Jim valorise le culte traditionnel. Lors d’une réunion avec Rick, un directeur de chant qui raffole la musique contemporaine, ce dernier lui demanda: « Pourquoi n’essayez-vous pas quelque chose de nouveau dans vos services ? »
« Nous sommes foncièrement bibliques », répondit Jim. « Si la Bible ne recommande pas une pratique d’adoration particulière, nous ne sommes pas autorisés à l’ajouter aux pratiques d’adoration de l’église primitive. Qui sommes-nous pour modifier le culte biblique? Dans notre église, nous chantons seulement les cantiques des Psaumes. Ces chants étaient ceux de l’église primitive ; ils sont assez pour nous!»[1]
À cela Rick répliqua: « Il me semble que vous pensez que l’histoire s’est arrêté à la fin du livre de l’Apocalypse. Comment peut-on nous limiter à un style d’adoration vieille de 2,000 ans? Aussi longtemps que la Bible n’interdit pas une pratique, et aussi longtemps que cette pratique ne divise pas l’église, nous devrions adapter le culte aux besoins de notre génération. Dans mon église, nous chantons beaucoup de nouveaux chants. Si Dieu voulait interdire les nouveaux chants, la Bible les aurait expressément interdits.[2]
La réponse de Rodney était pratique : « Nous avons étudié ce que la Bible dit à propos de l’adoration. Nous reconnaissons les principes d’adoration de l’Écriture. Il reste à savoir comment les chrétiens du passé appliquaient ces principes dans chaque génération. A quoi ressemble Le culte dans l’histoire de l’église?
Rodney comprend parfaitement ce principe important relatif à l’adoration. Quoique les principes bibliques qui concernent Le culte soient immuables, chaque expérience d’adoration mentionnée dans la Bible est unique. Mais même si leurs détails se diffèrent, les éléments essentiels au culte sont similaires. Les principes essentiels concernant le culte ont été étudiés dans les deux dernières leçons. Cependant, la forme est toujours éphémère. Considérez :
Abraham se trouvait à l’entrée de sa tente quand il louait. Quelqu’un pourrait lire cela et dire : « La vraie adoration survient quand vous êtes à la maison. » Mais…
Ésaïe était dans le Temple quand il a vu le Seigneur assis sur un trône élevé. Quelqu’un pourrait lire cela et dire : « La vraie adoration survient quand vous êtes à l’église. » Mais…
Job était couvert de furoncle de la tête aux pieds quand il a dit : « Mon oreille avait entendu parler de toi; mais maintenant mon œil t'a vu. » Quelqu’un pourrait lire cette déclaration et affirmer : « Ah ! La vraie adoration survient quand vous êtes misérable.»
Comprenez-vous où l’on veut en venir? Le culte survient dans des circonstances diverses, de différentes manières, et suivant des modèles différents. On confond souvent les cadres circonstanciels avec les principes inchangeables d’adoration.
Dans cette leçon, nous verrons comment l’Église a appliqué les principes d’adoration à travers l’histoire. Cela vous permettra de saisir le sens de la diversité des manières utilisées par le peuple de Dieu pour l’adorer. J’espère que cette leçon vous aidera à comprendre qu’il n’y aucun modèle de culte unique, universel et intemporel. Nous devons de préférence chercher l’aide du Saint-Esprit afin de pouvoir appliquer les principes bibliques sur le culte à notre situation.
Dans cette leçon, nous verrons aussi que la manière dont nous adorons reflète nos croyances. Nos convictions religieuses et notre rapport avec la divinité influent grandement sur nos pratiques d’adoration.
Une telle compréhension est cruciale notamment lorsque vous aurez à prendre des décisions dans les services d’adoration. Est-ce que les services d’adoration de votre église communiquent vos croyances, ou êtes-vous simplement en train de copier le modèle d’une autre église ? Si vous imitez une autre église, vous devez vous assurer que vous partagez les croyances religieuses de cette église. La manière que nous adorons révèle ce que nous croyons.
► Avant de continuer cette leçon, réfléchissez à vos services religieux actuels. Si une personne ne savait rien à propos de votre doctrine, qu’est-ce votre style d’adoration lui dirait ? Qu’apprendraient-ils sur votre opinion de Dieu et de notre relation avec lui, et sur votre vision de l’évangélisation à partir de vos services d’adoration ?
