► Mémorisez 1 Corinthiens 1:20-21 et Galates 5:22-23.
Introduction
Des lecteurs modernes croient souvent que l'église primitive n’avait pas de problèmes importants. Ils se disent: «Comme il aurait été formidable d’évoluer à l'église primitive qui vivait dans l'unité et le renouveau!» Les lettres de Paul aux Corinthiens et aux Galates en peignent un tableau totalement différent. Les églises du premier siècle luttaient contre des fausses doctrines, des péchés de leurs membres, des confusions sur les points doctrinaux importants et des questions relatives à l'autorité et à la discipline dans l'église. En d'autres termes, ces livres décrivent un monde très similaire au nôtre. De ce fait, les enseignements de ces lettres aux églises troublées du premier siècle sont valables pour les églises troublées du XXIe siècle.
1 Corinthiens
Auteur et Date
Corinthe était une ville portuaire située sur l’isthme qui sépare la mer Égée et la mer Ionienne. Les navires déversaient leur charge d'un côté de l'isthme; cette charge était ensuite acheminée vers l’autre rive, à travers la bande étroite de terre, puis embarquée sur d’autres navires. L'emplacement stratégique de Corinthe offrait d'excellentes opportunités pour l'Évangile, car les marins y passaient leur temps pendant qu’on chargeait et déchargeait leurs navires. Ce fait permettait d'évangéliser des gens venus de tous les coins de l'Empire.
Paul avait fondé l'église de Corinthe lors de son deuxième voyage missionnaire vers l’an 50 av. J.-C.[1] Avec Aquilas et Priscille, deux chrétiens originaires de Rome, Paul a passé dix-huit mois de ministère à Corinthe. Il a commencé par enseigner dans une synagogue. Après en avoir été chassé, il a déménagé dans une maison privée d’à côté. Beaucoup de Corinthiens, y compris le chef de la synagogue, ont répondu à la prédication de l'Évangile.
Paul a écrit 1 Corinthiens environ cinq ans plus tard. Cette lettre a été écrite pendant le séjour de Paul à Éphèse au cours de son troisième voyage missionnaire.[2] Paul, ne pouvant pas voyager immédiatement à Corinthe, a écrit cette épître en réponse aux problèmes confrontés par cette église et l’a remis à Timothée qui était désigné pour l’apporter et donner des instructions supplémentaires lors de sa visite.[3]
Le Style
1 Corinthiens est à la fois simple et difficile à interpréter! Cette épître est simple parce qu’elle est une «lettre circonstancielle» - car elle a été écrite en réponse à une situation particulière. Dans un sens, ce fait la simplifie. Au lieu de faire un traité doctrinal compliqué, Paul s'attaque directement aux problèmes.
Cependant, ce type de lettre peut donner du fil à retordre parce que nous n'avons que la lettre de Paul à l'église et non celle de l’église à Paul. Déduire les problèmes que Paul essayait de résoudre peut rendre 1 Corinthiens difficile à interpréter.
Considérons deux réponses de Paul à l’église. En 1 Corinthiens 7: 1 on y lit: «En ce qui concerne les choses dont vous m'avez écrit...» Paul écrit alors une phrase qui est probablement une citation de leur lettre: «Il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme.» A cette idée, Paul répond qu'il était préférable pour l’homme et la femme d'éviter toutes relations sexuelles, toutefois, pour éviter l'impudicité, que chaque homme ait sa femme, et que chaque femme ait son mari.
De même, 1 Corinthiens 8: 1 se lit ainsi: «Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles...» La phrase suivante est probablement une citation de leur lettre: «Nous savons que nous avons tous la connaissance.» Paul y répond: «La connaissance enfle, mais la charité édifie.»[4] Lorsque nous lisons les épîtres aux Corinthiens, nous ne lisons qu’une partie de la correspondance. Parfois, nous devons distinguer les conseils de Paul d'une citation des chrétiens de Corinthe.
