► Lisez Ephésiens, Philippiens, Colossiens, et Philémon
► Mémorisez Ephésiens 4:11-16 et Colossiens 3:1-4
Introduction
Au début des années 60 du premier siècle, Paul se trouvait en résidence surveillée à Rome pendant deux ans. Bien qu'il fût prisonnier, il avait une liberté relative. Il vivait dans sa propre maison et avait l’autorisation de recevoir des visiteurs.[1] C’est au cours de cet emprisonnement qu’il a écrit quatre lettres (ou épîtres). Trois d’entres elles ont été adressées à des églises; la quatrième a été adressée à un croyant converti par le biais de son ministère.
Ces lettres font parties des épîtres les plus joyeuses de Paul. Elles montrent sa victoire sur les circonstances difficiles de la vie et nous encouragent à conserver un esprit joyeux dans nos luttes quotidiennes.
Ces lettres sont extrêmement pratiques. Elles abordent des sujets tels que les relations familiales et la guerre spirituelle (Ephésiens), l'humilité et l'unité (Philippiens), la prééminence du Christ (Colossiens), le pardon et la restauration (Philémon).
L'église d'Éphèse a été fondée lors du troisième voyage missionnaire de Paul. Apollos, un orateur excellent, était prédicateur à Éphèse. Priscille et Aquila y travaillaient également. Paul a passé trois ans comme prédicateur et enseignant à Éphèse. Cette ville était devenue le centre d’une campagne évangélique pour toute la province. Grâce à Éphèse: «Tous ceux qui ont habité l’Asie ont entendu la parole du Seigneur Jésus.»[1]
Éphèse possédait le temple le plus célèbre dédié à la déesse Diane (également appelée Artémis). Les pratiques occultes y étaient fréquentes et l'économie de la ville dépendait de la vente des objets sacrés. Le ministère de Paul a perturbé ces deux intérêts. Plus de 6 000 000 $ de livres d'arts magiques ont été brûlés par de nouveaux croyants.[2] En conséquence, Démétrius et d'autres artisans qui gagnaient leur vie en vendant des statuettes de Diane ont déclenché une émeute pour contre-carrer le ministère de Paul. La guerre spirituelle est donc un thème important dans les Ephésiens.
Il y a un détail supplémentaire concernant l’Épître aux Ephésiens qui vaut la peine d’être mentionné. Il est inhabituel pour Paul de ne pas inclure dans une lettre des salutations personnelles destinées aux membres de l'église. Même la lettre à l’église de Rome que Paul n'avait pas encore visitée contient des salutations adressées à ses amis. Or, Éphèse est une église où Paul avait prêché pendant trois ans, un lecteur s'attendrait à une longue liste de noms dans cette lettre. Au contraire, Ephésiens ne contient aucune salutation personnelle. La raison la plus probable expliquant ce fait c’est qu’Ephésiens et Colossiens étaient des «lettres circulaires» destinées à être lues dans plusieurs églises d’Asie Mineure. Tychique a été choisi pour apporter Ephésiens et Colossiens et pour saluer ces églises.[3]
Le Contenu de l’Épître
Une vue rapide des Ephésiens montre deux grande sections:
La Doctrine: ce que Dieu a fait pour l'Église (Eph. 1-3)
L’Application: ce que Dieu est en train de faire dans l'Église (Eph. 4-6)[4]
Dans la première section, Paul expose la doctrine de l’élection et de l'Église. Dans la deuxième, l’apôtre exhorte ses lecteurs à vivre d'une manière digne de leur position en tant que l’église élue par Dieu.
La Doctrine: ce que Dieu a fait pour l’Église (Eph. 1-3)
La Délivrance des Croyants (Eph. 1:3-2:10)
Après une courte salutation, Paul fait une prière dans laquelle il énumère les bénédictions que nous avons reçues en Christ. Ephésiens 1: 3-14 est une doxologie solennelle dans laquelle Paul rappelle à ses lecteurs les bénéfices spirituels que nous recevons par notre position en Christ.
► Lisez Ephésiens 1:3-14. Quelles sont les bénédictions spirituelles dont nous jouissons en Christ?
Les trois personnes de la Trinité sont impliquées dans notre salut. En Eph. 1: 3-6, Paul révèle le rôle du Père dans notre élection. Dieu «nous a choisi en lui avant la fondation du monde, afin que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui.» Nous sommes choisis "en lui" (en Christ) pour être saints et irrépréhensibles. C’est le Père qui a conçu le plan du salut.
