Lesson 6: La musique dans le culte

Mémoriser Colossiens 3:15-17.

Matthew est sur le point de démissionner à la tête de son église. Il était un pasteur plein d'enthousiasme et d’optimisme au début de son ministère à la Première Église de Lakeside. Il est passionné par l’étude et prend du plaisir à préparer ses sermons. Il aime visiter ses fidèles et assister ceux qui souffrent. Il ne rate jamais une occasion de partager l'Évangile aux incroyants. Les membres de sa congrégation admirent ses sermons. Et le nombre des assistants augmente. Matthew devrait être donc fier en tant que pasteur. Mais quelque chose ne va pas. En fait, tout se résume à un conflit concernant la musique.

Tous les lundis matin, Ryan appelle le bureau de l'église pour se plaindre : « Pasteur, la musique d'hier était terrible! Je ne connaissais pas la dernière chanson. Le son du piano était trop fort. Je ne peux pas le supporter. Il faut que vous fassiez quelque chose à propos de la musique dans cette église! »

Puis, comme tous les mardis, le lendemain, Matthew rencontre Tom, le directeur musical de l’église. Tom, de son coté, se plaint différemment. « Pasteur, pourquoi nous ne sommes pas lassés de chanter tous ces vieux hymnes? La chorale en est fatiguée. Dimanche, nous avons chanté deux vieux cantiques et une seule chanson moderne. Pourquoi nous ne nous débarrassons pas de ces hymnes? Toutes les grandes églises ont effectué ce changement. Je vous prie de me laisser changer la musique!

Au soir de ce mardi, Matthew était prêt à démissionner. Une partie de l’église de Lakeside préfère les hymnes anciens; ce groupe se plaint à chaque fois qu'on introduit une nouvelle chanson. Une autre partie de l’église abhorre les vieux hymnes; les membres de ce groupe veulent chanter seulement des cantiques de louanges et d'adoration qui sont récents. La solution est loin d’être envisageable pour Matthew.

► Quel serait votre conseil à l’endroit de pasteur Matthew? Comment peut-il s’y prendre pour que la musique de son église serve à l’édification des différents groupes de sa congrégation?

Une fois, j'ai interrogé un pasteur sur la musique dans l'église. Il m’a dit: « Nous n'avons pas besoin de la musique dans le culte. Si je prêche efficacement la Parole de Dieu, il n'est même pas nécessaire de chanter.» Selon ce pasteur, la musique n’avait aucune valeur dans le culte.

► Quelle serait votre réponse pour ce pasteur? Pourquoi la musique est-elle importante dans le culte?

Les chrétiens forment une communauté qui chante. Les musulmans ne se rassemblent pas pour chanter. Les bouddhistes ne chantent pas lors de leurs réunions. Les hindous ne se réunissent pas pour chanter. Mais les chrétiens se rassemblent pour chanter. Tous les chrétiens ne prêchent pas, ne dirige pas une prière, ne lisent pas publiquement les Écritures. Mais tous les chrétiens peuvent et doivent chanter. La musique est importante dans le culte chrétien.

Un argument biblique justifiant la place de la musique dans le culte.

La musique est importante dans le culte parce qu’elle n’est pas de moindre importance dans la Bible. Il y a près de 600 références qui font allusion au chant et à la musique dans l'Écriture. Et la musique est mentionnée dans quarante-quatre livres de la Bible.

• Les hymnes bibliques se portent sur une variété de sujets:
• Louange à Dieu pour la victoire sur l'armée de Pharaon (Exode 15).
• Louange après la victoire de Déborah sur Jabin (Juges 5).
• Culte d’adoration lors de la dédicace du Temple (2 Chroniques 5: 11-14).
• Culte d’adoration lors de la reconstruction du Temple (Esdras 3: 10-12).
• Le livre des Psaumes est une collection d'hymnes valables pour le culte juif et chrétien.
• Jésus et les disciples chantait lors du dernier repas (Matthieu 26:30).
• Paul et Silas chantèrent des louanges en prison (Actes 16: 22-25).
• Jean vit que le chant faisait partie intégrante du culte céleste (Apocalypse 4 et 5).

Des arguments théologiques en faveur de la musique dans le culte

Les juifs avaient l’habitude de chanter quand ils adoraient. Les premiers chrétiens chantaient «à Dieu dans leurs cœurs sous l’inspiration de la grâce».[1] La musique constituait donc un élément important du culte chrétien.

Malheureusement, en l'an 367 ap. J.-C, le Concile de Laodicée bannit le chant de la congrégation. L'Église catholique romaine ne permettait pas aux laïcs de lire la Bible; les leaders de l'église croyaient que seuls les prêtres formés étaient capables d'interpréter correctement la Parole de Dieu. Cette même logique conduisit le Concile à interdire le chant de la congrégation. «Si un croyant n'a pas la capacité ou le privilège d'interpréter personnellement les Écritures, il ne devrait pas non plus être autorisé à chanter les chants de l'Église.»[2] Au Moyen Age, seules les chorales entraînées de l'Église chantaient dans le culte; les croyants ordinaires étaient des spectateurs.

L’un des principes théologiques importants adoptés par la Réforme était le sacerdoce du croyant. Chaque croyant a le privilège et la responsabilité de se présenter librement et personnellement devant Dieu dans la prière. Aucun chrétien n'a besoin d'un prêtre pour lui servir d'intermédiaire. Tous les croyants ont le privilège d'écouter Dieu parler à travers Sa Parole, et peuvent chanter dans le culte.

Martin Luther a pu établir un lien entre la lecture de la Bible et les cantiques. Il a écrit : «Que Dieu parle directement à son peuple à travers les Écritures, et que son peuple y répond avec des chants de louange reconnaissants.»[3] La musique dans le culte, en particulier la musique congrégationnelle, traduit le principe théologique du sacerdoce du croyant.

Le deuxième principe théologique exprimé par la musique est l'unité de l'église. La plupart des références bibliques relatives au chant concernent les cantiques chantés en assemblée, par tous les fidèles. Paul a commandé aux premiers chrétiens «d'enseigner» et de «réprimander» les uns les autres par des cantiques. Comme l'église chante à l’unisson, nous exprimons l'unité de l'église.

[1] Col. 3:16.

[2] David Jeremiah. Worship (CA: Turning Point, 1995), 52.

[3] Quoted in David Jeremiah, Worship (CA: Turning Point, 1995), 52.

L’un des fameux cantiques d’Isaac Watts dit :

Qu’ils refusent de chanter, ceux qui ne connaissent pas notre Dieu.

