La ville de Rome. Du temps de Paul, Rome était la plus grande ville du monde, avec une population de plus d'un million d'habitants,[1] qui était un mélange de plusieurs groupes ethniques, de langues et de religions différentes. Mais la majorité de la population était des esclaves.
Les premiers missionnaires de Rome. On ignore encore l’identité de celui ou celle qui pour la première fois a apporté l'Évangile à Rome. Le jour de la Pentecôte, des Juifs venus de Rome étaient présents à Jérusalem (Actes 2:10). Ceux parmi eux qui s’étaient convertis ont certainement emporté avec eux le message de l’Évangile à Rome. L’annonce de la réalisation de la venue du Messie par ces messagers, aurait sans doute provoqué bien des émotions et des controverses. L’Évangile se serait donc répandu très rapidement parmi les gentils qui avaient déjà de l’estime pour le judaïsme.
Qu’en est-il de Pierre? Il n'y a aucune raison de croire que l'église de Rome fut fondée par Pierre, comme le prétend l'Église Catholique romaine. Dans les salutations du chapitre 16, Paul a nommé diverses personnes qui vivaient à Rome, mais il n’a pas signalé l’apôtre Pierre. Par ailleurs, Paul n’a jamais fait mention de Pierre dans aucune des lettres qu’il a écrites pendant son emprisonnement à Rome.[2]
Une église composée de non-Juifs. Bien qu’une partie de l’épître concerne principalement les juifs, l'église de Rome était principalement composée de païens. Car l’apôtre les considéra comme païens (1: 13-15) et déclara, étant débiteur à la fois des Grecs et des barbares, qu’il était prêt à prêcher aux romains. Cependant, l'influence juive dans l'église romaine était considérable, car les premiers croyants de cette assemblée étaient juifs. Il est possible que l'Évangile n'ait pas été clairement expliqué de manière à montrer aux croyants qu'ils étaient libres au regard des règlements du judaïsme.
[1] Wilkinson & Boa, Talk through the New Testament, 373.
[2] Charles Hodge, après avoir analysé d’anciennes sources appuyant la fondation de l'église de Rome par l’apôtre Pierre, présente les contre-preuves de cette théorie dans son Commentaires sur l'épître aux Romains, p.11.
Introduction au passage biblique
Du fait que le but de Paul consistait à promouvoir l’œuvre missionnaire, une question légitime serait la suivante: «La justification par la foi est-elle un besoin universel?» Après tout, certains besoins ne sont pas universels. Les habitants de l'Arctique n'ont besoin de personne pour leur apporter de la glace, et ceux du désert ne manquent pas de sable.
Quelqu'un pourrait croire que la justification par la foi n'est pas un besoin universel; peut-être Dieu a déjà fait siennes certaines personnes qui ont vécu une vie juste. Le but de la seconde partie de l’épître (1: 18-3: 20) est de démontrer que tout le monde a besoin de la justification par la foi et, par conséquent, a besoin d’entendre le message qui le concerne.
Idée principale de 1: 18-3: 20
L’humanité entière a violé les exigences de Dieu et est condamnée. Personne ne peut donc être sauvé sur la base d’une satisfaction des exigences de Dieu par soi-même, parce qu’on les a déjà violées.
Résumé de la section (1: 18-3: 20)
Premièrement, Paul décrit la condition des païens privés de la révélation écrite de Dieu, mais rejetant la révélation de la connaissance de Dieu manifestée dans la création. Ensuite, l’apôtre expose la condition des Israélites, dépositaires de la Parole écrite de Dieu, mais vivant dans la désobéissance. Puis il conclut en décrivant la situation de péché généralisée dans le monde. Selon cette conclusion, tout le monde est coupable devant Dieu. L'Évangile est donc une nécessité, puisque personne ne peut se sauver par ses propres mérites.
Dans le cadre de ce cours, la deuxième section de l’épître (1: 18-3: 20) sera étudiée en trois parties. Nous étudierons dans la présente leçon la première partie: «L’erreur des gentils: le rejet de Dieu pour l’idolâtrie» (1: 18-32 ).
► Qu’un(e) étudiant(e) lise 1: 11-15 et 15:24 pour la classe.
