Lesson 8: Les disciplines spirituelles de la dévotion: La solitude, la méditation, le jeûne et la simplicité

Révisez les points majeurs de la leçon 7. Que les étudiants qui le veulent, partagent la prière qu’ils ont écrite dans le cadre de cette leçon.

Au terme de cette leçon, l’étudiant (e) devrait:

(1)Saisir l’importance des disciplines spirituelles classiques dans la formation   spirituelle.

(2) Mieux comprendre les disciplines spirituelles classiques.

(3) Mettre en pratique les disciplines spirituelles classiques.             

Chrétiens vivant dans des conditions difficiles

Daisy dirige une église à Paris dont la majorité des membres sont des immigrants travaillant dans le pays. Pour qu’ils puissent survivre économiquement, la quasi-totalité de ces ouvriers s’entassent dans des appartements exigus. Certains travaillent plus de huit heures de temps par jour et sont privés de congé annuel. La formation spirituelle peut-elle se produire même dans ces conditions difficiles?      

La plupart des chrétiens dans le monde sont pauvres et vivent dans des grandes villes surpeuplées avec moins de 4 dollars américains par jour. Beaucoup doivent se déplacer à pied pendant deux à trois heures tous les jours. Certains partagent leur habitation avec leur famille élargie, tandis que d’autres vivent éloignés de leurs proches. Passer du temps dans la solitude et la tranquillité avec Dieu reste donc un véritable défi pour ces croyants. Il leur faut également une motivation énorme pour faire de la prière et de la méditation de la Parole de Dieu une priorité quotidienne.      

Chrétiens vivant des vies occupées 

De nombreux chrétiens du monde occidental vivent dans une société matérialiste et trépidante. Ils sont souvent incapables de freiner leur course pour se concentrer sur les choses spirituelles. D’une manière générale, ces chrétiens possèdent de grandes maisons, de vastes espaces de recueillement, le moyen de se donner un niveau de vie élevé et du temps libre pour se discipliner spirituellement s’ils acceptaient de simplifier leur vie. Mais le problème de ces chrétiens réside dans le fait qu’ils ne saisissent pas la valeur des disciplines et celle du temps consacré à la recherche de la présence de Dieu.      

À l’entrée d’un camp d’entraînement des Marines à Parris Island, en Caroline du Sud, se trouve un panneau qui se lit: «La différence commence ici!»[1]Qu’est-ce que la différence pour un marine américain? Un marine se caractérise par sa posture physique pontifiante, son uniforme impeccable, sa concentration et sa détermination, sa discipline personnelle, son endurance physique et psychique, sa disposition à suivre les ordres et sa capacité de combattre en équipe. Ces caractéristiques sont développées durant l’entrainement musclé des recrus à Parris Island. Les Marines savent que leur vie dépend en partie de la qualité de l’entrainement. L’entrainement est là où la différence commence!

          ► Si une personne en dehors de votre église examine de près les chrétiens de votre congrégation, quelle différence ferait-elle entre ces croyants et les non-croyants?

L’Église, l’armée de Dieu, a été appelée à «faire des disciples de toutes les nations».[2] Cette mission dépasse l’action de faire des conversions; car elle inclut l’accompagnement des nouveaux croyants dans le processus de la formation de l’image du Christ en eux. La vie de ces croyants et la vie de l’église dépendent de notre fidélité à cet appel.

Comment accomplir cette mission? Comment faire des disciples dévoués à Jésus? Ou encore -la question la plus importante dans le cadre de ce cours-, comment allons-nous développer un caractère de plus en plus semblable à Christ? Comment passerons-nous d’un état de dépression et d’égocentrisme à un état de plénitude et d’utilité dans le royaume de Dieu? Une partie de la réponse à ces interrogations réside dans la pratique des disciplines spirituelles classiques. Richard Foster dit: «La superficialité est la malédiction de notre époque [...] Ce dont on a désespérément besoin actuellement n’est pas un plus grand nombre de personnes intelligentes ou douées, mais des personnes profondes [...] Les disciplines classiques de la vie spirituelle nous somment à abandonner le superficiel pour une vie dans les profondeurs.»[3]

Par «classique», nous voulons dire que ces disciplines ont été pratiquées par de fidèles chrétiens dans toutes les générations.

[1] L’illustration et l’application sont du Dr Michael Avery.

[2]Mathieu 28:19.

[3] Richard Foster, Celebration of Discipline (New York: HarperCollins, 1998), 1.

La pratique des disciplines spirituelles et du ministère du Saint-Esprit dans la vie du croyant créent un cadre d’entrainement favorisant une vie chrétienne victorieuse. Ils sont absolument essentiels pour surmonter une vie chrétienne nominale, caractérisée par la tiédeur et la défaite. Ceci a été prouvé par des chrétiens de toutes les générations.

Les disciplines spirituelles jouaient un rôle majeur dans la vie de Jésus. Si nous voulons être formés à son image, il faut que ces disciplines occupent également une place de choix dans nos vies.

Les disciplines spirituelles luttent contre le monde, la chair et le diable.

[13]

Il est préférable de concevoir la vie chrétienne comme un champ de bataille.[1] Jésus et les apôtres ont tous souligné la nécessité de mener une vie de piété et de sacrifice engagée dans le militantisme spirituel. Jésus dit: «Depuis le temps de Jean Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents (soldat zélé et totalement dévoué) qui s’en emparent.»[2] Paul se réfère à la vie chrétienne comme un combat.[3] Cette bataille exige des chrétiens alertes, vigilants et éveillés, car les croyants nominaux et tièdes ne pourront pas l’emporter.

Dans le roman allégorique, Le voyage du Pèlerin, de John Bunyan, le personnage principal dénommé Chrétien rend visite à un interprète. Une fois chez cet homme, Chrétien voit en vision un homme armé courant vers les portes du ciel. Cet homme maitrise les gardes qui s’opposaient à lui, puis traverse les portes de la Ville sainte avec une grande joie. Chrétien ne pouvait comprendre cette vision ; c’est alors que l’explication lui est donnée par l’interprète. La vision signifie que tout chrétien désirant entrer au ciel doit faire preuve de détermination et de zèle sans délai, parce que toutes les forces de l’enfer sont disposées à l’en empêcher.

La pratique des disciplines spirituelles fortifiera nos cœurs et nous conditionnera mentalement et spirituellement dans la guerre contre le monde, la chair et le diable.[4]

Les disciplines spirituelles sont un moyen de grâce et nous équipent pour la bataille.