Mais les enfants du Roi céleste proclameront leur joie!

Martin Luther a dit: « Si quelqu'un ne chante, ni ne parle de ce que Christ a fait pour nous, il montre clairement qu'il n’est pas un croyant. »[1] L’heureux privilège de chanter en assemblée que l’on avait perdu au Moyen Age a été retrouvé avec les réformateurs. Ces derniers croyaient que l’assemblée des fidèles avait le droit d’adorer Dieu en chantant des cantiques. Malheureusement, dans de nombreuses églises, ce privilège tend à disparaitre.

L'expression musicale du sacerdoce du croyant est menacée par une musique inaccessible au chanteur ordinaire. Un tel fait se produit lorsque des chorales professionnelles performent dans une musique trop difficile pour le profane. Cela arrive aussi quand les équipes de louange chantent des hymnes récents peu connus par les laïcs. Nous ne devrions jamais permettre à de petits groupes d’imposer leur culte au détriment du celui de l’assemblée.

L'expression musicale de l'unité de l'église est menacée dans les églises qui divisent la congrégation se basant sur les formes de culte ou les différences générationnelles. Lorsque les membres les plus âgés de l’église n’entretiennent aucun lien avec les plus jeunes, on ne peut parler dans ce cas de l’unité du corps.

Imaginez que les recommandations de Paul à l'église d’Ephèse soient reformulées pour certaines églises modernes:

• Ceux qui chantent des psaumes se réuniront le dimanche à 8h30.
• Ceux qui chantent des hymnes se rencontreront le dimanche à 11h00.
• Ceux qui chantent des cantiques spirituels se réuniront le samedi à 19h00.

Mais Paul a dit tout le contraire: « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur.»[2]

En pratique, cela implique que certaines parties du corps de Christ aura à se défaire d’une partie de ses préférences au nom de l'unité du corps. Ainsi, l’adolescent sera mieux disposé à chanter un hymne dont le rythme ne lui convient pas. Pourquoi? Parce qu'il fait partie du corps, et ce corps chante un vieil hymne. Une fidèle fort âgée se mettra à adorer dans une nouvelle chanson de louange qu'elle apprécie peu. Pourquoi? Parce qu'elle fait partie du corps et que le corps chante une nouvelle chanson.

Un musicien chevronné d’une petite église d’un village reculé acceptera de jouer un morceau de musique qui exige très peu de talent. Pourquoi? Parce qu'il fait partie du corps et que ce dernier comprend des membres dont le gout musical n’est pas trop enviable. Le laïc peu cultivé décidera de dire "Amen" à la fin d'un morceau de musique spécial qu'il comprend à peine. Pourquoi? Parce qu'il est membre d’un corps qui comprend des membres qui chantent au-delà de son appréciation.

Ce principe s’applique également à d’autres domaines. Un pasteur peut simplifier son sermon pour le rendre compréhensible aux enfants et aux nouveaux croyants. Des nouveaux croyants peuvent se mettre à étudier en vue de comprendre un sermon qui surpasse leur connaissance biblique.

Pourquoi des adolescents seront-ils disposés à assister à un service qui semble trop long? Parce qu'ils font partie du corps et savent que certains aspects du service peuvent être au-dessus de leur compréhension. Pourquoi les frères et sœurs plus âgés accueillent-ils un bébé qui pleure à gorge déployé dans le service? Parce qu'ils font partie du corps, et ils se réjouissent que le corps comporte une jeune vie bruyante.

Toutes ces choses font-elles partie du culte? Tout à fait! Une théologie biblique du culte doit nécessairement apprécier l'unité de l'Église. Cela implique le fait d’abandonner certaines préférences personnelles pour le bien collectif de l’assemblée, tel que chanter un hymne qui n'est pas son favori. Les leaders ont pour devoir dans ce cas de sélectionner des hymnes - pas seulement leurs préférés- capables d’édifier toutes les parties du corps. La musique congrégationnelle doit édifier l'église entière, mais pas seulement quelques groupes.

► Réfléchissez aux services d’adoration que vous avez dirigé au cours des quatre dernières semaines. Avez-vous chanté des hymnes qui s’adressaient à tous les groupes de votre congrégation? En tant que leader de culte, avez-vous volontairement sélectionné des hymnes qui ne sont pas vos favoris, mais qui parlent à l’ensemble de la congrégation? Est-ce que votre manière d’organiser le culte fait ressortir le sacerdoce du croyant et l'unité de l'église en encourageant la participation de chaque membre de la congrégation?

[1] Quoted in Ronald Allen and Gordon Borror, Worship: Rediscovering the Missing Jewel (OR: Multnomah Publishers, 1982), 165.

[2] Eph. 5:19.

Les arguments pratiques en faveur la musique dans le culte

Outre les arguments bibliques et théologiques, il y a des raisons pratiques qui valorisent la musique dans le culte. La force de la musique réside dans le fait qu’elle est en mesure d’influencer tous les composants de la personne humaine.

L’influence de la musique sur l’esprit humain

Les enseignants au niveau primaire savent que les enfants mémorisent beaucoup plus facilement une règle grammaticale qui est enseignée à l’aide d’une mélodie accrocheuse. Les chansons évangéliques facilitent l’apprentissage des Écritures. Et des personnes qui se croient incapable de mémoriser la Bible, connaissent déjà de nombreux versets bibliques, puisqu’ils les chantent dans des refrains de louange. Certains des plus beaux cantiques de louange sont des versets bibliques transformés en des mélodies mémorables.

Deux principes clés sont à considérer dès qu’il s’agit de l’influence de la musique sur l'esprit.

(1) Il faut que la musique agisse sur l'esprit, et pas seulement sur les émotions.

Il est évident que la musique influence puissamment les émotions. Mais ce pouvoir n’a rien de mal en soi. La musique doit aussi parler à notre esprit.

Certains adorateurs pensent qu'ils peuvent s’émanciper de leur raison pendant qu'ils chantent. Dès que le son de la guitare est assourdissant, le rythme envoutant et la musique impressionnable, nous croyons que nous adorons. Mais nous ne devons jamais oublier que Paul a dit : «Je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence.»[1]

Lorsque notre musique influe uniquement les émotions, sans tenir compte de l'esprit, nous sommes en danger de tomber dans un culte infâme. Il n'y a rien de mal avec une musique qui parle aux émotions; le danger est la musique qui parle aux émotions et non à l'esprit. Les pasteurs sages s'assurent que la musique du culte d'adoration tient compte de l'esprit des adorateurs.

