La Bible déclare que Dieu a choisi de sauver le monde par la « folie de la prédication ».[1] La prédication est le moyen privilégié de Dieu pour communiquer sa vérité à la fois aux croyants et aux non-croyants. Si certaines religions comptaient sur la migration, la coercition et la densité de la population locale pour leur expansion, le christianisme se répandit dans le monde principalement par le moyen de la prédication.
La prédication est l’apanage du christianisme dès ses origines. « En ce temps-là parut Jean Baptiste, prêchant dans le désert de Judée. »[2] Après la tentation de Jésus, nous lisons : « Dès ce moment Jésus commença à prêcher ».[3] Le jour de la Pentecôte, Pierre se leva et se mit à prêcher.[4] Le mot « prêcher » est associé à Paul à neuf reprises dans le livre des Actes des Apôtres. La prédication reste l’une des plus importantes responsabilités des dirigeants chrétiens.
La prédication est la communication orale des vérités chrétiennes devant un auditoire dans le but de provoquer un changement dans la vie des auditeurs.
Le dictionnaire Anchor Bible Dictionary définit la prédication comme le fait de «proclamer, d’annoncer et d’exposer la parole de Dieu, de présenter publiquement la bonne nouvelle ou de délivrer un discours religieux se rattachant directement ou indirectement à un texte des Écritures». Toutes ces actions mettent l’accent sur la présentation du message.
Thabiti Anyabwile propose une définition plus complète de la prédication : « C’est l’acte par lequel Dieu parle de Son Fils par la puissance de Son Esprit à partir de Sa Parole à travers un homme à d’autres hommes »[1]. Veuillez mémoriser cette définition. Cette définition met l’accent sur chacun des aspects de l’acte de prédication:
Tous les membres de la Trinité sont impliqués dans la prédication.
C’est la Bible et non des opinions, qui doit servir de texte de base à la prédication.
Le prédicateur doit laisser Dieu parler à travers lui.
Le message doit être adressé à un public.
Quelques mots clés associés à l’acte de prédication
Il existe deux mots (racines) grecs qui font référence à la prédication. Le premier est de la famille de mots de la racine de kerug. Cette famille de mots inclut les termes:
Kerusso
C’est la forme verbale. Il désigne «l’acte d’un héraut publiant un message ou le fait de proclamer un message à la manière d’un héraut»,[2] et implique une proclamation officielle de la vérité. Ce mot est utilisé pour décrire le ministère de Jean-Baptiste,[3] de Jésus,[4] des disciples,[5] de Philippe[6] et de Paul.[7]
Pierre utilisa ce mot pour décrire son ministère lors de son entretien avec Corneille : « Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d'attester que c'est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts ».[8] Les disciples de Jésus reçurent de lui l’ordre de prêcher qu’il est la seule personne désignée par Dieu pour juger les vivants et les morts.
Kerygma
Ce mot est un substantif se référant au contenu du message. En grec classique, le kérygme était le message annoncé «par un héraut ou un crieur public».[9] Ce mot est utilisé huit fois dans le Nouveau Testament grec.
C. H. Dodd a popularisé l’utilisation du terme kérygme pour décrire les enseignements de base du christianisme primitif. Le contenu principal du kérygme se résume comme suit:
Jésus a accompli les textes de l’Ancien Testament concernant la venue d’un Messie.
Jésus a produit de bonnes œuvres et des miracles.
Jésus est mort sur une croix, il est ressuscité et est monté au ciel.
Jésus reviendra un jour sur la terre.
Repentez-vous, croyez en Jésus et soyez baptisé, et vous receviez le pardon de vos péchés et la plénitude du Saint-Esprit.
Ces doctrines se trouvaient au cœur de la prédication des apôtres et formaient l’essentiel de la « prédication » de l’église primitive.
Kerux
Ce mot est un autre substantif de la même famille, mais il désigne la personne qui délivre le message. Ce mot était utilisé pour les hérauts ou les messagers publics dont la fonction consistait à rapporter les messages officiels des hauts dignitaires d’un royaume ou d’un empire. Laquelle fonction est similaire au poste du porte-parole de la présidence actuel.
Ce mot se répète uniquement trois fois dans le Nouveau Testament. Dans 1 Timothée 2: 7 et 2 Timothée 1:11 où Paul a dit qu’il a été «établi» prédicateur. Dans 2 Pierre 2: 5, Noé est appelé un «prédicateur de la justice». Un kerux est un prédicateur.