En Eph. 1: 7-12, Paul souligne le rôle du Fils dans notre rédemption. Grâce à la mort expiatoire de Jésus, nous avons «la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce.» Le fait de racheter une personne est de la délivrer de la captivité. Le grand exemple de l'Ancien Testament était la rédemption d'Israël de l'esclavage en Egypte. Dans le Nouveau Testament, tous ceux qui croient en Jésus sont rachetés de l'esclavage de Satan.
En Eph. 1: 13-14, Paul montre le rôle de l'Esprit dans notre préservation. C’est par l'Esprit que nous sommes «scellés». La façon dont Paul illustre ce sujet est frappante ; il dit que l'Esprit est «le gage de notre héritage pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis». L’Esprit pait l’«acompte» de notre héritage du royaume éternel de Dieu. C’est grâce à l'Esprit que nous sommes la "possession légale" de Dieu et que nous avons la promesse du ciel.
La doctrine de la rédemption se poursuit dans Éphésiens 2, où Paul nous rappelle que nous étions «morts par nos offenses et par nos péchés». Notre salut ne se base sur aucun de nos mérites; mais «Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés)…Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.»[5] Le processus du salut dans sa totalité est l’œuvre de Dieu. Nous ne pouvons nous vanter de rien.
[6] Voici la merveilleuse substitution qu’il a réalisée pour nous; En devenant le Fils de l’homme, il a fait de nous des enfants de Dieu; En venant sur la terre, il a rendu possible notre ascension au ciel; En se revêtant de notre mortalité, il nous a imputé son immortalité; En acceptant notre faiblesse, il nous a fortifiés par sa puissance; En embrassant notre pauvreté, il nous a transféré sa richesse.
- (Jean Calvin, Institutes of the Christian Religion, 4.17.2)
L’Election
Paul écrit que nous sommes prédestinés à l’adoption par Jésus-Christ. Nous avons été «choisis en lui avant la fondation du monde».
Certains utilisent le mot élection pour faire valoir que Dieu a sélectionné, avant la fondation du monde, chaque individu qui sera sauvé. Les élus sont prédestinés au salut. Cet avis enseigne logiquement que tous les autres individus sont condamnés d’avance et ils ne peuvent pas être sauvés. Cela semble contredire le message de la Bible selon laquelle Dieu aime toute l’humanité.
D’autres personnes utilisent le terme élection pour ne designer rien que la prescience de Dieu de ceux qui choisiront d’être sauvés. Ils affirment que la prédestination est tout simplement la prescience de Dieu du choix de l’homme. Selon ce point de vue, notre salut se fonde sur notre choix. Cette position semble contredire la souveraineté de Dieu qui est clairement exprimée dans la Bible.
Deux passages sur la prédestination harmonisent ces deux principes (la souveraineté de Dieu et son amour universel): Romains 9-11 et Ephésiens 1. Romains 9-11 montre que c’est la justice de Dieu qui définie le moyen du salut. Dieu est souverain. Personne ne peut être sauvé que par la foi en Jésus-Christ, le chemin qui a été choisi par Dieu depuis l’éternité pour être la voie au salut.
En Ephésiens 1, Paul démontre qu’un individu est sauvé par sa position ‘en Christ’. Avant la fondation du monde, Christ a été choisi comme le seul sauveur. Tous ceux qui croient sont élus ‘en lui’. En raison de l’amour universel de Dieu, la voie du salut est accessible à tous ceux qui croient.
Ce même équilibre est observé dans l'Ancien Testament. Israël était la nation élue, le peuple élu de Dieu. Cependant, ‘tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël’.[1] L'élection d'Israël en tant que nation ne signifie pas que chaque Israélite a été sauvé. Par la désobéissance, certains (comme Achan) ont perdu leurs promesses. D'autres qui ne sont pas nés d'Israël (comme Rahab) ont cru aux promesses de Dieu et ont hérité ces promesses qui ont été faites à Israël. Le salut exigeait que les individus croient et participent aux promesses de Dieu d'élire Israël.
De la même manière, Christ a été choisi avant la fondation du monde pour être la source du salut. Quand nous sommes ‘en Christ’ par la foi, nous recevons les bénédictions du salut qui lui appartiennent. Nous sommes élus en Christ.
