[1]Un dimanche matin, environ trente ans après l’ascension de Jésus, un groupe de chrétiens s’était réunit pour le culte dans une maison privée à Philippes. Ces croyants étaient dans la joie, puisqu’ils venaient de recevoir une lettre de Paul, leur pasteur bien-aimé.
Un responsable lisait la lettre pour l’assemblée. Un baume de joie y dégageait. Même si l’apôtre se trouvait en prison à Rome lorsqu’il la rédigeait, il se réjouissait en Christ. Il ignorait s’il serait relâché ou exécuté, mais son cœur était en paix. Pourquoi? «Car Christ est sa vie, et la mort lui est un gain » (Philippiens 1:21).
Étant leur père spirituel, Paul tenait à encourager ces chrétiens à grandir constamment dans la foi chrétienne. Il voulait qu’ils murissent et se sanctifient davantage suivant la vocation qu’ils ont reçue de Dieu. Paul écrit: «Conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile de Christ» (Philippiens 1:27). Mais cela est-il possible?
La réponse de Paul est: Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ (Philippiens 2:5). Si les chrétiens de Philippes parvenaient à cultiver les sentiments de Christ, ils finiraient par être comme Christ. Le secret d’une vie sainte est de cultiver les sentiments du Christ. La sainteté consiste à ressembler le Christ.
Je ne m’appartiens plus à moi-même; mais je suis à toi!
Dispose de moi comme tu le veux; Place-moi à côté de qui tu veux; mets-moi au travail, soumets-moi à l’épreuve; je suis prêt à être employé à ton service ou, pour toi, laissé de côté, honoré pour toi ou humilié pour toi; je suis prêt à être dans l’abondance ou dans la disette, comblé de tout ou dépouillé de tout; j’abandonne librement et joyeusement toutes choses à ta disposition et à ton bon plaisir. Et maintenant, Dieu glorieux et béni , Père, Fils et Saint-Esprit, tu es à moi et je suis à toi. Amen
-John Wesley
Le message des épîtres : les chrétiens doivent se sanctifier
Les épîtres convient les chrétiens à la sainteté
Dieu appelle tous les chrétiens à la sainteté. Il « nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui » (Éphésiens 1:4). Le dessein éternel de Dieu dans la mise en œuvre du plan de la rédemption était de faire de nous un peuple saint.
Aucun juif converti au premier siècle n’aurait été surpris d’apprendre que les chrétiens sont appelés à être saints. Car la sainteté est une exigence divine dans le livre du Lévitique. Les chrétiens juifs savaient pertinemment que Dieu s’attendait à ce que son peuple soit saint.
Mais le message de sainteté était étranger aux Gentils qui avaient grandi dans un contexte polythéiste caractérisé par le dérèglement des mœurs généralisé. La première épître de Pierre a été adressée à des païens qui venaient tout juste d’être «rachetés de la vaine manière de vivre que vous avez héritée de vos pères» (1 Pierre 1:18). Ces païens qui ignoraient tout à propos de la vraie justice, étaient appelés par Pierre à mener une vie sainte.
Les apôtres enseignaient aux Gentils convertis comment ils devaient mener une vie sainte. Ils ont enseigné ce message de façon positive: «Voici ce que vous devez faire.», et de manière négative: « Voici ce que vous ne devez pas faire.»
Les épîtres appellent les croyants «saints» quarante fois. Dans le Nouveau Testament, un saint n’est pas une personne décédée depuis des lustres que l’on peint sur les vitraux d’une grande cathédrale européenne. Est saint, tout croyant qui vit en accord à la volonté de Dieu pour son peuple. Et chaque chrétien est appelé à se sanctifier et à être un saint.
Les apôtres ordonnaient aux croyants de rechercher la sainteté.
Paul a rappelé aux croyants corinthiens qu’ils étaient «le temple du Dieu vivant» (2 Corinthiens 6:16). Le temple était un lieu de culte sacré. Puisque nous sommes le temple de Dieu, «purifions-nous donc de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu» (2 Corinthiens 7:1).
Le peuple de Dieu est appelé à se «dépouiller du vieil homme qui se corrompt par les convoitises trompeuses » pour se « revêtir de l’homme nouveau » (Éphésiens 4:22-24). Paul a écrit que le Christ « s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2:14). L’auteur de l’épître aux Hébreux a demandé à ses lecteurs de rechercher «la paix avec tous et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Hébreux 12:14). La vocation du peuple de Dieu est d’être saint.
Les apôtres priaient pour que les chrétiens soient sanctifiés.
Paul a prié pour que la sanctification soit une réalité parmi les croyants.
► Lisez 1 Thessaloniciens 1:2-10. Décrivez les chrétiens de Thessalonique comme ils sont présentés au début de la lettre de Paul.
Les destinataires de la lettre de Paul à l’église de Thessalonique étaient des chrétiens authentiques. Ils étaient connus pour leur foi, leur amour et la fermeté de leur espérance. Ils étaient «des frères bien-aimés de Dieu», à qui l’Évangile n’a «pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l’Esprit Saint, et avec une pleine persuasion». Ils avaient «reçu la parole au milieu de beaucoup de tribulations, avec la joie du Saint Esprit», étaient «un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l’Achaïe» et avaient abandonné «les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai».
Toutefois, ces chrétiens avaient encore besoin d’une expérience plus profonde avec Dieu, même s’ils étaient saints par l’œuvre purificatrice de Dieu à la nouvelle naissance. D’où l’importance de la prière de Paul:
Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ (1 Thessaloniciens 5:23).
Cette requête était importante pour Paul qui priait Dieu «nuit et jour, avec une extrême ardeur de nous permettre de vous voir, et de compléter ce qui manque à votre foi» (1 Thessaloniciens 3:10). Ces gens étaient de vrais chrétiens; mais Paul savait qu’il leur manquait quelque chose. Cela ne veut point dire qu’ils étaient «reprochables», car ils avaient été félicités par Paul.
Mais même si leur expérience chrétienne s’avérait irréprochable, Paul savait qu’ils avaient besoin d’une croissance supplémentaire. Ils ont été sanctifiés certes, mais il a demandé Dieu de les «sanctifier lui-même tout entier» et de purifier «l’esprit, l’âme et le corps» de ces croyants.
Les épîtres soutiennent que les chrétiens peuvent être saints
En priant pour que les Éphésiens soient «remplis de toute la plénitude de Dieu», Paul avait confiance que Dieu répondrait à sa prière parce qu’il priait «à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Éphésiens 3:20). L’ordre de sanctifier son cœur n’est pas impossible, car tout croyant peut l’accomplir.
«Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers» était la prière de Paul en faveur les chrétiens de Thessalonique. Il était aussi convaincu que Dieu répondrait à sa prière, laquelle est suivi d’une promesse: «Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera » (1 Thessaloniciens 5:24). Les épîtres promettent que nous pouvons être saints.
La sainteté est le fait de ressembler à Jésus-Christ
Le message de l’Ancien Testament ou de la Loi et des prophètes parle de la nécessité d’avoir un cœur saint et des mains pures. Les Évangiles présentent Jésus comme l’exemple de l’amour parfait. Les Actes montrent à travers les premiers chrétiens qu’il est possible pour les croyants ordinaires de vivre une vie sainte grâce à la puissance du Saint-Esprit. Dans les épîtres, le message de sainteté est appliqué à la vie quotidienne du croyant.
