie habite à Jérusalem. Si Jérémie fut un témoin oculaire de la destruction de Jérusalem, Ézéchiel eu des visions de la destruction depuis sa maison à Babylone, et Daniel, le plus jeune des trois à l’époque, fut emmené à Babylone lors du premier siège de Jérusalem.
Bien que tous ces livres contiennent des messages d'espoir et de restauration, Ezéchiel et Daniel insistent bien plus sur la restauration future que le fait Jérémie. Si le message principal de Jérémie était le jugement sur Jérusalem, Ezéchiel a eu une vision inspirante de la restauration et Daniel prévoyait l'accomplissement ultime des desseins de Dieu pour Israël dans un avenir lointain.
Chronologie d'Ezéchiel et de Daniel
La date
L'événement
605 a. J.C.
L'exil de Daniel à Babylone
597 a. J.C.
L'exil d'Ezéchiel à Babylone
586 a. J.C.
La chute de Jérusalem
571 a. J.C.
Fin du ministère d'Ezéchiel
539 a. J.C.
La Perse conquit Babylone
538 a. J.C.
Premier retour des Juifs en exil
536 a. J.C.
Fin du ministère de Daniel
Contexte de rédaction du livre d'Ezéchiel
Coup d’œil sur Ezéchiel
Auteur
Ezéchiel
Destinataire
Les exilés en Babylone
Date
593-571 Av. J.-C.
Thème
Jugement et restauration
But
Avertir du jugement à venir
Promettre la restauration de la nation
L’Évangile dans le livre d’Ezéchiel
Ezéchiel vit que le jour viendrait où la présence de Dieu serait de nouveau avec son peuple. Cela a été accompli dans la personne de Jésus (Jean 1:14).
Ezéchiel vit un fleuve qui apportait la vie partout où elle coulait. Jésus s'est identifié comme étant la source de cette eau de vie (Jn. 4:10-14).
Contexte historique d'Ezéchiel
Ezéchiel, dont le nom signifie «Dieu fortifie», est né peu de temps avant la découverte du rouleau de la loi par Josias, en 621 av. J.-C. En tant que fils d'un prêtre, Ezéchiel suivait de près le réveil qui résultait des réformes de Josias et avait sans doute entendu Jérémie prêcher.
Ezéchiel fut emmené captif à Babylone durant la deuxième déportation en 597 av. J.-C. après la révolte de Jojakim. Il rejoignit une communauté d'exilés qui s'était installée près du fleuve de Kebar et de la ville de Nippur. Il s’est avéré qu’Ezéchiel était marié, mais rien ne justifie qu’il avait des enfants.
Au lieu de servir en tant que prêtre à Jérusalem, Ezéchiel exerça un ministère de prophète parmi les exilés.[1] Tout prêtre devait commencer son ministère à l'âge de trente ans et le terminer à cinquante.[2] Ezéchiel eut sa première vision vers l'âge de trente ans, et celle qui termine le livre lui fut donnée quand il en avait cinquante.[3] De même que Jérémie, les prophéties d’Ezéchiel ne sont pas tous rapportées dans l’ordre chronologique. À titre d’exemple, la prophétie d'Ezéchiel relative à la chute de l'Égypte devant Nébucadnetsar[4] lui fut donnée en 571 av. J.-C., deux ans après la dernière vision rapportée dans le livre.
Le destinataire principal de Jérémie était le peuple de Jérusalem, mais il avait l’habitude d’écrire des correspondances aux exilés en Babylone. Par contre, le public cible d'Ezéchiel était les Juifs de Babylone, mais il envoyait des lettres à ceux qui vivaient à Jérusalem.
But du livre
Ceux qui étaient exilés à Babylone avaient de nombreuses questions:
«Combien de temps durera l'exil?»
«Que va-t-il advenir de notre ville?»
«Y a-t-il de l'espoir pour le futur?»
Mais Ezéchiel leur répondit que la captivité serait longue. Il avertit les habitants de Jérusalem également qu'ils rejoindraient bientôt les exilés à Babylone. Après la destruction de la ville, Ezéchiel apporta la promesse de la restauration de Dieu. Somme toute, ce livre est un message d'espoir: Dieu n'abandonnera pas son peuple.