Alors que nous combattons sur ce champ de bataille, nous avons besoin de grâce. Vous et moi ne sommes pas de taille à affronter le monde, la chair ou le diable. En effet, tout homme cherchant la justification par ses propres forces se fatigue en vain. Car la justification est un don de Dieu. Il n’y a rien que l’on puisse faire pour recevoir la plénitude de Jésus. Mais Dieu nous a donné les disciplines spirituelles comme moyen de recevoir la grâce. Richard Foster écrit:

«L’agriculteur n’a aucun pouvoir sur la croissance de la semence.  Il ne peut que créer les conditions favorables à la croissance en cultivant le sol, en l’ensemençant et en arrosant les plantules. Mais il revient aux forces naturelles de prendre le relais afin que la croissance de la graine soit assurée. Il en va de même pour les disciplines spirituelles - elles sont une façon de semer l’Esprit. Elles constituent la méthode divine de notre mise en terre. Elles nous placent dans une situation où Dieu peut œuvrer en nous et nous transformer. »[5]

Le professeur de formation spirituelle et écrivain Robert Mulholland écrit:

«En dernière analyse, l’homme ne peut rien faire pour devenir semblable à Christ en amour et en service. Il peut uniquement se rendre disponible pour que Dieu puisse opérer son œuvre de transformation en lui.»[6]

Il poursuit son explication pour souligner trois manières par lesquelles l’homme peut se mettre à la disposition de Dieu pour la formation spirituelle. Ce sont la confrontation, la consécration et les disciplines spirituelles:

(1) La grâce se manifeste à travers la confrontation –

«L’Esprit de Dieu est capable, par le moyen d’un canal – comme les saintes Écritures, l’adoration [...] un frère ou une sœur en Christ [...] – rectifier un domaine dans notre vie qui ne reflète pas l’image de Christ.»[7]

(2) La grâce se manifeste à travers la consécration –

«Il faut que le croyant parvienne à soumettre toutes ses imperfections à Dieu et lui accorder le champ libre pour accomplir l’œuvre qu’il veut accomplir […], car la transformation ne lui sera pas imposée. »[8] Nous devons ouvrir la porte de notre âme à Dieu. »

(3) La grâce se manifeste à travers les disciplines spirituelles –

Ces dernières sont l’ensemble des actions qui ouvrent convenablement la porte du cœur à Dieu.

► Questions à discuter:

• Y a-t-il une similitude entre ce qui se passe dans un camp d’entrainement militaire et ce qui se passe dans votre église? 
• Qu’en est-il de votre vie personnelle ?
• Les chrétiens de votre église locale vous rappellent-ils des soldats sur un champ de bataille ou des enfants dans une cour de récréation? 
• Vivriez-vous différemment si vous aviez en tête que vous êtes sur un champ de bataille?

 Les disciplines spirituelles offrent une plus grande jouissance de Dieu.

Certes, nous sommes des soldats. Mais nous sommes des soldats cheminant vers un mariage. Dès qu’il est fait mention de chrétiens qui pratiquent les disciplines spirituelles, il vient à l’esprit l’image d’individus austères, intransigeants, voire malheureux. Ce qui est parfois vrai. Mais nous devons concevoir la vie chrétienne non seulement comme une guerre mais aussi comme un mariage.[9]

Nous sommes l’épouse du Christ marchant vers le jour de notre mariage. Ce sera un jour d’union parfaite avec le Christ et un jour de fête et de célébrations éternelles. En tant que chrétiens en voyage, la joie anticipée éprouvée et l’affection croissante que nous avons pour Jésus-Christ, notre Époux, réjouissent notre cœur, et souvent, cette joie débordante se répand et se manifeste visiblement dans notre vie quotidienne. Les hommes et femmes de Dieu de par le monde qui ont le plus marqué ma vie ne sont ni tristes, ni abattus, ni déprimés ni amers. Et le fait qu’ils pratiquent des disciplines spirituelles ne les rend pas non plus spirituellement orgueilleux ou différents des gens «normaux». Certes, ils sont vigilants et sobres. Mais ils sont, à l’instar de Jésus,  les gens les plus humbles, optimistes et joyeux du monde.

Les chrétiens qui se promènent avec le poids du monde sur leurs épaules ne prient, ni ne jeûnent, ni ne méditent la Bible. Car la recherche de la présence de Dieu, laquelle est la finalité des disciplines spirituelles, apporte la liberté spirituelle. En la présence de Jésus, l’anxiété, la peur et l’oppression perdent leur emprise sur le chrétien.

Il est d’une importance capitale que les chrétiens apprennent à célébrer la bonté et les bénédictions de Dieu, même sur le champ de bataille. Nos «petites» célébrations en cours de route sont des avant-goûts de notre mariage! John Wesley a enseigné qu’aimer Dieu, c’est le fait de «se réjouir en lui, se régaler de sa volonté, vouloir lui plaire continuellement, chercher et trouver son bonheur en lui, et avoir soif de sa plénitude nuit et jour».[10] De ce fait, il ne faut pas que les disciplines spirituelles deviennent de simples pratiques de routine ; elles doivent en l’occurrence être pour toujours des pratiques qui mènent à une plus grande jouissance de Dieu et de ses innombrables bénédictions.

Il faut aussi se garder de prendre la prière, le jeûne ou l’une des disciplines spirituelles comme un moyen de gagner la faveur de Dieu, de faire de Dieu son débiteur ou même d’obtenir une «bénédiction» matérielle. Certains chrétiens pensent que l’accomplissement de certains sacrifices leur confèrent le droit d’une rémunération ou de la satisfaction de leur désir. Les disciplines spirituelles ont pour finalité l’amélioration de la relation du croyant avec Dieu, et non celle de faire de Dieu un débiteur.

Les disciplines spirituelles sont des moyens de grâce pour la formation des disciples ordinaires à l’image du Christ.

[12]

Les disciplines spirituelles ne sont pas l’affaire exclusive des chrétiens extraordinaires. En fait, il n’y a pas de chrétiens extraordinaires. Les disciplines spirituelles concernent les mères au foyer, les agriculteurs, les ouvriers d’usine, les immigrants, les professeurs, les étudiants, les chefs d’entreprise, etc.

Les disciples de Jésus n’étaient que des pêcheurs ordinaires, mais cela ne les empêchait pas d’apprendre de Jésus des pratiques telles que la solitude, la méditation, la prière, le jeûne, le sacrifice,  l’adoration, le service et la sainte Cène. Au fur et à mesure qu’ils les pratiquaient, ils devenaient de plus en plus semblables à Jésus. Et grâce à la pratique de ces disciplines, la puissance de Dieu a été rendue manifeste dans leurs vies.