La sainteté, c’est avoir le cœur et les sentiments de Christ
Les épîtres enseignent que la sainteté est ressemblance avec le Christ. Les croyants doivent être comme le Christ. La sainteté est plus qu’une certaine attitude, elle commence dans le cœur. C’est le fait d’avoir le cœur et les sentiments de Christ.
Paul ne dit pas: «Vous devez agir comme Jésus-Christ.», mais «Vous devez être comme Jésus-Christ.» Il ne suffit pas d’imiter le Christ extérieurement; il faut être comme lui à l’intérieure. Le dessein de Dieu est de transformer son peuple à l’image du Christ. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils (Romains 8:29). Le dessein éternel de Dieu est d’imprégner en nous l’image du Christ. Voilà ce que signifie être saint.
L’une des plus frappantes illustrations de cette vérité se trouve dans la lettre de Paul aux Corinthiens. Cette église était rongée par des problèmes, mais Paul a traités les croyants de «saints» et les a invités à mener une vie sainte. Comment ce groupe de croyants immatures, luttant pour surmonter leur ancienne vie païenne, pouvaient-ils espérer être saint? Paul répondit: « Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu » (2 Corinthiens 5:21).
Puisque le Christ est devenu péché pour nous, nous pouvons devenir «justice de Dieu». Si dans l’Ancien Testament, le sang des offrandes expiatoires couvraient les péchés de ceux qui s’approchaient de Dieu par la foi, aujourd’hui, c’est le sang de Christ qui couvre les péchés des croyants par la foi. Mais Paul a dit que nous en avons plus qu’une couverture. Nous ne sommes pas seulement «couverts», mais aussi transformés. Parce que nous avons été «réconciliés avec Dieu», nous sommes devenus «la justice de Dieu». Paul a écrit:
Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ (2 Corinthiens 5:17-18).
La mort de Christ ne sert pas à couvrir une rébellion ininterrompue contre Dieu. En Christ, nous sommes une nouvelle création ; nous ne sommes plus des rebelles. Nous sommes de nouvelles créatures qui se sont réconciliées avec un Dieu saint.
Cette transformation est bien plus profonde qu’une bonne conduite extérieure. Paul a prié pour les Thessaloniciens en ces termes:
Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ! (1 Thessaloniciens 5:23).
L’expression «tout entiers» évoque l’idée d’une sanctification intégrale des croyants. Ce verset peut être traduit «vous sanctifie de fond en comble». Paul a prié pour que ces croyants soient transformés dans leur «esprit, leur âme et leur corps», promettant que «celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui fera » (1 Thessaloniciens 5:24).
Cette transformation affecte tous les domaines de la vie. En Philippiens, Paul parle d’une nouvelle façon de penser qu’il désigne comme «les sentiments de Jésus-Christ», manifestés dans la soumission volontaire de Jésus à la volonté du Père. «Il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Philippiens 2:8).
Paul ne dit pas: «L’humilité du Christ serait une bonne façon de vivre, mais vous et moi ne pourrons jamais la vivre dans notre vie.» Mais il dit: «Ayez en vous les sentiments qui était en Jésus- Christ » (Philippiens 2:5). Ces sentiments peuvent être les vôtres; vous pouvez donc être comme Christ!
Nous pouvons avoir le même esprit de soumission que Jésus manifestait envers la volonté de son Père. Nous pouvons avoir les sentiments de Christ et regarder la vie à travers les yeux de Jésus-Christ. Cela ne passe pas par de bonnes résolutions, mais par des cœurs transformés. Nous sommes appelés à être comme Christ non pas en actions seulement mais en sentiments.
La sainteté c’est se comporter comme Jésus
Certains peuvent objecter: «Mes actions ne reflètent pas le Christ, mais mon cœur est pur. J’ai de bonnes intentions, mais je ne puis vivre comme le Christ.» Les apôtres n’avaient jamais légitimé une telle inadéquation entre le cœur et l’action. Car le comportement du croyant révèle la nature de son cœur. La sainteté c’est se comporter comme Jésus.
Ce message fait écho dans toutes les épîtres. Paul a dit que le Christ s’est livré lui-même pour l’Église, son épouse, «afin de la sanctifier» et de la faire comparaitre devant lui « sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible » (Éphésiens 5:26-27).
Pouvez-vous imaginer une épouse qui dit à son mari: «Mon cœur te sera toujours fidèle même si je te trompe avec mon corps»? Quelle horreur! Paul ne peut pas non plus imaginer l’épouse du Christ disant: « Mes actions sont mauvaises, mais mon cœur est saint.» L’Église est appelée à être une épouse «sans tache ni ride».
L’église de Thessalonique était composée de croyants juifs et des païens convertis du paganisme. Les premiers connaissaient les préceptes de l’Ancien Testament en matière de sainteté, mais les païens avaient vécu dans une atmosphère d’immoralité sexuelle.
Ce dernier groupe intéressait grandement Paul qui voulait les enseigner les voies de la sainteté. Il a demandé à Dieu «d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père » (1 Thessaloniciens 3:13). Ces nouveaux croyants devaient être saints et dans leur cœur et dans leur comportement. Car «Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification». La sanctification affecte non seulement le cœur, mais aussi l’action:
«C’est que vous vous absteniez de l’impudicité.»
« C’est que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et l’honnêteté, sans vous livrer à une convoitise passionnée, comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu.»
«C’est que personne n’use envers son frère de fraude et de cupidité dans les affaires » (1 Thessaloniciens 4:3-6).
La sainteté c’est avoir un cœur semblable à celui de Christ qui inspire un comportement semblable à Christ. Être saint, c’est être comme le Christ.
La sainteté c’est le fait d’aimer comme Christ
Les Évangiles montrent que la sainteté consiste à aimer Dieu et à aimer son prochain. Paul allie le comportement christique à l’amour christique, lorsqu’il a exhorté les chrétiens éphésiens à être «des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés». Comment vont-ils imiter Dieu? En vivant dans l’amour christique. « Et marchez dans la charité, à l’exemple de Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré lui-même à Dieu pour nous comme une offrande et un sacrifice de bonne odeur » (Éphésiens 5:1-2).
En marchant dans un amour sacrificiel, les chrétiens montrent l’image de Dieu. Être saint, c’est aimer comme le Christ. Dans Romains 14, Paul donne une démonstration pratique de cet amour chrétien. Il appelle les croyants à sacrifier leur liberté de conscience pour le bien d’un frère plus faible. Pourquoi? «Mais si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l’amour » (Romains 14:15). Si ma liberté fait trébucher un frère, je ne marche pas dans l’amour. Le Christ a renoncé à ses droits par amour pour nous. De même, nous devons renoncer à nos droits par amour pour les autres. C’est ainsi que l’on aime comme le Christ.
L’exposée la plus célèbre de Paul sur l’action d’aimer comme le Christ est 1 Corinthiens 13. À une église marquée par la division, l’égoïsme, la jalousie et l’orgueil, Paul a écrit:
La charité est patiente, elle est pleine de bonté; la charité n’est point envieuse; la charité ne se vante point, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite point, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité (1 Corinthiens 13:4-6).