Les questions des exilés
Les réponses d'Ezéchiel
Babylone sera-t-elle bientôt vaincue?
Non, Babylone remportera plus de victoires sur Juda et beaucoup de ceux qui sont encore à Jérusalem se feront déportés (Ez. 12).
Qu'est-ce qui va arriver à Jérusalem?
Jérusalem sera détruite (Ez. 5).
Pourquoi sommes-nous punis pour les péchés de nos pères?
Chacun est responsable de son propre péché. « L'âme qui pèche, est celle mourra.» (Ez. 18).
Y a-t-il de l'espoir pour le peuple de Dieu?
Oui! Dieu nous promet un avenir glorieux (Ez. 40-48).
La vocation d'Ezéchiel, comme un grand nombre de ses prophéties, était une vision de Dieu. La vision comprenait cinq épisodes:
Le cadre de la vision (1: 1-3)
Départ vers le trône de Dieu (1: 4-28)
L'appel (2: 1-3: 11)
Départ du trône de Dieu (3: 12-13)
Le cadre de la vision (3: 14-15)
De même qu’Ésaïe et Jérémie, Ézéchiel devait prêcher à un peuple qui ne voulait pas prêter oreille à la Parole de Dieu. C’est la raison pour laquelle que Dieu dit à Ezéchiel qu'il serait plus facile de parler à des personnes parlant une autre langue qu'au peuple rebelle de Juda au « front dur et le cœur endurci». Cependant, Dieu assura Ezéchiel: «J'endurcirai ta face, pour que tu l'opposes à leur face; j'endurcirai ton front, pour que tu l'opposes à leur front. »[1] Dieu a donc fortifié Ezéchiel afin qu’il puisse accomplir sa mission difficile.
Jugement sur Juda (Ez. 4–24)
Ce fut par le biais d’un ensemble de visions et d'actes symboliques qu’Ezéchiel délivra son message de jugement aux exilés de Babylone. La vision d'Ézéchiel des chapitres 8 à 11 est au cœur du message du livre. Cette vision permit à Ezéchiel de voir les abominations qui se faisaient dans l’enceinte même du temple par des prêtres qui y pratiquaient l'idolâtrie. En réponse, Dieu ordonna à six exécuteurs de frapper le peuple et de «remplir de morts les parvis».[2] Puis Ezéchiel vit la gloire de Dieu quittant le temple. Cette section (Ez. 10–11) se rapproche du sermon du temple de Jérémie (Jér. 7), car il s’agit d’un jugement prononcé contre le temple.
Le livre d’Ezéchiel est une série de sermons et de paraboles prédisant la chute de Jérusalem. Ces messages de jugement culminent avec l’épisode du décès de l’épouse du prophète. Dieu ordonna donc à Ezéchiel de ne pas extérioriser son deuil ni sa douleur. Quand on lui demanda pourquoi il ne pleurait pas la mort de sa femme, sa réponse laisse entendre que Jérusalem serait l’objet d’une telle désolation que ceux qui y survivront ne seraient plus en mesure de pleurer leurs proches.[3]
Jugement sur les nations étrangères (Ez. 25–32)
La souveraineté de Dieu sur toutes les nations est un thème crucial dans les livres prophétiques. Contrairement aux faux dieux des nations voisines d'Israël, Jéhovah n'est pas une divinité locale. Les oracles de jugement d’Ézéchiel contre Ammon, Moab, Edom, Philistie, Tyr, Sidon et l'Égypte démontrent la souveraineté de Dieu sur tous les peuples de la terre. Car les ennemis d'Israël « sauront que je suis l'Éternel, quand j'exercerai mes jugements contre elle, quand je manifesterai ma sainteté au milieu d'elle. »[4]
La restauration d'Israël (Ez. 33–39)
Après la chute de Jérusalem, le message de jugement d'Ézéchiel se transmute en un message de restauration. Pour la gloire de son nom, Dieu restaurera le peuple physiquement et spirituellement.[5] Dieu les restaurera physiquement en les ramenant au pays; et spirituellement, Dieu renouvellera leurs cœurs. Par ailleurs, Dieu promit de purifier Israël avec de l'eau (purification extérieure) et de lui doter d’un cœur nouveau et d’un esprit nouvel (purification intérieure).[6] Cette nouvelle vie promise à Israël est décrite dans la vision des ossements desséchés rendus vivants par le souffle de l'Esprit de Dieu.