[1] C’est le « Principe de régulation » de l’adoration. Enseigné par Jean Calvin, ce principe interdit tous les pratiques d’adoration qui ne sont pas institués par l’Ecriture. Au début, cela interdisait tout instrument de musique (car les instruments ne sont pas mentionnés dans l’adoration du Nouveau Testament) ou tout autre cantique qui ne figurait pas dans les Psaumes. Les quelques églises qui suivent ce principe à présent ajoutent les instruments et les hymnes ; mais elles continuent d’éviter toutes nouvelles approches non traditionnelles.
[2] C’est le « Principe Normatif » d’adoration. Cette approche enseigne que toute pratique d’adoration non interdites par les Écritures est permise, pourvu qu’elle ne trouble pas la paix et l’unité de l’Eglise.
Une représentation du culte chrétien au deuxième siècle
La toute première représentation du culte chrétien en dehors du Nouveau Testament qui nous est parvenue est une lettre de Pline le Jeune, gouverneur de Bithynie, à l’Empereur Trajan qui décrit le culte chrétien (113 Ap. J.-C.). Il a écrit que les Chrétiens « se réunissent à un jour fixe avant l’aube et chantent tour à tour un hymne à la gloire de Christ comme à un dieu, et ils jurent de ne pas commettre de vol, de fraude, d’adultère… Après cela, leur coutume était de se séparer puis de se retrouver pour prendre un repas ensemble. »
Selon Pline le Jeune, les chrétiens se réunissaient avant le lever du soleil, assurément le dimanche pour chanter des hymnes et s’engager à une vie éthique, sans doute en réponse à la lecture des Saintes Écritures. Vers la fin de la journée, ils prenaient un repas, lequel incluait probablement la Sainte Cène.
Quarante ans plus tard, Justin Martyr a fait une description plus détaillée du culte chrétien. Justin voulait défendre le culte chrétien devant l’Empereur Romain qui suspectait les chrétiens d’immoralité et de déloyauté à l’Empire. Justin a assuré l’empereur que le culte chrétien n’était pas une menace pour Rome. À en croire Justin, le culte du chrétien incluait les éléments suivants :
(1) Lecture des Saintes Ecritures
(2) Un sermon par le président de l’assemblée
(3) Prière
Les individus prient silencieusement puis le dirigeant préside une prière formelle à laquelle les gens répondent « Amen». À la fin de la prière, les adorateurs «se saluent d’un saint baiser» qui signifie la présence du Saint-Esprit.
(4) Le service se termine avec la Communion
Après le service, deux diacres apportent le pain et le vin restant aux chrétiens malades ou en prison attendant d’être martyrisés.
(5) À la fin du service, ceux qui avaient de l’argent ou de la nourriture apportaient leurs offrandes par devant le dirigeant.
Les offrandes étaient destinées aux «Orphelins et aux veuves, à ceux qui sont dans le besoin à cause d’une maladie ou pour d’autres raisons, aux captifs et aux étrangers parmi nous.»
L’une des forces du culte au deuxième siècle était la participation active des laïques. Pline et Justin Martyr ont décrit un service simple, dépourvu de tous les rituels communs aux mystérieuses religions païennes de Rome. Le culte était intime, puisque les petits groupes se réunissaient dans des maisons privées.
L’autre point fort de ce culte était la cohérence évidente entre Le culte et la vie quotidienne. La lettre de Pline mentionne l’engagement éthique des chrétiens, et Justin Martyr évoque les offrandes en faveur des pauvres. Le culte embrassait toute la vie.
► Quels sont les aspects du culte au deuxième siècle qui pourraient être profitables à votre culte? Voyez-vous des dangers dans ce culte?
Une représentation du culte chrétien au Moyen-âge
Pour avoir une seconde représentation du culte chrétien, un saut au 12ème siècle ap. J.-C. est nécessaire. Dans l’intervalle, le Christianisme était devenu la religion officielle du Saint Empire Romain. Après « l’Edit de Milan » de Constantin en 313 ap. J.-C., se multipliaient en grand nombre les cathédrales et les édifices ecclésiastiques. Beaucoup de grandes cathédrales européennes étaient construites durant ces 1,000 ans.
