Première partie : Salutation et introduction du thème (1:1-17)
Deuxième partie : La nécessité de la justification par la foi (1:18 - 3:20)
I. L’erreur des Gentils : le rejet de Dieu pour l’idolâtrie (1:18-32)
II. L’erreur des Juifs: connaissance sans obéissance (2:1-29)
III. La justice de l’universalité de la condamnation (3:1-20)
Troisième partie : les moyens et le sens de la justification (3:21- 5:21)
I. La justification selon le plan de Dieu (3:21-31)
II. L’exemple d’Abraham (4)
III. la propitiation de Christ (5)
Quatrième partie : La sanctification du justifié (6-8)
I. L’affranchissement de la puissance du péché (6)
II. La condition du pécheur condamné (7)
III. Vivre saint dans un monde corrompu (8)
Cinquième partie : La souveraineté de Dieu dans le plan du salut (9-11)
I. La souveraineté de Dieu dans le choix des moyens du salut (9)
II. La réponse de la foi comme condition d’acceptation (10)
III. Les croyants sont acceptés, mais les incrédules rejetés (11)
Sixième partie : Instructions pratiques (12:1 – 15:7)
I. Pour un ministère humble et saint dans le corps du Christ (12:1-8)
II. Le comportement du chrétien envers les autres (12:9-21)
III. La soumission aux autorités civiles (13:1-7)
IV. La plénitude de l’amour (13:8-10)
V. Vivre la lumière de Dieu (13:11-14)
VI. Tolérance envers des pratiques religieuses différentes (14:1 – 15:7)
Septième partie : Conclusion: Une vision missionnaire (15:8-33)
Huitième partie : Salutations (16)
Un livre très controversé
Pendant des siècles, l’Église a été l’arène de nombreuses polémiques portant sur des controverses théologiques. L’épître aux Romains est sans doute le livre de la Bible qui traite plus de sujets controversés parmi ceux qui ont été débattus, et qui répond évidemment à plus de questions.
Quelques questions théologiques traitées dans Romains
L'enseignant doit faire une pause après avoir lu chaque question afin que des membres du groupe puissent fournir une réponse. Mais il ne faut pas que le groupe y consacre trop de temps et tente au même instant d’en tirer des conclusions. Le but de cette liste est de montrer qu’il existe une grande diversité d’opinions sur ces questions.
(1) Que doit croire une personne pour être sauvé par la foi?
(2) Qu'est-ce que cela signifie que le chrétien ne travaille pas pour être sauvé?
(3) Dieu a-t-il décidé de sauver certains et de laisser périr d'autres?
(4) Comment Dieu opère-t-il pour sélectionner celui qu’il veut sauver?
(5) Qu'adviendra-t-il des personnes qui n'ont jamais entendu l'Évangile?
(6) Comment Dieu peut-il être juste en pardonnant à certains pécheurs tout en condamnant les autres?
(7) Le croyant est-il toujours un pécheur?
(8) La victoire spirituelle complète est-elle possible dans la vie présente?
(9) Le croyant peut-il perdre son salut?
(10) Dieu a-t-il toujours un plan pour Israël?
Le but de l’épître aux Romains
► Qu’un (e) étudiant (e) lise 1: 11-15 et 15:24 pour la classe. Pourquoi Paul voulait-il se rendre à Rome?
Le but de cette lettre était double : introduire l’apôtre aux croyants romains et leur présenter la théologie du salut. Entre temps, l’apôtre envisageait de :
Leur rendre visite pour :
Encourager les croyants (1: 11-12),
Prêcher l'Évangile à Rome (1:15), et
Établir un nouveau champ missionnaire avec leur soutien (15:24).
Durant la période allant de 47-57 av. J.-C. Paul était occupé à évangéliser des territoires limitrophes à la mer Égée. Il écrivit cette épître en 57,[1] car, il avait prévu de se rendre directement à Rome après son voyage à Jérusalem. Paul voulait se servir de l’église de Rome comme la base de lancement d’un assaut missionnaire sur l’Espagne (15:24), qui était donc la plus ancienne colonie romaine de la région occidentale de l’Empire et le centre de la civilisation romaine dans cette partie du monde.
