La vie et le ministère de Jésus
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Lesson 7: Aimer comme Jésus

47 min read

by Randall McElwain


Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'étudiant devrait:

(1) Examiner le principal rôle de l'amour dans la vie et le ministère de Jésus.

(2) Découvrir qu’aimer Dieu implique une relation avec lui, ainsi que la connaissance de la Bible et la confiance en la volonté de Dieu.

(3) Imiter l’amour de Jésus pour les personnes qui exercent un ministère.

(4) Evaluer l'importance de la soumission continue à Dieu.

(5) Manifester le caractère de Jésus dans la vie quotidienne.

Principe ministériel

Celui qui aime comme Christ est motivé à avoir un ministère semblable à celui de Christ

Introduction

La vie et le ministère de Jésus étaient caractérisés par l'amour. À plusieurs reprises, il a montré que l'amour pour Dieu et pour son prochain étaient au cœur de sa vie et de son ministère. Si nous suivons l’exemple de Jésus, l’amour doit être au cœur de notre vie et de notre ministère. La parabole du bon Samaritain présente cette vérité très clairement.

► Lisez Luc 10:25-37

Juste avant de raconter cette parabole, Jésus a dit que Dieu avait «caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits »(Luc 10:21). Cela fournit une leçon importante sur la compréhension des choses spirituelles. Comprendre la vérité spirituelle exige à la fois des études intellectuelles et de la révélation du Saint-Esprit. Un enfant de Dieu comprend facilement la vérité divine, mais laquelle est trop profonde pour un savant.

Comment est-ce possible? Est-ce que Dieu cache la vérité à ceux qui le désirent? La réponse implique deux principes.

  1. La vérité spirituelle n'est révélée que par le Saint-Esprit. Paul a écrit que « nul ne connaît ce qui concerne Dieu, sinon l'Esprit de Dieu. » Pour cela, nous devons être «enseignés par l'Esprit, qui exprime en termes spirituels des réalités spirituelles »( 1 Cor. 2:11, 13).
  2. La vérité spirituelle n'est révélée qu'aux auditeurs réceptifs. De plus, Paul a dit: « L'homme animal n'accueille pas ce qui est de l'Esprit de Dieu: c'est folie pour lui et il ne peut le connaître, car c'est spirituellement qu'on en juge » (1 Cor. 2:14).

La parabole du semeur montre que, l'attitude de l'auditeur détermine la fécondité de la graine (Mast. 13:1-23).[1] Seuls ceux qui sont réceptifs à la vérité la saisiront lorsqu’ils l’entendent.

Le docteur de la loi cité dans Luc 10:25 illustre correctement ce deuxième principe. La question du docteur ne venait pas d’une soif de vérité, mais d’une volonté de piéger Jésus, il voulait «l'éprouver». Après avoir entendu la réponse de Jésus, celle du docteur ne correspondait pas à la réaction d'un sol fertile. Au contraire, en «voulant se justifier», il posa une autre question.

Le docteur en savait déjà la réponse: «Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle?». La réponse était mentionné dans la loi: « Tu aimeras Dieu de toute ta force et de tout ton esprit; et tu aimeras ton prochain comme toi-même.»

C’est le cœur de Jésus qui doit être notre modèle. Pour vivre et exercer son ministère à l’exemple de Jésus, il faut aimer Dieu et son prochain à la manière de Jésus. Sans l'amour du Christ, les autres leçons de ce cours ne vous seront pas utiles. Prier, diriger, enseigner, et prêcher sans amour n’ont aucune valeur.

Cela semble peut-être trop simple. Vous pourriez dire: «Bien sûr, nous sommes supposés aimer Dieu ainsi que nos prochains. Je le sais déjà.» Par contre, dans le fardeau quotidien du ministère, nous pouvons perdre un cœur d'amour. Il est possible de servir les membres de notre église sans les aimer. Il est possible de servir nos familles sans les aimer. Il est possible de faire un œuvre chrétien sans aimer Dieu. Notre motivation pour le ministère chrétien doit être un amour semblable à celui du Christ.

 


[1] Mat. 13: 1-23. Notez surtout le verset 12. Celui qui accepte la vérité en reçoit plus: « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance. » Mais celui qui rejette la vérité est aveuglé même à la vérité qu'il a déjà connue: « Celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. »

Aimer Dieu comme Jésus

Le service de Jésus envers l'humanité était motivé par son amour pour le Père. Pour éviter l'épuisement professionnel et la frustration dans le ministère, notre service doit être inspiré par l'amour de Dieu. Un ministère sans amour pour Dieu deviendra bientôt vide de sens et sans fruits.

Trois aspects de l’amour de Jésus pour le Père devraient nous servir d’exemple: la relation, la connaissance et la confiance.

Jésus développait une relation intime avec son Père

À plusieurs reprises, les évangiles montrent comment Jésus était en relation intime son Père. Cela est mentionné dans:

  • La déclaration de Jésus à ses parents: « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maisonde mon Père?» (Luc 2:49).
  • La prière sacerdotale de Jésus dans Jean 17.
  • Le cri d’angoisse de Jésus à la croix: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?» (Matt. 27:46).

Dans le jardin de Gethsémani, Jésus s’adressa à Dieu en utilisant un langage intime d’une relation familiale: «Abba, père!» (Marc 14:36). C'était les propos d'un fils qui était en sécurité dans sa relation avec son père.

Les prières juives traditionnelles utilisent plusieurs noms pour se référer à Dieu: Dieu d'Abraham, d’Isaac et de Jacob; Dieu de nos pères; Béni du Ciel ; Puissant Rédempteur d'Israël. Mais Jésus a fait usage d’un nom intime Abba, car il avait une relation intime avec son Père.

Kenneth E. Bailey travaillait comme enseignant pendant plusieurs années au Moyen-Orient. Il dit qu'Abba est le premier mot que les enfants du Moyen-Orient apprennent. Abba est le nom qu'un enfant utilise pour se référer à son père.

Paul nous dit qu’en tant qu’enfants de Dieu, nous avons aussi le privilège de «crier: Abba! Père!» (Rom. 8:15; Gal. 4:6). Nous n'adorons pas un Dieu distant. Comme Jésus, nous vivons en sécurité et confor-tablement dans l’amour de notre Père.

