Lesson 2: Dieu et l’Adorateur

Mémoriser Apocalypse 5:9-14.

Un groupe restreint de personnes discutait autour d’une table à propos du sujet de leur étude biblique hebdomadaire. La question à débattre était: «À quoi ressemble Dieu et comment devons-nous l’adorer? »

Sally parla en premier: « Quand je pense à Dieu, il me vient à l’esprit un grand-père avec une longue barbe blanche qui nous traite comme ses petits-enfants. Il est attristé quand nous péchons, mais il nous aime et comprend que nous essayons de faire de notre mieux. Je ne pense pas que Dieu se préoccupe de notre façon d’adorer tant que nous lui témoignons notre amour. »

Tina répliqua: « Je considère Dieu comme un père exigeant qui garde sa distance avec ses enfants, et qui tient à ce qu’on lui obéisse. Lorsque nous adorons, nous devons faire preuve de soumission et d’obéissance. Je n'aime pas les cantiques qui traitent Dieu comme notre ami; nous devons nous rappeler que c'est notre Maître céleste et nous sommes ses serviteurs! Je vais à l'église dans le but de découvrir ce que Dieu attend de moi. »

April ne fut satisfaite par aucune de ces réponses. «Je pense à Dieu, dit-elle, comme à un ami. La Bible dit qu’il plaît à Dieu de donner de bonnes choses à ses enfants. Je vais à l'église pour découvrir ce que Dieu veut réaliser en ma faveur. Lorsque je prie, je lui dis ce dont j'ai besoin. J'écoute le sermon et les chorales dans le but d’apprendre comment Dieu bénira ma vie. Dieu dispose à nous donner de bonnes choses; je vais donc à l'église pour pouvoir bénéficier ces cadeaux.»

Chacune de ces dames a une conception différente de Dieu. Pour cette raison, chacune d’elle a une attente différente pour un service de culte.

Sally voit en Dieu un grand-père qui ne se soucie pas beaucoup des détails de notre culte. Dans le culte d’adoration idéal de Sally, chacun peut adorer à sa manière. Sally aurait été surprise par le culte du Tabernacle. Elle y aurait appris que Dieu se préoccupe de tous les détails du culte.

Tina voit Dieu comme étant un personnage distant et rébarbatif. Elle serait mal à l'aise avec le langage intime des psaumes et l'honnêteté des plaintes de Job à Dieu. Son service d’adoration idéal maintiendrait une distance entre l'adorateur et Dieu ; la prière serait formelle et structurée ; la musique serait formidable, mais impersonnelle. Tina n'apprécierait pas sans doute la chaleureuse communion fraternelle qui enflammait les églises de maison au premier siècle de notre ère.

Dans l'esprit d'April, Dieu est un serviteur qui est là pour assouvir nos caprices. Quand elle quitte un service, la question qu’elle se pose est: «Qu'est-ce que j'en tire?» La musique doit convenir à ses goûts personnels. Les prières doivent se concentrer sur les besoins individuels. Le sermon doit être pratique et répondre à ses propres besoins. Avril aurait été déçue avec le culte du Temple. Le culte du temple exigeait que l’on apportât un sacrifice à Dieu, mais il ne revenait pas à Dieu de faire des présents à l'homme.

Chacune de ces dames était en quête d’un service d'adoration qui reflète leur conception de Dieu. Notre compréhension de Dieu influe grandement notre manière d’adorer.

► Parlez un peu de votre conception de Dieu? Quels sont les effets qu’elle a sur votre manière d’adorer?

Dans cette leçon, nous allons examiner deux questions:

(1) Qui adorons-nous?

Puisque l'adoration est le fait de rendre à Dieu l'honneur qui lui est dû, plus nous en savons sur Dieu, mieux nous serons équipés pour le vrai culte. Une image déformée de Dieu conduit toujours à un culte déformé.

L'image biblique de l'idolâtrie montre ce principe. Baal était le «dieu de la fertilité», et le dieu de tous les excès. Comment les prophètes de Baal l’adoraient- ils donc? Avec une émotion et un excès incontrôlés. « Et ils crièrent à haute voix, et ils se firent, selon leur coutume, des incisions avec des épées et avec des lances, jusqu'à ce que le sang coulât sur eux.»[1]

(2) Qu'est-ce que Dieu exige de Ses adorateurs?

