Celui qui désire d’être aussi efficace que Jésus dans le ministère, doit prier comme Jésus.
Introduction
Dans un sermon sur la prière, le professeur Howard Hendricks fit cette pertinente déclaration:
« Satan ne s’oppose pas à ce que vous lisiez la Bible tant que vous ne priez pas, car sans la prière les Ecritures ne pourront jamais transformer votre vie. Vos connaissances bibliques peuvent, en revanche, vous basculer dans un état d’orgueil spirituel démesuré. »
« Satan ne craint pas non plus si vous partagez votre foi tant que vous ne priez pas, car il sait qu’il est bien plus important de parler à Dieu à propos des hommes que de parler aux hommes à propos de Dieu. »
« Satan n’y voit pas d’inconvénient si vous êtes impliqué dans le ministère d’une église locale tant que vous ne priez pas, car même lorsque vous serez actif, vous ne serez pas en mesure d’accomplir rien de significatif.[1] »
La prière était au cœur du ministère terrestre de Jésus. Rien ne lui était plus prioritaire que la prière. D’ailleurs, le ministère de Jésus était fondé sur sa relation avec son Père céleste.
Cette relation a été maintenue par la prière et la communion intime avec Dieu.
► Avant de continuer l’étude de cette leçon, faites une évaluation de votre vie de prière, et de sa fonction dans votre ministère en répondant aux questions suivantes:
Ai-je une vie de prière constante?
Quand ai-je reçu une réponse spécifique à la prière pour la dernière fois?
Quels sont les plus grands obstacles à ma vie de prière?
Ai-je fait des progrès dans ma vie de prière?
[1] Adapté de Howard G. Hendricks, “Prayer – the Christian’s Secret Weapon.” Reprinted in Veritas, January 2004.
[2] La prière est le centre d’entrainement de l’âme.
- Samuel Zwemer, “Apôtre de l’Islam”
La vie de prière de Jésus, un modèle pour les chrétiens
Il est manifeste que Jésus s’était engagé dans la prière à des moments décisifs de son ministère. Les évangiles rapportent quinze situations particulières dans lesquelles Jésus avait prié. La prière ne lui était jamais secondaire, elle était au centre de sa vie.
Luc, plus que tout autre auteur, souligne l’importance de la prière dans le ministère de Jésus. Seul Luc nous dit que Jésus a prié toute une nuit avant de choisir les douze disciples (Luc 6:12). Seul Luc nous rapporte que la transfiguration a eu lieu quand Jésus avait emmené Pierre, Jacques et Jean sur la montagne pour prier (Luc 9:28). Une telle emphase se poursuit dans le livre des Actes où Luc mentionne près de cinquante-cinq fois le rôle de la prière au sein de l'Église primitive.
La prière dans le ministère quotidien de Jésus
► Lisez Marc 1:32-39
Les faits qui sont rapportés dans ce passage et qui se situaient au début du ministère de Jésus, font ressortir l’étroite relation existant entre la prière et le service. Il ne faut donc pas négliger la progression du récit. La veille, au soir, des gens s'étaient rassemblés devant la maison où résidait Jésus et il en guérissait beaucoup.
Tôt le matin, Jésus s’est donc rendu «dans un lieu désert» pour prier. Simon Pierre est venu le trouver parce que «tout le monde le cherchait.» Jésus leur répondit: « Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que j'y prêche aussi; car c'est pour cela que je suis sorti.» Le modèle du ministère de Jésus insinuait que la prière et le servicevont de pair.
Ceci doit être le modèle pour le ministère. Sans la prière, notre service devient spirituellement épuisant. Et sans le service, notre vie de prière devient égocentrique; car nous ne faisons absolument rien pour subvenir aux besoins de notre entourage. Jésus montre que prière et service vont de pair.
La prière dans les moments de décision
► Lisez Luc 6:12-16
L’une des décisions majeures du ministère de Jésus fut le choix des douze apôtres. Parmi les milliers de personnes qui l'écoutaient prêcher, beaucoup étaient assez proches de lui pour être appelés ses «disciples» (Jean 6: 60, 66). D’ailleurs soixante-douze lui étaient suffisamment proches pour le représenter lors d'une tournée missionnaire (Luc 10:1). Mais Jésus n'avait choisi que douze hommes comme «apôtres».