L'erreur des gentils: le rejet de Dieu pour l'idolâtrie (1: 18-32)
Le verset 18 constitue une transition entre cette section et la précédente.
Idée principale de Romains 1: 18-32
Les païens disposent d’une connaissance préliminaire de Dieu, mais ils s’en détournent pour embrasser des idoles. En ce faisant, ils sont devenus complètement dépravés.
Commentaires verset par verset
(18) Dieu leur a donné une connaissance de base sur sa personne. Mais ils retiennent (le même verbe utilisé dans 2 Thessaloniciens 2: 6-7) la vérité en captivité. Ce qui implique qu'ils ont en leur possession une certaine vérité, ce que le prochain verset explique clairement. La condamnation des païens est due donc au rejet de la vérité reçue. « Asebeia [impiété] est un mot grec qui désigne une offense grave en matière religieuse qui se rapproche de l'idolâtrie, laquelle est l'adoration de la créature en guise du Créateur (1: 19-23). Tandis qu’Adikia [injustice ou iniquité] signifie perversité morale; ce mot dépeint l'immoralité et la méchanceté utilisé dans le contexte biblique (Ro. 1: 24-32).»[1]
Le verset 20 spécifie la vérité retenue captive par les païens. Elle inclut la connaissance de l'autorité de Dieu sur eux. Leur style de vie démontre qu'ils nient l'autorité de Dieu. En revanche, le style de vie du chrétien – par ses actions et ses abstentions- témoigne de sa soumission à l'autorité de Dieu.
► De quelles manières la vérité de Dieu est-elle révélée à l’humanité?
Moment de réflexion: Types de révélation - spéciale et générale
Puisque les moyens de révélation des vérités de Dieu sont infiniment variés, nous tenons compte uniquement de deux d’entre eux: la révélation générale et la révélation spéciale. Paul y fait référence dans l’épître aux Romains sans toutefois les nommer comme tel.
La révélation générale fait référence aux vérités qui peuvent être comprises à propos de Dieu juste en contemplant la création. La complexité de l’univers expose à tout œil, l’intelligence et la puissance inégalée de Dieu.
La toute grandeur de Dieu se manifeste visiblement dans l’architecture du corps humain. Le fait que l’homme puisse raisonner, apprécier la beauté et établir la différence entre le bien et le mal (même imparfaitement) est la preuve que notre Créateur possède ces capacités à un degré supérieur. Il n’est pas absurde de croire que Dieu est une personne capable de penser et de communiquer, puisque nous, les hommes, possédons ces capacités. (Voir Psaume 19: 1-4 et 94: 9.)
Puisque la révélation générale laisse entendre que Dieu a l’usage de la parole, une révélation spéciale est donc plus que probable. Car si Dieu est une personne[1] capable de parler à ses créatures rationnelles, on en déduit qu’il peut y avoir des messages venus de lui et même un livre écrit par lui.
Par la révélation générale, les hommes sont convaincus de l’existence de Dieu à qui ils doivent obéissance, même s’ils lui ont déjà désobéi (Romains 1:20). Mais la révélation générale ne précise pas comment avoir une relation de paix avec Dieu. Elle ne fait que nous montrer la nécessité d'une révélation spéciale, et que tous les hommes sont pécheurs et « inexcusables » devant leur Créateur.
Mais l'inspiration de la Bible et l'incarnation du Christ donnent vie à une révélation spéciale. Laquelle révélation, en plus de l’explication de la condition de l’homme déchu et coupable signalée par la révélation générale, elle décrit le caractère de Dieu, explique les dimensions de la chute et du péché, et montre le chemin de la réconciliation de l’homme avec Dieu.
[1] Ce n’est point une affirmation que Dieu soit un humain; mais qu'il est une personne dotée de la capacité de penser, de choisir et de parler, et non une force impersonnelle.
Commentaires verset par verset (suite)
► Quelle sont les informations obtenues par le biais de la révélation spéciale que nous n’avions pas par la révélation générale?
(19) Une simple observation de la création peut révéler de grandes vérités sur Dieu. Même les philosophes grecs n’avaient pas rejeté la possibilité de l’existence d’une intelligence d’essence divine contrôlant l’univers. L’homme, en fait, reste un chef d’œuvre parmi toutes les créatures. Des vérités pertinentes sur l’existence et la nature de Dieu sont manifestes en observant la conscience morale du bien et du mal de l'homme (voir le verset 32, « bien qu’ils connaissent... »).