Jacques ne le trouvait pas difficile d’adresser ses encouragements à des chrétiens très ordinaires, lorsqu’il leur dit qu’

«Élie était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne plût point, et il ne tomba point de pluie […] Puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit.»[11]

Ce sont les gens ordinaires que Dieu aime utiliser pour sa gloire.

[1]1 Timothée 6:12.

[2] Matthieu 11:12.

[3] 2 Timothée 4: 7.

[4] Éphésiens 6:12; 1 Jean 2:16.

[5]Foster, 6.

[6]Mulholland, 26,  C’est nous qui soulignons).

[7]Ibid, 37.

[8]Ibid, 38.

[9]Apocalypse 21:9.

[10] http://wesley.nnu.edu/john-wesley/the-sermons-of-john-wesley-1872-edition/sermon-139-on-love/.

[11] Jacques 5: 17-18.

[12]Dieu a institué les disciplines de la vie spirituelle pour des êtres humains ordinaires tels que ceux qui travaillent pour un patron, qui s’occupent des enfants, qui font la vaisselle ou tondent la pelouse. En fait, les disciplines se pratiquent mieux dans un cadre relationnel comme celui d’un époux et de sa femme, de frères et sœurs, ou des amis et des voisins.
– Richard Foster

[13] Les disciplines nous somment à abandonner notre vie chrétienne nominale pour une immersion dans les profondeurs de Christ. Elles nous invitent à nous séparer d’un christianisme sans vie pour embrasser la vie d’athlète spirituel qui nous permettra d’expérimenter davantage les profondeurs de l’océan divin.
– Richard Foster

Cette leçon et les autres qui suivent explorerons brièvement certaines disciplines spirituelles classiques et proposerons des moyens pratiques d’intégration de ces disciplines dans la marche du croyant avec Dieu.[1] Toutefois, certaines de ces disciplines seront l’objet de plus d’explications que les autres disciplines.

La discipline spirituelle de la solitude: 

«Vers le matin, pendant qu’il faisait encore très sombre, il se leva, et sortit pour aller dans un lieu désert, où il pria.»[2]

La signification de la solitude

La solitude est simplement le fait de s’éloigner de la foule afin d’être seul avec Dieu et de chercher sa présence. La solitude en tant que discipline spirituelle ne consiste pas à s’isoler pour être seul avec soi-même, mais pour être seul avec le Seigneur. Elle est une sorte de  privation volontaire des amitiés humaines afin de pouvoir se concentrer sur son amitié avec Dieu.

Il faut comprendre la solitude comme non seulement l’action de se relocaliser  physiquement, mais aussi psychologiquement. La solitude ferme temporairement les portes de l’esprit au monde extérieur, afin de renouveler l’homme intérieur. Si nous envisageons la solitude de cette manière, qu’importe que l’on se trouve dans le métro ou en attente dans un cabinet de médecin débordant de patients, on pourra en faire un lieu de solitude même si l’environnement extérieur n’est pas propice à la solitude.

La solitude dans la vie de Jésus

Luc nous dit que Jésus «se retirait souvent dans les déserts (pour s’isoler) et priait»[3] Pourquoi un tel comportement? Parce que son service à la foule épuisait ses ressources spirituelles -  ressources qu’il fallait constamment renouveler. Bien que son ministère terrestre n’ait duré que quelques années, Jésus se donnait intentionnellement des moments de solitude pour s’éloigner de ses disciples et être seul avec son Père.

Le pouvoir de la solitude dans la formation spirituelle

[74]

L’un des pères de l’église, Diadoque de Photicé, a pu observer que lorsque la porte de notre vie reste ouverte aux autres trop longuement, la chaleur de notre âme se volatilise à coup sûr.[4] J’ai fait la même observation dans ma propre vie. Dès que je ne m’assois pas aux pieds de Jésus, je commence à m’appauvrir spirituellement. L’anxiété, l’impatience, la perte de confiance, un état d’esprit pessimiste, un sentiment d’insatisfaction, un esprit critique sont souvent le résultat de la négligence de la solitude.

La solitude nous conduit à nous détacher des relations humaines imparfaites et nous rend capables de détourner nos yeux des hommes et de leurs offenses pour nous remettre au Seigneur.  Dans la vraie solitude, nous offrons au Saint-Esprit toute notre attention. Il aligne notre perspective et nos priorités sur les siennes et verse sa paix, son amour et une toute nouvelle joie dans nos cœurs. Par la solitude, nous trouvons la grâce de retourner à nos communautés et nos responsabilités avec l’onction du Saint-Esprit en vue d’un impact durable.

La solitude nous épargne de la maladie mortelle due à l’affairement et le perfectionnisme. La solitude nous apprend que l’appréciation de Dieu à notre endroit ne repose pas sur ce que nous faisons pour lui, mais plutôt sur ce que nous sommes en parlant de  notre être intérieur. Ceux qui vivent selon les standards du monde valorisent les réalisations matérielles au détriment du renouvellement de l’être intérieur dans la présence de Dieu. Mais même les entités spirituelles savent que la transformation de l’être intérieur de l’homme à l’image de Christ est le but principal de Dieu dans la rédemption.

La solitude nous permet également de découvrir que le Saint-Esprit peut accomplir plus lorsque nous demeurons en lui que lorsque nous nous efforçons désespérément à faire quelque chose de grand pour lui.[5]

Pour débuter la pratique de la solitude

(1) Trouvez un endroit qui vous convient.     

 Il faut être créatif. Une étudiante d’une école biblique en Asie se mettait sous son lit pour être seule avec Dieu parce que c’était le seul endroit paisible qu’elle pouvait trouver! D’autres, comme moi, estiment la marche solitaire dans un parc près de chez soi leur donne la possibilité d’entendre la voix de Dieu. Aux Philippines, pays densément peuplé, un pasteur a déclaré avoir trouvé la solitude dans une chambre confort, car c’était le seul endroit qui lui offrait la possibilité de s’éloigner de la foule! Il se pourrait que votre situation actuelle vous accorde peu de possibilité d’isolement, mais le Seigneur en a conscience et il vous aidera si vous le lui permettez.

(2) Planifiez un moment régulier de solitude.     

Pour que la solitude soit une discipline transformationnelle, il est nécessaire d’établir un horaire qui vous convient et que vous n’aurez pas du mal à respecter. John Wesley a dit que «tout moment» n’est jamais «le moment». En d’autres termes, à moins que l’on ne s’impose un horaire précis et régulier pour être seul avec le Seigneur, ce moment ne se présentera pas.

