► Pourquoi y a-t-il plusieurs récits sur la vie de Jésus?
Après l'ascension de Jésus, les apôtres s’attendaient à un retour imminent de sa part. En réalisant que ce retour n'était pas immédiat, les apôtres vieillissants ont rédigé des récits pour enseigner les nouveaux croyants et pour réfuter les informations erronées circulant sur la vie de Jésus. A mesure que l'Église grandissait dans l'Empire romain, les pasteurs et les enseignants avaient besoin de documents écrits authentiques sur la vie et le ministère de Jésus. Ces raisons importantes étaient à la base de la rédaction des évangiles.
Les trois premiers évangiles ont été surnommés les évangiles synoptiques, car ils relatent les mêmes événements sous des angles différents.[1] L'Évangile de Jean, par contre, rapporte des faits qui ne sont pas mentionnés dans les autres évangiles. Matthieu, Marc et Luc ont beaucoup de traits en commun.
Les auteurs de ces évangiles, appelés souvent les évangélistes, n'étaient pas des secrétaires qui copiaient des dictées. Bien au contraire, le Saint-Esprit a miraculeusement œuvré à travers la personnalité de chacun d’eux pour communiquer sans erreur le message de Dieu.
L’exemple suivant illustrera comment les évangiles se différencient entre eux. Matthieu rapporte en détail la confession christologique de Pierre, sa bénédiction reçue et sa réprimande de la part de Jésus.[2] Marc et Luc présentent des versions plus courtes de cette même histoire.[3] Marc omet la bénédiction de Jésus à Pierre ; alors que Luc ne mentionne ni la bénédiction ni l'histoire de la réprimande de Pierre. Il n'y a pas de contradiction entre ces histoires; c'est un événement présenté selon trois points de vue différents.
Matthieu 16:13-23
Marc 8:27-33
Luc 9:18-22
Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant.
Pierre lui dit: Tu es le Christ.
Pierre répondit: Le Christ de Dieu.
Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas.
Non mentionné
Non mentionné
Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrivera pas.
Et Pierre, l’ayant pris à part, se mis à le reprendre.
Non mentionné
Aucun évangile ne raconte à lui seul l'histoire entière de la vie de Jésus. En fait, Jean a déclaré qu'un document complet en rassemblerait tous les livres du monde.[4] Les évangiles ne sont pas des biographies complètes. Au contraire, l'Esprit Saint a inspiré chaque écrivain à ce qu’il pût souligner un aspect différent du ministère de Jésus. Pris ensemble, les évangiles nous donnent une image à plusieurs facettes de la vie de Jésus. En étudiant le contexte de chaque évangile, nous comprendrons mieux le contenu de chacun d’eux. Chaque écrivain s'adressait à un public différent et a écrit dans un but différent.
[1] L’expression “Évangiles Synoptiques” signifie les évangiles similaires.
Les pères de l'église ont unanimement identifié l'apôtre Matthieu comme étant l'auteur du premier évangile. La date est probablement comprise entre les années 50 et 70 ap. J.-C. L’un des thèmes importants dans Matthieu est l’accomplissement de la prophétie. Puisque Matthieu ne mentionne pas l'accomplissement de la prophétie de Jésus relative à la destruction du Temple, il est probable que l'Évangile de Matthieu a été rédigé avant l’année 70 de notre ère.[1]
Plusieurs éléments suggèrent que l'Évangile de Matthieu était destiné en tout premier lieu à un public juif.
Matthieu n'explique pas les coutumes juives à ses lecteurs.
Matthieu utilise plus de citations de l'Ancien Testament que les autres évangélistes.
Matthieu accorde une attention particulière aux accomplissements des prophéties de l'Ancien Testament dans la personne de Jésus.
Lorsque Marc et Luc utilisent l'expression « Royaume de Dieu », Matthieu utilise l'expression équivalente « Royaume des Cieux ». Ce fait reflète une réticence juive à utiliser le nom de Dieu.
Le Contenu de l'Évangile de Matthieu
► Comment Matthieu représente-t-il Jésus en tant que Roi?