Les Douze passaient beaucoup de temps avec Jésus. Ils étaient avec lui à la fin de son ministère terrestre. Après l’ascension, onze des apôtres étaient devenus des leaders de l'Église primitive. Le choix des Douze était une décision cruciale. Puisque Jésus n'a écrit aucun ouvrage, ni institué d'écoles, son héritage reposait en effet sur ces hommes.
Qu'a fait Jésus avant de choisir les Douze? Il a prié. Face à une décision critique, Jésus a passé la nuit en prière. Si le Fils de Dieu a pu prier avec tant d’ardeur avant une décision importante, à combien plus forte raison la prière ne devait-elle pas être au centre de notre prise de décision!
La prière dans les situations de douleurs et de souffrances
► Lisez Matthieu 26:36-46
Quelques heures avant son arrestation, Jésus se rendit à Gethsémani pour prier. C’est dans la prière qu’il s’est donc préparé à la souffrance. Jésus n'a jamais fait usage de sa divinité pour échapper aux douleurs de son humanité. En revanche, il s'est appuyé sur la prière pour trouver la force nécessaire pour pouvoir affronter la souffrance.
La prière de Jésus à Gethsémani est un exemple pour nous autres. Elle n'était pas artificielle; Jésus a fait face à la réalité de la souffrance. Cela vous encourage-t-il à réaliser que Jésus a réagi de manière très humaine à la douleur? Face à la souffrance, Jésus a prié pour être soulagé:
« Mais la prière du Christ au jardin n’était pas «Oh, Seigneur, je suis si reconnaissant que tu m'aies choisi afin de souffrir pour ta gloire.» Non, le Christ a connu la douleur, la peur, l'abandon et même le désespoir. Pourtant, il a tout enduré parce qu'il savait qu'au centre de l'univers était son Père, un Dieu d'amour en qui il pouvait se confier, peu importe la tournure des événements. »[1]
Face à la souffrance, nous ne devons pas prétendre être plus forts que nous ne le sommes. Comme Job, nous pouvons pleurer face à notre douleur. Dans son humanité, Jésus en a fait de même! Cependant, à l’instar de Jésus, nous pouvons rester fidèles sachant que notre Père céleste aimant détient le contrôle ultime.
C'est dans la prière que nous pouvons accepter la volonté de notre Père. La clé de la prière de Jésus face à la souffrance, et la clé de notre prière dans la souffrance est l'abandon de soi à la volonté du Père: «Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux..»
[1] Philip Yancey, The Jesus I Never Knew (Grand Rapids: Zondervan, 1995), 161.
L’enseignement de Jésus sur la prière
Jésus n'a pas seulement montré l’importance de la prière par l’exemple, il a consacré une grande partie de son enseignement à la prière. Jésus savait que la vie spirituelle de ses disciples nécessitait une vie de prière équilibrée. En conséquence, il a enseigné ses disciples à prier.
L’enseignement de Jésus dans le Sermon sur la Montagne
► Lisez Matthieu 6:1-18
L’enseignement de Jésus dans le Sermon sur la Montagne se porte sur trois domaines d’activité spirituelle: l’aumône, la prière et le jeûne. Il en ressort clairement que Jésus s'attendait à ce que ses disciples prennent pars régulièrement à ces activités. Car Jésus n'a pas dit: « Si vous faites l’aumône » ou « si vous priez » ou « si vous jeûnez », puisqu’il s’attendait à ce que ses disciples soient généreux, priants et disciplinés.
Par ailleurs, Jésus a montré que ces activités si nobles peuvent se révéler absurdes si elles ont pour sources des motivations corrompues. Dans le monde antique, un «hypocrite» était un acteur qui portait différents masques pour jouer différents rôles dans une pièce de théâtre. On peut bien être en train de «jouer un rôle religieux» devant les autres.
Car, il est possible de faire l’aumône pour impressionner les gens avec sa générosité. Jésus a dit: ils reçoivent leur récompense.
Il est possible de prier pour impressionner les spectateurs avec ses vaines paroles. Jésus a dit: ils reçoivent leur récompense,
Il est possible de jeûner pour impressionner les autres avec sa piété et son autodiscipline. Jésus a donc déclarés que ces gens reçoivent leur récompense.
La motivation qui sous-tend ces activités spirituelles doit plaire à notre Père céleste. Qu'il s'agisse de donner aux pauvres, de prier ou de jeûner, notre récompense est Dieu lui-même. Nous ne devons pas nous impliquer dans ces activités spirituelles en vue d’être approuvés par le monde. Au contraire, c’est un profond désir pour Dieu qui doit nous pousser à les faire.