Étant donné que Paul n’avait jamais été à Rome auparavant, la lettre lui a servi d’introduction personnelle et de préparation à sa visite. C’est probablement la raison qui sous-tend la surabondance des salutations du chapitre 16.
La visite de Paul à Rome ne se déroula pas comme prévu, car il fut arrêté à Jérusalem. Mais lorsqu’il perdit l’espoir d’obtenir justice, il fit appel à César. Après un dangereux voyage au cours duquel il fit naufrage, l’apôtre arriva à Rome en tant que prisonnier en 60 ap. J.-C. Mais sa stature de prisonnier ne lui empêchait pas de recevoir des visiteurs et de partager avec eux la Bonne Nouvelle (Actes 28: 30-31). Paul a dit que tous ces événements ont plutôt contribué au «progrès de l'Évangile» (Philippiens 1:12). En fait, il y avait des convertis même dans la maison de César.[2]
Certains historiens sont d’avis que Paul fut relâché au bout de deux ans. On ignore s'il put enfin effectuer son voyage en Espagne. Ce qui est certain au final, c’est qu'il fut exécuté à Rome, probablement lors de sa seconde visite dans cette ville.
Par ailleurs, en explicitant la théologie du salut pour révéler les fondements de son œuvre missionnaire, Paul jette également les bases de l’œuvre missionnaire pour toutes les époques en quelque lieu que ce soit.
Plusieurs questions se poseraient naturellement en réponse à la demande de Paul à l’endroit des croyants romains pour l’aider à mettre en œuvre son voyage missionnaire. Quelqu'un pourrait demander: «qu’est-ce qui vous rend si spécial pour être celui qui doit y aller?». Alors, Paul fait mention de son dévouement à l’évangélisation au début de l’épître (1 : 1). Il explique ensuite son appel spécial et son succès en tant qu'apôtre des nations (15: 15-20).
Quelqu'un pourrait encore demander: « mais pourquoi tous doivent-ils entendre l'Évangile? Il se peut bien que ce message ne soit pas une nécessité universelle. » À cela, Paul souligne la puissance de l'Évangile pour le salut de l'humanité entière (1:14,16; 10:12) et l'urgence de l’œuvre missionnaire (10:14-15). Il montre que le message concerne tous les habitants de la terre et que tout homme a désespérément besoin de l’entendre.
[1] Ces dates sont de l’estimation des spécialistes, mais leurs exactitudes sont contestables.
[2] Image: "Gulielmus Tyndall", from the Rijksmuseum, retrieved from https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Portret_van_Engelse_priester_en_theoloog_William_Tyndale_Gulielmus_Tyndall_Martyr_tibi_causa_necis_(titel_op_object),_RP-P-OB-26.648.jpg, public domain (CC0).
[4]« L’intention de Paul au regard de cette épître consistait à rendre compréhensible en peu de mots le grand mystère de l’Évangile de Christ et à préparer une introduction à toute l’Ancien Testament. »
- William Tyndale, “Prologue to Romans”
Étude du passage introductif
Examinons à présent la première partie de cette épître dont le titre retenu est: «Salutation de Paul et introduction du thème».
► Qu’un(e) étudiant(e) lise 1: 1-17 pour la classe.
Remarque sur la structure. La section1: 1-17 décrit la vocation et la motivation de Paul pour répandre l'Évangile. La section suivante allant de 1:18 - 3:20 dévoile la raison d’être de l'Évangile : tous les pécheurs sont sous la colère de Dieu. Mais les versets 1:15 -19 forment une transition entre ces sections, puisqu’ils en constituent l’argument central, et expriment avec une étonnante concision l’essence même de l'Évangile en soulignant la culpabilité des pécheurs qui refusent de vivre selon la révélation reçue, et sont donc sous le coup de la colère; mais le croyant bénéficie le don du salut.