(2) Il faut que le message du cantique soit conforme à la vérité.

Puisque la musique s’adresse directement à l'esprit, les cantiques constituent un outil puissant pour enseigner la doctrine. L'une des raisons pour lesquelles le message de l'assurance du salut et de la grâce pour tous les croyants se répandait si largement était la puissance du message des hymnes de Charles Wesley. John Wesley prêchait que la grâce salvatrice de Dieu était librement accessible à toute l'humanité; et le cantique de Charles Wesley intitulé « Est-ce donc vrai ?» apportait ce message au fermier qui n'a pas pu lire des manuels théologiques:

Oh quelle grâce! Don infini !
Quand Dieu me trouva et me saisi!

Pasteurs, si vous chantez des cantiques non bibliques après avoir délivré un sermon biblique, vous affaiblissez l'efficacité de votre ministère. Car, les gens se souviendront du cantique même après avoir oublié les grandes idées de votre sermon. Choisissez soigneusement les cantiques que vous allez chanter. Assurez-vous qu’ils soutiennent la vérité exprimée dans le sermon.

Diagnostique

Vos chants d'adoration sont-ils conformes à la doctrine biblique? Beaucoup d'églises chantent des cantiques qui enseignent des hérésies ou qui n'enseignent rien (les mots sont vides de sens). Vos cantiques enseignent-ils la réalité de la victoire sur le péché? Enseignent-ils que le salut est accessible à tous? Ou la nécessité d’un cœur sanctifié ?

L’influence de la musique sur le cœur

Jonathan Edwards a dit que nous devons chanter des louanges à Dieu parce que la musique «agite les émotions».[2] Même s’il est dangereux de se concentrer uniquement sur les émotions, une réponse émotionnelle à la musique est tout à fait normale. Le fait de chanter un cantique constitue une réponse émotionnelle à la vérité, puisque la musique s’adresse à la fois à l'esprit et au cœur.

[7]

Certains chrétiens occidentaux se méfient des rythmes musicaux qui exercent une forte influence sur les émotions. Mais tous les personnages bibliques qui se présentaient dans la présence de Dieu ressentaient toujours une vive émotion. La musique idéale pour un service d’adoration s’adresse à l'esprit et exige une réponse du cœur.

Comme Il Te plait, oui! comme Il Te plait!
Tu es le Potier, je suis le grès.
Façonne-moi selon Ton désir
Pendant que j'attends, sans réagir.[3]

L’influence de la musique sur le corps

Faites entendre de la musique à un enfant qui n'a jamais assisté à un concert. Si la musique est assez rythmée, il se mettra à bouger son corps d’enfant. La musique exerce une certaine influence sur le corps.

Toute musique qui ne parle qu’au corps uniquement est sensuelle. Cependant, tant que nous évitons le sensuel, la musique qui parle au corps a sa valeur. Certaines expressions bibliques relatives à l’adoration se rapportent au corps: des mains levées, des genoux fléchis, la prosternation et des mouvements physiques. Par ailleurs, notre attitude et nos gestes physiques sont parfois plus éloquents que nos paroles.

Dans le psaume 149: 3, le psalmiste invite Israël à «louer son nom avec des danses, qu'ils le célèbrent avec le tambourin et la harpe.» Bien que dans certaines cultures modernes «danser» est synonyme d’un jeu de mouvements sensuels; la Bible emploie le terme « danser» pour décrire tout mouvement physique dans le culte. Le psalmiste a reconnu que même le corps physique est impliqué dans la louange.

Mais ce vocable ne renvoi pas aux danses sensuelles dignes d’une boîte de nuit; il ne traduit pas non plus le fait de s’assoir sagement durant le culte. La danse dont il est question dans la Bible impliquait un certain degré de mouvement. Lorsque nous élevons la main en louange ou sous l’influence de la musique, cela correspond en effet au terme biblique «danser».

Bien que la signification des gestes physiques diffère d'une culture ou d’une génération à l'autre, le culte sacré de Dieu ne doit jamais avoir la couleur des pratiques profanes de la culture environnante.[4] Les pasteurs et les leaders feront preuve de sagesse en adoptant un rythme musical qui soit différent des autres, mais qui s’adresse aussi à tous les groupes de l’assemblée, permettant à la congrégation d’adorer dans la vérité.

Diagnostique

Est-ce que l’influence que la musique de votre église exerce sur le corps est appropriée au contexte d’un culte d’adoration? Est-ce que les adorateurs expriment physiquement leurs louanges et adorent sans profaner le culte avec des pratiques sensuelles?

L’influence de la musique sur la volonté

La musique fait souvent appel à une réponse de la volonté. Paul a ordonné aux Colossiens d’exhorter les uns les autres par «les psaumes, les hymnes et les cantiques spirituels ». Exhorter est l’acte de réprimander, de réprouver ou de corriger une erreur. Une réprimande exige une réponse comportementale. Elle exige un changement de comportement. Paul s'attendait à ce que la musique soit un outil de changement dans l’église.

L’influence de la musique sur la volonté est manifeste dans les sphères non religieuses. Lorsque les Afro-Américains chantaient "We Shall Overcome",[5] la chanson s’adressait à la fois à leurs cœurs et à leur volonté. Cette chanson avait le ton d’une invitation : « Voulez-vous nous rejoindre dans la lutte pour la liberté? »

La musique porte la volonté à agir. Pensez au niveau d'engagement exigé par un tel cantique:

Prends ma vie, elle doit être
À toi seul, ô divin maitre,
Que sur le fil de mes jours,
Ton regard brille toujours.

Que mes mains à ton service
S’offrent pour le sacrifice,
Qu’à te suivre pas à pas,
Mes pieds ne faiblissent pas.

Prends ma voix et qu’elle chante
Ta grâce auguste et touchante ;
Par mes lèvres que ton nom,
Parle aux pécheurs de pardon.

La musique dans le culte est importante, car elle s’adresse à la totalité de l’être humain. De ce fait, elle est à la fois précieuse et dangereuse. Elle est précieuse parce qu'elle peut présenter l’essentiel de la vérité d'une manière puissante. Elle est dangereuse, car elle peut rendre un faux enseignement attrayant. Warren Wiersbe nous a donc prévenus en ces termes:

« Je suis donc convaincu que les congrégations apprennent plus de théologie (bonne ou mauvaise) à partir des cantiques qu'elles chantent que des sermons qu'elles entendent [...] La ‘musique’ peut être un puissant instrument entre les mains de l'Esprit ou une arme redoutable entre les mains de l'Adversaire. Les congrégations naïves peuvent se frayer un chemin vers l'hérésie avant même de réaliser ce qui se passe. »[6]

La musique est puissante; utilisez-la à bon escient.