Le nouveau temple d'Israël (Ez. 40–48)
Le livre d’Ezéchiel se termine avec une vision édifiante, mais difficile à interpréter. Dieu emmena Ezéchiel sur une haute montagne et lui montra un nouveau temple. Ezéchiel vit le nouveau temple, un autel et des offrandes, une rivière jaillissant du temple pour apporter la guérison aux nations, les frontières tribales de la nation restaurée et les douze portes de Jérusalem. Plus important encore, Ezéchiel vit la gloire de Dieu qui reprenait sa place à Jérusalem.[7]
L’accord des interprètes bibliques sur le sens précis de cette vision n’est pas unanime. D’où la raison pour laquelle il ne faut pas prendre à revers ceux qui interprètent cette vision différemment, car beaucoup de chrétiens authentiques et attachés à la vérité scripturaire sont en désaccord sur les détails de la vision. Différentes interprétations de cette vision sont en circulation:
Certains voient dans cette vision une promesse de la reconstruction du temple après le retour de Juda à Jérusalem. Selon cette interprétation, ce fut le manque de foi des gens qui empêchait la réalisation de tout ce que Dieu avait montré à Ezéchiel.
Cette vision, pour certains érudits, est une image du royaume millénaire terrestre. D’après cette approche interprétative, le temple sera reconstruit et les sacrifices rétablis pour rappeler constamment la mort expiatoire de Christ durant son règne millénaire sur la terre.
Un troisième groupe croit que cette vision concerne l’œuvre de Dieu au sein de son Église à l’époque actuelle. Selon ce point de vue, cette promesse divine est en train de s’accomplir à travers l'Église.
D’autres présument que cette vision est une métaphore de la présence de Dieu parmi son peuple dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Les tenants de cette approche soutiennent que le temple et les sacrifices sont une image du culte céleste et ne seront donc pas l’objet d’une restauration littérale.
En dernier lieu, certains croient que cette vision comporte à la fois des éléments à interpréter littéralement et d’autres symboliquement. Ce point de vue soutient qu’Ezéchiel 40-48 fut l’objet d’un accomplissement partielle lors du retour à Jérusalem et le sera entièrement à la fin des temps.
Le style prophétique d'Ezéchiel
La manière dont le prophète communique le message de Dieu à ses auditeurs fascine plus d’un. Une meilleure compréhension du livre requiert une familiarisation aux deux éléments caractérisant les prophéties d'Ézéchiel: les actes symboliques et les visions.
Durant son ministère prophétique, Ezéchiel devait représenter certains messages par des actes symboliques. Il écrivit par exemple le nom de «Jérusalem» sur une brique d'argile qu’il assiège lui-même pour prophétiser le siège de Nébucadnetsar à Jérusalem.[8] Il se coucha sur le côté gauche pendant 390 jours pour représenter l'iniquité d'Israël. Puis il se coucha sur le côté droit pendant quarante jours pour l'iniquité de Juda.[9]
Plus loin, on voit le prophète Ezéchiel qui se rasa la tête et divisa les cheveux en trois parts égales. Il brûla la première partie pour représenter un Jérusalem en feu; il frappa la seconde avec une épée, en symbole de ceux qui périront au combat et il dispersa l’autre tiers au vent pour traduire la dispersion des Juifs exilés. Mais Dieu ordonna à Ezéchiel de conserver quelques cheveux et de les serrer à sa ceinture. Cet acte symbolise le nombre restreint des Juifs qui restera à Jérusalem.[10]
Les visions du prophète Ezéchiel peuvent être difficiles à interpréter. Certains lecteurs se laissent fascinés par les détails des visions à un tel point qu'ils passent outre du message. Le langage du prophète est la preuve que les visions n’ont pas été reproduites fidèlement. À quinze reprises, le prophète a recours à des comparaisons pour décrire ses visions. Il s’ensuit que le prophète utilisa un langage purement humain pour décrire une réalité indescriptible.