La thèse majeure de 1: 1-17
Paul, ayant reçu la vocation d’apôtre, est motivé en conséquence pour répandre l'Évangile, lequel est le message du salut pour celui qui croit.
Résumé de la section 1: 1-17
L’ensemble des déclarations contenues dans les versets 1-14 mène tout droit à l’affirmation du verset 15. Les verses 16-18 expliquent brièvement la nature de l'Évangile et pourquoi tout le monde en a besoin. L'Évangile est le message selon lequel l’homme est justifié par la foi ; et ce message, l’humanité entière en a besoin parce qu’elle est sous le coup de la colère de Dieu.
Toute l’épître est l'explication des déclarations de la section 1: 16-18.
Commentaires verset par verset
Les chiffres entre parenthèses sont les numéros des versets en discussion.
(1) Paul a fait trois déclarations sur lui-même dans ce verset.
Il est un esclave de Jésus-Christ.
Il est apôtre en vertu de l'appel reçu de Dieu.
Il est mis à part pour l’œuvre à laquelle il a été appelé.
Le mot traduit par « mis à part » est de la même famille que le mot « pharisien » engrec. Paul, un ancien pharisien, était maintenant consacré au ministère de l’Évangile.
Paul avait la citoyenneté romaine, mais il n’en a pas fait mention dans son allocution introductive. Puisque la plupart des habitants de Rome n'avaient pas la citoyenneté romaine parce qu'ils étaient soit étrangers soit esclaves, l’apôtre ne pourrait nullement, en évoquant sa citoyenneté, s’identifier à la plupart des croyants romains. Et au cas où il l’aurait fait, cela l'aurait plutôt associé à la classe dominante de la ville. Il était en effet plus sage pour l’apôtre de mettre en avant son rôle spirituel.
(2) L'Évangile n'était pas un message totalement inconnu des anciens, car les prophètes de l'Ancien Testament en parlaient dans leur message. Le quatrième chapitre de Romains montre que même Abraham et David comprenaient le message de l'Évangile.
(3) Christ est le mot grec pour le terme Messie en hébreu.
Le terme Seigneur fait référence à la divinité. Il est possible de saisir le sens de ce terme dans les épîtres du Nouveau Testament en comparant Philippiens 2.10-11 à Ésaïe 45.23. On y voit qu’il désigne un être suprême dont la prééminence surpasse toute autre forme d’autorité. (Voir aussi Actes 2:36.)
Le terme Seigneur n’a pas nécessairement cette connotation dans les Évangiles, où des gens ont probablement appelé Jésus «Seigneur» en signe de respect sans qu’ils aient pu réellement saisir sa dimension divine.
Mais dans les épîtres du Nouveau Testament, le nom « Jésus Christ notre Seigneur » constitue une triple déclaration à propos de son identité. Cette appellation affirme qu’il est un personnage historique dénommé Jésus, qu'il est le Messie juif et qu'il est véritablement Dieu.
Mais dans son humanité, Jésus était le descendant de David, né dans la lignée royale, selon les prophéties messianiques.
(4) La résurrection de Jésus était la preuve même de sa divinité. Dans Jean 10:18, Jésus laisse entendre qu’il était capable de donner sa vie et la reprendre. Ainsi, il donna la résurrection comme un signe à la génération d’alors, et les témoins de la résurrection ont convenu que ce signe est suffisant pour toutes les générations futures. Qui d’autre que Dieu pourrait se ressusciter lui-même d'entre les morts? Dieu n'aurait non plus ressuscité un imposteur qui aurait déclaré être Dieu, et particulièrement une personne qui aurait affirmé que la résurrection établirait la vérité sur son identité.
► Il y eut d'autres cas de résurrection dans la Bible, mais ces personnes ressuscitées n'avaient rien à voir avec Dieu. Comment expliqueriez-vous que la résurrection de Jésus prouve sa divinité?