(3) Gardez votre concentration sur Dieu.     

Ne cherchez pas à avoir des visions, des rêves ou des signes surnaturels, mais à calmer votre cœur et communier avec Dieu, par son Saint-Esprit et sa Parole.

(4) Soyez patient.     

La discipline précède toujours la réjouissance! Ce principe est vrai pour toute discipline. Il faut sans doute pratiquer durant une certaine période la discipline avant d’en récolter les bienfaits.

► Permettez aux étudiants de dire lequel des enseignements sur la solitude qu’ils trouvent le plus utile.

La discipline spirituelle de la méditation: 

« Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit! Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau... »[6]

La signification de la méditation

Les mots traduisant ‘méditer’ dans la Bible sont Hagah (hébreu) ​​- se parler, méditer-,[7] et Meletao (grec) - résoudre complètement un problème dans son esprit,  méditer.[8]

La méditation des saintes Écritures consiste à ruminer la Parole de Dieu en se parlant. Elle se réalise lorsque dans un esprit de prière nous tournons en boucle des passages précis de la Parole de Dieu dans notre esprit jusqu’à ce que le Saint-Esprit se mette à les vivifier dans notre cœur, que notre âme en reçoive l’instruction, l’avertissement et la correction nécessaire et en expérimente la douceur transformatrice. Comme il en est pour toutes les disciplines spirituelles, la méditation requiert l’illumination de la grâce du Saint-Esprit.[9]

► Qu’une personne lise 1 Corinthiens 2: 9-14. Discutez de ce que ce passage enseigne sur le rôle du Saint-Esprit dans l’illumination de la Parole de Dieu.

Le roi David avait l’habitude de ruminer la Parole de Dieu jusqu’à ce qu’il la trouve «plus précieux que l’or, que beaucoup d’or fin […] Et plus doux que le miel, que celui qui coule des rayons.»[10]Les chèvres broutent de l’herbe, puis vont se coucher dans l’ombre d’un arbre pour ruminer encore et encore le contenu de leur estomac. De même, le chrétien qui médite la Parole de Dieu ne lira pas pour oublier, mais il sera en mesure de tout savourer et d’en faire l’application dans sa vie personnelle. La méditation est l’une des disciplines spirituelles les plus transformatrices. Beaucoup de chrétiens lisent la Bible, mais peu d’entre eux prennent le temps de la savourer.

La finalité de la méditation de la Bible n’est pas la vacuité de l’esprit mais son remplissage avec la Parole de Dieu.

Les méditations orientales comme le Zen, le yoga et la méditation transcendantale prônent la vacuité de l’esprit et sont très dangereuses. Car, une fois vide, l’esprit sera habité par des mensonges démoniaques ou même par des démons.[11] La méditation de la Bible vise par contre le remplissage de l’esprit avec la Parole de Dieu. D’où l’exclamation du psalmiste: «Combien j’aime ta loi! Elle est tout le jour l’objet de ma méditation. »[12]

Dans Philippiens 4, Paul exhorte les croyants, non pas à faire le vide dans leur pensée, mais à «méditer sur ces choses».[13] De quelles choses s’agit-il? Il ne s’agit pas des péchés et des échecs passés ou des fautes d’autrui, mais de tout ce qui est «honorable», «juste», «pure» et «aimable», «tout ce qui mérite l’approbation», «qui est vertueux et digne de louange». Si tous les enfants de Dieu choisissaient de remplacer les pensées négatives et les critiques amers par des pensées positives de temps en temps, ils connaitraient sans nul doute une véritable transformation dans leur vie spirituelle.

Le but de la méditation biblique dans la formation spirituelle

Le pouvoir de la méditation réside dans le fait qu’elle offre la possibilité d’être purifié régulièrement par la Parole de Dieu.[14] La Parole change la mentalité et le comportement de l’homme. Sa lumière[15]expose tous les péchés cachés[16] et les mensonges destructeurs du diable. Seule la Parole peut imprégner nos âmes de la vérité divine jusqu’à ce que nous parvenions à pouvoir penser et agir comme Jésus.

Beaucoup de chrétiens perdent des combats spirituels parce qu’ils se lancent dans la bataille sans avoir en leur possession l’épée de l’Esprit.[17] Quand Satan chuchote, Dieu ne vous aime pas vraiment, vous n’y arriverez jamais, vous n’êtes pas vraiment chrétien, vous ne pouvez pas vivre une vie sainte, tout le monde est contre vous, Dieu ne vous pardonnera pas ..., ils n’ont rien pour se défendre. Mais, à travers la discipline de la méditation, nous ressassons la vérité de Dieu jour après jour, mois après mois, année après année jusqu’à ce que notre foi soit affermie en Dieu et que tous les mensonges enflammés de l’ennemi sans effet.

Les résultats de la méditation de la Bible

1. La Parole produit la foi,[18] donc la méditation renforcera notre confiance en Dieu.
2. La Parole purifie les pensées et la vie du croyant.[19] Par conséquent, la méditation remplacera les mauvaises pensées de l’esprit par des pensées agréables.
3. La Parole fournit un bouclier efficace contre Satan,[20] donc la méditation nous protégera.
4. La Parole fait prospérer la vie du croyant,[21]  donc la méditation conduira à des mesures de plus en plus grandes de la bénédiction de Dieu.

Conseils pratiques pour débuter avec la méditation

(1) Ne compliquez pas les choses.     

J’adore la simplicité de l’approche de méditation de John Wesley:

« Ici je suis éloigné des routes bruyantes où passent les hommes. Je m’assieds seul, en la présence de Dieu. Devant lui, j’ouvre et je lis son livre, en vue d’y trouver le chemin du ciel. Ai-je quelque doute sur le sens de ce que je lis ? Quelque chose me paraît-il obscur ou compliqué ? J’élève mon cœur vers le Père des lumières : « Seigneur, n’as-tu pas dit : Si quelqu’un manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu ? » Tu la donnes libéralement et sans reproches. Tu as dit : « Si quelqu’un veut faire la volonté de Dieu, il connaîtra ». Je veux la faire, fais-la moi connaître ». Je me mets alors à chercher et à examiner les passages parallèles de l’Ecriture, « comparant les choses spirituelles aux spirituelles ». J’y médite avec toute l’attention et toute l’intensité dont mon esprit est capable. Si quelque doute persiste, je consulte ceux qui sont expérimentés dans les choses de Dieu, et les écrits, dans lesquels, quoique morts, ils parlent encore. Et ce que j’ai appris je l’enseigne. »

(2) Trouvez-vous un endroit calme. « Arrêtez et sachez [qu’il est] Dieu.»[22]    

(3) Lisez et méditez dans un esprit de prière afin d’avoir de la perspicacité et une volonté d’obéir.[23]      

(4) Faites attention à vos attentes. Ne cherchez pas des signes ou des révélations surnaturelles, mais à connaître Dieu et vous laisser connaitre par lui.     