Dans 1 Jean, l’apôtre met en évidence quelques aspects pratiques de l’amour de Christ et montre à quoi ressemble l’amour chrétien.
L’amour requiert l’obéissance. Si nous aimons Dieu, nous lui obéirons certainement (1 Jean 2:5 et 5:3). Nous ne pouvons pas séparer l’amour de l’obéissance.
L’amour requiert la fidélité. Si nous aimons Dieu, nous n’aimerons pas le monde. «Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (1 Jean 2:15). Nous ne pouvons pas aimer à la fois Dieu et un monde hostile à Dieu. Une personne sainte aime Dieu d’un cœur sans partage.
L’amour nécessite une relation. Si nous aimons Dieu, nous aimerons les chrétiens. «Celui qui aime Dieu aime aussi son frère.» En effet, « si quelqu’un dit: J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur » (1 Jean 4:20-21). Jean enseigne qu’il est impossible d’aimer Dieu en haïssant son frère dans la foi.
Quel est le résultat de cet amour christique? Confiance devant Dieu. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est parfait en nous » (1 Jean 4:12). Cet amour parfait nous donne «l’assurance au jour du jugement» et «bannit la crainte» du châtiment (1 Jean 4:17-18).
Comment vivre cet amour parfait? «Car nous savons que notre vie dans ce monde est la vie de Christ en nous » (1 Jean 4:17, New Life Version). Seule la vie de Christ en nous peut nous aider à aimer comme lui.
La vie sainte se caractérise par la croissance dans la sainteté
Tommy désire mener une vie sainte. Mais sa conception de la sainteté se base sur l’émotion et les sentiments plutôt que sur le message de l’Écriture; ce qui produit chez lui une certaine instabilité doctrinale en la matière.
Au début, il jeûnait souvent et priait pendant des heures en vue de se discipliner dans sa marche vers la sainteté, car il croyait que l’autodiscipline provoque la sanctification dans la vie du croyant.
Mais Tommy finit par perdre son enthousiasme et mettre de côté tous ses efforts en matière de disciplines spirituelles. Devenu négligent, il commence à flirter avec le péché. Lorsque je lui ai questionné sur sa vie spirituelle et sa victoire sur le péché, Tommy m’a dit: «Je vis par grâce et je n’ai pas besoin de discipline. Dieu me sanctifiera quand il le voudra. »
À un autre moment, Tommy prie le Seigneur avec ferveur en vue de recevoir un don spirituel qui soit manifeste. Car il avait finit par croire que la sainteté concernait les dons et le pouvoir spirituels.
Dans sa quête de sainteté, Tommy s’était laissé guider par l’émotion plutôt que par la lecture et l’étude de la Bible pour comprendre comment la sainteté est vécue dans la vie quotidienne.
Les épîtres enseignent des vérités importantes sur la vie sainte. Si nous oublions ces principes, notre compréhension de la sainteté sera imparfaite. Les écrits des apôtres nous apprennent comment vivre la vie sainte à laquelle Dieu nous a appelés.
La sainteté est un processus
En désignant les croyants comme des «saints», Paul leur disait: «vous êtes sanctifiés». Le saint est sanctifié. Mais cela n’empêche pas que Paul ordonne à ces saints que: «Vous devez être saints». Vous êtes saints certes, mais vous devez continuer à grandir dans la sainteté.
Cette vérité se répète à plusieurs reprises dans les épîtres. En tant que croyants, nous sommes saints, mais nous devons continuer à grandir dans la sainteté pendant que nous marchions dans l’obéissance à Dieu.
L’auteur de l’épître aux Hébreux affirme que nous avons été sanctifiés par la mort du Christ. «C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ, une fois pour toutes » (Hébreux 10:10).
L’auteur poursuit pour dire: « Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés » (Hébreux 10:14). Ce verset comprend deux mots relatifs au thème de la sainteté. Par sa mort, le Christ a amené à la «perfection» (teleios) ceux qui sont «sanctifiés» (hagiazo). Ce verset nous dit que:
Nous avons été sanctifiés: « il a amené à la perfection pour toujours... »
Jésus est mort pour que nous puissions être libérés de la puissance du péché. Il «a souffert hors de la porte, afin de sanctifier le peuple par son propre sang » (Hébreux 13:12). Le dessein de Dieu de sanctifier son peuple a été accompli par la mort de Jésus. Nous avons été amenés à la perfection.
Nous sommes en train d’être sanctifiés: « Ceux qui sont sanctifiés.»
La mort de Christ a accompli le dessein de sanctification de Dieu pour toujours, mais notre croissance dans la sainteté se poursuit tout au long de notre vie. C’est un processus continu. Par la mort de Christ, nous sommes saints et rendus saints.
Le propre témoignage de Paul illustre ce principe. Dans Philippiens 3, Paul écrit qu’il n’est pas encore parfait, mais quelques versets plus loin, il se présente comme un individu parfait. Les mots soulignés dans le passage suivant traduisent touts les deux le terme grec teleios.
Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection (teleios); mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus Christ […] Nous tous donc qui sommes parfaits (teleios), ayons cette même pensée; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus (Philippiens 3:12-15).
Paul dit: «Je ne suis pas encore parfait.» Puis : «Nous tous donc qui sommes parfaits.» Paul n’est pas encore parvenu au but, car il est encore dans la phase de la sanctification progressive. En ce sens, il n’est pas encore parfait. Mais, Paul se consacre corps et âme pour arriver au but. Il est déterminé à terminer la course. En ce sens, il est parfait et peut dire dans le même paragraphe «je ne suis pas encore amené à la perfection, mais je suis parfait».
La perfection ne renvoie pas à l’accumulation d’une certaine quantité de bonnes œuvres, mais plutôt à un abandon complet de sa personne à la grâce de Dieu, lorsque Dieu oriente le cœur dans telle ou telle direction. Ce processus du rapprochement du divin se poursuit durant toute la vie terrestre du croyant.[1]
Considérez le cas d’un golfeur frappant à la perfection une balle vers le trou du golf. Le tir ne devient pas parfait à l’arrivée de la balle dans le trou, mais il l’est au moment même que le joueur frappe la balle ; il l’est aussi pendant la trajectoire de la balle jusqu’à son atterrissage dans le trou.[2]
De la même manière, Paul progressait en direction de la ligne d’arrivée. Il s’était lancé dans la course de tout son cœur. Il n’avait pas encore remporté le prix, mais il l’avait en vue. Il était parfait sans atteindre la perfection.
En tant que croyants, nous sommes des «saints» qui ont été acceptés par Dieu grâce à Jésus-Christ, mais nous sommes appelés à nous offrir comme des «sacrifices vivants» qui continuent de croître dans l’obéissance et l’abandon au quotidien (Romains 12:1). Nous avons été sanctifiés, et nous sommes en train d’être sanctifiés.
Vous êtes saints, et vous devez vivre comme tel.
Paul a écrit deux épîtres aux «saints» qui vivaient à Corinthe. La première s’adresse au peuple saint, «à ceux qui ont été sanctifiés en Jésus-Christ» (1 Corinthiens 1:2). Et la seconde est adressée «à l’église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans toute l’Achaïe » (2 Corinthiens 1:1). Ces croyants étaient saints, mais ils avaient beaucoup à apprendre sur la vie dans la sainteté.