Bien qu’il soit impossible de comprendre tous les détails des visions d'Ezéchiel, le message général reste toutefois évident: Dieu jugera son peuple pour son péché. Ensuite, une fois le jugement accompli, il le restaurera. Sa gloire habitera de nouveau parmi son peuple.
[6] Ez. 36: 24-25. La purification par l'eau pour la pureté extérieure renvoie à Nombres 19: 19-21. Dans Jean 3: 5, Jésus utilise cette image dans sa conversation avec Nicodème.
[7] La gloire de Dieu quitte le temple dans Ézéchiel 11, mais il y revient dans Ezéchiel 43.
Et la souveraineté de Dieu dans l’histoire humaine (Dan. 7-12)
L’Évangile dans le livre de Daniel
La promesse de la victoire de Dieu s’accomplit partiellement par la mort et la résurrection de Christ.
Elle le sera complètement lors de la seconde venue de son Fils Jésus-Christ.
Contexte historique de Daniel
Daniel fut emmené captif à Babylone en 605 av. J.-C. lors de la première déportation des Juifs. Il était sans doute un adolescent à l'époque, mais il allait passer toute sa vie et exercer tout son ministère prophétique à Babylone. Le livre de Daniel enregistre des événements historiques survenus jusqu'à la troisième année du règne de Cyrus, roi sur la Perse, soit en 536 av. J.-C.[1] Daniel fut un témoin oculaire de la chute de Juda, de celle de l'empire babylonien et de l’émergence de l'empire Perse.
Daniel signifie «Dieu est mon juge». Ce nom est fort convenable pour un prophète dont le message était la souveraineté de Dieu sur la terre. Le livre de Daniel montre que Dieu est le juge du monde et qu’il accomplira ses desseins dans l'histoire.
Objectif du livre
Rédigé au cours d’une époque d'oppression et de troubles, Daniel communique deux vérités majeures: l'importance de la fidélité à Dieu et l’évidence de la souveraineté de Dieu sur l'histoire humaine. Dieu défendra la cause de son peuple contre vents et marées. Ce livre certifie que toute l'histoire du monde- pas seulement celle d'Israël- tend vers l’accomplissement des desseins de Dieu.
La vie de Daniel et de ses trois compagnons restent des modèles de fidélité en terre étrangère. Ce récit montre qu'il est possible de rester fidèle même dans un monde païen.
Les premières phrases de Daniel introduisent le thème de la souveraineté de Dieu:
« La troisième année du règne de Jojakim, roi de Juda, Nébucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem, et l'assiégea. Le Seigneur livra entre ses mains Jojakim, roi de Juda, et une partie des ustensiles de la maison de Dieu. »[1]
Nébucadnetsar assiégea effectivement Jérusalem, mais ce fut le Seigneur qui «livra le roi de Juda entre ses mains» et qui donna la victoire à Babylone. Par conséquent, la souveraineté de Dieu impose l’obligation à son peuple de lui être fidèle même lorsque les ennemis de Dieu semblent au timon des affaires. Ce genre de fidélité est visible dans livre de Daniel dans cette série d’illustrations:
Daniel et ses amis refusent de se «souiller» avec les pratiques babyloniennes. Dieu honore leur fidélité en leur faisant obtenir la faveur d'un roi païen (Dan. 1).
Dieu interprète le rêve de Nébucadnetsar à Daniel et rend possible la promotion de Daniel et ses amis à des postes clés à Babylone (Dan. 2).
Les amis de Daniel refusent de s'incliner devant une idole païenne.[2] Dieu les honore pour leur fidélité en les sauvant de la fournaise ardente. Le roi s'étonne de voir les trois hommes marcher dans la fournaise en compagnie d’un quatrième homme «comme le Fils de Dieu» (Dan. 3).
