(1) Découvrir le sens que revêt l’expression « le monde » dans la Bible.
(2) Identifier les sphères de sa vie qui ont été influencées par ce monde.
(3) Pouvoir démontrer pourquoi et comment la mentalité du chrétien doit être différente de celle de l’incroyant.
(4) Pouvoir expliquer la portée d’une vie d’intégrité chrétienne.
(5) Admettre que la vérité chrétienne s’applique à tous les aspects de la vie.
Jean Chrysostome, le prédicateur de l’intégrité
Jean Chrysostome, le prédicateur le plus célèbre de l’Empire romain d’Orient au IVe siècle,[1] était un pasteur pieux surnommé «la bouche d’or» pour son éloquence et son érudition. Fort aimé des gens simples, il fut «enlevé» en 398 et emmené dans la capitale, à Constantinople (l’Istanbul de la Turquie actuelle) pour servir comme pasteur et patriarche des 100 000 membres de l’Église orientale.
Connu pour son intransigeance, Chrysostome mettait ses privilèges au service de toute la ville de Constantinople. Il distribua de la nourriture aux pauvres, fonda des hôpitaux et assista des veuves. Dans sa prédication, il dénonçait le laxisme et l’immoralité de certains évêques d’Asie Mineure impliqués dans la corruption et le détournement de fonds. Il s’en prenait également aux gens de la haute société de Constantinople qui affectionnaient les spectacles, leur annonçant que ces derniers causeraient leur chute. Fréquenter le théâtre était pour lui similaire au fait de s’exposer à un virus mortel. Il eut à dire :
« Lorsque vous contemplez une femme nu-tête, sans gêne ni honte, couverte de vêtements tissus d’or, faisant des gestes efféminés et agaçantes, chantant des chansons lascives, lançant des paroles obscènes […] Comment osez-vous dire que vous n’éprouvez aucun mouvement de chair? […] Et même après la fin du spectacle et le retrait sur scène de cette femme, vous gardez dans votre âme son image, ses paroles, ses gestes, ses regards, sa démarche et son indécence. Et la raison, c’est que vous ne rentrez pas seul dans votre demeure, mais que vous y ramenez cette courtisane, non pas ouvertement, visiblement […], mais cachée dans votre cœur, dans votre conscience et elle allume en vous la flamme de Babylone qui réduira en cendre la paix de votre foyer, la pureté de votre cœur et la joie de votre mariage. »[2]
Aux riches insensibles, Chrysostome déclara:
« C’est de la véritable et évidente folie que de remplir ses armoires à vêtements et de laisser des hommes créés à l’image de Dieu lutter contre le froid sans rien pour se réchauffer, alors qu’ils peinent à se tenir debout. Vous êtes gras et boursouflés. Dès que vous ayez terminé vos soirées arrosées de boisson enivrantes vous vous couchez bien au chaud dans vos lits veloutés. Et vous croyez toujours que vous n’avez aucun compte à rendre à propos de vos mésusages des dons de Dieu […] Notre argent appartient au Seigneur, et ce, quelque fût le labeur accompli pour l’acquérir. C’est pourquoi le Seigneur vous a permis d’en avoir plus; pas pour gaspiller, mais pour distribuer à ceux qui en ont besoin. »
Au bout du compte, Jean Chrysostome fut exilé sur les rives orientales de la mer Noir, mais il mourut au cours du voyage (407 ap. J.-C). Ses dernières paroles furent : «Que Dieu soit glorifié pour tout. Amen. »
[1]Gerald L. Sittser.Water from a Deep Well. (Downers Grove: InterVarsity Press, 2007), 135
[2] Saint Jean Chrysostome, œuvres complètes, Volume 6, p. 490
Une compréhension biblique du terme le « monde »
Le dix-septième chapitre de l’évangile selon Jean est une prière de Jésus en faveur de ses disciples peu de temps avant sa crucifixion. Cette prière exprime le grand amour et le souci du Maitre pour ses disciples. On y voit aussi Jésus prier pour les futurs croyants (verset 20). Par conséquent, cette prière concerne les croyants de toutes les époques.