L’élection est le choix souverain de Dieu de la foi en Christ seul comme moyen du salut. « Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés. »[2] Cette même idée se trouve en 1 Pierre 1:18-20. Pierre affirme que ce n’est pas avec des choses périssables que nous avons été rachetés, mais par le sang précieux de Christ qui a été prédestiné avant la fondation du monde.[3] L’élection se trouve en Christ seul et par lui seul.
La Doctrine: ce que Dieu a fait pour l’Église (Eph. 1-3) (suite)
L’Unité de l’Église (Eph. 2:11-3:21)
► C’est quoi le “mystère de l’Évangile” dont parle Ephésiens?
En Ephésiens 1, Paul se réjouit du salut des croyants. En Éphésiens 2-3, il se réjouit de l'Église créée par Dieu. L’unité de l'église -un corps formé à la fois de Juifs et de païens- est un thème majeur du livre. Les païens qui étaient autrefois «étrangers aux alliances de la promesse» sont maintenant «rapprochés par le sang du Christ ».[1] Dès le commencement, Dieu prévoyait d'inclure les païens dans sa famille. Pour les frères juifs de Paul, cet aspect de l'Évangile était choquant : l’Église est composée à la fois de Juifs et de païens en Christ.
Dans la Bible, un mystère n'est pas quelque chose qui ne peut être connu. Un mystère est une vérité qui était cachée mais qui est maintenant révélée. En Éphésiens 3, Paul explique le mystère qui a été révélé: «les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l'Évangile.»[2] Paul lui-même est un signe de la puissance de la grâce de Dieu: «le moindre de tous les saints» et celui qui a persécuté Christ et son église a été choisi pour «prêcher parmi les païens les richesses insondables du Christ».[3]
Paul conclut cette section doctrinale en priant afin que les croyants Ephésiens qui sont “saints” et “fidèles en Jésus-Christ” soient “remplis de la plénitude de Dieu.”
L’Application: Ce que Dieu est en train de faire au sein de l’Église (Eph. 4-6)
Dans la seconde moitié de cette lettre, Paul exhorte les croyants à marcher «d’une manière digne de la vocation qui leur a été adressée».[4] Une vie digne de notre vocation:
apporte de l'unité à l'église (Eph. 4:1-16)
entraîne une conduite éthique (Eph. 4:17-5:21)
affecte les relations familiales et professionnelles (5:21-6:9)
est fondée uniquement sur la puissance du Seigneur (6:10-18)
L’on ne peut dissocier la doctrine chrétienne de la vie chrétienne. La doctrine doit être visible dans la vie d'une église "dont l’ensemble est bien coordonné", ou une église qui ‘s’édifie dans l’amour’.[5] La doctrine du salut par la grâce se manifeste dans le comportement du «nouvel homme créé selon Dieu dans une justice et une vraie sainteté».[6]
En terminant cette épître Paul encourage l'Église à accomplir sa mission et à vaincre les puissances des ténèbres. Il conclut avec une demande de prière pour la proclamation continue de l'Évangile et avec une bénédiction.
L’église de Philippe a été fondée lors du second voyage missionnaire de Paul. Elle était la première église fondée en Europe. Paul et Silas se sont rendus à Philippe après que Paul a vu dans une vision un macédonien qui lui a demandé de l’aide.[1] Bien que “Philippe était la ville principale de cette région macédonienne,” elle n’avait pas une importante population juive. On se réunissait au bord de la rivière pour prier car la ville n’avait pas de synagogue.[2]
L’un des premiers convertis de Philippe était Lydie, une femme très fortunée. Après son baptême, sa maison était devenue le lieu de rencontre pour les croyants. Dans les villes qui abritaient une population juive considérable, l’opposition à l’Évangile venait généralement des leaders religieux; mais à Philippe, l’opposition s’est manifestée après que Paul et Silas ont anéanti la source de revenu de quelques propriétaires d’une esclave possédée d’un mauvais esprit. Paul et Silas ont été arrêtés, battus, et jetés en prison. Cette nuit-là, un tremblement de terre a ouvert les portes de la prison et a libéré les prisonniers de leurs chaines. Plutôt que de s'échapper, Paul et Silas ont prêché l'évangile au geôlier.