Puisque Dieu est saint, comment devons-nous entrer dans sa présence? Qu'est-ce que Dieu exige de ses adorateurs?

Les faux dieux tels que Baal et Moloch n'avaient pas la sainteté pour attribut; leurs fidèles n'avaient donc pas besoin d'être saints. Les adorateurs de Baal par contre devenaient moralement impurs comme lui. On est transformé à l’image de ce qu’on adore.

Le vrai Dieu est saint. Pour cette raison, il lui faut un peuple saint. Les adorateurs de Jéhovah sont devenus comme Jéhovah; ils devaient être un peuple saint qui adore un Dieu saint.

[1] 1 Rois 18:28.

[11]

Imaginez que vous êtes en train d’admirer la beauté d’un soleil qui s’efface à l’horizon.[1]  Soudainement, vous interrompez votre contemplation pour vous prendre en photo, puis vous commentez: « Moi qui regarde un coucher de soleil.» Une telle action s'appelle un "selfie", lequel est le fait de vous prendre vous-même en photo. Votre êtes beaucoup plus préoccupé par vous-même que par le coucher du soleil. Une personne qui prend un selfie est plus intéressée par sa propre présence que par l’événement qu’elle assiste.

Dieu mérite le meilleur de notre adoration. Mais lorsque nous nous focalisons sur la qualité de notre culte plutôt que sur le Dieu que nous adorons, nous créons un « selfie religieux » avec l’étiquette ("Moi adorant Dieu"). Nous ne devons jamais laisser notre souci d’un culte parfait éclipser notre révérence envers le Dieu que nous adorons.

C.S. Lewis a écrit que le fait d’accorder beaucoup plus d'attention au culte plutôt qu'à Dieu est une forme d’«idolâtrie». Plus récemment, D. A. Carson nous a prévenus que nous pouvons être tentés « d’adorer notre adoration à la place de Dieu».[2]

Tant que je ne me suis pas perdu dans mon adoration, celle-ci est loin d’être authentique. Lorsque l’adoration est authentique, j’accorde plus d’attention à Dieu qu'à mes efforts pour l’adorer. L’adoration authentique n’est pas centrée sur la qualité de mes expériences spirituelles, mais sur Dieu.

Comme nous l'avons mentionné dans la première leçon, le premier commandement nous indique qui nous adorons. « Je suis l'Éternel, ton Dieu ... Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face.»[3] Qui est donc ce « l'Éternel ton Dieu» que nous adorons? Puisque l’adoration consiste à donner à Dieu l'honneur qu'il mérite, une étude de l'adoration devrait être introduite par une telle interrogation : qui est Dieu? Quatre hymnes dans le livre de l'Apocalypse donnent une réponse partielle à cette question.

Nous adorons le Créateur (Ap. 4)

► Lisez Apocalypse 4 à haute voix, et prenez le temps d'imaginer cette scène céleste. Que nous dit ce chapitre sur le Dieu que nous adorons?

Telle une fenêtre ouverte dans le ciel, Apocalypse 4 permet d’entrevoir le Créateur que nous adorons.

Le Créateur est Souverain

L’Éternel Dieu règne sur tout l’univers sur son trône élevé. Le mot trône est utilisé quatorze fois dans ce chapitre. Il est le « Seigneur Dieu, le Tout-Puissant ». Il est par conséquent le Souverain. L'adorateur doit toujours reconnaître la souveraineté de Dieu. Lorsque nous adorons, nous exprimons notre soumission au Dieu souverain. Contrairement à certaines descriptions modernes de Dieu, la Bible ne le présente jamais comme notre «copain». Il est un Père aimant certes, mais il est le Souverain.

Le Créateur est Saint

Nous adorons un Dieu saint. Les vingt quatre vieillards criaient: « Saint, saint, saint, est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient ». De Lévitique (« Moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis saint »[4]) en passant par les Psaumes (« Pourtant tu es le saint, trônant au milieu des louanges d'Israël »[5]) la vision d'Ésaïe de l’adoration des séraphins autour du trône (« Saint, saint, saint, est l'Éternel des armées: toute la terre est pleine de sa gloire»[6]) à la fenêtre céleste de la quatrième chapitre de l’Apocalypse de Jean, la Bible nous présente l’Éternel comme un Dieu saint.