Euangelizo
La deuxième famille de mots grecs utilisés en référence à la prédication vient du terme euangelizo. Ce terme est formé de deux mots grecs ; eu qui signifie «bon» et angelizo qui veut dire «annoncer ou délivrer un message». Angelizo est le mot à partir duquel est dérivé le mot «ange». Un ange est un messager de Dieu. Dans les écritures, le mot ange désigne le plus souvent un être spirituel, mais parfois il dénote un messager humain.
Euangelizo signifie annoncer de bonnes nouvelles. Si le terme Kerusso implique la proclamation de toutes sortes de messages, bons ou mauvais, de jugement ou d’espoir, le terme Euangelizo concerne essentiellement les messages positifs. Il signifie« proclamer de bonnes nouvelles ».
La première occurrence de ce mot dans la Bible traduit parfaitement cette idée:
« Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. »[10]
Qui a plus besoin d’une bonne nouvelle que des aveugles, des boiteux, des lépreux, des sourds et des pauvres ?
Euangelion
Ce terme est le substantif relatif à la racine euangelizo. Il désigne la présentation de la bonne nouvelle ; laquelle ne peut assimiler à un message quelconque, mais plutôt au merveilleux message de Jésus-Christ qui promet au pécheur le pardon et la vie en abondance. L’évangile de Marc débute ainsi : « Commencement de l'Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu. »[11] Marc voulait que ses lecteurs sachent que la venue de Jésus était un événement exceptionnel.
Euangelistes
Ce mot que l’on traduit par «évangéliste» désigne le proclamateur de la bonne nouvelle. La Bible présente Philippe comme un «évangéliste», et Timothée devait faire «l’œuvre d’un évangéliste».[12] Il est intéressant de noter comment ces deux mots vont de pair plus d’une fois dans la Bible. Par exemple, Matthieu 4:23 affirme que …
« Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant (kerusso) la bonne nouvelle (euangelion) du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. »
Didasko
Une autre famille de mots qui mérite quelques commentaires explicatifs est celle qui se rapporte à l’enseignement. Le mot le plus usuel traduisant enseigner en grec est didasko. Il signifie «tenir un discours aux autres en vue de les instruire»[13] et apparait des dizaines de fois dans le Nouveau Testament. Il convient de noter que Jésus est appelé «le Maitre»,[14] et l’enseignement était l’une des fonctions ministérielles à l’église primitive.[15]
La capacité d’enseigner était une qualification obligatoire pour les leaders de l’église.[16] Les maitres étaient chargés de transmettre leur sagesse et leur savoir aux autres. Étant un nouveau mouvement religieux, l’église primitive avait besoin de l’apport de très bons maitres pour assurer la transmission de la nouvelle doctrine. D’où la raison fondamentale sous-tendant le fait que Jésus s’est consacré principalement durant ses trois années de ministère à la formation de ses disciples pour qu’ils pussent enseigner la bonne nouvelle.
Mes étudiants me questionnent souvent sur la différence entre l’enseignement et la prédication. Bien qu’il n’y ait pas de réponse facile, la meilleure distinction connue de ma part révèle que l’enseignement s’adresse à l’intelligence, alors que la prédication interpelle la volonté.
Si l’enseignement vise essentiellement la communication de l’information, le but de la prédication est d’inciter l’auditoire à prendre une résolution. La prédication en contexte d’évangélisation tend à persuader l’incroyant à accepter le Christ, et la prédication pastoral cherche à convaincre le croyant de prendre une décision particulière en matière de foi. Je me souviens avoir prêché un sermon intitulé « Plus vous avez reçu, plus on vous demandera». J’avais invité mes auditeurs à considérer les multiples atouts que Dieu leur a accordés et à les utiliser pour sa gloire. Ce genre de sermon est une prédication pastorale.
Les membres d’une congrégation peuvent attribuer l’étiquette de l’enseignant à quelqu’un qui ne possède pas le style enflammé de certains prédicateurs. Mais ce seul critère ne peut suffire pour établir une nette distinction entre la prédication et l’enseignement.
D’une manière générale, les sermons les plus parlants contiennent une dose d’instruction, et la plupart des enseignements chrétiens s’accompagnent de quelques recommandations qui exigent des réponses pratiques. Sur ce point, il faut admettre qu’une distinction nette entre la prédication et l’enseignement n’est pas une évidence.