Diagnostique

Révisez les cantiques que vous avez chantés au cours des quatre dernières semaines. Y en avait-il qui s’adressait à la totalité de l’être ?

• Nommez un cantique qui enseignait la doctrine à votre congrégation.
• Nommez un cantique qui agitait les émotions de votre congrégation.
• Nommez un cantique qui encourageait votre congrégation à s’engager beau- coup plus envers Dieu.

[1] 1 Cor. 14:15.

[2] Bob Kauflin, Worship Matters (IL: Crossway Books, 2008), 98.

[3] Adelaide Pollard, “Have Thine Own Way, Lord.” Traduit par Éric Benoît, utilisé avec autorisation.

[4] Review Exodus 32 for “worship” that combined a sacred “feast to the Lord” (32:5) with the profane images of Egyptian worship (32:4) and the shameful practices of pagan culture (32:25). Our worship must influence the surrounding culture through evangelism. The surrounding culture must not determine our worship practices.

[5] Nous triompherons.

[6] Warren Wiersbe, Real Worship(MI: Baker Books, 2000), 136.

[7]« Le chant du méthodiste devrait traduire “son esprit de dévotion, la fermeté de sa foi, le rayonnement de son espérance et son amour grandissant pour les hommes et pour Dieu »
- John Wesley

On a débuté cette leçon avec une histoire de conflit sur la musique dans le culte. Si vous êtes un pasteur qui fait face à ce genre de conflit, sachez que ce problème n'est pas nouveau. À chaque génération, l'Église a toujours lutté pour déterminer le type de musique qui convient au culte. Pour de nombreuses églises, la musique est devenue une source de conflit plutôt qu'un véritable moyen pour adorer.

L’une des raisons de ce conflit est le rôle central de la musique dans les services. Dans de nombreuses églises, la musique occupe près de la moitié du service: prélude musical, des chants de la congrégation, des chants spéciaux, un morceau musical final, de la musique douce pendant la prière, etc. La musique donc joue un rôle important dans le culte.

L’autre raison qui est à la base de ce conflit est l’affection intense vouée par les gens au style musical qu’ils préfèrent. Certains chrétiens apprécient fortement la musique traditionnelle; tandis que d'autres préfèrent la musique contemporaine.

Il y a très peu de neutralité dans ce domaine. Beaucoup de personnes croient que seul leur rythme musical favori doit être utilisé par tous les adorateurs. Il existe donc trois catégories d’opinions sur la musique dans le culte:

• Les styles de musique ont un contenu éthique; seuls certains styles sont acceptables dans le culte. Cette opinion est souvent liée au culte traditionnel.
• Les styles de musique n'ont aucun contenu éthique; n'importe quel style de musique est acceptable dans le culte. C’est la position des partisans du culte contemporain.
• La musique n'a aucun contenu éthique, mais les styles musicaux ont des affiliations émotionnelles et culturelles. Par conséquent, tous les styles musicaux ne sont pas utiles dans tous les contextes.

Dans cette section, on mettra en évidence les principes bibliques qui régissent la  question de la musique dans le culte.

Le texte d’un cantique d’adoration doit communiquer clairement la vérité.

Dans de nombreuses discussions relatives à la musique dans le culte, l'aspect le plus important d’un tel sujet n’est jamais placé au premier plan. Vous pouvez lire beaucoup d’ouvrages traitant de ce sujet et ne jamais trouver une discussion sur le texte des cantiques. De nombreux livres traitent du style musical, des traditions et de l'impact émotionnel de la musique. Cependant, le contenu du texte est souvent considéré comme une réflexion après coup. Par contre, les Écritures priorisent le contenu du texte, mais pas les styles de musique.

Il convient donc de mentionner que quelque soit le style musical adopté, les cantiques véhiculant un faux message (ou aucun) sont inappropriés pour le culte. Warren Wiersbe avertit que beaucoup de textes «sont loin d’être théologiques, ils sont plutôt vagues et sentimentaux».[1] Pour évaluer le message d’un cantique, une réponse claire à cette question s’impose: «Est-ce qu'un déiste, un hindou ou un musulman peut chanter ce texte sans en apporter aucune modification?» Si l’on peut par exemple insérer dans le texte le nom de Bouddha sans modifier le message de la chanson, celle-ci est inappropriée pour le culte. Si une chanson n’expose pas clairement la vérité, nous devrions remettre en question sa valeur dans le culte. Nos cantiques devraient exprimer notre foi. S'ils ne le font pas, ils ne dirigeront pas les fidèles vers Dieu.

[16]

Prêtez attention à un cantique tiré de l’Écriture.

Louez l'Éternel! Louez l'Éternel du haut des cieux! Louez-le dans les lieux élevés! Louez-le, vous tous ses anges! Louez-le, vous toutes ses armées!

Louez-le, soleil et lune!

Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses! Louez-le, cieux des cieux, et vous, eaux qui êtes au-dessus des cieux! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car il a commandé, et ils ont été créés. Il les a affermis pour toujours et à perpétuité…[2]

Comparez-le à une chanson dite "chrétienne" qui a eu beaucoup de succès:

« C'est bien de danser quand vous dansez au nom de Jésus,

C'est bien de danser quand vous dansez pour le Seigneur… »

Laquelle de ces chansons proclame-t-elle la Parole de Dieu? Le psalmiste David nous exhorte à louer Dieu avec intelligence.[3] Et Paul de son coté met en garde contre un culte inintelligible. Il a dit: « Je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence.»[4] L’étude des cantiques de la Bible montre que l’enseignement de ces chants est clair et scripturaire. Le texte de nos cantiques d'adoration doit présenter la vérité biblique.

Formulaire d’évaluation des cantiques[5]

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Diagnostique

Vos cantiques d’adoration sont-ils foncièrement bibliques? Un nouveau converti serait-il en mesure de reconnaitre le Dieu de la Bible dans les cantiques que vous chantez à l’église?

Les styles de musique dans le culte sont sujets à de variation.

Un pasteur, s’adressant au nouveau directeur musical de son église, lui dit: «Il y a un seul style musical que j'espère que vous ne jouerez jamais dans notre église.» Le directeur musical saisit un stylo puis demanda: «Lequel?» Le pasteur lui répondit: « Je refuse de te le dire. Car si nous insistons tous à obtenir gain de cause, nous n’allons rien chanter.» Ce pasteur a pu comprendre que chaque individu a ses propres préférences en matière musicale, mais chacun de nous doit mettre ses préférences à l’écart pour le bien collectif.