Jésus, le Roi
Matthieu est souvent surnommé l'évangile du roi. Tout au long de Matthieu, Jésus est représenté comme le roi des Juifs et, en fin de compte, de toutes les nations. On y voit les Mages venu de l'Est pour saluer la naissance d'un nouveau roi et Hérode qui cherche à détruire cette rivalité royale. Donc, Matthieu considère Jésus comme roi.
Matthieu utilise l'expression «Fils de David» plus que tout autre évangéliste. Ce titre royal montre que Jésus est de la lignée de David. Ce nom est utilisé lorsque Jésus se dirigea vers Jérusalem sur un âne ; une entrée royale qui accomplit la prophétie de Zacharie 9:9.[2]
Dans le sermon sur la montagne, Jésus expose les principes du royaume. Par une série de paraboles, il enseigne des vérités sur le royaume des cieux. L'inscription de la croix se lisait «Jésus est le roi des Juifs». Par conséquent, Matthieu est l'évangile du roi.
Jésus, l’accomplissement de l'Ancien Testament
Matthieu se réfère pendant onze fois à l'accomplissement de la prophétie à travers la vie de Jésus. Les prophéties mentionnées dans Matthieu incluent:
La naissance virginale de Jésus (1:22)
Le voyage en Égypte (2:15)
Le massacre des nourrissons par Hérode (2:17)
Le ministère de guérison de Jésus (8:17)
L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem (21:4)
Le salaire de trente pièces d'argent pour celui qui livrera Jésus (27:9)
Les Sermons de Jésus
Matthieu a présenté plus de sermons de Jésus que les autres évangélistes. Lorsque Marc se concentre sur les actions de Jésus, Matthieu se focalise sur Ses paroles. La structure du livre de Matthieu est centrée sur cinq sermons majeurs. Les premiers commentateurs ont remarqué que ces cinq sermons établissent les bases de l'église, comme les cinq livres de Moïse jetaient les fondements d'Israël. Les cinq sermons majeurs de Matthieu sont:
Le sermon sur la montagne (5-7)
La Mission des Douze (10)
Les Paraboles du Royaume (13)
L’Enseignement sur la Communauté du Royaume (18)
Le Discours du Mont des Oliviers sur la fin des temps (24-25)
L'Évangile de Matthieu et l'Église d'aujourd'hui
Les sermons de l'Évangile de Matthieu s’adressent à l'Église moderne aussi puissant que le jour où Jésus les a prêchés pour la première fois en Galilée et en Judée.
Le Sermon sur la montagne résume d’une manière classique le mode de vie dans le Royaume de Dieu. En soulignant le contraste entre les traditions des pharisiens et la «loi de l'amour», Jésus enseigne comment nous devons vivre en tant que citoyens du Royaume des Cieux. Le thème de ce sermon est : «soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait».[3] Ce commandement est donné dans un contexte montrant que notre Père est un Dieu d'amour qui «fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes».[4] « Être parfait » dans le Royaume de Dieu, c’est le fait d’avoir le cœur de notre Père céleste, un cœur rempli d'amour et désintéressé. Bien qu’il se révèle impossible d’avoir un cœur rempli d’un amour parfait par notre force humaine, notre Père céleste qui nous commande d'avoir ce cœur parfait est le Dieu qui le rend possible par sa grâce.
L'enseignement de Jésus sur la communauté du Royaume de Dieu présente un modèle pour les relations au sein de l'église moderne.[5] Dans Matthieu 18: 15-20 se trouve un guide pour la discipline au sein de l'Église biblique ; on y apprend que la plaie du péché doit être soignée par l'église, et ne doit pas alimenter les commérages et les rumeurs. Cette discipline doit avoir lieu dans un contexte qui prévoit le pardon et la restauration ; un tel principe se voit dans la réponse de Jésus à la question de Pierre sur le pardon.[6]
La Grande Commission nous interpelle à faire des disciples de toutes les nations. A l’instar de l'appel à la perfection de Jésus, nous répondons positivement à cet appel par le pouvoir de celui qui en a donné l’ordre, et non par notre propre capacité. Celui qui a fait l'appel est le même qui a promis: « Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.»[7]
[1] Cette prophécie (Matt. 24:2) a eu son accomplissement en 70 ap. J.-C, lorsque le général romain Titus a conquis Jérusalem. L’“Arche de Titus” célébrant la victoire des romains sur Jérusalem se trouve toujours à Rome.
