La vie et le ministère de Jésus
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Lesson 3: Diriger Comme Jésus

45 min read

by Randall McElwain


Objectifs de la leçon

À la fin de la leçon, l'étudiant devrait:

(1) Identifier les qualités ayant contribué à la grandeur du leadership de Jésus.

(2) Établir ses priorités quotidiennes en fonction de la mission et de l’appel reçus de Dieu.

(3) Rendre opérationnel un processus de formation des futurs leaders et de son équipe.

(4) Etre en mesure d’apprécier son rôle de serviteur des personnes que l’on dirige.

Principe ministériel

Les leaders qui servent les autres reflètent mieux le caractère de Jésus-Christ.

Introduction

De nos jours, le terme «leadership» inspire des idées très provocatrices. Lorsque les gens de ce monde se réfèrent au leadership, ils pensent instinctivement au pouvoir et à la position. Etre le leader, c'est être donc le « patron ». Des leaders animés par l’ambition veulent « gravir les échelons » et décrocher les titres les plus nobles. Même les pasteurs peuvent adopter un tel état d'esprit. Ils peuvent se concentrer principalement sur la croissance numérique de leurs églises, l’obtention de postes plus élevés et le fait d’être l’objet de profond respect.

Pour contrecarrer cette mentalité mondaine, certains chrétiens s’insurgent contre ce genre de «leadership». Un pasteur m'a dit un jour: «Je ne veux pas être un leader dans mon église. Je veux juste la servir.» Cependant, bien que cette déclaration soit empreinte de modestie, elle sous-entend que l’église de ce pasteur est dépourvue de sens de direction ou de but. Toutes les organisations, et ce, même les églises, ont besoin de dirigeants.

Que les pasteurs se rappellent que le sens fondamental du mot «pasteur» est «berger». La fonction de berger n'est pas trop enviable. Car le berger passe ses journées en compagnie des moutons malodorants. Son travail inclut des tâches assez ennuyeuses, telles que: trouver de la nourriture et de l'eau, rechercher les agneaux égarés et s'occuper des brebis blessées.

Cependant, le berger joue un rôle important. Même si les tâches qu’il accomplit sont bien modestes, le berger assume également la lourde responsabilité de conduire le troupeau en toute sécurité. Le troupeau dépend d'un berger ayant l’étoffe d’un chef.

Jésus est le modèle parfait de ce qu’est un vrai chef. C'était un berger qui servait dans l’humilité, mais avec un profond sens du but. Il était sévère, mais plein de compassion. Il ne recherchait pas de poste, mais il était confiant dans sa mission. Jésus est le modèle des leaders-serviteurs.

► Pensez à un leader que vous avez connu personnellement qui a eu beaucoup de succès. Indiquez trois ou quatre caractéristiques qui ont fait de cette personne un bon leader. Ces caractéristiques sont-elles visibles dans le ministère de Jésus? Et dans votre ministère?

Jésus montre que le vrai leadership entraine un humble service. Le fait d’être humble n’a rien à voir à la faiblesse ou à l'indécision. Car, Jésus était autoritaire; et à plusieurs reprises, son autorité est démontrée dans les évangiles.[1] Cependant, Jésus a acquis son autorité non pas en exigeant le respect, mais en servant les autres. Lorsque ses disciples se sont disputés au sujet des positions dans le royaume, Jésus leur a donc dit ceci :

« Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. Qu'il n'en soit pas de même pour vous. Mais que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert. Car quel est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert (Luc 22:25-27). »

Cette leçon concerne à priori les éléments caractéristiques qui ont fait de Jésus un grand leader. Nous allons apprendre à être des leaders plus efficaces en suivant l’exemple de Jésus.

 


[1] Matthieu 7 :28-29, Marc 1 :22-28, Luc 4 :32-36, Luc 20 :1-8

Un leader chrétien efficace connaît sa mission

Un grand leader a une mission claire et se concentre corps et âme sur son accomplissement. Jésus était bien imbu de sa mission. Laquelle mission est résumée dans Marc 10:45: «Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.»

Dans son premier sermon public, Jésus a dit à ses auditeurs qu'il était venu pour accomplir la mission prophétisée par Esaïe:

« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur (Luc 4:18-19, citant Ésa. 61:1-3). »

Toutes les décisions quotidiennes de Jésus étaient guidées par sa mission. À titre d’exemple, même la voie que le Seigneur empruntait lorsqu’il voyageait était dictée par sa mission. Jésus voyageait un jour de Judée pour se rendre en Galilée. Ordinairement, les rabbins juifs voyageaient souvent à l’est du fleuve du Jourdain pour éviter d’être souillés par les Samaritains. En chemin, Jésus était cependant guidée par sa mission de «proclamer l’année de grâce du Seigneur» à une Samaritaine. C’est pourquoi, «il fallait qu’il passât par Samarie» (Jean 4:4). En tant que leader chrétien, votre mission doit orienter vos décisions de tous les jours.

Etant leader, vous aurez toujours beaucoup plus à faire que vous ne pouvez jamais accomplir. Comment déterminez-vous vos priorités? Vous ne pouvez pas tout faire et vous ne devriez pas tout faire non plus. Il faut donc évaluer les opportunités à la lumière de votre mission. Tout leader doit se disposer de deux listes: une liste «des choses à  faire» et une liste «des choses à ne pas faire». La première liste comprend les tâches à accomplir. La seconde, celles qui constituent des distractions pour votre mission. Quelqu'un d'autre que vous peut être désigné pour la réalisation de ces tâches. Car, vos priorités quotidiennes dépendent de votre mission.