En tant que pasteurs, nous pouvons être tentés de nous évaluer en fonction du succès de notre ministère. Si notre valeur se base sur la taille de notre église, l'approbation de notre congré-gation ou la reconnaissance de nos pairs, nous serons tentés de sacrifier l'intégrité pour le succès. Nous serons aussi découragés lorsque nos efforts échoueront. Cependant, si nous sommes convaincus que notre Abba nous aime indépendamment de notre succès, nous pouvons lui confier les résultats. Son amour ne dépend pas de notre performance.

Jésus connaissait la volonté de son Père

À la fin de son ministère terrestre, Jésus a dit: «Je t'ai glorifié sur la terre, en menant à bonne fin l'œuvre que tu m'as donné de faire »(Jean 17:4). Jésus savait ce que son père l'avait envoyé accomplir, et il a consacré sa vie à la réalisation de cette mission. Dans son humanité, Jésus a appris à connaitre la volonté du Père dans la prière.

Jésus a aussi appris à connaitre la volonté du Père dans les Écritures. À Capernaüm, Jésus a résumé sa mission comme étant l'accomplissement des prophéties d'Esaïe (Luc 4:18-19). Jésus utilisait les paroles d'Esaïe comme preuve de son ministère messianique dans sa réponse aux messagers de Jean-Baptiste. Donc, Jésus connaissait la Parole.

Dans tout le Nouveau Testament, nous trouvons des chrétiens qui se référaient aux Écritures en face des épreuves. Face au martyre, le dernier sermon d’Etienne consistait principalement en Écritures de l’Ancien Testament et en leur accomplissement en Jésus-Christ (Actes 7:1-53). Lorsque les autorités juives ont ordonné aux chrétiens de cesser de proclamer le message de Jésus, l'Église s'est réunie pour prier. Dans cette prière, ils ont fait une longue citation du Psaumes 2 (Actes 4:24-30; Ps  2:1-2). Les premiers chrétiens connaissaient les Écritures, c'était leur langage naturel dans la prédication et la prière.

[1]

Tout au long de l'histoire de l'Église, les prédicateurs qui ont changé le monde ont été des hommes qui connaissaient la parole de Dieu. Martin Luther a déclaré à la diète de Worms: «Je suis dominé par les Saintes Écritures et ma conscience est basée sur la Parole de Dieu.» John Wesley s'est décrit comme un «Homme d'un livre». Charles Spurgeon a déclaré que les prédicateurs devraient se nourrir de parole de Dieu jusqu'à ce que «l'essence même de la Bible coule en eux comme une fleuve». Hudson Taylor a passé tellement de temps dans la parole de Dieu qu’un écrivain a pu dire: «La Bible était l'atmosphère dans laquelle Taylor vivait.» Ces hommes ont changé leur monde parce qu'ils ont prêché la parole de Dieu avec autorité.

Si nous devons exercer un ministère à l’exemple de Jésus ou des premiers chrétiens et des grands prédicateurs de l'histoire, nous aussi devons nous laisser guider complètement par la parole de Dieu. Les Écritures étaient l’autorité suprême dans le ministère de Paul. Jésus a prié pour que ses disciples soient sanctifiés ou consacrés pour le ministère. L’accomplissement de cette vérité serait : «Sanctifie-les dans la vérité: ta parole est la vérité »(Jean 17:17). La parole de Dieu a permis aux disciples d’être efficaces dans le ministère, et elle nous donne cette même efficacité.

Ajith Fernando a passé sa vie à exercer son ministère au Sri Lanka. Il affirme qu'il a pris l'habitude de ne jamais faire de grande déclaration dans la prédication sans la baser sur les Écritures. Ainsi, sa prédication demeure enracinée dans la parole de Dieu. En tant que chrétiens, nous connaissons Dieu par sa parole. En tant que ministres de Dieu, nous développons des églises fortes lorsque la fondation de notre ministère est la parole de Dieu.

Jésus s’est confié en son Père

Au cours de son ministère terrestre, la relation de Jésus avec son Père peut être résumée avec les  paroles de sa prière dans le jardin de Gethsémani: «Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux» (Matt. 26:39). C'est le langage de la confiance absolue et de la soumission.

Il est difficile de s’abandonner complètement à la volonté de quelqu'un si on n'a pas confiance en lui. Nous pouvons être cédés par la force dans le but se faire remarquer, mais notre cœur résiste à se soumettre à une personne en qui nous n’avons pas confiance. Jésus a obéi à la volonté du Père, parce qu’il croyait totalement en son amour et sa bonté.

► Lisez Jean 5:1-47

La totalité du  ministère de Jésus montre qu’il avait une confiance absolue dans le Père.  Lorsque les dirigeants juifs se sont opposés à Jésus pour avoir guéri un homme boiteux le jour du sabbat, il a dit:

« En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, En qu'il ne le voie faire au Père; ce que fait celui-ci,  le Fils le fait pareillement… Je ne puis rien faire de moi-même. Je juge selon ce que j'entends: et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »

Jésus avait déjà affirmé être divin: «Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent et j'œuvre moi aussi.» Par contre, bien qu'il fût totalement divin, Jésus s'est volontairement soumis au rôle subordonné lié à sa mission terrestre. Jésus et le Père sont égaux, mais il s'est soumis à la volonté du Père.

Lorsque les scribes et les pharisiens se sont opposés à Jésus après quelques mois le début de son ministère, une fois de plus, il a défendu ses œuvres tout en valorisant l'autorité de son Père: «Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous saurez que Je Suis et que je ne fais rien de moi-même, mais je dis ce que le Père m'a enseigné »(Jean 8:28). Parce qu’il s’est confié totalement en son Père, Jésus pouvait l’obéir de façon volontaire.

Il est nécessaire d’équilibrer le leadership de l’église. Des pasteurs et responsables d'église peuvent être très compétents en leadership. En tant que leaders, ils peuvent être très perspicaces et possèdent une grande personnalité, des capacités importantes pour un leader. Cependant, ce leadership doit être contrebalancé par une soumission volontaire à Dieu. À moins que nous nous soumettions à Dieu avec une ferme assurance, nous serons enclins à forcer notre propre chemin au lieu de suivre la voie de Dieu.