Au Moyen-âge, le culte prenait une allure majestueuse. Positivement, le culte au sein de la cathédrale soulignait la majesté de Dieu. Les motifs décoratifs des fenêtres vitrées décrivaient des évènements bibliques pour ceux qui ne pouvaient pas lire. Les chorales psalmodiaient de beaux hymnes. Le culte était dramatique et magnifique.
Négativement, l’aspect artistique supplantait le spirituel. L’encens, les musiques élaborées, les chanteurs talentueux, les cloches, et les vêtements spéciaux pour les prêtres se substituaient au vrai culte. Le service était célébré en latin, une langue incompréhensible pour la majorité des gens. Beaucoup de prêtres dans certaines paroisses étaient à peine formés pour prêcher un sermon. Les prières étaient des fragments de passages tirées de sources différentes, et elles étaient souvent incohérentes et inintelligibles.
Il y avait une faible participation des gens. La congrégation était un groupe de spectateurs assistant à un drame, la Messe. Les prêtres performaient le culte pendant que l’assistance les observait. Le service était de préférence centré sur la Communion que sur les Saintes Écritures. Si le laïc avait un rôle quelconque à joué dans le culte, c’était d’aller prendre le morceau du pain et une gorgée de vin des mains du prêtre.
L’Église Catholique Romaine enseignait que le pain et le vin étaient transformés en corps et en sang du Christ.[1] Afin de protéger la sainteté des éléments, la plupart des laïcs recevaient la Communion uniquement lors des fêtes de Pâque. Le prête buvait le vin et partageait seulement le pain avec les laïcs. Durant l’ère médiévale, les congrégations ne faisaient qu’adorer des « professionnels ».
L’Église a longtemps reconnu que «la règle de la prière est celle de la foi»[2]. Cela signifie que le culte façonne nos croyances. Nous voyons ce principe à l’œuvre au Moyen-âge; car Le culte des catholiques romains a façonné leur théologie. Ils considéraient Dieu comme étant lointain et désintéressé aux préoccupations humaines. Les laïcs estimaient qu’ils ne pouvaient pas s’approcher de Dieu et ils ne pouvaient lui parler que par l’intermédiaire d’un prêtre. Le prêtre devenait le médiateur entre Dieu et l’homme. L’Évangile était remplacé par le rituel.
Le point fort du culte médiéval était son sens de révérence et d’admiration pour Dieu. À travers l’architecture, la musique, le drame, et des merveilles artistiques, le culte prétendait étaler la gloire de Dieu.
Cependant, les faiblesses de cette forme de culte surpassaient ses forces. Le chrétien ordinaire était un simple spectateur dans le service d’adoration. Dans tous les cas, le culte médiéval éclipsait tragiquement le culte néotestamentaire.
[1] Cet enseignement porte le nom de la «Doctrine de transsubstantiation».
[2] Cela était habituellement connu par la phrase Latine lex orandi, lex credendi.
Dangers à éviter: Hocus Pocus
L’expression latine hocus pocus était utilisée lorsqu’un magicien faisait son tour de magie. Certains spécialistes disent que ce terme provenait des services catholiques romains au Moyen-âge. Tandis que le prête étendait le pain, il chantait « Hoc est corpus » (ceci est mon corps). La doctrine catholique enseignait que le pain était transformé littéralement en corps du Christ. Les laïcs qui ne parlaient pas le latin ne comprenaient pas en effet les propos du prêtre. Ils croyaient que Hoc est corpus était une phrase magique qui changeait le pain en corps du Christ. Puis l’expression se dégénérait en Hocus Pocus.
Quel est le rapport avec notre culte? Si notre tradition cultuelle est dénuée de sens pour la congrégation, elle se révèle pire que hocus pocus. Il faut prendre du temps pour enseigner nos congrégations afin qu’elles sachent les raisons qui sous-tendent telle forme de culte.