► Qu’un étudiant lise Jean 17:14-18 pour le groupe.
Quelle était l’intention de Jésus en disant qu’il n’était pas du monde? Nous savons pertinemment que Jésus ne vient pas de ce monde, car il est le Fils de Dieu, venu du ciel sur la terre. Il va de soi qu’il ne parlait pas de son origine extraterrestre en déclarant qu’il n’était pas de ce monde. De plus, il avait déclaré que ses disciples n’étaient pas du monde tout comme lui, même lorsque ces derniers étaient des hommes nés de la chair et du sang qui vivaient comme des citoyens dans leur pays.
Alors, que voulait dire Jésus en affirmant que ses disciples n’étaient pas du monde? Il est donc important de savoir ce que la Bible entend par le terme « monde».
► Qu’un étudiant lise Éphésiens 2:1-3 pour le groupe.
Ce passage nous enseigne que vivre à la manière des habitants de ce monde équivaut à suivre les directives de Satan. Nous y apprenons aussi que les gens de ce monde courent après leurs convoitises, et subiront en conséquence la colère de Dieu. Par contre, les croyants ayant reçu une nouvelle vie ne vivent plus comme le monde.
► Qu’un étudiant lise 1 Jean 2:15-17 pour le groupe.
Le monde est décrit dans 1 Jean comme une entité dépravée ne méritant pas d’être l’objet de notre amour et de notre admiration pour ses attraits. Car les convoitises et les motivations impures viennent du monde. Et les désirs impies ne sont que de lui.
Satan est appelé le prince de ce monde (Jean 16:11). Mais cela ne veut pas dire que le monde lui appartient à juste titre. Il n’est que le chef d’une rébellion contre Dieu à laquelle il rallie les habitants de la terre. Il est déjà condamné ainsi que tous ceux qui persistent à le suivre.
Celui qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu (Jacques 4:4).
Le monde est donc cet ensemble composé de millions d’hommes naturels, déchus, séparés de Dieu et identifiables au moyen ces critères. Premièrement, ils sont animés de désirs impurs et égoïstes. Ils aiment les choses de ce monde plus que le Créateur de l’univers. Mais 1 Jean 2: 15-17 nous exhorte: «N’aimez point le monde, […] car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde.»
Deuxièmement, les mauvais désirs les incitent à commettre des mauvaises actions. Ils adoptent un style de vie caractérisé par l’autosatisfaction, souvent au détriment de la justice et de la miséricorde (Amos 5: 11-15; 21-24). Ils suivent leur propre voie, imposent toujours leur volonté et redéfinissent la notion du bien et du mal. Bien qu’ils ne manquent pas de religions, celles-ci sont toutes anthropocentriques, glorifiant sans cesse l’intelligence, la sagesse, les appétits, les vertus et la puissance de l’homme (Romains 1:25). Ils détestent l’autorité de Dieu qu’ils remplacent par des idées philosophiques justifiant leurs décisions et leurs actions. Ils ne s’intéressent guère à connaitre ni à pratiquer la justice. Ils agissent comme bon leur semble et cherchent toujours à justifier leurs méfaits.
Les psychologues et conseillers non chrétiens de ce monde s’évertuent à enlever la culpabilité des gens en dehors de la repentance et du pardon de Dieu. Les philosophes de ce monde travaillent d’arrache-pied pour donner un sens à l’existence en dehors de Dieu. Les scientifiques de ce monde essaient d’expliquer l’origine de l’univers sans faire appel au Créateur. Les politiciens et les travailleurs sociaux cherchent à prévenir les conséquences naturelles et négatives du péché sans admettre que le vrai problème est le péché. Les créateurs de mode du monde ne produisent que des vêtements sensuels pouvant capter le regard et l’attention. Les artistes du monde banalisent le péché, la moralité et la religion. Les pasteurs du monde croient en un dieu indulgent envers le péché qui se soucie principalement du niveau d’enrichissement, du bonheur et de la qualité de l’estime de soi de ses adorateurs.