But de l’Épître
Paul a écrit cette première lettre à Corinthe après un rapport troublant de trois dirigeants de l'église.[5] Stéphanas, Fortunatus et Achaïcus lui ont signalé que l'église était divisée, le péché était toléré ouvertement et son autorité apostolique était contestée. Paul a écrit 1 Corinthiens pour résoudre ces problèmes et pour répondre aux questions des chrétiens de Corinthe.
Contenu de 1 Corinthiens
Dans l'introduction, Paul confirme son autorité apostolique; il est l’apôtre de Jésus-Christ. Puis, il rappelle aux croyants corinthiens qu'ils sont «sanctifiés en Jésus-Christ, appelés à être des saints.»[6] Ensuite, il aborde une série de problèmes qui illustrent l'échec des Corinthiens à vivre selon la vocation de Dieu pour son peuple.
Division (I Cor. 1-4)
Paul avait fondé l’église de Corinthe. Apollos, un talentueux orateur formé par Aquilas et Priscille, était un prédicateur de cette église pendant un temps.[7] Il est possible que Pierre l’ait visitée.[8] Ainsi, l’église de Corinthe était divisée en clans, chacun réclamait pour leader l'un de ces enseignants. Un dernier groupe prétendait être au-dessus de toute forme de division en disant: «Je suis de Christ». Cependant, même ce groupe était motivé par un esprit d’orgueil et non par l’humilité.[9]
Les problèmes discutés dans le reste du livre prouvent que cette division avait affecté le culte hebdomadaire et la célébration de la Cène à Corinthe. En outre, cette division pourrait être l’un des facteurs qui empêchaient l’assemblée de discipliner le péché de ses membres.
Paul commence la lettre avec une plaidoirie en faveur de son ministère. Ceux qui réclamaient Apollos comme leur patron rejetaient l'autorité apostolique de Paul et se moquaient de son apparence et de son discours peu impressionnants. Paul défend son autorité apostolique afin d'avoir une plate-forme pour résoudre les problèmes de l'église. En tant que père spirituel, Paul aimait trop ses «enfants bien-aimés»[10] pour les abandonner dans cet état lamentable. Ainsi, il commence par défendre fermement son ministère: «Paul, appelé à être un apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu ...»[11]
Puisque le discours simple de Paul a été comparé à la noble éloquence d'Apollos, Paul explique qu'il n’était pas allé vers eux avec une supériorité de langage ou de sagesse. «Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance…»[12] Paul n'attaque pas Apollos,[13] il montre au contraire que son propre ministère à Corinthe était basé sur la puissance et l’œuvre du Saint-Esprit. Les Corinthiens se glorifiaient dans la sagesse humaine; Paul les a appelés à revenir à l'Évangile.
L’Immoralité (I Cor. 5-6)
► Comment les leaders chrétiens doivent-ils traiter les péchés scandaleux des membres de l'église?
La ville de Corinthe était réputée pour sa dépravation sexuelle. Dépravation qui était due à sa position de ville portuaire romaine et ses nombreux temples païens qui pratiquaient la prostitution sacrée. Le mot «Corinthianiser» traduisait le fait de corrompre la moralité d'une personne.
L'église de Corinthe refusait de discipliner l’un de ses membres qui avait une relation immorale avec sa belle-mère; même les païens condamnaient de tels actes.[14] Or, l'église était devenue si arrogante qu'elle refusait d'aborder le problème.
L'enseignement de Paul est crucial pour comprendre la discipline de l'église. Paul exige l’expulsion du transgresseur dans l'espoir qu'il se repente.[15] L'église doit juger le péché de ses membres pour deux raisons: amener le pécheur à la repentance et éviter les reproches à l’encontre de l'Évangile. Paul ne s'attaque pas aux actions des incroyants, voire celles d’un récidiviste repentant. Il s'attaque à un membre actif de l'église qui pêche volontairement et indéfiniment.
À ce sujet, Paul pointe du doigt les procès entre croyants. Si les Corinthiens refusaient de juger les péchés scandaleux au sein de l'église, ils étaient prompts à porter leurs plaintes personnelles par devant les tribunaux publics. Dans ce cas, Paul les demande comment peuvent-ils «juger le monde» s'ils ne sont pas assez sages pour régler les conflits des frères chrétiens.