Il existe en général deux catégories de prédication.
La prédication d’évangélisation
Le but du sermon d’évangélisation est de persuader l’auditoire à accepter Jésus-Christ comme son unique Sauveur. La prédication d’évangélisation vise généralement les incroyants. Malheureusement, nombreux sont les pasteurs qui délivrent à leurs paroissiens uniquement des sermons d’évangélisation. Bien qu’il soit acceptable de prêcher un sermon d’évangélisation à l’occasion, un pasteur qui ne prêche que ce genre de sermon ne contribue pas suffisamment à la maturation de ses fidèles. L’auteur de l’épître aux Hébreux déclare:
« C’est pourquoi ne nous attardons pas aux notions élémentaires de l’enseignement relatif à Christ. Tournons-nous plutôt vers ce qui correspond au stade adulte, sans nous remettre à poser les fondements, c’est-à-dire: l’abandon des actes qui mènent à la mort... »[1]
La plupart des prédications du livre des Actes sont des sermons d’évangélisation. Les Actes contiennent des sermons adressés à la fois à des Juifs et à des Gentils. La première prédication est celle délivrée par Pierre au jour de la Pentecôte.[2] Un exemple typique d’un sermon destiné à un auditoire Juif fut prêché à la synagogue d’Antioche de Pisidie.[3] Un exemple typique d’un sermon destiné à un auditoire païen est celui de Paul aux philosophes d’Athènes.[4]
► Chaque étudiant doit choisir un sermon du livre des Actes pour ce travail. Après avoir lu le sermon, dressez une liste d’éléments soulignés par le messager dans sa prédication. Combien d’entres-eux peuvent être assimilés au kerygma biblique? Commentez et comparez vos résultats avec vos pairs.
Un sermon d’évangélisation
Venez à moi
Matthieu 11:28-30
I. POURQUOI DOIT-ON VENIR À JÉSUS ?
...A. Pour la personne qu’il est
......Il est juste de se demander: Qui est Jésus? Cette question entraine une double réponse.
.........1. Jésus est homme.
.........2. Jésus est Dieu.
...B. Pour ce qu’il représente
.........1. Jésus est doux et son fardeau léger. Il était l’incarnation de l’humilité. Ce qui implique:
...............a. Qu’il traitait les hommes avec douceur et respect.
...............b. Qu’il vivait modestement sans les parures de la richesse matérielle.
.........2. Jésus est investi de tout pouvoir.
...C. Pour les promesses qu’il a faites
.........1. Jésus a promis du repos pour notre âme.
.........2. Jésus a promis d’adoucir son joug doux et d’alléger son fardeau.
II. COMMENT PEUT-ON VENIR À JÉSUS?
...A. Par le moyen de la repentance
.........1. La repentance est le fait de regretter sincèrement ses péchés.
..................C’est ce genre de regret qui affligea David après son péché avec Bath-Shéba.
.........2. La repentance implique la confession de ses péchés.
.........3. La repentance implique l’abandon de ses péchés.
...B. Par le moyen de la foi
.........1. La foi est le fait de croire en Dieu.
..................Il faut croire que Dieu existe et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent de tout cœur (Hébreux 11:6).
.........2. La foi est un engagement envers Dieu.
...C. Par le moyen de la confession
.........1. La confession est le fait d’admettre sa culpabilité devant Dieu.
.........2. La confession est le fait de s’ouvrir complètement à Dieu.
La prédication pastorale
La prédication pastorale, le principal devoir du pasteur, a pour finalité l’édification et l’affermissement des croyants. Ce genre de prédication prédomine et est très populaire dans le cercle des églises évangéliques.
Lorsque l’Église commença à subir des persécutions à Jérusalem, des chrétiens s’enfuirent vers le nord de la Palestine jusque dans la ville d’Antioche de Syrie. Cet incident amena de nombreux non-Juifs à embrasser la foi. L’église de Jérusalem en apprit la nouvelle. Voici le récit de leur réaction.