Colossiens 2: 8 nous avertit contre les ruses de la philosophie et des rudiments de ce monde, car tout escroc vit du commerce de la tromperie. Le monde séduise les gens par ses fausses idées pour les priver d’une relation avec Dieu, de Ses bienfaits spirituels et de la jouissance du paradis.
Les philosophies et les motivations dominantes du monde se reflètent dans le style de vie de ses habitants. Le discours, les attitudes, la mode, le divertissement et les mœurs de ce monde sont tous des expressions du péché qui colonise le cœur de l’homme.
Les chrétiens ne peuvent jamais s’identifier à la moralité de la société. Il faut qu’ils soient donc différents de leur milieu social.
Toutes les cultures sont façonnées par cette entité que la Bible appelle le monde. La culture résulte de l’action de plusieurs générations dont l’aspiration a été la conquête de certaines valeurs comme la sécurité, la prospérité et la stabilité familiale. Mais cette aspiration repose sur la philosophie du monde et la volonté de trouver ces choses sans se soumettre à la Parole de Dieu. Ainsi, il est impossible pour un chrétien de vivre en parfaite harmonie avec sa culture. Certaines cultures sont davantage influencées par les principes bibliques, mais il n’existe aucune culture qui soit entièrement chrétienne.
► D’après ce que nous avons étudié jusqu’à présent, comment interpréter l’affirmation selon laquelle les disciples de Jésus ne sont pas «du monde» ?
Les chrétiens ne se conforment pas aux désirs impurs. Ils cherchent surtout à plaire à Dieu (Philippiens 1:9-11) tout en lui laissant opérer son œuvre de transformation continuelle en eux. La loi de Dieu est écrite dans leur cœur (Jérémie 31:33). Ses commandements ne leur sont pas un fardeau, mais un délice (1 Jean 5: 1-3; Psaumes 19: 7-11). Ils ont des priorités éternelles (Matthieu 6 :33) et mènent une vie démontrant leur volonté de résister à la tentation et de vivre dans la victoire sur le péché.
Le fait que l’aspiration des chrétiens soit différente de celle des gens du monde, ces derniers les trouvent étranges (1 Pierre 4:4). Jésus avait dit que le monde détesterait ses disciples (Jean 17:14). Le monde ne tolère pas d’opposants. D’ailleurs, les gens du monde sont sans intelligence spirituelle, s’opposent à la justice et sont convaincus de leur péché. C’est pourquoi Jésus a dit: «Vous aurez des tribulations dans le monde» (Jean 16:33). Et l’apôtre Paul a dit: «Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés» (2 Timothée 3:12).
► Qu’un étudiant lise 2 Corinthiens 6:14-18 pour le groupe.
La Bible recommande aux croyants d’être différents du monde. Cette différence se révèle de prime abord dans l’attitude du croyant comme l’a enseigné Jésus dans le Sermon sur la montagne. Dans ce sermon, le Seigneur envisage l’attitude du chrétien comme une attitude d’humilité, de brisement pour le péché, de bénignité, de droiture, de miséricorde, de pureté du cœur, de paix et d’endurance face à la persécution. Des attitudes différentes se traduiront par un comportement différent. Les chrétiens ne peuvent, par exemple, accepter des contrats qui les obligeraient à violer la loi. Dieu promet d’être un Père pour celui qui vit différemment du monde. Rappelez-vous de ce verset affirmant que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu (Jacques 4: 4).
► Qu’un étudiant lise Matthieu 5:13-16 pour le groupe.