(5) Ayez au moins une idée à la fin de votre méditation à laquelle vous allez réfléchir tout au long de la journée.     

(6) Efforcez-vous de remplacer les pensées négatives et malsaines par la Parole de Dieu au cours de la journée.     

► Prenons 5 minutes pour pratiquer ensemble la méditation. Que tout le monde médite en silence sur Josué 1: 8. Il n’est pas nécessaire d’en dégager les grandes lignes comme l’on en ferait pour une étude biblique. Mais mettez vous plutôt à la place de Josué dans l’histoire, tout en méditant sur le sens qu’avait ce message pour Josué. Quel est le message que le Seigneur veut-il vous communiquer?

La discipline spirituelle du jeûne :

«Il leur répondit: Pouvez-vous faire jeûner les amis de l’époux pendant que l’époux est avec eux? Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront en ces jours.»[24]

Le jeûne est l’une des disciplines potentiellement transformatrices, mais aussi l’une des plus difficiles, et conséquemment la plus négligée de toutes. Mais lorsqu’il est pratiqué par un cœur sincère et dans un esprit de prière, c’est l’un des moyens les plus efficaces pour renouveler sa soif de Dieu, d’amener toutes ses pensées captives, de dompter les désirs capricieux, de se débarrasser de ses scories, d’obtenir des directives claires, de recevoir de nouvelles illuminations spirituelles de la Parole de Dieu et de conserver la puissance et l’onction du Saint-Esprit.

La signification du jeûne

Le jeûne biblique est le fait de s’abstenir de nourriture à des fins spirituelles. Le jeûne n’est pas un régime! Il n’est pas non plus la séparation avec les médias, les formes de divertissement, les événements sociaux etc. Il va de soi que la modération et l’abnégation sont absolument indispensables dans ces domaines si l’on veut croitre spirituellement, mais ces choses ne sont pas le jeûne. Il n’y a aucun cas dans la Bible où le jeûne concerne autre chose que de la nourriture.

Le jeûne, un ordre implicite.

[75]

La Bible n’impose pas catégoriquement aux chrétiens la pratique du jeûne, mais elle  l’endosse. Dans le texte ci-dessus[25], il nous est évident que Jésus suppose que tous les croyants «jeûneront. » Je me rappelle de ces paroles de Wesley Duewel, un missionnaire retraité, qui animait une conférence aux Philippines. Il a dit : «Jésus a bien dit que ses disciples auraient à s’adonner au jeûne. Alors, êtes-vous un disciple? Pratiquez-vous cette discipline?» La Parole de Dieu m’a convaincu, et j’ai réalisé que ma vie chrétienne manquait de puissance à cause de la négligence de cette discipline.

Le jeûne occupait une place de choix dans la vie de Jésus, des apôtres et de l’église du Nouveau Testament, et a été une discipline vitale dans la vie de ceux que Dieu a puissamment utilisés.  John Wesley a déclaré: «Il est connu de tous que tout véritable méthodiste jeûne deux fois par semaine (mercredi et vendredi).» Et Epiphane, père de l’Église et évêque de Salamine à Chypre (315-403) a demandé: «Qui ne sait pas que les chrétiens du monde entier pratiquent le jeûne tous les quatrièmes et sixièmes jours de la semaine?»

Des exemples de jeûne dans la Bible

Nombreux sont les exemples de jeûne dans la Bible. Moïse, Anne, David, Élie, Esther, Daniel, les prophètes, Anne la prophétesse, Jean Baptiste, Jésus, Paul, les apôtres, les anciens d’Antioche et Corneille ont tous jeûné.

[76]

Pendant que Moïse jeûnait, il obtint la faveur de parler face à face avec Dieu comme un homme parle avec son ami.[26] Ce fut après une période de jeûne et de prière que Dieu bénit les entrailles de la mère de Samuel.[27] Pendant que Daniel jeûnait et priait, il fut donné «la capacité de comprendre» les oracles de Dieu,[28] la puissance de Dieu se manifesta pour vaincre le prince de Perse, et la prière de Daniel fut exaucée.[29] Pendant que Saul (Paul) priait et jeûnait, il fut rempli du Saint- Esprit et recouvra la vue.[30]Les prières, les jeûnes et les aumônes de Corneille montaient comme un parfum de bonne odeur devant Dieu,[31] qui répondit à la prière de Corneille en sauvant toute sa famille. Ces quelques exemples illustrent amplement comment la puissance de Dieu a été manifestée en réponse à la prière et le jeûne.

Les effets extraordinaires du jeûne

(1) Le jeûne humilie l’âme.     

Le psalmiste dit: «Et moi, quand ils étaient malades, je revêtais un sac, j’humiliais mon âme par le jeûne, Je priais, la tête penchée sur mon sein.»[32] Esdras savait que le rapatriement des juifs exilés dans leur patrie ne pourrait se faire sans l’assistance de la grâce du Seigneur. Ayant en vue les multiples dangers et tentations qui l’attendaient, il a écrit: «Là, près du fleuve d’Ahava, je publiai un jeûne d’humiliation devant notre Dieu, afin d’implorer de lui un heureux voyage pour nous et pour nos enfants. Et il nous exauça.»[33]

En quoi le jeûne rabaisse-t-il l’âme? L’action de se priver volontairement de nourriture physique rappelle à l’âme que Dieu est son ultime besoin et son seul véritable appui. Elle nous rappelle aussi que nous sommes bien plus dépendants des choses spirituelles que des choses matérielles. Le jeûne biblique centré sur Jésus-Christ est un témoignage envers Dieu et envers notre propre âme, car en jeûnant nous confessons: Ô Dieu ! J’ai soif de toi. Ô Saint-Esprit ! J’ai besoin de toi plus que de la nourriture, plus que des bénédictions matérielles et plus que tous les biens de ce monde!

J’ai finalement compris que le jeûne est un remède efficace contre la stérilité spirituelle. Quand mon âme est sèche et stérile spirituellement, seuls le jeûne et la prière sont capables de labourer le sol rocailleux de mon cœur pour qu’il soit fertile à la semence de la Parole de Dieu.

(2) Le jeûne permet à nos désirs spirituels de dominer nos appétits naturels.     