J’étais pasteur d’une église dont beaucoup de gens étaient de nouveaux croyants. Un jour, un membre de la congrégation a posé cette question: « Pourquoi disons-nous ‘amen’ à la fin des prières ? Est-ce que ‘amen’ est un mot magique qui pousse Dieu à nous répondre?» J’ai réalisé que notre culte était en danger de devenir un hocus pocus. Quelque chose d’aussi simple que “amen” peut être totalement absurde si nous n’enseignons pas aux gens les rudiments du culte.
La solution à hocus pocus n’est pas d’enlever le symbolisme et le mystère du culte. La solution est d’enseigner la congrégation la signification de nos pratiques cultuelles. Ils devraient savoir pourquoi nous utilisons tel langage; ils devraient savoir pourquoi le chant de congrégation est important pour l’assemblée; ils devraient savoir ce que signifient les textes bibliques. Le culte ne doit nullement être un hocus pocus.
► Quels sont les aspects du culte médiéval qui pourraient profiter à votre culte? Voyez-vous de dangers dans ce culte?
Une représentation du culte chrétien durant la Réforme
Les réformateurs savaient bien que « la règle de la prière est celle de la foi». Notre culte façonne notre théologie. En effet, ils savaient que les vérités théologiques de la Réforme seraient perdues à moins que le culte ait reflété la théologie de la Réforme.
Une préoccupation théologique essentielle des Réformateurs était le sacerdoce du croyant. Ceci voulait dire que nous venons à Dieu directement en adoration ; nous n’y allons pas par un prêtre. Les réformateurs croyaient que la Parole de Dieu devait être disponibles à chaque croyant.
Le culte réformé cherchait à intégrer chaque croyant. Le culte était fait dans la langue du peuple, et non en latin. Les Saintes Ecritures étaient lues et prêchées afin que tous les croyants puissent comprendre la parole de Dieu dans leur propre langue. La musique congrégationnelle permettait à chaque croyant d’adorer pleinement. Martin Luther était un compositeur de cantiques. Ces derniers ont contribuées à l’expansion des idées de la Réforme.
Au-delà de ces terrains d’entente, il y avait beaucoup de désaccords parmi les réformateurs en ce qui à trait au forme du culte. Les Luthériens et les Anglicans retenaient beaucoup de la cérémonie de l’Eglise Catholique Romaine. Tandis que Luther croyait à la rénovation du culte et rejetait les pratiques interdites par les Écritures ou qui causaient des conflits dans l’Église.
Calvin et ses disciples adoptaient quelques sacrements et ils rejetaient tous les autres qui n’étaient pas mentionnés de manière précise dans les Saintes Écritures. Calvin encourageait les chants de la congrégation, mais uniquement les chants des Psaumes. Ils croyaient que « seule la Parole de Dieu est digne d’être chantée dans la présence de Dieu.»[1] Il réintroduisait la participation des laïques dans la Cène, et il croyait que l’église devrait servir le repas du Seigneur au moins une fois par mois, et préférablement à chaque jour du Seigneur.
Les Anabaptistes et les Puritains rejetaient en bloc les cérémonies et adoptaient une forme cultuelle simplifiée. Parfois, ces groupes adoraient uniquement dans des maisons privées, et se considéraient comme les héritiers du culte primitif.
La force du culte réformé résidait dans la restauration de la prêtrise des laïcs. Quoiqu’il y ait des différences entre les différents cordons de la Réforme, tous les Réformateurs cherchaient pour modèle la prêtrise du croyant dans le culte.
► Quels sont les aspects du culte réformé qui pourrait profiter à votre culte? Voyez-vous certains dangers dans ce culte?
[1] Cité dans Donald P. Hustad, Jubilate II (IL : Hope Publishing Co. ; 1993), p. 194
Une représentation du culte dans les églises indépendantes
Après la Réforme, les « églises indépendantes » regroupaient les Anabaptistes, les Puritains, les Non-conformistes, les Séparatistes, et les Dissidentes. Les églises libres rejetaient tout état de contrôle, ainsi que les rituels et les liturgies.
Des principes importants pour le culte des églises libres se résumaient ainsi:
(1) Le sermon était central dans le culte.
(2) La participation de la congrégation dans le culte était importante.
La nature de cette participation variait d’une église à une autre.