Peut-être, le meilleur exemple biblique est Moïse. «Moïse était un homme très humble, l'homme le plus humble que la terre ait porté »(Nomb. 12:3). Moïse avait une forte personnalité, mais il était aussi humble. Il a affronté Pharaon, l'homme le plus puissant d'Egypte. Il a conduit le peuple têtu d'Israël dans le désert. Moïse était un grand leader qui se soumettait à Dieu. Un leadership d'église efficace exige que notre capacité naturelle soit soumise à Dieu. Cela ne pourrait-être possible qu’en marchant avec Dieu dans la foi avec ferme assurance.

► Lequel de ces trois aspects de l’amour pour le Père (relation, connaissance des Écritures et soumission basée sur la confiance), constitue personnellement pour vous un grand défi?


[1]Ne laissez jamais de bons livres se substituer à la Bible. Buvez directement du puits!
- Amy Carmichael

Examinons de plus près : Jésus a-t-il prétendu être Dieu?

Des faux cultes comme le Mormon, les Témoins de Jéhovah, ainsi que des religions non chrétiennes telles que l’Islam, réfutent la divinité de Jésus. Ils considèrent Jésus comme un grand enseignant ou prophète, le premier être créé ou le Messie promis. En revanche, ils nient qu'il est le Dieu véritable.[1]

Les adeptes de ces religions disent souvent: «Jésus n'a jamais prétendu être Dieu. Il a dit qu'il est l’un des fils de Dieu autant que nous les sommes. »

Jésus a-t-il prétendu être Dieu? Absolument oui. Et les interlocuteurs de Jésus ont bien compris ses revendications. Lorsque Jésus a appelé Dieu «mon Père», les dirigeants juifs ont essayé de le tuer. Pourquoi? «A cause de cela, les Juifs cherchaient encore plus à le faire mourir, non seulement parce qu'il violait le sabbat, mais parce qu'il appelait Dieu son propre Père, se faisant lui-même égal à Dieu» (Jean 5:18).

L’une des affirmations les plus claires de Jésus comme étant Dieu, est cette déclaration aux dirigeants juifs: «En vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham existât, JE SUIS »(Jean 8:58). Dieu utilisa ces mots pour se révéler à Moïse dans le buisson ardent: «Voici ce que tu diras aux Israelites: JE SUIS m'a envoyé vers vous »(Exo. 3:14). En utilisant ces mots, Jésus prétendait être le Dieu qui est apparu à Moïse. Les dirigeants juifs savaient exactement ce que Jésus voulait dire par ses paroles. En réaction, «ils ramassèrent alors des pierres» pour le tuer. C'était la punition appropriée pour le blasphème - prétendre faussement être Dieu (Lev. 24:16).

Au procès de Jésus, le Grand Prêtre demanda: «Tu es le Christ, le Fils des Béni?» La réponse de Jésus fut sans équivoque: «Je le suis dit Jésus et vous verrez le Fils de l'homme siégeait à la droite de la Puissance et venant avec les nuées ​​du ciel. » Dans cette réponse, Jésus a prétendu être celui qui siège à la droite de Dieu et le Fils de l'homme annoncé par Daniel qui viendra juger le monde. Le Grand Prêtre savait donc que Jésus prétendait être Dieu. « Il déchira ses tuniques et dit: Vous avez entendu le blasphème ! »(Marc 14:61-64)

Vous pouvez refuser de croire les prétentions de Jésus, mais vous ne pouvez pas lire attentivement les évangiles sans admettre que Jésus lui-même a déclaré être le Dieu véritable. Ses auditeurs ont entendu ses affirmations et ont été forcés de l'accepter comme Dieu ou de le tuer comme faux prophète et blasphémateur.

 


[1]Pour étudier les enseignements de ces fausses religions, veuillez étudier le cours Shepherd Global Classroom, World Religions and Cults.

Aimer son prochain à l’exemple de Jésus

L’enseignement de Jésus attirait souvent l’attention des «collecteurs d'impôts et des pécheurs». Non seulement Jésus instruisait ces personnes, mais il mangeait aussi avec eux. Lorsque les pharisiens remarquaient que Jésus mangeait de plein gré avec des pécheurs, ils se mettaient à le critiquer. Jésus leur a répondu à travers trois histoires. En lisant ces histoires, il faut prendre en compte deux éléments important de l’arrière-plan culturel.

  1. Du temps de Jésus, le fait de manger avec une personne signifiait l’existence d’une relation avec cette personne.[1]Lorsque Jésus mangeait avec des pécheurs, cela signifiait qu'il s’associait volontairement à eux. Jésus a montré que Dieu n'attend pas que les gens viennent à lui, mais il cherche activement les perdus.
  2. De plus, à cette même l'époque, les juifs croyaient que le juste devrait éviter tout contact avec des méchants. Les rabbins enseignaient que le Messie éviterait toute association avec les méchants et ne mangerait qu'avec les justes.

► Lisez Luc 15:1-32

Il s'agit d'une parabole divisée en trois sous-paraboles: la brebis perdue, la pièce de monnaie égarée  et le fils prodigue. Le thème de chacune des paraboles est la joie de celui qui trouve ce qu’il avait perdu. Par là, Jésus montre qu’il y a de la joie dans le ciel lorsque des pécheurs sont venus à la repentance.

[3]

Les rabbins avaient un proverbe populaire: « Le ciel se réjouit lorsqu'un pécheur est détruit devant Dieu. » Mais Jésus en a pris le contre pied disant : « Il y a de la joie dans le ciel lorsqu’un pêcher se repent. » Ceci est le vrai Amour. Jésus a montré la signification de l’exercice de son ministère avec un cœur d'amour.

Lorsque nous exerçons notre ministère sans amour, le statut et la position deviennent plus importants que les gens. Par contre, lorsque nous exerçons notre ministère avec un cœur d'amour, nous sommes prêts à sacrifier notre statut au profit des perdus. Jésus était prêt à accepter les critiques des chefs religieux dans le but de manifester son amour envers ceux qui en avaient le plus besoin.

