Si les humains étaient des ordinateurs, la communication interpersonnelle serait plus commode. Leurs cerveaux étant reliés par des câbles, les données se transfèreraient intégralement d’une personne à l’autre à une vitesse inimaginable et à la simple pression d’un bouton. Mais Dieu avait décidé la communication humaine autrement. Il avait un plan bien meilleur. En fait, la manière que Dieu a conçu la communication a fait de celle-ci l’une des plus agréables expériences humaines.
Avez-vous remarqué comment Dieu a rendu agréable l’exercice de toutes les activités nécessaires à la vie? Certes, l’homme est obligé de se nourrir pour rester en vie, mais Dieu a rendu cette activité agréable et plaisante, autant pour le repos qui est nécessaire au renouvellement de la vitalité de l’individu. Dieu a fait de même pour la communication. On éprouve de la joie en communiquant et en développant des relations interpersonnelles.
Pour qu’il y ait communication, il faut l’implication de trois éléments : un émetteur, un récepteur et un message. L’émetteur est celui qui communique le message au récepteur.
Quelques problèmes en matière de communication
Des problèmes de communication se posent dès que l’émetteur et le récepteur ne se comprennent pas. La communication se révèle inefficace lorsqu’elle ne réussit pas à émettre le message voulu. L’émetteur ou le récepteur peut se trouver à l’origine de cette inefficacité.
Une mauvaise formulation de l’information par l’émetteur
Il n’existe pas d’orateur infaillible. D’ailleurs, on a tous des pensées qui sont difficiles à exprimer. On a parfois du mal à trouver le mot juste même lorsque l’on s’adresse à Dieu. D’où la raison pour laquelle le Saint-Esprit nous accompagne dans nos prières, exprimant à Dieu tous nos sentiments inexprimables.[1] Quelque soit son niveau de maîtrise de l’art oratoire, on ne sera jamais capable d’exprimer toutes les pensées de son imagination. Pour cela, il arrive souvent que l’idée première d’un auteur soit interprétée différemment en raison des mots utilisés pour l’exprimer. L’émetteur peut être à l’origine d’une rupture de sens dans la communication.
Une mauvaise compréhension de l’information par le récepteur
Dans une situation de communication, il est rarement possible de se concentrer pleinement sur le discours ou le texte d’un auteur. Même lorsque le récepteur arrive à décoder tous les mots utilisés, l’incompréhension est toujours possible du fait que le sens d’un terme peut varier de l’émetteur au récepteur. Le récepteur peut être également à l’origine d’une rupture de sens dans la communication.
Par ailleurs, l’on constate souvent une perte d’information même lorsque l’émetteur et le récepteur remplissent parfaitement leur rôle comme dans le cas d’un professeur chevronné partageant son savoir à un excellent étudiant. Notre tâche consiste donc à réduire les malentendus en vue d’assurer une parfaite communication.
La communication est l’une des activités humaines quotidiennes les plus essentielles. Les humains sont des créatures de Dieu évoluant constamment dans des situations de communication caractérisées par la production et la réception d’information.
Le cours « Principes d’Interprétation Biblique » publié par Shepherds Global Classroom se focalise sur l’interprétation du message de l’Écriture. Dans le présent cours, l’accent est mis sur l’aspect communicationnel de ce message; comment assurer une communication effective à l’écrit ou à l’oral au cours d’une intervention? En fait, les orateurs efficients s’inscrivent dans une dynamique constante d’amélioration de leur capacité de communication par l’apprentissage. Car tout orateur qui n’investit pas dans sa formation et son perfectionnement est condamné à devenir un orateur ennuyeux et médiocre.
Quelles sont les différentes formes de communication?
La communication orale
La communication orale privilégie le parler et comprend entre autres :
L’entretien face-à-face
L’entretien est l’une des formes de communication les plus personnalisées et l’une des plus efficaces. L’émetteur est mieux placé dans ce cas pour déterminer si sa pensée a été comprise, et les rétroactions instantanées de son interlocuteur lui permettent d’évaluer l’efficacité de la conversation. Il peut s’attarder autant que possible pour avoir un transfert réussi de l’information à l’autre personne.