Dans certaines églises, la congrégation chantait les hymnes. Dans d’autres, le culte public ne comportait pas de musique.
Dans certaines églises, des membres de la congrégation priaient à haute voix. Dans d’autres, le pasteur priait au «nom des fidèles.»
(3) Le sacerdoce du croyant.
Il y avait une légère distinction entre le laïc et le clergé. Les membres du clergé de la plupart des églises ne portaient pas de vêtements distinctifs.
(4) Tout service d’adoration était fait dans la langue du peuple.
Les grands points d’un culte d’adoration en 1608 sont les suivants (le service durait quatre heures)
Prière
Lectures bibliques (1-2 chapitres avec l’explication)
Prière
Sermon (d’une heure ou plus)
Le rapport des contributions des laïcs
Prière
Offrande
Le culte n’était plus dominé par la Communion et le prêtre. Le culte de ces églises dites libres se rapprochait beaucoup plus du culte néotestamentaire.
Il y a toutefois des dangers liés à cette forme de célébration du culte. Quoique les églises libres aient enseigné le sacerdoce du croyant, dans la pratique le prédicateur prenait parfois la place du prêtre dans le culte. Dans certaines églises, la participation des membres dans le culte était très limitée.
Peut-être l’un des plus grands dangers du culte indépendantiste, était le danger d’un individualisme extrême. Si la doctrine du sacerdoce du croyant et celle de l’unité de l’église ne vont pas de pair, l’église se réduit à un regroupement d’individus au lieu d’être le corps du Christ réuni pour adorer. Ce problème s’installe principalement lorsque le culte semble concentrer sur « Jésus et moi » au détriment de l’église, le corps de Jésus.
► Quels sont les aspects du culte réformé qui pourrait être profitable à votre adoration? Identifiez-vous des dangers dans le culte réformé?
Une représentation du culte dans la l’église wesleyenne
John Wesley était influencé par la tradition du culte congrégationnel de l’Église Anglicane et par l’emphase systématique que les Anabaptistes mettaient sur l’expérience spirituelle personnelle. A une époque où l’Église Anglicane empruntait la même voie que l’Église Catholique Romaine médiévale en matière de culte, les frères Wesley et leurs disciples ravivaient la réalité du culte et permettaient ainsi aux adorateurs d’avoir accès dans la présence de Dieu.
Le culte des premiers Méthodistes était marqué par :
(1) Une emphase sur la prédication.
Les sermons de John Wesley étaient imprimés et publiés. Ces sermons sont devenus par la suite une base doctrinale pour les Méthodistes.
(2) Une emphase sur la Communion distribuée régulièrement.
John Wesley recevait la Communion en moyenne cinq fois par semaine. Il encourageait ses disciples à prendre la Cène au moins une fois par semaine.
(3) Une emphase sur les cantiques.
Les hymnes de Charles Wesley répandaient la doctrine méthodiste à travers les Iles britanniques et jusqu’au nouveau monde.
(4) Une emphase sur les petits groupes.
Les réunions de classe étaient vitales au discipulat Méthodiste.
Même après que plusieurs prêtres anglicans ont rejeté les Méthodistes, Wesley continuait à encourager ses disciples à assister au culte anglican.
(6) Une emphase sur l’évangélisation.
Des milliers d’âmes se réconciliaient avec Christ grâce à la propagation de la Bonne Nouvelle par les Méthodistes à travers l’Angleterre et dans d’autres lieux.
Le culte des Méthodistes s’articulait autour des hymnes qui glorifiaient Dieu, le discipulat qui produisait des croyants matures et le sermon qui proclamait la Bonne Nouvelle à l’Église et à un monde dans le besoin.
► Quels sont les aspects du culte réformé qui pourrait être profitable à votre culte? Voyez-vous de dangers dans le culte réformé?
