Dans les deux leçons précédentes, nous avons étudié des techniques de préparation de plusieurs types de sermon. Dans la présente leçon, une attention spéciale sera accordée à la prédication expositoire. Comme il a été souligné au chapitre 3, c’est le type de prédication de prédilection de la plupart des pasteurs.[1]
[1] Cette leçon est une contribution de Richard G. Hutchison, doyen des affaires académiques et spirituelles de Bible Methodist Shepherd’s College de Villasis en Pangasinan, Philippines.
Définition de la prédication expositoire
La prédication expositoire est la communication d’une vérité biblique à partir d’une étude historique, grammaticale et littéraire d’un texte de l’Écriture pris dans son contexte; laquelle vérité est d’abord expérimentée par le prédicateur sous l’action du Saint-Esprit qui se sert de lui pour faire appliquer cette vérité par les auditeurs.[1]
Veuillez mémoriser cette définition. Elle renferme plusieurs éléments importants concernant la prédication expositoire.
Le texte biblique régit le sermon
« La prédication expositoire est la communication d’une vérité biblique à partir d’une étude … d’un texte de l’Écriture pris dans son contexte. »
Les sermons expositoires sont enracinés dans un texte biblique. Car leur structure et leur contenu principal sont dictés par le texte lui-même. Dans le cas contraire, on ne saurait parler de sermon expositoire, même si le message véhiculé soit entièrement conforme à la vérité.
Avant de prêcher un sermon expositoire, il faut se poser certaines questions:
(1) Que dit ce passage de l’Écriture?
Que dit l’auteur de ce texte? Quel message la structure grammaticale du passage exprime-t-elle? La prédication expositoire ne s’intéresse pas aux messages voilés. Elle cherche au contraire à mettre en lumière le sens réel et concret du texte.
(2) Quel est le sens de ce passage de l’Écriture?
Qu’est-ce que l’auteur voulait communiquer à ses destinataires en écrivant ce passage? Quel est le sens du texte à la lumière de son contexte historique et littéraire?
(3) Quel est le message principal de ce passage de l’Écriture?
Puisque le sermon expositoire est régit par le texte biblique, son objectif principal est déterminé par le thème principal du texte biblique. Ce dernier détermine le contenu de tous les points du sermon expositoire et les met en relation les uns aux autres.
La prédication expositoire communique une vérité
« La prédication expositoire est la communication d’une vérité biblique. »
Puisque le message du passage biblique sert de fil conducteur au développement du sermon expositoire, le prédicateur doit se poser certaines questions telles que:
(1) Comment l’auteur du passage formule-t-il et explique-t-il son message?
La solution de cette question impose au prédicateur l’obligation de développer des points explicatifs pour éclaircir le thème principal du texte biblique.
Il ne faut pas oublier que tous les points du sermon sont reliés les uns aux autres à travers le thème principal du texte. Examiner les exemples de la page suivante.
Exemple 1
Romains 12:1-2
Point principal: Qu’est-ce que Dieu veut que nous fassions?
A. Nous devons offrir notre corps à Dieu.
B. Nous devons être différents du monde.
C. Nous devons avoir une intelligence renouvelée.
Ce plan est bon, mais il lui faut quelques corrections.
Il n’est pas évident la relation entre le point principal et la première déclaration de Romains 12: 1 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos… »
Bien que chacun de ces points soit vrai, ils ne sont pas liés les uns aux autres par le message principal du passage.
Exemple 2
Romains 12:1-2
Point principal: Qu’est-ce qu’un culte agréable à Dieu?
A. Dieu accepte l’adoration motivée par un cœur reconnaissant.
B. Dieu accepte l’adoration d’une vie entièrement consacrée.
C. Dieu accepte l’adoration qui transforme notre intelligence.
Ce plan est excellent.
Le plan est lié au thème principal du passage.
Mais on pouvait avoir une meilleure articulation entre les trois points.
Exemple 3
Romains 12:1-2
Point principal: Qu’est-ce qu’un culte agréable à Dieu?
A. Dieu accepte l’adoration motivée par ses compassions.
B. Les compassions de Dieu doivent motiver le croyant à offrir tout son être comme un sacrifice vivant.
C. L’offrande de tout son être doit marquer le début d’un processus de transformation quotidienne de l’être intérieur du croyant.