Cette forme de communication s’impose lors des moments d’échange entre un conseiller et son patient, et peut avoir lieu dans un cadre formel ou informel. C’est la forme de communication la plus détendue et la plus naturelle qui puisse exister.
La communication de groupe
C’est le genre de communication qui prédomine dans le cercle familial, au bureau et dans les réunions sociales non-formelles. Elle englobe des situations de communication informelles comme les échanges en famille, ou formelles comme la présentation d’une leçon dans une classe d’école du dimanche. De nombreuses personnes deviennent anxieuses et inconfortables lorsqu’elles s’adressent à une foule. Cependant, ces mêmes personnes prennent souvent la parole dans les réunions de famille, les rencontres entre amis ou dans d’autres petits groupes sans se laisser emporter par le stress.
L’exposé devant un auditoire
Dans un contexte de prise de parole en public, l’orateur s’adresse à un auditoire plus ou moins dense. Ce type de communication est généralement formel, même lorsqu’il se produit dans un contexte informel. S’adresser à une grande foule est le moyen le plus efficace de communiquer un maximum d’informations en moins de temps. Ce genre de communication est privilégié dans les services religieux, les rassemblements politiques et les réunions de masse. Toutefois, plus la foule est dense, moins l’orateur est capable d’évaluer le niveau de compréhension de l’auditoire et plus il a de chance de voir ses propos déformés.
La conversation informelle
La plupart d’entre nous engagent des conversations informelles au quotidien. Celles-ci ne requièrent généralement pas de préparation, puisqu’on se contente de répondre de façon naturelle suivant les circonstances. Mais même dans les situations informelles, certaines personnes ont plus de difficultés à s’exprimer que d’autres personnes.
La communication formelle
La communication formelle a généralement pour cadre les occasions planifiées à l’avance. Aussi impose-t-elle à l’orateur le devoir de préparer sa présentation à l’avance. Cette forme de communication crée souvent un sentiment proche de l’anxiété et de la peur chez l’orateur, particulièrement chez une personne peu habituée à parler en public. La prédication, les conférences et les discours en public sont des présentations formelles.
La communication formelle peut avoir lieu en petits groupes ou lors d’un entretien. Si vous êtes invité à rencontrer le gouverneur, cette rencontre ne peut être que formelle. Il vous faudra vous préparer en conséquence aussi sérieusement que si vous auriez dû prendre la parole devant une grande foule.
La communication écrite
La communication écrite et la communication orale partagent beaucoup de points communs, mais la première possède des caractéristiques spécifiques qui lui sont propres.
La communication écrite est concise. Contrairement à la communication orale l’écrit exige l’économie de mots. Une conversation téléphonique par exemple est à l’ordinaire plus abondante qu’une lettre amicale.
La communication écrite est précise. Ce souci de précision impose souvent à l’auteur l’obligation de se donner du temps pour produire son texte. Il doit s’assurer que le message est parfaitement clair, car la moindre incorrection indisposera le lecteur.
La communication écrite est plus formelle. La communication formelle est privilégiée à l’écrit pour mieux rapprocher l’émetteur au destinataire qu’il ne voit pas ou qui n’évolue pas dans son environnement immédiat.
La communication écrite est souvent plus efficace. Dans certains cas, la communication orale fait moins d’autorité que l’écrit. Dans le domaine du droit par exemple, une décision devient officielle uniquement après qu’elle est mise par écrit.
La communication écrite survit plus longtemps. Il est beaucoup plus facile d’oublier une déclaration verbale qu’un message écrit qui ne cessera de parler tant que le support de ce message existe.
Dans certains cas, la communication écrite est plus efficace que la communication orale. Celui qui aspire à être un bon communicateur doit non seulement développer ses compétences oratoires, mais aussi des compétences en écriture.