[1] Le Méthodisme et le culte au XVIIIe Siècle « Lorsque les sacrements étaient écartés de la vie de l’église, les premiers méthodistes les ont placés au premier plan. Le Méthodisme a ranimé l’enthousiasme quand le zèle religieux se refroidissait et lorsque la religion était confinée entre les murs de l’église, le Méthodisme l’a transposé dans les rues et sur les terrains. »
- James White dans Robert Webber, Twenty Centuries of Christian Worship
Une représentation du culte au début de l’histoire des États-Unis
Le but de l’étude du culte aux États-Unis n’est pas celui de proposer le modèle Américain en tant que modèle idéal. Mais puisque le culte dans les colonies était similaire à celui de plusieurs églises fraichement établies, les défis que confrontaient ces églises étaient les même confrontés par les églises des colonies.
Les églises pionnières des treize colonies britanniques avaient tendance à évoluer en marge des autres grandes dénominations. Elles valorisaient fort peu les rites et les formes de culte rigidement programmées (bien que John Wesley ait adapté son culte aux besoins des colonies). Mais les bâtiments de ces églises et les services de culte côtoyaient la simplicité absolue.
En Angleterre, les Wesley insistaient sur l’importance de la Communion régulière.[1] Mais par manque de clergés ordonnés dans les colonies, les croyants ne pouvaient en conséquence observer régulièrement le Repas du Seigneur.
La prédication gardait sa place centrale dans les cultes d’adoration des colonies. Même les prédicateurs peu formés lisaient les sermons des frères Wesley ou d’autres ministres religieux. C’était la chaire de l’église et non la table de Communion qui était le centre d’attention, car l’accent reposait sur la prédication de la parole.
Chanter était une activité excitante. Les églises américaines chantaient les hymnes de Charles Wesley ainsi que des cantiques de témoignages simples, dans un style qui facilitait l’apprentissage pour une congrégation non éduquée.
La prière était informelle et souvent conduite par les laïcs. L’évangélisation était importante. Durant les périodes de réveils en Amérique des milliers de personnes s’étaient converties. Le sermon était habituellement suivi par une invitation. Le message de l’Évangile s’étendait partout dans le pays, invitant les non-croyants à la conversion et les croyants à une consécration complète.
À l’instar des autres traditions évangéliques, le culte wesleyen pratiqués dans les colonies avait ses forces et ses faiblesses. Si la participation personnelle et la passion dans le culte en faisaient sa force, l’importance accordée aux expériences personnelles et un léger relâchement sur la doctrine en constituaient ses faiblesses. Il était facile pour un faux enseignement de se répandre dans le pays, car chaque église faisait ce qui lui semblait bon.
► Quels sont les aspects du culte américaine à l’époque coloniale que vous pourrez adopter? Identifiez-vous certains dangers dans ce culte?
[1] L’un des facteurs qui a provoqué la séparation définitive des méthodistes avec l’Église d’Angleterre, était le fait que les prêtres anglicans du pays étaient indignés par le nombre de personnes qui venaient de fréquenter leur paroisse après avoir été converties par la prédication des méthodistes. Après leur conversion, les méthodistes envoyaient ces nouveaux convertis à leur paroisse anglicane locale pour l’adoration et la Communion. Plusieurs prêtres anglicans ne voulaient pas que les pauvres et les gens de classe inférieure se joignent à eux pour adorer et pour participer au Repas du Seigneur.
Dangers à éviter: Confondre les pratiques changeantes avec les principes immuables
Nous sommes souvent tentés de confondre les pratiques changeantes avec les principes bibliques immuables qui concernent le culte. Considérez :
Certaines églises prient en s’agenouillant en signe d’humilité. D’autres églises prient avec les mains levées.
Certaines églises font accompagner la prière de la douce musique de l’orgue. Dans d’autres églises, tout le monde garde le silence pendant la prière pastorale. Tandis que pour certains d’autres, tout le monde prie à haute voix.
Il y a des églises qui disposent d’un écran où sont projetés les paroles des cantiques. Dans d’autres églises, les gens chantent à partir d’un recueil de chant.
Dans certaines églises, le pasteur lit le texte biblique avant de prêcher. Dans d’autres églises, c’est un laïc qui lit le texte biblique avant la prédication. Tandis que dans d’autres, il y a deux ou trois lectures de passages bibliques.
Aucune de ces choses sont mauvaises. Ce sont des pratiques et non des principes. Nous ne devons pas penser que notre façon est l’unique façon recommandée par la Bible. Le secret d’une adoration authentique n’est pas un style, mais c’est la présence de Dieu.