Le Créateur est Éternel

Dieu est celui « qui était, qui est et qui vient».

Les prodiges de la création étaient pour David comme un miroir reflétant la gloire de Dieu. Il dit: « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l'œuvre de ses mains.»[7] Le premier chapitre de la Genèse débute avec le Dieu Créateur; et le dernier livre de la Bible nous rappelle encore que Dieu est le Créateur et qu'il règnera éternellement sur ses êtres créés.

Une telle emphase montre le but fondamental de l’adoration. Nous sommes des créatures devant adorer le Dieu Créateur. L'adoration concerne exclusivement Dieu. Et lorsque nous acceptons d’adorer notre Créateur de tout notre cœur, les cieux déclarent à nouveau sa gloire.

Nous adorons le Rédempteur (Ap. 5)

► Lisez Apocalypse 5 à haute voix. Qu’est-ce que cet auguste épisode nous enseigne sur le Dieu que nous adorons?

[10]

En tant que chrétiens, nous ne devons jamais perdre le sens de l'émerveillement lorsque nous nous souvenons que le roi de l'univers avait planifié notre rédemption. En Apocalypse 5, nous nous assistons à l’adoration de l'Agneau de Dieu, le Rédempteur du monde. Jésus est appelé «l'Agneau» vingt-huit fois dans le livre de l'Apocalypse. C'est en effet l'un des principaux symboles de l'Apocalypse.

Nous adorons le Rédempteur pour ce qu’il est.

Il est le Lion de la tribu de Juda, le rejeton de David. Il est l'Agneau qui a été immolée. Il est l'Agneau «ayant sept cornes et sept yeux», le symbole de la perfection. Lorsque nous adorons, nous honorons Jésus pour ce qu'il est. Lorsque nous adorons, nous «nous réjouissons des perfections glorieuses du Christ».

Nous adorons le Rédempteur pour sa position

Selon Apocalypse 5, Jésus est au cœur de l’adoration céleste. Jésus est «au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des vieillards.» Par l’intermédiaire de l'auteur de l’Épître aux Hébreux nous avons la merveilleuse promesse que notre avocat «est assis à la droite du trône de Dieu.»[8]

Nous adorons le Rédempteur pour ce qu’il a fait

Dans une tentative de prioriser uniquement l’essence divine, certains enseignants de la Bible ont suggéré à tort que nous devrions adorer Dieu exclusivement pour ce qu’il est, et non pas pour ce qu'il fait pour nous. Jean le Révélateur montre que le culte céleste loue l'Agneau pour ce qu'il a fait. « Digne est l'Agneau qui a été immolé...»

Le livre des Psaumes contient un modèle similaire. Le psaume 134 par exemple nous commande de «bénir le Seigneur», mais il ne mentionne aucune raison; nous le louons parce qu'il est Dieu. Puis viennent les Psaumes 135 et 136, qui louent Dieu à cause de ce qu'il a fait dans l'histoire d'Israël. Le caractère de Dieu, ainsi que ses prodiges, sont dignes de louange. Nous devons louer Dieu pour ce qu'il est et pour ce qu'il a fait.

Nous adorons le Roi (Ap. 11:15-18)

On a en Apocalypse 11 une autre vision du culte céleste. Dans cette scène, les vingt-quatre vieillards adorent le Roi qui vient de s’emparer de son trône légitime. Bien que les royaumes terrestres se rebellent contre lui, ils finiront par se soumettre à son autorité. « Le royaume du monde est remis à notre Seigneur et à son Christ; et il régnera aux siècles des siècles.»

Cet hymne célèbre le Roi pour son juste jugement sur le monde. Cet hymne nous rappelle que Dieu règne avec sa «grande puissance». Et même si «les nations sont irrités», Dieu les a jugées avec droiture.