Le jeûne expose les zones assombries par le péché et l’égoïsme dans la vie du croyant, maitrise l’appétit naturel le plus violent et maintient la chair dans la soumission aux choses spirituelles. Ou, comme l’a dit un père de l’Église : « Celui qui s’adonne au jeûne a la garantit que son estomac ne fera pas bouillir son corps au détriment de son âme.»[34] Mon frère philippin, David Yucaddi, m’a dit une fois qu’il savait qu’il devait jeûner dès que des désirs indécents commençaient à naitre dans son âme. En d’autres termes, le moindre signe d’orgueil ou de désir impur est, pour lui, une indication de son besoin de jeûner. D’autres hommes pieux ont également témoigné que le jeûne éteint le feu d’une passion sexuelle indécente.

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L’un des frères de mon assemblée a ressenti l’obligation de pratiquer le jeûne dans sa marche avec Dieu, après avoir assisté à une séance de formation que je donnais un dimanche sur cette discipline. Quelque temps après, il a déclaré que le jeûne lui avait fait prendre conscience de certains besoins de son cœur. Il nous a dit : « Je n’ai jamais réalisé à quel point j’étais impatient jusqu’à ce que je commence à jeûner. Dès que je dis « non» à mon corps, je suis devenu très impatient avec mes enfants!» Nous avons tous ri parce que nous pouvions nous identifier avec lui. La négation de soi fait remonter à la surface des attitudes de notre cœur que nous ignorions jusque-là.

Richard Foster nous rappelle que «l’estomac est similaire à un enfant gâté. Or un enfant gâté n’a pas besoin de traitement indulgent, mais de discipline». Nous savons tous ce qui se passe lorsque l’on se met à corriger un enfant gâté, n’est-ce pas? Plus l’enfant est gâté, plus il sera irritable. Et tant qu’il n’apprenne pas à se soumettre lorsqu’on lui dit  «non», il lui reste encore un long chemin à parcourir. Il en va de même avec l’enfant gâté se trouvant à l’intérieur de notre propre âme!

(3) Le jeûne augmente l’appétit spirituel du croyant.     

Jésus prenait beaucoup plus de plaisir à faire la volonté de son Père que dans le manger et le boire[35], et il nous convie à faire de même. Il a dit: « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés !»[36] Quand je jeûne et que les douleurs de la faim me deviennent insupportables, j’adresse à Dieu cette prière: «Seigneur, ces douleurs que j’éprouve à présent sont pour ta gloire, et je veux éprouver ce même genre de faim pour toi.» Laquelle prière ne m’apporte pas nécessairement un quelconque soulagement au moment du jeûne, mais à ma connaissance, elle n’est jamais restée sans réponse. Il faut donc nous efforcer de transformer nos douleurs en prières, croyant que nous serons de plus en plus rassasiés de Dieu lui-même.

(4) Le jeûne aiguise le discernement spirituel du croyant.     

Pendant qu’ils jeûnaient, les membres de l’église d’Antioche du Nouveau Testament ont pu discerner la volonté de Dieu relative à leur implication dans la grande commission: «Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés.»[37] La prière ciblée accompagnée du jeûne est pour le croyant une source de discernement et l’aide dans la prise d’importantes décisions.

La vie de prière et de jeûne de Jésus lui rendait plus sensible à la faim spirituelle de ses prochains, gardait son cœur débordant d’amour pour eux et son esprit attentif à la volonté de son Père concernant ses actions et ses enseignements à l’endroit des gens affamés spirituellement. À l’instar des disciples, nous sommes souvent si préoccupés par nous-mêmes et nos propres besoins que nous perdons notre affection pour les âmes. Le jeûne nous aide à contrôler notre appétit, afin que nous puissions voir et sentir l’œuvre du Saint-Esprit autour de nous.

► Lisez ensemble Jean 4: 27-34. Discutez de la différence entre le rapport de Jésus et celui des disciples avec la nourriture. Que signifie cette déclaration de Jésus: «J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé»? Pensez-vous qu’il est possible que l’attachement des disciples à la nourriture pouvait leur empêcher de voir ce que le Saint-Esprit était en train d’accomplir à Samarie?

(5) Le jeûne fortifie la foi du croyant et lui permet d’affronter et de vaincre l’ennemi.     

Je crois que la raison qui sous-tend l’état de faiblesse et d’impuissance expérimenté par tant de chrétiens est l’absence d’une pratique régulière de la discipline du jeûne. Dans Matthieu 17, les disciples se trouvent incapables de chasser un mauvais esprit. Ce que Jésus précise est dû à l’incrédulité: «Alors les disciples s’approchèrent de Jésus, et lui dirent en particulier: Pourquoi n’avons-nous pu chasser ce démon? C’est à cause de votre incrédulité, leur dit Jésus»[38] Jésus continue son enseignement pour dire: Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne.[39]

Quelle est la relation entre la prière fervente, le jeûne et la foi? La prière fervente (faite dans le jeûne) renforce la foi et augmente la puissance et l’efficacité du croyant au service de Dieu. Nous sommes engagés dans une bataille spirituelle; et sans la prière et la jeûne, nous ne connaîtrons jamais la délivrance de Dieu comme il veut la révéler. Paul se trouvait souvent impliquer dans de grand conflit spirituel,  et c’est pourquoi il jeûnait beaucoup.[40]

Mes frères et sœurs qui servent comme missionnaires dans les pays en voie de développement sont souvent confrontés à l’opposition démoniaque. Ces missionnaires savent que sans la prière et le jeûne, ils ne pourront jamais renverser les forteresses spirituelles qui les menacent. Ils prennent absolument au sérieux les paroles de Jésus, et expérimentent en conséquence de grandes manifestations de la puissance divine.

Les deux formes principales du jeûne dans la Bible

• Le jeûne régulier : on s’abstient de toute nourriture solide ou liquide, à l’exception de l’eau.     
• Le jeûne partiel[41] qui consiste à une simplification de son régime alimentaire.

Conseils pratiques pour se mettre à jeûner

1. Tenez compte de votre condition physique et suivez les recommandations d’un médecin.     
2. Commencez par un jeûne partiel de 24 heures au cours duquel vous prenez seulement deux repas (les déjeuners) et buvez que des jus de fruits. Essayez-le une fois par semaine pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.     
3. Puis essayez un jeûne normal de 24 heures. Vous boirez uniquement de l’eau. Vous pouvez prendre des vitamines si nécessaire. Faites-le chaque semaine.     
4. Après un certain temps, passez à un jeûne normal de 36 heures. Il faut jeûner du souper au petit déjeuner le deuxième jour (trois repas en tout). Faites-le une fois par semaine pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois.     
5. Essayez de jeûner pendant plusieurs jours. Vous serez particulièrement béni dans votre vie spirituelle.     
6. Pratiquez régulièrement le jeûne dans votre vie! Soyez prêt à souffrir les douleurs de la faim et comptez sur Dieu pour qu’il vous comble de sa grâce.     