L’apôtre Paul est un exemple de leader qui avait conscience de sa mission. Paul avait été appelé à implanter des églises dans des grandes villes de l'Empire romain. En guise de «bâtir sur le fondement d'autrui», il voulait apporter l'Évangile à ceux qui n'en avaient pas encore entendu parler. Les villes où Paul se rendaient, la durée de son séjour dans ces villes ainsi que le contenu de sa prédication avaient tous été dictés par la nature de sa mission. Toutes les décisions de Paul dépendaient donc de sa mission.

► Répondez à ces questions:

  • Quel genre de mission que Dieu vous a confié? Résumez cette mission en peu de mots.
  • Avez-vous communiqué votre mission à ceux vous assistent dans li ministère?
  • Vos décisions de tous les jours sont-elles dictées par votre mission?

Un leader chrétien efficace forme d’autres leaders

Dès le début de son ministère, Jésus a soigneusement choisi et formé un groupe de disciples qui continuerait son ministère après son retour au Père. Ces disciples ont appris de lui, passé du temps avec lui, exercé son ministère avec lui et diffusé son message dans le monde entier. Jésus a d’abord imprimé son image en ses disciples et les a ensuite utilisés pour construire son Église.

[1]

Luc rapporte la pression que le Seigneur a connue dans le ministère. « Sur ces entrefaites, les gens s'étant rassemblés par milliers, au point de se fouler les uns les autres, Jésus se mit à dire à ses disciples»(Luc 12:1). Jésus ne négligeait pas son ministère envers ses disciples, bien qu’il serait plus excitant de prêcher à la foule. Il savait pertinemment que l’établissement de son royaume lui imposait le devoir de former des disciples à la direction de l'église. La préparation des leaders de la prochaine génération se fait par la formation des disciples.

Paul a suivi le même schéma. Certes, il prêchait à des foules, mais il se chargeait personnellement de la formation d’un groupe restreint de leaders dans chaque ville. C’est un vrai modèle pour les leaders modernes. Paul recommandait aux pasteurs de «perfectionner les saints en vue de l’œuvre du ministère» (Eph. 4:12). Car, il n’incombe pas au pasteur de tout faire à l'église; il a en revanche la responsabilité de former et d'équiper des membres pour l’œuvre de l'église.Les leaders efficaces forment d'autres leaders.


[1] Jésus n’a écrit aucun livre, mais il a imprimé son message dans la vie de ses apôtres.
-William Barclay

Jésus, un modèle de mentorat et de discipulat

Un mentor a l’obligation de bien choisir ses disciples[1]

► Lisez Jean 1:35-51; Jean 2:1-11; Matthieu 4:18-22; Luc 5:1-11; Luc 6:12-16

Avez-vous saisi le processus de sélection dans ces versets? Durant la première semaine de son ministère public, Jésus appela André et Jean à le suivre. Puis André lui amena Simon Pierre. Jésus appela Philippe qui recruta Nathanaël (Jean 1:35-51). Ce fut la première étape de l’appel. Ils reconnurent que Jésus est le Messie, mais ils n’étaient pas encore devenus des disciples à temps plein. Ils étaient en ce moment appelés à suivre Jésus. Mais par la suite, Jésus les appellerait à devenir ses disciples à temps plein.

Jean 2 souligne une autre étape importante de ce processus. Dans les noces de Cana, Jésus «manifesta sa gloire» aux disciples. Les autres invités n'étaient pas au courant du miracle; puisque ce signe était exclusivement pour les disciples. Jésus s'est révélé ainsi à ses disciples pour qu'ils lui fassent confiance. «Et ses disciples crurent en lui» (Jean 2:11).

Le récit rapporté en Matthieu 4: 18-22 eut lieu après que Jésus laissa Nazareth pour aller prêcher à  Capernaüm (Matt. 4:12-17). Pendant qu’il se promenait au bord de la mer de Galilée, Jésus invita Simon, André, Jacques et Jean à le suivre. «Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent» (Matt. 4:20). Après l'appel initial mentionné en Jean 1, ces disciples continuaient à exercer leur profession de pêcheurs. Mais, Jésus les appela cette fois au service en disant: «Désormais tu seras pêcheur d'hommes» (Luc 5:10).

La prochaine étape de ce processus de sélection fut le choix des douze apôtres. Parmi un grand nombre de disciples (selon Jean 6), Jésus en choisit douze qui allaient devenir ses plus proches associés.

Jésus ne choisissait pas les Douze avec précipitation. Il semble que le processus dura plusieurs mois. Ce qui permit à Jésus de passer du temps avec eux de manière individuelle. Bien souvent, un dirigeant choisit précipitamment un successeur sans prendre de temps pour connaître la personne. Le leader avisé assignera des tâches au futur leader en vue d’évaluer les capacités de leadership de cette personne.

Un mentor a l’obligation de passer du temps avec ses disciples

► Lequel de ces ministères est le plus passionnant: atteindre une multitude ou encadrer quelques-uns? Lequel d’entre eux est plus important sur le long terme? Pourquoi Jésus a-t-il investi tant d’effort dans seulement douze personnes?

Jésus a consacré une grande partie de son temps aux douze disciples. «Il en établit douze (qu'il a également nommées apôtres), pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir de chasser les démons» (Marc 3:14-15). Les disciples devraient d’abord se mettre au pied du Maitre pour apprendre ses méthodes. Ce ne serait qu’après que ce fut fait qu'ils étaient donc prêts à être envoyés au ministère.

Marc rapporte l'un des voyages de Jésus en Galilée, mais «Jésus ne voulait pas qu'on le sût. Car il enseignait ses disciples»(Marc 9:30-31). La principale préoccupation de Jésus n'était pas celle d’atteindre les multitudes, mais de former et d’équiper les futurs dirigeants de l'Église.