Ce plan est le meilleur des trois. On voit que chaque point du plan est lié au point précédent. Ces points forment donc l’ossature d’un plan d’étude pour un sermon expositoire. On verra plus loin dans cette leçon comment simplifier les points du plan pour qu’ils soient mémorisables pour le public. Nous appelons ce nouveau plan simplifié le plan de prédication.
(2) Comment le prédicateur peut-il communiquer clairement le message de l’auteur?
Pour qu’un sermon expositoire soit efficace, le prédicateur doit traduire les paroles de l’auteur biblique dans la langue de l’auditoire. Il doit exprimer les concepts bibliques peu familiers pour les rendre compréhensibles à l’homme moderne. Pour ce faire, il peut employer:
Des pictographes
Des histoires et des illustrations
Des exemples
Des explications
Des esquisses
Le prédicateur doit être le premier à vivre son message
« La prédication expositoire est la communication d’une vérité biblique…; laquelle vérité est d’abord expérimentée par le prédicateur sous l’action du Saint-Esprit. »
Une fois que l’on saisit le sens de ce que dit le texte, il faut se demander : « Qu’est-ce que le texte me demande de faire ? ». La réponse à cette question est l’application. En d’autres termes, on demande: Qu’est-ce que Dieu veut que je fasse?
Le prédicateur doit vivre émotionnellement et concrètement son sermon avant qu’il le prêche à la congrégation. Le premier auditoire d’un sermon reste celui qui va le prêcher. Nous devons d’abord appliquer la Parole de Dieu à notre propre vie avant d’essayer de l’appliquer à un auditoire.
Le message doit être appliqué aux auditeurs
« La prédication expositoire est la communication d’une vérité biblique…; laquelle vérité est d’abord expérimentée par le prédicateur sous l’action du Saint-Esprit qui se sert de lui pour faire appliquer cette vérité par les auditeurs. »
Un sermon dépourvu d’application pratique n’excitera pas l’auditoire à prendre la moindre décision même si les explications sont édifiantes et très informatives. La véritable prédication expositoire applique la vérité présentée à l’auditoire. Cela est rendue possible lorsque nous:
Posons des questions qui permettent à l’auditoire de faire le lien entre le message et sa réalité
Révisons les principales vérités et les principes clés du texte
Évoquons des situations de la vie quotidienne des auditeurs
[1] Haddon Robinson, Biblical Preaching: The Development and Delivery of Expository Messages (Ada: Baker Books, 2001).
La prédication expositoire: Le texte biblique
Le choix du texte
Lorsqu’il faut choisir un texte, le prédicateur doit chercher un passage qui renferme une idée complète pouvant donner corps au sermon. De nombreux prédicateurs suivent quatre étapes pour choisir le texte de leur sermon:
L’identification du verset ou du passage le plus adéquat. Puisque le contenu du sermon est entièrement dicté par le texte biblique, il est important de choisir le passage le plus approprié.
L’analyse du contexte du passage sélectionné. Il faut tenir compte des autres versets formant le cotexte. Faut-il considérer davantage de versets pour avoir une idée complète du passage? Faut-il réduire le nombre de versets pour pouvoir se concentrer sur une idée unique?
La consultation des Bibles d’études ou des concordances pour confirmer le choix. Les explications d’une Bible d’étude ou d’un commentaire biblique sur un passage peuvent valider le choix d’un texte. Si par exemple les concordances bibliques consultées proposent un découpage différent du passage choisi, il faut donc questionner la validité de son choix au regard du thème dégagé dans le passage.
La prise d’une décision finale. Après avoir étudié le contexte du passage choisi à la lumière des explications fournies par des concordances bibliques, on est pratiquement prêt pour passer à la phase exégétique.
L’absorption du texte
Il ne serait pas superflu de rappeler que la définition de la prédication expositoire qui a été énoncée soutient que le texte biblique doit parler au prédicateur en premier. Après avoir choisi le texte de son sermon, l’étape suivante consiste à s’identifier avec le message du texte. Pour ce faire, il faut lire et relire le passage jusqu’à ce que l’on absorbe non seulement les mots, mais aussi les émotions que l’auteur a dû ressentir alors qu’il écrivait ces mots.
► Veuillez faire cette expérience si vous avez une éponge. Plongez l’éponge dans de l’eau jusqu’à ce qu’elle en soit saturée, puis pressez-la. Remarquez avec quelle facilité l’eau sort de l’éponge sans que vous ayez besoin de fournir un effort considérable. C’est parce que l’éponge est saturée d’eau. Lorsque vous êtes saturé des vérités d’un texte, les mots jailliront de votre cœur comme l’eau contenue dans l’éponge.