► Que pourrait nous révéler une observation de la nature de l’homme sur Dieu?
(20) Les hommes, par l’entremise de la création, savent qu'ils ont été créés et que Dieu détient sur eux une puissance et une autorité éternelles.[1] C’est une connaissance suffisante pour rendre leur rejet de Dieu inexcusable. Ils sont en terme légal passibles de jugement à cause de leurs péchés. Ils savent également qu’ils sont coupables de rébellion (voir les commentaires sur le verset 32.). Ils sont donc inexcusables le fait qu’ils n’ignorent aucune de ces choses sur Dieu et sur eux-mêmes.
Il faut, selon la justice divine, que le péché soit le produit d’une délibération volontaire avant d’être objet de punition. Il est également nécessaire que la connaissance de la créature soit suffisante pour lui permettre de mieux orienter ses choix. Ainsi, l’homme serait «excusable» aux yeux de Dieu, s'il n’avait pas d’autre choix. Une plaidoirie divine se profile donc avec succès dans ce verset (pour une discussion approfondie de ce concept, voir le ‘moment de réflexion’ de la leçon 9 intitulée « La justice de Dieu au banc des accusés ».)
L’existence d’un Dieu suprême, Créateur de l’univers, est une supposition quasi omniprésente dans toutes les cultures du monde. En général, les hommes adorent une autre entité surnaturelle en lieu et à la place de Dieu car ils savent qu'ils sont séparés du Dieu suprême. Paul n'a pas essayé de prouver l'existence de Dieu, mais a souligné que l’existence et l’autorité de Dieu sont connues dans toutes les cultures. Cette connaissance engendre la conviction de culpabilité.
La révélation générale est très limitée. Seule la révélation spéciale est en mesure de fournir la connaissance du Christ et de l'Évangile. Par ailleurs, la révélation de la nature sur Dieu est imparfaite et n’enseigne presque rien à propos de son dessein originel, car la nature est sous la malédiction du péché. La création est semblable à un beau tableau d’art piétiné par un pied recouvert de bourbe. Ce tableau, même souillé, conserve encore une partie de sa beauté première qui révèle certaines choses sur l’artiste.
(21-22) Dieu mérite d’être glorifié par l'homme en tant que tel (adoration) et de recevoir sa reconnaissance (louange). Mais au lieu d'être reconnaissant pour ses bienfaits, l’homme éprouve de la haine envers son autorité. Il cherche à être un dieu lui-même, prenant sur son compte tout le crédit des bienfaits reçus. Une telle prétention à la divinité et à l’indépendance est totalement stupide.
Par ailleurs, le cœur de l’homme, symbole de sa volonté et de sa loyauté, est complètement plongé dans les ténèbres. La lumière représente la vérité; mais puisque l’homme a rejeté la vérité, il perd la capacité de voir la lumière. Il perd la possibilité de saisir les réalités spirituelles et éternelles et, en conséquence, il ne comprend pas le monde matériel non plus.
(23, 25) L’égoïsme démesuré, le matérialisme de l’homme et son rejet du Créateur le poussent à se faire des idoles à l’image de sa nature déchue. Il s’empare de la gloire de Dieu pour l’offrir à des créatures. Pour éviter sa responsabilité envers le Créateur, il nie l’existence du vrai Dieu et préfère d’honorer la créature. Cette attitude est à l’origine de la théorie de l’évolution et de l’humanisme ; si l’homme n’est pas le produit d’une création, il détient le droit de définir librement ses propres objectifs, ses valeurs et sa moralité.
L’idolâtrie est essentiellement tout service ou adoration à l’endroit de la créature. Servir quelque chose consiste à prioriser cet objet dans sa vie et à organiser celle-ci en fonction de cette priorité. Adorer quelque chose, c'est lui donner une confiance et un honneur qui n'appartient qu'à Dieu. C’est le fait de s’attendre des choses créées la satisfaction que seul le Créateur peut donner. Le matérialisme moderne est une idolâtrie. Personne n’est capable de vénérer les choses matérielles et Dieu simultanément.
► Comment les païens ont-ils répondu à la connaissance de Dieu?