Questions des Corinthiens (1 Cor. 7:1-16:9)
Dans cette section, Paul répond à une série de questions que les Corinthiens lui avaient posées dans une lettre antérieure.[16] Tous les sujets sont introduits ainsi: «Pour ce qui concerne….» Paul cite textuellement leur question, puis il propose la solution convenable au problème.
Le Célibat et le Mariage (1 Cor. 7:1-23)
On enseignait à l’église qu’il est bon pour l’homme de ne pas toucher de femme.[17] Paul affirme que le mariage est le cadre approprié pour les relations sexuelles. Dans ce passage, il s'attaque également au problème du divorce, une question particulièrement difficile pour les nouveaux croyants dont les conjoints n’étaient pas chrétiens.
Les Célibataires et les Veufs (I Cor. 7:25-40)
En raison de «la détresse actuelle », Paul a cru qu'il était préférable pour ceux qui n'étaient pas mariés de rester célibataires. Cependant, il a précisé qu'il s'agissait de son opinion personnelle, et non d'un «commandement du Seigneur». La «détresse actuelle» se réfère à la persécution des croyants par le gouvernement romain. Elle peut également désigner la possibilité d'une persécution intensifiée lorsque le «temps fixé» pour le retour du Seigneur sera proche.[18]
Les Viandes Sacrifiées aux Idole s (I Cor. 8:1-11:1)
► Dans le contexte de votre ministère, quelles sont les pratiques culturelles qui se rapprochent de la coutume corinthienne des viandes sacrifiées aux idoles?
La plus longue discussion de Paul concerne la question difficile des viandes sacrifiées aux idoles. Les Corinthiens prenaient leur décision en se basant sur leur connaissance supérieure: «Nous savons que nous avons la connaissance». Paul les a invités à prendre des décisions basées sur la charité qui édifie et non la connaissance qui enfle.
Paul fait une distinction entre manger dans un temple païen et le fait de s’approvisionner au marché public. Un croyant ‘fort’ qui participe à un banquet au temple peut détruire un frère plus faible qui serait tenté de violer sa conscience. Les Corinthiens devraient imiter la conduite de l’apôtre qui leur rappelle qu'il avait renoncé à son droit de recevoir un soutien financier en tant que pasteur afin de pouvoir les évangéliser.
En outre, en mangeant au temple païen, on participait à une pratique idolâtre.[19] Paul conclut: «Vous ne pouvez pas participer à table du Seigneur et à la table des démons».
Si les croyants ne doivent pas manger dans un contexte religieux païen, Paul traite différemment la question de l'approvisionnement dans un marché public qui vend de la viande sacrifiée aux idoles. Puisqu'il n'y a pas un lien direct avec l'idolâtrie, Paul suggère aux chrétiens de ne pas poser de questions et d’y acheter ce qui est disponible. Une exception, pourtant, s’impose à cette règle: la présence d’une personne susceptible d’être offensée. Un frère plus faible pourrait associer même l'achat de cette viande à l'adoration des idoles. Dans ce cas, Paul rappelle aux corinthiens de la responsabilité du chrétien qui consiste à ne pas chercher «son bien, mais celui de son prochain».
Le principe clé est l'amour. L'amour pour Dieu empêche un croyant de participer à une fête d'idoles dans un temple païen. L'amour pour son frère chrétien empêche un croyant de manger de la viande qui pourrait détruire la foi d'un frère plus faible.
Le Service d’Adoration et les Dons Spirituels (1 Cor. 11:2-14:40)
Paul aborde ensuite les questions relatives à l'autorité, au repas du Seigneur et aux dons spirituels. Ces problèmes étaient le fruit de l’orgueil et de la division qui déchiraient l'église de Corinthe. Au lieu de se voir en tant que membres d'un seul corps, les corinthiens utilisaient les dons spirituels comme un moyen d'autopromotion. La bonne posture à cette attitude est de se rappeler que l'amour est plus grand que les dons spirituels.