(5) L'appel divin ainsi que les dons spirituels pour l’exercice de l'apostolat ont été donnés dans le but d'amener les peuples de toutes les nations à l’obéissance de Christ. Le seul usage approprié des dons spirituels s’inscrit dans le cadre de l'œuvre de Dieu. La seule motivation qui soit digne d’approbation pour l’œuvre ministérielle est la gloire du nom de Christ. Les motivations telles que le gain et la promotion personnelle sont indignes d'un serviteur de Dieu.
► Y a-t-il des apôtres vivants aujourd'hui?
Moment de réflexion: Le caractère unique de l'appel apostolique
En de nombreux endroits dans la Bible, le terme apôtre conserve son sens large, « celui qui est envoyé ». Dans Actes 14:14, Paul et Barnabas sont appelés apôtres, même si Barnabas ne faisait pas partie du groupe des Douze. Dans Galates 1:19, Paul a déclaré que lors d'une visite à Jérusalem, il n'avait rencontré aucun apôtre à l'exception de Céphas (Pierre) et Jacques, le frère du Seigneur. Dans ce cas, il considère Jacques comme un apôtre, même si ce dernier n’était pas du nombre des douze premiers apôtres.
Cependant, les douze apôtres étaient normalement considérés comme un groupe spécial, auquel personne ne serait ajouté. Matthieu 10: 2 déclare: « Voici les noms des douze apôtres...» (Voir aussi Luc 6:13). Jésus a dit aux apôtres qu'ils s'assoiraient sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël (Luc 22:30). Cette promesse semble être une récompense réservée à un groupe de personnes composé de douze hommes seulement. Les noms des douze apôtres sont écrits sur les douze fondations de la ville de Dieu, ce qui implique l’existence d’un groupe constitué uniquement de douze hommes (Apocalypse 21:14).
Par ailleurs, Jude, le frère de Jésus, ne s’identifie jamais comme apôtre, mais il se réfère toujours à l’autorité des Douze (comparez Jude 17 et 2 Pierre 3:12). Puisque l’autorité des apôtres était unique en son genre, tout ce qu’ils écrivaient aux églises était considéré comme une révélation (2 Pierre 3: 15-16).
Croyant que le nombre des apôtres devrait être égal à douze, l'église fit choix de Mathias pour remplacer Judas (Actes 1:26), mais aucun indice dans l'histoire de l'église primitive ne prouve que l’on ait continué à remplacer les apôtres après leur mort.
Apparemment, Paul était choisi par Dieu pour être le douzième apôtre. Il insinue que la révélation de Jésus en personne à lui, était en fait l’un des signes confirmant son apostolat (1 Corinthiens 9: 1). Ce critère limiterait donc le ministère de l’apostolat à la première génération de l'église.
En somme, l'apostolat n'est pas une vocation similaire au pastorat ni au ministère d’enseignement qui exige indéfiniment des nouveaux ouvriers. Personne après les douze premiers apôtres ne devrait donc se voir attribuer le statut d'apôtre au sens propre du terme.
Commentaires verset par verset (suite)
(6) Comme il est indiqué dans le verset suivant, le qualificatif «appelé» fait référence à l'appel reçu pour être sauvé et être un peuple saint (voir aussi 8:30). Paul avait dit que le ministère des apôtres s’étend aux nations du monde entier; mais, ici, il souligne que les chrétiens de Rome étant donc des croyants adhérant au message des apôtres, ils ont donc l’obligation de prendre au sérieux son autorité apostolique. Cette lettre n'a pas été écrite par un simple missionnaire dont ils avaient entendu parler, mais par quelqu’un digne de leur attention et de leur respect, même s’il n’était pas le fondateur de leur église (voir les commentaires sur les versets 14 et 15).