Cette différence et séparation par rapport au monde n’obligent pas aux chrétiens de se retirer de la société pour aller former leur propre communauté. Dans sa prière sacerdotale, Jésus a dit qu’il ne priait pas pour le retrait de ses disciples dans le monde (Jean 17:15). D’ailleurs, Jésus considère ses disciples comme le sel et la lumière de ce monde, ce qui implique qu’ils doivent être présents et visibles dans la société. Le chrétien doit prendre part dans les affaires d’État et dans la vie communautaire, sauf lorsque cette participation l’obligerait à péché contre Dieu.
Gerald Sittser nous dresse un tableau du christianisme primitif:
« Aristides, un philosophe athénien du IIème siècle, dressa une liste d’attributs qui différenciaient les chrétiens du reste de la population. Les chrétiens, notait-il, étaient de vrais modèles en matière de fidélité, d’honnêteté, de contentement, de respect envers les parents, d’amour du prochain, de pureté, de patience face à la persécution et de bienveillance envers les étrangers. Ils s’occupaient des veuves et des orphelins et faisaient preuve d’une bonté exceptionnelle à l’endroit des esclaves. « L’esclave, qu’il soit homme ou femme, était l’objet de la faveur des chrétiens désirant le convertir. Et lorsqu’il se convertissait, il devenait leur frère sans discrimination aucune.»[1]
[1] Gerald L. Sittser.Water from a Deep Well. (Downers Grove: InterVarsity Press, 2007), 54
La foi authentique
L’épître de Jacques insiste que la vraie foi chrétienne est manifeste. Jacques soutient que celui qui entend la parole de Dieu et ne la met pas en pratique se trompe lui-même (1 :22). Il n’est pas sage de se prendre pour quelque chose sans avoir une vie d’obéissance par rapport aux vérités chrétiennes que l’on connait.
Selon Jacques, la religion pratiquée par de nombreuses personnes est vaine. La religion qui plait à Dieu est celle qui incite à la prise en charge des besoins des affligés et la préservation de l’âme des souillures de ce monde (1:27).
► Qu’un étudiant lise Jacques 2:14-26 pour le groupe.
La doctrine du salut par la foi pousse certains à croire que les œuvres du chrétien importent peu. Ces gens pensent que la foi salvatrice peut habiter une personne dont le style de vie s’apparente à celui d’un incroyant. Ce passage s’adresse particulièrement à ces types religieux.
Jacques disait que la foi à elle seule est insuffisante. Même les démons ont la foi; et leur foi est correcte. Par contre, ils sont des ennemis de Dieu (verset 19). Celui qui croit en Dieu sans se soumettre à Son autorité est semblable à ceux qui ont entendu l’évangile mais qui n’ont pas accepté de se repentir.
Une explication des versets 21 et 24 s’avère nécessaire, car ils affirment qu’Abraham était justifié par les œuvres, et que la justification s’obtient par la foi et les œuvres. Cette déclaration semble contredire d’autres passages de l’Écriture soutenant que le salut s’obtient par la foi seule sans les œuvres de la loi (Éphésiens 2:8-9, Galates 2:16, Romains 3:28). Toutefois, il convient de souligner que l’usage du terme justifié dans ce passage ne fait pas l’apologie du salut par les œuvres. Il soutient plutôt que la démonstration du salut se fait par la foi et les œuvres. Personne n’est sauvé par les œuvres, mais celui qui ne vit pas selon les principes chrétiens ne peut prétendre avoir la foi non plus. Jacques a dit que la foi sans les œuvres justificatives est morte (verset 26).
Tout comme il est impossible pour un arbre de porter deux fruits distincts ou une source de donner de l’eau douce et de l’eau amère simultanément, on ne peut non plus avec sa bouche, selon Jacques, bénir et maudire en même temps (3: 9-12). Le comportement du chrétien doit toujours refléter la foi chrétienne.