Il y a des principes qui sont immuables. Nous les avons vus dans les leçons sur l’adoration dans la Bible. Ces principes sont non-négociables. Ces principes nous guident en tant que chrétiens dans notre approche vers Dieu.
Les leçons suivantes concernent les pratiques et les formes de culte. Les principes ne changent pas, mais les pratiques varient avec le temps et l’espace. Par conséquent, une attitude tolérante à l’égard de ceux qui adorent différemment de nous s’impose. Cela n’implique pas que les pratiques ne sont pas importantes. Mais cela signifie que l’on devrait plus flexible lorsqu’il s’agit des pratiques que les principes.
Oswald Chambers a écrit un texte intitulé «faire de la place pour Dieu dans nos vies». Ce qu’il a écrit s’applique également au culte:
« En tant que serviteurs de Dieu, nous devons apprendre à faire de la place pour Dieu. Nous planifions, mais nous oublions de lui laisser de la place pour qu’il puisse intervenir selon sa volonté. Seriez-vous étonné si Dieu se manifeste dans votre réunion ou dans votre prédication d’une façon complètement inattendue? Il ne faut pas s’attendre à ce que Dieu se manifeste d’une manière précise, mais la meilleure attitude est de chercher sa face. La manière dont on peut lui faire de la place est d’attendre son intervention, mais pas de lui dicter de quelle façon il doit intervenir… »
« Gardez votre vie constamment en relation avec Dieu afin que Son pouvoir surprenant puisse tenir en tout point. Vivez dans un constant état d’espérance, et laissez de la place pour Dieu d’entrer comme Il le décide. »[1]
[1] Oswald Chambers, My Utmost for His Highest, 25 Janvier.
Conclusion: une représentation du culte moderne
A quoi ressemble le culte au XXIe siècle? C’est une question dont la réponse n’est pas assez simple. Le culte du XXIe siècle revêt plusieurs formes différentes. Certaines églises valorisent la tradition et le rituel; d’autres églises rejettent le rituel en faveur d’une liberté personnelle dans le culte.
Je m’abstiendrai de vous faire moi-même une représentation du culte moderne. En revanche, je vous demanderai de prendre le temps pour en faire votre propre représentation. À quoi ressemble le culte dans votre église ? Si vous étudiez en groupe, que les membres parlent du contenu du culte de leur église, puis soulignez les différences et les similarités évidentes entre ces formes de culte.
À ce stade, le but de cette représentation n’est pas une évaluation. La question n’est pas si nous avons tort ou raison. Elle est simplement : « Que faisons-nous dans nos services d’adoration ? »
La raison de cette représentation est de jeter une fondation pour les prochaines leçons. Une fois que vous disposer d’une description des pratiques courantes que vous tenez dans vos services, vous pouvez désormais les questionner: «Pourquoi faisons-nous cela? », et « Comment peut-on le mieux faire?»
Les décisions prises à propos du culte portent l’empreinte de nos croyances théologiques. Le contenu de notre culte fait ressortir notre croyance sur Dieu et sur l’adoration, sur l’église et la communion fraternelle, sur l’enfer et la façon dont l’adoration peut atteindre les perdus.
Prenons le chant de la congrégation en exemple.
L’absence de chant de la congrégation dans l’Eglise Catholique Romaine reflétait la conviction que les laïcs ne pouvaient pas comprendre les Écritures (incluant les textes chantés). Un simple laïc n’était pas autorisé à lire la Bible de son propre gré et il n’était pas autorisé à chanter les cantiques de louanges. Seuls les prêtres disposaient de ce droit.
L’emphase sur le chant de la congrégation dans la Réforme reflétait la conviction de Luther que chaque Chrétien pouvait adorer comme un membre du corps du Christ.
Le fait que Calvin acceptait uniquement les hymnes dérivés des psaumes, reflétait sa conviction que seulement la Parole de Dieu était acceptable dans l’adoration.
L’emphase des Méthodistes sur le chant de la congrégation et leur appréciation pour les nouveaux cantiques traduisaient leur conviction selon laquelle le croyant doit célébrer Dieu et que les cantiques influent sur nos croyances.