À mesure que vous absorbez les vérités d’un texte, vous développez un «lien émotionnel» avec les propos de l’auteur.
Si le texte de l’auteur met à nu sa colère, ne réprimez pas la vôtre devant le type de péché qui inspirait cette colère!
Si l’auteur se réjouissait, laissez-vous envahir par un sentiment de joie!
Si l’auteur était triste, joignez-vous à lui dans sa tristesse!
Si l’inquiétude menaçait l’auteur, essayez de vivre son angoisse!
Si l’auteur riait, alors riez aussi!
Si l’auteur pleurait, ne retenez pas vos larmes lorsque vous imaginez sa douleur!
Même si l’on ne remarque aucune flamme sur un morceau de charbon brulant, ce dernier continue tout de même à bruler. Si l’on place ce charbon brulant sur un tas de feuilles mortes, de papiers ou de bois, des flammes ne s’attarderont pas à paraitre. De même, lorsque vous remplissez votre esprit et votre cœur avec les vérités d’un passage biblique, celles-ci se mettront à brûler en vous!
Il ne suffit pas de connaître les informations révélées dans le texte; il faut partager l’émotion de l’auteur, et faire sienne la passion qui l’avait animée. Pourquoi? Parce que nous sommes en présence de la Parole de Dieu ; et la tonalité du texte est celle de Dieu! De plus, vous avez été appelé à être le messager de Dieu.
Comment pouvez-vous absorber le texte jusqu’à ce que vous partagiez la passion de l’auteur? Essayez ces étapes:
(1) Lisez le texte en silence au moins cinq fois.
(2) Lisez le texte à voix haute au moins cinq fois.
(3) Relisez le texte autant que possible en:
Accompagnant votre lecture avec des gestes corporels.
Essayant de ressentir l’émotion qui animait l’auteur.
Arrêtant régulièrement la lecture pour une courte méditation.
Certes, vous développerez votre propre moyen pour vous connecter avec le texte. Quelle que soit la méthode utilisée pour y arriver, assurez-vous que votre esprit et votre cœur absorbent entièrement le message de l’auteur. Si vous précipitez cette étape cruciale, votre message manquera un ingrédient essentiel: la passion. La passion qui est efficace pour la prédication biblique découle non seulement de la prière, mais aussi de l’identification personnelle du prédicateur avec le message de Dieu tel qu’il est exprimé dans le texte.
► Lisez les textes bibliques suivants: Galates 1: 6-9; Matthieu 17: 1-9; Psaume 10: 1-12; Apocalypse 4. Lisez chaque texte plusieurs fois. Essayez de vivre la passion de l’auteur en vous imaginant à sa place. Ressentez-vous l’émotion qui se dégage dans le texte?
► Maintenant, choisissez l’un de ces textes et lisez-le à haute voix à la classe. Lisez-le de manière expressive et demandez à la classe d’évaluer vos gestes. Avez-vous communiqué l’émotion du texte dans votre lecture?
L’analyse du texte
Après avoir vu la performance d’un basketteur très doué, beaucoup d’adolescents se disent: «Je veux jouer au basket comme lui.» Puis, ils se rendent sur le terrain de basket et commencent à jouer. Ils adorent le jeu et ils en sont passionnés, mais au bout de quelques temps ils se découragent. La passion ne suffit pas. Un grand basketteur tire des milliers de lancers francs loin des regards spectateurs. Il court des kilomètres pour acquérir l’endurance nécessaire pour disputer un match. Il fait des étirements, des sauts, de l’haltérophilie et d’autres exercices pour se préparer au jeu. Ces exercices sont nécessaires pour devenir un bon joueur. Les exercices ne sont pas une question de passion, mais une question de transpiration. Les exercices ne sont pas passionnants, mais ils sont indispensables pour tous ceux qui rêvent de devenir un grand basketteur.
L’analyse du texte biblique est l’activité la plus épuisante en matière de préparation de sermon. L’analyse n’est pas une question de passion, mais de transpiration! Elle impose l’obligation de passer des heures à examiner le texte alors que l’on pourrait se vaquer à ses loisirs préférés. Ce travail requiert de la discipline certes, mais il est nécessaire si l’on veut communiquer la passion du texte d’une manière qui rattache la vérité de la Parole de Dieu aux besoins de ses auditeurs.