Cette vérité est l’objet de deux mauvaises interprétations parmi les chrétiens. Premièrement, certains disent: «Je suis appelé ‘saint’ parce que Dieu ne voit que la justice de Christ plutôt que mon péché. Ma sainteté est une sorte de «décision juridique». Je ne serai jamais saint dans ce monde, mais Dieu me considère quand même comme saint.» Paul réfute cette réponse dans Romains 6. Le peuple saint doit vivre une vie sainte.
La deuxième interprétation dit : «Je suis un saint. Je vis toujours en accord à la norme absolue de la perfection divine. Je n’ai pas besoin de me repentir parce que je ne pêche pas. Je suis un saint!» Paul s’oppose à cette erreur autant qu’il s’oppose à la première. D’ailleurs, il enseigne aux «saints» de Corinthe comment ils doivent marcher dans la sainteté parce que ces saints n’avaient pas toute la connaissance et la maturité nécessaire.
La ville de Corinthe était tristement célèbre pour sa débauche. Pour cela, Paul avait exhorté les croyants de cette ville impie à vivre dans la sainteté. Ils devaient éviter l’immoralité sexuelle parce que leurs «corps sont des membres de Christ» (1 Corinthiens 6:15). Puis Paul énumère les comportements interdits dans le royaume de Dieu, disant:
Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le royaume de Dieu (1 Corinthiens 6:9-10).
Juste après l’énumération de ces péchés, Paul fait observer que « c’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous.» S’adressant à un groupe de croyants qui pratiquaient ces péchés dans le passé, Paul s’attendait à ce qu’ils abandonnent leur ancien mode de vie. Comment ces anciens pécheurs peuvent-ils vivre une vie pure à présent? Paul donne la réponse:
Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus Christ, et par l’Esprit de notre Dieu (1 Corinthiens 6:11).
Tous les péchés évoqués en 1 Corinthiens 6:9-10 ont été effacés par la transformation dont a parlé 1 Corinthiens 6:11. Cette transformation n’est pas une simple action légale. Car Paul ne suggère nulle part que même si l’on continue à commettre ces péchés, Dieu nous considérera comme justes malgré tout. Non! Il a plutôt dit : « C’est là ce que vous étiez, quelques-uns de vous. Mais vous avez été lavés.» Paul semble dire: «Vous êtes des saints, agissez en tant que tels! » Puisqu’ils ont été lavés et sanctifiés, ce sont des saints; qu’ils vivent comme des saints.
Lorsqu’un jeune homme se fait enrôler dans l’armée, on lui exige de porter l’uniforme habituel des soldats, et on lui donne le code de conduite de l’armée. L’uniforme ne suffit pas à lui seul. Le soldat doit vivre selon le code de conduite.
Il faut plus de temps pour apprendre le code de conduite que pour mettre l’uniforme. Le nouveau soldat doit apprendre à vivre d’une manière qui convient à son uniforme. Il doit mûrir en tant que soldat. Ce nouveau soldat se fera répéter les règles de l’armée à maintes reprises. Sa performance sera-t-elle parfaite au début? Non. Mais son engagement à devenir soldat est-il sans réserve? Absolument oui. Dès le premier jour dans l’armée, il devient un soldat, mais il passera des mois à apprendre la vie militaire.
Qu’en est-il d’une personne qui désire être un soldat sans vouloir suivre le code de conduite. Elle peut bien avoir un uniforme militaire, mais si elle ne respecte pas le Code de conduite militaire, est-elle un vrai soldat? Non. Elle prétend seulement en être un.
[3]Les destinataires des épîtres sont les croyants qui ont «revêtu le Christ» et apprennent à vivre dans la sainteté. Éphésiens 4-6 nous apprend à quoi ressemble une vie sainte dans les relations familiales, au sein de l’église et dans l’éthique des affaires. Galates 5 nous expose le genre de fruit que produit une vie qui est en phase avec l’Esprit. Dans 1 Pierre, nous apprenons comment vivre dans la sainteté face à la persécution. Lorsque nous lisons Jacques, nous apprenons comment une personne sainte contrôle sa langue.
Aux croyants de Colosses, Paul a écrit :Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Ces croyants qui sont morts au péché, vivent maintenant pour Dieu. Ils ne sont plus esclaves du péché, car ils ont été sanctifiés. Mais Paul a ajouté: «Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre » (Colossiens 3:3, 5). Étant mort au péché, vous devez le faire mourir. Et puisque vous avez été sanctifié, vivez comme des saints.
Ce principe est énoncé au début du troisième chapitre de l’épître.
Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre (Colossiens 3:1-2).
Paul dit: «Jour après jour, vous devez continuer à chercher les choses d’en haut et à vous concentrer sur les choses de Dieu. » La clé d’une vie sainte est de se concentrer sur les choses de Dieu. Vous avez été sanctifié («vous avez été ressuscité avec Christ»), alors soyez saint («concentrez-vous sur les choses qui d’en haut»).
Quel est dont le résultat de la sanctification? «Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire » (Colossiens 3:4). Une vie sainte vous prépare à passer l’éternité avec un Dieu saint. «Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit » (Genèse 5:24). La marche dans la sanctification a préparé Hénoc pour passer l’éternité avec Dieu ; de même, une sainte marche avec Dieu dans ce monde nous prépare à «paraître avec Christ dans la gloire».
Nous avons été sanctifiés par le sang de Jésus-Christ. Nous dépouillant du vieil homme, nous nous sommes revêtu de l’homme nouveau. Dès lors, nous apprenons jour après jour ce que signifie être saint. Nous nous sommes transformés de jour en jour à l’image de Dieu. Notre performance est-elle parfaite? Non. Mais notre engagement à être saint est-il total? Oui. Étant des sanctifiés, nous apprenons à vivre comme des saints.
Dieu vous sanctifie, mais vous devez aussi vous sanctifier
Dans le livre de Lévitique, Dieu dit: Vous vous sanctifierez et vous serez saints. C’était un ordre à suivre par le peuple. Mais au verset suivant, Dieu déclare: « Je suis l’Éternel, qui vous sanctifie » (Lévitique 20:7-8). Cette déclaration est une promesse de Dieu en rapport à ce qu’il ferait pour son peuple. Pour comprendre la sainteté, nous devons équilibrer deux vérités:
1. La sainteté est un don de Dieu; c’est Dieu qui sanctifie son peuple.
2. La sainteté est un ordre de Dieu; Dieu ordonne à son peuple de «se sanctifier».
Les pharisiens se souvenaient seulement de l’ordre : «Vous vous sanctifierez.» Ils croyaient pouvoir devenir saints par leurs propres efforts. Mais les épîtres disent : C’est Dieu qui vous sanctifie.
Certains chrétiens de l’église primitive ont adopté l’autre extrême. Ils se disaient : «Si Dieu veut nous sanctifier, il le fera. On ne peut rien faire. À cela, les épîtres répondent: « Vous devez poursuivre la sainteté.»