En Actes, Luc rapporte un détail indiquant que Philippe "était une colonie".[3] Cette déclaration simple était importante pour les premiers lecteurs des Actes. Philippe est devenue une colonie romaine en 42 av. J.-C. par ordre du général romain Antoine. De nombreux soldats prenaient leur retraite dans cette ville et les citoyens étaient exonérés de plusieurs taxes romaines. Le statut de colonie de Philippe était un motif de fierté pour ses citoyens. Paul fait allusion à cette mentalité quand il exhorte les chrétiens philippiens à vivre en tant que citoyens du ciel.[4]
But de l’Épître
Cette épître, l'une des plus positives de Paul, traite beaucoup moins de problèmes que les épîtres aux Corinthiens et aux Galates. Elle s’articule autour de deux grands buts.
Un but personnel qui consiste à transmettre des nouvelles sur l'emprisonnement de Paul et à exprimer son appréciation pour le soutien financier de l'église à son ministère.[5] Paul se réjouit de leur fidélité et les encourage à mener une vie joyeuse.
Un but pédagogique qui vise à combattre deux dangers qui menacent l'église de Philippe: un danger externe dans la personne des faux enseignants et une menace interne découlant de la division entre deux membres de l'église.
Contenu de l’Épître
La Joie dans les Épreuves (Phil. 1)
Malgré son incarcération, Paul était convaincu que Dieu terminerait Son œuvre. Car, cette arrestation lui avait donné la possibilité de prêcher l'évangile à la garde du palais. Paul ne savait pas si son emprisonnement déboucherait sur la libération ou sur la mort. Sans se soucier du dénouement, il se réjouissait car : «Christ est sa vie, et la mort lui est un gain».[6]
Une autre circonstance qui semblait menacer la joie de Paul était la jalousie de certains croyants. Quelques-uns prêchaient Christ "par esprit de dispute", augmentant ainsi la souffrance de Paul. Cependant, indépendamment de leur motif, Paul se réjouissait parce que l'évangile était prêché. Il était convaincu que de l'évangile sortira le bien, quel que soient les motifs impurs de ces gens. Le royaume de Dieu était plus important que la situation personnelle de Paul.[7]
L’Humilité, la Clé de l’Unité (Phil. 2)
Un peu plus loin dans la lettre, Paul abordera une division entre deux sœurs de l'église de Philippe.[8] Elles étaient de bonnes chrétiennes qui avaient travaillé avec Paul pour la de gloire l'évangile. Malheureusement, des conflits personnels entre ces sœurs menaçaient l'unité de l'église. Pour contrecarrer cette division, Paul présente l'exemple du Christ comme un modèle de l'unité des chrétiens.
Que signifie Jésus “s’est humilié lui-même”?
Phil. 2:5-11 est surnommé “l’Hymne de Christ” en raison de son exposé de la vie, de la mort, de la résurrection, et de l’ascension de Jésus. Plus d’un ont débattu le sens du verset 2:8, où Paul parle de Jésus qui “s’est humilié lui-même.” Jésus n’avait pas abandonné sa divinité. Il s’est plutôt dépouillé temporairement de ses privilèges de Roi de l’univers. Christ s’est humilié en prenant notre humanité; mais il n’avait pas abandonné sa nature divine.
De nombreux conflits s'inspirent du désir de protéger nos droits. Paul souligne l'exemple du Christ qui a abandonné les privilèges qui lui appartenaient en tant que Dieu pour pourvoir servir l'humanité. Jésus ne s'accrochait pas à ses droits divins, mais «il se rendait obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix». Il a connu toutes sortes d’humiliations - même la mort infâme de la crucifixion - pour assurer notre salut. C’est pourquoi, Dieu a fait de Jésus qui est digne de l’être le seul souverain universel.[9]
Tout chrétien doit avoir cette même attitude d'humilité et doit rechercher le bien des croyants. «Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres.»[10]
Avertissements contre les Ennemis de l'Évangile (Phil. 3)
Bien que la tonalité de cette épître soit largement positive, Paul adresse un avertissement sérieux à un groupe de fauteurs de troubles qui perturbaient l'église. C’étaient les judaïsants que l’on a déjà vus dans la lettre aux Galates. Ils insistaient sur le fait que les chrétiens devaient pratiquer la circoncision et la loi juive. Paul les appelle «chiens», «malveillants» et «faux circoncis».