Le concept d’intégrité
Romains 2: 21-24 est une adresse de Paul aux Juifs qui se croyaient supérieurs aux Gentils parce que les Juifs détenaient l’Écriture, même s’ils n’y obéissaient pas. Paul a dit : « Toi qui prêches de ne pas dérober, tu dérobes! […]Toi qui te fais une gloire de la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi! » La loi de Dieu a été l’objet de blasphème parmi les païens du fait que les Juifs se vantaient de leur culte sans cultiver le juste caractère que leur dictait cette loi.
Le mot intégrité vient du mot intégrer, lequel signifie faire entrer un élément dans un système pour en faire un tout. Une personne honnête par exemple intégrera l’honnêteté à tout son système comportemental. Qui prétend être honnête en posant des actes malhonnêtes est loin d’être intègre. C’est pourquoi le terme intégrité désigne une qualité du caractère. Dans certaines langues, ce terme est utilisé pour désigner également une qualité de la structure des bâtiments.
► Qu’est-ce que l’intégrité structurelle d’un bâtiment?
Les édifices doivent être résistants et solides. La construction doit pouvoir supporter son propre poids et les charges ajoutées. En cas d’effondrement, on pourra enregistrer des pertes en vie humaine et des dégâts matériels. L’intégrité d’un bâtiment impose le respect des normes de construction assurant la stabilité de l’édifice.
La longévité de l’édifice est aussi importante. Celui qui se construit une maison, espère que cette dernière soit à l’épreuve du temps. De même, d’énormes ressources financières sont investies dans la construction des édifices du gouvernement ou des compagnies pour qu’ils durent des générations.
Dès qu’un édifice se met à s’écrouler ou s’incliner, il a perdu son intégrité. Les édifices endommagés par des séismes constituent un danger même s’ils sont encore debout. Ils ont perdu leur intégrité.
Tout projet de construction d’une certaine envergure est précédé d’un plan. Les détails les plus importants du plan concernent les procédés de construction devant aboutir à une solide structure de l’ouvrage. Toutes les composantes de l’ouvrage doivent être liés l’un à l’autre et se renforcer mutuellement.
Il est impératif que le constructeur suive à la lettre les directives du plan. S’il tend à réduire les dépenses en omettant certaines parties de l’ouvrage, il livrera un travail de mauvaise qualité.
► Qu’est-ce que l’intégrité individuelle?
La notion d’intégrité du bâtiment apparait dans une illustration de Jésus. Il a dit celui qui entend et obéit à la voix de Dieu est semblable à quelqu’un qui construit sa maison sur un roc. Cette maison résistera aux intempéries. Mais celui qui n’obéit pas à Dieu est semblable à celui qui construit sa maison sur le sable.
Le simple fait d’entendre et de connaître la vérité ne suffit pas.
► Qu’un étudiant lise Jacques 1:22-25 pour le groupe.
Jacques affirme que celui qui se contente d’entendre la Parole de Dieu sans la mettre en pratique s’abuse lui-même. Cette affirmation concerne notamment les « bonnes personnes » qui se réclament de la morale biblique. Ces types d’individus sont loin d’être intègres.
Lorsque nous lisons la Parole de Dieu, l’apôtre nous défend d’être semblables à un homme qui se regarde dans un miroir et qui après ne fait rien pour améliorer son apparence. Lorsque la Parole de Dieu met à nu nos imperfections, nous devons donc laisser le Saint Esprit changer notre caractère et notre conduite pour qu’ils soient conformes à la vérité de Dieu.
L’intégrité se manifeste toujours dans la conduite. Il ne faut jamais se contenter de sa spiritualité lorsqu’on a une conduite qui soit contraire à la vérité divine.
Le test du fruit
Jésus avait dit qu’il y aurait beaucoup de faux prophètes. Ces personnes sont déterminées à devenir des leaders religieux et à s’enrichir dans le ministère, mais elles ne possèdent pas les sentiments de Christ. Selon Jésus, on les reconnaîtra à leurs fruits (Matthieu 7: 15-18). Le fruit ne traduit pas le succès dans ce cas. Il est plutôt l’expression naturelle du caractère de l’arbre. Le fruit d’une personne est la manifestation visible de son caractère. Quiconque ne porte pas le fruit de l’Esprit
(Galates 5: 22-23; 1 Corinthiens 13) et vit dans lepéché, est un impie et ne saurait être un vrai leader spirituel (1 Corinthiens 6: 9- 10; 2 Corinthiens 11: 13-15).