Une vie de soumission et de quête sont deux aspects importants dans la sanctification. Dieu nous sanctifie, mais nous devons rechercher la sainteté. Nous devons nous abandonner à Dieu pour être transformés et nous efforcer d’atteindre l’idéal de Dieu pour nous (Philippiens 3:13). Paul a compris que la confiance dans les promesses de Dieu n’empêchait pas le croyant de courir vers le but. Nous avons le pouvoir de poursuivre la sainteté parce que c’est Dieu qui nous sanctifie.
Quand mes enfants étaient jeunes, ils lisaient parfois la Bible à haute voix lors des dévotions familiales. Un jour, notre fille lisait avec enthousiasme Philippiens 2, quand elle arriva au verset 12 : «Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement.» L’ordre «travaillez à votre salut» la secoua un peu. Mais Paul poursuit : «car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire». Notre travail est possible grâce à l’action de Dieu.
Contrairement à ce que croient de nombreux chrétiens, l’œuvre de Dieu s’accomplit alors que nous «travaillons à notre propre salut». Doit-on comprendre que la sainteté s’obtient par les œuvres? Absolument pas! Paul poursuit: «C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Philippiens 2:13). C’est Dieu qui donne à la fois le désir (vouloir) et la capacité d’agir. Sans l’action de Dieu en nous, notre labeur reste stérile. Nous ne pouvons pas nous sanctifier, mais Dieu ne nous sanctifiera si nous ne recherchons pas sainteté.
Paul a rappelé aux Corinthiens la merveilleuse promesse de Dieu selon laquelle «vous serez pour moi des fils et des filles» (2 Corinthiens 6:18). Puis, il leur commande de mener une vie sainte : « Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu » (2 Corinthiens 7:1). En raison des promesses de Dieu, nous nous purifions de toute souillure. Car la promesse divine de nous sanctifier affermit notre confiance pour continuer notre quête de sainteté.
Priant pour les chrétiens de Thessalonique, Paul demande à Dieu «d’affermir vos cœurs pour qu’ils soient irréprochables dans la sainteté» (1 Thessaloniciens 3:13). Ceci est l’œuvre de Dieu. Ensuite, Paul se met à enseigner « comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu». Pourquoi? Parce que «ce que Dieu veut, c’est votre sanctification » (1 Thessaloniciens 4:1, 3). Dieu ne se lassait pas de sanctifier les chrétiens de Thessalonique. Ces derniers devaient en retour poursuivre une vie sainte.
Les destinataires de l’épître aux Galates étaient des croyants qui voulaient retourner au salut par «les œuvres de la loi». Paul leur a rappelé qu’ils étaient «justifiés par la foi en Christ et non par les œuvres de la loi, parce que nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi» (Galates 2:16). Si la justification par la foi était la fin de l’évangile, ce serait la lettre parfaite dans laquelle Paul aurait argumenté: «Vous avez été justifiés par la foi. Vous pouvez vivre désormais comme il vous semble et vous irez au paradis, car votre place dans le ciel est assurée.» Mais Paul ne dit rien de tel! Au contraire, il dit:
Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit (Galates 5:24-25).
« Marcher selon l’Esprit» a aussi le sens de suivre le Saint-Esprit dans la discipline et la maîtrise de soi. Cela implique le fait de vivre selon les directives de l’Esprit et non selon nos propres désirs. Dieu a sanctifié les Galates, mais ils devaient continuer à rechercher la sainteté.
L’auteur de l’épître aux Hébreux affirme que « Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté». Quelle vérité exceptionnelle! Que l’homme déchu peut participer à la sainteté de Dieu ! Il ne s’agit pas d’une union mystique comme le prône les cultes païens. C’est un enseignement très pratique sur la discipline spirituelle. L’auteur écrit sur le «fruit de la justice», sur la paix avec les autres et sur les péchés tels que l’amertume et l’immoralité sexuelle (Hébreux 12:10-16). Ceci n’est pas du mysticisme; c’est le christianisme normal. Dieu appelle ses enfants à être saints, car il attend à ce que ses enfants partagent sa sainteté.
Comment pouvons-nous partager la sainteté de Dieu? Nous la partageons lorsque nous devenons «participants de la nature divine».[4] En ce sens, Pierre souligne à la fois la puissance de Dieu pour nous rendre semblables à lui et l’effort que nous devons y mettre.
D’abord, Pierre promet que nous pouvons participer à la nature divine:
Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise (2 Pierre 1:3-4).
Nous sommes sanctifiés par Dieu, car «sa puissance divine nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété». La piété n’est pas un idéal impossible, car Dieu nous assure «de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses», dont l’une d’entre elle affirme que nous «pouvons devenir participants de la nature divine». La promesse que nous pouvons ressembler à notre Père céleste est pour chaque enfant de Dieu. Cela ne dépend de nos efforts, car c’est un don de la grâce de Dieu. Grâce à la puissance de Dieu, nous pouvons vivre en harmonie avec le caractère du Dieu qui nous sanctifie.
Puis Pierre ajoute:
À cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ (2 Pierre 1:5-8).
Puisque la puissance de Dieu nous fait participer à de la nature divine, nous devons «faire tout notre possible» pour grandir en vertu, en science, en tempérance, en patience, en piété, en amour fraternelle et en amour. En somme, nous devons rechercher la sainteté.
Il convient de souligner que Pierre n’a jamais prétendu que l’effort sanctifie. Il n’enseigne pas le légalisme. On ne gagne pas la faveur de Dieu par l’effort. Mais Pierre veut que les croyants sachent qu’une vie sainte est impossible sans autodiscipline.
On court après la sainteté parce que la grâce de Dieu nous fortifie. Par la puissance de Dieu (versets 3-4), nous «nous efforçons» de grandir (versets 5-8). Notre quête de sainteté n’est pas du légalisme, mais le désir naturel d’un cœur transformé. Si nous sommes vraiment les enfants de Dieu, nous aurons le désir de grandir dans la sainteté et de voir le dessein de Dieu accomplir dans nos vies.
[1]Timothy C. Tennent. The Call to Holiness (Franklin, TN: Seedbed Publishing), 2014), p. 54-55.
[2]Illustration de T. A. Noble, Holy Trinity: Holy People (Eugene, OR: Cascade Books, 2013), p. 23.
Paul a dit: «J’ai été crucifié avec Christ.» Il n’a pas dit: «J’ai pris la décision d’imiter Jésus-Christ» ou «Je m’efforcerai de Le suivre» - il a plutôt dit : «J’ai été identifié avec Lui dans Sa mort.»
Oswald Chambers
[4]Dr. A. Philip Brown, “Divine Holiness and Sanctifying God: A Proposal,” non publié.
Si je vis ce n’est plus moi qui vis, mais Christ.
Dans son épître aux Philippiens, Paul leur a présenté Jésus comme le modèle qu’ils devaient imiter dans leur attitude. Christ «s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix» (Philippiens 2:8). Paul voulait que ces croyants comprennent que le chemin qu’ils devaient prendre en tant qu’enfants de Dieu est celui de l’humilité et non la voie de l’autopromotion, car nous avons «l’esprit de Christ».
Certains peuvent objecter: «Jésus a effectivement vécu une vie sans péché. Il était le Fils de Dieu ; ce que je ne suis pas. Je ne suis pas Jésus!» Est-il possible de suivre l’exemple de Christ? Paul enseigne que l’Esprit du Christ vit dans le croyant.