Pour une prise en compte des diverses formes de communication
Parallèlement à la communication orale et écrite, il est possible de communiquer au moyen du mime, de la peinture, de la musique, de la danse, des attouchements et des actions. De nombreux éducateurs sont d’avis qu’un enseignement efficace requiert l’usage de multiples formes de communication. L’apprentissage se renforce toujours lorsque l’apprenant visualise une image illustrant une information qu’il vient d’entendre. Des spécialistes en éducation soutiennent que:
L’on se rappelle de 10% de ce qu’on lit.
L’on se rappelle de 20% de ce qu’on entend.
L’on se rappelle de 30% de ce qu’on voit.
L’on se rappelle de 50% de ce qu’on entend et voit.
L’on se rappelle de 90% de ce qu’on fait.
De telles affirmations montrent que l’usage d’une communication plus ou moins variée dans l’enseignement augmente les chances d’apprentissage. En tant qu’enseignants et prédicateurs, nous accroitrons notre impact lorsque nous utilisons diverses formes de communication pour délivrer notre message
► Faites une évaluation de votre capacité de communication. A quel niveau se situe votre force : communication écrite ou verbale, communication de groupe ou de masse, communication formelle ou informelle ?
Quels sont les facteurs capables d’influencer la communication?
Il existe plusieurs facteurs capables d’influencer la qualité de la communication.
La nature du message
Il va de soi que la nature du message a une très forte incidence sur la façon de communiquer. Par exemple, le discours que je prépare pour une oraison funèbre se diffère grandement de celui que je prépare pour un anniversaire de naissance. Une conférence de sensibilisation sur le VIH/SIDA au Nigéria contrastera à une présentation dans une cérémonie de remise de diplômes universitaires. On ne délivre pas un sermon évangélique de la même façon qu’un étudiant soutient sa thèse doctorale à l’université ou qu’un politicien harangue une foule au cours d’une rencontre.
La longueur du message influence la communication également. Aussi étrange que cela puisse paraitre, plus le message est court, plus il faut travailler son discours pour qu’il puisse communiquer l’essentiel dans le délai imparti. Une importante présentation qui ne dure que quelques minutes exige souvent beaucoup de préparation.
Un jour, un homme a demandé au président Dwight Eisenhower combien de temps il lui faudrait pour préparer un discours. Dwight Eisenhower lui a répondu : « Si vous voulez un discours de quinze minutes, donnez-moi deux semaines. Si vous voulez un discours de trente minutes, donnez-moi une semaine. Si vous voulez un discours d’une heure, donnez-moi deux ou trois jours. Si vous voulez un discours de deux heures, je suis prêt maintenant». Ce que le président Eisenhower voulait dire, c’est qu’il faut fournir davantage d’effort dans la préparation d’un discours devant être prononcé en quelques minutes pour que dernier soit une réussite.
La préparation
Certains orateurs sont très doués pour prendre la parole en public sans avoir besoin de passer des jours à s’y préparer, car la foule leur stimule l’intelligence. Mais la majorité des orateurs doivent mettre beaucoup de temps à préparer leur discours. En fait, la relation entre l’impact d’un discours et la préparation de l’orateur n’est plus à démontrer.
Je suis convaincu que le manque de préparation constitue l’une des principales raisons sous-tendant l’insuccès de nombreux sermons. Beaucoup de prédicateurs s’appuient sur leur capacité naturelle pour délivrer leur message. Mais moi je prends au sérieux chacune de mes interventions en public. J’écris chaque mot que je vais prononcer même pour les conférences délivrées dans le cadre de mes cours. Il faut plus de temps pour ce genre de préparation certes, mais on y retire de l’efficacité et de la satisfaction.
L’environnement
L’environnement dans lequel le discours va être délivré en affectera la préparation et la présentation. Le sermon devant être prêché au cours d’une croisade d’évangélisation en plein air dans un village se préparera bien différemment d’une conférence de pasteurs s’organisant dans une salle d’hôtel. Il est essentiel, en acceptant une invitation, de s’enquérir le plus que possible sur l’environnement physique du lieu de sa prochaine prise de parole.