► Si vous demandez aux étudiants: «Souhaitez-vous manifester de l'amour pour le Fils prodigue?», tous répondraient par l’affirmative. Demandez plutôt: «Quelle est la dernière personne que vous avez rencontré sur votre chemin  qui était un fils prodigue? Comment avez-vous manifesté votre amour à l’égard de cette personne? »

Jésus manifestait de l'amour envers ceux qui souffraient

En lisant les évangiles, avez-vous remarqué que les pécheurs qui fuyaient les autres leaders religieux sont venus vers Jésus. Qu'est-ce qui les a donc motivé à rechercher la présence de Jésus?

Cela ne signifie pas que Jésus ignorait leur péché, car le Seigneur avait exigé une justice qui surpasse celle des pharisiens (Matt. 5:20). Les pécheurs allaient à Jésus parce qu'il avait de la compassion. Certes, il ne tolérait le péché, mais il était compatissant envers la personne captive du péché.

Une telle compassion est visible dans les paroles de Jésus à la femme prise en flagrant délit d’adultère. Après le départ de ses accusateurs, Jésus a dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus» (Jean 8:11). Jésus ne tolérait pas le péché, car il a demandé à cette femme d'abandonner sa vie de péché. Mais il lui a manifesté sa compassion au lieu de la condamner.

L’Évangile de Luc accorde une attention particulière à la compassion de Jésus. Luc raconte l'histoire de Zachée, un chef des collecteurs d'impôts qui était méprisé par les autres leaders religieux. Au grand étonnement des spectateurs, Jésus s'est invité à «aller loger chez un homme pécheur» (Lu 19:7).

► Lisez Luc 5:12-16

En rapportant cette guérison, Luc raconte un détail qui aurait choqué la foule. Jésus « étendit la main et le toucha. » Dans l'Antiquité, personne ne touchait un lépreux. C'était très dangereux à cause de la possibilité de contagion. Et pour un Juif, cela rendait une personne impure pour le service.

Pourquoi Jésus a-t-il touché ce lépreux? Parce qu’il ressentait de la compassion pour lui. «Emu de compassion, il étendit la main, le toucha» (Marc 1:41). Ce lépreux avait besoin d’une guérison physique, mais également d’une guérison émotionnelle. Les lépreux étaient tenus de s’arrêter loin des autres. Après avoir attrapé la lèpre, cet homme  n’était pas en contact direct avec les autres personnes. Jésus aurait pu guérir cet homme défiguré sans le toucher, mais il savait que le lépreux nécessitait le contact physique d'une autre personne. Jésus avait ressenti de la compassion à son regard.

Si nous voulons exercer un ministère à l’exemple de Jésus, il faut que nous ayons un cœur com-patissant comme lui. Lorsque les pécheurs regardaient dans les yeux de Jésus, ils voyaient une compassion remplie d’amour. Lorsque les pécheurs vous regardent, que voient-ils?

Jésus manifestait de l’amour envers les nécessiteux dans son ministère

Il est facile de dire: «Je ressens de la compassion pour les nécessiteux», mais il est plus difficile de répondre à leurs besoins. Jésus a manifesté de l'amour en répondant aux besoins de ceux qui l'entouraient. L’intégralité du ministère de Jésus était centrée sur le service. Paul a dit que Jésus « s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur » (Phil. 2:7). Jésus a dit à ses disciples: « Aussi bien, le Fils de l'homme lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude » (Marc 10:45).

Les miracles de Jésus prouvent qu’il était au service des autres. Les miracles étaient des signes de sa mission messianique, mais ils étaient aussi un moyen de répondre aux besoins de l’humanité. Par moment, les miracles étaient faits seulement pour un petit groupe de personnes. En outre, ces miracles profitaient à des personnes qui n’avaient ni pouvoir politique ni influence. Et certains de ces miracles (guérison le jour du sabbat) incitaient certains à le rejeter davantage.

Jésus n'a pas fait de miracle pour attirer l’attention des grands, mais il les a faits dans le but de servir les nécessiteux. Il n'y a eu que deux cas dans lesquels Jésus a refusé de faire des miracles. Les pharisiens se sont disputés avec lui, et « ils demandaient de lui un signe venant du ciel » (Marc 8:11). Jésus a refusé de leur donner un signe. Au procès de Jésus, Hérode «espérait lui voir faire quelques miracles » (Luc 23:8). Jésus a même refusé de répondre à Hérode. Jésus ne ferait pas de miracles « sur demande» pour un public sceptique.

Bien que Jésus ait refusé d'accomplir un miracle pour Hérode Antipas, il a guéri la belle-mère d'un pêcheur, des lépreux, des mendiants aveugles et des démoniaques qui ne pouvaient jamais rien faire pour le payer. Il a pourvu de la nourriture à cinq mille personnes, qui par manque de gratitude en l'ont abandonné par la suite, et il a guéri le serviteur du grand prêtre qui était venu l'arrêter. Jésus a servi les nécessiteux via ses miracles.

Les pasteurs et responsables d'églises peuvent avec aisance rationnaliser leur décision d’accom-pagner ceux qui peuvent les aider en retour. Lorsque nous passons plus de temps avec les riches, non avec les pauvres, nous pouvons avancer que l’homme d’affaire dispose des moyens pour soutenir le ministère de l’église. Et lorsque nous annulons une visite à une veuve pour nous rendre chez un responsable influent, nous pouvons le justifier en croyant l'influence de cet homme peut aider l'œuvre de Dieu. Mais Jésus n'a jamais fait rien de tel. Si nous voulons exercer un ministère à l’exemple de Christ, nous devons devenir un serviteur comme lui. À la manière de Jésus, nous devons chercher «à ne pas être servis mais à servir».

Paul a écrit: « Car ce n'est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs, à cause de Jésus» (2 Cor. 4:5). Le mot serviteur peut être traduit par «esclave». De nombreux esclaves de l'Empire romain étaient bien éduqués, car certains étaient docteurs et professeurs. Même si un esclave était plus éduqué que son maître, il demeurerait toujours un esclave. Il ne pouvait pas devenir arrogant et dire: «Je ne vous servirai pas! Je suis au dessus de toi.