[8] “ Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait ... Dieu sait parfaitement que notre incrédulité nous pousserait à crier : C’est impossible! Ainsi le Dieu omnipotent mise sur sa toute puissance, sa vérité et sa fidélité pour l’accomplir.”
- John Wesley, Notes sur le Nouveau Testament
Marc: L’Évangile du Serviteur
Introduction à l’Évangile de Marc
Au moins huit pères de l'église ont identifié Jean Marc comme étant l'auteur du deuxième évangile. Cousin de Barnabas, Marc a voyagé avec Paul et Barnabas lors de leur premier voyage missionnaire.[1] Bien que son échec durant ce voyage ait conduit à un conflit entre Paul et Barnabas, Jean Marc a pu regagner la confiance de Paul et lui est redevenu utile dans le ministère.[2] Les premiers pères de l'église ont reconnu que Simon Pierre était la source apostolique de Marc. Jean Marc a travaillé si étroitement avec Pierre que ce dernier l’a appelé «mon fils».[3] Son Évangile enregistre les souvenirs non altérés de Pierre sur le ministère de Jésus.
Du fait que l’ordre des événements de Marc ne concordent pas toujours avec la chronologie de Matthieu ou de Luc, il est utile de savoir que l'évêque Papias, l’un des pères de l'église primitive, a cité l'apôtre Jean qui disait que Marc « était devenu l'interprète de Pierre et a écrit avec précision tout son souvenir, sans pour autant arranger les discours et les actes du Seigneur chronologiquement.»[4] Le récit de Marc est exact, mais il n'a pas classé les événements dans un ordre strictement chronologique.
L'Évangile de Marc a été probablement écrit à Rome pour un public essentiellement païen. Marc explique souvent les expressions araméennes utilisées par Jésus.[5] En outre, Marc explique certaines terminologies juives à ses lecteurs romains. Par exemple, Marc explique que "deux leptons" (monnaies juives) équivalent à "un quart de sou" (pièce de monnaie romaine).[6]
L'Évangile de Marc est le plus court ; on y trouve beaucoup moins de détails que dans les autres évangiles. Marc est un évangile d'action, un trait qui semble refléter l'influence de Simon Pierre. C'est un récit vivant sur la vie et le ministère de «Jésus-Christ, le Fils de Dieu».[7]
Le Contenu de l’Évangile de Marc
► Comment Marc met-il en évidence le rôle de Jésus en tant que serviteur?
Jésus, le Serviteur
Marc a été surnommé l'Évangile du Serviteur. Il accorde beaucoup plus d'attention aux actes de Jésus qu'à Ses paroles. Contrairement à Matthieu qui rapporte cinq sermons majeurs, Marc ne rapporte qu'un seul (Marc13). L'Évangile de Marc s’intéresse plus aux miracles; l’auteur enregistre dix-neuf miracles dans un livre de seize chapitres.
Marc présente Jésus comme un serviteur humble, sans mentionner sa généalogie ainsi que le récit de sa naissance. Son récit commence avec le ministère d’un Jésus adulte.
Le verset clé de L'Évangile de Marc souligne deux aspects du ministère terrestre de Jésus. « Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.»[8] Jésus est venu pour servir et donner sa vie en sacrifice.
Jésus, le Fils de Dieu
Marc commence son récit avec une déclaration sur la divinité de Jésus : «Commencement de l'Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.»[9] Lorsque Jésus était sur la croix, un centenier romain confessa: «Assurément, cet homme était le Fils de Dieu».[10]
Marc cherche à démontrer que Jésus était un serviteur, en soulignant son autorité en tant que Fils de Dieu. Un lecteur romain s'attendrait à ce qu'un chef divin déploie sa puissance sur ce monde ; Marc dévoile cette puissance à bien des égards. Tout au long de son évangile, Marc donne des témoignages sur la divinité de Jésus:
Au baptême de Jésus, le Père a témoigné : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection.»[11]
Les démons reconnaissaient en Jésus «le Saint de Dieu».[12]
En pardonnant les péchés[13] et en revendiquant son autorité sur le sabbat,[14] Jésus exerçait une autorité qui appartient à Dieu seul.