Notre Dieu est le Dieu de la diversité et de l’infinie. Il a inspiré quatre Évangiles, et non un seul. Il a parlé à travers la personnalité unique de chaque écrivain. Il a créé des milliers d'espèces de poissons, et non une seule. Il a créé l'œil humain avec la capacité de distinguer entre 8 millions de couleurs différentes. La création montre la gloire de Dieu dans sa variété et sa beauté. Il n’a pas créé un seul type de personnalité, mais des individus uniques. Dieu prouve qu’il est infiniment varié.

Notre musique devrait refléter la variété créative du Dieu que nous adorons. Paul a énuméré trois types de chants pour le culte: des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels.[6] Mais il ne les a pas définis. Certains auteurs les définissent comme suit:

• Les Psaumes : se réfèrent probablement au livre des Psaumes.
• Les Hymnes : sont probablement des cantiques composés par des croyants. Beaucoup d'auteurs limitent ce terme à des chansons chantées en l’honneur de Dieu ou sur Dieu. À ce groupe se rattache des chansons bibliques non inclus dans le livre des Psaumes.
• Les «cantiques spirituels» sont les plus difficiles à définir. Certains auteurs les définissent comme des cantiques moins formels; d'autres les considèrent comme des chansons sur la vie chrétienne et des chants de témoignage personnel.

Quelle que soit la définition retenue, ces versets montrent que l'Église chantait une variété de cantiques depuis ses débuts.

Warren Wiersbe évoque le principe de «l'authenticité». Il écrit: «Les expressions du culte doivent être authentiques, révélant ainsi les distinctions culturelles du peuple.»[7] Le culte authentique expose la Parole vivante de Dieu dans la langue de la culture en question. À chaque génération, des chrétiens ont composé des cantiques de louanges à Dieu dans le style musical de leur culture. Nous n’avons aucune raison de croire que la musique de notre culture est la seule musique sacrée et authentique. À moins qu'un style contredise clairement des principes bibliques, nous devons permettre à chaque culture et à chaque génération de louer Dieu dans sa propre langue.

Diagnostique

Est-ce que la musique de votre église fait ressortir la capacité créatrice infiniment variée de Dieu?

Tel style musical pour tel contexte

Bien que beaucoup de gens aient tenté de d’imposer un style de musique qui soit biblique, la Bible ne fait aucune recommandation spécifique à ce sujet. Après avoir étudié la philosophie qui sous-tend les styles musicaux, Francis Schaeffer a écrit: «Permettez-moi d’être assez ferme là-dessus, il n'existe aucun style musical qui soit sacré...».[8]

Les musiciens et les missionnaires ont fait la même découverte: pour un même rythme, on peut avoir différentes réactions. Deux personnes dans la même pièce réagiront différemment à un même morceau de musique. Vous en avez probablement déjà fait l'expérience vous-même. Une même chanson peut faire pleurer certaines personnes, tandis qu’elle n’a aucun effet sur d’autres.[9]

La musique en soi ne renvoie aucun message éthique. Un accord musical n'est ni pieux ni impie. Est-ce que cela implique que tous les styles sont appropriés pour le culte? Certains styles sont tellement liés à certaines activités dépravées qu'ils ne communiqueront jamais un message divin dans un culte.

La question idéale pour évaluer la musique d'adoration n'est pas: « Est-ce que je l'aime?» Le test ultime est la gloire de Dieu. Cela signifie que nous devons évaluer le message que tel style musical communique dans notre contexte culturel. Nous devons nous demander: «Est-ce que ce style musical glorifie Dieu dans mon contexte culturel?

[15]

Même si «tout m’est permis, mais tout n’édifie pas».[10] Si l'un des buts de la musique d'adoration est d'édifier les croyants, le style que nous utilisons ne doit pas constituer un obstacle à ce but. La même musique peut être un tremplin pour adorer dans une culture, et une pierre d'achoppement dans une autre culture. Un leader de culte prudent choisira une musique qui convient aux personnes qu'il dirige.

Comment pouvons-nous déterminer si tel style de musique particulier est approprié? En tant que leader, vous êtes responsable d'aider vos collaborateurs à résoudre cette question dans votre environnement culturel. Ce qui est approprié dans une culture peut ne pas convenir dans une autre. En raison des connotations religieuses d'un style particulier ou du fait qu’un style soit associé à des pratiques pécheresses de la culture environnante, un tel style musical peut ne pas convenir au culte. Vous devez évaluer la musique en fonction de sa pertinence pour votre situation.

Paul nous a recommandé de « tout éprouver» et d’en «retenir ce qui est bon».[11] Nous ne devons rien accepter sans l’avoir testé et le vérifier. Il en est de même pour la musique que nous utilisons.

Diagnostique

Vos cantiques sont-ils appropriés à votre contexte culturel? Est-ce que la musique utilisée est sensuelle ou très mondaine par rapport à votre culture? Est-ce que le message de la musique s’oppose à celui de texte du cantique?

Maintenir l’équilibre dans le culte

Le livre des Psaumes montre que Dieu valorise la variété dans le culte. Ce livre contient des louanges, des plaintes, des appels au secours et des remerciements pour la délivrance. Les Psaumes s’adressent à toutes les besoins des adorateurs.

L’un des critères de maturité d’une l'église est la diversité.[12] Le corps du Christ est composé de différentes cultures, de différentes langues, de différentes personnalités et de différents dons. Notre culte, y compris notre musique, devrait s'adresser à tous les membres du corps du Christ. En fait, notre culte devrait transcender le cadre de l'église elle-même en vue de partager l'Évangile aux incroyants. Ce fait explique pourquoi les cantiques contenus dans la Bible parlent à trois auditoires différents.[13]

La musique devrait proclamer la louange de Dieu: «chantez à l’Éternel et louez-le.»

► Lisez le psaume 91.

 Le psaume 91 montre que nos cantiques s’adressent «au Très-Haut». Il faut que la musique chrétienne exprimer la louange à Dieu. Du cantique de louange d'Exode 15 aux hymnes des armées célestes de l'Apocalypse, les hymnes de la Bible louent Dieu pour sa grandeur. Le thème principal de la musique dans la Bible est la louange. Même les psaumes de la lamentation se terminent par des louanges. Si nous suivons ce modèle, la plupart de nos chansons seront des hymnes de louanges.