Certains pasteurs se disent : «J’ai une bonne éducation. Je ne serai jamais le serviteur d'un agriculteur de mon église.»Paul n’a jamais eu de tel sentiment. Il était l’une des personnes les mieux éduquées pour son époque, mais il est devenu l'esclave des Corinthiens «pour l'amour de Jésus». Il aurait pu dire: «Voici mon éducation, car je suis formé à la littérature juive, à la philosophie grecque et à la théologie chrétienne. Je peux prendre la parole dans le Sanhédrin, à l’Aréopage grec et dans le Sénat romain.» Mais, il a laissé croire qu’il est le serviteur de l’homme le moins éduqué de Corinthe, afin de plaire à Jésus, son maître.

Si nous voulons exercer un ministère à l’exemple de Jésus, nous devons avoir l’humilité et mener une vie de serviteur. Le mode de vie d’un serviteur n'est pas aussi prestigieux que celui d’un gouverneur. En conséquence, si nous voulons être des imitateurs de Jésus en amour, nous devons être de modestes serviteurs.

Jésus a manifesté de l'amour et sa miséricorde envers ses ennemis

► Lisez Matthieu 5:43-48

L’exigence de Jésus à ses disciples d’«être parfait comme votre Père céleste est parfait», signifie qu’ils devaient imiter l’amour du Père céleste. Cela implique qu’il faut «bénir ceux qui vous maudissent, et prier pour ceux qui vous diffament». Lorsque vous manifestez cet amour, le monde saura que vous êtes «les enfants de votre Père céleste».

Environ 200 ans avant le Sermon de Jésus sur la montagne, un scribe juif a écrit un recueil d'enseignements titré Sirach. Voici comment il a appris à ses disciples à traiter leurs ennemis:[2]

  • Si tu fais du bien, sache à qui tu le fait, et l’on sera reconnaissant de tes bienfaits.
  • Fais du bien à celui qui est humble, et ne donne point à l’impie.
  • Empêche qu’on le lui donne du pain, de peur qu’il ne devienne plus puissant que toi. Car tu trouveras un double mal pour tous les biens que tu lui feras.
  • Le Très-Haut hait lui-même les pécheurs, et il les punira.
  • Donne au sage, mais n'aide pas le pécheur.

Du temps de Jésus, les écrits de Ben Sira étaient considérés comme faisant partie de la litté-rature sacrée. Lorsque Jésus a dit: «Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi», il se pourrait qu’il se référait aux écrits de Sira. Le Sirach recommandait de faire du  bien qu’envers les justes, et de ne pas gaspiller ses bonnes œuvres à l’égard des impies. 

► À présent, veuillez relire Matthieu 5:43-48. Voyez-vous pourquoi l'ensei-gnement de Jésus avait choqué ses auditeurs?

Dans l'Ancien Testament, Dieu a appris à son peuple à aimer ses ennemis. Ce n'était pas nouveau. Dans mes cours sur l'Ancien Testament, je donne parfois ce « test » aux étudiants.

Votre voisin est un ennemi de l'église. Quand tu passes, il te maudit à gorge déployée. Il essaie de vous tromper et même de voler votre bétail. Un jour, lors d’une tempête tropicale, vous remarquez que la vache de votre voisin se détache et essaie de prendre le large. Quelle est votre responsabilité envers votre prochain?

1. Prenez-vous un fouet pour éloigner la vache de votre territoire?

Mes étudiants savent que ce n'est pas la bonne réponse.

2. L’ignorez-vous et dites-vous que «ce n’est pas mon problème»?

Beaucoup d'étudiants choisissent cette option. Ils disent: «C’est la vache du voisin, ce n’est pas la mienne. Je vais m'occuper de mes affaires. D'ailleurs, le voisin ne m'aime pas; il n'appréciera pas mon aide.»

3. Ou obéissez-vous à Exode 23: 4? « Si tu rencontres le bœuf ou l'âne de ton ennemi qui vague, tu dois le lui ramener ».

Même dans l'Ancien Testament, le peuple de Dieu était appelé à aimer son ennemi. Mais à l’époque de Jésus, les gens étaient plus enclins à citer Sirach qu’Exode 23. Ils optaient pour l'enseignement qui leur permettait d'aimer leur prochain et de haïr leur ennemi. Jésus a dit: «Aimez vos ennemis, car le Père fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons. »

Quelle est la signification de cela dans la vie réelle? Imaginez le scénario suivant dans votre ministère…

Un groupe de personnes qui, probablement partage en grande partie vos convictions vous oppose à plusieurs reprises en public. Ils posent des questions dans le but de vous piéger. Ils disent aux membres de votre congrégation que vous êtes un faux enseignant, dans l’espoir que vous ferez quelque chose qui vous mettra en difficulté avec vos fidèles. Comment allez-vous les traiter?

  1. Les chasser et leur dire de ne jamais revenir?
  2. Les traiter comme ils vous traitent?
  3. Rester honnête à propos de leurs erreurs, mais vous les répondez avec amour?

Les pharisiens essayaient de s'opposer à Jésus par tous les moyens. Il était honnête à propos de leurs erreurs. Jésus a essayé de leur enseigner la vérité en les traitait toujours avec amour.

Si nous voulons exercer un ministère comme Jésus, nous devons aimer nos ennemis. C’est l’un des plus importants enseignements de Jésus. Nous devons manifester de l'amour de Jésus en envers celui qui nous trahit, qui déforme notre message et qui nous persécute. Aimer comme Jésus coûte tout ce sacrifice.

 


[1] Ceci est illustré dans le livre des Proverbes. La Sagesse invite les «simples» à manger à sa table (Prov. 9: 1-6). Par l’entremise d’une telle relation avec la Sagesse, le simple deviendra grand.

[2] Sirach 12:1-7, Good News Translation.