Dieu démontre sa souveraineté en humiliant Nébucadnetsar (Dan. 4).
Dieu manifeste sa souveraineté en dépouillant Belschatsar de son royaume pour le donner à Darius le Mède (Dan. 5).
Dieu délivre Daniel d'une mort certaine quand ce dernier est jeté dans la fosse au lion à cause de sa fidélité à Dieu, (Dan. 6).
Ces récits ne sont pas de simples historiettes enfantines. Ils illustrent de manière puissante la valeur de la fidélité en toute situation. Puisque Daniel et ses compagnons ont été fidèles à Dieu, Dieu leur a été fidèle en retour.
Visions de la souveraineté de Dieu (Daniel 7-12)
Cette section du livre est rigoureusement liée à la précédente. Il en est ainsi du fait que les deux sections sont liées par la langue utilisée (les chapitres 2 à 7 sont en araméen et non en hébreu) et par un thème commun (la souveraineté de Dieu).
Les visions de Daniel attestent la souveraineté de Dieu sur l'histoire humaine. Elles enseignent que l’Éternel n'est pas seulement le Dieu des Juifs, il est aussi le Dieu de toute la terre.
Ces visions (Daniel 7-12) ne sont pas chronologiques. En outre, il arrive souvent qu’une vision reprend une prophétie qui a été l’objet d’une vision antérieure. Un auteur affirma que cette section ressemble à un escalier hélicoïdal, où chapitre après chapitre le lecteur est amené à un niveau supérieur, lui permettant de saisir de mieux en mieux l’œuvre de Dieu dans l'histoire humaine.[3]
La vision des quatre animaux (Dan. 7)
De la mer sont émergés quatre grands animaux qui n’ont rien de commun à la gloire de l'Ancien des jours sur le trône. Le plus terrifiant était la quatrième bête qui avait dix cornes et des dents de fer, et qui dévorait tout ce qui restait des autres bêtes. Mais lorsque ces bêtes furent anéanties, le Fils de l'homme reçut gloire et puissance de la part de l'Ancien des jours.
Quand Daniel en demanda une interprétation, on lui dit que les quatre bêtes sont quatre royaumes qui investiront la terre. Le quatrième dévorera les autres. Les dix cornes sont dix rois qui seront issus de ce royaume. Le plus petit soumettra trois rois et parlera contre le Très-Haut. Il s'opposera aux saints pendant «trois ans et demie», mais après cela les saints vivront à jamais dans un royaume éternel.
La vision du bélier et du bouc (Dan. 8)
Dans cette vision, un bélier à deux cornes (dont l'une plus grande que l'autre) agissait avec puissance. Mais un bouc ayant une seule corne survint et anéantit ce bélier. Après cela, la grande corne du bouc fut brisée et quatre cornes plus petites la remplacèrent. De l'une d’elle grandit une autre corne qui atteignit les cieux. Elle jeta quelques-unes des étoiles sur la terre, les piétina et se fit prince.
Gabriel expliqua à Daniel que le bélier à deux cornes représentait les rois Mèdes et Perse. Le bouc était la Grèce et la grande corne son roi. Les plus petites cornes étaient des royaumes inférieurs issus de la Grèce et la corne qui atteignit les cieux était un roi inique qui persécuterait les élus de Dieu. Mais ce roi serait détruit par une puissance d’aucune main humaine.
La vision des soixante-dix semaines (Dan. 9)
Alors que Daniel intercédait pour les Juifs en captivité, Gabriel lui dit qu'Israël doit souffrir soixante-dix semaines pour ses péchés. Jérusalem sera reconstruite et les juifs attendront soixante-neuf semaines avant l'arrivée de l'Oint. Entre temps, un autre souverain, après avoir conclu une alliance d'une semaine avec Israël, établira l’abomination de la désolation dans le lieu saint et détruira Jérusalem jusqu'à ce qu’une fin soudaine le submerge.