Pour répondre à l'insistance des judaïsants à observer les rituels de la loi, Paul prend sa propre vie en exemple. Si l'observation de la loi accorde le salut, Paul «peut mettre sa confiance en la chair». Il a été circoncis selon la loi; il était issu de la tribu de Benjamin, un "hébreu né d’hébreux"; il était un pharisien qui obéissait scrupuleusement la Loi; il était zélé pour la foi juive, même au point de persécuter les chrétiens; en ce qui concerne la loi, Paul était irréprochable. Cependant, il a considéré toutes ces choses comme du «fumier» en vue de poursuivre le «prix de la haute vocation de Dieu en Jésus-Christ». Paul a été sauvé, les Philippiens ont été sauvés, et nous sommes sauvés, non par l’obéissance à la loi, mais par une «connaissance expérimentale de Jésus-Christ mon Seigneur».[11]
Exhortations et Conclusion (Phil. 4)
Au dernier chapitre, Paul exhorte Évodie et Syntyche à faire preuve de l'unité dont il a parlé au chapitre 2. Si ces dames possèdent les sentiments de Christ, elles vont pourvoir résoudre leurs conflits. Puis, il exhorte l'église à se réjouir en toutes circonstances et à maintenir la paix de Dieu dans les cœurs et les pensées. Il conclut l’épître avec des remerciements pour le soutien de l'église à son ministère.
[4] Phil. 3:20 : “mais notre cité à nous est dans les cieux....” le même mot grec est utilisé en Phil. 1:27: “Seulement, conduisez-vous d’une manière digne de l’évangile de ....”
L’Épître aux Colossiens a été rédigée pendant l'emprisonnement de Paul à Rome. Timothée est également nommé en tant qu’auteur,[1] peut-être il était le secrétaire de Paul.
Il n'y a aucune preuve indiquant que Paul ait visité l'église de Colosses. Le lien le plus probable entre elle et Paul était Epaphras, un originaire de Colosses. Il a pu être converti pendant le ministère de Paul à Éphèse située à environ 160 km. Retourné à Colosses, Epaphras a pu y implanter une église, ainsi que dans les villes voisines de Laodicée et d'Hiérapolis. Paul a écrit des lettres à Laodicée et à Colosse et les a invités à échanger leurs lettres.[2]
But de l’Épître
Paul se trouvait en prison lorsqu’Epaphras lui a fait un compte rendu d'une hérésie qui menaçait l'église de Colosses. Paul a écrit aux chrétiens de Colosse pour réfuter ce dangereux enseignement. En outre, il leur a écrit pour les encourager à chercher la maturité en Christ. Le livre comprend à la fois des avertissements contre la fausse doctrine et des invitations à grandir spirituellement.
Contenu de l’Épître
L’Épître aux Colossiens et celle aux Éphésiens ont de nombreux thèmes en commun: l'unité de l'église, la réalité de la guerre spirituelle et la nécessité de vivre d'une manière digne de notre vocation chrétienne. Cette similitude n'est pas surprenante. Ces lettres ont été écrites à peu près à la même période pour répondre à des besoins similaires.
Même si les détails de l'hérésie de Colosses peuvent être différents des fausses doctrines qui menacent l'église contemporaine, le message de Paul reste important pour elle:
La prééminence de Christ sur la création
Christ est le chef de l'Église
Nous devons vivre d'une manière digne de notre vocation d'enfants de Dieu
Le thème central des Colossiens est la suprématie du Christ ressuscité. Le discours solennel de Paul montre la prééminence du Christ sur la nature, son autorité sur l'église et son rôle dans la rédemption. Christ est à la fois l'auteur de la création («toutes choses ont été créées par lui») et sa finalité (toutes choses ont été créées ... pour lui "). Le Christ est «la tête du corps de l'église». Et, par le Christ et le sang de sa croix, nous qui avons été autrefois étrangers et ennemis par nos pensées et par nos mauvaises œuvres, il nous a maintenant réconciliés. Le Christ est le centre de la création, la tête de l'église et le Seigneur de la rédemption.[3]
L'Hérésie Colossienne (Col. 2)
Après cette déclaration positive sur la nature du Christ, Paul dénonce énergiquement une fausse doctrine qui menaçait l'église de Colosses. La nature exacte de l'hérésie Colossienne n'est pas claire. Cependant, les réponses de Paul en révèlent certaines caractéristiques. L'église de Colosse était confrontée à une combinaison du judaïsme orthodoxe, du mysticisme juif et des enseignements païens. L'hérésie Colossienne était un mélange de ces fausses doctrines:
Les juifs orthodoxes exigeaient que les chrétiens de Colosse observent les fêtes religieuses juives, se soumettent à leurs régimes alimentaires et pratiquent la circoncision.[4]
Les juifs mystiques les demandaient de pratiquer le jeûne afin qu’ils pussent se joindre au glorieux culte que les anges offrent à Dieu.[5]
Les païens les encourageaient à pratiquer des rituels pour se protéger des démons. Paul ne nie pas le pouvoir des esprits maléfiques, mais il précise que la réponse se trouve non pas dans les rituels païens, mais dans la victoire que le Christ a déjà remportée sur les puissances des ténèbres.[6]
► Comment l’hérésie de Colosse se manifeste-t-elle aujourd’hui ?