Les miracles de Jésus démontrent son autorité sur la nature,[15] sur la maladie[16] et sur la mort.[17]
Le Secret Messianique
Certains lecteurs ont été confondus par les injonctions de se taire répétées à travers l'Évangile. À maintes reprises, ceux qui reconnaissent la messianité de Jésus sont interdits d’en parler. Ce fait est connu sous le nom de «Secret Messianique». Jésus a recommandé à des individus de se taire dans ces trois (3) circonstances:
Les démons n’avaient pas la permission de proclamer la nature divine de Jésus.[18] Christ a rejeté le témoignage des démons, même lorsqu’il serait vrai.
Les personnes qui ont été guéries ont parfois reçu l’ordre de se taire.[19] C'était probablement pour éviter le rassemblement des foules au cours du ministère de guérison de Jésus. Lorsqu’un lépreux a désobéi à cette injonction en confessant le pouvoir de Jésus, les gens se rassemblaient en grand nombre. Dans ce cas, «Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville. Il se tenait dehors, dans des lieux déserts».[20] Le but majeur du ministère terrestre de Jésus n'était pas la guérison physique. Il ne voulait pas que les guérisons spectaculaires remplace le ministère durable pour lequel il était venu ; ministère qui consiste à former des disciples pour répandre l'Évangile et édifier l'Église.
Lorsque les disciples ont finalement compris qui était Jésus, il ne leur a pas permis de le divulguer.[21] La raison la plus probable pourrait-être le danger de l’incompréhension. Même après la confession de Pierre relative à la messianité Jésus, les disciples ne comprenaient pas parfaitement sa mission.[22] Ils n'étaient pas préparés à prêcher la venue de son royaume jusqu'après sa résurrection et son ascension. Jusque-là, toute déclaration des disciples aurait été source de confusion.
L’Évangile de Marc et l’Église d’Aujourd’hui
La priorité de servir manifesté dans le ministère de Jésus nous rappelle que lorsque nous subvenons aux besoins physiques et émotionnels du monde, nous avons automatiquement l’occasion de pourvoir à ses besoins spirituels. Des chrétiens de l'Empire romain ont risqué leur vie pour s'occuper des mourants dans les villes ravagées par la peste. Des chrétiens du Moyen Âge ont érigé des hôpitaux pour secourir des lépreux et des pauvres. Des organisations chrétiennes contemporaines revêtent des orphelins, visitent des prisonniers, nourrissent des affamés et s'occupent des malades. Servir les plus misérables de notre société doit toujours faire partie de la mission de l'Église. « Car, le Fils de l'homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir ... ».[23]
[4] Citation tirée de Eusèbe, Ecclesiastical History,3.39.14-17
[5] L’Araméen était la langue parlée de la Palestine au premier siècle au lieu de l’Hébreu. Marc explique des termes Araméen en Mac 5:41, 7:11 et 14:36
[24]“Pierre avait prêché la Parole publiquement à Rome, et Marc était son disciple de long date; certains croyants ont demandé à ce dernier d’écrire ce qu’il souvenait des discours de Pierre.”
- Clément d’Alexandrie cité par Eusèbe, Ecclesiastical History 6.14.5-7
Luc: L’Évangile du Fils de l’Homme
Introduction à l’Évangile de Luc
L’association de Luc avec l'apôtre Paul lui a donné une autorité valable en tant qu’auteur du Nouveau Testament. Luc était un non-juif bien éduqué, et il était médecin. Il a voyagé avec Paul ; et Luc était avec l’apôtre jusqu’au dernier moment de la vie de Paul sur la terre. On voit la présence de Luc dans une partie du livre des Actes, où Luc utilise «nous» au lieu de « ils» en décrivant des événements auxquels il participait avec Paul.[1]
La date de rédaction de l'Évangile de Luc peut être déduite à partir du livre des Actes, car le récit de l’Évangile de Luc continue dans le Livre des Actes. En se basant sur la conclusion du livre des Actes, l’on peut supposer que ce dernier a été rédigé peu de temps avant le début de la persécution de Néron en 64 ap. J.-C.[2] Cela implique que Luc a probablement écrit son évangile à la fin des années 50 ou au début des années 60 du premier siècle de notre ère.
