Lesson 6: La Vie Communautaire

► Un étudiant devrait lire Actes 2:42-47 pour la classe. De quels détails les frères de l'Église s'occupaient-ils après la Pentecôte?

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Le livre des Actes nous fait une description de la vie de l'Église peu de temps après la Pentecôte. «Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun.» Des gens ont vendu leur propriété pour supporter la vie communautaire de l'Église. Ils organisaient des cultes d'adoration au temple et se rencontraient fraternellement dans les maisons.

De plus, lorsque l’œuvre du Saint-Esprit parmi eux était à son paroxysme, l'unité de l'église devenait de plus en plus réelle. Pour ces premiers chrétiens, faire partie de l'église était plus important qu'assister aux cultes dominicaux. Les croyants étaient quotidiennement ensemble.

[1]« La communion fraternelle est représentée comme un moyen de grâce et dans les Saintes Ecritures et dans les crédos du Christianisme »  
- (Wiley & Culbertson, Introduction to Christian Theology).

L'église est appelée une famille.[1] Les croyants sont appelés enfants de Dieu,[2] et ils se considèrent frères et sœurs.[3]

Imaginons la compréhension de la famille dans diverses sociétés du monde jusqu'aux temps modernes. L’ensemble des individus apparentés d'une même tribu forment un clan. Cette famille étendue assure la protection, l’accès à la justice, à la propriété, à l'emploi et à l'éducation, et elle s’encharge des veufs, des veuves et des orphelins. Imaginez un monde où toutes ces choses étaient à peine disponibles en dehors des liens familiaux.

Dans une telle culture, tout le monde dans la famille embrasse la même religion. Le choix de la religion n'a pas été fait de façon individuelle. Les enfants ont été formés dans les traditions religieuses de la famille.

[4]

Beaucoup de convertis au christianisme ont été rejetés par leurs familles. Normalement, ils ont perdu tout ce que la famille fournissait. L'église est devenue leur nouvelle famille. C'est pourquoi ils se sont appelés frères et sœurs. Les membres de l'église s’entraident mutuellement et sont dépendants des uns des autres.

Si les membres d'une église se rencontrent seulement le dimanche, ils se mettront à croire que l’église se rencontre uniquement le dimanche. Les églises du Nouveau Testament se rencontraient le dimanche, mais elles étaient actives et vivantes tous les autres jours.

► Comment les choses seraient-elles différentes pour une église vivante et active tous les jours?

Les pasteurs devraient savoir que servir la congrégation au cours la semaine est aussi important que diriger le culte d’adoration. Tous les dons spirituels et les capacités sont aussi nécessaires, ce ne sont pas seulement les dons utilisés dans les cultes. Chaque personne a sa façon d’en servir. Les gens de la communauté verront la signification de faire partie de la famille spirituelle.

Comme famille de foi, l'Église mobilise des ressources humaines et divines pour satisfaire les besoins des membres de la communauté. Elle démontre ainsi au monde la sagesse du Dieu dans tous les aspects de la vie, invite les perdus à se repentir et à devenir membre de la famille.

[1] Galates 6 :10, Eph. 3 :15.

[2] Galates 3 :26, 1 Jean 3 :2.

[3] Jacques 2 :15, 1 Corint. 5 :11.

[4] « Car, l'Église est la famille de Dieu à laquelle  nous appartenons aussi par la naissance et par le sang. Elle est une communauté d'héritage et d’amour dans laquelle nous entrons par la nouvelle naissance, étant sauvé par le sang de Jésus » 
- (Larry Smith, I Believe: Fundamentals of the Christian Faith).

Si les gens pratiquent le vivre ensemble, le temps qu’ils passeront ensemble sera marqué par les aspects suivants.

1. Le ministère est organisé et réalisé collectivement. Dans beaucoup d'églises, une petite équipe est responsable de l'organisation et du travail de l'église. Tous les membres de l'église devraient être capables de participer au travail de l'église, même les nouveaux convertis.
2. Les besoins sont satisfaits de concert. Si une personne a un problème, elle pourrait compter sur l’aide des amis à l'église. Cela ne veut pas dire qu'une personne devrait être irresponsable, mais si elle a fait ce qu'elle peut, la famille ecclésiastique devrait être prête à l'aider.
3. Le travail est accompli ensemble. Les croyants développent une grande relation fraternelle lorsqu'ils travaillent ensemble en vue d'aider quelqu'un. Ils peuvent aussi travailler ensemble dans le but de supporter leurs propres familles.
4. Les moments de loisir sont passés ensemble. Les gens de l'église devraient se réunir en vue de passer un moment de réjouissance lorsqu'ils mangent, visitent et font des activités qu'ils aiment.
5. Les moments spéciaux de la vie sont célébrés ensemble. Toutes les cultures ne célèbrent pas les mêmes événements spéciaux de la vie. Quelques-uns des moments spéciaux célébrés sont: la naissance des enfants, lorsqu'on atteint un certain âge, la rentrée scolaire, la graduation, le baptême, l'anniversaire, le mariage, les funérailles et d'autres moments spéciaux. Dans les autres religions, les gens organisent habituellement des cérémonies spéciales et ont des moyens de célébrer ces moments. L'église devrait avoir aussi une façon de célébrer ensemble des moments spéciaux de la vie.