Les circonstances
Il faut être bien imbu des circonstances ayant occasionné l’invitation. Par exemple, j’ai été sollicité récemment pour parler de la « philosophie de l’éducation chrétienne » pour le personnel d’un séminaire, le Hillcrest Missionary School dans la ville de Jos. J’ai appris que le conseil directoire était en train de repenser la philosophie de l’école. Les circonstances ayant changé au cours des six dernières décennies, il était temps pour l’école de s’assurer qu’elle comprenait bien sa mission. Cette information m’a été précieuse, et j’ai pu aligner mes présentations aux attentes de l’école.
L’auditoire
Plusieurs facteurs concernant le public ou l’auditoire peuvent influencer un discours:
L’âge. La capacité de concentration d’un enfant est plus faible que celle d’un adulte. Il est donc recommandé d’avoir recours à des techniques spéciales de communication et de limiter son intervention lorsque l’on s’adresse à un très jeune public si l’on veut garder l’attention des participants.
Le genre. Les femmes ont des intérêts différents de ceux des hommes. Par conséquent, il faut préparer son discours en tenant compte du genre du public: masculin ou féminin. Un public mixte vous oblige à préparer un discours encore bien différent des deux premiers.
L’intérêt. Une adresse à un groupe d’avocats doit être préparée et délivrée différemment que celle destinée à un groupe d’athlètes. Il est absolument nécessaire de prendre en considération les principaux intérêts de l’auditoire.
L’éducation. Il est impossible de faire un exposé à un groupe de professeurs d’universités de la même façon que l’on enseigne une classe dominicale composée d’adolescents.
La santé. Ma mère s’adresse hebdomadairement à des vieillards dans une maison de retraite. Ces personnes âgées et affaiblis ne peuvent se concentrer autant que des jeunes gens en bonne santé. Pour cela, elle prépare et délivre son message différemment que si elle devait s’adresser à un public plus jeune.
La durée. Le temps alloué à la présentation déterminera l’orientation de la préparation du discours. Un vendeur qui a dix minutes pour présenter ses produits s’exprimera différemment que s’il dispose d’une seule minute.
Puisque la préparation et la présentation de tout discours subissent l’influence de ces facteurs susmentionnés, il convient d’obtenir le plus d’informations possible sur le public lorsqu’on accepte une invitation pour une prise de parole.
Quels sont les obstacles à une communication réussie?
La peur de parler en public
La phobie du parler en public est l’une des peurs les plus partagées. Il y a des soldats qui sont intrépides sur les champs de bataille et qui n’arrivent pas à prononcer quelques mots par devant un groupe de quinze ou de vingt personnes tant qu’ils sont paniqués.
Le meilleur remède contre le «trac» est la pratique. Plus on s’entraine à parler en public, plus on augmente ses chances de devenir un orateur de haut niveau. Lorsque je reçois des compliments pour un discours, je réponds toujours avec un sourire: «Je m’entraîne beaucoup». Le développement du talent d’orateur exige beaucoup de pratique.
Le manque de préparation adéquate
Nous avons déjà parlé de l’importance de la préparation. Le manque de préparation reste l’une des causes majeures de l’insuccès d’une prise de parole en public. Quelles sont les erreurs de présentation les plus fréquentes qui sont dues à une mauvaise préparation ?
Une mauvaise introduction. L’orateur qui introduit mal son sujet a très peu de chance de réussir son discours.
Une mauvaise conclusion. Une excellente conclusion est aussi nécessaire qu’une bonne introduction. Car c’est la dernière chose que l’auditoire entendra, et il s’en souviendra.
Un discours abstrait. Je suis convaincu que l’un des aspects les plus importants de tout discours est l’utilisation des illustrations qui favorisent la compréhension.
Un discours peu organisé. Un discours réussi est bien charpenté. Un orateur qui ne planifie pas son discours peut fournir beaucoup d’informations utiles sans se faire comprendre par le public.