Le but et le destinataire de l’évangile sont mentionnés dans le prologue.[3] Luc s’adresse à Théophile qui était probablement un fonctionnaire romain. Luc 1: 4 semble insinuer que ce Théophile était un nouveau chrétien qui avait reçu des enseignements à propos de la vie de Jésus. Les nouveaux convertis, en particulier les Gentils, recevaient durant des mois, des instructions sur la vie de Jésus, la nouvelle vie du chrétien et les doctrines de l'Église chrétienne. Luc a écrit cet évangile pour faire un compte rendu ordonné des enseignements que Théophile avait reçus.
Contenu de l’Évangile de Luc
► Quels sont les faits mentionnés par Luc pour présenter l'humanité de Jésus?
Jésus, le Fils de l’Homme
Le Crédo de Chalcédoine, adopté en 451 ap. J.-C. pour clarifier l'enseignement de l'Église relatif à la nature du Christ, affirme que le Christ a deux natures (divine et humaine) unifiées en une personne: «sa Divinité est aussi parfaite que son humanité; il est totalement Dieu et totalement homme.»[4] Luc peint en ce sens une image vivante de « l'humanité de Jésus ».
Luc présente un Jésus pleinement humain. Il donne une histoire détaillée de sa naissance.[5] Si sa conception était surnaturelle, Jésus est né comme un bébé ordinaire. Il était complètement homme.
La généalogie de Matthieu, écrite pour les juifs, mentionne les ancêtres de Jésus jusqu’à Abraham. Celle de Luc qui était adressée au grec, montre que Jésus est le Fils de l'Homme en retraçant ses origines jusqu’à Adam.[6]
L'ordre des premiers chapitres de Luc reflète l’intention de l’auteur de présenter Jésus comme le «second Adam». Au lieu de commencer avec la généalogie (comme Matthieu), Luc la place après le récit du baptême et la termine avec ces mots : « qui était fils d'Adam, qui était le fils de Dieu ». Ces paroles sont immédiatement suivies du récit de la tentation de Jésus. Le premier Adam (vivant dans un merveilleux jardin) est succombé à la tentation; le second Adam (affaibli par quarante jours de jeûne dans le désert) résista à la tentation. En tant qu'homme, Jésus est un modèle pour tous les croyants qui affrontent la tentation. Jésus a montré que nous devons combattre les attaques de Satan avec le pouvoir du Saint-Esprit (obtenu par la prière) et de la Parole.[7]
Tout au long de son évangile, Luc souligne les aspects physiques de la vie terrestre de Jésus tels que: la faim, le sommeil et l’agonie au jardin de Gethsémani. Par conséquent, Jésus était complètement homme.[8]
Jésus, le Sauveur du Monde
L'Évangile de Luc montre que Jésus est le Sauveur de toute l'humanité. Siméon a parlé de Jésus comme «une lumière pour éclairer les nations».[9]
Ce désir de présenter Jésus comme Sauveur du monde entier se voit dans l’image que Luc projette de ceux qui n'ont pas de statut social. Si Matthieu affiche les mages, les érudits respectés de l'Est, qui venaient saluer la naissance de Jésus; Luc met en évidence les bergers.[10] Le témoignage des bergers n'avait aucune crédibilité; un tribunal juif ne les accorderait pas une minute d’attention. Toutefois, Luc souligne le message des anges aux bergers annonçant que Jésus est venu pour toutes les personnes.