Le vrai culte consiste à adorer dans la vérité. Par conséquent, le vrai culte ne minimise pas les terribles jugements de Dieu. Une fois de plus, l'adoration de l'Apocalypse est compatible avec celle des Psaumes. Le Psaume 96 qui est un « quantique nouveau » pour le Seigneur, célèbre Dieu «parmi les païens», ce Dieu qui est «redoutable par-dessus tous les dieux». On le célèbre parce qu'il «jugera les peuples avec droiture». Le vrai culte admet que nous devons craindre Dieu, et l’adorer en tant que Roi.

Nous adorons l'Époux Conquérant (Ap. 19: 1-9)

Dans un cours de survol de la Bible, j'ai demandé aux étudiants combien d'entre eux appréciaient le livre de l'Apocalypse. Très peu d'étudiants ont levé la main. Quand j'ai demandé: «Pourquoi ne l'aimez-vous pas?» Un étudiant a répondu: «C'est trop effrayant!»

La raison pour laquelle ces étudiants trouvaient l’Apocalypse effrayant, est qu'ils ignoraient les meilleures parties du livre. Ils se concentraient sur les jugements qui tombent sur ceux qui se rebellent contre Dieu. C'est certainement un message important dans l'Apocalypse. Mais pour les chrétiens, le message le plus important est la victoire ultime de notre Dieu!

Apocalypse 19 illustre ce message. Le chapitre comprend une description du «lac de feu et de soufre» et des oiseaux qui «mangent la chair des rois, et la chair des chefs militaires, et la chair des puissants...» C'est le sort de ceux qui se rebellent contre le Roi, mais pour ceux qui l’adorent respectueusement dans la soumission, Apocalypse 19 est un chant de réjouissance. La «grande prostituée qui a corrompu la terre avec son impudicité» est anéantie. Le fiancé conquiert ses ennemis et accueille sa sainte fiancée au «souper de noces de l'Agneau».

Après cette grande victoire, Jean entendit «comme une voix d'une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne. Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée.

Dans l'adoration, nous louons l'Époux conquérant. Notre culte anticipe le futur que Jésus prépare pour son épouse. Une des raisons pour lesquelles l’adoration est fondamentale pour le croyant, c’est qu’elle nous permet de vivre une vie chrétienne victorieuse dans un monde antagoniste. En adorant, nous nous souvenons que «Notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses.»[9]

Ces quatre hymnes de l'Apocalypse donnent un aperçu du Dieu que nous adorons. Lorsque nous adorons, nous ne nous concentrons pas sur nous-mêmes mais sur Dieu; nous nous inclinons devant le Créateur; nous louons le Rédempteur; nous célébrons la royauté de Christ; et nous anticipons l'éternité dans la présence de l'Époux conquérant.

C'est ce Dieu que nous adorons. Cela conduit à la question suivante: « Qui peut donc adorer? Qu'est-ce que Dieu exige de ceux qui viennent en sa présence?»

[1] Much of this is adapted from Warren Wiersbe, Real Worship, Baker Books, 2000, chapter 5.

[2] Adapted from D.A. Carson, Worship by the Book, Mich: Zondervan, 2002, p. 31.

[3] Ex. 20:2-3.

[4] Lév. 19:2.

[5] Ps. 22:3.

[6] És. 6:3.

[7] Ps. 19:1.

[8] Héb. 12:2.

[9] Phil. 3:20-21.

[10]Adorer est une glorieuse réjouissance des perfections de Christ.
- John Piper

[11] Qui adorons-nous? Dieu, tu es… Le Très-Haut, le très excellent; Le très miséricordieux et le plus juste; L’invisible, l’immanent; Le plus beau et le plus fort; Celui qui… Travaille constamment hors de vue; Rassemble, mais n'ayant besoin de rien; Soutient et protège; Crée et nourrit; Nous cherche, tout en possédant tout.
- Augustin

Dans sa conversation avec la Samaritaine,[1] Jésus fit une déclaration remarquable. Après lui avoir dit que «les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité», Jésus dit que «le Père recherche des hommes qui l'adorent ainsi».[2] Dieu cherche un adorateur particulier, celui qui l’adore en esprit et en vérité. Assurément, Dieu cherche des adorateurs.