L’apôtre Pierre exhorte aux chrétiens à ne pas se conformer à leurs anciennes convoitises, mais à être saints dans toute leur conduite (1 Pierre 1:14-15).
Le fait de porter de bons fruits n’écarte pas la possibilité de ne pas savoir comment appliquer parfaitement tous les principes chrétiens à sa vie. Nous sommes tous en train d’apprendre la vérité de Dieu. De même que l’on pardonne à l’enfant qui déracine par ignorance une plante utile, Dieu ne juge pas les erreurs dus à l’innocence. Par contre, la grâce de Dieu ne couvre pas le pécheur endurci. L’apôtre Jean nous dit que nous sommes purifiés lorsque nous « marchons dans la lumière » et vivons selon la vérité (1 Jean 1:7).
L’intégrité dans le leadership
Les individus en situation de leadership peuvent prendre des décisions dont les conséquences affectent l’existence de nombreuses personnes. Le pouvoir et les avantages dont disposent ces leaders les exposent donc à de nombreuses tentations.
Mais le leader chrétien doit toujours se rappeler qu’il est appelé à servir Dieu et les autres, suivant l’exemple de Jésus. Il ne doit pas viser son propre élévation en vue de devenir une célébrité adulée et servie par les autres.
Les congrégations composées majoritairement de faux adorateurs ont tendance à prioriser la performance dans leurs services d’adoration. Ces croyants honorent le talent plus que l’intégrité spirituelle. En guise de véritables hommes de Dieu, ils préfèrent les directeurs de culte talentueux pouvant divertir leurs sens. Ils sont prêts à embaucher des musiciens non chrétiens qui sont tout disposés à jouer dans des boites de nuit et qui ne sont donc pas qualifiés pour participer au culte du Seigneur. Le pasteur doit s’assurer que le culte d’adoration de son église attire avant tout de vrais adorateurs.[1]
►Si quelqu’un visite une église un dimanche matin et y voit les mêmes musiciens qu’il a vus la veille au soir dans une boite de nuit, que pensera-t-il de l’église?
Il est tendancieux pour les leaders de se croire au-dessus de la morale. Certains pasteurs entretiennent des rapports immoraux avec des femmes ou des hommes de leur église comme le feraient les leaders séculiers de leur culture. Il y a des églises très indulgentes envers leurs pasteurs connus pour leur immoralité.
Il arrive qu’un pasteur soit tenté de croire qu’il est propriétaire de l’église. Lorsque cela arrive, il choisira ses collaborateurs en fonction de leur fidélité à son égard et non par souci du travail bien fait ; il pratiquera le népotisme et tentera de se faire succéder par la personne de son choix ; il dissimulera les péchés et les fautes de ses partisans à l’église et traitera les ressources de l’église comme ses biens privés.
Le témoignage de l’Église
L’église est sujette à la corruption lorsque l’intégrité n’est plus sa priorité. Dès que l’église partage les ambitions de ce monde, elle accepte en son sein des leaders semblables à ceux du monde et tolère leurs péchés. Même des chrétiens sincères peuvent suivre des pasteurs impies lorsqu’ils ne comprennent pas la nécessité de l’intégrité et des fruits dignes de l’évangile. À ce point, l’église tombe sous l’emprise des gens du monde, et perd du coup son témoignage.
