Ce cours se voulait être une étude de l’art de la communication.[1] Nous avons étudié des techniques de préparation de sermons, des méthodes pour enseigner efficacement, des principes sur la bonne gestion des relations humaines, et des stratégies devant améliorer nos compétences en matière de communication interculturelle et notre capacité d’écoute. Ces éléments sont tous déterminants pour le ministère chrétien. En tant que ministres, enseignants ou leaders chrétiens, nous devons utiliser toutes nos ressources pour communiquer efficacement.
Cependant, après avoir fait tout ce qui est en notre pouvoir, nous devons nous tourner vers le Saint-Esprit pour recevoir son onction spirituelle. C’est pourquoi la dernière leçon concerne le rôle du Saint-Esprit dans la prédication. Bien que la prédication soit mise au premier plan, les principes présentés peuvent être appliqués tant qu’à l’enseignement qu’aux autres aspects de la communication privilégiée dans le ministère chrétien.
[1] Cette leçon est une contribution de Richard G. Hutchison, doyen des affaires académiques et spirituelles de Bible Methodist Shepherd’s College de Villasis en Pangasinan, Philippines.
Les responsabilités d’un ministre de l’Évangile sont nombreuses et diverses, mais aucune n’est plus importante que la vocation de prêcher. Car, c’est par la prédication que Dieu parle aux âmes qu’il vous a confiées. Le ministère de la prédication est si important que Satan mettra tout en œuvre pour vous empêcher de vous préparer correctement. Si vous voulez mener à bien votre vocation de prêcher, vous devez payer le prix de la préparation adéquate. La préparation du prédicateur est encore plus importante que la préparation du sermon.
Le prédicateur doit se préparer dans la prière
Il est extrêmement important de savoir que l’efficacité d’un sermon ou d’un enseignement dépend toujours d’un tête-à-tête avec Dieu en privé avant la présentation en public. Puisque la puissance de la prédication vient de l’onction de l’Esprit de Dieu, toute préparation en vue d’une prédication doit inclure un moment de prière à Dieu.
Même Jésus ne négligeait pas cette vérité. Les évangiles rapportent qu’il passait des nuits en prière. Une fois, il a prié pendant toute une nuit avant de prendre une décision.[1] Si le Fils irrépréhensible de Dieu, qui vivait en étroite communion avec son Père, comptait sur la prière, à combien plus forte raison en avons-nous besoin pour être efficace dans le ministère!
C’est par la prière que nous avons accès à « toutes les armes de Dieu»[2] et que nous sommes équipés pour un ministère efficace. La préparation au ministère est impossible sans une vie de prière.
Le prédicateur doit se préparer en menant une vie d’intégrité
► Lisez 1 Timothée 6. Que nous dit ce passage sur le caractère du pasteur?
L’onction divine ne vient pas sur des programmes ou des activités, mais sur des hommes et des femmes. L’ensemble de l’Écriture enseigne que l’onction de Dieu se verse sur ceux dont le cœur est préparé pour le service. À propos des gens voulant accomplir Son œuvre tout en violant Sa loi, Dieu dit à Aggée: « Ce qu'ils m’offrent là est souillé.»[3] Seuls les prédicateurs qui gardent leur intégrité peuvent prêcher avec l’onction de l’Esprit.
De nombreux ministères ont été détruits en raison d’un scandale qui a sapé l’intégrité du responsable. Des pasteurs et évangélistes de renom ont vu leur ministère voler en éclats à cause d’un scandale sexuel ou financier. Certains ont échappé de justesse au scandale, mais ils perdent définitivement leur efficacité spirituelle à cause d’un péché dissimulé.
S’adressant à Timothée, un jeune qui avait la charge de l’église d’Éphèse, Paul lui a exhorté à garder son intégrité intacte en tant que ministre de Dieu. Ses recommandations à Timothée montrent le genre de caractère à cultiver pour réussir dans le ministère.
Paul recommande à Timothée de fuir :
Les fausses doctrines
La vanité
Les disputes et les querelles
L’amour de l’argent
Nous sommes en devoir de fuir tout péché, et toute distraction susceptible de nuire à notre ministère. L’onction du Saint-Esprit ne visite jamais les prédicateurs infidèles à la vérité, animés par l’orgueil de la vie, querelleurs et cupides. Est-il possible de réussir aux yeux du monde tout en s’accrochant à ces péchés? Oui. Est-il possible d’avoir l’onction du Saint-Esprit tout en pratiquant ces péchés? Non!