La Résurrection du Christ et des Morts (1 Cor. 15)
Pour répondre aux questions sur l'avenir des croyants décédés, Paul commence par établir la vérité historique de la résurrection du Christ. En outre, il soutient que la résurrection de Jésus est la «prémisse de ceux qui sont morts». Puisque Christ a conquis la mort, le croyant a la promesse de la résurrection.
L’Offrande Destinée aux Saints de Jérusalem (1 Cor. 16:1-4)
Au cours de son troisième voyage missionnaire, Paul a recueilli une offrande de la part des églises des non-juifs pour soutenir les croyants de Jérusalem qui souffraient à cause de l'opposition des dirigeants juifs. Cette offrande représentait pour Paul l’expression pratique de la doctrine de l'unité de l'église. Avec cette offre, les chrétiens non-juifs ont montré que leur appartenance à l'église les exigeait de soutenir les chrétiens (juifs).
Conclusion et Mots d’Adieu (I Cor. 16:5-24)
Paul conclut sa lettre en dévoilant ses plans pour visiter Corinthe sans tarder suivis des salutations écrites de sa propre main et de son adieu.
[15] “Livrer quelqu’un à Satan” peut bien vouloir dire ‘expulser quelqu’un de l’église’. Hors de l’église, cette personne se trouve dans le monde qui est le royaume de Satan.
[19] 1 Cor. 10:1-22 utilise l’histoire de l’infidélité d’Israël comme un avertissement contre la pratique de l’idolâtrie.
2 Corinthiens
Cadre Général et But de 2 Corinthiens
2 Corinthiens a été écrit un an après 1 Corinthiens. Il semble que la visite de Timothée n'avait pas solutionné les problèmes de l’église. Paul a ensuite visité l'église lui-même. C'était une visite «douloureuse» pendant laquelle l'église résistait à son autorité.[1] Après son retour à Éphèse, Paul a écrit une autre lettre (qui est perdue) qui a été apportée par Tite.[2]
Paul a quitté Éphèse pour se rendre en Macédoine où il attendait les nouvelles de Corinthe. Tite lui a rapporté que la plupart des Corinthiens se sont repentis de leur rébellion.[3] Cependant, un petit groupe refusait de reconnaitre l'autorité de Paul. La dernière partie du livre s'adresse à ce groupe et prépare la voie à la troisième visite de Paul.
Les Objectifs du Livre sont:
Louer les Corinthiens pour leur repentance (1-7)
Compléter l'offrande de Jérusalem (8-9)
Remédier à la rébellion persistante de certains membres (10-13)
Le tableau suivant présente un calendrier pour 1 et 2 Corinthiens. Malgré l’incertitude de certaines dates, ce calendrier indiquant les interventions de Paul à l'église de Corinthe est le plus plausible.
Paul et l’Église de Corinthe
Année
Les Visites de Paul
Les lettres de Paul
50 ap. J.-C
La Fondation de l’église lors du 2nd voyage missionnaire de Paul.
Une première Lettre qui est perdue (1 Cor. 5:9)
55 ap. J.-C
1 Corinthiens, rédigée à Ephèse et emportée par Timothée
Une visite douloureuse au cours de laquelle l’autorité de Paul était rejetée (2 Cor. 2:1)
Une lettre sévère qui a disparue. Elle a été rédigée à Ephèse et emportée par Tite. Après cette lettre l’église s’est repentie
(2 Cor. 7:8-16)
56 ap. J.-C
2 Corinthiens, rédigée à Macédoine et emportée par Tite
57 ap. J.-C
Dernière visite de Paul à Corinthe (2 Cor. 12:14)
Le Contenu de 2 Corinthiens
Le style de 2 Corinthiens révèle la pluralité de ses objectifs. Cette épître se présente comme une anthologie des réactions de Paul aux différents problèmes affrontés. C’est une lettre occasionnelle au même titre que la première, qui traite des problèmes spécifiquement liés à l’église de Corinthe. En guise de présenter un plan pour cette lettre très détaillée, il serait préférable d'identifier certains thèmes abordés dans cette épître.