Il a écrit à un groupe de nouveaux croyants pour leur dire : «Pour vous, vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l’esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas (Romains 8:9). Une vie sainte est possible uniquement par la puissance du Saint-Esprit.
Le témoignage personnel de Paul illustre cette vérité. Paul présente son ancienne vie de pharisien quand il essayait d’accomplir les exigences de la loi par sa propre force, quand il avait le vouloir mais pas la capacité de bien faire. Il dit: «Ce n’est plus moi qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi » (Romains 7:17). Tous ses efforts furent révélés vains.
Quand il a rencontré Christ, le témoignage de Paul «pas moi, mais le péché» devient «pas moi, mais Christ» (Galates 2:20). Puisque Christ vivait en lui, il pouvait désormais vivre dans la victoire.
Paul a demandé aux Corinthiens: «Ne reconnaissez-vous pas que Jésus Christ est en vous ? » (2 Corinthiens 13:5). Nous pouvons désormais être semblables à Christ parce qu’il vit en nous. Le théologien luthérien Dietrich Bonhoeffer dirait qu’être chrétien signifie que «Jésus-Christ occupe toute l’espace que le vieil homme occupait dans la vie du croyant avant sa conversion. »[1]
Christ vit en nous, et -l’autre face de ce principe- nous vivons en Christ. L’une des formules les plus récurrentes sous la plume de Paul est «en Christ». Paul utilise les expressions «en Christ», «en lui», «en qui» ou «dans le Fils» plus de 150 fois dans ses épîtres, afin de signaler que notre position en Christ est le secret de la vie chrétienne. La victoire quotidienne est possible parce que nous sommes en Christ.
Si notre ancienne vie prenait place «en Adam», le moi déchu, notre nouvelle vie se cache «en Christ», dans la puissance du Seigneur ressuscité qui nous donne chaque jour la victoire sur le péché.
En Adam, nous marchions dans l’obscurité, mais en Christ, nous marchons dans la lumière.
En Adam, nous étions esclaves du péché. En Christ, nous sommes esclaves de la justice.
En Adam, nous nous réjouissions des péchés de la chair, mais en Christ, nous avons «revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé » (Colossiens 3:10).
La connaissance de cette vérité est cruciale pour mener une vie chrétienne victorieuse. Si nous nous voyons en Adam (comme des pécheurs pardonnés vivant dans l’esclavage du péché), nous succomberons constamment à la tentation. Mais si nous nous voyons en Christ (comme des saints transformés possédant la force de Christ), nous vivrons dans la victoire sur le péché. Paul a dit aux chrétiens colossiens le secret d’une vie sainte: «Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus Christ, marchez en lui » (Colossiens 2:6). Pour être saint, il faut marcher en Christ.
Plus d’un imaginent la sanctification comme un vaccin de prévention contre la grippe. Ils pensent que lorsque nous demandons à Dieu de nous sanctifier, il injecte en nous un «vaccin de sainteté» qui va nous empêcher de pécher. Ils croient qu’après cet acte divin qui nous sanctifie une fois pour toute, nous pouvons mener de par nous-mêmes une vie sainte.
La Bible n’appuie point une telle idée. Elle dit au contraire que nous vivons «en Christ» ; que nous sommes saints «en Christ» ; que nous sommes «libérés en Jésus-Christ de la loi du péché et de la mort » (Romains 8:2). ; et que nous avons été «sanctifiés en Chris Jésus» (1 Corinthiens 1:2). Nous ne sommes pas sanctifiés par nos tentatives désespérées d’imiter Jésus par notre propre force, mais en laissant Jésus vivre en nous, pour «que celui qui se glorifie puisse se glorifier dans le Seigneur» (1 Corinthiens 1:31).
J’ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi (Galates 2:20).
Le témoignage de Paul peut être interprété ainsi: «La vie que je vis maintenant dans ce coups-ci, je la vis par la foi dans le Fils de Dieu.» Paul ne reporte pas l’appel à la sainteté pour la tombe. Il témoigne qu’il vit la sainte vie dès «maintenant». Comment vit-il une vie sainte? Dans la foi au Fils de Dieu. Paul a pu marcher dans la sanctification parce que «ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi».
La déclaration de Paul est en adéquation à l’enseignement de Jésus dans Jean 15.
Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire (Jean 15:5).
On ne reçoit pas la sainteté en dehors d’une vie en Christ, car elle est une relation avec Christ. On reste en vie en restant attachés à la vigne. La vie sainte s’avère possible uniquement en Christ. Un Dieu saint habite en nous et nous sommes saints lorsque nous marchons avec lui.
«Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 3:3). On ne mène pas une vie sainte de par soi-même, car toute vie sainte est «cachée avec Christ en Dieu». Nous menons une vie sainte en vivant chaque jour avec les sentiments du Christ. C’est en marchant «en Christ» que le croyant obtient la force pour mener une vie sainte dans un monde pécheur. Voilà ce que signifie être saint.
[1]Dietrich Bonhoeffer, Ethics (New York: Macmillan, 1965), p 41.
Le secret d’une vie sainte n’est pas de s’efforcer à imiter Jésus, mais de laisser la sainteté de Jésus se manifester dans notre vie.
Oswald Chambers
La sainteté pratique: une vie chrétienne victorieuse
Le message d’une vie sainte est un beau message. Cependant, une doctrine qui ne peut être vécue dans la vie quotidienne a peu de valeur pratique. Est-il possible de vivre une vie de victoire sur le péché volontaire ou le message d’une vie sainte n’est-il qu’une utopie?
La victoire sur le péché est-elle possible?
Paul a promis que nous pouvons être ‘plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés’ (Romains 8:37). Cette promesse d’une vie victorieuse en Christ inclut nécessairement la victoire sur la puissance du péché. S’il est possible d’avoir la victoire sur le péché volontaire tous les jours, pourquoi tant de chrétiens ne parviennent-ils pas à l’obtenir? Quelles sont les causes de la défaite spirituelle?
La défaite survient lorsque le croyant ne croit pas en la victoire
Je suis convaincu que certains chrétiens n’ont pas une vie chrétienne victorieuse parce qu’ils sont convaincus que cela est impossible. Ils ont été nourris par des sermons qui minimisent le péché volontaire. Et ils ont perdu tout espoir de gagner la bataille sur le péché. Si nous voulons vivre une vie de victoire sur le péché, nous devons prendre au sérieux l’adresse de Jean: « Je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point » (1 Jean 2:1). En s’adressant à ces croyants de cette manière, Jean avait l’assurance qu’il leur était possible de vivre dans la victoire spirituelle. Il revient à nous de revendiquer ces promesses pour pouvoir rester fermes face à la tentation.
La défaite survient lorsqu’on s’appuie sur ses anciens exploits spirituels ou sur le statut de l’église.
Certains envisagent la sainteté comme une expérience unique qui ne nécessite aucune discipline ni effort continus. Ils croient qu’un simple témoignage comme «Dieu a purifié mon cœur par la foi et m’a sanctifié» les dispense de toute autre obligation. Cependant, comme Paul l’a montré, nous devons continuer à «courir vers le but». La victoire sur le péché nécessite une vie continue de discipline. Je dois continuer à dire «non» au péché pour pouvoir dire «oui» à Dieu.