Quelles sont les caractéristiques que Dieu recherche chez ses adorateurs? N'importe qui peut assister à un culte; n'importe qui peut chanter des chansons de louange; n'importe qui peut dire des prières. Cependant, Dieu a donné des directives spécifiques pour les caractéristiques d'un vrai adorateur. Le psaume 15 est l’un des textes bibliques où l’on peut trouver ces caractéristiques.

► Lisez le Psaume 15. Qu’est-ce qu’il nous dit sur la vie d’un adorateur ?

Le psaume 15 est un psaume liturgique. C’est une conversation entre un prêtre et un adorateur à l'entrée du temple. L'adorateur cherche l'entrée dans le saint temple de Dieu. En réponse à la question de l'adorateur "Qui peut y entrer?" Le prêtre lui en énumère les exigences. Ce même modèle est utilisé dans Psaume 24: 3-6 et Michée 6: 6-8. Le psaume 15 comprend trois parties: une question, une réponse et une observation finale.

La question: Qui est digne d’adorer? (Ps. 15:1)

es questions sont le crie d’un adorateur qui se tient à l’entrée du temple: « O Éternel! Qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera sur ta montagne sainte?» Ces interrogations laissent sous-entendre que l’adorateur doit avoir les trois caractéristiques suivantes :

L’adorateur a la crainte de Dieu

Ce psaume montre que l'entrée dans la présence de Dieu ne peut être prise à la légère. Un vrai adorateur reconnait que Dieu est saint et séparé de nous.

Tout au long des Saintes Écritures, la présence de Dieu inspire toujours un sentiment d’effroi. Au Mont Sinaï, le peuple d’Israël a été averti de rester loin de la

montagne lorsque l’Éternel s’adressait à Moïse.[3] Lors de la Transfiguration de Jésus, les disciples «furent saisis d’une grande frayeur».[4]

En ce concerne le croyant, sa crainte de Dieu ne constitue pas une source de terreur qui le tient à distance de la présence de Dieu. Au contraire, c'est cette révérence qui suscite l'adorateur à s'approcher de Dieu en toute humilité. Aucun adorateur ne doit entrer dans la présence de Dieu sans y être préparé.

Un vrai adorateur adore en toute humilité.

L'adorateur demande: «Qui séjournera dans ta tente?» Le mot «séjour» dans ce contexte fait implicitement référence à un invité. Dans l’Israël antique, on désignait les étrangers résidant en Israël sous le nom de «séjourneur». Ces voyageurs étaient comme les touristes d'Israël. Ils ne jouissaient donc aucun droit de cité,

L’auteur du Psaume 15 veut que l'adorateur reconnaisse que «nous sommes des invités» de Dieu. Puisque Dieu est saint et que sa maison est sainte, nous n'avons aucun droit inhérent à être dans sa présence. Quelle que soit notre position dans la vie, c’est avec humilité que nous devons entrer dans la présence de Dieu. Car, nous sommes ses hôtes.

Un vrai adorateur célèbre la grâce de Dieu.

Le fait de reconnaitre que la sainteté de Dieu est une réalité, nous célébrons sa grâce qui nous accueille dans sa maison. L'adorateur qui demanda: «Qui demeurera sur ta montagne sainte?», posa cette question en toute confiance pour qu'il soit invité dans la maison de Dieu. Yaweh avait établi une relation avec Israël; c’est cette relation bénie que le culte juif célébrait.

Le psaume 103 est une invitation à l’adoration: « Mon âme, bénie l’Éternel.» Ce psaume nous rappel de la grâce merveilleuse de Dieu qui nous permet d'entrer dans sa présence. « Comme un père a compassion de ses enfants, L'Éternel a compassion de ceux qui le craignent. Car il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière.»[5] Le Dieu qui nous a formé de la poussière de la terre nous a invité par le moyen de sa grâce à l’adorer! L’adoration nous permet donc de nous souvenir de la grâce de Dieu. C'est elle qui autorise la « poussière » à entrer dans la présence du Créateur de l'univers.

Le vrai culte implique la crainte de Dieu, l'humilité et la célébration de la grâce. Tous ces aspects étaient inclus dans le culte du Temple. Les adorateurs juifs traitaient le Temple avec respect parce que c'était la maison d'un Dieu saint;[6] ils planifiaient soigneusement le culte afin de prouver leur humilité devant Dieu ; ils célébraient également lors du culte, et l’atmosphère du culte juif qui glorifiait la grâce de Dieu pour son peuple, était saturée de chants, de musique et de riches senteurs.