L’emphase des Méthodistes sur le chant de la congrégation montrait la conviction du Méthodiste que ce salut était pour tous, pas seulement pour les élus. A cause de cette conviction, ils impliquaient tout le monde dans de la musique fervente.
Au fil de ce cours, nous aurons à présenter plusieurs éléments cultuels. Au cas où vous êtes comme moi, il se peut que votre première question par rapport à un service d’adoration soit : « Est-ce que je l’aime ? » Mais cette question n’est pas importante. Ce qu’il faut demander est : « Que dit mon culte à propos de ce que je crois ? Présente-t-il une idée juste et biblique de la relation entre Dieu et l’homme? »
J’avais fait mention dans cette leçon du principe « la règle de la prière est celle de la foi »; notre adoration façonne nos croyances. L’opposé est aussi vrai : « La règle de la foi est celle de la prière » ; nos croyances façonnent la manière que nous adorons.
Devoir
(1) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.
(2) Justin Martyr a fait une brève description du culte de l'église du 2ème siècle pour à quelqu'un qui n'avait jamais assisté à un culte chrétien. Écrivez 2 ou 3 paragraphes dans lesquels vous décrivez le déroulement de culte d'adoration de votre église à quelqu'un qui n'a jamais fréquenté une église évangélique. Examinez attentivement les éléments les plus importants dans le culte. Faites en sorte que votre explication communique ce qui est essentiel au culte chrétien.
Si vous étudiez en groupe, invitez les autres membres à partager leur réponse avec groupe lors de votre prochaine réunion.
Leçon 5 points essentiels
(1) Dans l'église primitive:
Le culte était informel et intime.
Le culte a mis l'accent sur la participation des laïcs.
L’adoration impliquait toute la vie.
(2) Au Moyen Age:
Le culte était majestueux et épatant.
Le culte accentuait l'artistique plus que sur le spirituel.
Les Écritures n'étaient pas lues dans la langue du peuple.
Les laïcs ne pouvaient pas participer dans le culte.
L'Évangile a été remplacé par un rituel.
(3) Pendant la Réforme:
Le culte a démontré la prêtrise du croyant.
Le culte était dans la langue du peuple.
Luther, Calvin et les puritains étaient en désaccord sur le rôle du rituel dans le culte.
(4) Dans les églises libres après la Réforme:
La prédication était importante.
L'implication de la congrégation était importante.
La doctrine du sacerdoce du croyant était importante.
Le culte était fait dans la langue du peuple.
L'individualisme extrême constituait un danger.
(5) Le culte des nouvelles églises wesleyenne a été marquée par:
L'accent sur la prédication
L'accent mis sur la distribution fréquente de la Cène
Un accent sur les cantiques
Un accent sur les petits groupes
Un accent sur le culte en assemblée
Un accent sur l'évangélisation.
(6) Le culte des treize colonies britanniques en Amérique ont été marqué par:
Une forte implication personnelle et une passion pour l'évangélisation
Forte insistance sur l'expérience personnelle au détriment de l'intégrité doctrinale.
(7) Notre culte moderne reflète nos croyances sur Dieu et notre relation avec lui.
Leçon 5 Questions
(1) Énumérez trois éléments du culte du deuxième siècle décrits par Justin Martyr.
(2) Énumérez trois faiblesses du culte au Moyen Âge.
(3) L'expression « la règle de la prière est celle de la foi » signifie ______________.
(4) Les deux préoccupations principales des leaders de la Réforme concernant le culte étaient:
(5) Identifiez le groupe issu de la Réforme qui correspond le mieux à chacune de ces descriptions.
Il admettait toutes les pratiques cultuelles non interdites dans les Écritures _______________
Il interdisait toute pratique cultuelle qui n’est pas mentionnée dans les Écritures ___________
Ils rejetaient toute forme de cérémonie. Ils adoraient parfois dans des maisons privées. _____________
(6) Énumérez trois principes importants pour un culte libre.
(7) Énumérez trois priorités dans le culte méthodiste américain.
(8) Énumérez trois caractéristiques du culte dans les colonies britanniques d’Amérique.
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