Les femmes, un autre groupe négligé socialement au temps de Jésus, tiennent un rôle important dans l'évangile de Luc. Anne, la prophétesse, se tenait à côté de Siméon lors de la dédicace au temple.[11] Jésus a permis à Marie de "s'asseoir à ses pieds" aux côtés de ses disciples masculins.[12] Un autre fait étonnant, des femmes supportaient financièrement le ministère de Jésus.[13]
Luc présente de nombreux autres groupes de faible statut social. Jésus visite la maison de Zachée le publicain, l'un des groupes les moins respectés de la Palestine au premier siècle.[14] Dans l’une des paraboles de Jésus le héros est un samaritain.[15] Sur la croix, Jésus démontre sa compassion pour un voleur qui ne mérite que le jugement.[16]
L’importance de la Prière
Luc montre l’importance de la prière dans la vie de Jésus. Des quinze références relatives aux prières de Jésus dans les évangiles, onze se trouve dans Luc. Face à une décision cruciale, Jésus a consacré toute une nuit à la prière.[17] Deux des paraboles importantes de Jésus sur la prière sont enregistrées dans Luc 18. Ces paraboles enseignent la persévérance et l'humilité dans la prière.[18] La prière est un thème important dans Luc.
Le Rôle du Saint-Esprit
L'Évangile de Luc attribue une attention particulière au rôle du Saint-Esprit dans la vie de Jésus. Ce thème sera mieux développé dans le Livre des Actes, car Luc y montre le rôle du Saint-Esprit au sein de l'Église primitive.
L’œuvre du Saint-Esprit est visible à travers cet évangile:
Jean-Baptiste, Elisabeth et Zacharie ont été remplis du Saint-Esprit.[19]
Le Saint-Esprit est venu sur Marie à la conception de Jésus.[20]
Le Saint-Esprit est venu sur Jésus lors de son baptême.[22]
Le Saint-Esprit a conduit Jésus dans le désert pour être tenté.[23]
Le Saint-Esprit était avec Jésus lorsqu'il est revenu en Galilée pour le ministère.[24]
Dans un discours annonciateur de la Pentecôte, Jésus a promis le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.[25]
L’Évangile de Luc et l’Église Moderne
Luc accorde une attention particulière aux détails, et cet aspect constitue un puissant témoignage de l’authenticité de l'Écriture pour le monde moderne sceptique. Luc place le début du ministère public de Jésus dans un contexte historique qui souligne les détails minutieux de son récit:
« La quinzième année du règne de Tibère César, lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène, et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe ... »[26]
En présentant Christ à un monde sceptique, nous pouvons prêcher avec confiance. Notre confiance n'est pas une «foi aveugle» dans une entité religieuse mythique. Mais, notre foi est fondée sur un personnage historique, le Fils incarné de Dieu qui a vécu parmi nous, qui est mort pour nos péchés, qui est ressuscité le troisième jour et est monté au ciel où il se trouve à la droite du Père.
Le rôle de la prière dans la vie de Jésus sert de modèle à tous les chrétiens. Si Jésus qui vivait dans une communion intime avec son Père et qui n’avait jamais péché, a vu l'importance de la prière, à combien plus forte raison devrions-nous prioriser la prière dans notre vie. L'évangéliste Leonard Ravenhill a écrit: « Aucun homme n'est plus grand que sa vie de prière. Le pasteur qui ne prie pas est en train de jouer ... »[27]
Enfin, puisque le Saint-Esprit était vital pour le ministère de Jésus, Il doit être au centre de la vie de l'Église moderne. L'histoire de l'Église enseigne deux attitudes dangereuses par rapport au Saint-Esprit. La première est de s’accentuer exclusivement sur le Saint-Esprit au détriment des autres personnes de la Trinité. Lorsque cela se produit, les chrétiens cherchent des conseils personnels sans consulter ou suivre l'instruction claire de la Parole de Dieu.[28]
Le danger opposé est de minimiser le rôle du Saint-Esprit dans l'église. A.W. Tozer a prévenu que l'église était capable de permettre « une puissance peu coûteuse et artificielle de se substituer à la puissance du Saint-Esprit ».[29] Plus récemment, Francis Chan a prévenu:
« L'Église devient inefficace lorsqu'elle est une pure création humaine. Nous n’accomplissons pas notre mission première lorsque tout ce que nous faisons dans nos vies et dans nos églises peut être expliqué en dehors de l’action et de la présence de l'Esprit de Dieu.»[30]
Les actes démontrent l'importance du Saint-Esprit dans l'église; l’Évangile de Luc démontre l'importance du Saint-Esprit dans la vie de l'individu. Jésus s'est appuyé sur la direction et le pouvoir du Saint-Esprit dans son ministère terrestre; nous ne devons laisser aucune « puissance fantaisiste et artificielle remplacer le pouvoir du Saint-Esprit » au sein de notre église actuelle.