Paul recommande à Timothée de cultiver :
La droiture
La sainteté
La foi
L’amour
La fermeté
La douceur
Par ailleurs, nous devons cultiver les vertus qui maximisent notre efficacité dans le ministère. Il faut noter qu’aucune de ces vertus ne concerne l’apparence extérieure, mais plutôt la condition du cœur. L’un des obstacles à la jouissance d’un caractère intègre est la tendance à prioriser l’apparence extérieure sur la condition intérieure. Or, «l’Éternel ne considère pas ce que l'homme considère; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur».[4] Si nous voulons avoir l’onction de l’Esprit, nous devons avoir un cœur qui en soit digne.
Paul recommande à Timothée de combattre le bon combat pour la foi.
Pour rappeler aux Corinthiens l’importance de l’Évangile qui est la source du salut de tous les hommes, Paul leur a dit :
« Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je vous l'ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. »[5]
De son côté, Jude convie les prédicateurs « à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.»[6] Le ministre de l’Évangile ne doit accepter qu’aucune problématique –qu’elle soit d’ordre politique, sociale ou doctrinale- se substituer au principal message de l’Évangile dans sa prédication. Car Satan prend plaisir à détourner l’attention des ministres du vrai Évangile. Vous devez prendre position pour la foi et faire de l’Évangile le noyau central de votre prédication.
Le Saint-Esprit doit préparer le prédicateur
Les prédicateurs ne doivent ménager aucun effort en matière de préparation. Mais c’est sur l’onction de l’Esprit qu’ils doivent compter pour prêcher avec puissance.
Le Saint-Esprit illumine l’intelligence du prédicateur.
► Lisez les passages suivants. Que disent-ils au sujet de la compréhension des Écritures ? Psaumes 119:18, 33; Éphésiens 1:16-18; 1 Corinthiens 2:9-16.
L’illumination est l’acte par lequel le Saint-Esprit enlève le voile de notre incompréhension au regard de sa Parole. Cette opération transcende les études humaines, car elle est une œuvre divine. L’illumination du Saint-Esprit n’abolit pas la nécessité d’une étude approfondie, mais elle va au-delà des découvertes résultant de l’étude seule. Tout prédicateur devrait chercher dans la prière cette illumination!
Le Saint-Esprit vivifie le message du prédicateur.
Tout comme Jésus a montré l’importance de la prière dans la préparation de la prédication, il a montré l’importance du Saint-Esprit dans le ministère. Dans son tout premier sermon, Jésus a dit:
« L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. »[7]
La clé de l’efficacité dans le ministère est l’onction du Saint-Esprit. Les disciples de Jésus avaient reçu le mandat d’évangéliser le monde. Mais ils devaient attendre l’onction du Saint-Esprit avant de passer à l’action, et Jésus n’allait pas envoyer ses témoins dans le monde tant qu’ils n’étaient pas habilités par le Saint-Esprit.
« Mais vous recevrez une puissance, le Saint Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. »[8]
De surcroît, seule l’illumination de l’Esprit permet d’interpréter correctement les Écritures. Et c’est uniquement sa puissance qui peut ouvrir le cœur de nos auditeurs à notre prédication ou notre enseignement. C’est par l’Esprit que la Parole de Dieu parvient «à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur».[9]
Jésus a fait une merveilleuse promesse à ses disciples alors qu’il leur parlait des difficultés du ministère. Il a dit: « Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l'heure même; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous.»[10] Cette promesse n’annule pas l’importance de l’étude et de la préparation. Elle est plutôt une garantie du Seigneur prouvant que la puissance du Saint-Esprit sera avec nous dans les moments difficiles.
Paul a fait l’expérience de cette promesse. Il a écrit: « Et ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance. »[11] Paul était un brillant intellectuel qui avait beaucoup étudié. Mais il reconnaissait que la puissance ultime de la prédication vient de l’Esprit de Dieu et non de l’effort humain.
Pour être des enseignants et des prédicateurs efficaces de la Parole de Dieu, nous devons étudier le texte biblique, chercher dans la prière l’onction de l’Esprit et faire confiance à Dieu qui peut nous utiliser pour délivrer sa Parole à son peuple. C’est alors que notre prédication sera revêtue de puissance.
[12] Qu’est-ce que prêcher avec puissance? « C’est le fait d’annoncer la Parole de Dieu sous l’influence de l’Esprit après avoir été revêtu de la puissance divine. »
- De Martyn Lloyd-Jones
Le Saint-Esprit doit préparer l’auditeur
Dieu ne prépare pas seulement le prédicateur, il prépare aussi le cœur du public à la réception de la vérité. Même si le prédicateur doit se préparer au ministère, il est réjouissant de savoir que le Saint-Esprit prépare aussi l’auditoire. Lorsque nous prêchons ou enseignons, nous ne sommes pas seuls.