Aujourd'hui, nous devrions entrer dans la maison de Dieu avec un sentiment de crainte pour Dieu. Il faut que nous reconnaissions notre indignité devant Lui. Mais, notre culte devrait également célébrer la grâce de Dieu qui nous accueille en sa présence. Une ancienne liturgie de communion affirme: «Nous ne venons pas parce que nous en sommes dignes, mais parce que nous avons été invités.» C'est ce genre de culte qui célèbre la grâce de Dieu.

La réponse: une description de l’adorateur (Ps. 15:2-5)

Pour répondre à la question: «Qui peut entrer dans la maison de Dieu?», le prêtre fait une description de l'adorateur. L'adorateur est celui qui mène une vie irréprochable devant Dieu. Il traite les autres avec douceur. Il s’écarte de ceux qui rejettent Dieu, mais il honore ceux qui le craignent. Il s’efforce à modeler sa vie selon le modèle divin. La personne qui adore vraiment Dieu sera de plus en plus semblable à Dieu.

Cette réponse nous rappelle que l’adoration affecte toute la vie de l’adorateur. L'accès à la présence de Dieu exige une obéissance complète. David ne pouvait concevoir une personne qui se dit enfant de Dieu, mais qui ne vit pas selon la loi de Dieu. Les Saintes Ecritures n’autorisent pas une personne dont Jésus n’est pas le Seigneur de sa vie à dire que Jésus est son Sauveur. Pour entrer dans la présence de Dieu, il faut que l’on soit soumis à l'autorité de Dieu.

Le vrai adorateur mène une vie irréprochable

Le Psaume 15: 2 donne une description générale de l'adorateur. Ceux qui entrent dans la présence de Dieu doivent «marcher dans l’intégrité»; cela suggère en effet une vie caractérisée par l'intégrité dans tous les domaines. Ils doivent constamment «pratiquer la justice». Et ils doivent «dire la vérité selon son cœur». Toutes ces expressions concernent la vie quotidienne de l'adorateur. C’est toute la vie de l’individu qui est affectée par le culte.

Le vrai adorateur vie en communion avec sa communauté

Tout comme David ne pouvait concevoir une personne qui disait:« Je suis l'enfant de Dieu, mais je n'obéis pas à la loi de Dieu». Il ne pouvait non plus croire qu’une personne pourrait dire: «Je vis dans la justice devant Dieu, mais je ne traite pas mes prochains avec droiture».

La personne qui entre dans la présence de Dieu doit être en communion avec sa communauté. Car elle :

• Ne calomnie pas avec sa langue;
• Ne fait point de mal à son semblable;
• Ne jette point l'opprobre sur son prochain; elle ne pratique pas la médisance;
• S’oppose à ceux qui rejettent Dieu;
• Honore ceux qui craignent Dieu;
• N’exploite pas les pauvres avec des prêts injustes;
• N'accepte point de don contre l'innocent.

Celui qui séjournera dans la tente de Dieu est une personne juste, à la fois intérieurement et extérieurement. Le vrai adorateur est une personne intègre. L’adorateur authentique ne permet pas aux rituels religieux de se substituer à une vie quotidienne d'obéissance.

Conclusion: une promesse pour l’adorateur (Ps. 15:5c)

Le psaume 15 se termine avec une promesse pour l’adorateur: « Celui qui se conduit ainsi ne chancelle jamais.» À celui qui vit dans l'obéissance aux commandements de Dieu, est promis la protection de Dieu. À l’instar du psaume 1, le psaume 15 contient une description de la piété et une promesse de la bénédiction de Dieu sur celui qui mène une vie pieuse.