Tous ces problèmes résultent d’une mauvaise préparation. Il est toujours possible d’être frappé par le trac une fois que l’on affronte le public. On peut ne pas pouvoir maîtriser l’environnement dans lequel on intervient. Mais il est toujours possible de produire une excellente introduction et une conclusion pertinente. De même, on peut organiser ses idées et contrôler la qualité et le nombre des illustrations utilisées dans son discours. Tous ces éléments doivent être pris en compte lors de la préparation.
Rien ne peut se substituer à une bonne préparation. Il est une faute professionnelle grave le fait de négliger la préparation de sa prise de parole en public.
Le fait d’être insensible aux réactions de l’auditoire
La prise de parole en public n’est pas une simple communication unilatérale, allant de l’orateur à l’auditeur. Un bon orateur est toujours sensible aux réactions de son auditoire. La meilleure façon d’y parvenir est d’établir un bon contact visuel avec le public. Un bon orateur perçoit les moindres faits et gestes de son auditoire. Dès que l’orateur se rend compte qu’il a perdu l’attention de son public, il doit faire tout ce qui est nécessaire pour la récupérer. Voici quelques actions à poser pour la retrouver:
Suspendre le discours et attendre un moment. Quelques secondes de silence pousseront l’auditoire à la concentration.
Raconter une histoire. Une bonne histoire aide toujours à reconquérir l’attention du public. Il m’arrive souvent de raconter une histoire plus tôt que prévue lorsque je commence à perdre l’attention de l’auditoire.
Présenter un fait d’intérêt général ou donner une information statistique.
Avoir recours à l’humeur.
Donner une application pratique du sujet traité dans la vie de tous les jours.
Écrire au tableau ou se servir d’un objet pour illustrer ses propos.
Interagir avec quelqu’un dans le public.
Si le public a sommeil, on peut lui demander de se mettre debout pour s’étirer un peu, ou lui demander de chanter un refrain ou une chanson.
Un orateur doit être toujours sensible aux distractions. Lorsqu’une personne entre dans la salle ou qu’il y a de l’agitation en dehors de la classe, il est préférable d’arrêter de parler jusqu’à ce que la distraction ait disparu. Lorsqu’un retardataire capte l’attention de la moitié du public, il faut arrêter de parler et attendre un moment avant de continuer.
Quand les étudiants de ma classe se laissent distraire par un retardataire qui fait son entrée, je leur donne souvent une petite blague, leur disant: « Je vais attendre une minute pour que vous puissiez admirer notre visiteur qui est plus important que moi. En tant qu’enseignant, je sais qu’il est inutile de parler dans le vide. Dès que vous serez rassasié de la vue de votre confrère, je reprendrai mon discours. » Ces mots font généralement rire les étudiants et m’aident à capter de nouveau leur attention.
Pour garder l’attention d’un auditoire
Duane Litfin fait une liste de dix éléments pouvant contribuer à la rétention de l’attention d’un auditoire.[1]
(1) La nouveauté. L’imprévisibilité attire généralement l’attention humaine.
Lorsqu’un docteur de la loi mosaïque demanda à Jésus : « Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » La réponse de Jésus fut une histoire au rebondissement inattendu. Le héros de cette histoire est un samaritain, un peuple détesté par les Juifs.[2] Cette histoire retenait sans doute l’attention des auditeurs de Jésus!
(2) Le mouvement ou l’activité. Lorsque l’immobilité prédomine, le mouvement capte toujours l’attention. De même, le repos se singularise toujours dans un contexte agité. C’est le non-conformisme qui retient souvent l’attention.
Pour manifester son mécontentement face à l’injustice des chefs religieux dans le temple,
« Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons. »[3]
Croyez-vous que Jésus a attiré l’attention de ceux qui se trouvaient dans le Temple?
(3) La proximité. Tout ce qui nous rapproche (dans le temps ou l’espace) peut capter notre attention.