La plupart des sermons sur la tentation de Jésus se terminent par la victoire de Jésus sur la tentation de Satan. Cependant, Luc termine l’histoire avec une importante déclaration: «Après l’avoir tenté de toutes ces manières, le diable s’éloigna de lui jusqu’à un moment favorable » (Luc 4:13). Ce n’était pas la dernière tentation de Jésus. Bien que les Évangiles ne rapportent pas les autres tentations, Luc indique clairement que Satan avait l’intention de tenter à nouveau Jésus.
Il ne faut jamais croire que l’on est à l’abri de toute chute en se basant sur sa maturité spirituelle. Il est obligatoire de continuer à surveiller sur son corps et son esprit. Satan aime attaquer lorsqu’on a baissé la garde. La sainteté requiert une vie de vigilance.
Parfois, les pasteurs et les dirigeants d’église pensent que leur position leur garantit la victoire spirituelle. Ils ont tendance à croire que le fait de prêcher la vérité et de ressentir l’onction de Dieu les préserve de toute chute. Mais il est possible de prêcher la vérité le dimanche et de succomber à la tentation de Satan le lundi. Il ne faut donc jamais s’appuyer sur ses expériences passées ou sa position dans l’église.
La défaite est certaine si l’on cherche à vivre la vie chrétienne par ses propres forces
Une vie de victoire est le résultat de la puissance du Saint-Esprit et non le fruit des efforts du croyant. La sainteté s’opère dans la dépendance quotidienne de la puissance de l’Esprit. Aucun croyant n’est en mesure de vaincre les tentations de Satan avec ses propres forces. Pierre se vanta ainsi: «Quand tous seraient scandalisés, je ne serai pas scandalisé […]Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai pas » (Marc 14:29-31). Il croyait pouvoir repousser les attaques de Satan tout seul. Mais il a échoué.
C’est lorsque le croyant vit dans la puissance de l’Esprit qu’il remporte la bataille face à la tentation. Et comme Jésus a pu vaincre la tentation par la puissance de l’Esprit, nous pouvons faire face à la tentation par cette puissance.
Même les pasteurs et les dirigeants d’église peuvent être tentés de compter sur leurs propres efforts. Parfois, ils dirigent la prière publique sans se soucier de passer du temps seuls avec Dieu. Ils étudient la Bible en vue de la prêcher à l’assemblée, mais ils ne se disposent pas à entendre Dieu leur parler personnellement à travers sa Parole. Les leaders spirituels doivent se garder de permettre à leur ministère de les rendre moins dépendants de Dieu et de la puissance de son Esprit pour mener une vie chrétienne victorieuse.
Si nous chutons
Jean exhorte les croyants à mener une vie de victoire sur le péché : «Mes petits enfants, je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point » (1 Jean 2:1). Il est possible de vivre sans faillir spirituellement. Mais Jean révèle la provision de Dieu pour ceux qui tombent dans le péché: «Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste » (1 Jean 2:1). C’est un point souvent négligé, mais qui est d’une grande importance.
D’un côté, certains insistent uniquement sur la première partie du verset: «Je vous écris ces choses, afin que vous ne péchiez point». Ils prêchent que le croyant peut avoir la victoire complète sur le péché volontaire, mais ils ne prennent pas en considération ceux qui tombent lors d’un moment de faiblesse.
De l’autre côté, nombreux sont ceux qui accentuent uniquement la dernière partie de ce verset: «Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ le juste.» Ils insinuent que victoire est impossible et que le chrétien ne pourra pas se débarrasser du péché.
Mais Jean propose le juste équilibre. Premièrement, une vie victorieuse est possible. Je n’ai pas à céder à la tentation de Satan. Mais deuxièmement, si je tombe dans un moment de faiblesse, j’ai un avocat. Je n’ai pas à abandonner ma marche chrétienne. Je n’ai pas besoin de désespérer. Certes, Dieu me châtiera, mais il me châtie comme un père aimant châtie son enfant - afin que je porte « le fruit paisible de la justice». «Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté» (Hébreux 12:10, 11).
Satan essaie de convaincre les chrétiens qu’ils peuvent compter sur leur performance comme moyen de plaire à Dieu. Il veut que nous oubliions que nous avons été réconciliés avec Dieu et que nous sommes maintenant ses enfants. Si lorsque nous étions pécheurs, « nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (Romains 5:10).
En tant que pécheurs, nous n’avons pas gagné la faveur de Dieu, car nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils. Paul dit: « A plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie» Certains chrétiens croient qu’ils sont sauvés par grâce et par le moyen de la foi, mais assument qu’ils restent sauvés par leurs bonnes œuvres qui les garantissent l’amour de Dieu.
Ce serait similaire à un père ou une mère qui dit à son enfant: «Je t’aimais assez pour te mettre au monde, mais maintenant tu dois gagner mon amour par des bonnes œuvres au jour le jour.» Si quelqu’un tient de tels propos, il n’est pas un bon parent. Dieu le Père ne dirait rien de tel non plus.
Tout comme je comptais sur la grâce de Dieu pour me ressusciter spirituellement, je compte sur sa grâce pour me garder en vie spirituellement. Et, si je tombe, je dois encore compter sur la grâce de Dieu pour restaurer ma vigueur spirituelle.
Il a trouvé le secret - Hudson Taylor
Hudson Taylor, le fondateur de la Mission à l’Intérieur de la Chine, est l’un des missionnaires les plus influents des temps modernes.[1] Sa mère qui était méthodiste intercédait avec ferveur pour sa conversion, quand il devint chrétien à 17 ans. Il étudia la médecine, puis fit voile vers la Chine en tant que missionnaire à 21 ans.
À 28 ans, il retourna en Angleterre à cause d’une hépatite. Il passa cinq ans à rechercher la direction de Dieu et finit par être convaincu que Dieu voulait qu’il recrute des missionnaires pour aller évangéliser l’intérieur de la Chine. À 34 ans, Hudson et épouse Maria Taylor ainsi que leurs enfants, laissèrent le pays accompagnés de seize autres missionnaires, le premier groupe missionnaire de la Mission à l’Intérieur de la Chine.
L’une des plus célèbres citations d’Hudson Taylor est: «L’œuvre de Dieu accomplie selon les méthodes de Dieu ne manquera jamais de la provision de Dieu». Ces propos sont souvent interprétés en termes de moyens financiers, mais pour Taylor, cela signifiait bien plus. Il croyait que Dieu fournirait non seulement l’argent, mais aussi l’assurance, la foi, la paix, la force et tout ce qui est nécessaire à l’accomplissement de sa volonté. Pendant cinq décennies à la tête de la Mission, Taylor a vu cette promesse se réaliser un nombre incalculable de fois.
En 1869, Taylor, en butte à une grande crise spirituelle, luttait vainement contre des tentations. Dans une lettre adressée à sa mère, il dit: «Je n’ai jamais su à quel point mon cœur est mauvais.» Mais il ajouta: «Je sais que j’aime Dieu et j’aime son travail, et que je désire le servir seulement et en toutes choses. Que Dieu m’aide à l’aimer davantage et à mieux le servir.»