La musique chrétienne devrait proclamer la vérité à l’église: « Instruisez-vous et exhortez-vous. »

La musique chrétienne devrait se concentrer sur Dieu. Cependant, certains auteurs, dans le but de se concentrer sur uniquement Dieu, parviennent à dire que nos cantiques ne devraient jamais parler de «moi».

Beaucoup de dirigeants de culte tiennent de tel propos: «Nous ne chantons pas pour personne d'autre, sinon pour notre Dieu. » un tel raisonnement semble parfait, mais beaucoup de psaumes sont à propos d'Israël. S'il est vrai que des hymnes bibliques s’adressent à Dieu et parlent de lui, il est également vrai que beaucoup d’autres parlent de "moi". Si vous vous servez du livre des Psaumes comme un recueil de chants, vous chanterez les paroles suivantes :

• « C’est à toi que je crie Seigneur ...»
• «  Répond moi quand je crie, Dieu de ma justice! »
• «  Je rendrai grâces au Seigneur de tout mon cœur. »
• «  Je louerai le Seigneur. »
• «  Je vous aime, Seigneur. »

Ephésiens 5:19 ordonne aux croyants de «s’entretenir par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels.» Colossiens 3:16 est plus précis quant à la finalité de nos cantiques: « Que la parole de Christ habite parmi vous abondamment; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres en toute sagesse, par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels. »

Paul montre par là que l’Église proclame la parole de Christ à travers ses cantiques. Et que nous proclamons la vérité de Dieu à nos compagnons adorateurs lorsque nous chantons. À travers les cantiques, l'église enseigne les siens, les croyants sont affermis et le corps de Christ édifié.

La musique chrétienne devrait proclamer l'Évangile au monde: « Proclamez sa gloire parmi les nations. »

Le psalmiste nous invite à chanter en témoignage aux nations :

« Chantez à l'Éternel un cantique nouveau! Chantez à l'Éternel, vous tous, habitants de la terre! Chantez à l'Éternel, bénissez son nom, annoncez de jour en jour son salut! Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles! »[14]

► Lisez 1 Rois 8:41-43.

La glorification de Dieu entraine la proclamation de l'Évangile aux nations. Lors de la dédicace du Temple, Salomon pria pour que même les étrangers viennent adorer au Temple; il pria pour que le nom du Seigneur soit connu de «tous les peuples de la terre». Lorsque nous adorons, nous proclamons l'Évangile à un monde qui nous observe.

La musique de notre culte devrait être à propos de Dieu; elle devrait parler à l'église; et elle devrait proclamer l'Évangile au monde.

Lorsque nous négligeons l’un de ces trois publics cibles, notre culte n’arrive pas à remplir sa mission telle que Dieu l’a voulu. Quand nous oublions que Dieu est le premier spectateur du culte, nous commettons l’erreur de dédier notre culte à quelqu’un d’autre. Quand nous oublions que l'église constitue une audience pour le culte, nous ne prenons pas le soin de l’enseigner et de nous exhorter les uns les autres durant le culte. Dès que nous oublions que le culte devrait proclamer l'Évangile au monde, nous ne sommes plus intéresser à évangéliser et à remplir la Grande Commission.

Diagnostique

Adressez-vous à Dieu, à l'église et aux incroyants dans vos cantiques? Il n’est pas nécessaire que tous les cantiques indistinctement le fassent pour tous; mais tout au long du service, nous devrions nous adresser à chacun de ces publics.

La mise en pratique

Nous avons vu pourquoi la musique est importante dans le culte. Nous avons examiné les principes bibliques qui concernent la musique dans le culte. Nous terminerons cette leçon avec des conseils pratiques pour la musique dans le culte. Vous pouvez les adapter à votre congrégation ou selon le cadre contextuel dans lequel évolue votre église.

En réponse aux principes énumérés ci-dessus, un étudiant a pu demander:

«Si l’on doit varier les styles de musique dans le culte, et si les styles musicaux ne sont intrinsèquement ni bons, ni mauvais, y a-t-il des directives qui peuvent nous guider? »

Oui, il y a des directives pratiques qui peuvent nous aider. Il revient à vous de déterminer comment les appliquer à votre contexte, mais certains principes de base devraient nous servir de guide dans nos décisions concernant la musique ecclésiastique.

L’adoration en assemblée est le programme musical le plus important.

Puisque la musique ecclésiastique exprime l'unité de l'église et le sacerdoce des croyants, le programme musical le plus important est le chant de la congrégation. Même si les chorales, les solos, les équipes de louange, les groupes instrumentaux et les autres musiques spéciales sont précieux, l’adoration en commun constitue le programme musical le plus important dans le culte chrétien. Il y a des mesures pratiques que nous pouvons prendre pour promouvoir le chant en assemblée.

D’abord :

1. Il ne faut pas que l'accompagnement musical soit si assourdissant qu'il détourne l’attention de l’assistance sur le chant. Dans le Nouveau Testament, le chant était la principale musique de l’Église. Que les organistes, les pianistes, les guitaristes et les batteurs sachent que leur musique n’est pas la musique principale de l'église. Qu’ils laissent chanter l'église!
2. Il est mieux de chanter certains cantiques sans aucun instrument. Il est plus agréable de chanter tranquillement les cantiques de prières et sans instruments. Ce qui permet à la congrégation de se concentrer sur le message du texte sans distraction.
3. Il ne faut pas que la musique soit si compliquée ou le cantique trop récent que la congrégation ne peut pas y participer. Les nouvelles chansons sont bonnes, mais nous devrions laisser le temps à la congrégation d'apprendre une nouvelle chanson bien avant de lui introduire à d’autres. Un régime constant de chansons familières devient une routine dès que l’on ne se concentre plus sur le message du cantique. L’utilisation constante de nouvelles chansons devient écrasante au point que l’on est incapable d’absorber le message. L’approche juste consiste à introduire de nouveau cantique tout en gardant les anciens.
4. Pasteurs, si l’adoration en assemblée est importante, vous devez chanter avec la congrégation. Si le chant de la congrégation constitue un acte d’adoration, vous devez adorer avec elle. Quand le pasteur s’occupe à d'autres choses pendant le chant de la congrégation, ses actions disent: «Ceci n'est pas le vrai culte. Seul mon sermon vaut quelque chose dans ce culte. » Que le pasteur soit un modèle d’adorateur pour le reste de la congrégation.

Que la musique soit au service du texte

Puisque la musique ecclésiastique est destinée à louer Dieu, à enseigner la vérité à la congrégation, et à proclamer l'Évangile au monde, le texte est l'élément le plus important. Quel que soit le style musical adopté, si la musique obscurcit le sens du texte, nous ne nous «entretenons pas par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels».