La Défense de l’Apostolat de Paul
C’est avec une gêne apparente que Paul défend son apostolat dans un très long passage. Ses ennemis ont utilisé sa faiblesse et ses souffrances comme contre-preuves de son autorité apostolique. Ses opposants se glorifient dans le succès et la force. Mais, Paul se glorifie dans ses infirmités, «afin que la puissance de Christ repose sur lui».[4] Son autorité vient de Dieu qui préfère d’utiliser la faiblesse de l’apôtre pour révéler la gloire de Dieu.
La Défense de l’Intégrité de Paul
Paul avait eu l'intention de se rendre à Corinthe immédiatement, mais il a retardé son voyage pour permettre aux blessures de sa précédente visite de guérir. Pour cette raison, il s’est rendu en Macédoine au lieu d’aller directement à Corinthe. Ce changement de plan est devenu un motif d’attaque pour les ennemis de Paul; ils l'ont accusé d’être un homme instable. Paul explique ce changement de plan à la lumière de la volonté de Dieu pour son ministère.[5]
Les Projets de Paul pour sa Troisième Visite
Certains membres de l’église pensaient que Paul était faible et refusaient de reconnaitre son autorité. Paul les a annoncé de sa prochaine visite à Corinthe et les a priés de se repentir avant son arrivée. Malgré les troubles causés par ses adversaires, l'objectif de Paul était la réconciliation. Au début de la lettre, il pardonne à un transgresseur repentant.[6] À la fin de la lettre, il plaide une fois de plus en faveur d’une restauration. L'objectif de Paul était la réconciliation, mais pas la vengeance.
La date la plus plausible pour la rédaction de Galates est 48 ap. J.-C. Barnabas et Paul évangélisaient le sud de la Galatie lors du premier voyage missionnaire en 47. Il est probable que Paul ait écrit Galates pour résoudre les problèmes confrontés par les nouveaux convertis peu de temps après son départ.
L'un des arguments en faveur de cette date est le fait que Paul ne fait pas mention du Concile de Jérusalem dans cette épître. Puisque la lettre analyse le rapport des païens avec la Loi (problème résolu au Concile de Jérusalem en 49), Paul aurait sans doute mentionné ce concile si la lettre a été rédigée après 49. Si l’on accepte cette date (48 ap. J.-C.), Galates est la première des épîtres de Paul.
But de l’Épître
Le but de l’épître apparait clairement dès le premier paragraphe. Après avoir accepté Christ à la suite du ministère de Paul, les croyants de la Galatie ont abandonné l'Évangile. Paul leur a écrit pour les ramener à l'Évangile de Jésus-Christ, la «bonne nouvelle» de la loi de l'amour qui vit par la puissance de l'Esprit.
Juste après le départ de Paul et Barnabas en Galatie, des faux docteurs ont visité l'église. Ils ont annoncé aux chrétiens non-juifs qu’ils devraient être circoncis et observer la loi juive. Ces enseignants n'ont pas totalement rejeté l’œuvre salvatrice de Jésus. Cependant, ils ont insisté que la justification exige la foi dans le Christ et l'obéissance à la Loi. Cette épître a été écrite pour rappeler aux croyants qu’ils sont justifiés par la grâce et la foi seule.
Contenu de la Lettre
Galates est la lettre la plus sévère de Paul. Il réprimande les Galates pour leur folie qui les détourne vers un autre évangile et les appelle à revenir au vrai Évangile du Christ en les proposant une série de choix opposés. La lettre aux Galates est une invitation à faire un choix décisif: la liberté en Christ ou la servitude dans la chair.
Le Vrai Évangile et le Faux Évangile
Contrairement à ses lettres ultérieures dans lesquelles Paul s'identifie à la fois comme apôtre et serviteur de Jésus-Christ, dans cette épître, il s'introduit avec une autorité peu commune: «Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père, qui l'a ressuscité d'entre les morts.»[1] Ce langage traduit donc son autorité apostolique.