Le 4 septembre 1869, Hudson Taylor témoigna que Dieu avait déversé Son Esprit dans sa vie d’une nouvelle manière. Il écrivit à un collègue: «Dieu a fait de moi un homme nouveau!» La clé de la nouvelle assurance de Taylor concernant la présence de Dieu dans sa vie était une phrase qu’un collègue missionnaire, John McCarthy, lui avait écrite dans une lettre. Taylor comptait sur ses propres efforts pour développer une foi plus profonde et une assurance de la présence de Dieu, mais McCarthy lui avait dit: «Comment pouvons-nous affermir notre foi? Ce n’est pas en cherchant plus la foi, mais en nous appuyant sur le Fidèle.»
À sa sœur, Taylor écrivit:
«Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle.» En lisant ces mots, tout m’est devenu clair! J’ai regardé vers Jésus et j’ai recouvert la vue (et la joie remplissait mon cœur) en l’entendant dire: Je ne t’abandonnerai point.
«‘Oh, quel repos!’ Ai-je pensé. ’Je luttais en vain de me reposer en lui. Je ne lutterai plus. Car n’a-t-il pas promis qu’il m’accompagnera, que jamais il ne m’abandonnera? Assurément, il ne fera rien de tel, ma chérie.
«J’ai compris non seulement que Jésus ne m’abandonnera jamais, mais aussi que je suis membre de son corps, chair de sa chair et os de ses os. La vigne n’est pas fait de racines seulement, mais de tout : racines, tige, branches, brindilles, feuilles, fleurs, fruits. Mais Jésus est bien plus que la vigne: il est terre et soleil, air et rosée, et dix mille fois plus que tout ce que l’on pourrait rêver, imaginer ou désirer. Oh, quelle vérité gratifiante! Je prie pour que les yeux de votre compréhension soient eux aussi éclairés, afin que vous puissiez reconnaitre et jouir toutes les richesses qui nous sont données en Christ.»
Dès ce jour, Taylor réalisa que la ressemblance avec le Christ ne résulte pas de l’effort mais de l’union avec la Vigne vivifiante, de l’identification avec le Christ. Son fils a écrit plus tard: « La vie de mon père était marquée par la soumission, mais cette expérience était bien plus solennelle; c’était un abandon de soi total accompli dans une soumission joyeuse à Dieu.
Ce n’était pas une expérience émotionnelle temporaire. Trente ans après, Taylor a écrit: «Nous ne pourrons jamais oublier la bénédiction que nous avons reçue à travers Jean 4:14 : Mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif». En saisissant l’essence de ces paroles de manière littérale - à savoir que «jamais» signifie jamais, et «soif» signifie soif - la joie remplissait notre cœur qui avait finit par accepter le don.» Taylor avait comprit que la grâce sanctifiante de Dieu est un don à recevoir et non une mérite à gagner.
La vie de Taylor ne devint pas plus aisée après cette expérience. L’année suivante a été l’une des plus difficiles de sa vie. Il perdit deux de ses enfants et sa femme, Maria, est décédée à 33 ans. Plus tard, sa Mission fit face aux terreurs de la rébellion des boxeurs qui en tuèrent soixante-dix-neuf membres.
Malgré tout, Taylor eut confiance que Dieu fournirait tout ce qui était nécessaire. Un prêtre épiscopal qui le visita lors d’une période difficile a écrit: «Voici un homme de près de soixante ans avec de lourdes responsabilités, mais dont l’âme est complètement calme et sereine.» Comment est-ce possible? Taylor ne faisait qu’un avec la vigne et il se reposait en Christ. Il remplissait son ministère «selon la force que Dieu communique, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ» (1 Pierre 4:11).
Cette expérience n’était pas la fin de la croissance spirituelle pour Taylor. Son «repos en Christ» n’impliquait pas l’annulation de tout autre effort. Chaque matin, indépendamment des pressions du ministère, Taylor passait deux heures à prier et à étudier la Bible avant d’entamer les labeurs du jour. Il comprit, comme Paul, que nous devons «courir vers le but». Mais son effort reposait sur la force de Dieu et non sur la sienne. Taylor savait désormais que même la force nécessaire pour se mettre à étudier la Bible après son réveil était le don de la grâce fortifiante de Dieu. Il pouvait ressembler à Christ parce qu’il était «en Christ».
Le repos trouvé en Christ ne portait pas Taylor à ignorer la nécessité d’une vie de discipline spirituelle. Sa dévotion a grandement marqué son fils qui a écrit:
«Pour lui, le secret de la victoire résidait dans la communion quotidienne, et même permanente, avec Dieu, qui ne peut être maintenue en secret et par la Parole par laquelle il se révèle à l’âme qui s’attend à lui. Il n’a pas été facile pour M. Taylor, dans sa vie bouleversée, de prendre le temps de prier et d’étudier la Bible, mais il savait que sa vie en dépendait.
«Les enfants de Taylor avaient l’habitude de séparer en deux la grande pièce de la maison avec des rideaux ou d’autres choses du même genre. Ils dormaient d’un côté tandis que leur père occupait l’autre partie. Lorsque la tranquillité de la nuit se faisait sentir, on pouvait entendre le craquement d’une allumette puis voir la lumière vacillante d’une bougie indiquant que M. Taylor, bien qu’épuisé par la fatigue, était penché sur la petite Bible en deux volumes toujours à portée de main. De deux à quatre heures du matin était le temps de sa dévotion habituelle quotidienne; le moment qu’il était le plus sûr de ne pas être dérangé dans sa communion avec Dieu […] Le plus grand défi d’une carrière missionnaire, constata M. Taylor, est de maintenir une vie de dévotion régulière. «Satan vous trouvera toujours quelque chose à faire», disait-il, «quand vous devriez être occupé dans la prière et les Écritures.»»
Aujourd’hui, 1600 missionnaires travaillent pour OMF International, le successeur de ‘Mission à l’Intérieur de la Chine’. Des millions de croyants chinois ont été conduits au Christ grâce au ministère de cette Mission. C’est le fruit d’un homme qui a vécu en union avec le Christ.[2]
[2]Histoire tirée du livre du Dr. and Mrs. Howard Taylor, Hudson Taylor’s Spiritual Secret
Résumé de la leçon 10
(1) Les apôtres appellent tous les chrétiens à être saints.
(2) La sainteté consiste à être comme Christ.
En ayant un cœur saint: un cœur et un esprit semblables à Christ.
En ayant des mains pures: un comportement semblable à celui du Christ.
En cultivant l’amour christique.
(3) Les épîtres montrent comment la sainteté se vit dans la vie quotidienne.
La sanctification est un processus.
Vous êtes saints, et vous devez vivre comme des saints.
Dieu vous sanctifie, mais vous devez aussi vous sanctifier.
(4) Nous sommes habilités à vivre une vie sainte par l’Esprit du Christ vivant en nous.
(5) Nous menons une vie sainte «en Christ». Autrefois, nous vivions «en Adam». Mais à présent notre nouvelle vie se vit «en Christ».
(6) Une vie sainte se base sur une relation continue avec la vigne.
Exercices de la leçon
(1) Préparez un sermon sur le thème «Une vie semblable à Christ», en opposant ces deux modes de vie: l’ancienne vie en Adam et la nouvelle vie en Christ. Montrez comment la vie «en Christ» nous donne le pouvoir de vaincre le péché.
(2) Que les étudiants mémorisent Philippiens 2:1-5 pour la prochaine séance.
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