« Le bruit en parvint aux oreilles des membres de l'Église de Jérusalem, et ils envoyèrent Barnabas jusqu'à Antioche. Lorsqu'il fut arrivé, et qu'il eut vu la grâce de Dieu, il s'en réjouit, et il les exhorta tous à rester d'un cœur ferme attachés au Seigneur. Car c'était un homme de bien, plein d'Esprit Saint et de foi. Et une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur. »[5]
Le ministère de Barnabas en Syrie était accompli à l’endroit des croyants: «Il s'en réjouit, et il les exhorta tous». Le terme de « tous » se réfère aux croyants. Ce verset souligne la puissance de la prédication pastorale. Quoique la prédication de Barnabas fût adressée à des croyants, «une foule assez nombreuse se joignit au Seigneur». Une excellente prédication pastorale fortifie toujours les croyants et les soutient dans l’œuvre de Dieu comme l’évangélisation.
Le livre des Actes regorge d’exemples de prédications adressées à des non-croyants. Mais il ne contient qu’un seul sermon délivré à des croyants.[6] Lequel fut prêché par Paul aux anciens d’Éphèse auxquels il avait donné rendez-vous au bord de la mer pour un message d’adieux. Ces hommes étaient tous chrétiens, alors Paul leur parla en tant que tel. Tout comme ce sermon aux anciens d'Éphèse était différent des sermons d’évangélisation de Paul, notre prédication aux croyants doit être différente d’une prédication adressée à des incroyants.
Il y a autant de types de sermons que de personnalités de prédicateurs. Mais d’une manière générale, on a tendance à classer les types de sermons en trois grandes catégories. Toutes les méthodes présentées dans les lignes ci-après peuvent être utilisées soit pour les sermons d’évangélisation soit pour les prédications pastorales.
Le sermon topique
Définition du sermon topique
Le sermon topique se construit autour d’un sujet ou d’un thème, et a pour objectif de traiter une seule idée. Le plan du sermon topique ne découle pas d’un texte biblique particulier mais d’un ordre purement logique. Le prédicateur utilise des textes de la Bible pour soutenir les différents points de son sermon qui dérivent directement du sujet traité.
Avantages du sermon topique
Lors du choix des textes bibliques pour appuyer ses arguments, le prédicateur peut aisément sélectionner les versets les plus appropriés au sujet traité au lieu de se débattre avec un seul passage de l’Écriture. Le sermon topique permet de développer le thème de telle manière que l’auditeur ait une idée claire du sujet à la fin de la prédication. À bien des égards, le sermon topique est le plus facile à comprendre. Les sermons thématiques sont plus faciles et plus rapides à préparer que la plupart des autres types de sermons.
Faiblesses des sermons topiques
Le plus grand danger des sermons thématiques s’incarne dans l’utilisation des «textes prétextes». On se donne la peine de trouver des textes bibliques pour corroborer les points d’un sermon déjà préparé. Il arrive que l’on choisisse un verset dont la signification n’a rien à voir avec la déclaration à laquelle il est associé.
Une deuxième faiblesse des sermons topiques est un certain déséquilibre constaté chez des prédicateurs qui prêchent uniquement des sermons thématiques. Ces prédicateurs ont tendance à prêcher uniquement les sujets qui leur tiennent à cœur. Par contre, ceux qui préfèrent les sermons expositoires laissent la détermination du sujet ou du thème de la prédication au texte biblique lui-même.
Les sermons textuels
Caractéristiques des sermons textuels
Le sermon textuel se base sur un texte ou une déclaration de l’Écriture. Par exemple, l’on peut prêcher un sermon sur le texte biblique : «Le salaire du péché c'est la mort».[1] Un sermon textuel sur ce passage pourrait bien aborder les termes de «salaire», de «péché» et de «la mort». Généralement, le thème et les principaux points du sermon découlent du texte. Les caractéristiques, les forces et les faiblesses relatives aux sermons textuels sont très similaires à celles des sermons thématiques, car le prédicateur peut émettre de nombreuses idées qui ne proviennent pas du texte lui-même.
Les prédicateurs africains et afro-américains préfèrent les sermons textuels, et ils s’en sortent très bien. Car l’une des méthodes d’enseignement traditionnelles africaines est l’usage des proverbes, lesquelles sont des courtes énoncées facilement mémorisables qui enseignent une vérité de sagesse. Certains versets sont en fait de courtes déclarations facilement mémorisables qui communiquent une vérité universelle. Les sermons textuels tirent parti de cette pédagogie ancestrale qui leur confère une allure captivante.