(24) Ce verset introduit le thème développé dans les versets 26-27. L'amour et la déification de la créature produisent naturellement l'immoralité et le péché sexuel. Le péché sexuel priorise le corps certes, mais il le déshonore parce que le corps doit être saint et consacré au service de Dieu.
(26-27) L'immoralité résultait naturellement de la glorification de soi et de l’abandon de soi à la servitude de ses passions égoïstes. Les désirs se pervertissent lorsqu’ils prennent le dessus. On ne peut aimer personne correctement ni profiter de quoi que ce soit dignement si l’on n'aime pas Dieu suprêmement. Le verset 24 introduit ce thème et montre le lien qui existe entre l'immoralité et le rejet de Dieu.
Tout péché est perversion; la perversion sexuelle est juste plus évidente que certains péchés. Plus l'homme s'éloigne de la voie de Dieu, plus il devient brutal, cruel et pervers. Certains pensent qu'il existe des cultures innocentes qui mènent une vie meilleure parce qu'elles ne sont pas corrompues par la civilisation. En réalité, les peuples de ces cultures vivent dans la peur de la mort et du surnaturel, pratiquent des coutumes cruelles et subissent les conséquences d'un style de vie pervers et pécheur.
L’homme a été créé pour évoluer dans une relation avec Dieu. Séparé de Dieu, il ne peut pas vraiment être ce qu’il était censé être. Il n’atteint même pas ses propres idéaux. Les idéaux de l’homme et de la femme deviennent inaccessibles à la personne sans Dieu. La perversion sexuelle est la plus évidente réalité, mais chaque personne est touchée par la perte de la véritable humanité par d'autres moyens également. Le rejet de Dieu en tant que tel, c'est rejeter l'homme en tant qu'homme. Le refus d'adorer Dieu aboutit au rejet de sa propre humanité.
Ironiquement, les adorateurs des choses créées finissent par pervertir même la créature, faisant ce qui est contre nature. Dès que l’homme se laisse dominer par ses désirs naturels, ceux-ci se convertissent rapidement en des pulsions perverses et incontrôlables.
Comble de l’ironie, si une personne honore les désirs charnels plus que Dieu, elle finira par traiter son corps d’une manière irrévérencieuse. Par exemple, les parties du corps qui attirent l’admiration de l’homme amoureux du péché sexuel sont les mêmes évoquées lorsqu'il désire prononcer une injure ou insulter autrui.
Habituellement, les femmes ne sont pas aussi promptes que les hommes à se livrer à l'immoralité sexuelle et à la perversion. Instinctivement, elles ont tendance à protéger l’honneur et la cohésion de leur famille. L'expression « même leurs femmes» montre que la dégradation morale de la société avait atteint son paroxysme.
► Quelles sont les formes de perversion les plus courantes dans votre société?
La condition de péché dans laquelle l’homme est tombé est sa récompense, son juste salaire. Laquelle condition est une juste punition du péché, causant souffrance et honte dans le cœur rempli de désirs insatisfaits et du fruit de la débauche.
[1] Le mot puissance ici provient du mot grec dunamis, qui désigne la force plutôt que l'autorité. C’est qui explique l’utilisation des mots pouvoir et autorité dans ce verset.
[2] « Si la racine du péché de l’homme est la perversion religieuse, la corruption morale est le fruit qu’il en tire. »
- William Greathouse, Commentary on Romans
La réponse chrétienne au péché de l’homosexualité
En dernière analyse, il n’y a pas le moindre élément de preuve montrant que la Bible approuve des « relations amoureuses homosexuelles (ou lesbiennes) ». Si tel était le cas, nous nous attendrions à y trouver un fil d’enseignement dans les Écritures concernant de telles liaisons - comme c'est le cas pour toutes les autres formes de relations humaines (par exemple, maris et épouses, parents et enfants, citoyens et gouvernement). Au lieu de cela, il n'y a pas un seul verset indiquant la possibilité qu'une telle relation soit acceptable aux yeux de Dieu.[1]
Ce ne sont ni les tentations, ni les sentiments d'amour ou d'attraction entre deux êtres humains, ni les bouleversements de l’âme qui sont interdits par la Bible. En fait, Dieu nous dit qu'il est proche de ceux qui souffrent et qui sont confus et tentés. Mais dès que l’on nourrisse les pensées malsaines et se comporte contrairement au mode de vie prévu par Dieu, c’est en ce moment que le péché se matérialise.