Jésus a appris à ses disciples à prier d’une manière simple et directe:
« Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin (Matt. 6:9-13). »
Cette prière n’est pas à réciter comme les «paroles vaines» condamnées par Jésus dans Matthieu 6: 7-8. Elle montre, par contre, les attitudes devant nous guider dans la prière :
La communion
«Notre Père qui es aux cieuxmontre » l’intimité de notre relation avec Dieu. Loin d’être une divinité lointaine, nous reconnaissons Dieu comme un père qui prend son plaisir à bénir ses enfants (Matt. 7:11). Cette phrase suggère à la fois l'intimité («notre père») et l'autorité («au ciel»). Dieu est à la fois un être majestueux et relationnel.
Le respect
« Que ton nom soit sanctifié» traduit la distance qui nous sépare de notre Père «qui es aux cieux». Bien que Dieu soit un Père aimant, il est saint. Comme l’a fait remarquer le sage de l’Ecclésiaste, il ne faut jamais ignorer que l’homme est séparé de ce Dieu saint (Eccl. 5:2) Il faut donc entrer dans sa présence avec révérence et respect.
La soumission
«Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.» traduit notre soumission volontaire à l’autorité divine. Comme la volonté de Dieu est accomplie parfaitement au ciel, nous devrions prier pour qu’elle le soit ainsi sur la terre.
La provision
«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien» revêtait une importance particulière avant l’invention des réfrigérateurs et de l'électricité. La nourriture était fournie un jour à la fois. Cette phrase suggère notre confiance quotidienne dans le Père. En tant que ses enfants, nous lui faisons confiance pour subvenir à nos besoins.
La confession
« Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.» Dans Luc 11: 2-4, cette même prière est formulée comme suit: «Pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense.» Puisque notre péché est une dette envers Dieu, les deux passages ont en effet le même sens (Col. 2:14).
La mise en relation de notre pardon à celui de l’autre n’insinue pas que Jésus ait enseigné que l’on peut « gagner »le pardon. Tout au contraire, nous qui avons été pardonnés, nous pardonnons volontiers à ceux qui nous ont offensés. La parabole de Jésus sur le serviteur impitoyable illustre la relation entre le pardon reçu et notre volonté de pardonner aux autres (Matt. 18:21-35).
La victoire
« Ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin » est une prière pour la victoire sur la tentation et l'épreuve. Dieu ne tente jamais ses enfants, mais on connaitra tous des moments d'épreuves et de tentations (1 Pet. 1:6-7).
Mais même en ces temps difficiles, Dieu ne permettra jamais que nous soyons tentés au-delà de nos forces (1 Cor. 10:13).
Jésus enseigne sur la prière fervente
► Lisez Luc 11:1-13
Luc fait suivre la prière du Seigneur d’une parabole qui nous enseigne à prier avec assurance à un Père qui aime prodiguer de bonnes choses à ses enfants. Au Moyen-Orient, il était courant de faire des emprunts auprès des voisins pour s'occuper d'un invité. Si un homme demandait avec assurance, son voisin donnerait tout ce dont il aurait besoin. Dans cette culture, il était considéré impoli de dire «non» à une telle demande. Même si le voisin ne voulait pas déranger sa famille, il ne déclinerait pas un appel à l'aide.
De même, Dieu veut combler de bénédictions ses enfants qui le lui demandent avec audace. Tout comme l’homme de cette parabole a été assez brave dans sa requête, nous pouvons nous approcher de notre Père céleste avec confiance. Pourquoi? Non pas parce que Dieu aura honte de décliner notre demande, mais parce que nous avons reçu de lui la permission de « demander, de chercher et de frapper.»
Examinons de plus près: Des styles d’enseignement juif
Dans Luc 11: 1 à 13, Jésus raconte l'histoire d'un homme qui refusait de se lever du lit pour aider son voisin qui voulait emprunter de la nourriture pour un invité.