[3] Ces paraboles montrent que l’Évangile n’est pas pour les justes, mais pour tous ceux qui reconnaissent qu'ils sont des pêcheurs et des rebelles.
- Samuel Lamerson

Application: Le caractère de Jésus dans la vie du chrétien

Il est facile de théoriser sur l'amour de Dieu et du prochain. Il est beaucoup plus difficile de manifester cet amour dans la vie quotidienne. Ce n'est que lorsque nous cultivons le caractère de Jésus dans nos propres vies que nous sommes prêts à le partager avec notre monde.

Est-il possible d'avoir le caractère de Jésus en nous? Les Ecritures enseignent que Dieu peut permettre à son peuple de penser comme il pense. Il veut donner à son peuple un nouvel esprit qui nous pousse à vouloir ce que Dieu veut et à vivre volontairement comme il nous appelle à le faire (Ezéc. 36:26-27). Dieu veut développer en nous le caractère de son Fils.

Voici ce qu’Oswald Chambers a dit à propos de la fidélité dans le service:

« Lorsque vous n'avez aucune vision de Dieu, aucun enthousiasme dans votre vie, et personne qui vous surveille ou vous encourage, il vous faut la grâce de Dieu Tout-Puissant pour vous aider à franchir la prochaine étape de votre dévotion envers lui…. Il faut beaucoup plus de la grâce de Dieu et une plus grande conscience de votre relation avec lui pour faire ce pas en avant que celle dont vous avez besoin pour prêcher l'Évangile. »

« L’élément qui témoigne réellement le nom de Dieu et qui parle en faveur de son peuple, c’est la persévérance constante, même lorsque l’œuvre en question ne soit pas visible à tous. Et la seule façon de mener une vie invaincue est de se fixer continuellement sur Dieu. Demandez à Dieu de garder vos yeux fixés sur le Christ ressuscité. »[1]

Comment pouvons-nous maintenir cette fidélité dans le ministère? Comment pouvons-nous continuer à aimer Dieu et notre prochain, semaine après semaine, année après année? En cultivant le caractère de Jésus dans nos vies quotidiennes. Ainsi l'Esprit du Christ est nécessaire dans nos vies.

Une description de l'Esprit du Christ

► Lisez Philippiens 2:1-16

L’instruction de Paul à l’église de Philippes donne de grandes directives sur la signification de la possession du caractère de Jésus-Christ. Paul a écrit à une église divisée par des conflits personnels: «Ne faites rien par esprit de parti ou par vaine gloire, mais que l'humilité vous fasse regarder les autres comme étant au-dessus de vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.»

Comment ces chrétiens pourraient-ils atteindre cet objectif? Ce n’est que s’ils obéissent à l’instruction de Paul: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ ».

Paul a énuméré quatre caractéristiques qui sont incompatibles à la vie chrétienne. Ces caractéristiques affectent le témoignage chrétien et affaiblissent l'efficacité d'un ministre chrétien. Paul a dit:

(1) Ne faites rien parl'esprit de parti (Phil. 2: 3)

L'esprit de parti se demande: «Quel est mon propre intérêt ? Qu’est-ce que vais-je en tirer? « Pouvez-vous imaginer que Jésus demandait: Que vais-je en bénéficier? » Avant de guérir un lépreux ou de faire face à la croix? Ce serait catastrophique!

Paul dit: « Si nous avons l'esprit de Christ - si nous pensons comme Christ - nous ne ferons rien par esprit de parti». Notre attitude sera l'attitude d'un serviteur. Nous demanderons: « Comment puis-je servir? » Et non « Comment puis-je être servi? »

(2) Ne faites rien par vaine gloire (Phil. 2: 3)

La vaine gloire se demande: «À quoi cela me fait-il ressembler? Pourrais-je m’en servir pour impressionner les gens?» Encore une fois, imaginez-vous que Jésus demandait:« Pourrais-je me servir de cette situation pour impressionnerles gens?», avant qu’il ait rendu visite à la samari-taine au puits? Impossible à imaginer, n’est-ce pas ?

Paul laisse entendre que: «Si nous avons l'esprit de Christ - si nous pensons comme Christ - nous ne ferons rien par vaine gloire.» Nous rechercherons des occasions de glorifier Christ, et non celles pouvant nous faire obtenir un quelconque statut.

(3) Faites toutes choses sans murmures (Phil. 2:14)

Celui qui murmurese dit: «Je mérite mieux que cela.» Pouvez-vous imaginer Jésus dire: «Je ne devrais pas laver les pieds des disciples. Je suis le maître. Je mérite mieux.» Bien sûr que non!

Paul dit: « Si nous avons l'esprit de Christ - si nous pensons comme lui - nous exercerons notre ministère sans murmures, même dans les circonstances les plus difficiles. » Nous nous rendrons compte que nous ne «méritons» rien. Lorsque nous nous souvenons que toutes nos possessions sont un don de la grâce de Dieu, cette perspective change notre vision des défis du ministère.

Helen Roseveare fut l'un des plus grands missionnaires du XXe siècle. Elle était un médecin, formée à l'Université de Cambridge. En tant que médecin missionnaire au Zaïre, Helen R. a voulu construire un hôpital. Comme il n'y avait pas de matériaux, la première étape consistait à fabriquer des briques. Dr. Roseveare a travaillé aux côtés des ouvriers africains qui fabriquaient des briques dans une usine.

Alors qu'elle travaillait avec les briques, ses mains délicatesse mirent à saigner. Elle s’est mise  à murmurer: «Mon Dieu, je suis venu en Afrique pour travailler en tant que chirurgien, non pour fabriquer des briques. Certainement, il y a d'autres personnes qui peuvent effectuer ce genre de boulot. »

Après quelques semaines, l’un des ouvriers africains lui  dit: «Docteur, lorsque vous êtes dans la salle d'opération, vous nous terrorisez en tant que médecin. Par contre, lorsque vous travaillez avec les briques et que vos doigts saignent comme les nôtres, vous devenez notre sœur et nous vous aimons.» À l’instant, Dr. Roseveare réalisa que Dieu ne l'avait pas envoyé en Afrique pour exercé uniquement sa profession de chirurgien, mais aussi pour partager l'amour du Christ avec les autres. 