Les visions de l'avenir d'Israël (Dan. 10–11)
Daniel vit un homme vêtu de lin avec une ceinture d’or, le visage comme l’éclair, les yeux semblables à des torches de feu, et des bras et des jambes semblables à du bronze. Un messager dit à Daniel que trois rois apparaîtront en Perse et qu'un quatrième mènera le combat contre la Grèce. Après l'apparition d'un roi puissant, son royaume sera divisé en quatre autres royaumes. La guerre entre les rois du Sud et du Nord prendra fin lorsque le roi du Nord s’emparera du pouvoir. Il persécutera les croyants et intronisera «l'abomination de la désolation».
Conclusion des visions de Daniel (Dan. 12)
En fin de compte, l'archange Michael se lèvera au cours d'une période de grande détresse pour délivrer tous ceux dont le nom est écrit dans le livre. Cela se produira au bout d'un «temps, des temps et la moitié d’un temps».[4] L'ange lui certifia que tout cela durera 1 290 jours à partir de l’intronisation de «l'abomination de la désolation».
Les empires dans les visions de Daniel
Le tableau ci-dessous présente l’interprétation admise par la majorité des évangéliques à propos des visions de Daniel.
Les empires dans les visions de Daniel
Les royaumes
La statue de Dan.2
Les bêtes de Dan.7
Les bêtes de Dan.8
Babylone
Tête d'or pur
Un lion avec des ailes d'aigle
Médo-Perse
La poitrine et les bras en argent
Un ours
Un bélier à deux cornes
Grèce
Ventre et cuisses de bronze
Un léopard ayant quatre ailes et quatre têtes
Un bouc ayant une grande corne, puis quatre cornes et une petite corne arrogante
Rome
Jambes de fer, pieds de fer et d'argile
Bête incomparable avec dix cornes et une petite corne
Le Royaume de Dieu
Une pierre qui devient une grande montagne
Le Messie et les saints reçoivent le royaume
Thèmes majeurs du livre de Daniel
Même si les détails des visions de Daniel sont sujets à diverses interprétations plus ou moins unanimes, trois thèmes sont clairement abordés dans le livre.
La souveraineté de Dieu
Daniel fait ressortir remarquablement que Dieu est le Souverain de toute la terre - pas seulement à Jérusalem- dans les récits traitant la protection de Dieu (chapitres 1-6) et les visions apocalyptiques (chapitres 7-12). Un tel message devrait être pertinent pour les juifs exilés et dispersés dans des pays étrangers. Dès le premier témoignage sur la souveraineté de Dieu en rapport à la victoire de Nébucadnetsar sur Juda, jusqu’à la vision prophétique de l'Ancien des jours qui établit un royaume éternel pour son peuple, Daniel montre que Dieu contrôle l'histoire humaine.
L’arrogance de l'humanité
Daniel enseigne que Dieu sauve les fidèles et juge les orgueilleux. Les chapitres 1 à 6 montrent que les dirigeants de Babylone s’insurgent contre Dieu et son peuple. Mais les récits de l’humiliation de Nébucadnetsar (Dan. 4) et du jugement de Dieu sur Belschatsar (Dan. 5) montrent que Dieu sait humilier les orgueilleux.[5]
Tous les dirigeants (ch. 7-12) mondiaux qui s'opposent aux desseins de Dieu sont tous vaincus. L'Ancien des jours et le Fils de l'homme supplanteront ces dirigeants terrestres. Et la fin du livre confirme que les forces du ciel écraseront tous les ennemis de Dieu.
La victoire ultime du peuple de Dieu
Quelle que soit l’interprétation adoptée pour les visions de Daniel, elles confirment à l’unanimité que la victoire appartient certainement au peuple de Dieu. Bien que le livre de Daniel montre que le peuple de Dieu sera grandement éprouvé et persécuté avant l'arrivée du royaume éternel de Dieu, il soutient également que les fidèles connaitront la joie de la victoire finale.
Ce message fondamental du livre de Daniel lance un défi à tous les croyants de marcher fidèlement avec Dieu. Puisque la victoire finale appartient à Dieu et à son peuple, il est impératif que les croyants servent Dieu fidèlement aujourd'hui.