Pour comprendre cette parabole, il vous faut une idée d’un style d’enseignement juif qui présentait les « arguments graduellement». Cette méthode d’enseignement s’explique ainsi: «Si A (le moindre) est vrai, alors combien plus B (le supérieur) doit être vrai.» Aujourd’hui, nous pourrions dire: «Si une personne nourrit un étranger affamé (A), à bien plus forte raison, un père aimant ne nourrira-t-il ses enfants (B). »
Lorsque vous lisez la parabole, ne pensez pas:« Dieu est comme ce voisin réticent. Je dois le persuader de répondre à mes prières.» Car, Jésus oppose cet ami réticent au Père céleste disposé à secourir ses enfants. Si un voisin terrestre accepte de répondre à une requête fervente, à combien plus forte raison le Père céleste ne répondra-t-il pas ses enfants!
L’enseignement de Jésus sur la prière (A continué)
Jésus enseigne sur la prière fervente (A continué)
Si Dieu dispose à répondre aux prières de ses enfants, pourquoi donc sa réponse est-elle parfois retardée? «Demandez, cherchez et frappez» sont des ordres formulés au temps présent. Ils impliquent que nous devons continuer à demander, à chercher et à frapper. Pourquoi?
L’une des raisons qui sous-tendent cette injonction de « cherchez et de frappez» est que la prière est plus qu’une liste de demandes. Elle est l’expression d’une relation permanente avec notre Père céleste. Tout comme Paul nous commande de «priez sans cesse»(1 Thess. 5:17), Jésus nous exige de continuer à demander, à chercher et à frapper. Et notre relation avec Dieu s’approfondit à travers cette conversation continue. La prière est plus qu'une liste de requêtes; elle est l’âme d’une relation.
Une parabole sur la prière fervente
Selon Luc 17, les pharisiens demandent à Jésus quand s’établira le Royaume de Dieu. Jésus laisse entendre qu'ils ne devraient pas s'attendre à des signes spectaculaires. Car, le «Royaume de Dieu est au milieu de vous» (Luc 17:20-21). Le Royaume de Dieu était déjà présent chez ceux qui suivaient Jésus.
Jésus s'est alors tourné vers ses disciples et leur a enseigné au sujet du Royaume de Dieu. Ils s'attendaient à ce que Jésus établisse un royaume politique dans l’immédiat, mais Jésus les préparait à attendre ce royaume même après sa mort. Mais en pendant qu’ils l’attendaient, ils devaient persévérer dans la prière et «ne pas se décourager». Puis le Seigneur Jésus leur a raconté une parabole sur la persévérance dans la prière.
► Lisez Luc 18:1-8
De nombreux juges de l’antiquité étaient malhonnêtes. Personne ne pouvait obtenir audience sans avoir versé un pot-de-vin au préalable. Puisque cette veuve n'avait pas d'argent pour soudoyer le juge, il a donc refusé d'entendre sa cause. Mais la veuve a refusé d'abandonner la partie. Enfin, le juge injuste a déclaré: «Parce que cette veuve m'importune, je lui ferai justice.»
Cette parabole utilise le même style argumentatif opposant «le moindre au supérieur» de la parabole du voisin réticent. Lorsque vous lisez cette parabole, il faut comprendre que:
Dieu n'est pas ce juge inique. Car notre Père veut «rendre justice à ses élus».
Nous ne sommes pas la veuve. Elle était une étrangère. Mais nous sommes les enfants de Dieu.
Elle ne pouvait contacter le juge en toute quiétude. Mais avec Jésus, nous avons accès auprès de Dieu.
C'est une parabole de contrastes. Si un juge injuste répond à une veuve persistante, combien plus notre Père céleste ne répondra-t-il aux prières de ses enfants.
Une parabole sur la prière faite avec humilité
► Lisez Luc 18:9-14
Dans ce chapitre, Jésus a donné une autre parabole concernant les personnes qui se croyaient justes et ne faisaient aucun cas des autres. Cette parabole enseigne l’attitude correcte à adoptée dans la prière.
L’idée centrale de cette parabole en est clairement exprimée à la fin : « Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. »Les pharisiens pensaient que leurs prières avaient été exaucées à cause de leur justice. Mais Jésus montre que l’exaucement de la prière est dû à la grâce de Dieu envers ceux qui admettent leur injustice. Personne n’est digne d’obtenir une réponse à sa prière; Dieu exauce la prière en raison de sa grâce envers ceux qui ne méritent rien.
[1] La prière n’est pas un moyen pour convaincre Dieu, mais l’expression d’une complète soumission à sa volonté.
- Martin Luther
[2]Prier ne consiste pas à présenter ses requêtes en vue d’obtenir l’objet de ses désirs, mais à chercher la face de Dieu et à être secouru dans ses besoins.