Pierre a averti que de faux bergers feraient de l’église une entreprise (2 Pierre 2: 3). Lorsque l’église acquiert de la popularité au sein de la société, les gens du monde se mettent à en envier les postes de direction. Ils apprennent les formes de culte et de leadership ecclésiaux sans devenir chrétiens. Seules les églises solidement fondées dans la juste doctrine parviennent à démasquer de tels types.[2]
L’illustration du sel donné par Jésus explique ce qui se passe lorsque l’église perd son caractère distinctif (Matthieu 5:13). Le sel qui perd sa saveur n’est pas plus utile que le sable ou le gravier.
L’église ne peut plus transformer la société lorsqu’elle devient comme la société.
Et le monde se moque de l’église lorsqu’elle rejette la vérité biblique pour suivre les coutumes païennes.
[1] Pour une étude approfondie du culte chrétien, veuillez consulter le cours de Shepherds Global Classroom Introduction au culte chrétien, disponible à : https://www.shepherdsglobal.org/courses
[2] Le thème de 2 Pierre 2 et du livre de Jude porte essentiellement sur les faux bergers spirituels.
Une révélation de Dieu sur lui-même
La théologie s’occupe de l’étude des croyances chrétiennes qui englobe les doctrines sur Dieu, l’humanité, le péché, le Christ et le salut. Il faut souligner que la représentation dont on se fait de la Divinité façonne ses autres croyances.
Les premières révélations de Dieu avaient pour but de faire connaitre la nature propre de Dieu. Dieu se révèla avant tout comme Saint. Le mot hébreu (kadosh) traduit par sainteté se répète 600 fois dans l’Ancien Testament. Ésaïe par exemple se référait à Dieu comme « le Saint d’Israël ». La Sainteté de Dieu était le thème d’adoration dans l’Ancien Testament (Psaume 99 :3,5). Le peuple de Dieu ne l’adorait pas uniquement pour sa puissance, mais aussi pour sa sainteté.
Dieu se révélait également comme le Dieu d’amour. Le passage de l’Ancien Testament portant essentiellement sur la révélation de Dieu à Moïse et Israël est Exode 34 :6-7. Dans ce passage, Dieu se présente comme le « …miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent… ». Il est important de garder ensemble la sainteté et l’amour de Dieu. Certains décrivent la nature divine comme « sainte et aimante». Puisque Dieu est saint, il nous exige d’être saints, et, étant amour, il a rendu possible notre sanctification pour que nous soyons saints comme lui.
La sainteté de Dieu nous apprend que personne n’est digne de servir et d’adorer Dieu à moins qu’il ne soit transformé par la grâce. Le prophète Ésaïe avait remarqué qu’il n’était pas différent des gens qu’il prêchait : son cœur était impur (Ésaïe 6 :5). Les « lèvres impures » dénotent les paroles vaines et les mauvaises actions venant d’un cœur impur. Cette souillure rendait Ésaïe indigne de se trouver dans la présence de Dieu. Ésaïe ne cherchait pas à justifier son état; il n’était pas non plus accepté par Dieu tel qu’il était. Mais en réponse à sa confession Dieu le fit bénéficier de sa grâce, non pas une grâce complaisante, mais transformatrice (Ésaïe 6 :6-7).
Le Dieu d’Israël, étant différent des faux dieux de l’époque, avait des exigences différentes en matière d’adoration. Dans le Psaume 24, le roi David a demandé : « Qui pourra monter à la montagne de l’Éternel? » (verset 3). En d’autres termes, David disait: Quel genre d’individus Dieu accepte-t-il comme adorateurs? » Il a répondu en disant : « Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur». Dieu n’accepte pas n’importe qui pour l’adorer. Car adorer ne se réduit pas au fait de lever les mains et de s’émouvoir. En fait, les pécheurs ne sont pas qualifiés pour ce rôle.[1]
Dieu considère sa sainteté comme étant le fondement de ses commandements exigeant la sainteté de ses adorateurs. Soyez saints, comme je suis saint (Lévitique 11: 44-45, 19:2, 20:26, 21:8). Yaweh n’est pas similaire aux divinités antiques ou comme les dieux de la mythologie grecque ou romaine. Les mythes portant sur ces dieux les dépeignent comme étant cyniques, perfides et sanguinaires. Ces dieux possédaient tous les vices du genre humain. Comme des ombres projetées sur un mur, c’étaient des caricatures grotesques de toute la bassesse de l’homme. Ils n’avaient donc nullement besoin d’un standard moral pour leurs adorateurs qui en retour étaient cyniques et sanguinaires.