(7) L’appel au salut est un appel à être saint. L’expression « appelés à être saint » pourrait être traduite littéralement par « saints en vertu de l’appel », ce qui signifie que les croyants sont vraiment saints, ils ne sont pas juste considérés comme tel ou envisagent de le devenir. Cette déclaration se rapproche de celle du premier verset, où Paul affirme qu'il était apôtre parce qu'il avait été appelé à l’être. Cela ne signifie pas qu'il essayait ou espérait être un apôtre, mais qu'il avait été fait apôtre en vertu d’un appel. Les croyants de Rome avaient été sanctifiés par l'appel à être saint. De même que l'appel à devenir apôtre s’accompagne des dons et des capacités pour ce ministère, l'appel à la sainteté renferme la puissance et la grâce purificatrice nécessaire à la sanctification du croyant. L'appel de Dieu s’accompagne toujours de la grâce nécessaire à la réalisation de cet appel.
La sainteté qui s’amorce à la conversion n’est pas complète à tous les égards. Le croyant doit «marcher dans la lumière», c’est-à-dire, rendre sa vie conforme à la vérité de Dieu au fur et à mesure qu’il grandit dans la connaissance de Dieu. Le croyant doit également arriver à un moment où il éprouve le besoin d’avoir un cœur purifié. Mais même si la sainteté n’est pas complète lors de la conversion, celle-ci en est le point de départ, le moment où le pécheur se repent, s'engage à obéir à Dieu et devient une «nouvelle création».
(8) Le terme monde était couramment utilisé pour désigner le monde civilisé et connu plutôt que la terre entière. Il faut donc se rappeler que certains endroits du monde n’ont pas encore entendu parler de l’Évangile.
(9) «Dans le Nouveau Testament, le mot latreuo [je sers] est toujours utilisé en rapport au service religieux […] Lequel service pourrait être de l’adoration ou la pratique de certains rites religieux.»[1] Paul ne se contentait pas de servir Dieu en faisant usage des rituels religieux, mais il le servait aussi en esprit.
(10-12) Dans ces versets, l’apôtre informe les croyants de sa volonté d’effectuer une visite à Rome. Il voulait leur communiquer quelques dons afin qu’ils pussent s’affermir spirituellement. Un tel affermissement, selon l’apôtre, serait possible du fait qu’ils partagent tous une seule et même foi.
En se basant sur la déclaration de Paul, on comprend que la communion fraternelle est source de grandes bénédictions spirituelles pour les croyants. Le Saint-Esprit accomplit une grande partie de son œuvre dans la vie du croyant par l’entremise des autres croyants. Et le croyant qui néglige sa relation avec les autres perdra assurément les multiples avantages et le soutien de la grâce de la communion fraternelle (Paul a largement élaboré à propos de l’interdépendance des croyants dans 1 Corinthiens 12).
(13) La dernière fois que Paul voulait visiter les croyants de Rome, il en était empêché, non par des obstacles réels, mais par la priorité de l’apôtre qui consistait à proclamer le message de l’Évangile dans les régions qui n’en avaient jamais entendu parler (voir 15: 20-22). Puisque la Bonne Nouvelle a été proclamée à Rome, Paul se rendit dans les autres endroits en premier. Toutefois, sa visite à Rome ne changera pas ses priorités, car ce sera l’étape nécessaire devant lui permettre d’évangéliser une zone non touchée par l’Évangile (15: 23-24).
(14) Les «Grecs» sont ceux qui subissaient l'influence de la culture et de la civilisation grecques. Le mot barbare qui signifiait « étranger », désignait une personne peu cultivée et moins exposée à la culture grecque. Les Grecs considéraient les barbares comme des non-civilisés et des ignorants.
Le terme «sage» désigne des personnes éduquées, notamment par la philosophie grecque; les ignorants étaient ceux qui n’avaient pas une formation académique. En mentionnant ces deux catégories d’individus, Paul a montré que son ministère ne se limitait pas à un groupe de personnes particulier. Il commençait ainsi à se faire une place auprès des croyants en tant que missionnaire et apôtre.