Jésus prêchait à des milliers de personnes, mais sa priorité était de former quelques personnes pour le ministère futur. Par ailleurs, Jésus savait qu’une formation centrée sur un groupe restreint est beaucoup plus efficace que si elle vise une multitude. À ce sujet, Robert Coleman fait cette mise en garde: «Plus votre ministère s’agrandit, plus il vous sera difficile de consacrer du temps à vos disciples. Mais plus votre ministère s’accroit, plus il sera important de passer du temps avec vos disciples.»

On constate aisément en lisant les Evangiles, que Jésus exerçait rarement son ministère sans avoir au moins trois disciples à ses côtés. Jésus et ses disciples se retiraient souvent dans des lieux déserts pour des séances d’entraînement. Vers la fin du ministère terrestre de Jésus, il passa encore plus de temps avec les disciples. Au cours de la dernière semaine de Jésus à Jérusalem, il s’éloignait rarement de ses disciples. La formation de ces hommes était l'une des tâches les plus importantes du Seigneur.

Selon un vieil adage juif: « Un disciple est celui qui se nourrit de la poussière de son maître.» En d’autres termes, le disciple marche si près du maître qu’il arrive à ingurgiter la poussière soulevée par les pieds de son maître. Un disciple a le même régime alimentaire que son maître; il suit le maître partout et ailleurs; il est dévoué à l'enseignement et à l'exemple du maître. Ainsi les disciples de Jésus passèrent du temps avec lui jusqu'à ce qu'ils prennent le caractère de leur maître. Ils seraient appelés plus tard «chrétiens»; ils étaient donc devenus comme leur maître.

De la même manière, Paul avait toujours avec lui des disciples comme Timothée, Tite, Luc ou Tychique. Paul les a formés au ministère en passant du temps avec eux.

Le ministère de Paul et de Jésus constitue un modèle pour nous autres. Dans l’exercice de votre ministère, vous pouvez encourager les plus jeunes membres de l’équipe à vous suivre afin qu’ils apprennent à exercer leur propre ministère. Un dirigeant d'église qui a réussi dans le ministère a déclaré: «Je n’effectue aucun voyage ayant rapport au ministère sans me faire accompagner d’un jeune ministre. La formation des futurs leaders d'église est aussi important pour moi que le ministère que je suis en train de faire.» Ce pasteur a compris que les leaders efficaces forment d'autres leaders.

Un mentor a l’obligation d’avoir un ministère exemplaire pour les disciples

Après avoir lavé les pieds des disciples, Jésus leur a dit: «Car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait» (Jean 13:15). Jésus a enseigné par l’exemple. Il savait qu'il ne suffisait pas de dire: «Faites ceci.» Il faut toujours en donner l’exemple. Jésus n'a pas demandé à ses disciples de faire quoi que ce soit jusqu'à ce qu'il l'ait démontré.

Les disciples ayant vu Jésus prier l’ont donc demandé: «Seigneur, enseigne-nous à prier» (Luc 11:1). Jésus n'a pas simplement donné une «leçon de prière». Il a lui-même prié. Et c’est pendant qu'ils le regardaient prier, que les disciples ont eu l’envie de comprendre la prière. L’étudiant assoiffé de connaissance apprend mieux.

Les disciples ont vu comment Jésus utilisait les Écritures dans sa prédication. Jésus s’est référé à l'Ancien Testament plus de soixante fois, laissant ainsi un modèle à suivre pour délivrer une prédication biblique. Les disciples ont-ils appris cette leçon? Certainement! Lors de la prédi-cation de Pierre dans Actes 2, il s'est référé à Joël, aux Psaumes 16 et 110. Pierre a appris de Jésus le principe de fonder sa prédication sur les Écritures. Tous les sermons du livre des Actes font référence à l'Ancien Testament.

Paul a suivi cette même approche dans son ministère. Il a dit à plusieurs reprises: «Vous avez été témoins de mon exemple. Soyez donc mes imitateurs.»[2] Paul a enseigné par l'exemple. Des disciples comme Tite et Timothée ont appris à être pasteur en suivant l'exemple de leur mentor, en l’occurrence Paul.

Nous devrions enseigner par l’exemple dans notre ministère. Même si cela peut révéler notre vulnérabilité. Ils seront témoins de nos échecs, mais également de notre réhabilitation. Ils nous verront trébucher, mais ils seront également témoins de notre endurance. Les disciples comprendront la réalité du ministère en observant notre exemple.

Un mentor a l’obligation de déléguer des responsabilités

► Lisez Matthieu 10:5-11:1

Dès le départ, le but de Jésus était de préparer les disciples au ministère. Il les a invités à le suivre afin qu'ils puissent devenir des «pêcheurs d'hommes» (Matt. 4:19).

Pendant la majeure partie de leur première année avec Jésus, les disciples n’étaient que de simples observateurs du ministère de Christ. Jésus les enseignait par son exemple. Après ce temps d’observation, Jésus les a envoyés dans le champ ministériel. Matthieu 10 montre comment Jésus leur a délégué des responsabilités.

Il leur a donné de l’autorité (Matt. 10:1)

Mais avant de les envoyer, Jésus leur a donné le pouvoir nécessaire à la réalisation de leur mission. Parfois, les dirigeants ont peur de confier un peu d’autorité à leurs assistants. Cependant, la responsabilité sans autorité handicape le progrès des futurs leaders. On ne doit en aucun cas donner des responsabilités à quelqu’un sans lui donner l’autorité nécessaire pour s’acquitter de ses tâches.