Les sermons biographiques
Caractéristiques des sermons biographiques
Un sermon biographique est basé sur un personnage de la Bible. Ce type de sermon présente les vertus et les tares d’un personnage biblique et propose une application à la lumière de ces qualités. Un sermon biographique est donc une étude de caractère.[2]
Comme il est plus intéressant d’entendre parler des personnes que des principes, le sermon biographique retient souvent mieux l’attention que les autres types de sermons. Il existe des centaines de personnages dans la Bible sur lesquels on peut prêcher des sermons biographiques. Ils présentent presque tous des qualités positives ou négatives.
Cette forme de prédication est très efficace dans les cultures privilégiant les audiences. C’est une forme très naturelle de prédication et d’enseignement de la Bible.
L’importance des sermons biographiques
La plupart membres de l’église sont familiers à bon nombre de personnages bibliques. Il est plus facile de s’identifier à ces personnages qu’aux enseignements généraux de la Bible. Il est aussi plus facile de cerner les principes dans la vie des gens que dans les enseignements généraux. L’homme est intéressé par l’homme avant tout; c’est pourquoi les sermons biographiques peuvent être plus intéressants que d’autres types de sermons.
Méthode de préparation des sermons biographiques
Lisez rapidement les textes de l’Écriture développant la vie du personnage et notez dans un carnet les qualités et les défauts du personnage principal étudié.
Sélectionnez trois à huit traits de caractère faciles à expliquer.
Organisez-les en un schéma uniforme et cohérent.
Continuez à prendre des notes sur les détails de l’histoire à mesure que vous relisez et étudiez davantage le passage biblique.
Une fois que vous avez dégagé les points principaux, trouvez deux ou trois autres textes bibliques illustrant ces mêmes principes.
Appliquez de manière spécifique les principes illustrés par la vie du personnage étudié, en vous assurant que l’application découle réellement du texte. Expliquez au public comment suivre le bon exemple ou éviter le mauvais selon le récit étudier.
Erreurs à éviter dans un sermon biographique
(1) Faire du sermon une histoire allégorique.
Une histoire est dite allégorique lorsqu’elle cherche à enseigner une leçon morale. Dans le cas du sermon, le problème se pose lorsque cette leçon ne découle pas du texte biblique, mais de l’imagination du prédicateur. Il faut éviter les interprétations allégoriques dans le cas des sermons biographiques dont les applications doivent provenir de l’Écriture seule.
Dans l’histoire de David et de Goliath, il ne faut jamais présenter Goliath comme Satan, David comme Jésus et la pierre comme la Parole de Dieu. Il faut au contraire s’efforcer d’y découvrir les traits de caractère positifs des différents personnages. L’histoire de David et Goliath ne peut enseigner autres leçons que le courage, la foi en Dieu, le dévouement et le principe selon lequel Dieu se sert des faibles pour accomplir des exploits.
(2) Forcer le sens de l’histoire pour mieux assoir son argument.
Les arguments tirés d’une histoire doivent être évidents. Dès qu’ils sont énoncés, le public doit pouvoir immédiatement les identifier dans le texte. Toute forme d’excessivité appliqué au sens originale du texte pour faire valoir une idée, crée de la confusion chez l’auditoire. Plus les points découlant de l’histoire sont évidents, plus le public comprendra et sera capable d’appliquer le sermon.
Sermons expositoires
Les caractéristiques d’un sermon expositoire
Qu’est-ce que la prédication expositoire? La réponse à cette question apparait dans un incident rapporté dans le livre de Néhémie. Sept mois après la construction des murailles de Jérusalem, le peuple se réunit pour prendre part à une cérémonie spéciale. La lecture de la loi de Moïse se trouvait en tête de liste des activités de cette rencontre. Néhémie décrit l’incident en ces termes:
« … les Lévites, expliquaient la loi au peuple, et chacun restait à sa place. Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu, et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu'ils avaient lus. »[3]
Les Lévites «en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu'ils avaient lu.» Voici le but de la prédication expositoire: présenter de façon claire l’Écriture pour que l’auditoire puisse la comprendre.
La prédication expositoire est le fait d’expliquer le sens d’un passage de l’Écriture et d’en tirer une application appropriée. Elle se propose de mettre en lumière les thèmes les plus saillants du passage considéré dans l’ordre qu’ils se présentent, sans rien ajouter ni omettre. Il est fort probable que la prédication expositoire fût très populaire à l’ère de l’Église primitive. Lorsque les églises recevaient les épîtres apostoliques, elles devaient les lire publiquement et en expliquer brièvement la signification des différentes parties.