Comment analyse-t-on un texte biblique? Certaines étapes à suivre incluent:[1]
(1) Le recours aux questions d’investigation de base.
Qui?
Quoi?
Quand?
Où?
Comment?
Pourquoi?
(2) La recherche des mots et expressions clés dans le texte.
(3) La recherche des figures de styles de comparaison et d’opposition.
(4) L’identification des catégories grammaticales utilisées dans le texte.
Le nom (N) – Les noms permettent de répondre à la question « Qui?» ou «Quoi?».
Le pronom (P) – Les pronoms se réfèrent à des noms qui sont déjà mentionnés dans le texte.
Le verbe (V) – Les verbes décrivent une action ou une condition (état).
L’adjectif (ADJ) – Les adjectifs indiquent les propriétés des noms et des pronoms.
L’adverbe (ADV) – Les adverbes permettent généralement de répondre aux questions « Comment? » ou « Quand?».
Les conjonctions de coordination (CC) – Les conjonctions de coordination unissent des mots ou des phrases de même niveau syntaxique ou de même nature grammaticale. Parfois, ils relient des termes ou expressions syntaxiquement identiques mais sémantiquement différents. Cette tournure donne lieu aux figures de styles d’opposition. Les conjonctions de coordination sont «mais», «ou», «et», «donc», «or», «ni» et «car».
Les conjonctions de subordination (CS) – Les conjonctions subordonnées relient des éléments syntaxiques aux valeurs inégales, ou des idées différentes qui dépendent d’une idée principale. Les conjonctions subordonnées les plus courantes dans la Bible sont: «parce que», «comme», «que», «lorsque», etc.
Les prépositions (PREP) – Les prépositions sont des mots invariables qui servent à relier un élément de la phrase à un autre.
(5) La réécriture du texte en esquisse.
Cette «esquisse libre» permet de mieux saisir la structure du passage qui doit servir de guide en ce qui concerne le développement du sermon.
Voici un exemple d’analyse. À la fin de la leçon, vous aurez à analyser de manière similaire un passage biblique comme devoir.
L’analyse du Psaume 1er
(1) Le questionnement du texte.
Qui?
Qui sont les «bienheureux»?
Les conseils de qui doivent-ils éviter?
Dieu connait-il la voie des justes ou celle des méchants?
Qui sont ceux qui résisteront / ne résisteront pas au jour du jugement?
Qui enfin connaitront la ruine?
Quoi?
De quoi les justes se réjouissent-ils ?
À quoi ressemblent les justes ?
À quoi ressemblent les méchants ?
Quand?
Quand les justes méditent-ils la Parole de Dieu ?
Quand portent-ils du fruit?
Où?
Où les impies vont-ils chercher conseil?
Où les justes sont-ils « plantés »?
Comment?
Comment ce psaume décrit-il la voie des justes ?
Comment ce psaume décrit-il la voie des impies ?
Pourquoi?
Pourquoi les justes sont-ils bénis ?
Pourquoi les impies périssent-ils ?
(2) La recherche des mots ou expressions clés.
Expression clé : Heureux l’homme…
Mots clés: marcher… s’arrêter … s’assoir…
(3) La recherche des figures de style de comparaison ou d’opposition.
« Ceux qui sont heureux » vs « Il n’en est pas ainsi des méchants»
Le conseil des méchants vs la loi de l’Éternel
Un arbre planté vs la paille que le vent dissipe
(4) L’identification des catégories grammaticales pertinentes.
(5) La réécriture du texte en esquisse
[1] Pour de plus amples informations sur l’analyse du texte, voir le cours Principes d’Interprétation Biblique de Shepherds Global Classroom.
La prédication expositoire : le plan d’étude
Qu’est-ce qu’un plan d’étude?
Le plan d’étude n’est pas le plan définitif du sermon. Ce dernier sera développé à partir du plan d’étude à une étape ultérieure. Le plan d’étude permet au prédicateur d’organiser ses notes, ses idées, les applications et les illustrations autour du flux naturel de pensée du l’auteur biblique.
Le plan d’étude se veut être un plan de travail. Il fournit au prédicateur une structure de base pour sa prédication, mais il peut subir des modifications en fonction des nouvelles informations découvertes sur le texte biblique.