Paul a dit qu'il avait une dette envers tous ceux qui avaient besoin d'entendre l'Évangile. Cette dette n’était pas due au fait que les pécheurs méritaient de l'entendre, mais parce qu'il avait reçu la grâce et le mandat de prêcher la Bonne Nouvelle.
Illustration: Si Ed se voit donner une somme d’argent qu’il doit partager avec Richard, il a une dette à rembourser envers Richard, même si ce dernier n'a rien fait pour gagner cet argent. De même, nous avons une dette envers ceux qui n'ont pas encore entendu l'Évangile, car Dieu nous a donné la responsabilité de le partager avec eux.
► Est-ce que chaque chrétien est obligé de partager l'Évangile? Pourquoi?
(15) Le désir ardent de l’apôtre traduit en toute transparence la consécration de sa force et de ses capacités au ministère de l’Évangile.
L’apôtre aborde à présent le thème principal de l’épître par ces paroles: « j’ai un vif désir de vous annoncer l'Évangile à vous », puis il présente brièvement la nature de l'Évangile et pourquoi le monde en a besoin. Cette brève explication est développée tout au long de l'épître.
Les versets 14-15 montrent à nouveau pourquoi Paul était qualifié pour aller les voir : son message était destiné à tous les habitants du monde (voir les commentaires sur les versets 5-6).
(16) L’Évangile concerne les Juifs et les Grecs ; et cette déclaration introduit le sujet des Juifs et des Gentils ainsi que leur position devant Dieu. Lequel sujet se poursuit jusqu’au chapitre trois. C’est pourquoi Paul n’aurait pas honte de l’Évangile, même s’il se trouvait au cœur de la capitale de l'Empire, car l'Évangile est la « puissance de Dieu ».
La puissance de Dieu se manifeste au travers du message de l’Évangile, le rendant capable de sauver puissamment. Les commandements de Dieu s’accompagnent toujours de la puissance nécessaire à leur accomplissement. La puissance de Dieu va toujours de pair avec Sa parole.[2] C’est pourquoi les prédicateurs évangéliques doivent dépendre de la puissance de l'Évangile, car c’est le Saint-Esprit qui convainc et édifie l’auditeur lorsqu'ils auront à communiquer le message.
Pour Paul, la défense de l'Évangile impliquait non seulement le défendre en tant que vérité objective, mais aussi le prêcher en tant que vérité transformatrice. Il était assuré que son message changerait la vie de ses auditeurs.
► Pourquoi devrions-nous avoir confiance quand nous prêchons l'Évangile?
(17) « Le juste vivra par la foi » est la déclaration la plus pertinente et substantielle de l’épître aux Romains.
La phrase grecque est ὁ δὲ δίκαιος ἐ κπίστεωςζήσεται.
En transcription latine, ce serait: O de dikaios ek pisteos zesetai.
Le sens de cette déclaration se perd dans certaines traductions de la Bible. Mais le sens originel est « celui qui est rendu juste par la foi vivra ».
Laquelle déclaration est une citation de Habacuc 2: 4. Toute l'épître aux Romains, en fait, traite de la question de la justification de l’homme; c'est-à-dire, comment il peut devenir juste (en ayant la justice de Dieu). Le verset suivant souligne l'urgence de la question, à savoir l’imminence de la colère de Dieu sur tout homme qui demeure dans son état de corruption.
La justice de Dieu dont il est question dans cette épître ne s’agit pas de «son attribut… Mais d’une justice qui découle de Dieu et qui lui est agréable».[3] Cette justice se manifeste à l’égard de l’humanité par la foi. La même idée se trouve dans Philippiens 3: 9: «La justice qui vient de (ek) Dieu par la foi». Il convient de souligner que la justification de l’homme chez Paul ne se base pas uniquement sur le pardon divin, mais également sur la transformation que Dieu opère dans son cœur.