► N’hésitez pas à partager des témoignages sur cette discipline. Que les étudiants jeûnent cette semaine et soient prêts à en parler la semaine prochaine.

La discipline spirituelle de la simplicité

Ne vous livrez pas à l’amour de l’argent; contentez-vous de ce que vous avez; car Dieu lui-même a dit: Je ne te délaisserai point, et je ne t’abandonnerai point».[42]

La signification de la discipline de la simplicité

La discipline de la simplicité consiste à se concentrer sur les priorités de Dieu et à mener un style de vie conforme à ces priorités. Elle découle d’abord d’une attitude de détachement personnelle à toutes sortes de plaisir, à l’exception du plus grand plaisir de la vie qui est le fait de connaître et de servir Dieu. Il en résulte des choix de style de vie compatibles avec cette attitude.

La simplicité résulte d’une action délibérée du chrétien en vue de rendre sa vie et son ministère plus efficace spirituellement. Pour qu’elle soit manifeste, on doit se débarrasser de tout ce qui dérobe sa joie et se séparer de tout embarras, de la cacophonie de la distraction, du fardeau des dettes et de toute activité non prioritaire.

Par ailleurs, Dieu appelle chaque chrétien à cultiver une simplicité intérieure, qui se traduit par un amour sincère pour lui et les hommes, et une dévotion inlassable pour rechercher son royaume par-dessus tout.[43] Mais le chrétien ne peut cultiver la simplicité intérieure s’il n’organise pas intentionnellement sa vie quotidienne dans la simplicité. De nombreux chrétiens veulent vivre une vie plus libre et épanouie, mais ils n’y arrivent pas en raison de certaines mauvaises habitudes telles que la surprogrammation, le surengagement, la mauvaise gestion financière, le matérialisme, le verbiage et le surmenage qui saccagent leur vie personnelle ou leur ministère.

La simplicité dans la vie de Jésus

Jésus a modélisé la discipline de la simplicité à travers ses paroles et ses actions. Lorsque nous lisons les récits bibliques sur sa vie, nous ne le voyons jamais se presser, pourtant il accomplit tant de choses durant son ministère terrestre. Toutes ses activités avaient une finalité.[44] Le Saint-Esprit le dirigeait à poser des actions significatives et utiles.[45] Non seulement le Seigneur travaillait très dur, mais il accomplissait aussi l’œuvre de son Père avec sagesse.[46]

La vie de Jésus n’était pas facile, mais elle était simple. Jésus était pleinement conscient de sa mission sur la terre et, dès son enfance, il s’occupait déjà des affaires de son père.[47] Il est manifeste que le Seigneur veillait sur son langage lorsqu’il parlait.[48] Son «oui» signifiait «oui» et son «non» était «non».[49] Il a choisi de mener un style de vie très simple.[50] Et il était ouvert aux «interruptions divines» dans son ministère et recevait chacune d’elles avec joie.[51] Sa priorité n’était jamais les biens matériels, mais les gens, notamment ceux qui avaient besoin de rédemption et les disciples qui avaient besoin de formation. Il a vécu en tant qu’un évangéliste itinérant soutenu par d’autres gens. Son corps a été enseveli dans un tombeau emprunté. Au moment de sa crucifixion, il avait pour seuls biens terrestres les vêtements qu’il portait. La discipline de la simplicité dans la vie de Jésus l’a gardé concentré sur les priorités que son Père lui avait imposées.

La discipline de la simplicité dans la Bible

Il n’y a pas dans la Bible de règles précises sur la façon dont nous devons simplifier nos vies, mais elle présente un certain nombre de conseils et d’avertissements à ce sujet. Jésus s’opposait farouchement au matérialisme et enseignait que nous ne pouvons pas servir simultanément Dieu et l’argent. Il nous a défendu de nous livrer à l’accumulation des trésors terrestres[52]et à la convoitise lorsqu’il a dit: « La vie d’un homme ne dépend pas de ce ces biens, fût-il dans l’abondance.»[53] Il a même exigé à un jeune homme riche de vendre tous ses biens pour pouvoir le suivre.[54] Paul a déclaré que ceux qui veulent s’enrichir tomberont dans la tentation,[55] et le psalmiste nous a laissé ce conseil: «Quand les richesses s’accroissent, n’y attachez pas votre cœur.»[56]

Le rôle de la simplicité dans la formation spirituelle

Le but de la simplicité est simplement de nous rendre libres. La simplification de notre style de vie nous libérera de la tyrannie du matérialisme, nous permettra d’investir davantage de temps et de ressources dans le royaume de Dieu et nous délivrera de l’esclavage de l’approbation des hommes. La simplification de notre travail et de notre ministère nous rendra libres de bien accomplir la mission pour laquelle nous avons été appelés et équipés. En simplifiant les paroles de notre bouche, nous ne ferons plus inutilement des promesses ni prendre des engagements que nous ne pouvons tenir.

Les dangers de cette discipline. 

Il faut faire attention à ces dangers:

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(1) Il y a le danger du légalisme. 

Le Saint-Esprit n’adoptera pas une approche uniforme envers tous en matière de choix de vie. La qualité ou le style des vêtements que l’on porte, les maisons que l’on habite, la quantité d’argent que l’on économise ou donne dépendent uniquement de sa relation personnelle avec Dieu. Par conséquent, ne nous jugeons pas les uns les autres.     

(2) Il y a le danger du renoncement total aux biens matériels suivant le prétexte qu’ils sont mauvais en soi. 

La simplicité n’implique pas la renonciation à toutes ses possessions (à moins que Jésus ne le demande) mais le fait de les garder à leur juste place.     

(3) Il y a le danger du renoncement aux dons de la grâce de Dieu. 

Paul savait comment se contenter dans la disette et l’abondance.[57] Il pouvait accepter la disette avec autant de reconnaissance que l’abondance. Si Dieu vous bénit, réjouissez-vous de votre bénédiction sans en avoir honte! N’y attachez pas votre cœur seulement. Et si vous souffrez, regardez votre affliction «comme un sujet de joie complète»!