Il est intéressant de noter les buts de la dîme dans l’Ancien Testament. Le rôle de la dîme n'était pas seulement de supporter le temple et ceux qui conduisaient l'adoration. Le rôle de la dîme était aussi de répondre aux besoins des veuves, des orphelins et des immigrés étrangers.[1] Elle servait aussi à financer des fêtes spéciales.[2] Les utilisations de la dîme nous montrent tous les aspects de la vie commune de l'église.

[1] Deut. 26 :12

[2] Deut. 12 :17-18

► Un étudiant devrait lire Jacques 2:15-16 pour le groupe. Qu'impliquent ces versets au sujet de la fraternité chrétienne?

Parfois des gens vivent comme si les besoins financiers n’ont aucune relation avec la fraternité.

Mais l’écriture nous dit que le fait de faire partie de la communauté de foi signifie que nous devons aider les nécessiteux.

La fraternité signifie vivre ensemble, incluant le partage des expériences spirituelles. Le mot grec Koinonia utilisé dans le Nouveau Testament, est souvent traduit par “fraternité” et ce mot est utilisé pour désigner toute sorte de partage. Certaines fois, il est utilisé pour la séparation des ressources financières (2 Corinthiens 9:13, 8:4, et Romains 15:26).

Au premier siècle de cette communauté, les chrétiens de Jérusalem avaient tous ceux dont ils avaient besoin (Actes 4:34-35), car les gens partageaient leurs biens.

Lorsque la première génération de l'église du Nouveau Testament assistait financièrement des gens, il y eu une discrimination involontaire qui entravait le ministère. Lorsque le problème a été résolu, l'évangile continuait à se propager et le nombre de conversions augmentait (Actes 6:1, 7).

Vers l’an 125 ap. J.-C., un écrivain chrétien nommé Aristides a fait ce rapport :

« Les croyants viennent à l’église en toute l'humilité et bonté et ils s'aiment sans aucune hypocrisie. Ils ne méprisent pas la veuve et ne chagrinent pas l'orphelin. Celui qui a, distribue libéralement à celui qui n'a pas. S’ils voient un étranger, ils l'emmènent sous leur toit et se réjouissent avec lui comme s’il était leur propre frère. Car, ils s'appellent frères, non selon la chair, mais selon l'Esprit et selon Dieu. Et lorsque l’un de leurs pauvres termine ses jours et que l’un d’entre eux l’apprend, il prévoit alors de l’enterrer selon ses moyens. S’ils entendent que l’un d’entre eux est emprisonné ou opprimé pour le nom de leur Messie, ils pourvoient tous à ses besoins; et si sa libération est possible, ils le délivrent. Et s'il y a parmi eux un homme qui soit pauvre et indigent, tandis qu’ils ne disposent que de ce qui leur est strictement nécessaire, ils jeûnent deux ou trois jours afin qu'ils puissent nourrir cet homme de leur propre nourriture. »

L’empereur romain Julien l'Apostat, (361-363 après J.C.) qui a persécuté l'Église, a déclaré au sujet des Chrétiens: « Les Galiléens impies ne nourrissent pas uniquement leurs pauvres, mais les nôtres aussi.»[1]

Une église qui prêche la repentance sans demander au converti de faire choix d'une assemblée devant l'accompagner dans sa nouvelle vie, a fait la moitié de son travail. Par exemple si une église dit à une femme qu'elle ne peut pas dépendre d’une relation immorale pour vivre, l’église doit lui dire comment la famille de foi l'aidera à sortir dans cette situation.

Dans certaines régions du monde, on rencontre des églises qui développent une telle communauté chrétienne. Cette fraternité authentique et totale ne contribue pas seulement à soutenir financièrement des membres, mais elle consolide grandement le ministère.