Le plan est similaire à un squelette. Le corps de l’homme serait informe comme de la gelée s’il n’en avait pas. Dans ce cas, même l’élégance et l’esthétique qui caractérisent le corps humain disparaitraient. Ce corps serait complètement débile peu importe la taille et la force des muscles. Les muscles les plus puissants doivent être attachés à des os pour fonctionner. Le plan fournit donc une structure pour le sermon.
Comment préparer un plan d’étude
(1) Utilisez l’esquisse du texte biblique comme guide.
Dans la section «l’analyse du texte», vous avez appris à réécrire le texte biblique choisi en esquisse. Utilisez cette esquisse comme guide pour votre plan d’étude.
(2) Recherchez les principaux points à partir de l’esquisse.
(3) Résumez l’idée principale de chacun des points.
Exemple
Romains 1:16-17
I. Paul n’a pas honte de l’Évangile du Christ.
II. Il n’en a pas honte parce que l’Évangile est la puissance de Dieu qui sauve.
III. L’Évangile est la puissance de Dieu qui sauve car il révèle la justice de Dieu qui peut être reçue par la foi.
(4) Résumez les sous-points à partir de l’esquisse du texte.
Lors de l’élaboration du plan d’étude, il est important de respecter les points et les sous-points du texte biblique tels qu’ils sont dégagés dans l’esquisse. Il ne faut pas oublier que le texte biblique est le principal et l’unique guide pour le sermon expositoire. Il ne revient pas au prédicateur de décider une structure pour le texte; il doit seulement adopter la structure existante. Car le travail d’un présentateur de vérités bibliques est de se mettre à «l’écoute du texte».
Voici quelques conseils à suivre pour identifier les points et les sous-points d’un passage.
(1) Les conjonctions de coordination (CC) et les locutions conjonctives marquent généralement une transition dans la progression de la pensée de l’auteur d’un point majeur à un autre point majeur.
(2) Les prépositions (PREP) sont parfois l’indicateur d’une relation entre un sous-point et le point principal.
(3) Dans certains cas, les conjonctions de coordination et certains adverbes introduisent des sous-points qui sont logiquement liés à une idée principale.
La prédication expositoire: le développement du sermon
L’expansion et l’enrichissement du plan d’étude
Après avoir élaboré le plan d’étude, le prédicateur peut commencer à ajouter du contenu à ce plan. C’est au cours de cette étape qu’il transformera le plan d’étude et ses notes en plan de prédication. S’il lui restait des questions non résolues durant la phase de l’analyse du texte, il doit se préparer à les résoudre dans cette étape. L’étude du contenu du texte doit être suivie d’une étude de sens.
La prochaine étape de la préparation consiste à scruter les versets du texte en vue de saisir l’intention originelle de l’auteur. Ce travail est particulièrement important car «lorsque la Bible parle, c’est Dieu qui parle».[1] Ce que l’auteur voulait dire, c’est ce que Dieu veut nous dire. En tant que prédicateur, vous devez vous identifier au message de Dieu et le communiquer avec clarté et passion.
Pour réaliser ce travail, il serait un acte judicieux si vous consultez tous les outils d’étude à votre portée. On peut consulter si possible les outils d’étude suivants:
Des dictionnaires bibliques
Des concordances bibliques
Des cartes du monde biblique
Des encyclopédies bibliques
Des ouvrages d’études de mots bibliques
Des commentaires bibliques
À mesure que vous recueillez des informations sur la signification du texte, vous devez résumer sous forme de notes dans le plan d’étude les informations les plus pertinentes sous leur rubrique respective.
Il faut toutefois éviter toute surcharge d’informations, sinon le sermon sera trop long et difficile à suivre. Retenez plutôt les informations pertinentes susceptibles de contribuer à la clarification du sens du texte, et notez-les d’une manière qu’elles soient compréhensibles à un public non savant.
Retenez les informations relatives au/à la:
Contexte historique - Que se passait-il à l’époque de la rédaction de ce texte?
Signification des mots – Faut-il clarifier le sens des mots clés?
Géographie – Le texte mentionne-t-il des villes ou des endroits? Où vivaient les premiers destinataires de ce texte? Voyez ce que vous pouvez en apprendre à partir d’un atlas, d’un dictionnaire ou d’une encyclopédie biblique.