- Philip Yancey
Application: La prière dans la vie du chrétien
Tous les imitateurs de Christ sont des hommes et de femmes de prière.J.C. Ryle, évêque de Liverpool au XIXe siècle, a étudié la vie de plusieurs hommes de foi de toutes les époques. Il a dit que certains étaient riches, d'autres pauvres. Certains étaient éduqués; d'autres ne l’étaient pas. Certains étaient calvinistes; d'autres étaient des arminiens. Certains utilisaient la liturgie; d’autres non. «Mais tous ces hommes avaient le même dénominateur commun. Ils étaient tous des hommes de prière.»[1]
Tout au long de l'histoire de l'Église, les personnes qui reflétaient mieux le Christ ont toujours été des hommes ou femmes de prière. E.M. Bounds, un grand dirigeant chrétien, priait tous les matins de 4h à 7h. Il a écrit: «Le Saint-Esprit ne se manifeste pas par des méthodes, mais à travers des hommes. Il ne vient pas sur des machines, mais sur des hommes. Il ne consacre pas des projets, mais des hommes – et des hommes de prière.»[2]
George Müller gérait des orphelinats regroupant des milliers d'enfants. Il a pris la résolution de ne jamais demander de l'aide à aucun être humain, mais de ne compter que sur la prière. Il a reçu plus de 7 millions de dollars rien que par la prière. Non seulement a-t-il soutenu ses orphelinats, Müller a donné des milliers de dollars à d'autres ministères. George Müller connaissait donc la puissance de la prièr.
Dans son humanité, Jésus s'appuyait sur la prière pour communiquer avec son Père. La prière est un acte de dépendance envers Dieu. C’est la preuve que nous ne comptons pas sur nous-mêmes, mais sur Dieu.
► Lisez Matthieu 26:31-46
La faillite de Simon Pierre atteste l'importance de la prière. Jésus a averti les disciples: « Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute » Et le Seigneur a averti Pierre directement en ces termes : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment » (Luc 22:31). Une telle faillite a été causée par deux sortes de faiblesses.
Pierre était trop confiant. Il a dit avec insistance: «Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi…Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas »(Matt. 26:33, 35). La fierté de Pierre l’a poussé à trop se confier en ses propres forces.
Pierre ne s’était pas consacré à la prière. Puisqu'il se confiait en ses propres forces, il a failli de s’appuyer sur Dieu. Au lieu de se joindre à Jésus dans la prière, Pierre s’est mis à dormir. Ce n’est que lorsque nous réalisons que nous dépendons de Dieu, que nous pouvons faire des prières sincères.Dick Eastman a écrit: «Ce n'est que dans la prière que nous sommes en mesure de soumettre complètement nos problèmes à Dieu.»[3]
L'une des grandes faiblesses de l'église moderne est sa faible connaissance de Dieu. Assez souvent, nos requêtes se portent uniquement sur les besoins matériels et l’épanouissement personnel. Nombre d’entre nous consacrent plus de temps à prier: «Mon Dieu, aidez mes enfants à décrocher un bon emploi» en guise de prier: «Seigneur Dieu, transformez mes enfants à votre image». Nous prions avec beaucoup plus de sincérité pour être guéris physiquement que pour être guéris spirituellement. Ce fait montre à quel point nous comprenons mal le vrai sens de la prière.
L’une des principales finalités de la prière est de mieux connaître Dieu. La prière nous rend sensibles aux choses de Dieu. Elle n’a pas pour fonction de forcer la main de Dieu. En revanche, elle nous apprend à connaître le cœur de Dieu et nous amène à accepter sa sainte volonté.
Une fois que nous ayons arrivé à ce stade, Jésus dit: «Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir»(Marc 11:24). Puisque notre cœur est désormais à l'écoute du cœur de Dieu, nos demandes ne seront pas opposées la volonté de Dieu ou inspirées par des motifs erronés (Jacques 4:3 et 1 Jean 5:14). Cette connaissance du cœur de Dieu ne s’obtient que par une vie de prière constante.
Les puritains avaient l’habitude de dire qu’il faut «prier jusqu’à ce que tu pries». En d’autres termes, il faut que la prière résulte d’un cœur persévérant et patient qui prie sans relâche afin qu’il puisse transcender les paroles vaines et entrer dans la présence de Dieu. Nous devons prier jusqu'à ce que nous nous réjouissions en Dieu.