Le message de Paul était contesté par les judaïsants de Galatie. Il se pourrait qu’ils avançaient ceci : «Paul n'était pas un disciple de Jésus. En fait, il a persécuté l'Église! Pourquoi devriez-vous écouter son message? Il n'est pas un véritable apôtre.» Paul réplique ainsi: «Je n'ai pas été choisi par les hommes ou par les efforts de l'homme. Je suis un apôtre appelé par Jésus lui-même et par Dieu le Père, qui l'a ressuscité d’entre les morts.»
Paul veut que les croyants de Galatie soient conscients que l'évangile qui leur a été prêché était le véritable Évangile de Jésus-Christ. L’une des prédications de Paul en Galatie se trouve dans Actes 13: 16-41.
► Lisez la prédication de Paul dans le livre des Actes 13:16-41. Quels sont les sujets qui y sont traités?
Considérez le résumé suivant de cette prédication:
Dieu a œuvré au sein de l'histoire d'Israël pour susciter un Sauveur.
Jésus est le Sauveur qui a été annoncé par Jean Baptiste.
Jésus a été rejeté par les habitants de Jérusalem et leurs chefs.[2]
Ils l’ont crucifié, mais Dieu l'a ressuscité d'entre les morts.[3]
Plusieurs témoins ont vu Jésus après sa résurrection.
«Quiconque croit est justifié par lui de toutes les choses dont vous ne pouviez être justifiés par la loi de Moïse».[4] Ce message était crucial pour les païens convertis. Dans sa première prédication, Paul a affirmé que nous sommes justifiés par la foi (quiconque croit), mais non par la loi de Moïse.
Cet Évangile est le véritable. C’est le message de la justification par la foi seule. Au moment où Paul écrivait Galates, ces nouveaux convertis s’étaient tournés vers un «évangile différent»; un évangile qui n'est même pas l’Évangile.[5] L'esclavage de la «justification par les œuvres de la Loi» est contraire à la bonne nouvelle de la «justification par la foi» prêchée par Paul.
La justification par la foi
L’Évangile :
Nous sommes sauvés par la foi.
Judaïsant :
Nous sommes sauvés par la foi + la Loi.
Menaces pour l’Évangile aujourd’hui :
Nous sommes sauvés par la foi + _____.
La Grâce versus le Légalisme
Quelle était la nature de ce «faux évangile» que les légalistes prêchaient? Les judaïsants[6] enseignaient que les croyants non-juifs obtiennent le salut par l'obéissance stricte de la loi mosaïque. Par contre, Paul enseignait que les païens sont justifiés par la grâce et non par les œuvres. Son enseignement est appuyé par quatre arguments:
L’expérience de Paul. Paul souligne sa conversion sur la route de Damas. Il était un ennemi de l'Évangile et il persécutait l'Église. Il «était plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de son âge et de sa nation, étant animé d’un zèle excessif pour les traditions de ses pères».[7] Si le salut dépendait de l'obéissance à la loi, Paul n'aurait pas besoin de l'Évangile, car il était fidèle à la loi. Puis, Dieu le trouvait bon de lui révéler son Fils et de lui enseigner cette vérité: «Personne n'est justifiée par les œuvres de la loi sinon par la foi en Jésus-Christ».[8]
L’expérience des Galates. Les Galates ont reçu le Saint-Esprit «par la prédication de la foi» et non «par les œuvres de la loi». Ils ne peuvent pas «terminer dans la chair» l'œuvre qu’ils ont commencée par l'Esprit.[9]
L’expérience d’Abraham. «Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice.» Maintenant, tous ceux qui croient sont «les enfants d'Abraham».[10] Comme Abraham a été justifié par la foi, les chrétiens sont justifiés par la foi sans les œuvres.
La Loi elle-même. Paul montre que tous ceux qui s'appuient sur les œuvres de la loi se trouvent sous la malédiction de Dieu, mais «le juste vivra par la foi».[11] Paul exhorte les convertis de Galates à «se tenir ferme dans la liberté pour laquelle Christ nous a libérés et à ne pas se mettre de nouveau sous le joug de l'esclavage».[12]
Comment peut-on être un Légaliste?