Cela ne signifie pas que la musique instrumentale n'a pas d'importance. Les instruments peuvent nous aider à concentrer nos esprits, nos émotions et notre volonté sur le culte. La musique instrumentale peut être utile dans le culte, mais dès que l’assemblée chante, l'accent principal devrait être mis sur le texte.

Il faut que le leader aide la congrégation à se concentrer sur la signification du texte.

Les dirigeants peuvent rendre le texte plus significatif par la façon dont ils mènent le culte. Les deux exemples qui suivent illustrent l’influence du leader sur la compréhension du message du cantique.

Al est l’exemple d’un directeur de chant qui ne réfléchit pas soigneusement au message des cantiques chantés par la congrégation. La semaine dernière, il dirigea deux cantiques qui parlent de la Trinité. Avant que la congrégation ait chanté: «Viens, Toi le Tout-Puissant Roi.», Al déclara: «Nous allons chanter les strophes 1, 2 et 4.»

Qu'y a-t-il de mal à omettre la troisième strophe de cet hymne? Examiner le texte qui est un hymne sur la Trinité. Vous affaiblissez donc le message si vous omettez une strophe sur l'une des trois personnes de la Trinité.

1ère strophe: Viens, Toi le Roi Tout Puissant ... (Dieu le Père)
2ème strophe: Viens, Toi le Verbe Incarné ... (Dieu le Fils)
3ème strophe: Viens, Saint Consolateur ... (Dieu le Saint-Esprit)
4ème strophe: À toi, le seul Grand Dieu en trois… (la Trinité)

Le cantique suivant était un hymne de louange intitulé « Que ton nom soit glorifié». Al invita l’assemblée à chanter seulement deux strophes. Al oublia encore que l’on doit inclure les trois personnes si le cantique parle de la Trinité:

Père, nous t'aimons, et nous t’adorons.
Jésus, nous t’aimons, et nous t’adorons.
Saint-Esprit, nous t’aimons, et nous t’adorons.

Le fait de ne pas chanter certaines strophes d’un cantique sans tenir compte de l’ensemble du texte peut constituer un obstacle à la compréhension.

Bill sait que le chant de la congrégation est important dans le culte. Il chanta un hymne peu familier ce dimanche. Avant de le chanter, il dit à l’assemblée: ce cantique ayant pour titre «Louez le Seigneur qui règne du haut des cieux» est nouveau pour nous. Écoutez le psaume 150, le psaume sur lequel cet hymne est basé. » Puis brièvement, Bill aida la congrégation à se concentrer sur le sens de ce nouveau cantique.

Quelques minutes plus tard, Bill invita l’assemblée à entonner le refrain du cantique contemporain titré «Combien Dieu grand !» Avant qu'ils l’aient chanté, Bill lut 1 Timothée 1:17 : « Au roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire, aux siècles des siècles Amen.» Ce cantique que la congrégation avait chanté à plusieurs reprises a été avivé par la lecture de l'Écriture qui l’a inspiré. Mettre en relation un hymne à sa base biblique encourage la congrégation à mieux adorer.

Si vous utilisez un projecteur, la personne qui en est responsable fait partie de la direction du culte.

Les mots projetés à l'écran peuvent aider les fidèles à se concentrer sur le texte ou peuvent en détourner leur attention. La personne en charge de la projection doit être prudente dans son travail. Les fautes d’orthographes, les difficultés techniques, ou une mauvaise division des lignes de la chanson sont autant d’éléments pouvant détourner l’attention.

Considérez ces trois exemples. Dans le premier exemple, certains mots sont mal orthographiés. Cela va distraire certains membres de la congrégation; ils vont se focaliser sur les erreurs, et non sur le culte. Dans le second, les mots sont écrits correctement, mais la division des lignes complique la lecture et alourdit le sens de la phrase. Dans le troisième exemple, le chanteur peut comprendre clairement le message de la louange dédié à notre Dieu Tout-Puissant.

Laquelle de ces versions vous permet de mieux vous concentrer sur le message de ce cantique de louange? L'apparence des mots sur l'écran affecte grandement le chant de la congrégation.

Dans un culte d’adoration, la musique est au service du texte. Puisque qu’il est ainsi, les dirigeants du culte doivent aider la congrégation à chanter avec intelligence. Rien de tout cela ne crée en effet l’adoration. Car, l’adoration vient du cœur. Cependant, l'élimination des distractions encourage les adorateurs à se concentrer sur le véritable objet du culte qui est Dieu.

[1] Warren Wiersbe, Real Worship (MI: Baker Books, 2000), 137.

[2] Ps. 148.

[3] Ps. 47:7.

[4] 1 Cor. 14:15.

[5] Constance M. Cherry, The Worship Architect. MI: Baker Academic, 2010, 202-203.

[6] Eph. 5:19 and Col. 3:16.

[7] Warren Wiersbe, Real Worship (MI: Baker Books, 2000), 139.

[8] Francis Schaeffer, Art and the Bible (IL: InterVarsity Press, 1973), 51.

[9] Gerardo Marti, Worship across the Racial Divide: Religious Music and the Multiracial Congregation.England: Oxford University Press, 2012.

[10] 1 Cor. 10:23.

[11] 1 Thess. 5:21.

[12] 1 Cor. 12:4-6.

[13] Herbert Bateman, Authentic Worship (MI: Kregel Publications, 2002), 150-155.

[14] Ps. 96:1-3.

[15]Est-ce que ce style musical glorifie Dieu dans mon contexte culturel?

[16] La règle des vingt années Si une personne passait vingt ans de sa vie à chanter nos cantiques, quel serait le niveau de sa connaissance de Dieu? Saurait-elle que Dieu est saint, sage, omnipotent, et souverain? Saurait-elle comprendre la gloire et l’importance de l’Évangile?
- Bob Kauflin, Worship Matter.