Conseils pour pratiquer la discipline de la simplicité

1. Soyez pas un esclave de dettes.[58]      
2. Achetez en fonction de la qualité et de l’utilité plutôt que sur la base la mode.     
3. Cultivez le partage comme habitude.[59]     
4. Apprenez à apprécier les choses sans avoir à les posséder.     
5. Apprenez à apprécier les simples bénédictions qu’offre la vie comme les merveilles de la nature.     
6. Ne courrez pas après la richesse. Telle attitude nourrit l’esprit de cupidité.[60]      
7. Ayez la certitude de pouvoir tenir vos paroles, avant de faire une promesse et de prendre un engagement quelconque.[61]      
8. Brisez le joug de l’argent par la générosité.[62]      
9. Évitez toute distraction vous empêchant de chercher le royaume et la justice de Dieu avant toute autre chose.     

► Dans l’espace ci-dessous, écrivez au moins trois façons dont vous pourriez simplifier votre vie afin de vous concentrer davantage sur les priorités spirituelles. Soyez prêt à effectuer ces changements par la grâce de Dieu et à partager votre témoignage avec le groupe lors de la prochaine rencontre.

[1] Ces leçons sur les disciplines spirituelles classiques ont été grandement inspirées à partir de l’ouvrage de Richard Foster, Celebration of Discipline, de cet estimable bouquin, Disciplines of Grace, écrit parle Dr Dan Glick, et du livre, Soul Shaper, par Keith Drury.

[2] Marc 1:35.

[3] Luc 5:16 (voir aussi Matthieu 14:23; Marc 1:35; Luc 4:42).

[4]Drury, 27.

[5] Jean 15;4.

[6]Psaume 1: 2-3a.

[7] Josué 1: 8, «Que ce livre de la loi ne s’éloigne point de ta bouche; médite-le jour et nuit… »

[8]1 Timothée 4:15, «Occupe-toi (médite) de ces choses, donne-toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous. »

[9] 1 Corinthiens 2: 9-14.

[10] Psaume 19:10.

[11] Matthieu 12:44.

[12] Psaume 119: 97.

[13] Philippiens 4: 8.

[14]Éphésiens 5:26.

[15]Psaume 119: 105.

[16]Psaume 19:12.

[17]Éphésiens 6:17.

[18]Romains 10:17.

[19] Psaume 119: 9; 1 Pierre 1:22; Éphésiens 6:17

[20] Matthieu 4: 1-11; Éphésiens 6:17.

[21]Josué 1: 8; Psaume 1: 3.

[22] Psaume 46:10.

[23] Jean 7:17.

[24] Luc 5: 34-35, c’est nous qui soulignons.

[25]Luc 5: 34-35.

[26]Exode 33: 1.

[27]1 Samuel 1: 8, 17-18.

[28] Daniel 9: 3, 22-23.

[29] Daniel 10: 3, 12-13.

[30] Actes 9: 9, 17-18.

[31]Actes 10: 4.

[32]Psaume 35:13.

[33]Esdras 8:21, 23.

[34]Astérius, au IVe siècle.

[35]Jean 4: 31-32.

[36]Matthieu 5: 6.

[37]Actes 13: 2.

[38]Matthieu 17: 19-20a.

[39]Matthieu 17:23.

[40]2 Corinthiens 11: 27-28.

[41]Daniel 10: 3.

[42]Hébreux 13: 5.

[43]Psaume 27: 4; 40: 8; Matthieu 6:33.

[44]Luc 4:43, c’est nous qui soulignons.

[45]Luc 4:43.

[46]Jean 4:34.

[47]Luc 2:49.

[48]Jean 14:10.

[49]Matthieu 5:37.

[50]2 Corinthiens 8: 9.

[51]Matthieu 9:20.

[52]Matthieu 6:21.

[53]Luc 12:15.

[54]Matthieu 19: 16-22.

[55]1 Timothée 6: 9.

[56]Psaume 62:10.

[57]Philippiens 4:12.

[58]Proverbes 22: 7.

[59]Luc 3:11; Proverbes 11:24.

[60]Proverbes 28:20.

[61]Psaume 76:11; Proverbes 20:25; Matthieu 5:37.

[62]Proverbes 11:25; 22: 9.

[74] Il est pratiquement impossible de passer une journée entière conversant sans arrêt avec ses semblables, sans éprouver un sentiment de vide dans son âme, ou attrister le Saint-Esprit de Dieu en quelque sorte. Nous avons besoin de nous retirer du monde, tous les jours, pendant la matinée ou dans la soirée, pour converser avec Dieu et pour communier plus librement avec notre Père qui est dans le lieu secret.
– John Wesley

[75]Certains ont encensé le jeûne au-delà de la raison et de tout enseignement scripturaire, tandis que d’autres l’ont complètement négligé.
– John Wesley

[76]Il faut d’abord que le jeûne s’accomplit dans une parfaite consécration au Seigneur. Notre seule motivation doit être la contemplation et la glorification de notre Père céleste.
– John Wesley

[77] Les convoitises de l’homme sont similaires à des rivières en crus sur le point de dépasser leurs limites. Mais nous pouvons, grâce au jeûne, les endiguer et les contrôler.
– Richard Foster

[73]Jésus nous appelle à mener une vie d’insouciance par rapport aux biens matériels (Luc 6:30).
– Richard Foster

(1) Passez au moins trente minutes cette semaine à réviser cette leçon, y compris les références bibliques, et à chercher dans la prière l’aide du Saint-Esprit en vue d’une meilleure compréhension.

(2) Notez dans votre journal tous les changements que vous devez faire dans votre vie, au fur et à mesure que le Seigneur vous les révèle.

(3) Méditez au moins un psaume au moment de votre dévotion personnelle quotidienne et notez dans votre journal ce que le psalmiste dit à propos de la nature et du caractère de Dieu.

(4) Écrivez dans votre journal intime une prière personnelle ayant rapport à la transformation et la croissance spirituelles dans le cadre de cette leçon.

(5) Utilisez le Guide de prière du Dr Brown dans votre dévotion personnelle.

(1) Quels sont les deux avantages des disciplines spirituelles selon l’enseignement de cette leçon?

(2) En quoi les disciplines spirituelles m’aident-elles à jouir de la présence de Dieu davantage?
(3) Précisez un passage biblique démontrant la pertinence de la solitude dans la vie de Jésus.
(4) Qu’est-ce que la méditation?

(5) Quels sont les effets du jeûne?

(6) Selon Richard Foster : « Les convoitises de l’homme sont similaires ____________ sur le point de dépasser leurs _______________. »

(7) Précisez les différentes formes de jeûne.