Le psaume 15 expose les exigences de Dieu pour ses adorateurs. «Le Père recherche des hommes qui l'adorent ainsi.» Il est possible de lire ce psaume à la fois comme un commandement (Ce que Dieu exige) et comme une promesse (Ce que Dieu fera pour ceux qui le cherche). À la lumière d'Ésaïe 6, nous comprenons que c'est Dieu qui fortifie l'adorateur pour qu’il puisse lui obéir; c'est Dieu qui purifie les lèvres impures; c'est Dieu qui rend possibles les exigences du psaume 15. Le vrai culte dépend de la grâce de Dieu. Ce ne sont pas nos misérables efforts qui rendront vivante notre adoration, mais la grâce de Dieu manifestée dans la vie de ceux qui cherchent à l'adorer. Il ne faut jamais oublier l’importance de la grâce de Dieu dans le culte. Le Père est celui qui recherche les vrais adorateurs et qui rend le culte possible.

Bilan personnel

Ai-je le cœur et les mains d’un vrai adorateur?

Lisez le psaume 15 en vous évaluant. Après chaque phrase, demandez-vous: «Est-ce que ma vie est conforme à cette description? Suis-je digne d’adorer Dieu?

Relisez le psaume 15 en faisant une prière personnelle. «Seigneur, donne-moi le pouvoir de mener une vie irréprochable et de pratiquer la justice.… Donnez-moi la grâce d'éviter les commérages et les calomnies ... Terminez votre prière en méditant sur la promesse de Dieu: «Celui qui se conduit ainsi ne chancelle jamais.»

[1] Adapted from “The Worshiper’s Approach to God” by Ronald E. Manahan in Herbert Bateman, Authentic Worship, MI: Kregel Books, 2002.

[2] Jn. 4:23 Bible du Semeur.

[3] Ex. 19:7-25.

[4] Matt. 17:6.

[5] Ps. 103:13-14. Cette observation a été faite par Richard Averbeck, “Worshiping God in Spirit.”

[6] Au temps de Jésus, ce profond respect avait déjà disparu, et l’entrée du temple était devenue un marché. C’est pourquoi Jésus a chasse les échangeurs et les vendeurs qui profanaient le temple, faisant de lui « une caverne de voleurs ». (Matt. 21:12-13).

Jésus avait l’habitude de réprimander des gens qui se considéraient comme des «experts» en matière d’adoration. Les scribes et les pharisiens s’évertuaient à observer minutieusement tous les commandements bibliques et les traditions juives relatifs au culte. Ils étaient prompts à condamner tous ceux qui ne suivaient pas leurs rituels. Cependant, Jésus condamnait leur culte parce qu'ils étaient hypocrites.

Les pharisiens se plaignaient du fait que les disciples de Jésus n'ont pas suivi les rituels cérémoniels pour se laver les mains. Jésus leur répondit: «Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes.»[1] À l’instar des faux adorateurs du temps d'Ésaïe, les pharisiens étaient des hypocrites pour avoir échouer de deux manières:

1. Leur adoration était superficielle, car elle ne venait pas du cœur. (Matt. 15:8).
2. Leur adoration était basée sur la tradition humaine, et non sur les préceptes de Dieu (Matt. 15:9).

Nous devons faire attention au danger d’un culte hypocrite. Il faut que notre adoration provienne du fond du cœur, et qu’elle soit guidée par Dieu, mais non par des traditions qui ont été élevées au même piédestal que la Parole de Dieu.

[1] Matt. 15:7-9.

Si la lecture du psaume 15 ne nous rappelle pas le rôle de la grâce dans la vie chrétienne, nous pourrons avoir l’illusion que nous «méritons» le droit d'adorer. Cependant, dans ce psaume, il ne s’agit pas de ce que nous faisons, mais de ce que Dieu a fait pour nous afin que nous soyons les bienvenus dans sa maison.

Qui en effet est invité à adorer? Consultez les témoignages suivants venant de différents croyants. Ces témoignages montrent que l’adoration est indépendante d’une quelconque qualité propre de l’adorateur; elle est au contraire l’acte de se présenter humblement dans la présence de Dieu et de se laisser transformer par sa grâce.