Une fois, j'apportai mon soutien à un homme dont la fille avait obtenu une bourse d’études aux États-Unis. Il était venu me voir avec la correspondance de l’université, et nous l’avions lu ensemble. Je lui expliquai ensuite la signification des différentes parties de la lettre et les démarches à entreprendre en conséquence.
C’est un travail similaire que fait le prédicateur lors d’une prédication expositoire. La prédication expositoire est la forme de prédication la plus naturelle et la plus simple.
Types de prédication expositoire
Il existe de nombreux types de prédication expositoire. J’ai choisi de les regrouper en trois catégories.
(1) La méthode du commentaire
Dans la méthode du commentaire, le prédicateur commente brièvement un chapitre en entier ou un passage biblique assez long verset par verset. Il s’agit essentiellement d’une lecture suivie des commentaires généraux au sujet du texte biblique. Dans cette méthode, le prédicateur n’aborde que les points clés du passage.
Des prédicateurs Afro-Américains des générations précédentes maitrisaient parfaitement ce type de prédication. À l’époque, de nombreux prédicateurs illettrés se faisaient assister par un lecteur pendant qu’ils prêchaient. Le prédicateur demanderait au lecteur de lire un verset ou une phrase dans un verset, puis il les commenterait et en tirerait une application. Dès que le prédicateur donna l’ordre de continuer la lecture, le lecteur se mettait à lire. La prédication dans son ensemble sera marquée par ce style antiphonique partagé par le prédicateur et le lecteur. Ce type de prédication devint si populaire que les prédicateurs de la nouvelle génération qui savaient lire continuèrent à l’utiliser.
Je me suis servi plus d’une fois de la méthode du commentaire, notamment pour des passages comme le Psaume 73, où Asaph expose ses interrogations et ses doutes. Dans ce psaume il remet en question l’équité de Dieu qui tolère la prospérité des méchants alors que des hommes justes endurent de grandes souffrances. Si Asaph commence le psaume en exprimant ses doutes, au milieu du chapitre, il commence à concevoir la vie du point de vue de Dieu. Le chapitre se termine avec une grande déclaration de foi :
« Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien: Je place mon refuge dans le Seigneur, l'Éternel, afin de raconter toutes tes œuvres. »[4]
On n’a pas besoin d’un plan sophistiqué pour prêcher dans ce chapitre. La méthode « lire et expliquer » s’y applique parfaitement bien.
De même, la méthode du commentaire s’applique aussi à merveille au quatorzième chapitre de l’épître aux Romains. Ayant prêché à plusieurs reprises dans ce passage, j’ai finalement compris que l’usage de cette méthode est le meilleur qui puisse expliquer le devoir du frère « faible » et du frère « fort ».
(2) La prédication expositoire analytique
Dans la prédication expositoire analytique, le prédicateur se penche sur presque tous les mots, doctrines et pensées qui apparaissent dans le texte biblique. Puisque les passages bibliques sont excessivement riches en vérité, cette méthode se veut très détaillée. Pour pouvoir donc analyser un passage d’une manière plus ou moins approfondie, il faut de solides compétences exégétiques et des ouvrages d’études bibliques spéciaux.
Considérez la déclaration de Paul en 2 Corinthiens 3:18.
« Et nous tous qui, le visage découvert, contemplons, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en son image dans une gloire dont l’éclat ne cesse de grandir. C’est là l’œuvre du Seigneur, c’est-à-dire de l’Esprit. »
Ce passage cache de nombreuses vérités attendant d’être mises en lumière à l’aide d’un examen rigoureux. La connaissance de l’histoire et de la théologie de la «gloire» dans l’Ancien Testament, notamment l’incident où Moïse a dû se voiler la face après son séjour sur le Mont Sinaï dans la présence de Dieu, nous aide à cerner l’intention de Paul. De plus, l’étude des mots clés « miroir », «transformer » et « image » mettra en lumière de précieuses vérités. Si l’on en fait correctement l’exégèse, on trouvera assez de matière dans ce seul verset pour prêcher plusieurs sermons.