Si vous avez encore des questions sur le texte, lisez des commentaires bibliques pour obtenir l’avis de quelques spécialistes de la Bible.
La transformation du plan d’étude en plan de prédication
Maintenant que vous avez soigneusement étudié le texte, vous allez adapter votre plan d’étude pour en faire un plan de prédication.
Le but d’un plan d’étude est de:
Mettre en lumière le flux de la pensée de l’auteur biblique.
Construire un sermon conforme aux intentions de l’auteur biblique.
Fournir une structure pour les notes d’étude et le sermon.
Permettre au prédicateur de se concentrer sur le message du passage.
Empêcher l’introduction des idées qui ne se trouvent pas dans le texte (même si elles s’avèrent utiles au développement d’un autre sermon).
Le but d’un plan de prédication est:
Faciliter la compréhension du message et la rétention de l’essentiel par le public.
Rendre le message applicable au cœur et à la vie des auditeurs de manière pratique.
Encourager l’auditoire à une prise de décision en fonction du message du texte des Écritures.
Proclamer la vérité du passage à la manière des prophètes aux auditeurs.
Le plan d’étude
Le plan de prédication
Fournit une structure biblique pour le message
Fournit un cadre de présentation claire et mémorable pour le message
Connecte le sermon au texte
Connecte le texte à la vie des auditeurs
Accentue l’exactitude des faits
Accentue l’application juste
S’assure que le message est biblique
S’assure que le message est pertinent
Trouve le but du passage
Communique le but comme un prophète
Propose des explications sur le texte
Donne des exhortations à partir du texte
L’élaboration du plan de prédication
Les points du plan de prédication doivent être similaires à ceux du plan d’étude, car celui-ci contient les matériaux nécessaires à la construction du sermon. Mais les points du plan d’étude transposés au plan de prédication doivent être exprimés en termes plus simple et de manière plus captivante.
Le plan d’étude aide le prédicateur à interpréter et à expliquer le passage. Lors de cette étape, le moindre détail est important. Le prédicateur se trouve alors sur le terrain de la science de l’interprétation.
Par contre, le plan de prédication privilégie l’art de la communication bien plus que la précision scientifique. Soyez donc créatif et imaginatif en ce qui concerne le plan de prédication.
Il faut éviter de faire usage du même type de plan à chaque sermon. Si l’on veut que son public soit attentif à chaque fois il faut être créatif. Mais il ne faut jamais prendre le risque de s’éloigner du message du texte au nom de la créativité. Lors de l’élaboration du plan de prédication, il faut revenir fréquemment au plan d’étude pour s’assurer que celui-là est conforme au texte biblique.
Quelques conseils à suivre pour élaborer un plan de prédication
(1) Les points du plan de prédication doivent parler directement au public.
Puisqu’un sermon doit exiger une réponse, le plan du sermon doit parler directement aux auditeurs. Un tel plan aura naturellement plus d’effet. Car les auditeurs sauront qu’ils doivent faire quelque chose. Le sermon n’est pas seulement une somme d’informations à connaitre, mais aussi une vérité à appliquer dans sa vie.
Exemple
Plan d’étude: Les chrétiens doivent se revêtir de toute l’armure de Dieu.
Plan de prédication: Mettez votre armure!
(2) Les phrases utilisées doivent être des phrases verbales.
Afin de communiquer clairement le message, il faut utiliser des phrases verbales.
Exemple
Phrase non-verbale: La priorité de la prière
Phrase verbale: Faites de la prière une priorité.
(3) Il faut prioriser l’usage des mots d’action.
La finalité d’un sermon est de pousser l’auditoire à prendre une décision ; pour cela il faut donc utiliser le plus possible un langage actif.
Exemple
Langage passif: Beaucoup de bénédictions sont la conséquence de l’obéissance.
Langage actif: L’obéissance procure des bénédictions!
(4) Il faut utiliser un langage simple.
Le but du prédicateur est de communiquer la Parole, et non celui d’impressionner l’auditoire avec son vocabulaire. Lorsque votre discours regorge de termes rares et incompréhensibles à l’auditoire, vous ne communiquez pas un message transformateur. On doit impressionner les gens avec la puissance de la Parole de Dieu, mais pas avec les mots savants que l’on a appris.