Le Dieu d’Israël n’est pas une projection de l’homme, ni le fruit de l’imagination. Il est le Dieu qui se révèle, précisant qu’il est différent. D’où la raison pour laquelle ses adorateurs doivent être différents du reste des hommes.
Le standard de sainteté de Dieu se renouvelle dans le Nouveau Testament : « Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint » (1 Pierre 1:15-16). Le terme conduite englobe l’attitude et le comportement en général. Dieu ne fait aucun cas des formalistes ou des prétendus saints, car il s’attend à ce que ses serviteurs mènent réellement une vie de sanctification.
Notre attitude et notre comportement déterminent notre conception de Dieu et la nature de notre relation avec lui. Selon l’apôtre Paul, les Juifs ne respectaient pas la loi de Dieu alors qu’ils s’en ventaient. Cette attitude fut à l’origine des diffamations à l’endroit de Dieu et du peuple de Dieu (Romains 2: 23-24).
Quel genre de Dieu représentez-vous? Comment les gens voient-ils votre Dieu? Si vous voulez que les autres sachent que Dieu est saint, indulgent et miséricordieux, ils doivent voir ces qualités en vous.
Les églises ont besoin des pasteurs qui enseignent la vraie doctrine de façon systématique et qui ne négligent pas les doctrines fondamentales. Chaque génération de nouveaux convertis a besoin de les apprendre et les chrétiens matures doivent s’en faire rappeler. Les sermons du pasteur ne doivent pas se résumer à des spectacles pétulants chargés d’émotion qui suscitent l’enthousiasme. Il doit au contraire exposer le caractère de Dieu et la façon dont la vie chrétienne doit s’accorder à la vision biblique de Dieu dans les moindres détails.
Il revient à l’église d’agir sur la société et la culture, mais cela ne sera possible que le jour où nous appliquerons pleinement la vision biblique de Dieu dans nos vies.
[1]Pour une étude approfondie du culte chrétien, veuillez consulter le cours de Shepherds Global Classroom titré : Introduction au culte chrétien, disponible à : https://www.shepherdsglobal.org/courses
Pour les débats en groupe
► Quelles sont les notions de cette leçon qui vous sont totalement nouvelles? Qu’allez-vous faire pour améliorer la qualité de votre vie chrétienne?
► Quels sont les points abordés dans cette leçon qui sont négligés par les églises de votre culture? Comment expliqueriez-vous ce concept à un de vos connaissances?
Prière d’application
Père céleste,
Je veux t’honorer par une vie qui soit compatible à ton caractère. Je veux être ton représentant dans un monde qui s’oppose à toi.
Rends ma vie conforme à ta vérité. Aide-moi à être disposé à me débarrasser de tout ce qui n’a pas sa place dans la vie d’un chrétien.
Merci pour ton Esprit de force et pour ta grâce transformatrice.
Amen
Devoir
(1) Rédigez un paragraphe sur une valeur mondaine qui a influencé votre pensée ou votre comportement récemment. Cherchez et notez deux passages bibliques qui traitent de ce problème. Rédigez aussi un paragraphe sur la façon dont vous pouvez commencer à vivre dans l’obéissance à ces passages de l’Écriture.
(2) Étudiez Tite 2: 11-14. Préparez une brève présentation sur l’intégrité chrétienne basée sur ce passage. Utilisez ce passage pour démontrer que les vérités bibliques doivent être appliquées dans tous les détails de la vie. Vous aurez à présenter votre travail au début de la prochaine séance.
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