Le témoignage d’un pharisien

« Je suis sûr que vous pouvez comprendre pourquoi je suis offensé par l'enseignement de Jésus. Je suis un homme bon. Je n’enfreins pas la loi de Dieu. Je jeûne et paye la dîme régulièrement. Si quelqu'un mérite la faveur de Dieu, ce devrait être bien moi! Je vais au Temple pour montrer à quel point je suis une bonne personne. Comment Dieu peut-il donc rejeter mon adoration? »

Le témoignage d’un publicain

«Honnêtement, je suis aussi surpris que le pharisien! Je ne me croyais même pas pouvoir entrer dans le temple. Je suis resté aussi loin de l’assemblée des saints que possible. Je ne voulais pas être remarqué. J'ai cherché la miséricorde de Dieu même si je ne le méritais pas. À ma grande surprise, je suis rentré chez moi justifié. Ma vie a été transformée par l’adoration.»

Le témoignage d’un homme riche

« Je donne beaucoup d'argent au Temple. Je pense que Jésus devrait être impressionné par mon offrande. C'est ainsi que j’adore. Quand je laisse tomber mon offrande dans la boîte, tout le monde sait que l’homme riche est ici. J'espère que Dieu remarque la grande quantité d’argent que je donne!

Le témoignage d’une femme pauvre

« J'avais honte de placer mon offrande dans la boîte. Je n'avais que deux petites pièces. Tout le monde y mettait beaucoup; mais moi, je n'avais presque rien. Par contre, l’adoration consiste à donner à Dieu votre meilleur. Mon offrande n’était pas considérable; mais j'ai donné tout ce que j'avais. J'espérais que personne ne remarquerait mes petits sous, mais quelqu'un l’a pourtant remarqué. Jésus a vu ce que j'avais donné! Et il a dit que j'ai donné plus que quiconque. Je ne suis pas sûre de ce que Jésus voulait dire en faisant une telle déclaration, mais je suis contente que j’aie donné le meilleur de moi-même! »

(1) Que l’étudiant passe un test préparé à partir de cette leçon. Ce test doit inclure les versets à mémoriser.

(2) Les psaumes 120-134 portent le titre de « Cantiques des Degrés ». L’ensemble constituait une collection de chants pour les pèlerins voyageant à Jérusalem. Ces psaumes enseignent comment adorer Dieu dans des circonstances différentes. Lisez-les, puis répondez aux questions suivantes qui concernent l’adoration.

3. Discussion en groupe– Application pratique

John est chrétien depuis plusieurs années. Il sait que la persévérance à l'église, la lecture de la Bible et la prière sont importantes, mais il est difficile pour lui de ressentir la présence de Dieu dans ces activités. Celles-ci ne semblent pour lui que des rituels vides de sens. Comment pouvez-vous aider Jean à expérimenter la présence de Dieu dans son culte.

(1) Notre compréhension de Dieu est importante pour pouvoir l’adorer correctement, car une image déformée de Dieu conduira à un culte déformé.

(2) Que Dieu soit le centre de notre adoration au lieu de nous focaliser sur notre «expérience en matière d'adoration».

(3) Apocalypse dévoile l’essence de l’adoration céleste.

• L’adoration céleste est l'adoration du Créateur qui est souverain, saint et éternel.
• L’adoration céleste est l'adoration de Rédempteur.
• L’adoration céleste est l'adoration du Roi.
• L’adoration céleste est l'adoration de l’époux conquérant.

(4) Le psaume 15 est un psaume d'adoration qui résume les exigences de Dieu pour les adorateurs. Les vrais adorateurs:

• Possèdent la crainte de Dieu.
• Adorent dans l’humilité.
• Célèbrent la grâce de Dieu.
• Vivent pieusement.
• Vivent en harmonie avec leur communauté.
• Acceptent les promesses et les bénédictions de Dieu.

(1) Citez trois vérités apprises au sujet du Créateur dans l’Hymne de l’Apocalypse 4.

(2) Citez trois raisons pour lesquelles on doit adorer le Rédempteur d’après Apocalypse 5.

(3) Quel est le message fondamental de l’Apocalypse pour les Chrétiens?

(4) Le psaume 15 est un psaume liturgique divisé en trois parties. Énumérez ces trois parties.

(5) Qu’est-ce que le mot « séjourner » du psaume 15:1 enseigne sur l’adorateur?

(6) Quelles sont les deux vérités qui concernent un vrai adorateur que la description du psaume 15 met-il en évidence?

(7) Pourquoi Jésus a-t-il appelé les pharisiens hypocrites?