Si quelqu’un obéit à Dieu fidèlement est-il un légaliste pour cela? Bien sûr que non! Car, Dieu veut que ses enfants lui obéissent. Un légaliste est celui qui obéit à Dieu pour gagner le salut.
C’est un problème de cœur. De l’extérieur, un légaliste et un vrai croyant sont difficiles à distinguer. Le vrai croyant obéit à Dieu parce qu’il aime Dieu et désire de lui plaire. Un légaliste s’incline devant Dieu dans le but de lui soutirer quelques faveurs. Ce n’est pas l’obéissance qui fait d’une personne un légaliste, c’est plutôt la motivation de cette obéissance.
Le Fruit de l’Esprit versus la Servitude de la Chair
► Étant libéré des œuvres de la loi, a-t-on la pleine liberté de suivre ses pulsions charnelles?
Paul reconnait le danger d’une mauvaise application du message de la justification par la foi seule. Un lecteur de l’épître de Paul pourrait se dire: «Ce sont des nouvelles merveilleuses! Je suis justifié par la grâce, par le moyen de la foi. La loi n'a plus d'importance. Je peux faire tout ce qui me plaît! Je peux vivre selon mes désirs charnels!» Dans les Épitres aux Romains et aux Galates, Paul contredit ce faux raisonnement. Dans Romains, il rappelle à ses lecteurs que ceux qui meurent au péché ne peuvent pas continuer à vivre dans le péché.[13] En Galates, Paul ordonne: «Marchez selon l'Esprit et vous n’accomplirez pas les désirs la chair».[14]
Paul avertit ses lecteurs qu’ils ne doivent pas faire de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair; «mais rendez-vous, par la charité, serviteurs les uns des autres».[15] Paul n'enseigne jamais que la loi est inutile; il enseigne que la loi est accomplie (complétée) par l'amour. La réponse de Paul au légalisme n'est pas une licence pour pécher librement. La réponse au légalisme est l'amour. La loi est accomplie dans l'amour. Si nous aimons Dieu, nous obéirons volontiers à sa loi; par la loi, nous saurons vivre d'une manière qui lui plaît. Notre obéissance ne sera pas motivée par la crainte, mais par l’amour. L'amour accomplit la Loi.
Trois points de vue sur les Œuvres
Légalisme
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L’amour
“Je suis sauvé par les œuvres.”
“Je suis sauvé par la grâce; les œuvres ne sont pas importantes.”
“Je suis sauvé par la grâce; par amour, j’obéis à Dieu qui m’a sauvé par sa grâce!”
Paul oppose les œuvres de la chair au fruit de l'Esprit.[16] Il enseigne que si nous vivons par l'Esprit, nous marcherons selon l'Esprit; nous porterons son fruit dans notre vie. Si nous semons la chair, nous moissonnerons la corruption. Si nous semons pour l'Esprit, nous aurons la vie éternelle.[17] La loi de l'amour n'est pas une licence pour pécher. Au contraire, l'amour nous incite à marcher dans l'obéissance à Dieu.
La loi de l'amour a de grandes implications pratiques pour le croyant. En adoptant ce mode de vie, nous restaurerons ceux qui succombent à la tentation; nous supporterons les fardeaux des autres; nous aurons une meilleure idée de nous-mêmes; et nous bénéficierons la vie éternelle.[18] Ceci est la vraie liberté chrétienne.
[6] Le thème “Judaïsant” est utilisé pour parler des enseignants de l’église primitive qui essayaient de fusionner les pratiques juives à la doctrine chrétienne. Ils prétendaient être des chrétiens, mais ils exigeaient les chrétiens non-juifs à se soumettre à la loi juive.
Lorsque des problèmes surviennent dans l'église, l’on est parfois tenté de penser ainsi: «Ce n'était jamais si mauvais dans le passé!» Les Épîtres aux Corinthiens et aux Galates nous rappellent que «les problèmes modernes ne sont pas nouveaux». Ces lettres s’adressent directement à l'église du 21ème siècle.