Le terme syncrétisme fait référence à une fusion de plusieurs religions. À Colosses, il existait un syncrétisme qui combinait le judaïsme, le mysticisme, le paganisme et le christianisme. De nos jours, certaines églises dans les cultures non-juives sont parfois tentées de mélanger la doctrine chrétienne aux pratiques culturelles de leur société (culte des ancêtres, fêtes païennes, rituels pour éviter les fantômes et les esprits, etc.). « Jésus est le Seigneur » est la réponse fondamentale à cette pratique de l’église qui remonte au premier siècle. Jésus a vaincu les puissances des ténèbres et nous avons la victoire par lui seul. Aucun rituel ou pratique ne trouve sa place dans la doctrine chrétienne.
Comme indiqué précédemment, Paul ne fournie pas une description complète de l'hérésie de Colosse. Le véritable Évangile du Christ, le Seigneur de la création et de l'Église, l'intéresse beaucoup plus que la nature exacte de ce faux enseignement.
Grandir dans la Maturité Chrétienne (Col. 3-4)
Comme dans les Éphésiens, Paul passe de la doctrine à la pratique. Puisque Christ est assis à la droite de Dieu, nous, qui sommes ressuscités avec lui, nous devons nous affectionner aux choses célestes. Au lieu de fixer vainement nos regards sur les fausses doctrines, nous devons nous rappeler que nous sommes morts à de telles choses et que nous vivons à présent avec Christ en Dieu.[7]
A quoi ressemble une vie «cachée avec Christ en Dieu»? Paul évoque les incidences pratiques d’une telle vie. Cette nouvelle vie a une double incidence:
Nous devons nous «dépouiller» de nos anciennes pratiques. Nous devons mettre à mort ce qui est terrestre: l'impureté sexuelle, la convoitise, la colère, les paroles obscènes, la malhonnêteté, etc. Ces pratiques méritent la colère de Dieu.[8]
Nous devons nous revêtir de l’homme nouveau qui est à l'image du Christ. En se faisant, nous sommes vêtus de la miséricorde, de la douceur, de l'humilité, de la patience, du pardon et surtout de l'amour. Au fur et à mesure que nous développons ces qualités, la paix de Dieu régnera dans nos cœurs et la parole de Christ demeurera en nous.[9] Cette nouvelle vie transforme les relations familiales (3: 18-4: 1) et rend l'évangile attrayant pour les incroyants (4: 5-6).
[5] Col. 2:18. L’expression “culte des anges” n’implique pas a priori que les gens adoraient des anges (ce qui aurait été en contradiction avec la pensée juive). Cette expression, par contre, semble se référer à une secte mystique juive qui promouvait des pratiques ascétiques comme des jeûnes prolongés dans le but de conférer à ses adeptes le pouvoir de s’unir mystiquement aux anges des cieux qui entourent le trône de Dieu. Les faux docteurs de Colosse encourageaient les chrétiens à suivre de telles pratiques.
[10]“En tant que l’un des livres les plus christocentriques de la Bible, l’unité de l’Épître aux Colossiens se manifeste dans l’image de la prééminence de la personne divine et exaltée de Christ.”
- (ESV Study Bible)
Philémon
Cadre Historique
La lettre la plus courte de Paul a été adressée à un riche chrétien de Colosses nommé Philémon. Il semble que Philémon s’était converti pendant le ministère de Paul à Éphèse. Sa demeure était devenue le lieu de rencontre de l'église de Colosses.