La réponse appropriée de l'église à l'homosexualité doit inclure l’usage de la compassion dans l’amour, de la vérité avec déférence, et d’une authentique humilité. Ces trois éléments sont essentiels et nécessaires à proportion égale. Aimer ces personnes signifie de les porter assistance - dans les bons et les mauvais moments-, de prendre soin d'eux et de les démontrer l’étendue de l’amour de Christ, qu’ils se détournent ou non de leur péché. Aimer ces personnes consiste à les regarder avec les yeux de Christ, comme il nous a vus (et continue à nous voir) dans notre péché. C'est souvent notre relation avec un individu qui va d'abord le guider dans une relation salvatrice avec Christ. Le reste dépend du Saint-Esprit et de son œuvre, dont la fonction habituelle au sein d'une église locale est la restauration de la vie spirituelle.
Cependant, aimer quelqu'un signifie aussi lui dire la vérité, même au risque de l'hostilité ou de l'indifférence. La connaissance de la Parole de Dieu pourrait sauver un homme ou une femme d'une vie de mauvaises décisions, de confusion, de péchés et de souffrances. Certes, nous disposons de la feuille de route pour la vie; mais il est important de gagner l’attention de l’autre, de l’écouter avec un cœur ouvert et d'utiliser les Ecritures avec amour et discernement. Tout le monde n'est pas prêt à accepter certains préceptes bibliques. Il faut donc que la patience et la douceur guident nos discussions concernant la vérité.
L'humilité authentique fait également partie de l'équation. Elle consiste à converser et à passer du temps avec Dieu, à reconnaître, confesser, se détourner de son propre péché, et embrasser l'amour profond de Dieu tel qu'il est exprimé sur la croix. Les activistes homosexuels font une incursion dans tous les domaines de la culture à l’heure actuelle. Nous devons laisser l'amour et la compassion être notre mobile - plutôt que la peur, la colère et la haine.
[1] Extrait de l'article «What Does the Bible Say about Homosexuality: Answering Revisionist Gay Theology» de Focus on the Family. Pour consulter l'intégralité de l'article, visitez le site http://media.focusonthefamily.com/fotf/pdf/channels/social-issues/what-does-the-bible-say_final3.pdf?refcd=209501
Commentaires verset par verset
(28) Puisque les hommes ont rejeté Dieu dans leurs pensées ainsi que dans leur mode de vie, leurs idéologies et leurs philosophies sont devenues aussi déformées que leur comportement. Il y a un jeu de mots en grec soulignant le fait que les hommes ont rejeté Dieu, Dieu les a abandonnés à l’emprise d’une pensée qu’il condamne - c’est-à-dire qu’il n’influence plus. Dieu a doté l’homme du libre arbitre et lui donne la permission de l’utiliser. À un certain moment, Dieu permet à ceux qui le rejettent totalement d’être « libres » de son influence. Leurs pensées à ce stade suivent librement le cours de la dépravation sans aucune entrave de la part de Dieu.
Les déclarations affirmant que Dieu les a abandonnés et livrés (24, 26 et 28) impliquent que ces personnes se trouvaient dans une situation pratiquement sans espoir et avaient fait des choix aux conséquences irréversibles (comparer à 2 Thess. 2: 10-12).
L'esprit humain est lui aussi affecté par la dépravation. Des personnes considérées intelligentes sont paralysées mentalement lorsqu'elles doivent prendre des décisions d’ordre moral. Et pour justifier leurs actions, elles présentent des arguments qu'elles jugeraient eux-mêmes intenables dans d'autres circonstances.
► Pouvez-vous préciser quelques arguments déraisonnables présentés souvent par les gens pour justifier leurs péchés?
(29-31) Ces versets dressent une liste de péchés terribles. Ces tendances sont réprimées par la culture et le gouvernement, mais elles sont présentes dans le cœur de l'homme pécheur. Supprimer les contraintes culturelles et gouvernementales, beaucoup de personnes retourneraient rapidement à l’état sauvage.