(4) Faites toutes choses sans contester (Phil. 2:14)

Celui qui conteste dit: «Oui Seigneur, mais… Je suis prêt à obéir, mais…. » Pouvez-vous imaginer une fois plus que Jésus dirait:« Père, je suis venu ici pour te servir ; pourquoi rendez-vous la tâche si difficile? » Nous ne pouvons pas imaginer que Jésus se dispute avec le Père.

Paul dit: «Si nous avons l'esprit de Christ - si nous pensons comme Christ - nous ne discuterons pas et nous ne recherchons pas des raccourcies.» Nous ne compromettons pas la volonté de Dieu dans nos vies, en la négociant pour un chemin plus facile. Notre réponse à Dieu sera « Oui Seigneur. » C’est alors que nous aurons les sentiments qui étaient en Christ.

Si Paul a invité les Philippiens à avoir les sentiments de Christ, c’est qu’il a cru certainement que c'était possible. Il savait qu'ils pourraient avoir l'esprit de l’humilité et d’obéissance manifesté dans la vie de Jésus. Comment pouvons-nous obtenir les sentiments de Christ?

Notre intelligence se transforme par l’entremise des Ecritures

Nous avions appris dans cette leçon que les Écritures nous enseignent la volonté de Dieu. Jésus connaissait la Parole de Dieu. Les apôtres connaissaient la Parole de Dieu. Chaque réveil durable dans l’histoire de l’Eglise a déclenché dans l’étude de la Parole de Dieu.

Paul a exhorté les croyants Philippiens de «tenir fermement la Parole de vie »(Phil. 2:16). Leur confiance et leur engagement dans l'Évangile feraient d’eux des lumières dans le monde.

C’est dans une étude approfondie de la Parole de Dieu que nous commençons à penser comme Jésus et à avoir son esprit. Une «étude approfondie» ne veut pas dire que vous devez connaître le grec et l'hébreu pour comprendre les Ecritures, ni avoir de nombreux commentaires bibliques dans votre bibliothèque. Mais je veux dire simplement que vous devez passer du temps dans la Parole de Dieu. Celle-ci doit faire partie de votre alimentation quotidienne.

En tant que chrétiens, la Parole de Dieu devrait être notre nourriture quotidienne. Cela devrait  être non seulement un devoir, mais une joie. Personne ne dit à un adolescent affamé: «Vous devez manger aujourd'hui. Si vous ne mangez pas, vous ne serez pas en bonne santé. »Tout ce que vous avez à faire est de lui préparer de délicieux plats, et il en mangera. La Parole de Dieu devrait être la nourriture de tout chrétien affamé.

Lorsque nous nous nourrissons de la Parole de Dieu, notre esprit se transforme en esprit de Christ. De nombreux chrétiens sont nés de nouveau, mais leurs pensées ne sont pas renouvelées, car ils maintiennent leurs anciennes façons de penser. Leurs esprits n'ont pas été transformés à l’image de l'esprit de Christ. Pourquoi?

Le Dr Paul Brand, un chirurgien, était missionnaire en Inde. Il a soigné de nombreux patients atteints de la lèpre. Il reconstituait les parties endommagées par la lèpre en pratiquant la chirurgie reconstructive. Ainsi, il disait toujours que les patients devaient apprendre à penser autrement afin de gérer leur état de post-reconstruction.

Par exemple, ce chirurgien pouvait prendre un tendon sain de l'annulaire d’un patient pour remplacer un tendon endommagé dans le pouce. Mais lorsqu'il demande au patient de faire bouger son pouce, rien ne s'est passé. Alors, il lui dirait : «bouge ton annulaire», et le pouce du patient se mettrait à bouger rapidement. Ceux qui ont subi ces genres d’opération ont dû « reformater » leur cerveau. Ils ont dû apprendre à utiliser leur pouce d'une nouvelle manière.[2]

En tant que nouveaux croyants, nous devons «renouveler» notre intelligence afin de pouvoir penser comme Christ. Avant de devenir chrétien, vous pensiez d'abord à vos propres besoins. Peut-être avez-vous vu un pauvre, mais vous vous êtes dit: «J’ai des problèmes d'argent aussi. Je ne peux pas donner à cet homme.» Mais une fois devenu chrétien, vous lisez dans la Parole de Dieu: « Celui qui donne au pauvre n'éprouve pas la disette» (Prov. 28:27). Vous écoutez les paroles de Jésus: «Donnez, et il vous sera donné: on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis» (Luc 6:38). Vous commencez donc à voir l'argent comme le Christ le voyait. Ce n’est que par la Parole de Dieu que nous pouvons obtenir les sentiments de Jésus.

Avant de devenir chrétiens, nous avons essayé de faire du mal à ceux qui nous ont offensés. Quand quelqu'un était dur envers nous, nous nous mettions en colère. À présent, en tant que chrétiens, nous lisons: « Revêtez des sentiments de tendre compassion » (Col. 3:12). Nous lisons: « Ne rendez pas mal pour mal, insulte pour insulte. Bénissez, au contraire, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter la bénédiction » (1 Pierre. 3:9). Notre attitude envers les autres se rapproche de celle de Christ à l’égard de ceux qui le blessaient. Nous obtenons la pensée de Christ dans la Parole de Dieu.

Notre intelligence se transforme par le biais d’une constante soumission à Christ

Paul a exhorté les Philippiens à s’approprier des sentiments qui étaient en Christ Jésus. Il a ensuite exposé la nature de ses sentiments et leur a expliqué comment ils pouvaient les avoir dans leur vie. Ils devaient continuer à «travailler» à leur salut dans une obéissance sincère, mais non pour l’obtenir,car «Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et l'opération même, au profit de ses bienveillants desseins»(Phil. 2:12-13). Leur humble soumission à Dieu débouchera sur la dotation par Dieu du désir («vouloir») et le pouvoir («travailler») de mener des vies pieuses.

Alors que nous menons une vie d'abandon, le Saint-Esprit met en nous les mêmes caracté-ristiques qui se trouvaient dans la vie et le ministère de Jésus. Nous n’obtiendrons pas les sentiments de Christ à travers nos efforts, mais dans l'abandon total.