[5] Remarquez comment Daniel expose l'orgueil de Belschatsar qui ne se soumettait pas au Dieu qui avait humilié son père, Nébucadnetsar, d'une manière aussi terrible (Dan. 5.17-28).
Ezéchiel et Daniel parlent encore aujourd'hui
L'Église a parfois été tentée de renoncer aux préoccupations mondaines et de se refugier dans une sorte de « ghetto» en vue de mieux se concentrer sur les choses spirituelles. Abraham Kuyper fit cette déclaration: « Il n'y a pas un seul aspect de l’existence humaine et même le moindre, que Christ, le Souverain de tout l’univers, ne réclame pas pour soi.» Ce chrétien politicien et savant du 19ème siècle avait compris cette indéniable vérité: Dieu est le Souverain de l’univers.
Les derniers chapitres d'Ezéchiel et la seconde partie du livre de Daniel proclament la souveraineté de Dieu sur toute l'histoire de l'humanité. On y voit que Dieu veille à l’accomplissement de ses desseins. Ce thème revêt une double importance:
Il inspire confiance lorsque l’on est confronté à l'opposition de ce monde. Étant captifs dans un pays étranger, Daniel et Ezéchiel ont fait confiance au Dieu capable de réaliser ses desseins. Contrairement à Ezéchiel, Daniel a vécu assez longtemps pour voir l’accomplissement de quelques-uns, tel que le retour de l'exil. Cependant, ils savaient tous les deux que Dieu accomplirait ses desseins. Une telle confiance nous anime en tant que chrétiens du XXIème siècle, et nous assure que Dieu contrôle le monde et que rien ne peut déjouer ses plans.
Il nous rappelle également notre responsabilité de marcher fidèlement avec Dieu au quotidien. Les chrétiens ne doivent pas céder leurs valeurs sous la pression d’un système politique, éducatif et culturel ou toute autre sphère d'influence de Satan. Nous sommes les représentants d'un Dieu souverain, et nous devons vivre en tant que tel à l’endroit où Dieu nous a plantés. Pour Ezéchiel, cela signifiait d’être fidèle à son ministère prophétique pendant qu’il était en exil. De son côté, Daniel devait rester intègre quoiqu’il fut un fonctionnaire influent du gouvernement babylonien. Où Dieu veut-il t'utiliser pour la gloire de son royaume?
Conclusion: Ezéchiel et Daniel dans le Nouveau Testament
Il y a au moins soixante-cinq allusions au livre d’Ézéchiel dans le Nouveau Testament, et une cinquantaine d'entre elles se trouvent dans le livre de l'Apocalypse.
La promesse de Daniel selon laquelle Dieu triomphera les forces du mal et gouvernera le monde, n’a pas été réalisée lors du retour des juifs à Jérusalem en 538 av. J.-C. Mais le Nouveau Testament parle de l'accomplissement de cette promesse. Paul affirme que Jésus a vaincu les puissances du mal sur la croix.[1]
La promesse de Daniel est finalement accomplie dans le dernier livre du Nouveau Testament. Le livre de l'Apocalypse dépeint la victoire ultime de Dieu sur Satan. Si Daniel 7 parle de quatre bêtes sortant de la mer et Apocalypse 13 d’une autre bête qui monte de la mer, Apocalypse 19: 11-21 présente Jésus comme le divin guerrier qui anéantit les puissances du mal.
Le livre de Daniel, de l’Apocalypse et une partie d'Ezéchiel et de Zacharie sont classés dans la catégorie de « littérature apocalyptique ». Ce genre littéraire était très connu parmi les juifs, et il existait de nombreux textes non bibliques de ce genre. La littérature apocalyptique est très différente des autres genres littéraires dans la Bible et doit être donc l’objet d’une interprétation particulière.
Il convient de mentionner que les écrits apocalyptiques révèlent une vérité qui était cachée. La littérature apocalyptique biblique examine les événements de l'histoire universelle à la lumière des desseins de Dieu et est particulièrement axé sur la réalisation du plan de Dieu à la fin des temps. Bien que la plupart des prophètes de l'Ancien Testament se concentrent sur Israël et l'alliance, Daniel se penche sur les empires séculaires du monde à la lumière des objectifs ultimes de Dieu.