Il leur a donné des instructions assez précises (Matt. 10:5-42)

L’instruction de Jésus à ses disciples était très claire: prêchez le Royaume. Leur mission était en conséquence assez évidente, puisqu’ils savaient exactement ce que Jésus attendait d'eux.

Jésus a indiqué également à ses disciples le champ où ils devaient exercer leur ministère: «Les brebis égarés de la maison d'Israël». Plus tard, les apôtres prêcheraient aux païens, mais comme ils apprenaient à exercer leur ministère, Jésus les recommandait d’y commencer près de chez eux. Nous devrions faire tout ce qui est possible pour aider nos assistants à réussir. Soumettez les d’abord à de simples tâches. Car Jésus n'exigeait pas d’eux l’impossible au départ.

Enfin, Jésus a donné à ses disciples des instructions sur la persécution. La persécution ne serait pas le résultat de l’échec des disciples dans le ministère, mais du fait que Jésus lui-même a mis une inimitié entre ses disciples et ses ennemis.

Il les a envoyés en équipe (Marc 6:7)

Jésus a montré l'importance de s’organiser en équipe dans le ministère. Il a envoyé les disciples en mission deux par deux. Quelques mois plus tard, les soixante-dix ont été envoyés deux par deux. Cette pratique a été appliquée par l'Eglise primitive. Pierre et Jean exerçaient leur ministère ensemble. Barnabas et Saul voyageaient ensemble. Enfin, Paul et Silas travaillaient de concert.

Un mentor a l’obligation de superviser ses disciples

Une fois que les disciples étaient revenus du ministère, ils en ont fait un compte rendu à Jésus (Marc 6:30). Le suivi faisait partie intégrante de la formation des disciples de Jésus. Il ne suffit pas de déléguer des responsabilités. Un leader efficace évaluera la performance du disciple. La délégation sans évaluation entraîne de maigres performances.

► Lisez Matthieu 17:14-21

Howard Hendricks enseigne que l'échec est un élément crucial du processus d'apprentissage. Les disciples ont demandé: «Pourquoi n’avons-nous pas pu chasser le démon de ce garçon?» La réponse de Jésus était un enseignement sur la foi. Il était bien mieux pour eux d’échouer à ce stade précoce de leur ministère qu'après le retour de Jésus au ciel.

La supervision efficace d'un disciple doit inclure l'évaluation. Lorsqu'un disciple échoue à une tâche, il ne faut pas qu’il soit «renvoyé de l'équipe». Nous devons plutôt examiner la raison de l'échec et envisager du même coup des améliorations futures.

Jésus a bien illustré cette démarche dans Luc 9.

  • En 9:1-6, Jésus envoie les douze disciples.
  • En 9:10, les disciples rendent compte de leur voyage.
  • En 9:37-43, les disciples ne réussissent pas à chasser un démon.
  • En 9:46-48, Jésus leur enseigne la grandeur dans le royaume de Dieu.
  • En 9:49-50, Jésus réprimande Jean pour une mauvaise décision dans le ministère.
  • En 9:52, Jésus envoie des disciples préparer une visite dans un village de Samarie.
  • En 9:54-55, Jésus réprimande Jacques et Jean pour une autre décision de mauvais       ministère.
  • En 10:1, Jésus envoie un groupe plus nombreux (les soixante-dix) dans le ministère.

Dans sa méthode, Jésus a fait alterner enseignement, délégation et évaluation. Il n'a pas abandonné les disciples, même quand ils ont échoué. Au contraire, il a utilisé l'échec comme une opportunité pour faire passer un enseignement.

Paul avait suivi ce même schéma. Il a nommé Tite à la tête de l'église de l'île de Crète et Timothée en tant que pasteur à Éphèse. Il leur a ensuite écrit des lettres pour leur donner une formation supplémentaire. D’un autre côté, après avoir implanté des églises lors de son premier voyage missionnaire, Paul a pris le soin de superviser ces églises lors de son deuxième voyage (Actes 15:36).

L’efficacité de cette méthode est toujours de mise aujourd'hui. Bien que parfois, de nombreux dirigeants envoient un jeune ministre sans surveillance ni reddition de comptes - et sont par la suite surpris de l'échec essuyé par ce ministre. Nous ne devons pas nous dire: «Bon, je lui ai enseigné ce qu’il lui faut pour réussir sa tâche.», sans rien faire après. Car, la supervision est un processus continu. Si vous souhaitez former des leaders, vous devez investir du temps dans la supervision.

Howard Hendricks a énuméré quatre étapes dont il faut tenir compte dans la formation des nouveaux ouvriers:

  1. Le dire: Ils ont besoin d’être enseignés. Jésus a prêché le message du royaume à ses   disciples.
  2. La modélisation: Il faut modéliser le ministère. Jésus a fait la démonstration de son ministère à ses disciples.
  3. La pratique: Qu’ils exercent leur ministère soit sous une supervision directe. Jésus a envoyé les disciples exercer leur ministère et il a ensuite évalué leur expérience. 
  4. Le faire: Pouvoir exercer son ministère sans supervision directe. Après la Pentecôte, les disciples ont exercé leur ministère sans Jésus l’ait à superviser directement.

► Qu’avez-vous fait pour former des disciples à devenir leader? Parmi les étapes que nous avons étudiées, que faites-vous efficacement? Quelles sont les étapes que vous avez donc besoin d'améliorer? Discutez ensemble de la manière dont vous pouvez vous y prendre pour être plus efficace dans le mentorat des futurs dirigeants. Cette discussion devrait se poursuivre jusqu'à ce que vous ayez un plan de développement des leaders dans votre environnement ministériel.

Il faut que nos disciples forment d’autres disciples

Jésus a dit à ses disciples: « Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure… » (Jean 15:16). Jésus a formé ses disciples pour qu'ils en produisent plus.