Alors que Jésus enseignait,
« Quelques personnes qui se trouvaient là racontaient à Jésus ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. »
Jésus en profita pour donner un enseignement en se référant à ce « fait d’actualité » ainsi qu’à une autre tragédie ayant survenu à Siloé. Christ savait que ces événements récents capteraient l’attention de ses auditeurs.
(4) La tangibilité. D’une manière générale, le spécifique et le concret attirent mieux l’attention humaine que l’abstrait, le général et l’ordinaire, d’où l’importance des illustrations. Elles rendent tangibles et pratiques les principes que l’on enseigne.
Lorsque Jésus enseignait, il se servait de choses concrètes pour illustrer son enseignement.
« Il en est de lui comme d’une graine de moutarde.»[4]
(5) La familiarité. Dans un environnement complètement étrange à un sujet, ce qui lui est familier retiendra son attention aisément.
Pour présenter un enseignement sur les différentes réponses de l’homme à la Parole de Dieu, Jésus eut recours à une situation courante de son époque : un fermier ensemençant son jardin. «Un semeur sortit pour semer.»[7]
(6) Le contraste. Dans un contexte caractérisé par l’harmonie et la paix, la discordance entre deux ou plusieurs choses tend à capter notre attention.
À plusieurs reprises, Jésus souligna le contraste entre son enseignement et celui des pharisiens et des autres chefs religieux. Cela avait attiré l’attention des foules. « La foule, qui écoutait, fut frappée de l’enseignement de Jésus. »[8]
(7) Le suspense. On aime tout naturellement rechercher les pièces manquantes d’un puzzle pour les mettre à leur place en vue d’avoir une image complète.
En réponse aux critiques des chefs religieux à son endroit pour avoir mangé avec les pécheurs, Jésus leur raconta une histoire. Laquelle histoire met en scène un fils qui avait abandonné la maison paternelle et qui décida d’y retourner. Les auditeurs de Jésus auraient voulu savoir ce qui est arrivé au fils après son départ; si le père allait le rejeter à son retour; si la communauté accepterait de le recevoir malgré sa trahison; ou si ce fils rebelle avait un avenir ?[9] Jésus savait comment créer du suspense.
(8) L’intensité. Tout ce qui se fait à une intensité plus élevée que l’ordinaire se singularise et capte du même coup l’attention de l’homme.
Il est rapporté à maintes reprises que tous ceux qui entendaient les enseignements de Jésus admettaient qu’il enseignait avec puissance et autorité. L’intensité de son enseignement subjugua ses auditeurs. « Ils étaient frappés de sa doctrine; car il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes. »[10]
(9) L’humour. L’humour tend parfois à railler un fait, une action qui ne devait se produire. Généralement, l’humour réussit toujours à capter l’attention de l’auditoire.
Les auditeurs de Jésus ont dû sourire quand il a dit: « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ?»[11]
(10) L’écho de la vie quotidienne. Lorsque Jésus prêchait à des gens ordinaires aux conditions économiques modestes, il incluait dans son discours les besoins quotidiens de ces gens.
« C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus…. Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement?... Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mange-rons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus?…Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. »[12]
Les besoins fondamentaux de l’homme ne laissaient pas Jésus indifférent.
L’absence d’une idée principale
L’un des deux problèmes majeurs de la plupart des sermons et bien des discours publics tient à l’erreur de prendre la parole sans avoir une idée directrice claire. Ce dialogue imaginaire après un service dominical illustre ce genre de problème:
Tom: Avez-vous apprécié le culte d’adoration ce matin?
Sally: Oui, c’était bien.
Tom: Comment a été le sermon?
Sally: Parfait!
Tom: De quoi parlait-il?
Sally: A vrai dire, le pasteur a prêché sur le péché et le paradis. Il a mentionné une voiture en panne qu’il a vue hier. Il a dit beaucoup de bonnes choses.
Bien que le pasteur ait dit beaucoup de bonnes choses dans le sermon, son message n’était pas clair. L’absence d’une idée principale diminue la puissance de son message. En conséquence, l’auditoire retient très peu d’informations à la fin du sermon. Après l’écoute d’un sermon ou d’un discours, l’on devrait pouvoir résumer même brièvement la présentation de l’orateur. Si une bonne partie de l’auditoire ne peut faire cet exercice, l’orateur n’a pas vraiment réussi sa présentation.