(3) La prédication expositoire thématique
Ce type de prédication exige à l’orateur d’exposer les thèmes clés du passage biblique choisi. Il ne fait pas une analyse succincte de chaque expression ou idée présente dans le passage, mais il aborde bien plus de détails que la méthode du commentaire. Dans ce genre d’exposition, le sermon s’articule autour du thème le plus pertinent du passage, et les termes mineurs qui supportent le principal sont présentés dans l’argumentaire. Les détails dispensables au thème principal sont ignorés ou brièvement mentionnés.
Cette méthode est celle que j’utilise le plus. Dans un sermon inspiré par trois ou quatre versets, il est difficile de souligner toutes les vérités constatées dans le passage, mais on peut expliquer et appliquer les idées majeures. Je crois que l’exposition thématique est la forme la plus naturelle de prédication. Elle assure la cohérence des idées tout en accordant une certaine importance aux vérités les plus évocatrices apparues dans le texte.
La prédication expositoire en série
La prédication expositoire en série est le fait de présenter une série de sermons à partir d’un livre ou d’une portion de l’Écriture verset par verset ou paragraphe par paragraphe. Par exemple, le premier sermon d’une série sur l’Évangile de Marc se baserait sur chapitre 1:1 et traiterait de l’introduction du livre. Le second sermon pourrait provenir de 1:2-5 et le suivant de 1:6-11. Le prédicateur préparerait alors ses sermons sur le livre un paragraphe à la fois.
C’est ce genre de technique que j’ai appliqué à ma prédication pastorale pendant la plus grande partie de mon ministère. Par exemple, lorsque j'étais pasteur principal d’une église, je préparais mes sermons à partir des livres suivants :
L’épître de Jacques en 15 sermons
1 and 2 Thessaloniciens en 25 sermons
L’épître aux Galates en 62 sermons
L’épître aux Philippiens en 32 sermons
L’évangile de Marc en 102 sermons
Les avantages de la prédication expositoire en série
(1) Elle favorise l’enseignement des vérités de la Bible.
Puisque les principaux points du sermon expositoire découlent du texte biblique lui-même de la manière la plus naturelle, il est plus aisé de faire parler le passage sans altération. Jésus a dit: «Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira.»[5] L’une des meilleures façons de présenter la vérité biblique consiste à parcourir le texte un verset à la fois pour ensuite expliquer sa signification.
(2) Elle permet la mise en évidence de ce qui est accentué dans l’Écriture.
Lors d’une prédication en série sur l’épître aux Romains, si Paul mentionne une certaine doctrine une seule fois, alors vous ne la prêcherez qu’une seule fois. Mais s’il mentionne une doctrine dix fois, vous avez donc la possibilité d’en parler à dix occasions. Lorsque je prêche dans l’Évangile de Marc, chaque miracle de guérison opéré par Jésus m’offre l’opportunité de prêcher sur la guérison. Chaque fois que Jésus donne un enseignement sur la prière, je peux prêcher sur la prière. Chaque invitation de Jésus à la repentance me donne l’occasion d’encourager l’assemblée à se repentir également.
(3) Elle chasse la monotonie et encourage la créativité.
Il est facile qu’un prédicateur se laisse pris au piège de la monotonie en prêchant uniquement une seule catégorie de thèmes. Mais avec la prédication expositoire en série, il est obligé de faire travailler ses méninges. Le processus de recherche de nouvelles données assure la croissance et la performance du prédicateur et insuffle à ses sermons du haut de la chaire une note de gaité et de nouveauté.
(4) Elle rend possible une alimentation spirituelle variée.
Lorsque les prédicateurs laissent leurs propres intérêts personnels déterminer le thème de leur prédication, ils sont susceptibles de prêcher sur les mêmes thèmes encore et encore. Mais s’ils adoptent la prédication expositoire en série, ils traiteront de nombreux sujets différents, ce qui assurera à leurs paroissiens une alimentation spirituelle plus équilibrée. Par ailleurs, la prédication en série oblige inévitablement les pasteurs à prêcher sur des thèmes qui les gênent en temps normal. Ce fait contribue à leur formation et les aidera dans leur propre croissance spirituelle.
(5) Elle élimine le problème de l’indécision en matière de prédication.
Tout pasteur a fait au moins une fois cette expérience pastorale consistant à se demander sur quoi il va prêcher dimanche matin alors qu’il est samedi soir. Mais lorsque les pasteurs prêchent en série, ils savent à l’avance ce qu’ils vont prêcher pour dimanche prochain ainsi que pour les autres dimanches d’une période donnée. Cette pratique est aussi avantageuse pour les musiciens et les responsables du culte qui peuvent planifier les différentes parties du service en fonction du thème de la prédication du jour.