► Lisez Matthieu 13:31-32

La parabole de la graine de moutarde montre que le Royaume de Dieu s'étendra bien au-delà de sa dimension initiale. Tout comme une petite graine de moutarde pourrait donner naissance à un arbre géant et colossal, l'Église se développerait bien au-delà de ce à quoi on pourrait s'attendre. Dans l'Ancien Testament, l’arbre qui héberge des oiseaux représentait un grand royaume regroupant de nombreuses nations (Dan. 4:12 et Ez. 31:6). Jésus a promis que, à mesure que les disciples se reproduiraient, l'Église grandirait hors de proportion de sa taille originale et s’étendrait à toutes les nations.

Robert Coleman écrit que l'évaluation ultime de notre ministère est la reproduction. Et il ajoute : «Il faut que nous évaluons tous en fin de compte le progrès de notre vie ministérielle. Les personnes qui nous ont été confiées de manière providentielle vont-elles s’emparer de la vision de la Grande Commission et la transmettre à leur tour aux fidèles serviteurs qui l’enseigneront aussi aux autres? Car dans peu de temps notre ministère sera entre leurs mains.»[3]

 


[1] Adapted from Robert Coleman, The Master Plan of Evangelism (Grand Rapids: Baker Book House, 1963).

[2] À titre d’exemple, on a 1 Cor. 11:1; Phil. 3:17; Phil. 4:9.

[3] Robert E. Coleman, “The Jesus Way to Win the World: Living the Great Commission Every Day.” Evangelical Theological Society, 2003.

Examinons de plus près : La prière sacerdotale de Jésus

La deuxième partie de la prière sacerdotalede Jésus concerne exclusivement ses disciples. Cette prière enseigne d’importantes vérités sur la méthode de mentorat de Jésus (Jean 17:6-19).[1]

(1) Il faut avant tout sécuriser ceux que vous encadrez.

Jésus a prié ainsi: «Lorsque j'étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom.» À vingt reprises dans les évangiles, Jésus met ses disciples en garde contre certains dangers. Il les a donc protégés de l'erreur. En formant nos disciples, il faut les protéger des dangers potentiels. Il faut que la formation donnée soit pratique.

► Quels sont les dangers auxquels les jeunes ministres sont confrontés dans votre culture? En tant que mentor, comment y prendrez-vous pour les préparer à y faire face?

(2) Il faut faire confiance à ceux que vous encadrez au fur et à mesure qu’ils murissent

Dans cette prière, Jésus a dit: «Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal. » Jésus savait parfaitement que les disciples seraient confrontés à des tentations, mais il avait confiance en ceux qu'il avait formés. Nous devons apprendre à faire confiance aux jeunes leaders que nous formons. Cela nous oblige à renoncer à une approche «autoritaire» du leadership et à faire confiance aux autres lors de décisions importantes.

Ajith Fernando écrit qu'il existe deux manières pour les dirigeants de percevoir leurs partisans.

  • Les leaders faibles ne voient que les faiblesses de leurs partisans.
  • Les leaders efficaces se concentrent sur les forces tout en continuant de travailler à l’amélioration des faiblesses. Les leaders efficaces voient les autres «à travers des yeux d'espoir».

(3) Il faut envoyer les disciples sur le terrain de service après la période d’entrainement

Puis Jésus a dit : « Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai aussi envoyés dans le monde. » (Jean 17:18) Après la Pentecôte, les disciples ont commencé la grande mission pour laquelle Jésus les avait préparés. Il faut guider nos disciples pour qu'ils puissent, à leur tour, apporter l'Évangile à un monde dans le besoin.

Par ailleurs, Jésus a dit: «Je suis glorifié en eux»( Jean 17:10). Lorsque nous envoyons ceux que nous formons, nous devons nous assurer que Jésus en reçoit la gloire. Nous pouvons être tentés de tirer gloire de ceux que nous avons formés, ainsi que notre capacité à former des disciples. Au contraire, nous devons nous assurer que la gloire appartient à Dieu seul.

 


[1] Ajith Fernando, Jesus Driven Ministry (Wheaton, Illinois: Crossway Books, 2002), 172-173.

Application: La valeur d’une équipe ministérielle

Le ministère de Jésus souligne l’importance des équipes. Une équipe ministérielle vise à la fois l’encadrement des jeunes collaborateurs et le développement des relations avec d'autres pasteurs, car l’être humain est intrinsèquement relationnel. Pourquoi les équipes sont-elles si importantes?

Les équipes assurent l’équilibre

Les disciples choisis par Jésus venaient d'horizons divers. Pierre et Jean avaient de fort caractère. Matthieu travaillait pour Rome, tandis que Simon le Zélote voulait chasser les Romains de la terre des Juifs. Ces hommes n’étaient pas tous sous la même longueur d’onde. Mais le Seigneur Jésus les a toutefois choisis en vue de diversifier son équipe.

Même si les équipes composées de gens complètement opposés l’un à l’autre, expérimentent souvent des difficultés, il ne faut pas ignorer les apports de ces différentes personnalités. Un apôtre comme Pierre ne ratait jamais l’occasion d’exprimer sa pensée. En contrepartie, il était équilibré par des apôtres plus discrets comme Thomas et André. Le conseil de direction de l’Église primitive a grandement bénéficié de ces différentes personnalités.

Les dirigeants avisés s’évertuent à avoir des membres d’horizons différents dans leur équipe. Une équipe solide contribue d’une manière ou d’une autre à la direction de l'église. Tel membre de l’équipe peut avoir une meilleure compréhension de la finance; tel autre peut être fort dans les relations personnelles; et tel autre une source de sagesse biblique. Mais ils se rejoignent en vue de fournir un leadership équilibré à l'église.