1 Corinthiens nous rappelle l'unité de l'église. Bien que nous soyons différents dans de nombreux domaines, le corps du Christ est un seul corps. Cette vérité doit nous guider lorsque nous réglons des différents au sein de l'église ou des conflits entre chrétiens; et elle doit nous guider dans l'utilisation de nos dons pour édifier le corps du Christ.
Ces épîtres nous rappellent que nous avons un ministère de réconciliation. En Corinthiens, Paul prouve que le pardon doit être offert librement lorsqu'il y a division dans l'église. De même, dans Galates, Paul montre que nous devons chercher à restaurer ceux qui sont tombés.
L’Épître aux Galates nous rappelle la grande doctrine de la justification par la grâce et par le moyen de la foi. Paul dénonce tout enseignement qui proclame «la justification par la foi plus quelque chose d’autre.» Rien (la loi mosaïque, les œuvres ou toute autre chose) ne peut être ajouté à la foi en l'œuvre du Christ comme le fondement de notre justification devant Dieu.
L’Épître aux Galates nous rappelle les implications pratiques de la loi de l'amour. La loi de l'amour transforme nos vies en tant que croyants.
Conclusion
Au début de mai de 1738, William Holland a témoigné sa foi avec assurance après avoir écouté la lecture du commentaire de Luther sur les Galates faite par Charles Wesley. Ce dernier a écrit dans son journal: «J'ai passé quelques heures ce soir en privé avec Martin Luther, qui, à mon avis, a été grandement béni ... J'ai travaillé, attendu et prié afin de ressentir «celui qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi.»
Quelques jours plus tard, un dimanche de Pentecôte, Charles lui-même a témoigné de son assurance. Quatre jours plus tard, en écoutant William Holland lire la préface de Martin Luther aux Romains, John Wesley a trouvé son assurance par la foi.
Le message de la justification par la foi a transformé Luther, les Wesley et des millions d'autres croyants. Ce message est aussi important aujourd'hui qu'il l’était au XVIIe siècle.[1]
[1] From J.I. Packer’s “Introduction” to Luther’s Commentary on Galatians. Crossway Classic Commentaries, 1998.
Devoir
Aiguisez votre compréhension avec l’un des exercices suivants:
(1) Choisissez l’un des devoirs suivants:
comme une guide d’étude pour 1 Corinthiens, préparez sur une page une étude en esquisse qui identifie les problèmes abordés par Paul dans la lettre. Votre esquisse doit comprendre ces trois éléments:
la question ou le problème;
une courte résumé de la réponse de Paul;
la référence scripturaire de 1 Corinthiens qui traite de la question.
Rédigez un essaie d’une page au sujet des défis modernes à la doctrine de la justification par la grâce et par le moyen de la foi seule. Si on ne rencontre plus les Judaïsants qui exigent la circoncision, quels autres éléments qui sont parfois ajoutés par les chrétiens à la grâce et la foi pour obtenir la justification?
(2) Assurez-vous de passer un test basé sur cette leçon. Le test doit inclure le verset à mémoriser.
Questions à étudier
(1) Pourquoi Corinthe était une ville importante dans le cadre de la stratégie d’évangélisation de Paul?
(2) Qui travaillaient avec Paul lors de la fondation de l’église de Corinthe?
(3) Quels sont les problèmes qui étaient à la base de 1 Corinthiens?
(4) Quelle est la phrase introductive de chaque question répondue par Paul en 1 Corinthiens?
(5) Énumérer trois thèmes traités par Paul en 2 Corinthiens.
(6) Quel est le but de l’Épître de Paul aux Galates?
(7) Quel était le contenu du faux enseignement des Judaïsants?
(8) Quel est le choix proposé aux Galates?
(9) Définir un légaliste.
(10) Dans son argumentation contre le légalisme, Paul souligne quatre éléments. Quels sont ces éléments?
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