Lors de la préparation d’un sermon, il faut dégager l’idée principale, mettre au point le plan de présentation et choisir les illustrations et les applications qui serviront de point d’appui à l’idée principale. Le thème ou l’objectif que le prédicateur aimerait développer constituent donc une sorte de fil conducteur pour le sermon.
Un principe important à respecter en matière de préparation de discours est la transition du connu vers l’inconnu. Les orateurs sont en devoir de commencer leur discours dans la zone de confort de l’auditoire avant de se jeter dans les eaux inconnues. Les discours formidables débutent souvent par une analogie familière au public avant la présentation de nouvelles informations, assurant ainsi une progression de l’information en fonction de l’idée principale.
L’absence de l’idée principale dans un discours est un indicateur soulignant la faible capacité oratoire du présentateur.
Un discours pauvrement illustré
Le second problème des sermons médiocres réside dans la manière qu’ils sont illustrés. Je ne tiens point à ce que mes étudiants deviennent des conteurs. Mais je suis convaincu que s’ils sont incapables de dénicher et de présenter des histoires et des illustrations intéressantes, ils ne seront pas des orateurs publics efficaces.
Un orateur doit être constamment à la recherche de bonnes illustrations et être en mesure de les organiser et les stocker pour toute éventuelle utilisation. À mon avis, je fournis plus d’efforts pour trouver et adapter des illustrations que pour n’importe quelle autre activité relative à la préparation d’un sermon.
[1] Duane Litfin, Public Speaking, 2nd Edition (Grand Rapids: Baker Book House, 1996), 47. voir également p. 239.
La communication est à la fois un art et une science. C’est une science dans le sens qu’elle peut subir une évaluation rigoureuse et est définie par des lois précises. Elle est aussi un art puisque son développement peut se faire en conformité aux lois régissant l’univers esthétique de la nature humaine.
Elle est un don inné et une compétence pouvant être acquise. La plupart des excellents orateurs disposent d’une certaine capacité naturelle. Mais cette capacité naturelle peut se développer et s’améliorer. Dieu nous a donné le don de la parole certes, mais il revient à nous d’utiliser et de développer ce don au mieux de nos capacités.
Devoirs
1. Vous aurez à passer un test au début de la prochaine séance. Assurez-vous que vous maîtrisez les réponses des questions posées à la fin de ce chapitre.
2. Chaque étudiant doit interroger un autre sur son enfance comme s’il s’agissait d’une entrevue. La réponse des questions choisies pour l’entrevue doivent pouvoir fournir des informations pertinentes pour un discours intéressant de trois minutes. Chaque étudiant fera son discours par devant la classe tout en présentant son camarade.
3. Dans la section de la leçon intitulée «Le fait d’être insensible aux réactions du public», Duane Litfin dresse une liste de dix qualités d’un discours pouvant aider à maintenir l’attention d’un public. Trouvez-vous un sermon écrit. Lisez-le et essayez d’y découvrir l’expression de ces différentes qualités. Chaque étudiant doit lire un sermon différent. À la prochaine rencontre en classe, les étudiants compareront les façons dont ces sermons retiennent l’attention du public.
Leçon 2 Test
1. Quelles sont les trois composantes de la communication?
2. Quel sont les deux éventuels auteurs d’une mauvaise communication?
3. Quelle est la forme de communication la plus intime et généralement la plus réussie?
4. Quelle est la forme de communication orale la plus redoutée?
5. Citer trois des cinq caractéristiques de la communication écrite présentées dans cette leçon.
6. Énoncer trois des cinq facteurs qui influencent la réussite d’une communication.
7. Citer trois des cinq obstacles à la communication.
8. Citer trois qualités d’un discours susceptibles de retenir l’attention d’un public selon Duane Litfin.
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