Les équipes constituent une source de conseils avisés

Lorsqu'il formait les disciples, Jésus savait qu'il était en train de poser les fondations de l'Église. Après la Pentecôte, l'Église primitive aurait à prendre de nombreuses décisions difficiles. Jésus savait que les disciples avaient besoin des uns des autres pour prendre ces décisions.

L'une des premières décisions de l'Eglise concernait le sujet suivant: «Comment les croyants païens deviennent-ils des membres de l'Église? Sont-ils tenus de se soumettre à tous les exigences de la loi juive? » Bien que cela puisse nous paraître simple, c'était une décision difficile à prendre. Ce n'était pas une question de préférence personnelle; les lois sur l'alimentation et sur la circoncision étaient basées sur l'Ancien Testament lui-même. Cette décision a eu des conséquences permanentes. Aujourd'hui, vous et moi sommes concernés par cette décision. Si le Conseil de Jérusalem avait décidé autrement, les chrétiens non-Juifs seraient aujourd'hui tenus de respecter les lois juives.

Actes 15 montre comment l'Église primitive a réglé cette importante question. Après l’analyse des différents points de vue, les leaders ont pris au final une décision. Dans une lettre adressée aux églises des autres nations, les apôtres ont utilisé une phrase assez intéressante pour décrire la décision: « Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous. »(Actes 15:28). L'Esprit a été celui qui réunissait les dirigeants de l'Église en vue de partager leurs opinions, puis il a guidé le groupe à prendre la bonne décision.

L'auteur de Proverbes insiste sur la valeur des points de vue multiples dans la prise d’une décision.

  • La voie de l'insensé est droite à ses yeux, Mais celui qui écoute les conseils est sage (Prov. 12:15).
  • Le salut est dans le grand nombre des conseillers (Prov. 11:14).
  • Car tu feras la guerre avec prudence, Et le salut est dans le grand nombre des conseillers (Prov. 24:6).

C'est un principe particulièrement important pour les leaders de l'église. Si vous refusez le conseil des autres, vous êtes un insensé selon l’auteur des Proverbes. L’insensé pense toujours qu'il a raison, mais le sage est toujours disposé à écouter les autres.

Si le but d'une équipe est de donner des conseils avisés, il faut qu’elle ait des gens ayant des opinions différentes des leaders. Il faut s’assurer qu'en choisissant une équipe, on ne sélectionne pas uniquement des copies de soi-même ou des «automates» obéissants.

Les équipes donnent de l’encouragement

Le livre d’Ecclésiaste décrit les avantages d'une équipe en ces termes : « Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils retirent un bon salaire de leur travail. Car, s'ils tombent, l'un relève son compagnon; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever » (Eccl. 4:9-10).

Lorsque l’Église subissait de l’opposition, les apôtres se sont encouragés. Luc utilise l'expression «d'un commun accord» pour décrire le soutien mutuel des membres de l'église primitive.

La vie du grand missionnaire Hudson Taylor illustre ce principe. Taylor s’est rendu en Chine animé d’une passion pour le ministère, mais il s'est vite découragé. Car certains de ses collaborateurs avaient cessé de l'aider financièrement ; les missionnaires déjà établis le critiquaient ; et même le gouvernement britannique s'0pposait à son travail. Sa fiancée lui a écrit d'Angleterre pour lui dire qu'elle n'était pas sûre d'épouser un missionnaire. Taylor était découragé et prêt à rentrer chez lui.

Pendant ce temps, un missionnaire écossais plus âgé, William Burns, passa sept mois avec Hudson Taylor pour un voyage d'évangélisation à l'intérieur des terres chinoises. Les deux hommes voyagèrent ensemble, prièrent ensemble et prêchèrent ensemble. Au cours de ce voyage, Taylor retrouva sa vision de la Chine. Jean Pollock a écrit: «William Burns sauva Hudson Taylor de lui-même.»

Hudson Taylor fonda plus tard la China Inland Mission et est connu comme l’un des plus grands missionnaires des temps modernes; tandis que William Burns est une figure quasi inconnue. Cependant, William Burns mérite bien une part du crédit pour les milliers de gens convertis par le biais de la China Inland Mission. Car il avait encouragé Hudson Taylor à un moment critique. Les équipes sont une source d’encouragement.

Les équipes assurent la redevabilité

Nous avons tous des imperfections. Et nous nous embarquons dans le ministère avec ces imperfections provenant de notre famille, de notre mode de vie avant la conversion et de notre personnalité. Toutes ces choses affectent notre ministère.

En outre, nous sommes incapables de diagnostiquer par nous-mêmes ces imperfections qui peuvent détruire notre ministère si d'autres membres de l'équipe ne nous en avertissent pas. L’auteur de l’Épître aux Hébreux a fait cette recommandation : «Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres» (Héb. 10:24). Le terme exciter a le sens de pousser ou de piquer quelqu'un. Ce qui parfois peut être désagréable. Personne n’apprécie de se faire exhorter, mais la redevabilité est précieuse. Tout dirigeant chrétien a besoin d'au moins une personne pouvant lui dire: «Ce que vous faites n’est pas bien. Vous devriez donc y repenser. »

Des monastères du Moyen Âge en passant par les classes des frères Wesley à certains groupes de support modernes[1], les dirigeants chrétiens ont une longue tradition de redevabilité. De nos jours, certains leaders d'église organisent des séances de compte rendu hebdomadairement. Cela peut être fait individuellement, en petits groupes ou même par téléphone. De telles séances de compte rendu servent à nous avertir d’un danger spirituel avant d’être pris au piège.