Cela doit être traduit par  une renonciation quotidienne. Paul vous a appelés à «offrir vos corps comme un sacrifice vivant » (Rom. 12:1). Un « sacrifice vivant » qui continue à vivre. Cet abandon nous pousse à soumettre notre volonté complètement à celle de Dieu.

Nancy Leigh DeMoss présente une image d’une telle vie désintéressée. Pendant que vous lisez ces descriptions, Posez-vous ces questions: «Est-ce que je vis dans la soumission au jour le jour dans telle domaine? Est-ce que je possède les sentiments de Christ dans ce domaine?

  • Lorsque votre bouche veut prononcer des mauvais propos, l'Esprit dit: «Ne parlez point  mal des uns des autres.» Le cœur soumis y répond: «Amen».
  • Lorsque votre chair veut se plaindre des difficultés, l’Esprit dit: «Rendez grâces en toutes choses »(1 Thess. 5:18). Le cœur soumis y répond: « Amen».
  • Lorsque votre chair veut résister à un patron insensé, l’Esprit dit: «Soyez soumis, à cause du Seigneur»(1 Pierre. 2:13). Le cœur soumis y répond: « Amen».

[3]

Lorsque nous nous abandons, le même Esprit qui était en Christ habite en nous. Par l'Esprit-et non par nos bonnes intentions- nous sommes capables de nous comporter comme le Christ dans les difficultés de la vie quotidienne ainsi que dans les déceptions du ministère et les tentations de Satan.

► Partagez une histoire de date récente dans laquelle vos désirs charnels étaient en conflit avec la volonté de Dieu. Qu’avez-vous fait pour vivre dans la soumission constante face à cette tentation? Y a t-il une tentation actuelle pour laquelle vous devez vous soumettre à nouveau à la volonté de Dieu? Que les membres de la classe prient les uns pour les autres dans ces domaines.

 


[1] Oswald Chambers, My Utmost for His Highest, March 6.

[2] Paul Brand et Philip Yancey, To His Image (Grand Rapids: Zondervan, 1984), 146.

[3] «Le secret d'une vie sainte ne consiste pas à imiter Jésus, mais à laisser Christ se manifester dans sa vie…. La sanctification ne consiste pas à tirer de Jésus le pouvoir d'être saint, maisà tirer de Jésus la sainteté qui l’habitait. »
- Oswald Chambers

Conclusion: Dieu utilise ceux qui aiment comme Christ

Lorsque je me suis mis à rédiger cette leçon, j'ai ressenti quelques hésitations. Bien que je sache mentalement que nous sommes appelés à aimer nos ennemis, je sais aussi que nous vivons dans un monde troublé. Beaucoup de ceux qui liront ces leçons vivent dans des situations où l'église est menacée par des pouvoirs politiques, des fausses religions ou des pressions sociales. Alors que j'écrivais sur le fait d'aimer votre ennemi, je me suis demandé: «Est-il raisonnable de penser que nous pouvons vraiment changer notre monde en aimant notre ennemi? Comment pouvons-nous aimer notre ennemi quand il essaie de nous tuer? »

Lorsque je travaillais sur cette leçon, j'ai lu un article de presse sur un chrétien irakien qui vivait à Bagdad.[1]Pendant que le journaliste interrogeait cet homme, les soldats de l'Etat islamique se trouvaient à moins de quarante minutes de son domicile. Le journaliste lui a demandé: «Votre église se réunit-elle encore pour le culte?» Le chrétien a répondu: «Oui! En fait, nous avons créé deux nouveaux groupes de prière dans notre église: le rôle du premier était de prier pour nos frères persécutés dans le nord et le second pour nos ennemis. »

Les membres de l’église Saint-Georges de Bagdad prient pour leurs ennemis. Ils distribuent des provisions alimentaires aux veuves musulmanes. Ils aiment leurs ennemis parce qu'ils croient qu'ils sont appelés à suivre l'exemple de Jésus.

Cet article m'a rappelé la vérité que l'Église a appliquée tout au long de l'histoire. La méthode de travail de Dieu s’oppose toujours à celle de l'homme. L'homme travaille à travers les croisades, mais Dieu agit par l'intermédiaire de Raymond Lull, décédé à l'âge de quatre-vingt-deux ans lors de son dernier voyage missionnaire dans le monde islamique. L'homme agit avec la force militaire, par contre Dieu utilise un Hudson Taylor qui a donné sa vie pour évangéliser le cœur du territoire chinois. L'homme travaille à travers l'investigation, mais Dieu agit à travers un Martin Luther, prêt à faire face à la mort au lieu de nier les Écritures.

 La voie de Dieu n’est jamais celle de l’homme, mais, elle finit toujours par être victorieuse. Ce monde est changé pour l'éternité à cause des chrétiens qui aiment comme Jésus. Le changement est lent et souvent douloureux, mais c’est la manière de Dieu d’opérer son œuvre dans ce monde déchu.

Servir à l’exemple de Jésus nécessite que nous aimions comme lui. Un ancien évangéliste a été interrogé sur le secret de son ministère. Il a dit: « La seule façon pour les gens de savoir combien Dieu les aime est de voir combien vous les aimez.» Cet évangéliste avait  compris que la manifes-tation de l'amour de Christ dans nos vies attire le monde à Dieu. Voici ce que c’est le fait d’aimer comme Jésus.

 


[1] Mindy Belz, “How Does the Church Move the World?” World Magazine, Mai 27, 2017.

Devoir

Dans cette leçon, nous avons vu la dimension de l’amour de Jésus. Ce présent devoir vous exige de trouver des moyens d’imiter l’amour de Jésus pour son prochain. Cela ne devrait pas prendre beaucoup de temps. Mais, la pratique peut vous en exiger beaucoup. Toutefois, ne négligez pas à les mettre en pratique. Nous sommes appelés à aimer comme Jésus.

Dans la première colonne, donnez un exemple spécifique tiré de l’Évangile relatif à l’amour de Jésus pour les hommes. Dans la deuxième colonne, effectuez une application spécifique à votre vie. Comment suivrez-vous l'exemple de Jésus? Cette application vous concerne personnellement. Soyez aussi précis autant que possible.

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