Plus loin dans la lettre (3: 21-22), Paul affirme que la justice de Dieu obtenue par la foi en Jésus est pour tous ceux qui croient. En 5: 17-19, nous lisons à propos du «don de la justice» qui a fait de nombreux justes.
L’usage de l’expression « par la foi et pour la foi » est un moyen de souligner que la foi est l’essentielle. Cette emphase est conforme au concept sola fide, « la foi seule » de la réforme en tant qu'exigence du salut.
Dans Romains, la mort désigne le jugement de Dieu. « Vivre » est le contraire d’être détruit par la colère de Dieu. Le croyant est celui qui vivra, c’est-à-dire il ne verra pas le juge- ment (voir v. 18). La colère de Dieu sera répandue sur tous les hommes, excepté ceux qui ont été justifiés.
► Qu'est-ce que la justification par la foi?
► Selon l’épître aux Romains, que signifie vivre, qu'est-ce que la mort, et que signifie vivre par la foi?
[5] « L’intention première de cette épître est de révéler le décret ou le plan éternel et immuable de Dieu, qui est: « Celui qui croit a la vie éternelle; mais celui qui ne croit pas sera condamné. »
- John Wesley, « Predestination Calmly Considered »
Trois théologiens transformés par l’épître aux Romains
Est toujours actuel le but de l’épître aux Romains qui consiste à fournir une base pour l’œuvre missionnaire. Cependant, la contribution de l’épître est bien plus grande. Alors que Paul explique la raison pour laquelle le monde entier a besoin d’entendre l’Évangile, il en profite pour détailler la nature de ce message et exposer les raisons confirmant le caractère unique de la voie du salut, ce qui réfute de nombreuses objections communes. Ainsi la majeure partie de l’épître, de même que la structure, repose sur l’explication et la défense de l’Évangile que l’apôtre proclamait.
Ce que l’épître présente sans détour, c'est une explication de la théologie du salut. La théologie du salut de Paul constituait une arme défensive au temps de l’apôtre contre les judaïsants,[1] mais elle est de surcroit un outil de correction contre les fausses doctrines modernes en sotériologie (doctrine du salut).[2]
À travers l'histoire, Dieu a utilisé l'épître aux Romains pour rétablir les vérités les plus importantes qui ont été reléguées aux oubliettes.
Après des années de quête de l'assurance du salut, Martin Luther découvrit la portée de Romains 1:17 en 1515.D’un zèle hors commun, Luther avait essayé de trouver la paix spirituelle en suivant les pratiques du monachisme. Il jeûnait, pratiquait tous les rituels du catholicisme et même l’automortification. Ce fut pendant qu’il grimpait sur ses genoux sanglants les marches de la cathédrale Saint-Pierre de Rome qu’il reçut soudainement de Dieu une révélation de la grâce par la foi.
Il comprit que celui qui ne subira pas le jugement de Dieu est celui qui croit en la promesse de pardon de Dieu. Cette assurance est devenue la base de son message que la foi seule est le moyen du salut de l’homme.
En 1738, John Wesley trouva l'assurance du salut personnel qu'il cherchait depuis des années.Wesley était un érudit biblique zélé et menait une vie religieuse proche de l’ascétisme. Il avait même passé deux ans en tant que missionnaire auprès des Indiens d'Amérique, sans pourtant saisir lui-même l’Évangile dans toute sa dimension. De retour vers sa terre natale, une violente tempête menaça le navire qui le transportait. Mais il remarqua que quelques familles moraves qui se trouvaient sur le bateau ne craignirent rien pour leur vie, et ce, en raison de leur confiance en Dieu. Wesley réalisa qu’il n’avait pas une telle foi.