Paul a rappelé aux Thessaloniciens que la force de sa prédication ne dépendait pas de sa propre éloquence mais de la puissance du Saint-Esprit : «Notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit Saint, et avec une pleine persuasion.»[1] Le Saint-Esprit a utilisé la prédication de l’Apôtre pour transformer les cœurs et convaincre les Thessaloniciens.
Si l’Esprit n’influence pas une prédication, celle-ci n’attendra pas les cœurs même si elle obtient l’assentiment de l’intelligence. Seul le Saint-Esprit peut convaincre les auditeurs de leur péché et leur arracher une réponse sincère. Cette vérité doit être un grand encouragement pour tout prédicateur. Nous ne comptons pas sur notre propre éloquence et nos capacités, car nous prêchons dans la puissance du Saint-Esprit.
En juillet 1741, Jonathan Edwards prêcha un sermon intitulé «Pécheurs entre les mains d’un Dieu en colère» dans une église à Enfield, dans le Connecticut. Le premier Grand Réveil américain battait son plein en ce moment, et la nation connaissait l’une des plus intenses effusions de l’Esprit de Dieu dans son histoire; un feu divin embrasait les treize colonies d’Amérique.
Edwards avait prêché le même sermon à sa propre congrégation sans succès apparent, mais il avait l’impression que Dieu voulait qu’il prêchât ce sermon à Enfield. Edwards n’était pas un prédicateur éloquent. Il lisait ses sermons d’une voix monotone, régulier et inexpressif. Le style de prédication d’Edwards n’avait rien d’extraordinaire qui pouvait susciter une réponse exceptionnelle.
Cependant, ce jour-là, l’Esprit de Dieu secoua l’assemblée. Un témoin oculaire fit ce rapport: «Le sermon n’était pas encore terminé, lorsqu’on entendait des gémissements et des sanglots dans toute l’enceinte […] Certains criaient: «Que dois-je faire pour être sauvé? «Oh, je vais en enfer! » «Oh, que dois-je faire pour le Christ?» Et d’autres paroles semblables. Le prédicateur a dû interrompre le sermon alors que la puissance de Dieu agitait l’assistance.
Edwards s’était préparé par l’étude et dans la prière, tout en gardant intacte son intégrité. Tout cela était nécessaire, mais la puissance surnaturelle indispensable découlait du Saint-Esprit.
Si l’onction du Saint-Esprit est si déterminante, pourquoi tant de prédicateurs se contentent-ils de s’en passer? Peut-être que nous ne sommes pas disposés à en payer le prix.
On a déjà vu qu’il est impossible de jouir l’onction de l’Esprit sans avoir une vie prière. E. M. Bounds a écrit: «De la prière, et beaucoup de prières, c’est le prix de l’onction dans la prédication.»[1]
On a vu aussi que l’onction de l’Esprit marche de pair à une vie d’intégrité. Dieu ne répand pas son Esprit sur ceux qui refusent de lui obéir.
L’onction de l’Esprit exige une humble dépendance continuelle envers Dieu. Si nous croyons que nous pouvons prêcher en notre propre force, Dieu ne nous en empêchera pas. Si nous prêchons pour notre propre gloire, il ne nous donnera pas son onction, car il dit: «Je ne donnerai pas ma gloire à un autre.»[2] La gloire de Dieu, et non la nôtre, doit être notre seule motivation lorsque nous cherchons Son onction.
[3] « L’onction du Saint-Esprit visite le prédicateur assidu à la prière plus que le prédicateur assidu à l’étude. »
- E.M. Bounds
Devoirs
1. Assurez-vous que vous maitrisez les réponses des questions posées à la fin de ce chapitre.
2. En vous inspirant des principes appris dans ce cours, préparez et prêchez un sermon en classe pendant 15 à 20 minutes. Les étudiants doivent évaluer votre sermon en remplissant le formulaire d’évaluation en fin de volume. Comparez les résultats de cette évaluation aux autres résultats de vos sermons précédents pour voir les progrès que vous avez réalisés jusqu’ici en matière de communication.
Leçon 10 Test
1. Pour prêcher avec puissance, le prédicateur doit se préparer. Cette préparation se fait par ___________________________ et _____________________________.
2. Paul recommande à Timothée de combattre pour la ___________.
3. Le Saint-Esprit ___________________ l’intelligence et ________________________ le message du prédicateur.
4. Définir le terme « illumination ».
5. Quel est le prix à payer pour prêcher avec puissance selon E.M. Bounds?
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