L’apôtre Paul était un brillant érudit qui maitrisait plusieurs langues. Il était capable de discourir sur la philosophie grecque, la théologie hébraïque ainsi que la politique romaine. Si Paul l’avait voulu, il aurait pu utiliser des termes compliqués et incompréhensibles au commun des mortels. Mais lorsqu’il prêchait, il se contentait de présenter la simplicité de l’Évangile, car il savait que l’Évangile «est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement puis du Grec».[2]
Il y avait au Moyen Âge un évêque nommé Johannes qui était un orateur célèbre. Il s’exprimait avec passion et intelligence. Ses homélies attiraient toujours une grande foule et sa personnalité impressionnait les paroissiens. Mais, chaque fois que l’évêque quittait la chaire après une homélie, une vieille dame le regardait et marmottait: «Un grand Johannes, mais un petit Jésus».
Ces mots bouleversèrent grandement l’âme de l’évêque au point qu’il résolut de prendre congé de la chaire temporairement. Puis, il passa près d’un an à lire le Nouveau Testament et à méditer sur la vie de Jésus et la puissance de l’Évangile.
Le dimanche de Pâques de l’année suivante, l’évêque retourna à l’église pour prêcher. La cathédrale était bondée de monde. Après un an de silence, la foule s’attendait à un brillant sermon. Lorsque Johannes monta en chaire pour prêcher ce jour-là, les seuls mots qu’il put prononcer furent : «Jésus-Christ». Puis il se mit à pleurer par le souvenir de ce qu’il avait appris sur Jésus au cours de cette année de prière et d’étude. Se réalisant incapable de délivrer le sermon, Johannes laissa la chaire et se dirigea vers l’arrière de la cathédrale avec embarras. Alors qu’il passa près de la vieille dame, il l’entendit dire: «un petit Johannes, mais un grand Jésus. »
En tant que prédicateurs, notre objectif doit être: «Laisse-moi être petit pour que Jésus soit grand ! » Un langage simple qui communique l’Évangile avec puissance glorifie le Seigneur Jésus, et non l’orateur.
[1] Albert Mohler, Five Views on Biblical Inerrancy (Grand Rapids: Zondervan Press, 2013)
A. Choisissez un verset ou un passage clé pour commencer.
B. Identifiez le paragraphe essentiel.
C. Faites le lien avec le texte.
(2) L'esquisse du texte
A. Analysez le texte.
B. Réecrivez le texte biblique en esquisse suivant la logique des idées qui s’en dégagent.
(3) Le plan d'étude
A. Résumez les points clés de l’esquisse.
B. Considérez les sections et les sous-sections de l’esquisse.
C. Utilisez le plan d'étude pour guider votre étude approfondie.
D. Ajoutez du contenu au plan.
(4) Le plan de prédication
A. Reformulez de manière plus simples les points clés du plan d'étude.
B. Élaborez un plan facile à suivre et à mémoriser.
C. La prédication doit être prophétique.
D. Sois créatif.
Conclusion
Révisons la définition de la prédication expositoire.
La prédication expositoire est la communication d’une vérité biblique à partir d’une étude historique, grammaticale et littéraire d’un texte de l’Écriture pris dans son contexte; laquelle vérité est d’abord expérimentée par le prédicateur sous l’action du Saint-Esprit qui se sert de lui pour faire appliquer cette vérité par les auditeurs.
La prédication expositoire est très épuisante. Elle exige un engagement à creuser dans le texte pour comprendre ce que dit la Parole de Dieu afin de la communiquer correctement à notre génération. C’est un travail difficile, mais très gratifiant. Nous prêchons parce qu’«il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication». La prédication du Christ crucifié fait éclater la puissance de l’Évangile «car la folie de Dieu est plus sage que les hommes».[1]
Vous n’aurez pas de test pour cette leçon. Vous allez plutôt vous exercer à préparer et à prêcher un sermon expositoire.
1. Choisissez un passage biblique sur lequel vous voulez prêcher. Faites une étude détaillée de ce passage suivant les étapes étudiées dans cette leçon.
(A) Absorbez le texte. Lisez-le au moins dix fois et vivez l’émotion de l’auteur.
(B) Analysez le texte en suivant les cinq étapes de cette leçon.
(C) Préparez un plan d’étude du passage.
(D) Préparez un plan de prédication du passage.
2. Prêchez le sermon que vous préparez à la classe pendant 12 à 15 minutes. Les étudiants doivent évaluer votre sermon en remplissant le formulaire d’évaluation de discours en fin de volume.
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