Wesley apprit dans les Écritures que la conversion se produit subitement. Sa rencontre avec des frères moraves et leur témoignage de l'assurance personnelle du salut l’influencèrent grandement. C’est alors qu’il se rendit compte de son besoin de faire l'expérience d'une conversion définitive. Sa conversion se produit alors qu'il se trouvait dans une réunion de groupe dans une maison pour l’étude et la prière. Pendant que l’on lisait la préface de Luther à l’épître aux Romains, Wesley sentit son cœur «saisi d’une manière étrange». Il dit: «Je ressentais que je faisais confiance au Christ, uniquement à la délivrance par Jésus-Christ, et soudain j’eus la conviction qu’il avait enlevé mes péchés, oui les miens, et qu’il m’avait délivré de la loi du péché et de la mort ».[6]
La compréhension du message de l’épître aux Romains constituait pour ces trois hommes réunis une motivation pour prêcher l’Évangile avec plus de ferveur. Preuve que l’épître continue de remplir son objectif, lequel est de fournir une base aux activités missionnaires en expliquant la théologie du salut.
► Quels sont, à votre avis, les effets probables du message de l’épître aux Romains sur votre vie et votre ministère?
[1] Les judaïsants sont décrits plus loin dans cette étude.
[2] Romains et les Galates sont souvent étudiés ensemble, parce que l’épître aux Galates est une explication partielle de certains des thèmes en rapport à l’Évangile traités dans Romains.
[3] Image: "Saint Augustin", by Jusepe de Ribera, Goya Museum, uploaded by Aristoi, retrieved from https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Saint_Augustin,_Jos%C3%A9_de_Ribera,_Mus%C3%A9e_Goya.jpg, public domain.
[4] Image: "Martin Luther, 1529" by Lucas Cranach the Elder, retrieved from https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Martin_Luther,_1529.jpg, public domain.
[5] Image: "Bildnis des John Wesley", by John Greenwood, retrieved from the Leipzig University Library https://www.flickr.com/photos/ubleipzig/17059576182/, public domain.
[6] John Wesley, The Works of John Wesley, Vol. I(Kansas City: Nazarene Publishing House), 103.
Questions de révision: Leçon 1
(1) Quel est le but de l’épître de Paul aux croyants de Rome?
(2) Pourquoi Paul voulait-il se rendre à Rome?
(3) Que signifie le terme Seigneur Jésus-Christ dans les épîtres du Nouveau Testament?
(4) En quoi la résurrection a-t-elle confirmé l'identité de Jésus en tant que Fils de Dieu?
(5) Pourquoi affirme-t-on que l’ère du ministère des d'apôtres est révolue?
(6) Explique le terme barbare.
(7) Pourquoi l'évangéliste a-t-il une dette pour partager l'Évangile?
(8) Qu'entend Paul par «Le juste vivra par la foi»?
(9) Que signifie la mort dans l’épître aux Romains?
Leçon 1 Devoir
(1) En vous appuyant sur la présente leçon, écrivez un papier d’une page sur le ministère de l’Évangile. Présentez-y l’appel au ministère, la dette de l’évangéliste envers ceux qui ont besoin d’entendre le message de l’Évangile et la puissance de Dieu qui accompagne ce message.
(2) Au cours de la période d’étude de ce présent cours, l'étudiant devra préparer trois sermons ou leçons basés sur des passages tirés dans l’épître aux Romains et les présenter à des gens ne faisant pas partie de la classe. Après chaque présentation, il devrait demander les conseils de certains auditeurs devant lui permettre d’améliorer la présentation. Il remettra à l’enseignant ou au moniteur une copie des notes de présentation, une description du groupe et du cadre dans lequel il avait pris la parole, ainsi que ses plans pour améliorer ses prochaines interventions.
SGC exists to equip rising Christian leaders around the world by providing free, high-quality theological resources. We gladly grant permission for you to print and distribute our courses under these simple guidelines:
No Changes – Course content must not be altered in any way.
No Profit Sales – Printed copies may not be sold for profit.
Free Use for Ministry – Churches, schools, and other training ministries may freely print and distribute copies—even if they charge tuition.
No Unauthorized Translations – Please contact us before translating any course into another language.
All materials remain the copyrighted property of Shepherds Global Classroom. We simply ask that you honor the integrity of the content and mission.