Les péchés énumérés dans cette section n'ont pas de définitions qui les distinguent nettement les uns des autres, mais d’une manière générale les principales idées impliquées dans les définitions sont les suivantes.
L’injustice - terme général englobant sans doute tous les autres.
La fornication - toute sorte d'immoralité sexuelle.[1]
La méchanceté - également un terme général désignant les mauvaises actions et un mauvais caractère.
La convoitise - terme très utilisé dans les écrits grecs pour désigner l'égoïsme agressif. Il décrit une personne qui en poursuivant ses propres intérêts, soit prête à fouler aux pieds les intérêts des autres. Ce terme réfère également l'utilisation abusive d'une position d'autorité à des fins lucratives.
La malice - méchanceté intérieure et tendance au mal.
L’envie – convoitise des biens d’autrui, mêlée d’un sentiment de jalousie envers les possédants.
Le meurtre - le résultat extrême de la haine et du ressentiment.
Les querelles – disputes nourries sans doute par rivalité.
La ruse - fraude, avec l’éventuelle implication de la tromperie.
La malignité - méchanceté, promptitude à blesser l’autre sans raison.
Les rapporteurs – il s’agit des calomniateurs discrets.
Les médisants – ce sont des calomniateurs ouverts.
Les impies - ils voient Dieu comme un ennemi parce que ses lois les condamnent.
Les arrogants - de hubris, fierté cruelle. Une personne de faible autorité ayant une telle caractéristique s’amuse à insulter celui qu’il devait respecter. Mais une personne ayant en main le pouvoir est arrogante et cruelle envers les autres, et se venge férocement contre ceux qui manque-raient de lui manifester la révérence qu’elle juge convenable.
Les hautains - l'orgueil est la racine de tout péché, car il motive la personne à diriger sa propre vie au mépris de son Créateur.
Les fanfarons – ceux qui exaltent le moi. La fanfaronnade est le résultat logique de l'égocentrisme. Considérée avec les autres traits ici, c’est le fait d’une exaltation de sa personne de manière trompeuse, au détriment d’autrui et dans le but de le nuire.
Ingénieux au mal – les hommes sont créatifs dès qu’il s’agit de faire le mal et de nuire à autrui.
Rebelles à leurs parents - la destruction de la famille est le résultat du péché et conduit à une désintégration plus poussée de la société. La tendance pécheresse de l’homme trouve une expression précoce chez l'enfant qui se rebelle contre la toute première autorité qu'il connaît.
Dépourvus d’intelligence - l’homme n’a aucune conscience des valeurs morales. Aucun raisonnement basé sur la moralité ne peut vraiment le convaincre. Il ne s’agit pas en fait d’un manque d'intelligence, mais la perversion de son sens moral résultant de la méchanceté de son cœur.
Déloyaux - indignes de confiance. Étant donné que l’homme se débarrasse de la moralité et de l'autorité, a en horreur la vérité absolue qui ne peut être pervertie, priorise sa personne et ses intérêts, il est donc de plus en plus incapable de tenir ses promesses.
Sans affection naturelle - le contraire du fait d'avoir un instinct protecteur et affectueux. L’homme est capable d’abandonner sa famille pour se lancer dans la poursuite de la satisfaction de ses propres désirs. Les instincts d'amour les plus élémentaires peuvent être déformés, et le pousser à abuser des personnes qui dépendent de sa protection.
Impitoyable - sans pitié. Capacité à observer la souffrance sans éprouver de compassion. Même si l’homme constate que les répercussions de ses actions seront préjudiciables à autrui, il ne s’en retiendra pas. Et il ne sera même pas épris de remords en voyant la souffrance causée par ses propres actes répréhensibles.
(32) Il s’est avéré que l’homme a conscience que toutes ces choses sont mauvaises. Mais les païens ne marchent pas à la lumière de la vérité reçue. Ils savent qu'ils sont condamnés. Même s’ils ne commettent pas le péché, mais ils l'approuvent chez les autres. La moralité de la société s'effondre si bas que la nouvelle norme de conduite approuve l'immoralité.
Celui ou celle qui embrasse une vie de promiscuité s’affirme toujours en tant que pécheur et approuve les autres pécheurs. Cette personne prend plaisir dans le péché d’autrui. Les romains applaudissaient les combats mortels organisés dans les arènes. De nos jours, beaucoup sont ceux qui se plaisent à visionner des scènes de violence et de débauches sexuelles. Ils admirent les gens qui excellent dans le péché qu'ils peuvent eux-mêmes commettre.