Une redevabilité raisonnable exige une honnêteté absolue des différentes parties en présence et une confidentialité totale entre les partenaires. Les questions à poser dans le cadre d’une séance de compte rendu sont nombreuse. Une organisation a proposé la liste suivante:[2]

  • Avez-vous passé du temps avec Dieu régulièrement cette semaine?
  • Avez-vous compromis votre intégrité cette semaine?
  • Avez-vous gardé votre pensée pure cette semaine?
  • Avez-vous commis un péché sexuel cette semaine?
  • Qu'avez-vous fait de particulier pour votre femme cette semaine?
  • Avez-vous partagé votre foi avec un incroyant cette semaine?
  • Avez-vous été honnête dans chacune de ces réponses?

La redevabilité d'une équipe est importante en période de tentation. S’adressant à un jeune pasteur, Paul lui a conseillé particulièrement sur la manière de bâtir un ministère durable. Paul a exhorté Timothée à «fuir les passions de la jeunesse et rechercher la justice, la foi, l'amour et la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur» (2 Tim. 2:22). Paul a compris que la vie spirituelle de Timothée ferait de grands progrès s'il fréquente d'autres disciples qui « invoque le Seigneur d'un cœur pur.»

► Si vous faites partie d'une équipe ministérielle, partagez certains avantages que vous y retirez. Quels sont les défis confrontés du fait que vous en être un membre?

L’art de travailler en équipe

Jésus a pris un groupe d’individus de personnalités très différentes, et les a façonnés en une équipe assez solide. Il a pris leurs différences et en a créé une équipe en mesure de diriger l'Église primitive. L’Église avait besoin du leadership vivace de Pierre ainsi que de l’esprit paisible de Philippe. L'un des défis majeurs d’un leader est celui de transformer un groupe d'adeptes en une équipe.

Ajith Fernando, un responsable d'église du Sri Lanka, a bien compris les défis liés à la formation d'une équipe. À ce propos, il écrit:

« Il se pourrait bien que la tragédie des églises évangéliques s’incarne dans le fait que les sentiments s’imposent très souvent au détriment de la théologie et influent sur les décisions et les actes. D’ailleurs, le chrétien qui s’attache à la Bible se dit: «Quels que soient mes sentiments à l’égard de cette personne, je l'accepterai telle qu’elle se présente, car c’est ce que Dieu attend de moi. Et je demanderai à Dieu la grâce nécessaire afin que je sois en mesure de travailler en harmonie avec elle.» Il convient de souligner que notre théologie fait valoir que l’effort déployé pour collaborer avec une telle personne portera ses fruits, même si nos sentiments peuvent en prétendre le contraire. Notre théologie nous convainc de travailler dur à cette relation, de prier pour la personne et pour notre relation avec elle, de la rencontrer régulièrement, de lui témoigner de l’amour chrétien et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour son bien-être personnel. Car dans notre vision globale, nous voyons tous ce que cette personne pourrait réaliser par l’entremise de l'équipe.»[3]

Parlant du corps de Christ en 1 Corinthiens, Paul enseigne que nous n'avons pas le droit de rejeter des personnes du simple fait que nous ne les trouvons pas aimables. Il y aura sans doute dans votre église des membres que vous n'apprécierez guère. En tant que dirigeant chrétien, vous devez dire: «Quels que soient mes sentiments personnels, j'accepterai cette personne parce que Dieu l'a confiée à mes soins. Je demanderai à Dieu la grâce de travailler avec elle, et je lui demanderai de la bénir et de la faire prospérer dans le ministère. »

 


[1] Tels que les Promise Keepersaux États Unis

[2] Adapté de menofintegrity.org.

[3] Ajith Fernando, Jesus Driven Ministry (Wheaton, Illinois: Crossway Books, 2002), 133.

Un leader chrétien efficace est un serviteur

J'ai demandé un jour à un futur pasteur pourquoi voulait-il être pasteur. Ce jeune homme m’a répondu: «J'ai vu à l'aéro-port un pasteur qui se fait porter sa valise. J’aimerais que quelqu'un porte la mienne également! »

Le point de vue de Jésus était très différent. Mon ami voulait être servi. Mais Jésus voulait servir. «Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs» (Marc 10:45). Jésus nous enseigne que le vrai leadership implique le service. Il s'est humilié lui-même, « prenant la forme d'un serviteur » (Phil. 2:7).

► Lisez Jean 13:1-20

Nombreux sont les textes des évangiles dont l’étude peut révéler le caractère serviable du leadership de Jésus. Mais l’exemple le plus frappant reste l’histoire du lavement des pieds des disciples. Dans ce scénario, Jésus montre clairement ce que signifie le fait d’être un serviteur.

Certaines églises organisent un service de «lavement des pieds» pour reconstituer cette action de Jésus lors de son dernier repas. On ne peut rien reprocher à ces églises, mais il serait beaucoup plus bénéfique pour la foi si on comprend que Jésus ne se tenait pas à célébrer une cérémonie spéciale, mais il a tout simplement exécuté un travail qui devait être fait.

En raison de l’état poussiéreux des rues de Jérusalem, il était coutumier de faire appel au service d’un serviteur pour laver les pieds des invités lors d’un diner officiel. C'était une tâche guère honorable qui était assigné aux plus modestes serviteurs de l’époque. Or, lorsque Jésus rejoignit ses disciples pour la célébration de la Pâque, il n'y avait pas de serviteur dans la salle. Et aucun disciple ne voulait se porter volontaire pour exécuter une telle tâche. Mais ils espéraient occuper des postes élevés dans le Royaume de Jésus. Sur ce, Jésus s’agenouilla et se mit à accomplir la plus vile des tâches.