[3]

« Ces églises pauvres [en Bolivie] disposent de ce que nous pourrions appeler une intendance pour survivre. Les églises populaires implantées parmi les pauvres ne peuvent pas dépendre des coutumes, de l'aide de l'état, des dons des hommes riches, ou de l'aide d'un corps de ministres professionnels. Elles doivent vivre en frères en conjuguant leurs forces en vue de développer la communauté, de propager l'Évangile et de survivre. L'intendance de la totalité de vie est vue comme une mobilisation missionnaire totale. Il paraît plus difficile de mobiliser des laïques aux niveaux des églises développées, pour obtenir une participation totale pour le développement intégral de la communauté chrétienne. Parmi les églises qui regroupent des pauvres, ce mode de vie communautaire est correct. Et aucune autre forme de vie et ministère n’est possible. » [2]

L'exemple de ces églises nous enseigne d'autres choses également. Nous pourrions supposer qu'une église doit avoir de l'argent pour répondre aux besoins des membres. Mais, ce type de communauté est bien réel dans les églises démunies.

Les individus de chaque société construisent une vie financière selon le modèle de l'économie publique. On achète les choses dont on a besoin et on travaille pour gagner de l'argent. Mais, Il y a un autre type d'économie qui prévaut au sein d’une famille. Le travail effectué par chaque membre pour la famille n'est pas évalué en espèce. Chaque personne est attendue à apporter son aide selon sa capacité; laquelle aide n'est pas comptabilisée. Elle donne son soutien dans un contexte de relation familiale. Il n'est pas attendu non plus à ce que chaque membre soit capable de faire les mêmes choses ou de produire la même quantité de travail, mais chaque membre devrait faire ce qu'il peut. Si un membre de la famille refuse de faire ce qu'il peut, il sera jugé par les autres membres qui pourront bien lui refuser en retour l'aide qu’il lui faut.

L'économie d'une congrégation devrait être beaucoup plus similaire à l'économie familiale qu’à l'économie publique. Pour obtenir un tel résultat, les relations dans la congrégation doivent s’étendre au-delà d'une simple amitié. En d’autres termes, il faut questionner une personne qui demande de l'aider pour savoir si elle a fait une mauvaise gestion de ses ressources ou si elle a été peu disposée à aider les autres.

Il revient à l’église de trouver les moyens pour développer cette relation entre ses membres qui doivent être capables d'expliquer à l'église qu’il y a des gens qui n'aident jamais personne, mais qui demandent de l’aide. Ils doivent enseigner à ceux qui ne peuvent pas coopérer avec les autres et affronter ceux-là qui se sentent libres de suivre leurs propres inclinations sur les questions éthiques, et qui ne répondent pas à la correction pastorale.

► Comment les membres d'une église peuvent s’entraider mutuellement? (Dans les domaines de jardinage, de la garderie, de l’emploi, des situations de crise, etc.)

[1] Les Chrétien ont été appelés “impie” ou “athées” parce qu'ils croyaient en un seul Dieu invisible au lieu de croire en un nombre incalculable d’idoles visibles.

[2] Samuel Escobar, in The Urban Face of Mission: Ministering the Gospel in a Diverse and Changing World. Edited by Manuel Ortiz and Susan S. Baker. (Phillipsburg: P & R Publishing, 2002), 105.

[3] “[On doit faire preuve d’être chrétien]. . . en faisant du bien, spécialement aux membres de la maison de foi. . . en les embauchant au lieu des autres, en achetant des uns des autres, en aidant les uns les autres dans l'affaire; et faites ceci autant que possible parce que le monde aimera les siens, et uniquement les siens”
- (John Wesley, « Rules for the Society of the People Called Methodists »).

► Un étudiant devrait lire 1 Timothée 5:3-16 pour le groupe.

Ce passage donne des directives pratiques au sujet de la façon dont l'église devrait supporter des membres qui sont dans le besoin. Il n'y a aucune question concernant l’attitude que l'église doit adopter par rapport au besoin de ses membres. Le verset 16 dit que les gens doivent prendre soin des membres de leur famille afin que l'église puisse s’occuper de ceux qui n'ont personne pour les aider. L'apôtre suppose qu'un soutien financier au bénéfice des membres est la responsabilité de l'église.

Il est évident que, si chaque membre était devenu dépendant de l'église, elle ne pourrait aider personne. Ce passage donne des directives pratiques afin que l'église puisse aider ceux qui sont réellement dans le besoin.

Ce passage parle spécifiquement des veuves, mais ces principes pourraient être aussi appliqués aux autres personnes. Nous savons que les membres de l'église ont la responsabilité les uns envers les autres, car, selon Jacques 2:15-16, nous devrions répondre au besoin d'un frère ou d’une sœur, et Jacques 1:27 fait mention des veuves et des orphelins.