► Partagez avec le groupe une expérience au cours de laquelle la prière vous avait communiqué une connaissance plus approfondie de Dieu et de sa volonté.
Comment devons nous prier?
L’étude de la vie de prière de Jésus nous apprend d'importantes leçons sur l'efficacité de la prière.
Il faut prier avec patience
Jésus était le Fils de Dieu. On pourrait s’attendre à ce que sa vie de prière se réduit à de simples demandes tels que: «Père, que veux-tu que je fasse?», et qui seront exaucées dans l’immédiat. Toutefois, Jésus priait et attendait pendant toute une nuit avant de choisir les Douze. Nous le voyons lutter par la prière dans le jardin de Gethsémani. En effet, lorsqu’il s’agit de la prière, même pour Jésus, il faut être patient dans le temps.
À ce sujet, Glenn Patterson a écrit: «Le travail que Dieu accomplit en nous pendant que nous l’attendons est aussi important que ce que nous attendons. La période d'attente est incluse dans le processus durant lequel Dieu nous façonne comme il le désire.» Cette période d’attente nous apprend à mieux le connaître.
Psaume 37: 1-9 enseigne d'importantes leçons sur la prière. Veuillez prendre en considération les injonctions suivantes:
Ne t'irrite pas
Confie-toi en l’Éternel
Fais de l’Éternel tes délices
Recommande ton sort à l’Éternel
Mets en lui ta confiance
Garde le silence devant l’Éternel
Espère en lui
Laisse la colère, abandonne la fureur
Ne t'irrite pas (répétiton)
Toutes ces instructions nous sont données afin de cultiver une confiance infatigable dans le Seigneur qui «te donnera ce que ton cœur désire». La prière fervente est le moyen par lequel nous sommes transformés en un peuple de foi selon la volonté divine.
Un exemple d’une vie de persévérance dans la prière
Peu de temps après sa conversion, George Müller se mit à prier pour la conversion de cinq de ses amis. Après plusieurs mois, l'un d'eux vint au Seigneur. Dix ans plus tard, deux autres se convertirent à Jésus. Il a fallu vingt-cinq ans en tout avant que le quatrième homme soit sauvé.
Müller persévéra dans la prière jusqu'à sa mort pour le cinquième ami. Pendant cinquante-deux ans, il ne cessa point de prier pour que cet ami acceptât Christ. Ce ne fut que quelques jours après les funérailles de Müller que le cinquième ami fut sauvé. Müller croyait donc en la persévérance dans la prière.
Il faut prier avec humilité
Jésus savait qu’il pouvait faire confiance à la volonté parfaite de son Père. Est-ce pourquoi il a prié ainsi : « Que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne »(Luc 22:42).
La prière est un acte d’humilité. Nous prions pour les autres du fait que nous sommes incapables de les aider convenablement. Il faut compter sur Dieu. Nous prions pour notre vie parce que nous ne pouvons pas la gérer nous-mêmes. Nous devons donc compter sur Dieu.
Celui qui prie confesse son besoin de l’assistance de Dieu. Celui qui s’estime capable de résoudre les problèmes de la vie a peu de chance de vaquer à la prière. Mais lorsque nous reconnaissons notre incapacité à gérer notre existence de par nous-mêmes, c’est alors que nous prions avec humilité.
Par ailleurs, nous devons prier dans une «humilité doublée de confiance». Lorsque nous attendons une réponse de la part de Dieu, nous pouvons l’attendre dans l'assurance et la paix. Car nous prions au Père céleste qui nous aime et désire le meilleur pour ses enfants. Dans les pressions de la vie et du ministère, l’humilité dans la prière nous inspire une confiance tranquille et apaisante dans le Seigneur.
Il faut que la prière soit personnelle
Selon l’enseignement de Jésus, les disciples devraient s'adresser d’une manière personnelle à Dieu« notre Père » au début de leurs prières. La vraie prière est personnelle. Paul Miller a écrit: «Beaucoup de gens ont du mal à apprendre à prier parce qu'ils se concentrent sur l’acte de prier, et non sur Dieu.»[4] Trop souvent, nous «récitons des prières» en guise de parler à Dieu. Ceci est la principale raison motivant la mise en garde de Jésus contre l’usage des «vaines paroles» (Matt. 6:7).