(6) Elle permet de traiter des sujets difficiles de manière naturelle.
La présence d’un certain problème à l’église peut pousser le pasteur à orienter sa prédication vers certaines personnes de la congrégation. Mais une telle action lui fera perdre le respect de la congrégation. Plus d’un ont laissé leur église du fait, croyaient-ils, qu’ils ont été la cible du pasteur qui dénonçait leur péché dans ses sermons. Cependant, lorsque le ministre prêche sur un sujet suivant l’ordre qu’il apparait dans le texte biblique, il ne peut être accusé de «prêcher à» un tel ou une telle. La prédication expositoire aide donc à traiter des sujets difficiles ou sensibles de manière naturelle et avec grâce.
La manière dont Dieu a parfois souverainement agencé les circonstances par rapport au sermon que je prêche dans une série m’a surpris plus d’une fois, même si le thème abordé était juste le prochain sur la liste lorsque je passais en revue un livre particulier. Dieu sait qui assistera au culte dominical, et il sait également quand nous allons prêcher sur tel sujet. La façon dont se manifestent ces coïncidences prouve que celles-ci ne sont que le résultat de l’œuvre de Dieu.
(7) Elle insuffle à la prédication une plus grande autorité
La prédication des sermons préparés à partir des textes bibliques sur une base régulière confère au ministre un niveau d’autorité qu’il lui fait défaut lorsqu’il prêche des sermons d’actualité. Lorsque tous les points du sermon sont tirés du texte de telle sorte que leur caractère biblique soit évident au public, ce dernier est convaincu que le sermon vient de Dieu et non de l’homme. Il est facile de dire: «Ainsi parle le Seigneur» lorsque vous prêchez un sermon expositoire.
(8) Elle permet au prédicateur de tirer le meilleur parti de son temps et de ses ressources.
Lorsque vous prêchez à travers un livre, toutes les informations historiques y relatives s’appliquent à l’ensemble de ce livre. Dès lors, vous pouvez puisez dans des commentaires un maximum d’informations. Si vous prêchez à travers un livre assez volumineux comme l’un des évangiles, vous serez capable de vous économiser du temps et des efforts en utilisant ces mêmes informations semaine après semaine.
Il n’existe pas de bonne ni de mauvaise méthode de prédication. Le prédicateur consciencieux doit choisir la méthode qui correspond le mieux à l’occasion, à son public, au message et à son style personnel. Dieu peut utiliser et utilise tout type de prédication. Il faut seulement en essayer différents types afin de trouver celui qui convient le mieux à sa personnalité et à son public.
Devoirs
1. Vous aurez à passer un test au début de la prochaine séance. Assurez-vous que vous maitrisez les réponses des questions posées à la fin de ce chapitre.
2. Pour mieux cerner la différence entre les différents types de sermon, préparez un plan de sermon pour chacun des types.
Un sermon topique
Un sermon textuel
Un sermon biographique
Un sermon expositoire
3. Choisissez l’un des quatre sermons que vous avez préparés et prêchez-le en 8 à 10 minutes à la classe. Les étudiants doivent évaluer votre sermon en remplissant le formulaire d’évaluation de sermon en fin de volume. Leur évaluation vous permettra d’évaluer vos capacités oratoires et d’y apporter l’amélioration nécessaire.
Leçon 3 Test
1. La prédication selon Thabiti Anyabwile « est l’acte par lequel _____ parle de Son _____ par la puissance de Son _____ à partir de Sa ____ à travers un ____ à d’autres _____. »
2. Le message que prêchait l’église primitive se nomme ______________.
3. Le but du sermon _____________ est de persuader l’auditeur à accepter Jésus-Christ comme son Sauveur personnel.
4. La prédication _________________ concerne généralement une congrégation chrétienne.
5. Le sermon ______________ s’articule autour d’un sujet ou d’un thème.
6. Le sermon _____________ se base sur un seul verset ou une seule phrase.
7. Le sermon ______________ est basé sur le récit de la vie d’un personnage de la Bible.
8. Le but de la prédication _________ est de présenter de façon claire l’Écriture pour que l’auditoire puisse comprendre la Parole de Dieu.
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