Ce genre littéraire se base généralement sur des visions à caractère prophétique. Daniel utilise le terme «vision» plus de trente fois. Mais le contenu de ses visions se chevauchant souvent, il est donc difficile d’en tirer une séquence chronologique exacte. Plusieurs visions peuvent concerner indéniablement le même événement en vue de présenter différents aspects le concernant. Les visions de Daniel (et de Jean le voyant) ouvrent aussi une fenêtre sur le monde spirituel. Ces visions apocalyptiques montrent que le monde spirituel est aussi réel que le monde physique.
Ce genre littéraire utilise aussi des symboles frappants pour communiquer son message. Daniel et Apocalypse ont en commun de nombreux symboles. Les bêtes repoussantes qui y sont rapportés représentent des royaumes puissants et féroces. De par leur caractère hybride, ces animaux étaient des abominations pour Israël.[1]
Ce genre littéraire est particulièrement important en période d'oppression. Le livre de Daniel était une source d’encouragement pour le peuple juif durant la persécution d'Antiochus Epiphanes. Le livre de l’Apocalypse fut rédigé aux jours de la persécution de l'Église par Rome. Son message était donc que Dieu était le guerrier qui combattait pour son peuple. Car le but premier de la littérature apocalyptique biblique est d'encourager les croyants à la fidélité sur la base de la confiance en l’aboutissement du plan de Dieu à l'avenir.
En somme, le lecteur de la littérature apocalyptique devrait se concentrer sur les grands thèmes sans se laisser désorienter par les détails. En Daniel, le grand thème est la souveraineté de Dieu sur l'histoire humaine. Bien que de nombreux empires s'opposent à Dieu, sa victoire est certaine. Daniel inspire la fidélité à ses lecteurs en leur assurant que Dieu remportera la victoire finale.
[1] Par exemple, la première bête de Daniel 7 était «semblable à un lion et avait des ailes d’aigle».
Devoir
Stimulez votre compréhension avec les devoirs suivants:
(1) Choisissez l’une des tâches ci-après:
Option 1: Devoir de groupe
Lisez la vision d'Ézéchiel sur le nouveau temple (Ézéchiel 40–48), puis attribuez l’une des interprétations étudiées dans cette leçon à chaque membre du groupe. Chaque membre doit étudier Ezéchiel 40–48 et expliquer la vision d'Ezéchiel en fonction de l'interprétation qui lui est attribuée.
Option 2: Devoir individuel
Ecrivez un essai d'une page sur la vision d'Ezéchiel du nouveau temple. Vous choisirez l’une des interprétations abordées dans cette leçon et expliquerez la vision à la lumière de cette interprétation.
Rédigez un plan détaillé d'une page pour un sermon sur le plan de Dieu pour l'histoire de l'humanité à partir de Daniel 7-12.
(2) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
Leçon 11 Questions du test
1. Quelle est la signification du nom Ezéchiel?
2. Quel est le but du livre d'Ezéchiel?
3. Quel partie d'Ezéchiel qui est parallèle au sermon du temple de Jérémie?
4. Préciser les cinq interprétations de la vision d'un nouveau temple d’Ezéchiel.
5. Ezéchiel fut emmené à Babylone en _________ av. J.-C.
Daniel fut emmené à Babylone en ____________ av. J.-C.
6. Quels sont les trois thèmes majeurs du livre de Daniel?
7. Quelles sont les deux langues utilisées dans le livre de Daniel?
8. Selon l’interprétation traditionnelle, quel est empire représenté par les images ci-après?
Un lion avec des ailes d'aigle
Un ours
Un bouc avec une grande corne
Jambes de fer, pieds de fer et d'argile
Une pierre qui devient une grande montagne
9. Quels sont les livres bibliques qui sont du genre apocalyptique?
10. Quel est le livre du Nouveau Testament qui cite Ezéchiel et Daniel le plus?
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