[1] Les passages des Actes indiquant que Luc était avec le groupe : 16:10-17; 20:5-21:18; 27:1-28:16.
[2] Actes 28:30 laisse comprendre que Paul était en résidence surveillée, mais sa vie n’était pas en danger.
[30] Francis Chan. Forgotten God: Reversing Our Neglect of the Holy Spirit.
Conclusion
Thomas Linacre était professeur à Oxford et médecin personnel du roi Henri VIII. Après avoir lu les évangiles pour la première fois, il a écrit dans son journal: « De deux choses, l’une : soit ceci n'est pas l'évangile, soit nous ne sommes pas chrétiens. » Linacre a reconnu que la vie d'un vrai chrétien était transformée par Jésus-Christ. En comparant sa vie et celle des chrétiens autour de lui à l'image de Jésus qui est donnée dans les évangiles, Linacre s'est rendu compte que : «Nous professons d’être chrétiens, mais nous ne projetons pas l'image de Jésus-Christ.»
En considérant les sermons de Matthieu sur le Royaume, la présentation du service de Jésus aux malheureux dans Marc, l’œuvre éclatante du Saint-Esprit dans Luc, l’on obtient un portrait complet du ministère de Jésus-Christ dans les évangiles. De plus, les évangiles nous enseignent ce que signifie d’être un chrétien. En lisant les évangiles, nous devrions nous demander: «Est-ce que ma vie reflète la grâce salvatrice de Jésus-Christ?»
Devoir
Testez votre compréhension sur ce chapitre avec les exercices suivants:
1. Choisissez deux des tâches suivantes:
Préparez une leçon biblique ou un sermon sur l'une des paraboles de Jésus. Le sermon ou la leçon peut être présenté(e) à l’écrit -un manuscrit de 5 à 6 pages-ou enregistré(e) vocalement.
Préparez une leçon biblique ou un sermon sur l'importance de la crucifixion ou de la résurrection dans la vie du chrétien. Le sermon ou la leçon peut être présenté(e) à l’écrit -un manuscrit de 5 à 6 pages- ou enregistré(e) vocalement.
Préparez un calendrier de la Semaine de la Passion qui peut être utilisé pour enseigner. Ce travail peut être présenté sur du papier ou avec un ordinateur. Le calendrier doit inclure les événements majeurs de la semaine sainte.
Dessinez une carte de la Palestine montrant l'emplacement de chacune des régions et villes suivantes: Judée, Galilée, Samarie, Décapole, Jérusalem, Nazareth, Jéricho et Césarée de Philippe.
2. Assurez-vous de passer un test basé sur cette leçon. Le test doit inclure les références bibliques de cette leçon.
Questions à étudier
Pourquoi les trois premiers évangiles sont-ils appelés « Évangiles Synoptiques »?
2. Énumérer trois faits prouvant que le public cible de Matthieu était les juifs.
3. Énumérer trois grands thèmes traités par Matthieu.
4. Énumérer trois grands thèmes traités par Marc.
5. Énumérer et présenter les trois publics soumis au Secret messianique de Marc.
6. Que savons-nous sur Théophile? Sur Luc?
7. Qu'enseigne le Crédo de Chalcédoine sur la nature de Jésus?
8. Énumérer quatre thèmes majeurs traités par Luc.
9. Énumérer trois exemples tirés de Luc montrant Jésus servir les gens de faible statut social.
10. Donner trois exemples de l'œuvre du Saint-Esprit dans la vie des gens pendant la vie terrestre de Jésus.
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