Comme cela était fréquent au premier siècle, Philémon était un propriétaire d'esclaves. Onésime, un esclave de Philémon, s'était enfuit à Rome qui était la ville la plus peuplée de l'Empire; c’était l'endroit le plus sûr pour un fugitif de se cacher. (De nos jours, un fugitif pourrait voyager à New York City, Mexico, Lagos, ou une autre grande ville pour disparaître).
Cependant, Onésime ne pouvait pas se cacher de Dieu! Dans cette grande ville, Dieu a réuni Paul et l'esclave en fuite. Onésime était devenu croyant et un assistant de Paul.
À un moment donné, ce nouveau chrétien a dû affronter son passé. Il est possible qu'il ait volé de l'argent de son maître avant de s'enfuir.[1] Onésime était passible d'une peine sévère; il était légal de marquer au fer un esclave fugitif ou de même le tuer. Sachant cela, Paul a écrit une lettre d'appel à Philémon qu’il a envoyé par le biais d’Onésime qui devait se présenter devant son maitre.
But de la Lettre
Le but de cette lettre de Paul est simple: c’est un appel à la réconciliation. Onésime a été réconcilié avec Dieu; maintenant Paul demande à Philémon de se réconcilier avec son esclave en fuite.
Contenu de l’Épître
Paul commence par remercier Philémon pour sa générosité dans le passé envers les chrétiens. L'amour de Philémon pour les croyants servira de base pour la demande de Paul en faveur d'Onésime qui est maintenant un croyant.
Paul ne formule pas sa demande en s’appuyant sur son autorité apostolique (comme il l’a fait en Galates), mais sur la base de l'amour. C’est jusqu’au milieu de l’épître que Paul indique le but de la lettre: « Je te prie pour mon fils Onésime.»[2] Philémon est le fils de Paul dans la foi; maintenant, il vient d’«engendrer» un autre fils, l'esclave fugitif de Philémon.
Le nom Onésime signifie «utile» ou «profitable»; c'était un nom commun pour les esclaves. Paul écrit: «il t’était inutile autrefois, mais maintenant, il est vraiment utile à toi et à moi.»[3] Désormais, Onésime vivra à la hauteur de son nom. Par la puissance du Christ, il est maintenant utile.
Paul sous-entend que Philémon pourrait libérer Onésime sans en donner l’ordre formel.[4] Il lui demande de le recevoir dans le même esprit qu’il recevrait Paul.[5]
Pour conclure, Paul demande de prier pour sa libération. Il exprime son désir de visiter Philémon dès qu’il sera libre. Doit-on voir dans cet acte de politesse de Paul sa future évaluation du traitement de Philémon à Onésime?
Plus d’un se sont plaints du fait que Paul n’avait pas condamné l'esclavage. Cependant, les commandements de Paul aux maîtres créent un environnement hostile à l'esclavage.[6] Personne n’est capable d’exploiter une autre qu’elle considère comme un frère ou une sœur en Christ.
L’Épilogue Historique
L'Écriture ne dit pas ce qui s'est passé après le retour d’Onésime chez Philémon. L'histoire fournit deux indices qui suggèrent que Philémon a affranchit Onésime.
Une gravure ancienne trouvée à Laodicée (située près de Colosses) est dédiée par un esclave au maître qui l'a libéré. Le nom du maître est Marcus Sextius Philémon.
Quelques années après cette lettre, un dénommé Onésime est devenu évêque de l'église d’Éphèse.
Il est possible que Philémon ait libéré Onésime qui a rejoignit Paul. Ce dernier l’a ensuite formé en tant que pasteur. Si tel est le cas, le ministère de Paul à Éphèse a été prolongé par la prédication d'Onésime, l'ancien esclave de Philémon, qui a d'abord été converti par la prédication de Paul à Éphèse. Les desseins de Dieu transcendent tout ce que l'on peut appréhender!
[7] « Nous sommes tous des Onésime pour Dieu. L’inutile devient utile. C’est l’image du rapport immuable de Christ avec les hommes. Nous étions tous des pécheurs fugitifs.»
- (Martin Luther)
Les Épîtres de Prison et l’Église Moderne
Les épîtres de prisons nous rappellent que la doctrine doit intégrer notre vie quotidienne. Dans ces épîtres, Paul encourage ses lecteurs croyants à vivre une vie digne de leur vocation. Il ne suffit pas de professer la vraie doctrine; nous devons l’appliquer dans notre vie quotidienne.