[1] De nombreux manuscrits grecs ne mentionnent pas ce terme.
[2] De nombreux manuscrits grecs ne mentionnent pas ce terme.
[3] « Il est fort difficile de cerner la dimension des dégâts causés par le péché sur la personnalité humaine. À la base de l’affaiblissement considérable de la volonté et l’exacerbation exagérée des émotions, se trouve une intelligence rétrogradée et asservie aux désirs charnels. L’intelligence humaine a appris à se justifier par des excuses au lieu de reconnaitre ses tords ; elle décide d’abord, puis réfléchit ensuite; elle rationnalise en guise de raisonner. De temps à autre, elle s’allie à la vérité, mais de manière inconsistante. Il est impossible de se fier à elle. Car elle échange la vérité pour l’erreur, Dieu pour l’idolâtrie, la sagesse pour la folie ... » Wilbur Dayton Aldersgate Biblical Series: Study Guide, Romans
Tous les pécheurs sont-ils donc aussi mauvais?
Tous les hommes ne sont pas des usines à péché. Cependant, l'humanité déchue est sujette à commettre tous les péchés mentionnés dans la liste de Paul. Par ailleurs, toute personne, en changeant sa situation, a le potentiel de commettre tous ces péchés.
Sénèque, un philosophe romain et un représentant du gouvernement qui vivait à l'époque de Paul, n'était ni chrétien ni familier aux Saintes Écritures, mais il a pu observer que la potentialité du mal était inhérente à tous les hommes. Il a déclaré: « Tous les vices sont chez tous : mais tous n’existent pas chez chacun. »[1] Nous pouvons déduire que la description du pécheur par Paul s'applique à toutes les époques et à toutes les cultures.
Le gouvernement et les normes de la société restreignent en grande partie la tendance perverse des individus. Beaucoup de gens se livrent dans leurs cœurs et leurs esprits à des fantasmes impurs qu’ils n’extériorisent pas par peur de perdre l’approbation des autres. Mais généralement, les hommes sont sujets à commettre les péchés énumérés dans ce chapitre et en sont coupables secrètement dans leur cœur.
[1] Cité par F.F. Bruce, The Epistle to the Romans, in Tyndale Bible Commentaries (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Pub. Co., 1963).87.
Applications du passage
Ce passage est avant tout une description des gens des sociétés qui n’ont pas entendu le message de l’Évangile. Ils rejettent la connaissance de Dieu révélée dans la création et dans leur conscience et se donne une idole leur permettant de satisfaire les désirs de leurs nature pécheresse; désirs qui se pervertie par la suite. Cette situation explique pourquoi ces personnes ont besoin de l’Évangile.
Ce passage est d’une importance universelle; car il énumère de nombreux péchés dont Dieu a en horreur. C'est aussi un avertissement: tout péché a tendance à corrompre le pécheur encore plus. Ceux qui entendent l'Évangile et le rejettent courent le même danger en perdant leur capacité à distinguer le bien du mal.
Le passage explique la condition de dépravation constatée dans nos sociétés qui sont quand bien même en contact avec le message de l'Évangile. Elles trouvent le moyen de rendre certains péchés acceptables, ignorant ainsi la norme et la loi de Dieu.
Questions de révision: Leçon 2
(1) Même sans les Écritures, l’homme sait quelque chose à propos de Dieu. De quoi s’agit-il donc?
(2) Par quels moyens l’homme reçoit-il la révélation générale?
(3) Qu'est-ce que la révélation spéciale?
(4) Qu'est-ce que l'idolâtrie?
(5) Après avoir rejeté Dieu, qu’est-il arrivé à l’intelligence et la capacité de jugement de l’homme?
Leçon 2 Devoir
Décrivez en une page la condition d’une société qui n’a pas entendu l’Évangile, mais qui a rejeté Dieu. Quelle le degré de leur connaissance de Dieu? Que sont devenues leurs pensées? Décrivez leur méchanceté. Précisez dans le texte les raisons pour lesquelles tout le monde ne sont pas méchant au même degré.
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