1. Enseignez l'importance de chanter dans l'adoration. Tout comme les chrétiens doivent apprendre l'importance de la prière et d'autres disciplines spirituelles, ils ont besoin de savoir ce que Dieu dit à propos de l’importance de chanter.
2. Assurez-vous que la congrégation sait pourquoi elle chante tel cantique. Si c'est une prière, rappelez-leur. Si c'est un cantique d'engagement, signalez-le. Si le cantique sert à seconder la prédication, clarifiez cela. Les gens chanteront avec plus d'enthousiasme s'ils savent pourquoi ils chantent telle chanson.
3. Sélectionnez des cantiques "populaires" plutôt que des "performances". Il faut que la mélodie de ces cantiques populaires soit facilement mémorisable. Si vous voulez que tout le monde chante, demandez-vous si les enfants seront en mesure de chanter ce cantique après le service.
4. Diminuez le niveau du son des instruments de musiques. Ne laissez pas les guitares, les orgues, les tambours ou les chorales étouffer la voix de l’assemblée. Le son le plus retentissant dans la pièce devrait être la voix de la congrégation.
5. Qu’il y ait de l’équilibre dans la sélection des cantiques anciens ou nouveaux.
6. Chantez des cantiques qui traduisent en grande partie l'expérience chrétienne. Si tous les cantiques sont joyeux, vous ne vous adressez pas aux membres souffrants de la congrégation. À la manière des psaumes, nos hymnes devraient comporter des paroles pour les chrétiens qui sont heureux ou tristes, pour ceux qui sont tentés ou souffrants.
7. Le pasteur et les dirigeants de l'église doivent chanter avec enthousiasme, car ils sont les premiers modèles. Il vaut mieux de chanter faux que de ne pas chanter du tout. Le pasteur qui repasse les notes de son sermon pendant que les autres chantent semble dire: «Chanter dans le culte n'est pas très important.»
8. Rappelez aux membres de l’assemblée qu'ils sont le principal instrument du culte corporatif. Si les gens ne chantent pas avec enthousiasme, il n’y aura pas de culte de l’assemblée. Les congrégations doivent savoir que chanter en tant qu’adorateur est à la fois un privilège à jouir et une responsabilité à assumer.

Dieu parle-t-il à travers la musique de l'adoration? Lisez ce témoignage venant d'un pasteur taïwanais.

Le jour où Gloria vint dans notre église, elle n'avait jamais entendu l'Évangile. Mais elle ne venait pas entendre un sermon; car elle n'était pas intéressée à devenir chrétienne. Gloria ne cherchait pas Dieu, mais Dieu était à sa recherche.

Gloria visita notre église pour améliorer son anglais. Elle avait entendu dire que notre église offrait des cours d'anglais gratuits, alors elle y vint apprendre l'anglais. Lors de sa première visite, Gloria est arrivée en retard. Comme elle entrait dans le sanctuaire, l'église chantait un simple refrain basé sur le Psaume 42, « Comme une biche soupire après des courants d'eau, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu! »

Un an après son baptême, Gloria partagea son témoignage :

« Je ne me souviens de rien de ce service hormis le cantique que vous chantiez à mon arrivée. En écoutant la chanson, je me suis mis à pleurer. Pendant trente ans, j’avais eu soif de Dieu comme un cerf assoiffé, mais je n'ai jamais su de quoi j'avais soif. J'ai essayé l'éducation; j'ai essayé de l'argent; j'ai essayé le plaisir; j'avais tout essayé – mais j'étais toujours insatisfaite. J'ai donc décidé d'essayer l'anglais, alors je suis venue à votre église. »

« À la place de l'anglais, j'ai trouvé l'eau dont j'avais besoin. Pendant que j’assistais au service, j'ai pleuré, et j’ai réalisé que Dieu est la seule et l’unique chose pouvant combler le désir de mon cœur. Il est le vrai Prince de joie. Ce jour-là, j'ai décidé de donner mon cœur à Dieu. Et aujourd’hui, il n’y a rien qui me soit plus cher. »

(1) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.

(2) Pour mieux apprécier la diversité des cantiques disponibles pour le culte, dressez une liste de 10 chansons qui parlent de chacun des sujets suivants. Cette liste vous sera utile lorsque vous aurez à planifier un service d'adoration dans une leçon ultérieure. Cherchez des cantiques qui s’adressent à l'esprit, au cœur et à la volonté.

• 10 cantiques sur la nature de Dieu
• 10 cantiques sur Jésus, sa mort et sa résurrection
• 10 cantiques sur le Saint-Esprit et l'Église
• 10 cantiques qui convient le peuple de Dieu à une vie sainte et soumise
• 10 cantiques pour l'évangélisation et la mission

Si vous étudiez en groupe, vous pouvez échanger vos listes et partagez vos idées en demandant : «Combien de ces chansons avons-nous chanté l'année dernière?

(1) La musique est importante dans notre culte

• De par son importance dans le culte biblique
• Parce qu'elle exprime le principe théologique du sacerdoce du croyant
• Parce qu'elle exprime l'unité de l'église.

(2) La musique

• Influence l'esprit, donc le message que nous chantons doit être vrai.
• Influence le cœur et touche les émotions.
• Influence le corps, donc nous devons nous assurer que notre culte ne soit pas une imitation des pratiques profanes.
• Influence la volonté et dicte des comportements
• Influence la totalité de la personne. Cela fait d’elle un précieux outil quand elle propage la vérité, ou une arme dangereuse quand elle supporte l'hérésie.

(3) Les principes bibliques concernant la musique d'adoration:

• Le texte doit être conforme à la vérité biblique.
• Les styles peuvent être différents.
  Paul a fait référence aux psaumes, aux hymnes et aux cantiques spirituels. Ce qui implique que la musique de l’Église était diversifiée à l’origine.
• Tous les styles ne conviennent pas à toutes les situations.
  Nous devrions nous demander: « Est-ce que ce style musical glorifie Dieu dans mon contexte culturel? »

(4) Un culte d’adoration équilibré sera basé sur des musiques qui

• Célèbrent Dieu,
• Parlent à l’église,
• Annoncent l’Évangile au monde.

(5) Les principes que l’église devrait appliquer pour la musique:

• La musique la plus importante de l'église est le chant congrégationnel.
• Dans le culte, la musique est au service du texte.

(1) Énumérez trois cantiques tirés de la Bible.

(2) Énumérez deux principes théologiques qui devraient être démontrés dans notre musique d'adoration.

(3) Pourquoi le Concile de Laodicée a-t-il interdit le chant de la congrégation?

(4) Citez quatre raisons pratiques pour la musique dans le culte.

(5) Énumérez quatre principes qui devraient guider notre choix de musique pour le culte.

(6) Quels sont les trois types de chansons énumérés par Paul dans Colossiens 3: 16?

(7) Quel est le test ultime pour notre musique d'adoration?

(8) Sur la base des cantiques de la Bible, énumérez trois façons dont la musique devrait nous parler.

(9) Qu'est-ce que Colossiens 3:16 enseigne sur le but de la musique d'adoration?