Imaginons quelqu’un qui a mémorisé un discours pour un diner. Lorsqu’il se met à table, il dit: «Je voulais avoir une conversation avec la famille, alors j'ai mémorisé un très beau discours.» Une telle conversation ne serait pas authentique! Car l’individu devrait plutôt se concentrer sur les personnes à table avec lui que sur son discours.
Il en est de même pour la prière. Celle-ci doit être concentrée sur Dieu plutôt que sur un ensemble de paroles qui ont été mémorisées. La prière n'est pas un système, mais une relation. La prière doit être personnelle.
Comment devenir des hommes et des femmes de prière?
Au cinquième siècle, Anicia Faltonia Proba, une aristocrate romaine, chercha conseil auprès d’Augustin sur la prière. Proba voulait savoir comment devenir une personne de prière. Augustin rédigea pour elle une longue lettre avec de sages conseils sur la prière.[5] La présente section examine les principes d’Augustin à propos de la prière.
Quel genre de personne peut devenir une personne de prière?
D'abord, Augustin laisse entendre qu'une personne en prière doit être une personne sans nulle autre ressource. Il faut qu’elle n’ait pour son appui que la prière seule.
Proba était la veuve de l'un des hommes les plus puissants et les plus riches de Rome. Trois de ses fils avaient été des consuls romains. Mais Augustin commença par lui dire qu'elle devait «se considérer comme désolée dans ce monde». Aussi riches, puissants et réussis que nous soyons, nous devons reconnaître notre impuissance devant Dieu. Sinon, nos prières ressembleront à la prière du pharisien et non à celle du publicain.
Pourquoi devons nous prier?
La réponse qu’Augustin propose à Proba est intéressante. Il lui a recommandé de prier pour une vie heureuse. Cette prière a l’air d’être l’expression de l’égoïsme, mais Augustin explique que le vrai bonheur ne vient que de Dieu. Car celui qui «est vraiment heureux possède tout ce qu'il désire, et il ne désire rien qu’il de devrait pas désirer.»
Le bonheur du chrétien est dû au fait qu'il a Dieu et ne souhaite rien avoir que Dieu ne voudrait pas qu'il ait. À l’instar du psalmiste, nous sommes satisfaits de la présence de Dieu.
« Je demande à l'Éternel une chose, que je désire ardemment: Je voudrais habiter toute ma vie dans la maison de l'Éternel, pour contempler la magnificence de l'Éternel et pour admirer son temple (Psaume 27:4). »
Si la présence de Dieu est ce que nous désirons vraiment par-dessus tout, nous pouvons prier pour le bonheur sachant que Dieu comblera notre plus grand désir en nous donnant lui-même.
Comment prier dans les temps difficiles?
Augustin rappelle à Proba que Paul a reconnu qu'il y aurait des moments pendant lesquels «nous ne savons pas ce qu'il nous convient de demander dans nos prières » (Rom. 8:26). Comment donc prier lorsque nous atteignons un point d'impuissance?
Augustin mentionne trois passages bibliques. Tout d'abord, il cite l'exemple de Paul lorsqu'il priait pour être débarrassé d'une «épine dans la chair». Au lieu de le délivrer, Dieu lui dit ceci: «Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse.» Paul a témoigné: « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi…car, quand je suis faible, c'est alors que je suis fort » (2 Cor. 12:8-10).
Deuxièmement, Augustin cite l’exemple de Jésus à Gethsémani. Jésus a soumis sa volonté à Dieu. Jésus a prié pour la délivrance: « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! » Mais il a enfin conclu : « Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matt. 26:39).
Finalement, Augustin mentionne Romains 8:26. Selon ce verset, lorsque nous ne savons pas comment prier, le Saint-Esprit guide nos cœurs. L’Esprit «nous aide dans notre faiblesse» et «intercède en notre faveur avec des soupirs inexprimables». Lorsque nous sommes à cours de mots, le Saint-Esprit présente lui-même nos prières au Père, qui les reçoit et fait en sorte que «toutes choses concourent au bien de ceux qui sont appelés selon ses desseins » (Rom. 8:26-28).
[1] Quoted in Matt Friedeman, The Accountability Connection (Victor Books, 1992).
[2] Edward M. Bounds, Power Through Prayer (Wisconsin: Treasures Media, n.d.), p. 2.
[3] Dick Eastman, The Hour That Changes the World (Grand Rapids: Baker Book House, 1995).