Trois principes à appliquer lorsqu’il s’agit de supporter financièrement des membres de l'église:

1. La famille a la première responsabilité. Les membres de la famille ont la responsabilité de prendre soin de leurs parents qui sont dans le besoin afin qu’ils ne soient pas à la charge de l'église (5:4, 16). Si quelqu’un ne s'occupe pas de sa famille, il n'est pas un croyant (5:8). Si un pasteur voit un membre d'église a un besoin, il devrait demander ce que les parents de la personne peuvent faire pour l'aider.
2. Un membre fidèle mérite d’être soutenue. Une veuve est éligible pour être assistée si elle était une chrétienne fidèle qui aidait les autres (5:10). Le même principe s’appliquerait aux autres personnes qui sont dans le besoin et incapables de pourvoir à leurs besoins eux-mêmes.
3. Un membre doit faire ce dont il est capable pour lui et pour les autres. Un chrétien devrait s'efforcer à être une bénédiction pour les autres (5:10). S'il n'a pas un emploi, il peut chercher d'autres moyens pour aider des gens. L’église ne doit pas supporter celui qui refuse de travailler (2 The. 3:10).

► Un étudiant devrait lire 2 Thessaloniciens 3:6-12 pour le groupe.

Ce passage donne des informations sur la vie de l'église primitive. Ici Paul traite un problème. Il y avait des gens qui étaient dépendants de l'église et qui n’avaient pas à travailler. Ils passaient leur temps à bavarder et à visiter des amis.

Qu’est-ce que cela nous dit de l'église à cette époque? Elle prenait soin de ses membres. Elle avait un sens de responsabilité et s'assurait que personne à l'église n'avait faim. Ses membres vivaient comme une famille.

Puisqu'elle fonctionnait comme une famille, c'était possible que des gens paresseux et dépendants en comptent là-dessus. Paul a exhorté à chacun d'assumer sa responsabilité. Si une personne refusait de faire ce dont elle est capable, elle ne pourrait pas prendre part à la nourriture donnée par les autres.

C'est merveilleux lorsque l'église fonctionne comme une famille qui satisfait toute forme de besoins. Ainsi, l'église doit avoir des principes à suivre. Elle doit établir des principes pour ceux qui dépendent de son aide. En absence de ces exigences, l'église aura des paresseux qui la rendraient incapable de satisfaire les vrais besoins.

Les pasteurs et les diacres doivent diriger l'église pour qu'elle fonctionne comme une famille. Ils doivent satisfaire des besoins avec amour. Mais, l'amour signifie qu'ils doivent être prêts à parler la vérité. On doit exhorter quiconque n’assume pas sa responsabilité. Celui qui n'aide personne et qui ne fait pas ce qu'il peut pour se nourrir, n’est pas éligible pour bénéficier du soutien de l'église.

Il est juste de poser des questions lorsqu'une personne demande de l’aide. Veut-elle aider les autres? Est-ce qu'elle travaille lorsqu'elle en est capable? Utilise-t-elle son argent adroitement? Assume-t-elle la responsabilité de sa famille?

Beaucoup de gens s’adressent à l'église pour être aidés. L'église a le devoir de soutenir ceux qui viennent à elle pour la première fois, même avant que la personne fait preuve de responsabilité. Ensuite, il doit y avoir un moyen pour que la relation se développe. La personne devrait savoir ce qu'elle devrait faire pour intégrer la fraternité de l'église.

(1) L’œuvre du Saint-Esprit au sein de l'église incite les membres à maintenir une bonne relation en vue de partager la vie ensemble.

(2) L'église est une famille, dans laquelle on vit tous les jours ensemble et travaille d'un commun accord en vue d'affronter les besoins.

(3) L’église invite le pécheur repentant à une famille de foi où il apprend à mener une nouvelle vie.

(4) Lorsque l’église fonctionne tous les jours, chaque croyant a sa place dans le ministère.

(5) Le temps que les membres passent ensemble peut être utilisé pour le ministère, le travail, le loisir et la fête.

(6) La fraternité chrétienne consiste aussi à repartir les ressources matérielles.

(7) L'église n'est pas obligée à supporter ceux qui ne font rien pour eux même et pour les autres.

1. Avant la prochaine séance d’étude, l'étudiant doit écrire un paragraphe sur les “sept déclarations sommaires” (un total de sept paragraphes). Le paragraphe doit expliquer le sens et l’importance de la déclaration. L'étudiant doit rédiger ses paragraphes comme s’ils étaient destinés à quelqu'un qui n'est pas dans la classe. Puis il les remettra au moniteur.
2. Devoir à rédiger: Présenter les différents aspects indiquant la manière dont les membres de votre église partagent leur vie dans la communauté de l’église.
3. Important: En se basant sur ce cours, l'étudiant doit projeter d’organiser trois séances d'enseignement pour des gens qui ne sont pas dans la classe.