Ephésiens et Colossiens enseignent la réalité de la guerre spirituelle. «Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes des ténèbres de ce monde, contre les esprits méchants dans les lieux célestes».[1] La guerre spirituelle est réelle. Mais, ces épîtres enseignent également que Christ a déjà gagné cette guerre. Nous combattons en toute confiance parce qu'il a déjà remporté la victoire. Nous devons fixer toute notre attention sur Christ, le victorieux, mais non sur notre ennemi qui se lance dans une lutte perdue d’avance.
Philémon nous rappelle que l'Évangile de la réconciliation doit être vécu dans le monde réel. Paul n'était pas satisfait d'un message qui ne fonctionne pas dans la vie réelle. Il a insisté sur le fait que le même évangile qui a réconcilié Dieu et un «pécheur en fuite» réconciliera Philémon et un esclave en fuite. Dans un monde de conflits et de relations brisées, nous devons montrer la puissance de l'Évangile pour apporter la réconciliation.
Les chrétiens de l'Empire romain ont appris ce que cela signifiait de vivre l'Évangile dans un monde déchu. Paul a recommandé aux Philippiens de vivre en tant que des «enfants de Dieu irrépréhensibles au milieu d'une génération perverse et corrompue, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde.»[1] Paul savait que l’éclat de la lumière de l'Eglise devient plus spectaculaire à mesure que notre monde s’enfonce dans les ténèbres.
Dans les jours sombres de l'Empire romain, certains chrétiens ont été surnommés «les Parieurs pour le Christ» parce qu'ils «pariaient» leur vie pour sauver celle des autres. Paul utilise ce même terme quand il dit que Priscilla et Aquila «ont exposé leur tête pour sauver ma vie.»[2] Ils ont risqué leur vie pour Paul.
Au premier siècle, des chrétiens à Rome se sont exposés à la colère de la communauté en sauvant des nourrissons indésirables qui étaient abandonnés sur les tas d'ordures de la ville. Il y a eu une peste au troisième siècle, l'évêque de Carthage a convoqué l’ensemble de sa congrégation et leur a demandé de s'occuper des mourants et d'enterrer les morts, en risquant leur vie pour sauver la ville.
L'église primitive savait que «se dépouiller du vieil homme» pour «se vêtir du nouveau» signifiait plus que d'aller à l'église. Cela signifie de vivre une vie nouvelle qui appartient à Dieu et à Ses desseins. Cela peut équivaloir à risquer sa vie afin de permettre à l'Évangile de «briller comme une lumière dans le monde».
Aiguisez votre compréhension avec l’un des exercices suivants:
1. Choisissez l’un des devoirs suivants:
Préparez un sermon ou une étude biblique sur la famille à partir du livre des Ephésiens. Ce travail peut être présenté à l’écrit- un manuscrit de 5 à 6 pages- ou enregistré vocalement.
Préparez un sermon ou une étude biblique sur l’Église à partir du livre des Ephésiens. Ce travail peut être présenté à l’écrit- un manuscrit de 5 à 6 pages- ou enregistré vocalement.
Préparez un sermon ou une étude biblique sur la joie de la vie chrétienne à partir de Philippiens. Ce travail peut être présenté à l’écrit- un manuscrit de 5 à 6 pages- ou enregistré vocalement.
Préparez un sermon ou une étude biblique sur notre nouvelle vie en Christ à partir des Colossiens. Ce travail peut être présenté à l’écrit- un manuscrit de 5 à 6 pages- ou enregistré vocalement.
2. Assurez-vous de passer un test basé sur cette leçon. Le test doit inclure le verset à mémoriser.
Questions à étudier
1. Quand et où ont été rédigées les épîtres de prison?
2. Pourquoi Ephésiens ne contient pas de salutations personnelles?
3. Énumérer les deux grandes divisions du livre des Ephésiens.
4. D’après Ephésiens 1, préciser le rôle de chaque membre de la trinité dans notre salut.
5. D’après Ephésiens 3, c’est quoi le «mystère de l’évangile»?
6. Énumérer deux dangers qui menaçaient l’église de Philippe.
7. En Philippiens 2, on lit que Christ «s’est humilié lui-même». Qu’est ce que cela signifie?
8. Quelles sont les trois croyances qui composaient l’hérésie de Colosses ?
9. Définir syncrétisme.
10. Préciser le contenu des trois messages des Épîtres de Prison à l’église moderne.
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