Cette scène montre la vision de Jésus du leadership. D'autres personnes s’intéressent au leadership pour la position et le pouvoir. Ils visent le sommet d'une organisation. Mais Jésus se trouvait déjà au sommet; il était le maître des disciples. Mais il s’est placé volontairement dans la position la plus basse.

C’est ce que signifie être un leader semblable à Christ. Un leader semblable à Christ s’occupe des tâches que personne ne veut accomplir. Un leader semblable à Christ inspire les autres non pas par sa capacité à crier des ordres, mais par son exemple d’humilité dans le service.

[1]

Quelqu'un a dit que pour tester son esprit de service, il suffit d’examiner sa réaction lorsqu’on est traité en serviteur. Le leader qui suit l’exemple de Jésus n’est pas offensé lorsqu’il subit un traitement de serviteur. Pendant toute sa vie, Jésus a été traité comme un serviteur, mais il n’a jamais riposté. En outre, il ne faut pas oublier pas que Judas s’est fait aussi lavé les pieds avec les autres disciples. Pouvez-vous imaginer laver humblement les pieds de celui qui a déjà décidé de vous trahir?

Quand il eut fini de laver les pieds des disciples, Jésus déclara à ces hommes en quête de position: «Je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait »(Jean 13:15). Trente ans plus tard, Simon Pierre, souvenant sans doute de l'humilité de Jésus, écrivit: «Dans vos rapports mutuels, revêtez-vous d'humilité»(1 Pierre 5:5). De même que Jésus s’était enveloppé d’une serviette pour servir ses disciples, nous devrions nous envelopper d'humilité afin de servir les autres.

En tant que des leaders chrétiens, nous pouvons être tentés de rechercher une position plutôt que des opportunités de service. Jésus a montré que le leadership chrétien est un service.      


[1] Les tables d’honneur ont remplacé la serviette et le bassin comme symbole du Leadership parmi le peuple de Dieu, il est donc temps de revenir à la serviette et au bassin.
- C. Gene Wilkes

Conclusion: L’importance du mentorat auprès des ouvriers chrétiens

Au crépuscule de votre vie, votre impact en tant que mentor sur d'autres ouvriers chrétiens sera probablement le plus grand héritage de votre ministère. Au cas où vous aurais encadré douze chrétiens durant votre ministère, votre influence se multiplierait par douze.

Malheureusement, bien que la plupart des leaders chrétiens en connaissent l’importance, rares sont ceux qui investissent le temps nécessaire dans le mentorat.Pourquoi négligeons-nous cet aspect du ministère?

L’une des causes d’une telle négligence est le coût élevé du mentorat. Car ce dernier requiert du temps. Et généralement nous croyons qu'il est préférable de consacrer du temps à prêcher à la foule que d’encadrer les jeunes leaders.

Une autre raison expliquant cette négligence est la déception qui accompagne parfois le mentorat. On peut bien se vanter pour dire: «Je forme la prochaine génération de dirigeants.», mais la réalité est souvent moins glorieuse.

À plusieurs reprises, Jésus aurait pu être déçu en raison des maigres progrès des disciples. Après trois ans passés avec Jésus, Philippe lui a fait cette demande: «Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit »(Jean 14:8). Quelques semaines après que Jésus a nourri cinq mille hommes, les disciples ont eu affaire avec une foule de quatre mille hommes, étonnement, ils ont demandé: «Comment pourrait-on rassasier de pains ces personnes, ici, dans ce lieu désert?» (Marc 8:4).

L'apôtre Paul a vécu une déception similaire. Jean Marc lui a laissé tomber lors du premier voyage missionnaire de l’apôtre (Actes 13:13). Après des mois d’entraînement, Paul, se trouvant seul dans une cellule de prison, a écrit: «Démas m’a abandonné par amour pour le siècle présent» (2 Tim. 4:10).

Le mentorat est coûteux et peut être décevant, mais il est un aspect important du travail du dirigeant. Tous les leaders chrétiens matures devraient encadrer des futurs leaders. Parallè-lement, tout leader chrétien a besoin d'un mentor pour le soutenir en période de lutte.

Howard Hendricks a affirmé que tout homme a besoin de trois personnes dans sa vie:

  1. Tout homme a besoin d'un Paul, un mentor qui vous encourage à aller de progrès en progrès.
  2. Tout homme a besoin d'un Barnabas, un ami qui vous aime assez pour être honnête avec vous au sujet de vos faiblesses.
  3. Tout homme a besoin d'un Timothée, une personne plus jeune à encadrer et à orienter dans le ministère.

► En terminant cette leçon, répondez aux questions suivantes:   

  • « Qui est mon Paul? »
  • « Qui est mon Barnabas? »
  • « Qui est mon Timothée? »

Devoir

(1) Identifiez dans le ministère de Jésus quatre événements dont les disciples ont été témoins. Faites ressortir la leçon qu’ils ont apprise pendant qu’ils observaient Jésus.

(2) Citez deux ou trois personnes que vous pourriez encadrer pour le ministère à venir. Puis répondez brièvement à ces deux questions dans un paragraphe:

  • Quelles sont les qualifications que j’aimerais voir dans la vie de cette personne que j’encadre?
  • Qu’est-ce que je désire que Dieu accomplisse dans cette personne? (Soyez précis.)

Commencez par prendre des mesures pour encadrer les personnes que vous avez nommées. Demandez à Dieu de vous montrer comment vous pouvez les préparer pour le ministère.

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Evénements

Références bibliques

Leçon pour les disciples

Jésus a guéri un garçon possédé

Matt. 17:14-21

La puissance de la foi

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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