[4] Paul E. Miller, A Praying Life: Connecting with God in a Distracting World (NavPress, 2009).
[5] Philip Schaff, ed. The Confessions and Letters of St. Augustine (Nicene and Post-Nicene Fathers, First Series, Vol. 1.(Buffalo, NY: Christian Literature Publishing Co., 1886).
[6] Les hommes peuvent rejeter notre invitation, se moquer de notre message, s’opposer à nos arguments, mépriser notre personne, mais ils sont impuissants face à nos prières.
- J. Sidlow Baxter
[7] S’il y a une quelque chose que vous pouvez faire sans prier, en vaut-il la peine de le faire?
- Dr. Howard Hendricks
[8] Nous considérons la prière comme un moyen pour obtenir quelque chose pour nous-mêmes; mais la Bible indique que la finalité de la prière est de nous apprendre à connaître Dieu lui-même.
- Oswald Chambers
Conclusion: quand vous ne savez pas comment prier
Il arrive souvent que se taire est tout ce que l’on peut faire de mieux.[1] On veut prier, mais on ignore par où commencer; on ne trouve pas les mots. Que faire alors? L’un des secrets pour prier est de savoir que Christ est notre grand souverain sacrificateur.
En tant que chrétiens évangéliques, nous croyons au sacerdoce de tous les croyants. Cette doctrine fondamentale de la Réforme enseigne que chacun de nous a libre accès auprès du Père. Cependant, cette doctrine, si elle est mal comprise, peut nous entrainer dans une vraie lutte. On peut se mettre dès lors à douter: «Ai-je prié suffisamment? Ai-je fait mon devoir?»
Lors d'une conférence en 2013, le professeur Alan Torrance a témoigné d’un moment difficile qu’il a connu.
« En janvier 2008, mon épouse Jane est décédée d'un cancer. Elle était à la fois une mère et une épouse chrétienne formidable. La regarder mourir de douleur alors que le cancer se propageait dans tout son corps était difficile, et voir nos enfants assister à sa souffrance était extrêmement pénible. Dans mon chagrin, il m'est parfois arrivé de lutter pour prier. Mais je ne savais ni comment prier ni pourquoi prier. »
« À ce moment-là, le sacerdoce du Christ est devenu plus pertinent que je ne peux l’affirmer. Tandis que je tenais Jane dans mes bras, le Prêtre ascensionné (Jésus-Christ) intercédait pour nous. Nous pouvions en ce moment nous reposer en sa présence. »
« La prière à laquelle je m’accrochais pendant cette période était le « Notre Père». Je n’étais pas livré à moi-même pour prier : « Mon Père qui es aux cieux –dans un lieu éloigné.» Mais j’ai pu prier par l’Esprit Saint: «Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite. »
«Découvrir l'importance de la prêtrise perpétuelle du Christ, c'est découvrir l'Évangile d'une manière qui transforme l’intégralité de notre vie et de notre culte. »
Le fait de croire que le sacerdoce des croyants nous habilite à rencontrer le Père par le biais de notre propre force spirituelle, est donc une mauvaise compréhension de cette doctrine et une grave erreur. Car, la doctrine du sacerdoce des croyants enseigne que nous n'avons besoin d'aucun médiateur autre que Christ. C'est lui qui intercède en notre faveur, acceptant nos tentatives de prière mal formulées et les présentant au Père comme des sacrifices acceptables. Notre prière est ainsi habilitée par l'Esprit et transitée vers le Père par notre Souverain Sacrificateur, Jésus-Christ.
Lorsque vous ne savez pas comment prier, ne soyez pas désespéré. Nous avons un intercesseur qui prie pour nous, il se tient près de nous, intercédant auprès du Père en tant que notre porte parole.
[1] Marc Cortez, Everyday Theology. http://marccortez.com/2013/01/23/priesthood-of-christ-when-you-just-cant-pray/
Devoir
(1) À l'aide d'une concordance biblique, localisez trois prières dans la Bible. Établissez une comparaison entre ces prières et celle du Seigneur (le Notre Père). Quels sont les éléments de la prière du Seigneur qui apparaissent dans ces prières bibliques? Utilisez le tableau ci-dessous pour enregistrer ce que vous voyez.
(2) Tenez un journal de prière pendant un mois. Enregistrez-y vos frustrations, vos victoires et les réponses de Dieu à la prière. Utilisez ce journal en vue de progresser dans votre vie de prière.
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